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Adrien Comar

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Cinq ans après le brillant Social Cues, Cage the Elephant revient enfin avec un nouvel opus, le non moins réussi Neon Pill. Peut-être moins original que n’ont pu l’être les précédents albums de la formation américaine, l’ensemble n’en est pas moins brillant. Comment cela se fait-il ? Si la pilule est un remède (pharmakon en grec) pour certain, elle est un poison (aussi pharmakon) pour d’autre. Décorticage d’une potion dont le paradoxe une fois résolu permettra d’accorder à ce nouveau disque tout le mérite qui lui revient.cage_the_elephan_neon_pillUNE ORIGINE MOINS ORIGINALE

 

La superbe réussite de Cage the Elephant depuis près de vingt ans de carrière est d’avoir proposé au fil de chacun de ses albums, une direction artistique résolument variée et singulière. Du garage rock bien américain de leur premier album aux tendances plus noisy de Thank you, Happy Birthday jusqu’à l’indice pop de Tell me I’m pretty, Cage the Elephant a toujours avancé à mille à l’heure, n’hésitant jamais à conjuguer les genres dans leurs compositions. Seulement voilà que Neon Pill fait exception et s’inscrit clairement dans la continuité de Social Cues. 

À LA SAUCE CAGE THE ELEPHANT

Observons donc: discrète déception provoquée par l’identité moins singulière de ce nouvel effort mais réussite absolue quand même, mais comment ? Il s’avère seulement que Cage the Elephant a beau ne pas avoir exploré des contrées particulièrement étrangères à ses précédentes compositions, les titres de l’album sont singulièrement aussi réussis que toute autre chanson du groupe. De la construction étonnante de Shy eyes à cet outro détonnant de Float into the sky, chaque titre réserve son lot de surprise. Mais surtout, la recette commune à chacun des albums de la formation se retrouve : de superbes ballades (Out loud), des titres aux refrains accrocheurs qui ne sauraient subir aucun oubli tant ils sont bons (Silent Picture, Metaverse). Voilà pourquoi cet album est vraiment très TRÈS bon.

UNE BRILLANTE ANTINOMIE

Si certain.e.s ont pu être déçu.es, c’est qu’en réalité Cage the Elephant n’a cessé de mettre la barre toujours plus haute au fil de ses albums. Ce qui est légèrement moins original dans l’économie de leur discographie est en réalité d’une qualité toujours épatante aux vues de toutes les productions de rock indé actuelles. C’est certain, ce n’est pas le meilleur album de Cage the Elephant (Melophobia sera-t-il un jour détrôné ?), mais c’est déjà un des meilleurs albums de cette année. Pourquoi ? Parce que Cage the Elephant est un des groupes les plus ingénieux, sensibles et irradiant de beauté qu’ait connu le XXIe siècle. Ainsi, si leur talent habituel n’a peut-être pas été autant au rendez-vous que certains l’auraient souhaité, il n’a que peu d’égal dans le décor musical actuel, et ce même avec tout ce que j’ai souligné précédemment. Parvenir à faire d’un de ses moins bons albums un des meilleurs albums de l’année, c’est prodigieux quand même non ?


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Huit ans après son dernier long-métrage (Microbe et Gasoil, 2015), Michel Gondry, réalisateur d’Eternal sunshine of the spotless mind, Be kind, rewind !  et de beaucoup de clips (Bjork, Daft Punk…), revient en force avec Le livre des solutions, comédie autobiographique portée par Pierre Niney et Blanche Gardin. En très gros, Marc est un réalisateur passionné, lunatique et insupportable (pas tant que cela en fait), et la production menace de reprendre les rennes de la réalisation de son film de quatre heures. Il se barre alors avec son équipe et le matériel de montage chez sa tante dans les Cévennes pour finir son œuvre comme lui le souhaite. Et le tout est particulièrement touchant, et surtout SURTOUT très drôle.

le livre des solutionsLIVRE DE BLAGUES

Cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas entendu une salle obscure rire autant et de si bon cœur depuis… euh, vous avez compris l’idée. Un spectateur a même prédit des répliques prochainement cultes, espérons-le ! Il faut dire que la finesse des dialogues, le jeu de Pierre Niney et le rythme coordonné du tout permet une addition sucrée où le rire n’a pas de prix. Ce n’est pas lourd, ce n’est pas farfelu : le naturel et la fantaisie littéraire de Gondry font tout le travail. Oui voilà, on rit vraiment beaucoup et c’est bien fait.

Le livre des solutions
Le Livre des Solutions de Michel Gondry (@artistikrezo)

RECUEIL DE POESIE

Marc a beau réveiller ses collègues en pleine nuit pour leur demander de contacter Sting pour la BO de son film ou leur hurler dessus, son génie artistique et la profondeur de sa personnalité le rendent particulièrement attachant. C’est d’ailleurs un des coups de maître du film que de faire apprécier cet énergumène au spectateur. Il aime autant son équipe qu’il les maltraite : la création du « camiontage » pour s’excuser auprès de sa monteuse est un exemple superbe. Chacune de ses idées reflète un esprit foisonnant d’émotions et de génie ; attendez de découvrir la scène de l’orchestre – elle est réellement arrivée au début de la carrière de Gondry. L’amour qu’il porte à sa tante, personnage marquant de douceur, et leurs échanges, parfois lunaires, ont la tendresse d’un bout de coton. Fragile et à fleur de peau, la chair de Marc tombe aussi amoureuse, presque sans s’y attendre. La relation qu’il noue avec Gabrielle, même si elle aurait méritée d’être plus mise en avant, est aérienne et unique en son genre. Tout y est joli. Et drôle aussi, je ne sais plus si je vous l’ai dit.

LES CONFESSIONS

Aux chiottes Rousseau et Saint-Augustin, leurs confessions respectives n’ont rien de spécial mises à côté du grand Gondry. J’exagère légèrement (d’autant plus que la comparaison littérature/cinéma pour un même genre n’est pas pertinente ici, enfin ça c’est une autre question), mais l’auto-biopic que livre le réalisateur est aussi sincère que transparent sur cette période précise de sa vie. Le portrait qu’il dresse de lui-même à travers Marc n’est en effet pas bien tendre. Aussi, chaque personnage est un proche ou une connaissance de Gondry, à quelques arrangements scénaristiques près, les événements relatés sont vraiment arrivés. Bref c’est sincère à 200% et apporte beaucoup de ludisme au visionnage d’un ensemble hyper maîtrisé.

EPILOGUE

Au cas où vous ne l’aviez pas compris, je vous conseille vivement d’être présent en salle pour le retour du réalisateur. On rit, on ne pleure pas mais on est ému et profondément touché. Certains ont vu une apologie du réalisateur « toxique » (je le mets entre guillemets parce que Gondry a dit qu’il n’aimait pas la démocratisation du mot pour n’importe quel usage), mais c’est bien comme la période précise et isolée d’un début de carrière unique et tourmenté que le temps du film est à envisager. Cette carrière, qui n’est plus à présenter (je l’ai quand même fait au début de l’article au cas où), elle est d’une créativité et d’un style rares, d’un DIY poétique rarement égalé, et il n’y aura pas besoin d’analyser les procédés rhétoriques de cet article pour comprendre que je l’admire. Conclusion (je dois m’arrêter sinon c’est (beaucoup) trop long): la solution à tous vos problèmes se trouve dans les pages de ces 1h42, à lire et relire dès septembre.

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Palme d’or de Cannes 2022, Triangle of Sadness ou Sans filtre en français comme nos traducteurs l’ont si bien adapté, est le nouvel exercice de style de Ruben Östlund. Acclamé pour The Square (2017) et sa satire acerbe et décapante du monde de l’art contemporain, le réalisateur suédois revient avec ses convictions pour signer cette nouvelle chronique de l’élite moderne qu’est Triangle of Sadness. Bien que l’intrigue ne soit pas l’enjeu majeur du film, cette critique et analyse comportera quelques spoilers, désolé, mais vraiment, même si vous ne l’avez pas vu, cela ne vous privera pas d’apprécier le métrage comme il se doit.

TRIANGLE OF SADNESS OU L’ILE DES ESCLAVES 2.0

@IMDb

Si Marivaux était né deux siècles plus tard, voici comment il aurait écrit sa pièce far L’Ile des Esclaves (1725). Il y a trois siècles, de riches bourgeois s’échouaient avec leurs servants sur une île où la loi indiquait que les rôles de dominations devaient être inversés. Critique des privilèges de naissance et du traitement des domestiques au 18ème, Triangle of Sadness n’est ni plus ni moins que la translation moderne de ce propos. De riches énergumènes aux profils divers: influenceuse, mannequin, magna des matières premières… se retrouvent sur un yacht où toute une clique de personnel est à leur service, enfin surtout au service de leurs caprices. Alors, quand sur l’île où le bateau s’échoue après une tempête, le résultat est le même: les rôles de domination sont inversés, c’est une employée de service qui prend la direction de la micro-société naissante des rescapés. Très vite les pourris-gâtés capitalistes en prennent pour leur ego et face à leur incapacité flagrante à se débrouiller tout seul, ils doivent bien accepter l’autorité d’Abigail, la technicienne de surface plus aventurière que n’importe quel candidat de télé-réalité dans les tropiques. Enfin bref, Iphicrate et Arlequin n’ont qu’à bien se tenir, c’est au tour de Kim Kardashian et ses domestiques de monter sur scène.

CONNARDS DE RICHES

Le coup de maître d’Östlund est d’aller aux bouts des choses dans son film. Le propos est clair et explicite depuis le début: les méchants capitalistes sont méchants et ne pensent qu’à leur gueule et leur porte monnaie – regardez comme ils sont méchants. En plus ces abrutis vivent dans un monde superficiel, loin de toute réalité sociale ou écologique. Décidément ! L’apparence, l’argent, sa propre peau – et encore beaucoup d’argent. La scène d’ouverture sur le casting de mannequins en est un manifeste corrosif, comme le dit (très) à peu près le journaliste « les grandes marques ne font pas sourire leur mannequin, elles crachent à la gueule des pauvres, elles n’en veulent pas ». Les riches entre riches, aux chiottes les autres. Bon, on a bien compris l’idée – il n’y avait peut-être pas besoin de faire une nouvelle scène d’un quart d’heure opposant un marxiste convaincu et un riche capitaliste russe échangeant des citations de Kennedy et Staline à tout bout de champ. Quoique cette insistance ostentatoire pourrait être vue comme l’excès dégueulasse d’une réalité trop mise de côté, à voir.

VENDRE DE LA MERDE

Constamment tourné en ridicule, chaque personnage de la clique blanche privilégiée apparaît plus débile l’un que l’autre. De cette capricieuse qui exige que tout le personnel arrête son travail pour qu’elle puisse le voir faire un tour de toboggan à ce vieux couple d’anglais qui se réjouit d’avoir fourni en armes les plus grands conflits internationaux, tous assument leur vicieuse éthique tandis qu’Östlund exhibe ces lamentables vilipendeurs. Les capitalistes s’en prennent plein la gueule sous sa caméra. Notamment une bonne dose de vomi et d’étrons liquéfiés. Oui oui littéralement. Enfin fécalement. Car à force d’assumer qu’ils « vendent de la merde », le suédois les jette dans leurs propres selles. Dans une séquence mémorable de près de quarante minutes, le réalisateur fait monter le mal de mer et la bile au cours d’un dîner rythmé par le ballotement incessant de la tempête, épaulé à merveille par la bande son des vagues. Le défilé de plats n’arrête pas les invités pourtant écoeurés. Mais le teint verdâtre monte et le repas remonte dans une acmé scato / émétique comme il est rare d’apercevoir sur grand écran. Après avoir chié à la gueule des prolétaires il est temps pour les riches de mettre le nez dans leur propre merde. Loin d’être une métaphore poétique, ces images ont une force évocatrice non-négligeable qui restera ancrée dans les cuvettes.

bande annonce, sans filtre, triangle of sadness, Ruben östlund

TAPETTE À MOUCHE

Le portrait que dépeint Östlund de cette classe pas si classe est en revanche exhaustif. Parmi les cruels capitalistes se dissimulent quelques uns moins cruels – mais tout autant capitalistes. C’est le cas de l’influenceuse et de son copain mannequin qui laissent entrevoir un semblant d’indignation et d’intérêt aux valeurs sociales. Valeurs féministes et réticence devant l’origine de certaines fortunes (parce que oui quand même la guerre c’est pas bien) sont de mises. Mais, car il faut bien qu’il y ait un mais, cela dépasse rarement le stade du discours complaisant. Bah oui, c’est tout de même plus sympa de profiter de ses privilèges et de cracher à la gueule de ceux qui n’en ont pas. C’est l’image de cette mouche au bourdonnement pénible qui en est la fière messagère. L’insecte apparaît à l’écran, presque comme si ce n’était pas fait exprès, et dérange le spectateur et le couple. Ils s’en foutent ou la chassent jusqu’à ce qu’elle disparaisse subitement. On ne la remarque même plus. En gros la mouche c’est le peuple qui emmerde les riches en faisant du bruit, puis qui est oublié pour retourner dans sa poubelle. Tout cela est mis en parallèle avec le licenciement d’un ouvrier du bateau, viré à la suite d’un caprice du mannequin. Le monde brûle et ce beau petit monde admire les flammes du haut d’un tas d’argent. Au final, ça existe un gentil riche ?

dialectique de la fortune et de ses victimes

Comme le faisait déjà la pièce de Marivaux, le film d’Östlund est un exemple criant de la très fameuse « dialectique du maître et de l’esclave » d’Hegel (in La Phénoménologie de l’Esprit ; 1807). Dans ce célèbre passage, le philosophe allemand explicite l’une des étapes où la conscience prend conscience d’elle-même. En gros, le défi de chacun.e est de s’affirmer comme étant davantage qu’un objet dans les rencontres faites avec autrui. Problème: tout le monde se réifie et mène une lutte à mort. Mais un des deux partis abandonne cette lutte et celui qui ne capitule pas parvient à affirmer sa liberté ; il est maître. Alors l’esclave est réduit à sa vie corporelle et à l’expérience du travail où il fait la superbe découverte de sa capacité à transformer le monde pendant que le maître lui devient dépendant. Finalement, l’esclave a acquis plus de liberté. Après ces explications quelque peu solennelles et approximativement synthétiques, il est aisé de percevoir la dépendance immédiate entre cette thèse et le scénario primé d’Östlund. Lorsque clients de la croisière et personnels ouvriers se retrouvent sur l’île déserte, seuls les premiers sont en mesure de se démerder. Les pachas restent vautrés dans le sable à attendre qu’Abigail revienne de la pêche, allume un feu, fasse la cuisine… en échange de quoi elle devient leur maître. Il faut dire que l’habitude de la vie quotidienne leur échappe légèrement depuis qu’ils délèguent les moindres tâches et qu’ils s’affirment dans une superficialité du luxe et de l’apparence. C’est d’ailleurs grâce à cet avilissement au désintérêt du « vivre pour soi, par soi » qu’Abigail peut faire chanter les rescapés pour leur donner de la nourriture en échange de certaines faveurs. Fascinante soumission que celle des affamés. Rien de plus qu’une originelle sujétion à  l’appétit pécuniaire. Hormis la peut-être ultime proposition de l’influenceuse à Abigail, aucun élément n’esquisse d’ailleurs la possibilité d’un revirement de position sur la question de la polarisation des privilèges. La féodalité moderne serait-elle l’immuable paradigme de nos sociétés ? C’est ce qu’envisage en tout cas Östlund avec humour, cynisme et résignation dans une oeuvre « sans filtre » manquant parfois de finesse mais ayant de quoi marquer les esprits.

 

Pour cette dernière projection de l’année au chouette « Club 300 », c’était L’Année du Requin qui était présenté en avant-première.  Deux ans après Teddy, les frères Boukherma s’attaquent à nouveau au film de genre avec leur dernier projet. Porté par un prestigieux trio d’acteur (Marina Fois, Kad Merad et Jean-Pascal Zadi), le long métrage annoncé comme une comédie d’été parvient-il à remplir son pari ? créer le premier film de requin français.

L'année du requin

Y A-T-IL UN REQUIN DANS LES BAHINES ?

L’action du film se déroule dans la petite station balnéaire sans histoire de « La Pointe » dans les Landes. Maja Bordenave, interprétée par Marina Fois, est une gendarme entêtée qui refuse de partir à la retraite. Alors quand un requin bulldog vient déranger les vacanciers à quelques jours de son départ, Maja entrevoit l’opportunité de servir son uniforme une ultime fois. Aidée de ses compères Blaise (Jean – Pascal Zadi) et Eugénie (Christine Gautier) mais à l’encontre de la force tranquille qu’est Thierry (Kad Merad), son mari, Maja va mener une chasse au requin acharnée. Les répercussions problématiques de cet évènement marqueront les mémoires pour être remémorée par tous  comme « l’année du requin ».

L’ANNÉE DU REQUIN, PAS CELLE DU FILM DE GENRE FRANÇAIS

L’ambition des frères Boukherma était belle: rendre hommages aux films de genre qui ont bercé leur enfance tout en assumant la francisation du propos. Les acteurs sont en effet pour la majeure partie des amateurs locaux, castés dans un soucis de véracité de l’accent du sud-ouest. Mais l’erreur des deux jeunes hommes a été de ne pas choisir la direction dans laquelle ils souhaitaient se rendre avec leur film. Pas plus une comédie qu’un drame ou qu’un film de requin gore et angoissant, l’éclectisme défendu par les deux réalisateurs ne fait pas mouche. L’humour joue avec des codes peu maîtrisés tandis que les clichés du film de requin sont noyés dans cet amas houleux. Chaque direction explorée est tristement éludée. Le parti pris artistique se perd en lui-même là ou la composition aurait sûrement gagné à assumer son côté pastiche des Dents de la mer. Ce niveau se fond seulement dans un dramatisme qui ne se prête guère au tout.

LES DENTS DE LA GRAND-MER

Dans l’ensemble, le métrage laisse malheureusement indifférent. Les personnages, peu consistants, sont vainement verrouillés derrière des archétypes mal exploités. D’autant plus qu’aucun des acteurs du beau casting présenté ne se démarque par son jeu. Malgré les quelques bonnes idées et les sympathiques références aux classiques du genre, l’Année du Requin ne parvient pas relever le défi pourtant prometteur lancé par les frères Boukherma. Bien que d’un point de vue technique et cinématographique les scènes avec le requin (d’ailleurs très réaliste) soient entièrement maîtrisées, cela ne suffit pas. En somme, c’est un divertissement estival comme un autre qui échoue à parfaire sa prometteuse originalité. L’Année du Requin, peut-être ; pas celle du film de genre français.


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