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Sports team décoiffe. C’est le moins qu’on puisse dire. Six jeunes anglais rencontrés à l’université qui n’ont pas froid aux yeux depuis leur petite explosion dans le monde du rock indé en pleine période de pandémie. Deep Down Happy, leur premier album en 2020, en est pour beaucoup. Et c’est maintenant au tour du petit frère à la croissance impressionnante de prendre la lumière. The Gulp est sorti cette année. Et cela presque parait étonnant à dire tant il sonne déjà comme un bon vieux vinyle réconfortant de notre collection. Avec passage bouillant à la Boule Noire le 21 novembre dernier, le groupe a confirmé qu’il était l’un des plus excitants du moment. Alors attachez bien vos sangles, et voyons ce que Sports team a vraiment dans le ventre, et dans les jambes.

Démarrage sur les chapeaux de roues

Bon, il est fort probable que vous vous en foutiez des prénoms de tous les membres, mais par respect pour eux, on va quand même vous les donner. Sports team est donc fait de six mecs (putain les gars faites un effort, merde) : Alex Rice, Oli Dewdney, Al Greenwood, Rob Knaggs, Ben Mack et Henry Young. Leur début n’a rien de plus que d’autres groupes de leur genre, juste des potes de fac qui veulent faire du rock. Et y a-t-il une plus belle ambition dans la vie que celle-ci ? Non, surtout quand ça prend. Et pour Sports team, après un premier EP en 2019, c’est directement avec leur premier album en 2020 que l’engouement autour d’eux commence à monter. Il faut bien dire que Deep Down Happy est un concentré de rock geyser, celui qui vous cogne sans vergogne jusqu’à ce que vos muscles vous prient de vous remettre au sport. Un qui se pratique en équipe évidemment. Ce premier album est donc un excellent shooter, mais n’appelle pas tellement à l’addiction. Il se déguste modérément. Surement un peu lourd sur la longueur. A noter tout de même qu’il est parvenu à atteindre la deuxième place du UK albums charts et que le groupe a aussi été sélectionné pour le Mercury Prize grâce à lui. Un franc succès donc pour une entrée en matière. Mais attendez un peu la suite.

Gulp ! : LA Consécration

C’est une dynamite qui approche… Sur un visuel façon cartoon. Dessus, on voit apparaitre en gros Gulp !, en référence à l’image de Coyotte suspendu en l’air au-dessus de la falaise après avoir essayé d’attraper Bip Bip : « Gulp! est le moment où vous espérez rester suspendu » explique un des membres. Un saut dans le vide. La fameuse épreuve tant redoutée du deuxième album. Le voilà pour Sports team, composé durant la période du confinement et révélé en septembre dernier après un léger report de quelques semaines. Au niveau de leur jeune réputation ? Et comment ! Le groupe grimpe ici d’un cran. Gulp ! est l’album ultime d’un rock intelligemment divertissant. Le dosage est parfait, la recette menée avec excellence jusqu’au bout. Si bien que les thèmes sombres qu’il aborde, en lien avec le climat de l’époque, se retrouvent noyés sous puissante vague d’éclate musicale qui balaie tout sur son passage. « L’amusement est la clé de notre album implacablement sombre sur la mort ».

Mais sous ses airs de rock facile et déconnant, Sports team cache un véritable talent de composition. Qu’est-ce qui expliquerait sinon que l’on soit si trépignants à l’écoute de morceaux d’ores et déjà considérés comme des tubes ? Mention spéciale aux géniaux « the Drop » et « RU Entertainment ». Plus efficaces que ça n’existe certainement pas. Il suffit de les entendre en live, avec ce chanteur follement charismatique, qui nous rappelle la dégaine de celui de Geese, un jeune groupe de rock américain prometteur. Sur scène, les morceaux de ce deuxième album prennent encore une autre une dimension : l’urgence d’un rock qui a besoin de gronder dans l’éclate et la bonne humeur.

Pour le groupe, c’est une partie de leur identité à laquelle ils sont solidement attachés : pouvoir prouver que le rock est en mesure être amusant sans perdre de sa sincérité. The Gulp ! en est la représentation parfaite, et surtout utile. Dans la même veine que d’autres groupes de l’ère actuelle – on pense notamment à Yard Act ou Wet Leg – dont la musique reflète quelque chose de plus léger que ce qu’on a l’habitude de voir dans le rock indé, sans perdre pour autant de sa rigueur, la musique de Sports team est faite pour les amoureux des riffs et des mélodies qui rendent heureux comme un gosse.


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C’est souvent dans les lieux underground que se jouent les prochaines révélations musicales des années à venir. La Boule Noire fait partie de ces salles à l’atmosphère atypique, baignée dans la pénombre et l’intimité. Collée à la Cigale, elle est son côté démon, son penchant vers le vice et le sulfureux. Pendant que l’accès à la première se fait en montant, celle de la seconde nous entraîne vers les bas-fonds d’un nouveau monde.

N’exagérons tout de même pas, la Boule Noire n’est pas si vétuste ni secrète ! Nous ne sommes pas à New York. La salle est même plutôt en bonne forme, et toujours prête à accueillir les jeunes artistes au talent encore peu reconnu. Le groupe auquel elle a ouvert ses portes jeudi dernier se nomme SÜEÜR. Nous essayerons d’éviter tout jeu de mot que pourrait nous inspirer ce nom évocateur, d’ailleurs extrêmement bien trouvé. En pleine montée discrète, ce jeune groupe parisien est venu faire ses preuves lors d’une release party flamboyante. Leur premier projet, une mixtape de 9 titres, est aujourd’hui disponible. Une très belle réussite. A trois, ils redéfinissent les limites entre rock et rap, et participent à l’émergence d’un style frais, qui s’en balance des étiquettes, et qui n’a pas la patience d’essayer de plaire. C’est soit t’accroches, soit tu dégages.

CEYLON convaincant

Avant eux se produisait CEYLON, en première partie, un groupe toulousain formé par Louise Holt et Tristan Chevalier, mais composé en tout de cinq membres, et dont le premier album (LP) s’apprêtait à sortir le lendemain. Pour l’occasion, ils étaient invités à conquérir le public de la Boule Noire, venu pour un groupe au style relativement éloigné du leur. Ils s’en sont plutôt bien sortis. Passionnée, leur musique s’adonne à une diversité sonore maîtrisée. La chanteuse à la présence charismatique nous prend rapidement en otage, et partage avec nous sa fièvre corporelle. Les morceaux en deviennent entraînants. Un moment aussi bien plaisant que bienvenue avant l’intensité de SÜEÜR.

SÜEÜR en pleine forme

Sueur boule noire 2020

C’est maintenant au tour des trois garçons, qui font leur entrée sans se faire remarquer. Il faut dire qu’ils ne sont pas du genre à en faire des caisses pour se montrer. Obscurité, mystère et modestie, voilà leur ligne directrice. Le concert commence avec le premier morceau du projet « Quand la logique », un démarrage clair et suffisant pour nous donner le ton : une claque certaine nous attend. Théo Cholbi (le chanteur) est déjà au maximum de son envoûtement, avec une voix et un phrasé des plus percutants. Les musiciens derrière lui (Florian Serrain à la basse et Léo Goizet à la batterie) assurent tout autant, SÜEÜR se veut efficacement précis et impactant. L’art de leur musique réside dans leur capacité à défier les genres, sans s’inscrire dans aucun. Leurs textes nous confrontent à une poésie crachée avec plus ou moins d’élégance (cela dépend des chansons). Rien n’est jamais vain et inutile. L’impression première, celle d’un groupe sauvage à l’élan pulsionnel et bestial, dont le corps et la voix du chanteur serve de bouclier, laisse place à une image davantage intime et personnelle, encore plus pénétrante. Les variations de ton donnent force à la prestation. « Petit Jack » mise sur la retenue avant que « MTM (sur ma vie) » ne déverse sa folle puissance.

Une musique protéiforme impressionnante

Scotchés par le jeu de scène du chanteur, jamais dans l’excès, et toujours dans la sincérité, nous n’avons pas décroché une seule seconde. L’impossibilité de se saisir de l’identité de cette musique protéiforme joue en leur faveur, car la sensation de brouillard s’en voit décupler. On a du mal à poser des mots sur ce à quoi l’on assiste. On navigue parmi la modernité, influencée par les époques antérieures, et toujours dans la démonstration d’une singularité. Le ton grave de la voix, basculant du slam au chant puis au rap, constitue l’essence même de ce groupe dont la force réside dans cette particularité à enfreindre les règles tout en les respectant. Ainsi, SÜEÜR ne ressemble à rien d’autre autant qu’il nous rappelle beaucoup de choses. Les influences sont nombreuses, en particulier dans la sphère française, de Leo Ferré à Noir Désir, et participent au développement de cette musique passionnée.

Une reprise du premier rappeur français avant l’heure

Le groupe nous fait découvrir progressivement les morceaux de son premier album, sans baisse de régime. Tout bénéficie d’une force unique dégagée par la scène. Au milieu, ils interprètent leur reprise : « Thank you Satan » de Léo Ferré, le premier et meilleur rappeur français selon eux, ironisent-t-ils à moitié. En effet, le texte est d’une beauté fatale et facilement arrangeable façon rap. SÜEÜR en fait une puissante tirade énergique aux élans ténébreux, où le texte, mis en avant par la tenue en main d’un épais livre, s’en trouve revigoré et modernisé. Le refrain, appuyé par une basse rugueuse, est terriblement efficace. Non pas que cette version prétende dépasser la version de Ferré (ce n’est pas le but d’une reprise d’ailleurs), elle emmène le texte sur des terrains aventureux, et non moins intéressants. Un bel hommage. Comme quoi, SÜEÜR a plusieurs cordes à son arc pour nous séduire.

Le reste du concert est impeccablement maitrisé, avec un chanteur mis torse nu après que la chaleur étouffante ainsi que la sueur (désolé, promesse rompue…) dégagées se soient répandues dans toute la salle. « MTM (sur ma vie) » revient en rappel pour ne pas nous laisser partir sans avoir reçu un dernier coup de poing. Et quel coup ! SÜEÜR dans toute sa splendeur.

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