Colossal groupe de rock alternatif américain, X Ambassadors  ne déçoit jamais. L’oeuvre des frères Harris  vient d’ajouter une nouvelle pierre à son édifice en dévoilant « Townie », son nouvel opus le 5 avril 2024. Les habitués des titres qui font mouches et s’encrent immédiatement sous la peau reviennent avec un album à l’évidence musicale évidente aussi cosy que plaisante. Critique.

X Ambassadors – Elysée Montmartre Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar

« Townie » : etre chez soi

X Ambassadors Townie albumSam Nelson Harris et Casey Harris sont originaires d’Ithaca dans l’Etat de New-York. C’est en 2009 qu’ils débutent entourés de leurs amis depuis la maternelle : Noah Feldshuh et Adam Levine. Puisque pour le groupe, le foyer, qu’il soit localisé ou dans les relations, est central. Et c’est un changement géographique, un départ pour Brooklyn qui sera à l’origine de la création de « Townie ». Une dose de nostalgie peut-être ? Certainement l’envie de créer un conte musical autour de la vie dans une petite ville. L’ennui à ses vertus. Grandir dans une petite ville c’est déjà être né quelque part et être donc marqué par le mode de vie qui en découle. Les longues promenades en vélo, le bus, se perdre dans les bois, faire les 400 coups, les premiers flirts et rêver à l’immensité du Monde, voilà qui peuplait le quotidien des frangins. A l’évocation de pareils souvenirs, faits d’armes de la promo de « Townie », les images se succèdent forcément. Est-ce après tout parce télévision et médias ont peuplé nos imaginaires d’une vie à grandir dans les vastes banlieues américaines ? A force d’en faire un rêve n’y avons-nous pas d’une certaine façon forgé notre imaginaire adulte ? Loin en est pour X Ambassadors qui y puise avec une certaine nostalgie la beauté d’un passé. Nous voyons cette vie rêvée avec le filtre de ce que l’écran aura bien voulu nous donner. Le regard plus direct de nos hôtes, lui,  se filtre dans sa musique de cette touche douce-amère propre au passé qui revient en mémoire. Bonne nouvelle pour cet album, X Ambassadors y appose ses mélodies les plus graphique et invite l’auditeur à y plonger comme dans une bande-originale. Celle d’une vie ? Certainement mais en prenant suffisamment par la main pour que les expériences de vies se juxtaposent. Voilà donc que « Townie » est une plongée dans l’intime. Un jardin secret qui ouvre ses portes pour se faire terrain de partage.

A l’âge adulte, Sam Nelson Harris a d’ailleurs pris le temps de retomber amoureux du nord-américain. Et c’est cette lettre d’amour, également destinée à ceux qui viennent aussi de quelque part, de villages oubliés, partout dans le Monde, que l’on est amenés à écouter.

Quand on arrive en ville

En 2015, X Ambassadors démarrait très fort avec son premier album « VHS ». Le titre y était encore une fois emprunt de nostalgie, mais la troupe s’étant connue dans sa petite enfance, l’affaire paraissait logique. Coup de maître, le groupe y signait déjà une collaboration avec Imagine Dragons. Machine à tubes rodée, on retrouve d’ailleurs sur ses précédents opus les cultes UnconsolableJungle, et Renegades qui servait d’ailleurs d’ouverture  à leur concert à l’Elysée Montmartre de Paris au mois de février. « Townie » compte moins pourtant sur les grosses machines tubesques que sur une montée en puissance musicale où les mélodies à fleur de peau s’enchaînent. Pour peu tout l’album pourrait s’écouter briquet en main, mouchoir en poche. Les 12 titres qui composent l’opus s’enchaînent d’ailleurs avec une évidente fluidité. Sunoco en est l’accroche idéale et permet de placer immédiatement le cadre. Les refrains entêtants, marque de fabrique de la formation y sont légion tout comme  la capacité à créer des riffs précis, taillés pour séduire. Your Town est certainement le morceau le plus représentatif de l’album que se soit dans sa construction musicale ou ses paroles.  D’autant plus que sa douce montée dégage l’atmosphère propre à cette galette qui fait la part belle à la voix puissante de son chanteur. Le lyrisme y est de mise titre après titre. Voilà qui reste vrai jusqu’au bout. « Follow the Sound of my Voice » permet d’ailleurs de se laisser entièrement prendre par la main pour visiter les souvenir de nos musiciens locaux. La voix encore une fois comme vecteur d’images. La conclusion se fait sur « No Strings », l’occasion pour la voix chaleureuse de s’offrir un dernier démarrage sur les aigus. Plus rythmé que le reste de l’opus, le titre se vit comme une dernière promenade à tout allure entre les maisons, les visages de ses habitants et la verdure flamboyante. Et c’est ce sentiment d’avoir appartenu à une communauté qui reste gravé dans la peau comme un tatouage en forme de racines, bien longtemps après l’écoute.


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