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Penelope Bonneau Rouis

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Youth Lagoon à l'Église Saint-Eustache @ Pénélope Bonneau Rouis
Youth Lagoon à l’Église Saint-Eustache @ Pénélope Bonneau Rouis

Le 6 novembre dernier, Youth Lagoon se produisait à guichets fermés dans la nef de l’Église Saint-Eustache en ouverture du Pitchfork Festival, qui se tiendra jusqu’au 12 novembre prochain. Au programme, que du sensationnel. 

Celui qui, il y a quelques mois, sortait son quatrième album, Heaven is A Junkyard, (« le paradis est un dépotoir ») n’a pas trouvé meilleur lieu qu’une église pour exprimer son propos. L’ironie du titre ne peut que nous faire nous demander ce qu’en pensent les paroissiens qui nous accueillent ce soir. Il n’y a pourtant aucun blasphème ni propos anticlérical dans la musique de Youth Lagoon.

Youth Lagoon à l'Église Saint-Eustache @ Pénélope Bonneau Rouis
Youth Lagoon à l’Église Saint-Eustache @ Pénélope Bonneau Rouis

Electro grégorien ? 

Avec cette ouverture de bal, le Pitchfork avait prévu les choses en grand. Située dans le 1er arrondissement de Paris, l’église Saint-Eustache est peut-être l’une des plus belles églises de la capitale. Assister à un concert en son coeur ne pouvait qu’être un moment de pure anthologie.

Dès son entrée sur scène, Trevor Powers s’émeut de pouvoir transmettre son art dans un lieu aussi extraordinaire. Tout aussi incrédule que ses spectateurs, il nous le répétera tout au long du concert.

Pendant près d’1h15 de concert, Trevor Powers, chanteur et pianiste du groupe, nous fait toucher le ciel grâce à sa musique planante et éthérée. Le public reste parfaitement silencieux, comme subjugué par ce qui est en train de se passer. La musique de Youth Lagoon côtoie aussi bien les sonorités d’une électro douce que d’un rock indie. L’acoustique de la salle, permet à la voix de Trevor Powers de s’élever jusque dans l’orgue majestueux, qui surplombe la scène.

Syndrome de Stendhal 

Le concert est mystique, illuminé de quelques 80 bougies, ce prêtre reconverti pour l’occasion nous entraîne dans sa messe peu orthodoxe aux intonations mélancoliques. On se laisse bercer par les échos de sa voix qui se réverbèrent sur les murs d’une paroisse qui fêtent ses 800 ans. Rien que ça. Dans nos oreilles sifflent les cloches d’un artiste au talent riche et lumineux. Le public est silencieux, presque transcendé par le tableau vivant qui se peint sous leurs yeux.

On ressort de l’église avec dans le coeur, le souvenir indélébile d’une messe peu conventionnelle et l’envie fantaisiste de rentrer dans les ordres.

Le Pitchfork Festival se tiendra jusqu’au 12 novembre prochain dans de nombreuses salles de la capitale.

Youth Lagoon à l'Église Saint-Eustache @ Pénélope Bonneau Rouis
Youth Lagoon à l’Église Saint-Eustache @ Pénélope Bonneau Rouis

PJ Harvey - Tournée 2023

En plein MaMA festival sur le boulevard Rochechouart, certains se sont octroyés un moment hors du temps, boulevard des Capucines. La prêtresse du rock est de retour, après sept ans sans tournée. Un évènement en somme. Et ça, on les ressent dès que l’on s’approche de la salle. Ça grouille, ça tressaute, ça s’extasie de voir apparaître en grosses lettres rouges le nom de l’idole incontestée sur la façade de l’Olympia : PJ HARVEY. 

C’mon POLLY !

Sept ans d’absence, c’est long. C’est suffisamment long dans la vie d’un enfant pour qu’il acquiert la raison selon Descartes. Devant la salle, pour certains, pas le temps de s’arrêter pour la photo de la façade, il faut atteindre la scène, être devant à tout prix, au plus proche de Polly Jean et de sa voix enchanteresse. Sirène rock au regard fier.

Sans première partie, le concert commencera donc à 20h précises. Sur la scène, une scénographie minimaliste, une table en bois, un secrétaire, un banc, une branche dans un vase qui évoque la couverture du dernier album, un mur lacéré qui changera de couleur au fur et à mesure. Blanc, noir, cuivre.

Au cours de cette tournée, PJ Harvey est accompagnée de quatre musiciens talentueux, James Johnston, Jean-Marc Butty, Giovanni Ferrario et bien sûr John Parish que l’on ne présente plus. Excellents musiciens, il serait bien mauvaise langue que de ne pas souligner la qualité du groupe, mais la présence magnétique de PJ Harvey attire tous les regards sur elle.

le concert et son double

À 20h tapantes donc, les musiciens montent sur scène, suivis de près de PJ Harvey dans une longue robe blanche signée Todd Lynn. Fine et petite, elle n’en est pas moins impressionnante de prestance et de charisme. Fière, elle laisse le public la chérir, l’embrasser du regard, recevant en toute humilité l’amour infaillible d’un public embrasé par la simple vision de son idole. Son regard ne faiblira jamais du concert, une flamme indicible au fond de celui-ci et un sourire à peine visible joue sur ses lèvres. En parlant de jeu, le spectacle va commencer.

Le concert est en deux parties. Un premier set où elle chante exclusivement les morceaux de son dernier album, une interlude, et une deuxième partie où elle chante ses anciens titres. Choix audacieux qui, pourtant, fonctionne très bien. Le dernier album étant certainement moins accessibles que ses précédents, cela lui laisse toute la place d’être découvert par certains et confirmé comme l’un des meilleurs de l’année par d’autres.

Un show minimaliste

Et c’est parti pour un premier set de 45 minutes. PJ Harvey d’abord statique, commence peu à peu à se déployer. Le regard toujours sur le public, elle arpente le scène en dansant, le sourire grandissant. Elle danse lascivement, ondulant avec l’aisance d’une artiste qui a fait ça toute sa vie. Quel plaisir que de voir une artiste de cette acabit dans une salle à taille humaine. Les quelques 2000 spectateurs qui occupent la salle le temps d’un soir, ont dans le coeur, le doux sentiment d’un privilège.

À la fin de l’ultime morceau de l’album, « A Noiseless Noise », Polly Jean s’absente quelques minutes, pour laisser à son groupe le devant de la scène. Ils entonnent tous les quatre le morceau folk et entrainant, « The Colour of the Earth ». L’interlude est réussie.

Retour aux sources

Le deuxième set commence sur les chapeaux de roue avec deux morceaux à la suite de Let England Shake. La foule s’enflamme de plus en plus. Niveau setlist, PJ Harvey a vu les choses en grand et pioche dans toutes les phases de sa carrière. Stories From the City, Stories From the Sea et The Hope Demolition Project sont les deux seuls à manquer à l’appel. Une déception qui sera vite consolée par les différents morceaux qui nous frappent en pleine tête.

PJ Harvey enchaîne autant les balades comme « The Desperate Kingdom of Love » que les morceaux enragés comme « Man-Sized » ou encore « Dress ». Pour le bonheur de beaucoup, elle chantera quatre morceaux du monstrueusement excellent To Bring You My Love. 

Dans le public, on ne saurait plus faire la différence entre une messe religieuse et un simple public de concert. L’expérience est mystique, d’une folie pure. Les larmes coulent, les visages se fendent de sourires quasi délirants. PJ Harvey nous a jeté un sort avec une nonchalance extraordinaire. Sa voix est aussi époustouflante qu’à ses débuts, peut-être même plus assurée.

En terminant avec son morceau « White Chalk », elle nous ramène doucement sur la terre ferme. D’une révérence, elle salue le public quémandeur de plus, toujours plus. Les lumières se rallument. Certains croient presque avoir halluciné ce moment trop beau pour être tout à fait vrai, trop intense pour être imaginé.

Chacun sort de la salle avec le coeur un peu plus gros, les yeux un peu plus exorbités, et les cheveux un peu plus ébouriffés qu’à l’accoutumée. Le souvenir est marqué au fer rouge, comme les lettres sur la façade, qui nous rappellent, que non, nous ne rêvons pas. PJ Harvey a encore frappé.


Il ne reste plus qu’un mois et quelques jours avant que le MaMa Music & Convention ne débarque dans le quartier de Pigalle. D’ici là, découvrez la programmation complète du festival et les  derniers artistes ont été annoncés ! Cette année Pop&Shot a l’honneur d’être ambassadeur de l’évènement et vous racontera tous ses temps forts !

Lucie Antunes mama festival 2021
Photo : Louis Comar

En plus des quelques 150 artistes annoncé.es, le MaMA accueillera au cours des trois jours, conventions, débats et rencontres en lien avec la scène musicale d’aujourd’hui.

Il n’est pas trop tard pour réserver vos places pour les 11, 12 et 13 octobre prochain. Si vous ne le faites pas, c’est bien simple, vous risqueriez de le regretter. Pour rappel le MaMA Music & Convention, c’est trois jours de déambulations dans toutes les salles du quartier de Pigalle à la découvertes des artistes des demain.

Cette année; Pop&Shot a l’immense honneur d’être partenaire de ce très bel évènement. Suivez-nous pour ne pas en manquer une miette !

Découvrez les derniers Noms 

AGHIAD • AMALIA • ANGIE • ARIANE ROY • BEEBY •  Biaziouka •  BLACK BILE • BLONDE DIAMOND • CHIEN NOIR • COLT • GAUMAR • DARZACK • CHARLIE • DINOSAUR’S SKIN • DIRTY SHADES •  FATIMA • ISIA MARIE • JEANNE ADDED • JELENA CIRIC • JOLAGREEN23 • LAFRANGE • LES CLOPES • LOHARANO • LORD$ • LYNN • MARCO KLARCK • JEANNE BONJOUR • MICHELLE ET LES GARÇONS • NADJEE • NAIVE • NOUS ÉTIONS UNE ARMÉE • OLYMPE CHABERT • PARAZAR • PASTEL BLANK • PHOEBE GREEN • RAPPEUSES EN LIBERTÉ • RAVAGE CLUB • REYNZ • SAAVAN • THEE DIAN • THE TALKING SHOP • THE BIG IDEA • W!ZARD 

Nota Bene : les artistes TOKSA, AUNTY RAZOR, MAYA KAMATI, SHOBRA EL GENERAL et JOAO SELVA ont malheureusement dû annuler leur venue au festival.

Par ailleurs, la performance de Jeanne Added sera une création spécialement conçue pour le MaMa Music & Convention. Elle se produira en piano voix lors de la soirée Naïve.


Romain Podeur par Christophe Kwiatkowski
Romain Podeur par Christophe Kwiatkowski

Romain Podeur présente un premier single, « Un peu de tout ça » à la croisée du rock et de la chanson à textes. Dutronc dans l’âme et rocker anglais dans la guitare, ce chanteur français made in England (dixit) apporte une certaine fraîcheur sur la scène rock parisienne.  

Le chanteur  propose avec ce nouveau morceau, un voyage intérieur. Un voyage intérieur sur les questions existentielles qui nous habitent. Qui sommes nous, au fond ? Tantôt hippie, tantôt bourgeois? Tantôt fébrile, tantôt virile? Un peu de tout ça à la fois. 

Avec ce nouveau morceau, Romain Podeur dévoile une nouvelle facette de sa personnalité, en abandonnant son nom de scène, Candide et reprenant son véritable nom.

Le clip, où les pièces de puzzle s’alignent et se mélangent, crée une symbiose très intéressante avec les paroles du morceau. C’est avec ce rock tantôt anglais tantôt français que Romain Podeur annonce la sortie en 2024, de son nouvel album Le Bordel à l’intérieur.  L’album produit par Steve Hewitt de Placebo annonce la couleur dès son titre. Affaire à suivre.

Découvrez le clip de  » Un peu de tout ça »