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Julia Escudero

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Vous avez dit MaMA Music & Convention ? Comme toujours le festival rime avec découvertes. Des coups de coeurs, des dates qu’on voudrait ne pas voir s’arrêter, des picotements dans la poitrine, la scène permet de mieux s’approprier l’univers de celles et ceux qui la font vivre et de se créer des béguins musicaux. Certain.es dans le brouhaha ambiant du quartier sortent immanquablement leur épingle du jeu. En cette deuxième journée, comme des coeur d’artichauts, on a forcément eu des coups de coeur. En plus les coeur dans l’artichaut, c’est ce qu’il y a de meilleur. Il faut qu’on vous en parle !

Saint DX : The perfect date

Saint Dex Mama 2024
©Kévin Gombert

Bien se présenter, c’est aussi savoir soigner son entrée. En la matière Saint DX sait y faire. Le musicien n’ouvre qu’une petite fenêtre dans le rideau qui le dévoilera et s’y glisse dans un halo de lumière. Plutôt sage le crooner des temps modernes, ses lunettes greffées sur le nez et prenant le temps d’installer son cadre. D’entrée la musique fait mouche, une pop sophistiquée et référencée aussi accessible que bien écrite. Et si la production s’en mêle … nous voilà conquis.es ! Pour renforcer sa performance, le musicien à qui l’on doit l’album « Unmixtape » mais aussi la co-production de 7 titres de Damso, se pose un long moment derrière son piano et y dévoile sa voix de velours.  Maintenant en marcel, les lunettes en moins, Saint DX parait bien moins sage mais ne fait que gagner en intensité scénique. Serait-ce déjà « L’amour fou » comme son titre en duo avec Squidji ? Très probablement. L’amour flou ce sera pour plus tard quand la fatigue arrivera et que les yeux commenceront à piquer !

Saint DX
©Kévin Gombert

Martin Luminet : des rires aux larmes

MARTIN LUMINET MAMA 2024
©Kévin Gombert

La meilleure arme pour séduire c’est sûrement l’humour. Rire ensemble. Dis ainsi voilà qui parait commun et pourtant comme il est difficile de faire rire. Le rire est ce qu’il y a de plus humain. Le reste des vivants manquent de possibilité en la matière. La musique peuple la nature, le rire notre microcosme humain. Et c’est peut-être pour ça que Martin Luminet mérite tout le succès qu’il a enfin aujourd’hui. Parce que ses performances lives convoquent des mélodies si instinctives qu’elles en deviennent naturelles avec des interactions profondément drôles pour tous.tes. Ses textes, franchement poétiques, viennent parler à tous les coeurs et clairement aux nôtres. Il y a du Fauve dans ses mélodies. Un honnêteté sans fin, une plume précise qui fonctionne à tous les coups. Ses rythmiques ont l’efficacité que l’on prêtait au collectif culte seulement Martin Luminet, plus mélodique, joue sur une modernité sans fin. Polaroïd musical d’une société au présent qui vient à toucher les esprits. Ses refrains viennent s’y insérer avec évidence et on ne peut qu’hautement recommander d’écouter en boucle son album « Après deuil(s) ». Maintenant qu’on a les larmes aux yeux Martin les sèche une dernière fois : » Bon pour la transition je vais pas vous demander de vous occuper en parlant, vous faites ça tout le temps ici les pros » lance-t-il avant de nous inviter à voir ce qui se passe à la place quand on écoute sans papoter. Il prend une grande gorgée d’eau « Vous avez raison de parler, il se passe rien, on se fait chier ! » Jamais avec toi Martin !

 

Jean : l’honnêteté pour séduire

Jean mama 2024
©Kévin Gombert

C’est sur la scène du Backstage by the Mill que Jean participe à ce speed dating géant qu’est le MaMA. L’ambiance y est tamisée, un nuage enfumée permet de se dévoiler avec douceur. Voilà qui tombe parfaitement. Parce qu’avec Jean,  tout tournera autour de la sincérité et de la précision. les mots utilisés comme des armes se déversent. La musique lui permet de lâcher ses mots. Le protégé d’Odezenne a un néo rap d’une précision qui frappe juste à chaque phrase. Le clair obscure habite ses titres et vient résonner dans les coeurs. On se comprend, sa musique se déroulant comme un échange riche. Les têtes tournent et se tournent pour mieux le suivre. La nuit pourrait ne jamais s’arrêter alors que ses tranches de vie, ses ressentis viennent habiter nos âmes et parfois même se faire l’écho de nos sentiments. Jean lirait-il dans nos pensées ?  « Les nnon-dits », comme le titre de son morceau, il n’y en aura pas. Et n’est ce pas ce que l’on souhaite pour démarrer la meilleure des relations musicales ? « Arrête de faire comme si » chante-il, ici il n’y a pas de place pour les faux semblants.

DVTR : folies à deux

Si la folie à deux du Joker et de sa Lady Gaga n’ont pas conquis les coeurs, c’est parce que le vrai grain de folie en duo vient en réalité du Canada. La tornade punk en français dans le texte ne laisse jamais souffler son audience, l’entraînant dans un tourbillon intarissable. Les têtes tournent forts, plus que sous l’influences de quelques verres de vins que ce soit au Bar à Bulles ou en off chez The Mixtape. Son nouvel album et le premier pressé sur vinyle « Bonjour (BIS) » vient habiter les esprits et ne se permet aucune restriction. Il n’y aucune limite à cette dinguerie partagée. Cette folie à cent.  On saute, on danse, on crie. Et on ose tout dire. Il faut s’amuser, très sérieusement s’amuser. Alors la tornade vient frapper bien plus fort que la pluie qui s’abat en trombes sur Paris en cette seconde journée. On parle de fruits frais et de couleur de peau, on emmerde la police ! Ce rendez-vous sauvage à deux voix est de ceux qui pourraient finir derrières les barreaux. L’amour fou on vous dit !


Maruja au MaMa music & convention (2024) – Focus

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The Driver Era @ L’Olympia – Paris – 2024 – Crédit photo : Louis Comar

The Driver Era, c’est le projet des frères Lynch, Ross et Rocky. Le premier, et lead singer de la formation, vous le connaissez déjà du  petit écran. Il était sur Disney Channel dans « Austin&Ally » mais aussi sur Netflix à l’affiche des « Nouvelles aventures de Sabrina » où il jouait Harvey Kinkle, l’amoureux de l’héroïne des premières saisons. En cette soirée du 7 octobre 2024 à Paris, le petit ami idéal proposait un show bien plus chaud que les flammes de l’enfer souvent évoqué dans la série. Un concert ensorcelant qui a fait disparaitre comme par magie les températures bien trop froides de ce mois de septembre.

You Keep Us Up Tonight

Il aura fallu attendre pour découvrir les frères Lynch sur scène ce soir. Attendre certes en bonne compagnies puisque deux premières parties s’étaient données pour mission de chauffer la salle parisienne avant que celle-ci ne tombe dans l’emprunte brûlante du « X Girlfriend Tour ».  Et c’est bien d’un rendez-vous galant dont il est question ce soir, peut-être même d’une histoire d’amour, du type qui se solde avec un bon soupçon de « X » (wink wink) . Voilà donc qu’à 21 heures 45, les lumières s’éteignent et que les frères Lynch décident de ne pas y aller par quatre chemins en débutant leur set par « Touch », un morceau qui n’est pas encore sorti dans sa version enregistrée. Voilà qui n’empêche pas la fan base de répondre à l’invitation par quelques cris et la preuve que chaque titre ce soir sera connu par cœur par l’assistance. Les tee-shirts de The Driver Era y sont d’ailleurs légion. « Touch » vous dites ? Et ensuite ? « You Keep me up at night » suit alors que la foule compacte occupe tant les premiers rangs que le fond de l’Olympia semble s’être vidé. Il commence à faire chaud ici, pourtant jusqu’au quatrième titre « Dont walk away », le jeu de nos dates reste relativement classique. Un chaleureux ( lui aussi) « Bonjour Paris » vient ponctuer ses premiers instants, avant que Ross ne confie avoir attendu toute la journée pour ce moment qui est enfin là.

The Driver Era @ L’Olympia – Paris – 2024 – Crédit photo : Louis Comar

Ce n’est qu’une rapide mise en bouche à vrai dire. Le menu sera bien plus causant, les échanges allant bon train au fur et à mesure de la soirée. Comme poussés par quelques verres qui enivrent et permettent aux langues de se délier. L’entente passe parfaitement avec le public. Ce rendez-vous galant se passe de mieux en mieux.

Heart of ours

Les cœurs battent maintenant à l’unisson comme vient à le rappeler le titre « Heart of Mine » mais aussi les cris de joie qui viennent ponctuer, telles des virgules, toutes nouvelles introduction de morceau. On commence maintenant à bien se connaître avec Ross Lynch, les minutes sont passées, on s’est présentés, il faut se mettre à l’aise. Alors voilà notre chanteur qui déboutonne l’intégralité de sa chemise pour dévoiler ses abdominaux. Impossible de mentir sur le sujet, l’apparition de ce torse n’est pas une simple réponse au thermomètre qui est monté d’un cran ( même si tout le monde a oublié la pluie qui tombe dehors maintenant).  Il s’agit surtout pour lui de jouer de ses atouts, si parfaits qu’ils semblent encore plus magiques que les sorts de Sabrina et de ses tantes.

The Driver Era @ L’Olympia – Paris – 2024 – Crédit photo : Louis Comar

Peut-être parce que la country est la mode, surement parce de fait tous les accessoires qui vont avec se trouvent partout, très certainement parce que Beyonce a sorti « Cowboy Carter » récemment mais voilà bien que notre chanteur en plus d’être à demi vêtu a ajouté sur sa tête un chapeau de cowboy. Accessoire idéal pour aller avec ses riffs solaires mais aussi pour s’essayer à un medley qui commencera par rendre hommage à Queen B. « Say My Name » des Destiny’s Child ( le groupe qui a fait connaitre la super star) résonne maintenant, « Nobody Knows »suit alors que « I Got a feeling » conclut l’instant. « I got a feeling that tonight is gonna be a good night » sonne comme la plus brûlante des promesses. Les cœurs s’embrasent suite à cette dernière, Croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer. Son personnage dans Sabrina sauvait bien des âmes de ces abîmes et pourtant, nul doute que les fans de The Driver Era y suivraient les frères Lynch sans poser plus de questions. Un petit passage par « Malibu » extrait de l’album « Summer Mixtape » permet de faire entrer encore plus de soleil dans la salle. Il faut dire que la formation a le sens des mélodies accrocheuses entre une pop accessible, quelques éléments électro et un soupçon de rock dansant. Le rendu transpire bien plus la bonne humeur que les abdos de notre chanteur qui si quelqu’un l’avait oublié dans la salle a tombé le haut il y a un moment. D’autres reprises viennent ponctuer le moment, « Need You Tonight » d’INXS et « Birds of a Feather » de Billie Eilish en fin de set.

Un baiser pour se dire au revoir

The Driver Era @ L’Olympia – Paris – 2024 – Crédit photo : Louis Comar

Au court de ce set endiablé, Ross Lynch, personnification s’il en est de la luxure, en a profité pour prouver ses talents de musiciens, grattant ses cordes de guitares avec une vigoureuse énergie et passant, en groupe cette fois, derrière les piano, sourire angélique aux lèvres. Ce rendez-vous s’est donc passé à merveille. En plus d’en apprendre plus sur les talents de nos hôtes, on a pu découvrir que le meneur de la formation avait écrit une chanson pour une ex copine parisienne. Evidemment, le coup de cœur est facile dans la ville de l’amour.  Il reste encore un peu d’énergie à la foule pour danser une dernière fois et se laisser entièrement conduire dans le road trip proposé par The Driver Era . « Preacher Man » résonne puis deux titres de Ross Lynch, qui laissent présager la fin de soirée : « Can’t do it without you » puis  « On My Own ». Et comme tout bon premier rendez-vous, il faudra sceller nos au revoir sur un baiser, et ça tombe bien puisque c’est  » A Kiss » qui conclut la setlist. Le morceau est à retrouver sur un EP qui inclut le titre « Forever Always » et qui ce soir résonne comme la fin d’un joli conte. La chaleur n’a pas quitté la salle et le staff de l’Olympia a prévu en quantité des verres d’eau à disposition pour toute l’assistance. Il en faudra encore bien plus pour éteindre l’incendie The Driver Era.


GIRL IN RED_ZENITH PARIS - 2024 _LOUIS-COMAR

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PRIX JOSEPHINE 2024 BONNIE BANANE
©Kevin Gombert

Il est en France une tradition de prix décernés par l’industrie dont la justesse des lauréats semble parfois manquer de cohérences. Des découvertes qui n’en sont pas, des albums oubliés, la pluralité musicale de notre pays effacée. En ce sens le Prix Joséphine fait office d’OVNI dans le paysage. En 2024, il célébrait sa troisième édition et faisait face à son succès fulgurant étant même dans l’obligation de refuser certaines accréditations tant la demande était forte.

Concrètement, des journalistes musicaux font un premier tri des albums français qui ont marqué l’année via une liste de candidats. Cette année 350 artistes ont candidaté et envoyer leurs album. Un lourd travail pour le jury chargé de réduire ce nombre à 40. C’est finalement un jury composé d’artistes qui a la lourde tâche de choisir 10 finalistes parmi les albums qui leur sont proposés puis de sélectionner un ou une seul.e gagnant.e. Une démarche originale qui permet aux artistes valoriser d’autres artistes en ayant pleinement conscience de leur travail et de leur processus créatif. Cette année,  Disiz était le président de ce jury et particulièrement ravi de pouvoir effectuer ce travail de sélection et de récompense. Autre particularité, il récompense l’album qui marque une année et se base uniquement sur le format album. A ces côtés, un jury pointu dont les échanges ont été d’après son président fournis et houleux. On y trouvait Adé, Agoria, Irma, Dinos, Izïa, Léa, Bachar Mar-Khalifé, Maïa Colette, Rone et November Ultra.

C’est d’ailleurs November Ultra, première lauréate du prix, qui a joué les maîtresse de cérémonie le temps de la soirée, profitant des interludes du live pour interviewer les artistes mais aussi échanger sur leur profession commune et leur processus créatif.

C’est le 26 septembre en partenariat avec Fip Radio que le prix Joséphine révélait donc son grand lauréat à la suite des performances lives des 10 finalistes. Il est essentiel de relever la grande qualité de la sélection. La diversité y était de mise, faisant la part belle à des courants musicaux pluriels, des albums divinement écrits et produits mettant en lumière une nouvelle scène en pleine éclosion d’une immense richesse.

And the winner is …

PRIX JOSEPHINE 2024 BONNIE BANANE
©Kevin Gombert

C’est Bonnie Banane qui remporte le prix Joséphine 2024 pour son album Nini, un condensé de modernité, brouillant les pistes et les genres pour mieux ressembler à la personnalité déluré de la chanteuse. Cette dernière n’a pas manqué de remercier toute son équipe, dont celle du studio Motorbass, avant de … faire tomber son prix !

Le prix Joséphine en profitait pour présenter son nouveau prix, remis par les jeunes de 18 à 20 ans sélectionnés par le pass culture. C’est ce jury à part qui récompensait sur scène Luidji pour sa musique à fleur de peau et sincère.

Retrouvez le palmarès du Prix Joséphine 2024

PRIX JOSEPHINE 2024 BONNIE BANANE
©Kevin Gombert

A noter que les 10 finalistes sont toutes et tous les gagnant.es du prix.

  • Bonnie Banane – Nini
  • Clara Ysé – OCEANO NOX
  • Crystal Murray – Sad Lovers And Giants
  • ELOIDernier Orage
  • Irène Drésel
  • Lala &ce – Solstice
  • LORD$ – Speed It Up
  • Lossapardo – If I Were To Paint It
  • Luidji – Saison 00 :
  • Sophye Soliveau – Initiation

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La fille en rouge, Girl in Red donc, c’est comme ça que Marie Ulven s’était décrite par SMS à une connaissance pour être retrouvée au milieu d’une foule. C’est ce qui lui a valu son pseudo. Aujourd’hui, en ce 11 septembre 2024, c’est aussi ce qu’elle est. La fille en rouge, certes au milieu d’une foule toujours, mais une foule qui réagit comme un corps unique à chacun de ses mouvements et de ses mots. Rouge de plaisir, rouge de ne faire que danser, la foule du Zénith de Paris avait pris pour étendard les codes couleurs de la chanteuse pour les faire siens le temps d’une soirée ouverte par Nieve Ella. Retour sur un concert de rentrée où unicité et union faisaient bon ménage.

GIRL IN RED_ZENITH PARIS - 2024 _LOUIS-COMAR
Girl in Red au Zénith de Paris par Louis Comar

Ella, elle l’a….

Ce mois de septembre ressemble à nouveau au mois de novembre, deux petits mois seulement après avoir pu expérimenter une certaine dose de soleil. Le temps se décline comme une boucle sans fin. La grisaille continue ayant raison des humeurs et de l’élan certain qu’évoque le top départ de la rentrée. Si la chaleur et l’entrain refuse d’envahir nos extérieurs, ils pourront bien s’inviter en intérieur. C’est face à un Zénith qui affiche complet que démarre la soirée sur le set de Nieve Ella accompagnée de ses amis comme elle aime à les décrire. La musicienne britannique dévoilait en 2023 un EP qui lui valait de piquer la curiosité : Lifetime of Wanting. Et comme si le public avait passé une vie entière à attendre ce moment, le voilà qui dès les premiers instants, réagit avec puissance à chaque note de guitare posée. A tel point, que, fait rare pour une première partie, il ne faudra attendre que quelques titres pour que le Zénith se jonche de petites lucioles de lumières, constellant ses sièges d’étoiles importées par les téléphones. L’avantage certain d’avoir à faire à un public d’adeptes, jeune et prêt à tout pour rendre le moment magique. Toute la soirée durant, le concert se construira comme un miroir. L’artiste sur scène dévoilant de se personne face à un par-terre d’êtres tout aussi uniques. Elles et ils pourraient être la fille sur scène, désireuse de se raconter, de se dévoiler. Nieve Ella, a ce je ne sais quoi que d’autres n’ont pas. Cette façon de faire du pop rock avec modernité et une telle aisance que chaque titre est une évidence d’écoute. En juin, elle sortait le titre Sugarcoated qui parle du syndrome de l’imposteur. Et là encore, le miroir est là, présenté au public, qui de par son jeune âge a besoin d’icônes qui va toucher son coeur et ses angoisses, durant le long cheminement qu’est celui d’apprendre à se connaître. Nul doute que Nieve Ella sera de celles qui montrent la voie en utilisant sa voix. La chemin qui transforme les jeunes femmes en héroïnes, il se fait plus facilement en écoutant du pop rock.

NIEVE ELLA_ZENITH PARIS - 2024 _LOUIS-COMAR
Nieva Ella au Zénith de Paris par Louis Comar

Petite Marie

GIRL IN RED_ZENITH PARIS - 2024 _LOUIS-COMAR
Girl in Red au Zénith de Paris par Louis Comar

« Marie ! Marie ! » scande la foule durant le changement de plateau. Côté public, les looks sont travaillés. La mode est un vaisseau, elle reflète ce que l’on veut dire de soit. A l’âge charnière de l’adolescence, elle permet de parler fort quand les mots viennent à manquer.  C’est aussi vrai en grandissant. Et  elle va de paire avec le musique en ce mercredi, comme la preuve de l’appartenance à un clan dans lequel chacun.e a le droit à ses différences.

C’est l’album « If I could make it go quiet » (2021) qui a fait le succès de Girl in Red. Et ce soir pourtant, sera bien à l’opposé du silence, c’est une promesse. « Il faut rendre nos petits moments iconiques » expliquera la chanteuse en fin de set. Un mantra qui permettra sûrement de mieux appréhender la totalité d’un concert diablement travaillé et parfaitement écrit de bout en bout.  « DOING IT AGAIN BABY », qui est aussi le nom de son dernier jet, ouvre le bal. L’iconique Marie porte bien son nom tant il est évident qu’elle est une figure sanctifiée. Chacune de ses interventions permet à son audience de réagir immédiatement, chaque blague est accueillie par des rires fournis, chaque parole est chantée comme un acte de foi. Il n’existe pas un mot qui n’est ici pas connu de tous et de toutes. Face à un tel engouement, il lui est forcément plus facile de se confier. C’est ainsi qu’on apprendra qu’elle est à son premier jour de règles, sa red line. Les temps ont bien changés. S’il serait aisé de penser aux débuts de carrière d’une autre icône pop rock en découvrant l’univers scénique de Girl in Red :  Avril Lavigne. Pourtant un océan sépare les débuts des deux musiciennes.  Une telle annonce en 2002, aurait paru impossible. Et pourtant, le féminisme a fait de tels bons en avant qu’aujourd’hui, l’information se livre avec aisance, rendant obsolète les hontes qui n’auraient jamais dû exister. Tout comme la canadienne à ses débuts, la norvégienne Girl in Red porte ce soir une cravatte sertie d’un costume. Un accessoire que l’on retrouve aussi dans le public. Elle pouvait avant représenter une prise de liberté en empiétant sur des codes vestimentaires masculins. Aujourd’hui, les genres ont été questionnés, les frontières brouillées. Nous sommes loin du simple retour d’un élément détourné mais bien en en train de vivre une nouvelle ère. Et celle-ci est peuplée d’un public qui chante de tout son coeur ses maux d’amour, s’appropriant ceux de Marie pour mieux les crier. Des drapeaux LGBT peuplent le Zénith, Marie est aussi une icône queer comme aime à la décrire le magazine Paper. Elle fait donc partie de ses artistes essentiels, de ceux qui montrent l’exemple tout en utilisant sa sensibilité comme une force.

Elle jouait sur un piano rouge, c’est peut-être un détail pour vous …

GIRL IN RED_ZENITH PARIS - 2024 _LOUIS-COMAR
Girl in Red au Zénith de Paris par Louis Comar

Il ne faut pas attendre longtemps pour que le premier album de la chanteuse s’invite à la soirée. Il peuplera ainsi largement sa set list . Body and Mind ou encore Hornylovesickness sont vite interprétés alors que les morceaux défilent à toute allure. Sur les planches, dont la scénographie entre écran et bonnet rouge géant habillent parfaitement l’instant, un piano rouge a été installé. Il est, pour Girl in Red, un lieu pour tout dire et s’amuser. Elle y démarre des titres, cafouille en riant, parle beaucoup et se fait la bonne amie d’un soir. Bout-en-train et confidente à la fois. We fell in love in october est un temps fort de la soirée, chanté par toute l’audience. Il aura l’occasion d’être vécu une seconde fois, plus tard, alors que la chanteuse s’offre un medley de ses titres guitare en main et en changeant radicalement les rythmes de ses compositions. Tordant ses morceaux comme un jeu aux possibilités infinies pour mieux surprendre ses adeptes et ami.es d’un soir. Ou peut-être d’une vie si l’on compte les nombreux « Je t’aime » qu’elle lance dans la langue de Molière et qui s’inscrivent dans la continuité d’un court morceau également revisité en français en début de soirée.

 

Serotonin est une bonne occasion de comparer les versions lives et albums des titres de la chanteuse. La prod de l’album leur offrant une puissance pop plus directe, là où le live, accentue les guitares et tire plus vers le rock. Il est d’ailleurs interprété à la suite de You Stupid Bitch, hit qui frappe fort et à l’efficacité indiscutable. « The perfect one for you is me » disent les paroles. Ce soir Marie, est the perfect one de toute l’assemblée. Le besoin de perfection, on pourrait même le ranger, l’expédier au loin tant il peut être vecteur d’erreurs . La perfection est dans l’unicité. Son dernier né n’est pas non plus oublié, notamment grâce à A Night to Remember.  Un titre en bonne illustration de la soirée. Parce que ces nuits de concerts entre amis, ce sont elles qui vous forgent et vous créent. Et cette nuit, elle touche déjà, si vite, bientôt à sa fin. Une reprise de Seven Nation Army des White Stripes mais au paroles changées fait une brève apparition, certains morceaux n’existent que le temps de quelques secondes éphémères. Evidemment You Need Me Now ?  initialement en duo avec la super star Sabrina Carpenter arrive en bout de course. Et puis, pour finir sa folle soirée avec ses ami.es, Marie demande à l’audience de se diviser en deux et de lui laisser de la place pour traverser la foule. Un baiser à son guitariste et puis les premières notes d’ I Wanna be your girlfriend, le titre qui lui a valu le succès se font alors entendre. Et la voilà qui transporte sa bedroom pop au milieu du monde, loin de l’intimité et des mots chantés en secret. Ce soir l’intimité aura été collective et partagée. Les mots d’amour et les relations torturées auront été utilisés comme une arme qui rend plus fort. Tous les maux de toutes les filles et les garçons « en rouge » dans le public auront pris de l’importance. Uniques et puissants au milieu d’une foule et  pourtant visibles de tous.tes.

GIRL IN RED_ZENITH PARIS - 2024 _LOUIS-COMAR
Girl in Red au Zénith de Paris par Louis Comar

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