Ce printemps est riche en sorties ! Les singles d’artistes confirmés ou de nouveaux venus fleurissent et laissent rêveurs quant auxla sortie d’albums à venir. Sommes-nous à l’aube de l’écoute de ce qui peuplera les tops albums de fin d’année ? Un chose est certaine, l’excellence est de rigueur.

singles 2024Beth Gibbons – Reaching Out

Voix légendaire d’un groupe tout aussi légendaire, Beth Gibbons, meneuse de Portishead, se lance en solo. « Live Outgrown » sera intégralement dévoilé le 17 mai sur l’excellent label qu’est Domino Records. A en juger par ses dates françaises annoncées et immédiatement sold out, l’attente est très grande. Album introspectif, il est le résultat d’une réflexion à mi-parcours lorsque le temps ne permet plus de se projeter dans le futur de la même façon et que le passé vient vous hanter en apportant sa dose de nostalgie. Les adieux ont peuplé la création de cet opus, ceux notamment à l’ancienne Beth Gibbons.  Maternité, mort, anxiété et ménopause viennent s’ajouter aux thématiques portées. Ce parcours, il transpire dans les premiers extraits dévoilés de ce qui se profile comme étant un joyaux. « Reach Out », est le second single à avoir pointé le bout de son nez. Loin de la Trip Hop de Portishead, on découvre des mélodies hantées comme son interprète mais aussi puissantes comme le culte « Glory Box » auquel elle doit sa gloire. Tempo ralenti, voix inimitable au centre des compositions, et émotions à fleur de peau viennent peupler les deux morceaux dévoilés. Le premier, « Floating on a moment », clairement lyrique s’offrait des choeurs doux, en échos du chant  et évoquait des bourrasques de vent venant tout balayer sur leur chemin. L’écriture et la production y atteignaient des sommets de précision. « Reaching Out » démarre plus rapidement que son prédécesseur. Ces instruments donnent la réplique à des rythmiques extrêmement précises.  Mais c’est comme toujours dans ses montées vocales que le titre tire son épingle du jeu et se glisse sous la peau de son auditeur. Le clip profite également d’une version interactive et représente la chanteuse, à différentes étapes de sa vie, en chute libre dans un paysage spatial. A écouter avant de découvrir cet album conçu comme un bilan qui promet déjà d’être l’un des plus importants de l’année.

Goat Girl – Motorway

Les londoniennes de Goat Girl sont de retour ! Elles reviendront le 7 juin avec leur troisième album « Below the Waste », un concentré de synth-pop et ses accents rock à fleur de peau. Pour le présenter, celles à qui l’on doit l’immense « Anxiety Feels » proposent d’écouter « Motorway ».  Comme toujours avec la formation, la douceur est autant de mise que la capacité à jouer des rythmes avec une grande modernité.  Le titre spacieux s’offre une construction hypnotisante, une douce montée et un final inoubliable. Il parle de longs trajets en voiture, sur la banquette arrière, les parents à l’avant et les visages d’anonymes qui défilent. Il faut dire que le mouvement est particulièrement propice à l’écoute. Avec un talent indéniable Lottie Pendlebury et ses acolytes remplissent les esprits d’images très claires, de trajets infinis et de moments de rêveries. De son côté « Below the Waste » comportera 16 titres et invite à redéfinir ce qui n’est plus utile, la place des sous-produits dans une société moderne et ce qu’est la laideur face à l’oppression. Toujours dans sa lignée entre folk, synth pop et noise rock, le trio vise toujours l’excellence tirant le meilleur de tous ces courants pour offrir une proposition enivrante, douce mais joyeuse, entrainante et très joliment construite. Instruments à cordes et à vent additionnels ainsi que des choeurs réalisés par les amis et la famille des musiciennes promettent de s’ajouter aux composition dont la tracklist a été réalisée en Irlande. Si l’attente jusqu’au 7 juin parait interminable, il faut aussi noter que le groupe promet de fêter la sortie de cet album le 8 octobre au Point Ephémère de Paris.

Fontaines D.C – Starburster

Ils sont de retour et ils mettent toujours tout le monde d’accord ! De notre rédac à celle toujours pointue de Gonzaï, les choses sont claires : Fontaines D.C est l’un des groupes de rock les plus importants et talentueux de ces dernières années. Chacune de ses sorties d’album tient évidemment office d’évènement et promet des sommets de qualité.  « Romance » prévu pour le 23 août ne devrait pas déroger à la règle. Les rois en offrent enfin un tout premier extrait : « Starburster » au mois d’avril. On s’attend évidemment en le découvrant à de l’excellence et voilà que la barre est mise encore plus haut. Comment peut-on à ce point se renouveler sans jamais perdre de vue son essence ?  Une introduction obsédante, des boucles savamment travaillées, un refrain claustrophobe, haletant où le souffle prend une place centrale (brillante mise en perspective musicale), et puis juste avant son final vient un revirement, temps de pause avant une dernière course.  Il faut dire que le titre s’inspire d’une crise d’angoisse vécue par Grian Chatten dans la gare de St Pancras à Londres.  Addictif , il promet le meilleur pour ce quatrième jet qui officialise également la signature du groupe sur le label XL Recordings. 11 titres nous attendent, compilation d’idées des différents membres du groupe mais aussi inspirés par l’animé Akira. C’est aussi la première collaboration du groupe avec le producteur James Ford ( Arctic Monkeys, Gorillaz, Depeche Mode…) et il est pitché comme étant l’album le plus ambitieux que le groupe ait réalisé jusqu’ici. Tout un programme quand on voit la puissante machine à tubes que peut être Fontaines D.C. L’année 2023 consacrait Grian Chatten en solo alors que son album comptait parmi les meilleures sorties de l’année. Nul doute que 2024 offrira la première place des classements à « Romance ».

Isolation – Creature Lies

Place à de la nouveauté et à des français s’il vous plait ! Pour l’occasion il faudra un peu tricher puisqu’Isolation s’offre ses tous premiers pas en avril 2024 et délivrera le 1er mai son premier EP, « Creature Lies ». Un premier extrait du même nom vient tout juste de se dévoiler pour promettre des compositions viscérales, bouillonnantes et radicales. Isolation, il faut le dire, à toutes les cartes en main pour frapper fort et juste. Aux commandes, on retrouve Raphaël Balzary, ancien des immenses We Hate You Please Die ainsi que Julien, Lounès, Enzo et Cyprien de Cheap Teen. Le savoir-faire rock des deux équipes se complète parfaitement formant un cercle surpuissant pour mieux englober les genres. Le chanteur y apporte une touche qui fait des ravages, jusqu’au boutiste et des parties screamées complètement endiablées. A cela s’ajoutent une introduction et des couplets au rock franchement moderne, élégant et travaillé. Ce premier extrait obsédant joue sur les registres, les empilant et additionnant en quelques 3 minutes. Grand écart à bout de souffle, écrit en fil tendu, montagne russe émotionnel rock, « Creature Lies » réussi le pari d’introduire ses brillants compositeurs comme un groupe qui marquera les esprits de la scène française. En attendant de pouvoir en écouter plus, reste à réserver sa soirée  du 8 mai puisque la formation se produira au Supersonic de Paris. Le résultat sur scène ne peut qu’être un beau moment au vue du parcours de ses fondateurs. Vivement le 1er mai !

Wu-Lu – Daylight Song

Excellence encore, excellence uniquement. Le 17 mai , Wu-Lu le musicien originaire du sud de Londres dévoilera son nouvel EP : « Learning to swim on empty ».  Ce dernier, signé chez Warp Record, s’écrira comme un journal intime. Il y sera question de son enfance à Brixton, de perte, de mort et du sentiment d’être jeté dans le grand bain. Autant de thématiques qui ne font que renforcer l’attente. Pour s’en donner un avant-goût, un premier extrait « Daylight song » a déjà été dévoilé. Différent de l’énergie que l’on découvrait sur son premier album, Wu-Lu y offre un titre au tempo ralenti qui fait la part belle à ses rythmiques, aux boucles très calibrées et dont la composition sait se faire immédiatement obsédante. Ce joyau a l’élégance britannique que l’on peut attendre du compositeur de génie mais y ajoute une atmosphère intimiste à pas de velours. Moins survolté que ces prédécesseurs, plus rock que le génial ‘Times » qui empruntait au Hip Hop, ce « Daylight Song » s’avère être d’une efficacité redoutable et prouve que le musicien sait se renouveler sans jamais perdre de vue ce qui faisait sa force. Le successeur de l’album « LOGGHERHEAD » sorti en 2022 contiendra 7 titres et permettra de redéfinir le son de son compositeur qui a toujours su tirer le meilleur du punk , du trip hop et du grunge les faisant cohabiter dans une interprétation sombre de ce les 90’s avaient de meilleur à offrir. L’odyssée imprévisible qu’était ce premier jet existera-t-elle toujours ? Il y a fort à parier que oui, en lui ajoutant une jouissive touche de modernité à n’en pas douter.


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