
Le 9 février, CMAT était de retour à Paris, quelques mois à peine après son passage à Solidays. L’ampleur n’a fait que grandir depuis ce fameux concert de juin et ce soir, le Trabendo affiche complet pour l’ultime date de sa tournée européenne. Une soirée riche aux parfums d’Irlande et de comté.
En seulement deux albums, CMAT a déjà rassemblé une communauté solide, dévouée et… très bien sapée. Quand on arrive au Trabendo, un peu avant 20h, c’est la première chose que l’on remarque : collants rouges, jupes ballons, vestes à pois et beaucoup de tee shirts floqués à l’effigie de la chanteuse. I wanna be a cowboy baby! certains lisent, d’autres sont plus directs : CMAT is a silly bitch. Quelques rousses artificielles peuplent le public, à l’instar d’un concert de Mylène Farmer ou de Florence + The Machine… En à peine quelques minutes sur place, on sait déjà que la soirée va être une réussite.
Supernova! (Ou Flash Gordon ?)
À 20h, Mickey Callisto monte sur scène, vêtu d’une tenue de survet’ qui n’est pas sans rappeler le look 90s d’un Damon Albarn et autres figures de la Britpop. C’est pourtant un tout autre type de voix qui sort. Alors que les synthé (un poil excessifs) vont à font de train, Mickey Callisto semble s’être inspiré de Freddie Mercury pour concevoir sa musique. Sa pop 80s ressemble fortement aux années Hot Space de Queen. C’est hallucinant au début, tant la voix, la gestuelle et les productions sont similaires, et progressivement… ça lasse. Parce que tous les morceaux du jeune artiste peuvent être rattachés sans exception à un morceau préexistant de l’illustre quatuor britannique. Le moment reste cependant fédérateur, tant le public semble conquis par sa présence scénique. Et finalement, n’est-ce pas tout ce que l’on demande d’un concert? On lui souhaite de trouver sa propre direction, car sa voie, elle, est déjà toute tracée.

Excited to see Paris, Huh!
À 21h, sur les notes de « Nashville », CMAT débarque sur scène sous les clameurs d’un public majoritairement anglais et irlandais. Pour le public parisien, l’ambiance est presque folklorique tant les accents chantants se succèdent les uns aux autres. Et chanter, la foule sait y faire ! Pendant l’heure et demie de concert qui suit, toute la salle accompagne CMAT au chant. Car, ce qui est frappant lors d’un concert de CMAT, c’est la bonne humeur qui semble déborder de partout : du premier au rang au fond de la salle. Tout le monde a l’air de vraiment passer un bon moment. C’est complètement cathartique ce qu’il se passe.
S’il est chose récurrente pour un artiste que de dire que la foule du soir est leur préférée, CMAT n’y dérogera pas ; « J’ai au moins 15 chansons dans mon catalogue qui parlent de Paris, c’est pas une blague j’adore cette ville! » annonce-t-elle d’ailleurs solennelle, dans la langue d’Oscar Wilde (après tout, autant citer un irlandais). Et c’est sur cette note, qu’elle présente « Oh Shoot », dernier single en date, écrit et composé dans « un appart bizarre dans le Marais ». Et autre moment fort du concert ? Les chorégraphies de CMAT avec son claviériste Pucà.
OFFrandes tous Azimuts
Comme tout bon concert de rock qui se respecte, des objets en tout genre volent vers la scène. Un soutien-gorge, d’abord. Un deuxième. Puis, du comté. Et enfin, un béret orange. CMAT le ramasse, prête à le porter, avant de s’arrêter net. « Si la personne qui l’a lancé n’est pas française, on va être virés de la salle ! » plaisante-t-elle. Rires dans l’assemblée, moment de suspense… et le propriétaire du béret se dévoile : il vient de Wicklow, en Irlande.
Le concert n’a pas cessé de grimper en intensité, c’est vraiment le rappel qui a marqué son apogée. En chantant pas moins de quatre chansons, dont « Rent » seule à la guitare, CMAT nous a rappelé pourquoi on l’aimait tant. Ce sont ses paroles toujours tranchantes, drôles et sincères qui font d’elle une artiste profondément singulière. Elle boucle cette soirée avec « Stay For Something », pénultième morceau de Crazymad, For Me (2023). Elle a offert un dernier moment de grâce, laissant le public conquis et déjà impatient de la revoir. Et, bonne nouvelle, CMAT sera en première partie de Sam Fender le 4 mars prochain à l’Olympia !
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