Tamino
Crédits photo : Herman Selleslags

Deux ans après sa dernière tournée, Tamino revient pour un concert intimiste au Café de la Danse. Pendant 50 minutes, accompagné de sa guitare ou d’un oud, le jeune flamand d’origine égyptienne transporte à nouveau un public amoureux transi dans son univers sombre et poétique. 

Tamino, c’est ce grand brun (1m98, selon Wikipédia) au regard mélancolique et à l’allure romantique. Ce dandy dont la musique mêle folk rock et musique égyptienne. Celui qui nous avait tous ensorcelés en 2018 avec son morceau « Habibi », issu de son premier album Amir sorti la même année revient pour un showcase exceptionnel.

Où es-tu, Tamino ?

Sa dernière prestation date d’il y a environ deux ans. Ça, Tamino, le confirmera plus tard en montant sur scène. Deux ans d’absence, de silence, de questions « tiens, il devient quoi, Tamino? » posées de manière un peu hasardeuse à des potes autour d’un verre. Et en février, sur Instagram il poste une photo en clair-obscur, assis sur le sol de ce qui ressemble à un studio d’enregistrement. Reviendrait-il ?

Oui. Il est bien revenu, puisque le 27 avril dernier sortait « The First Disciple »Un morceau hanté et grinçant qui ouvre un nouveau chapitre, celui de Sahar. Son deuxième album.

Et le 14 juin dernier, après avoir rempli la Cigale puis l’Olympia lors de ses dernières tournées, le voilà qui revient là où tout a commencé, dans la petite salle du Café de la Danse. Le jour de l’ouverture de la vente, les billets partent en quelques minutes.

Le Jour J

En arrivant devant la salle, force est de constater la file qui attend dehors. Les gens sont lookés, maquillés, jeunes – pas plus de 23 ans – et font la queue depuis plusieurs heures. Bouquets de fleurs, petits mots et portraits dans les mains et dans les sacs. Certains sont assis par terre et jouent aux cartes, d’autres discutent.

Vers 19h, Tamino sort de la salle, peut-être pour aller se balader (c’est tellement sympa Bastille…). Il passe à quelques mètres de moi, journaliste à ses débuts, dont les yeux arrondis s’étirent les paupières à leur en causer des courbatures, et il me regarde presque dans les yeux, c’est-à-dire le mur derrière.

Crédits photo : Adrien Gras

Tamino, ce ménestrel de la nuit

Les portes s’ouvrent à 19h45 et la salle se remplit peu à peu. Drôle de phénomène à observer, lorsqu’assis.es en hauteur, cette foule qui s’épaissit, s’agglutine et s’étale autour de la scène comme un nuage de soir d’orage. Ce nuage humain aussi est prêt à éclater.

À 20h29, quelques cris impatients retentissent dans la salle, espérant ainsi provoquer l’arrivée de Tamino sur scène. Une minute plus tard, la tentative est un succès – ou simplement une coïncidence liée au timing – et Tamino apparaît, armé d’un oud. Ses cheveux noirs se reflètent dans sa tenue assortie.

Le concert est exceptionnel, celui qui remplissait l’Olympia accompagné de Colin Greenwood en novembre 2019 est là, seul face aux quelques chanceux qui ont réussi à se procurer une place pour le Café de la Danse, qu’il enchante de sa poésie. Les spectateurs le savent ; ils sont en train de vivre un moment décisif dans la carrière du jeune belge. C’est peut-être pour ça que la salle est aussi remplie. Les gens se sont installés un peu partout où ils pouvaient : une seconde foule compacte se forme au bar de l’étage. Et dans la moiteur de la salle, cet entassement humain ne peut qu’évoquer, aux adeptes de mysticisme, l’arche de Noé.

Un showcase magistral

L’atmosphère est écrasante, frénétique. La foule oscille entre cris de folie et silences admiratifs, l’accompagnant sur ses titres les plus connus comme « Indigo Night », « Tummy » ou « Cigar ». Ça hurle des « TAMINO » et des « J’te kiffe Tamino, j’te kiffe » de tous les coins de la salle. Même si l’interpellé semble avoir appris le français pour l’occasion (le jour et la nuit depuis la Cigale), il n’est pas impossible que ce registre de langue n’apparaisse pas encore dans son vocabulaire naissant.

Le concert se termine sur « Persephone », ultime chanson du premier album, qui laisse le public assoiffé pour la suite (et parce que vraiment, il fait très chaud).

Ce show intimiste d’à peine 50 minutes paraît un peu court au goût du public. Mais bon, si le set avait duré quatre heures, la sensation générale aurait sûrement été la même. Car la musique de Tamino, déjà extraordinaire sur album, déploie tout son potentiel, toute son envergure lorsqu’elle est jouée live. Le temps se déroule sans que le public ne s’en aperçoive. C’est là que le vrai don de Tamino se trouve.

Son prochain concert à Paris, au Trianon en novembre prochain affiche déjà complet. La légende est-elle déjà en train de se créer ?


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