La semaine la plus attendue de l’année pour les professionnel.les de la musique approche à grands pas. En effet, le Printemps de Bourges 2024 ouvrira les portes de sa 39ème édition du 23 au 28 avril. L’édition 2024 promet d’être un moment de partage autour de la musique, riche en émotions, en découvertes et en retrouvailles avec le festival chouchou.
La programmation 2024 promet déjà une très belle année et de très beaux moments scéniques. On y retrouve un grand nombre de nos coups de coeur : Cat Power à Mika en passant par Aliocha Schneider, Zaho de Sagazan, Eddy de Pretto, Timber Timber, Vero Sola, Clara Luciani, English Teacher, Shaka Ponk, Loverman ou encore Yamê.
Grille de la Programmation du Printemps de Bourges 2024
Et les Inouïs….
La fête ne serait pas aussi belle sans les ÏNOUIS. En effet, chaque année, le festival sillonne la France pour découvrir les talents de demain. Des artistes pris à leurs premiers pas que le dispositif accompagnera pour mieux les présenter sur scène et révéler ceux qui feront la musique de demain.
Parmi les 3200 à tenter leur chance, seuls 33 ont été sélectionné.es. Ils profiteront ainsi tout particulièrement de l’accompagnement et du coaching offert par le festival.
Toute la semaine, les festivaliers pourront découvrir cette nouvelle scène, promesse d’un avenir musical riche, varié, talentueux et lumineux. A écouter d’ici le mois d’avril pour mieux les retrouver durant le festival. A l’issue de l’évènement trois prix seront remis par un jury : le Prix du Printemps de Bourges Crédit Mutuel – iNOUïS 2024 et le Prix du Jury – iNOUïS 2024.
Découvrez la sélection complète des Inouïs du Printemps de Bourges 2024
Depuis près de 20 ans, la scène folk irlandaise est bercée par un groupe mystique, unique : Lankum. Nourri par la tradition, mais audacieux dans ses expérimentations, Lankum…
Le 14 Février dernier, Loverman nous charmait avec ses chansons d’amour à la Boule Noire. Sa guitare en guise d’arc et de flèches, l’Amoureux a sorti le grand…
Ça faisait longtemps qu’on l’attendait celui-ci. Prelude To Ecstasy du quintette The Last Dinner Party a été annoncé en novembre dernier mais voilà au moins deux ans que les filles se déchaînent sur scène. Dans les pubs, les disquaires ou encore en première partie des Rolling Stones, de Florence + The Machine ou d’Hozier, The Last Dinner Party nous ont conviés à de nombreuses fêtes… Maintenant que l’album est entre vos mains, serez-vous de la partie?
Rock en dentelle
Here comes the feminine urge, I know it so well / To nurture the wounds my mother held… Une chose est sûre, Prelude To Ecstasy de The Last Dinner Party, accorde une jolie part à la licence poétique. Le premier album du groupe est comme on l’avait escompté, voire mieux! Sans me laisser aller à une subjectivité défaillante, il est même carrément excellent.
Prelude To Ecstasy débute avec une intro musicale, un prélude à l’extase qui nous attend. La quête nous semble déjà merveilleuse et épique. Que ces femmes en jupons et dentelles ouvrent la voie à un rock théâtral que l’on attend depuis bien trop longtemps… ce prélude nous prépare à une aventure musicale, nos poitrines se gonflent et nos cœurs palpitent. Nos jambes fourmillent alors que l’envie de danser s’installe… et juste comme ça « Burn Alive » commence. Celles et ceux qui étaient au concert d’Hozier en novembre avaient déjà eu l’occasion de l’entendre. Quel plaisir de pouvoir désormais l’écouter à sa guise, en boucle. I am not the girl I set out to be, let me make my grief a commodity!
Furieusement fières
L’album fait plaisir. Il est théâtral, élaboré, la production est impeccable. Les filles ont sorti le grand jeu. Wilde en serait fier, Virginia Woolf encore plus. Chaque morceau y trouve sa place et ils s’enchaînent avec une logique déconcertante. Moment fort ? La transition quasi-idéale entre « Beautiful Boy », « Gjuha » et « Sinner ».
L’énergie féminine y est folle, dévorante, excessive. On se reconnait dans chacune des paroles, soigneusement écrites et rageusement entonnées par Abigail Morris, la chanteuse charismatique à la tignasse brune. Do you feel like a man when I can’t talk back? Do you want me or do you want control?
L’album est peuplé de femmes mystiques, menaçantes, toujours fières. La femme damnée reprend sa place, elle quitte le bûcher et devient reine. The Last Dinner Party se réapproprie le rock à papa, le transformant en un nouveau rock, encore plus fantasque et déluré. Les productions presque Queen-esques de certains morceaux mettent en exergue l’inventivité de ces cinq londoniennes. I’ll be Caesar on a TV screen / Champion of My Fate /No one can tell me to stop / I’ll have everything I want.
Cette épopée baroque pop arrive à son apogée avec « Mirror », ultime cantique de cet opus. Il vient boucler la boucle avec un postlude majestueux, excessive qui ne peut que nous évoquer le prélude de l’album. Le groupe tire sa révérence, nous laisse redescendre sur terre après ce festin extatique. Le premier d’une belle série.
Jolie plante, joli talent
Chaque fois qu’une femme a un peu de succès dans la musique, les puristes sont circonspects. Imaginez donc les réactions quand il y en a cinq. De nombreuses conversations se sont ouvertes autour de The Last Dinner Party. Sont-elles des Industry Plants ? Un plan marketing incroyablement bien ficelé plutôt qu’un talent véritable? Tout le monde sait bien que le rock est affaire de mec. Et ça en fait rager certains de voir des femmes, jeunes, fières, indépendantes et créatives avoir leur mot à dire. Quelle audace de leur part que de vouloir avoir leur place.
Mais aujourd’hui, on troque les pantalons de cuir pour les robes en velours. Le tigré rose pour la toile de Jouy. Les femmes ne sont plus des objets de convoitise. La muse devient la créatrice. Et si c’est le cas, que ce groupe est bel et bien un plan marketing, je ne vois pas trop le problème. Ça voudrait donc dire que la demande a été entendue et que l’industrie se bouge un peu et laisse la place aux femmes.
Ce prélude à l’extase est formidable, que sa suite soit fabuleuse. The Last Dinner Party jouent à la Maroquinerie le 20 février prochain.
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Le 8 janvier 2024, les enragé.es de Sprints débarquaient avec un nouvel album, profondément punk intitulé Letter to Self. Une petite bombe abrasive et brute de décoffrage comme…
Le Festival des Femmes S’en Mêlent existe depuis plus de 20 ans et s’active à mettre en avant des musiciennes de tous horizons sur nos scènes françaises. Au programme, concerts, conférences, workshops, projections. Cette année, parmi les films sélectionnés, Her Smell d’Alex Ross Perry, sorti en 2018. En collaboration avec le festival Pop&Psy, les Femmes s’en Mêlent ont présenté le film au cinéma le Brady à Paris. L’occasion de réfléchir à la place accordée à la santé mentale dans l’industrie musicale.
Punk is not dead (et pourtant…)
Her Smell, c’est l’histoire du groupe de rock féminin des 90s, Something She et de sa chanteuse au comportement erratique, Becky. Du Courtney Love sans la citer. Du Bikini Kill chuchoté. Du punk féminin 90s hurlé. Her Smell est un film qu’il est essentiel de voir. Que l’on soit musicien.ne, de l’industrie, ou simple spectateur.rice. Car ne sommes nous pas tous finalement un peu acteur.rice ?
Le pathos et les airs de guitare se mêlent avec une facilité déconcertante. De beaucoup sont les artistes qui créent par expiation de leur peine. Il en est accablant de constater qu’avec le temps, leur malheur vient de leur statut lui-même. C’est exactement ce qu’il se passe avec Becky (jouée par l’excellente Elisabeth Moss). Constamment ballotée par la pression de son manager, son addiction et son nouveau rôle de maman qu’elle peine à assurer -principalement à cause des raisons sus-nommées- Becky perd pied. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même et ses relations avec les autres membres du groupe sont de plus en plus conflictuelles, culminant sur la dissolution du groupe au milieu d’une répétition en studio.
Autre scène troublante quand à la suite d’une énième engueulade, Becky monte sur scène visiblement défoncée, le nez en sang, trébuchant devant un public en délire. L’absence d’inquiétude de la foule le rend presque complice de sa perte.
Un film immersif
En plus d’être une véritable odyssée au coeur de la scène rock des 90s, Her Smell est une expérience immersive sur tous les plans. Cinq scènes se succèdent dont trois qui se déroulent en backstage. Chacune d’entre elles possède son lot d’éléments anxiogènes. Dans les scènes backstage, les engueulades du groupe sont accompagnées des acclamations du public, du son de guitares lointaines, de la rumeur de la salle en pleine effervescence. Tout est mis en place pour que le.a spectateur.rice se retrouve propulsé.e dans la scène avec les personnages. Sans regarder dans la caméra, ils ont brisé le quatrième mur.
Après les hurlements, le silence. Becky obtient une rédemption qui, tellement incongrue, fait presque sens. Elle survit à ses excès, mais la scène est d’une tristesse affligeante. Seule dans sa grande maison, le mascara coulant laisse place à un regard nu de tout excès. Ceux et celles qu’elle avait entrainés dans son tourbillon vivent loin d’elle. Sa fille, son ex, ses anciennes collègues. Elle apprend au cours de cette scène, qu’Ali la batteuse, s’est mariée. Agyness Deyn qui joue Mari, est touchante dans son rôle de force tranquille.
Entre fiction et réalité
Il est important de noter que le jugement porté à l’encontre de Becky n’aurait peut-être pas été le même si elle avait été un homme. Une femme qui perd pied, ça déplait à beaucoup et en ça en fait jubiler certains, ravis de voir une femme rater une marche. Même s’ils ne l’assumeraient jamais à haute voix, ça se voit, on vous voit. Et si cette femme est mère, c’est qu’elle a tendu le baton pour se faire battre. Pourquoi pensez-vous alors que les femmes n’osent parfois pas demander de l’aide, si chaque faiblesse la transforme, dans les yeux du monde, en mère indigne ? Qu’en est-il de toutes ces rockstars masculines droguées et pères ? Si Becky avait été un homme, la problématique de l’enfant aurait été plus anecdotique. Peut-être l’enfant aurait eu droit à une scène, ou à une mention. Mais ce serait tout.
Le conflit social de la maternité et de la carrière est peut-être l’un des sujets centraux du film, sans pour autant dire son nom. Ça nous parait tellement normal qu’elle ait à choisir que l’on ne s’en offusque presque pas. Pour un homme, la question ne se poserait même pas. Son comportement serait justifiable, celui d’une femme condamnable.
Ironie du casting, Amber Heard joue le rôle de Zelda, ancienne acolyte de Something She. Envoutante dans le rôle, elle est pourtant l’exemple parfait des doubles standards imposés aux femmes dans la sphère publique. Le procès houleux avec son ex mari que l’on a même pas besoin de citer pour qu’il apparaisse devant nos yeux, sous les traits d’un pirate, d’un chocolatier ou d’une créature humaine aux mains-ciseaux, est un constat frappant de ce phénomène. La haine à l’encontre d’Amber Heard a été et reste accablante encore aujourd’hui. La justification de cette haine vient en quelques mots pour certains : « en même temps, c’est pas une oie blanche ». Parce que son ex-mari était un bichon maltais, peut-être? Le géant d’Hollywood fait des ravages, la jeune actrice ne peut que s’en retrouver détruite. Voilà comment on traite les femmes dans la sphère publique. Et ça se demande pourquoi on veut tout cramer.
Après deux concerts dans la capitale plus tôt cette année, Hozier est allé crescendo. L’Alhambra, puis l’Olympia… pour atteindre le Zénith. Celui qui réinvente le mythe d’Icare dans…
Il est commun d’entendre dire que le rock est mort, qu’il a fait son temps et qu’il vaudrait mieux l’enterrer avant qu’il ne commence à puer. En France,…
Le 6 novembre dernier, Youth Lagoon se produisait à guichets fermés dans la nef de l’Église Saint-Eustache en ouverture du Pitchfork Festival, qui se tiendra jusqu’au 12 novembre prochain. Au programme, que du sensationnel.
Celui qui, il y a quelques mois, sortait son quatrième album, Heaven is A Junkyard, (« le paradis est un dépotoir ») n’a pas trouvé meilleur lieu qu’une église pour exprimer son propos. L’ironie du titre ne peut que nous faire nous demander ce qu’en pensent les paroissiens qui nous accueillent ce soir. Il n’y a pourtant aucun blasphème ni propos anticlérical dans la musique de Youth Lagoon.
Electro grégorien ?
Avec cette ouverture de bal, le Pitchfork avait prévu les choses en grand. Située dans le 1er arrondissement de Paris, l’église Saint-Eustache est peut-être l’une des plus belles églises de la capitale. Assister à un concert en son coeur ne pouvait qu’être un moment de pure anthologie.
Dès son entrée sur scène, Trevor Powers s’émeut de pouvoir transmettre son art dans un lieu aussi extraordinaire. Tout aussi incrédule que ses spectateurs, il nous le répétera tout au long du concert.
Pendant près d’1h15 de concert, Trevor Powers, chanteur et pianiste du groupe, nous fait toucher le ciel grâce à sa musique planante et éthérée. Le public reste parfaitement silencieux, comme subjugué par ce qui est en train de se passer. La musique de Youth Lagoon côtoie aussi bien les sonorités d’une électro douce que d’un rock indie. L’acoustique de la salle, permet à la voix de Trevor Powers de s’élever jusque dans l’orgue majestueux, qui surplombe la scène.
Syndrome de Stendhal
Le concert est mystique, illuminé de quelques 80 bougies, ce prêtre reconverti pour l’occasion nous entraîne dans sa messe peu orthodoxe aux intonations mélancoliques. On se laisse bercer par les échos de sa voix qui se réverbèrent sur les murs d’une paroisse qui fêtent ses 800 ans. Rien que ça. Dans nos oreilles sifflent les cloches d’un artiste au talent riche et lumineux. Le public est silencieux, presque transcendé par le tableau vivant qui se peint sous leurs yeux.
On ressort de l’église avec dans le coeur, le souvenir indélébile d’une messe peu conventionnelle et l’envie fantaisiste de rentrer dans les ordres.
Le Pitchfork Festival se tiendra jusqu’au 12 novembre prochain dans de nombreuses salles de la capitale.
Lors du MaMA Music & Convention, nous avons eu l’occasion de discuter avec Loverman. Doué d’une qualité scénique rare, il révolutionne presque l’idée du concert classique. À une ère…
Vendredi 13 n’est pas toujours synonyme de malheurs. D’ailleurs en cette dernière journée du MaMA Music & Convention, le moral est au beau fixe. La pluie de la…