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Julia Escudero

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A l’origine de l’indie, à l’origine même de Fontaines D.C et de toute la vague dublinoise qui déferle sur le rock, il y avait les Smiths. L’un des plus grands groupes de rock du Royaume-Unis, le timbre particulier de Morrissey, les guitares sublimes de Johnny Marr. Les deux hommes ont refusé de se retrouver sur scène. La faute de Marr, en partie puisque c’est celui qui a refusé. La faute du Moz surtout, ses débordements politiques, ses sorties problématiques, ses prises de positions scandaleuses, ont eu raison de l’envie du guitariste à être de nouveau associé à son chanteur. Mais voilà qui n’empêche pas de se replonger à corps perdu dans l’un des plus grands albums de tous les temps, j’ai nommé The Queen is dead. Est-ce le meilleur album des Smiths ? Le débat fait rage alors que les puristes lui préfèrent bien souvent Hatful of Hollow. Pour autant, il reste mon favori. Une excellente raison donc de raconter son histoire et de parler de sa pochette culte avec Alain Delon.

The Smiths The queen is deadThe Queen is dead, vive the queen !

Il ne sont pas les seuls à avoir critiqué la royauté via le titre de leur album. Les Sex Pistols avant eux s’étaient essayé à cette exercice difficile. God Saves the Queen n’avait pas plu à la famille royale et lui avait valu la censure. En 1986, les Smiths tentent à nouveau l’essai avec leur The Queen is dead. Seulement le ton s’y alterne en continu. Sarcasme et humour s’y croisent autant que conversation imaginée avec la reine au cours des 6 minutes 30 qui composent le morceau qui donnera son titre à l’album. Cette façon de jouer la carte de la subtilité, de marcher sur la pointe des pieds sera un bon résumé des paroles de cet opus. Le second titre, par exemple « Frankly, Mr. Shankly », est une giffle au visage du patron de Rough Trade qui empêchait alors Morrissey de rejoindre une major. Pour autant le chanteur prend le temps de se moquer de lui-même et de sa propre ambition, dissimulant en partie son propos.

Le décalage est toujours de mise, la marque de fabrique du Moz pour ainsi dire. Et on la retrouve sur la totalité de cet album. « There is a light that never goes out », la chanson d’amour culte au sonorités si douces parle de mourir aux côtés de l’être aimé. « Vicar in a Tutu » est l’occasion de moquer l’église et « Some Girls are Bigger than Others » en fin de galette deviendra même un hymne anti- grossophobie ! Tout un programme donc.

De la princesse à la reine

Côté écriture le duo Marr / Morrissey fonctionne divinement. L’alternance dans la travail de composition leur permet de réaliser l’album parfait. Nous sommes le 16 juin 1986 lorsque celui-ci voit le jour. Troisième album du groupe qui est alors très populaire, il est aussi le prémisse de sa fin autant qu’il l’aidera à devenir culte. Le single « Bigmouth Strikes Again » qui en est issu lui permet d’ailleurs de se placer en deuxième place des charts. Et puis le prestigieux magazine NME en profite pour en faire trois fois d’affilé, le groupe de l’année.Pour autant, l’existence éclair du groupe formé en 1982, prendra fin un an après la sortie de ce chef d’œuvre soit en 1987. Une révélation de rupture qui sera d’ailleurs partagée à un magazine tout aussi culte et bien de chez nous, les Inrockuptibles, un comble quand on sait que l’amour des Smiths a pousser à la création de ce média. Un amour pour la formation que le journal n’aura eu de cesse d’exploiter et de conter, sélections après interviews et compilations.

THE SMITHSCôté création, l’album qui nous intéresse est composé par son duo culte au cours de différentes sessions d’écritures mais aussi de tests sons qui ont lieu alors que The Smiths est en pleine tournée pour « Meat is Murder ». Le succès de cette pépite tient aussi en son chanteur et frontman, rebelle à grande gueule qui s’exprime et s’oppose clairement au gouvernement Tatcher alors en place. Jusqu’au-boutiste, tous les titres qui viennent à la composer constituent des tornades émotionnelles sans commune mesure. Impossible de rester de marbre  face à la beauté des paroles des titres mais surtout du travail de composition, urgent, puissant, toujours à fleur de peau. On y trouve des émotions décuplées. Si aujourd’hui le terme indie a perdu de sa grandeur, étant un four-tout difficile à démêler, à la sortie de « The Queen is dead », il était au contraire, la définition même de ce courant à part. En cause également l’incroyable jeu à la guitare de Marr, génie reconnu de son époque et compositeur au talent incontestable. C’est au cœur de cette alliance que réside toute l’âme punk de la formation. Un guitare sophistiquée rencontre des paroles abruptes et irrévérencieuses qui en font un meilleur moyen de faire passer les messages dans les consciences. Jamais policée et pour autant accessible, la formation saura retourner les esprits de toute une génération et d’autres après elles.

The Smiths et Alain Delon

THE SMITHS ALAIN DELONDifficile de parler de The Queen is Dead sans évoquer la pochette culte du disque qui met en scène Alain Delon. On l’y voit dans un ton vert saturé. Cette image est en réalité tirée de du film L’Insoumis, d’Alain Cavalier. Le film sorti en 1964 profite d’un Alain Delon au sommet de sa beauté. Morrissey ne s’y trompe pas, lui qui aime tout particulièrement les acteurs beaux gosses de James Dean à Jean Marais. Le film parle d’un soldat français qui désobéit pendant la guerre d’Algérie, désertant le front de bataille puis libérant une avocate, otage d’un kidnapping, contre l’avis de ses commanditaires. Coup de feu, coup de foudre et passion au funeste sort font partie du métrage, comme dans tout le meilleur cinéma d’Alain Delon.

L’obsession de Morrissey pour les beaux hommes n’existe pas uniquement sur les pochettes de ses albums. Il se revendique majoritairement asexuel, raconte qu’il aurait finit moine s’il n’était pas devenu une rock star tant il considère le sexe comme une perte de temps. Pour autant dans son autobiographie il confira une liaison avec le photographe Jack Owen.  Et d’ajouter, plus tard, qu’une population LGBT+ dominante règlerait les conflits à travers le Monde : « Les guerres et les armées, et les armes atomiques, sont essentiellement des hobbies hétérosexuels. »

The Smiths is dead

Si l’ambiance en studio était plutôt bonne lors de l’enregistrement de « The Queen is Dead », les tensions étaient déjà existantes. Marr en a déjà marre (jeu de mots obligatoire) de Morrissey. Il le trouve trop imposant, trop présent dans les médias. Les frictions entre ces membres fondateurs ne sont pas les seuls problématiques que rencontre le groupe. Le bassiste Andy Rourke a de sérieux problèmes avec l’héroïne. Voilà qui sonne  le début de la fin. Mais c’est surtout Marr qui souhaite quitter le groupe. Le festival de San Remo en mai ne suffit pas à lui donner envie de poursuivre. Plus tard, il confiera sur le livre « Les Smiths Morrissey and Marr, the Severed Alliance » : « Les Smiths étaient devenus un genre de club où toutes nouvelles influences étaient déconsidérées, voire taboues » . Le guitariste souhaite développer ses influences dance, ses envies d’électro. Il souhaite aussi s’éloigner de Morrissey. Ainsi il restera un seul album à dévoiler pour The Smiths, « Strangeways, here we come » qui sortira après l’officialisation de leur séparation en septembre 1987. D’ailleurs dans son auto-biographie, le guitariste ajoute : « Les Smiths n’auraient pas pu avoir une plus longue durée de vie, compte tenu de tout ce qui distinguait ma personnalité de celle de Morrissey. »

THE SMITHS MORRISSEYMarre de Morrissey

Et la personnalité de Morrissey, elle pose aujourd’hui autant problème à Marr qu’au public. Le Moz reste une idole indétrônable mais ses sorties lui valent des appels au boycott à tel point que certaines de ses dates en solo aient dû être reportées. L’anti-royaliste est aujourd’hui un soutien à l’extrême droite britannique et donc au parti For Britain. Mais il choque également régulièrement par ses positions en interview à caractère raciste ou  islamophobe. Ce comportement est aussi celui qui privera les fans d’une réunion scénique des Smiths. La question avait été abordée en 2024 et une proposition officielle avait été faite aux anciens membres de se retrouver en tournée. Johnny Marr avait alors choisi d’y répondre par la négative pour ne plus être associé aux propos de Steven Morrissey.

Malgré tout, « The Queen is dead » reste l’un des plus grands albums de tous les temps. Un monument qui ne souffre d’aucun vieillissement. Au contraire, aujourd’hui encore, il représente le meilleur de la scène indie et continue d’influencer des génération des musiciens. Il est la lumière qui ne s’éteint jamais.

Sur une note très personnelle, je tient à dédicacer ce papier à Evelyne, reine elle aussi partie, qui m’aura permis de découvrir toute la grandeur de ce groupe mythique et qui vivra toujours lorsque je lance un de leurs albums.


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Entretien avec un Vampire
Entretien avec un Vampire – affiche officielle

Chef d’oeuvre d’Anne Rice porté aux nues dans un film inoubliable en 1994 avec à son affiche Brad Pitt et Tom Cruise, Entretien avec un vampire, a sa place au panthéon des plus belles histoires. Il faudrait attendre un peu, quelques années de mortels seulement pour que l’histoire ressorte ses crocs sous forme de série télévisée. Diffusée sur Paramount et disponible en France via Amazon Prime, le show remet au goût du jour les aventures de Louis, Lestat, Claudia, Armand et les autres en apposant à l’histoire originale quelques nouveaux éléments. L’affaire était d’autant plus compliquée  que le matériaux d’origine regroupait une armée de fans prêts à mordre si l’adaptation n’était pas réussi. Ce ne sera pas nécessaire, la série de Rollin Jones s’avère être un bijoux d’écriture, une merveille de réalisation et l’une des plus belles réussite que l’on aie pu voir ces dernières années. De l’amour tout simplement qui coule dans les veines et fait pulser les cœurs.  Impossible de ne pas vous en parler, tant fascination et emprise ont peuplé le visionnage de ses deux premières saisons

Entretien avec un vampire, de quoi ça parle ?

Un jeune journaliste, Malloy, s’entretient dans une chambre avec un homme élégant, à l’allure aristocratique et au visage blafard, Louis, qui lui fait de bien étranges confidences. Malloy, subjugué par la séduction de son interlocuteur lui demande, à l’aube, de le faire pénétrer dans son monde, celui des vampires. D’après le roman « Entretien avec un vampire » d’Anne Rice. (Synopsis officiel)

Entretien avec un vampire, pourquoi je suis accroc ?

entretien avec un vampire Louis Lestat Claudia
Trois vampires vedettes : Lestat, Louis et Claudia

Le don obscure c’est bien ce dont il est question quand on visionne les deux saisons de la nouvelle série de Rollin Jones. Don, certainement, tant le scénario, parfaitement ficelé vient à vous transporter dans l’univers passionnel de la série, engouffrant sur son passage le reste de l’univers, pour vous laisser vous aussi seuls face à Louis et sa psychanalyse. Obscure, sans aucun doute alors que les noires émotions parfaitement contées, et la violence justement dosées s’invitent à ce théâtre bizarre aussi puissant que captivant.

Contrairement à sa version originale qui débutait en 1791, la version 2022 d’Entretien avec un vampire voit son origine en 1910. Un changement d’époque qui permet de créer un nouveau Louis et de pourtant faire parfaitement échos au propos qu’abordait le texte premier. Notre Louis de Pointe du Lac est un descendant d’esclave, homme noir à la Nouvelle Orléans, ce statut fera échos à la version d’origine et à la traite d’esclaves dont le personnage est coupable. Redoutable homme d’affaires, Louis tient un bordel et les affaires prospèrent. Tout comme le racisme omniprésent qui dégouline de chaque recoin d’une ville où la liberté vient en réalité avec un prix. Obnubilé par le succès, le besoin de prouver qu’il ne vaut pas moins qu’un autre, il en oubliera l’humanité des femmes qu’il prostitue. Ce fait particulier, bien que brièvement évoqué est d’ailleurs l’un des axes narratif central de notre histoire. D’axes il y en a finalement deux, la quête de rédemption qui passe autant par la haine de soi que par celle pour celles et ceux qui nous ont créés, mais aussi, l’acceptation de soi dans son entièreté qu’importe votre nature profonde.

Quête de soi en miroir

Nul besoin d’être comme Louis ( incroyable Jacob Anderson) responsable des pires atrocités pour s’identifier à son envie de bien vivre et sa soif de réussite qui le poussent au pire. Le choix de changer la couleur de peau de notre narrateur s’avère donc particulièrement perspicace et intelligemment amenée et permet de mettre en scène les horreurs du racisme, de rendre la monnaie de leur pièce aux bourreaux mais aussi d’exploiter les conséquences qu’ont les préjugés sur les âmes.

Puisque, nous le disions, loin de la simple interview, Entretien avec un vampire, tient bien plus de la psychanalyse collective,  tant la juste écriture va venir titiller le spectateur et l’envelopper dans un banc d’émotions qui pourraient être siennes sans pour autant avoir le vécu d’un vampire de plusieurs siècle.

psychanalise aux dents pointues

entretien avec un vampire sérieLe journaliste que l’on connait, Daniel Molloy ( Eric Boosian),  a bien connu Louis en 1973 comme le veulent livres et films ( même si là aussi les époques changent passant des années 90 aux 70’s). De cette rencontre né un conflit entre les hommes. Louis attaque le journaliste lorsqu’il lui demande de le transformer et l’affaire reste en suspens. En 2022, voilà pourtant que les hommes se retrouvent pour écrire les mémoires du vampire qui se sent coupable et porte le poids du Monde sur ses épaules. Dans sa forteresse à Dubaï, alors que les richesses peuplent le récit, les certitudes s’effondrent. La véracité et l’exactitude d’un texte déjà hautement subjectif sont sans cesse remis en question. Peut-on croire la mémoire de notre narrateur ? Les actions découlent de plus de son ressenti. Un ressenti qui a évolué entre la première rencontre de 1973 et l’époque actuelle. Au lieu d’un moment neutre, nous voilà au cœur d’un tourbillon émotionnel, parfaitement composé et digne de l’opéra dont raffole Lestat, acte après acte. Le résultat à fleur de peau permet au spectateur de se laisser complètement embarqué dans les turpitudes et souffrances d’un homme auquel il s’attache tout particulièrement. D’autant plus que le jeu d’acteur et les traits angélique de  Jacob Anderson viennent à parfaite un personnage complexe qui a autant sa part d’ombre que de lumière. Au travers des époques, au travers du rejet pour sa condition de vampire, Louis peuple autant son récit de colère , de haine que d’amour. La série Entretien avec un Vampire n’est par ailleurs pas la première a utiliser le mythe vampirique pour faire échos aux pires travers humains. True Blood abondait, au moins à ses débuts en ce sens. Son simple générique permettant d’ailleurs de le souligner en une phrase « God hates fangs », pouvait-on y lire,  dont il sera facile de juger le caractère abjecte si l’on en retire une seule lettre. Ici, la bigoterie humaine parait prise de haut par le statut tout puissant de vampires, eux-mêmes semis divinités mais divinités torturées pas plus à même de régler leurs conflits internes. D’ailleurs de cette hauteur, il sera aussi question de sexualité, quête de la propre sienne pour Louis, vampire, noir, homosexuel. Et de répondre à l’intolérance avec poésie, sauvagerie et toute la violence qu’elle nécessite.

Une fable queer qui s’assume enfin pleinement

entretien avec un vampire Louis de pointe du lac Lestat de Lioncourt
Louis de pointe du lac et Lestat de Lioncourt

Une violence nommée passion. Ne nous y trompons pas, c’est bien d’une histoire d’amour féroce qu’il est question dans Entretien avec un vampire. L’amour entre deux hommes, ravageur, sulfureux, torturé, magnifique, insoutenable, toxique, puissante, triste. Et la de la peur profonde de la solitude, celle d’êtes qui vivront éternellement comme le reflet de notre peur d’être seul.es. Ces deux hommes se sont le réfléchi, conscient, humain aux nombreux travers Louis et Lestat, la magnifique, l’irrévérencieux. Si captivant qu’on l’aime, le déteste, le craint, le plaint. Sommes nous spectateurs psychanalistes comme notre journaliste vedette du regard que l’on porte sur cette histoire ? L’amour passion est-il toujours dangereux ?

Il n’y a pas de secret, la relation amoureuse entre Lestat et Louis existait comme une forme de sous-titre discret dans le matériel d’origine d’Anne Rice. L’homohérotisme s’y faisait discret, pointant le bout de son nez à demi-mots voir à quart de mot pour ne jamais révéler son nom. Ici, enfin l’histoire perd les barrières qui lui étaient également faites dans le film des années 90. Preuve que la société à évolué, la beauté n’a plus à se réserver à l’hétérosexualité, ouf enfin ! On peut maintenant compter avec fougue les histoires d’amour de toutes les sexualité, laissant la porte ouverte à l’amour avec un grand A. L’amour passion avec Lestat trouvera par ailleurs sans trop spoiler une réponse sage avec Armand mais finalement celui qui est supposé ne pas blesser ne cacherait-il pas ses travers dans ses plus sombres cercueils ?

Les liens du sang

Voilà qui rendra la relation de nos deux protagoniste beaucoup plus forte profonde. Cette relation, elle est pourtant avant tout malsaine. Le personnage de Lestat étant l’amant le plus attentionné et le bourreau de Louis. Lui si épris et pourtant si accablé d’être entièrement sous emprise. Mais qui des deux est le véritable bourreau de l’autre ? Finalement la narration d’un point de vue qui évolue lorsqu’il est confronté aux questions de Molloy, permet de n’adopter qu’un point de vue pour mieux le laisser évoluer alors que la lumière du jour pointe doucement le bout de son nez. Entretien avec un vampire prend en effet le temps de raconter un éveil à sa sexualité, à opposer le regarde du Monde à un coming out complexifié par son époque (ses époques même / mais aussi le comin off age). Le double standard d’un discours produit en 2022 et le regard d’un homme de 1910 y est d’autant plus intéressant. Si être un vampire fait de Louis une minorité, sa force renvoie sans condition à la douleur d’un rejet de la société. D’ailleurs c’est peut-être de là et des épreuves que vient sa plus grande force. Comme souvent avec les vampires ( quand c’est bien écrit), le fantastique sert à raconter une histoire plus profonde et plus humaine. Côté érotisme, si la pilote prend le plie de montrer son récit, le reste de la série s’assagit rapidement. Une notion un brin regrettable tant il est plaisant de voir des vampires utiliser leur sensualité, celle-là même qui fait partie de leurs caractéristiques pour quiconque aime à suivre ce mythe. Toujours est-il que bien des fois, le rejet de la société rappelle par des répliques bien senties que c’est bien l’intolérance qui est abjecte et qu’elle seule doit être condamnée. En ça, le sang versé sert d’exutoire. Un fameuse réplique de Lestat lors du procès de la saison 2 fera ainsi office de réponse générale à la bigoterie tout comme la première scène entre les deux hommes vampirisés qui prend sa place dans une église. Il n’y a rien à confesser, à se faire pardonner, celui qui juge, impose la prière est la coupable qu’il faut punir. Et il sera puni, épisode après épisode. Lui et ses basses convictions humaines.

La toxicité a la vie éternelle

En explicitant la relation amoureuse entre nos deux protagonistes, la série va pouvoir développer les rouages d’une relation conjugale toxique, parler de la dépendance affective, questionner ce qu’est l’amour véritable. Lestat, exubérant, dangereux, toxique va à de nombreuses reprises charmer autant les spectateurs que nos protagonistes. On en vient à lui pardonner, ses folies, ses excès, son plaisir à tuer et ses maltraitance. Et à mesure que c’est chose faite, via le personnage de Louis, et les questions de  Molloy, on finit par se demander, se questionner, s’en vouloir d’autant se laisser séduire. Serions nous aussi enclins à chercher des excuses au bourreau s’il nous est présenté sous les plus beaux traits ? Est-il lui aussi victime de son passé ? De son créateur, de son apprentissage, de ses peurs, de son amour ? Pour ne pas créer de monstres alors il faudra couper le mal à la racine.

Des adolescences

entretien avec un vampire claudia
Claudia de Lioncourt

Finalement au court de deux saisons, la série et son rythme progressif viennent à conter un éveil, une trajectoire de vie. Le personnage de Claudia, éternelle adolescente apportera elle aussi à sa touche de mordant à un récit qui sert le coeur. La fille peut elle garder ce rôle ? Comment des parents peuvent-ils accepter de voir l’enfant grandir ? Prend-on finalement plaisir à enfermer les générations qui nous suivent dans un rôle d’éternel enfant ?

Rien n’est épargné dans cette version d’Entretien avec un Vampire où les pires monstres se font aussi victimes en des cycles infinis. Les agressions sexuelles, les méfaits de la guerre, la honte que l’on doit laisser aux femmes, le rôle du parent s’ajoute à un récit aussi dense que lisible. D’ailleurs il serait grossier de ne pas parler de Madeleine, punie et persécuter pour avoir aimer un allemand pendant la seconde guerre mondiale. Il ne faut jamais juger l’amour nous dit la série. C’est lui qui met un terme à l’adolescence lorsqu’il est accepté. Louis a bien des travers adolescents en en voulant à son créateur, en cherchant à s’émanciper du groupe et de son statut. Le public est toujours pris à partie. Le Théâtre des Vampires de la saison 2 permettant un clin d’oeil bien senti au film dans le film. L’histoire est écrite de longue date, nous ne pouvons la changer, nous ne devons simplement la juger mais la ressentir. La série de regarde de bout en bout sans jamais perdre de son mordant, nous unissant par les liens du sang au sort de nos protagoniste. Du sang il y aura.

Entretien avec un vampire, qu’en est-il de la saison 3 ?

La série a été renouvelée pour une saison 3 en juin 2024 et promet son grand retour en 2025 sans qu’une date exacte n’aie été communiquée à l’heure où j’écris ces lignes. Toujours est-il qu’elle ne saura que se faire trop attendre, et se ressentir comme des siècles. Pour ce qui est de l’histoire ? Elle se concentrera sur Lestat le Vampire, magistral Sam Reid, à la beauté hors normes. Pour patienter, reste à se mettre sous la dent le communiqué officiel qui suit ce texte. D’ici là, regardez d’urgence les deux première saisons d’Entretien avec un Vampire, on vous promet que vous nous remercierez de ce conseil pour l’éternité.

« Lorsque vous achetez les droits des 18 romans d’Anne Rice qui se sont vendus à plus de 150 millions d’exemplaires, dans vos rêves les plus fous, vous espérez que cela donnera une série aussi bonne. Ce qui a été fait avec ces histoires et ces personnages a dépassé toutes nos attentes. Nous avons hâte de voir où cette équipe créative amènera la série » commente le diffuseur américain.

AMC a déjà livré le synopsis de la saison 3 : « Irrité par la représentation superficielle du best-seller trash Interview With The Vampire, le Vampire Lestat met son histoire au clair d’une manière que seul le Vampire Lestat peut faire – en créant un groupe de musique et en partant en tournée. Gabrielle. Nicolas. Magnus. Marius. Ceux qu’il faut garder. Ils rejoignent Louis, Armand, Molloy, Sam, Raglan, Fareed et d’autres dont nous ne pouvons pas encore vous parler dans un pèlerinage sexy à travers l’espace, le temps et les traumatismes. »

Entretien avec un vampire, saison 3, bande-annonce


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LA HAINE FILM

La Haine : gifle cinématographique 

En Novembre 1994, Makome M’Bowolé meurt dans un commissariat du 18ème arrondissement de Paris d’une balle dans la tête. Cet évènement tragique inspirera Kassovitz à travailler sur le scénario qui deviendra la gifle que sera son film « La Haine ». Le jeune réalisateur y aborde sans détour les violences policières, le deuil, la débrouille, et la lutte des classes en explorant le fossé immense entre la capitale française et sa banlieue. Le long métrage récompensé du prix de la mise en scène à Cannes et du César du meilleur film sort en Mai 1995 et est accompagné d’un album « inspiré » par le scénario, prenant a contre pied l’exercice de la bande originale.

 La Haine et sa B.O coup de poing

Contrairement à ce que l’on pourrait croire il n’y a que deux scènes du film comprenant du rap: le mythique mix « Nique la police » de Cut killer à la fenêtre de son bâtiment, mais également le titre « Mon esprit part en c… » du groupe Expression Direkt, lors d’un court trajet en voiture avec nos protagonistes.
Cela laisse alors le champ libre aux acteurs du mouvement hip-hop afin de s’approprier l’œuvre et ouvrir grands les yeux des auditeurs sur une réalité parfois souvent étouffée par une justice biaisée.
La haine vinyle BO

Jusqu’ici, tout le casting est bien !

Cette compilation réunit la crème du rap des années 90: Minister AMER, IAM, Expression Direkt, La Cliqua, MC Solaar et j’en passe. On avait pas vu un tel casting depuis la légendaire compilation « Rapattitude » en 1992.
Pour apporter un peu de calme dans cet album mouvementé on retrouve également Marco Prince et son groupe FFF qui nous livre une balade planante, « Vague à l’ame », point d’orgue à mes yeux, d’un album sans fausses notes.
Aujourd’hui et presque 30 ans après sa sortie, cet album est réédité pour la première fois en vinyle alors qu’il était totalement absent des bacs et des plateformes de streaming depuis plus d’une dizaine d’années.
Je ne peux donc que vous conseiller de venir vous procurer cette pépite de toute urgence avant qu’elle ne soit plus dispo !  Sans quoi, le plus dure sera la chute.
La B.O de la Haine est disponible en quantité limitée dans notre disquaire, The Mixtape au 32 rue des Trois Frères 75018 Paris.
Chronique : Louis Piane

 

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TIME CUT FILMTime Cut, c’est la sortie de cet automne 2024 sur Netflix ! En lien avec Halloween, le film d’Hannah Macpherson promet un mélange des genres et surtout grâce au voyage dans le temps de se (re)plonger dans une version sucrée de l’année 2003. Un bonbon acidulé prometteur qui joue sur les pas de « Totally Killer » (lui avec à son affiche Kiernan Shipka) dispo sur Amazon. Ce dernier propulsait une adolescente dans les années 80 pour arrêter un tueur masqué. Notre nouveau film propose l’exact même concept mais en remettant au goût du jour une toute autre époque. Et bien que le film soit assez décevant (on va détailler le pourquoi), il permet de s’offrir une bonne dose de nostalgie. Ou pas tant que ça, pour les personnes qui étaient elles-même adolescentes en 2003, comme moi.  On en parle !

Time Cut de quoi ça parle ?

Sans le vouloir, une ado de 2024 remonte le temps jusqu’en 2003, quelques jours avant le meurtre de sa sœur par un tueur masqué. Peut-elle changer le passé sans détruire l’avenir?

TIME CUT Bande Annonce VF (2024) Madison Bailey

Time Cut est-ce que c’est bien ?

Petite production adolescente sur Netflix qui se veut super légère, Time Cut ne promet pas de grandes attentes si ce n’est de passer un agréable moment sans se prendre la tête. Un film de SF plus proche de teen movie en somme qui flirte avec l’horreur du slasher en proposant de mettre à son affiche un tueur masqué mystère. Voilà ce qu’on espère en cliquant sur lecture sur la célèbre plateforme de streaming. Il porte en plus en son affiche deux des starlettes du moment : Antonia Gentry (Ginny & Georgia aussi sur Netflix) et Madison Bailey ( Outer Banks toujours sur la plateforme).

TIME CUT NETFLIXDans les faits, le film souffre d’énormément de lacunes. Difficile de dire si l’écriture de scénaristes paresseux préférant le chemin de la facilité lui a fait du tord. Ou si tout simplement beaucoup de scènes ont été coupées au montage rendant le tout incohérent. Qu’on soit claires sur le sujet, l’absence de cohérence tient au fait que les réactions des personnages eu égard à leur situation n’a absolument aucune logique. Admettons que Lucy (Madison Bailey ), la jeune soeur conçue comme un bébé de remplacement à Summer (Antonia Gentry) décédée 20 ans plus tôt, ne se choque pas d’avoir voyagé dans le temps. Allez, on n’est pas là pour développer ça. Admettons encore que Quinn (Griffin Gluck), l’acolyte décide de croire l’histoire du voyage dans le temps sans émettre la moindre surprise. Mais que tout ce petit monde s’attache les uns aux autres en un quart de seconde, décide de changer le court de l’histoire avec une énorme facilité, prenne des décisions majeures sans jamais vraiment les expliquer ne donne aucune âme au récit.  A tel point que les personnages sont souvent forcés d’expliciter avec lourdeur leurs motivations en deux phrases et en répondant aux questions des autres. Et par autres, il faut comprendre que tout tourne autour d’un même trio. La réalisation ne prend aucune direction particulière et très vite le tout devient surtout lourd. Difficile de s’interroger sur qui est derrière le masque du tueur quand on ne prend pas, par exemple, le temps de ne présenter un florilège de personnages. Les lignes se dessinent donc très rapidement. Pour autant, on serait tenté de se dire que ce n’est pas tant le suspens qui viendrait ici à compter. Ce serait plutôt de créer un décalage entre une époque et une autre et d’y ajouter de l’humour. D’humour il n’y a pas vraiment. On a surtout une succession de quelques scènes propres aux teen movies (hello l’essayage de vêtements) en ne laissant rien de spécial se dégager de chacune d’entre elles. L’histoire d’amour à peine évoquée, les motivations d’un final qui ne fait pas sens s’il ne se développe pas un peu, l’amour à l’Américaine : c’est la famille suffit à tout justifier comme un mantra qui ne peut souffrir d’aucune objection, tout est effleuré sans aucune finesse. En la matière Totally Killer, lui aussi pourtant moyen réussissait mieux son paris d’honnête divertissement qui ne dit rien de particulier mais se déguste comme un plat de coquillettes au beurre. Un plat sans saveur qui peut pourtant réjouir à l’occasion. Mais il faudra surtout admettre que tout l’intérêt de « Time Cut » réside dans son avis de faire revivre l’année 2003  et lui donner l’image d’une grande époque. La nostalgie prend-elle alors ?

Time Cut, perception en tant qu’ancienne ado de 2003

TIME CUT LUCYC’est peut-être avec « Stranger Things » que tout a commencé, à moins que ce ne soit l’industrie de la mode qui en a décidé ainsi. Toujours est-il que les années 90 ont vécu ces dernières années un retour en force spectaculaire. On les voyait partout. Leurs idoles, leurs stars, leurs snacks, leurs vêtements, leur style musicale. Toute cette époque ressemblait à un moment magique et émouvant. Ma théorie tenait au fait que les trentenaires d’aujourd’hui sont aussi celles et ceux qui créent le monde actuel. Les dix dernières années, ils faisaient donc revivre leur jeune adolescence, estimée comme un temps heureux , la jeunesse permettant d’idéaliser une période dont on ne saisissait pas tous les enjeux.

Les années 2000 comme le veulent la tradition étaient elles délaissées à leur statut de passé ringard dont on ne parlait plus. Et puis, des indices ont commencé à apparaitre. Elles revenaient. On se sent à l’abris, on croit qu’on ne sera jamais cette ado d’un passé fantasmé et bim, une production Netflix vient d’un coup vous dire que le retour des cocktails à plusieurs étages était un avertissement. Vous êtes vieux / vieille à ce point, on va parler de votre époque comme d’un passé lointain. Je m’interdit pourtant de vivre dans une nostalgie faussée, d’un bonheur imaginaire lié au temps qui passe. Mais puisque Time Cut tient à me replonger dans ce passé, on pourra bien s’amuser à faire un comparatif entre film et réalité. D’autant que le film lui se contente d’aborder rapidement sa période par quelques effets de couleurs et d’images sans même chercher à creuser ce qui faisait sa spécificité quand on la vivait en tant que lycéen.ne.

Je suis so yesterday

AVRIL LAVIGNE HILARY DUFFLe retour en 2003 devra donc avoir sa BO, Hilary Duff et Avril Lavigne en tête de casting si l’on en croit le métrage. « Complicated » de la canadienne écouté à travers les écouteurs du walkman tenu par l’un des personnages sur le support CD, sous forme de mixtape ! S’il vous plait, laissons le CD où il est, le support vinyle offre un véritable intérêt en matière de son et d’appréhension de l’album, le CD nettement moins (mais c’est toujours mieux d’acheter la musique en physique je vous l’accorde).  Je me suis perdue pardon, reprenons. Donc le B.O de notre adolescence était en  réalité plurielle. Le monde lycéen se divisait en genre de castes et la musique comme la mode permettaient en grande partie de savoir à laquelle on appartenait. Le rock vivait alors une sorte d’âge d’or porté en grande partie par les courants alternatifs. C’était avant les émos, et pourtant les thématiques étaient proches. On écoutait beaucoup de pop punk, sur des walkmen c’est vrai. On chantait qu’on était « In Too Deep » avec Sum 41 que le monde était compliqué, la vie, les parents avec Simple Plan, Blink 182 (qui copiaient fort les Cure avec « I Miss You »), Good Charlotte, The Offspring, on se moquaient des « American Idiot » avec Green Day, on se sentait sombres avec Slipknot et Korn. Dans notre univers privilégié occidental, on chantait nos peines avec Linkin Park, Evanescence. Le rock n’était pas le seul courant existant évidemment. Eminem venait de sortir son « Eminem Show » et jouait dans « 8 miles », en France Diam’s et Sniper cartonnaient. Pour le reste on écoutait déjà Beyoncé, indémodable, les Black Eyed Peas, Outkast et Michelle Branch. Tout ce petit monde manquait quand même sérieusement la B.O  de « Time Cut » pour la parfaire, je tiens à le dire.

Et les vêtements dans tout ça ? Le film se focalise là encore sur une définition unique de la mode pas forcément représentative de toute notre adolescence. Les grosses ceintures que portent nos deux héroïnes étaient bien de la partie. Les jogging colorés à la Juicy Couture aussi et quelques jeans très serrés, souvent à l’image des créations de chez Diesel ou le Temps des Cerises voir de Guess (originaux comme modèles similaires repris par des grands groupes type H&M). Mais comme nous le disions, les rockeurs avaient à leur actif une grande part de ce qu’était le style à avoir. On portait parfois des cravates comme Avril Lavigne, souvent des bagguys type Dickies et des grosses chaussures de skate. On essayait d’ailleurs d’en faire du skate pour être cool. Mais on y arrivait peu. On blindait nos Eastpack de patchs et badges. On s’identifiait facilement à Lindsay Lohan dans « Freaky Friday » qui est un bon cliché de ce qu’était un.e adolescent.e en 2003.  On dessinait le signe Anarchy sans le comprendre.

Bring my 15’s back to life

FREAKY FRIDAYOn était pourtant moins politisés que la jeunesse actuelle. On l’était un peu évidemment, avec des ambitions sociales, de l’anti-racisme, la lutte contre le suicide (aujourd’hui  ajoutée à la compréhension de la dépression et des maladies mentales) qui passait beaucoup par la musique. Nos artistes préféré.es quand on écoutait du rock parlaient facilement de droits LGBT + et on s’y sensibilisaient. Bientôt les emo boys  iraient entièrement dans ce sens, créant une très grande représentation de sexualités fluides et/ ou queer. La question de la sexualité est il faut le dire très brièvement abordée dans « Time Cut ». C’était moins simple en 2003 qu’aujourd’hui en matière de préjugés mais du travail avait été fait et les adolescents étaient en majorité ouverts et bienveillants à ces questions, les progrès sur le sujet datant de quelques années avant nous. Même si tout était loin d’être parfait, il ne faut pas le nier, les blagues de nombre de séries et films le prouvent.

On rejetait le modèle de nos parents, la carrière sans sens, le travaille à horaires déterminées, le 9 à 5 comme chantait Good Charlotte. On vénérait les weird kids en regardant « Daria » et on trichait sur notre âge pour aller voir le reboot de « Massacre à la Tronçonneuse » avec Jessica Biel. C’est l’année durant laquelle Buffy a tiré sa révérence (on voit bien une affiche de la série dans la chambre de Summer d’ailleurs). On regardait beaucoup  « American Pie »  ses suites et en riant de blagues concernant une flûte, notre sens de l’humour était souvent lourd.

C’est aussi l’année qui a vu naître  » The OC », on rêvait d’être adoptés par les Cohen et de manger des bagles, en France du moins. Je vous parle d’un temps durant lequel les petits pains n’avaient pas débarqués dans l’Hexagone. Enfin si le film moque le bruit d’un modem, il faudra rappeler qu’on avait Internet. On y passait une vie à parler sur MSN. On y mettait des pseudos pour dire discrètement ce qu’on ressentait et on s’y parlait des heures durant entre ami.es. Les SMS étaient limités, on parlait en langage dit SMS avec des mots genre « kwa ? » pour utiliser le minimum d’espace et ne pas payer deux textos. Désolée pour les dégâts qu’on a causé à l’orthographe.

Alors quitte à être complètement daté.es n’hésitez pas à l’avenir, balancez-nous le grand jeu dans les prochains films, on veut tous les souvenirs de notre jeunesse.  On est prêt.es à se souvenirs en évitant j’espère de romantiser unne époque. « Bring me to life » crieront alors mes 15 ans et Evanescence.


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