
The Wombats est un trio originaire d’Angleterre formé en 2003 qui excelle à la création d’univers indie rock solaire. A ne pas confondre avec le wombat, le mammifère de la famille des marsupiaux fouisseurs. Un des rares animaux à faire des crottes cubiques pour votre culture générale. Si ce fun fact vous semble un peu délirant, il aura au moins ce trait commun avec l’atmosphère musicale, et sûrement scénique de The Wombats, le groupe cette fois. Pour cause, la formation de retour avec le percutant « Oh ! The Ocean » a aussi la particularité d’aller doit au but dans ses composition et de savoir créer une atmosphère tout aussi joviale sur scène qu’en studio. Laissons tomber nos cubes quelques temps pour mieux se focaliser sur la musique intemporelle de nos copains qui sera vous faire dire « Chier, que c’est bon ! ».
Oh ! qu’il fait bon vivre sous le soleil des Wombats

C’est le 14 février 2025 que le nouvel opus des mammifères les plus rock de la planète sortait. Jour des amoureux idéal donc pour créer le coup de cœur. Et, l’opération séduction est, il faut le dire, particulièrement efficace. Déjà parce que l’album « Oh! The Ocean » a une beauté inoubliable et une efficacité de composition radicale. Objet conçu pour s’écouter dans son intégralité, il se repose tant sur son approche easy listening que sur sa vocation tubesque. D’une écoute à l’autre, ce nouveau jet, à la production carrée pour ne pas dire cubique (wink wink), pourrait bien vous faire coller ses refrains aux tripes de façon irrémédiable. Voilà qui est bien mieux que la poche ventrale du wombat d’Austalie, l’animal cette fois. D’ailleurs en concert, le mini ourson d’Australie fait son apparition sous forme géante, représenté par un costume qui vient semer la fête plutôt que de creuser des terriers. Voilà qui est aussi sympathique que la joyeuse troupe de fans qui les suivent mot après mot. Quand on aime, on ne compte pas, Saint-Valentin ou pas.
Notre formation a des guitares qui feraient passer le soleil de Melbourne pour une triste journée hivernale. Les originaires de Liverpool, à l’accent bien tranché savent monter dans les plus hauts sommets. Il y a de ça deux ans, leur « Fix Yourself Not The World » s’offrait la première place au Royaume-Unis, là où ils remplissent des stades. Le sixième né de leur portée musicale compte bien le surpasser en s’offrant un album ambitieux mais surtout très très honnête. C’est ainsi que pour ne pas laisser de place au hasard, on retrouve à la production John Congleton connu pour avoir travaillé avec des pointures en terme d’efficacité : Wallows, le groupe hyper tendance de Dylan Minette mais aussi du projet très pointu qu’est St Vincent. Coloré et riche il l’est et pour autant, il n’hésite pas à questionner. De trouver de la beauté chez les autres et dans le monde à pourquoi on ne s’arrête pas pour sentir les fleurs. Du sérieux et puis du moins, tout est permis et rien n’empêche la catharsis. C’est ce que laisse immédiatement entendre le premier titre de l’opus qui s’appelle quand même « Sorry I’m late I didn’t want to come ». Outre, sa traduction qui fait sourire, le groupe y est très sérieux sur son refrain aussi aérien que planant et qui évoque quelques effluves de Phoenix. Difficile de ne pas apprécier cette sensation proche de celle qu’on ressent lorsque commence une grosse soirée avec de bons potes. Ce même sentiment qui prend d’assaut lorsque l’on se trouve au concert de la formation qui cette année s’offre une tournée géante. Elle posait d’ailleurs ses valises au Trabendo de Paris pour une soirée aussi chaude qu’un mois de janvier australien. Vous savez les saisons y sont inversées et ce soir là, mars est devenu août pour celles et ceux qui y assistaient.

Dans l’œil des Wombats
L’album « Oh ! The Ocean » a pris pour couverture un œil de wombat en gros plan, dans lequel l’océan se reflète. Ce clin d’œil était à souligner avant de bondir sur le morceau « Blood on the hospital floor » et son introduction aux doux accents synthpop qui frôlent les rythmiques pop-punk. Le courant revient en vogue en ce moment. De Sum 41 qui a fait ses adieux dans des stades, aux albums de Blink 182 remis au goût du jour, les mélodies teen s’offrent une nouvelle jeunesse. The Wombats, sans jamais tomber dans les travers de facilités du genre américain, lui piquent sa capacité à créer des titres aussi joviales qu’efficaces qui démarrent en trombe et posent leur refrain sans flancher. Facile de repenser à la période de ces créations musicales lorsque l’on voit que le morceau suivant porte le nom d’une icône d’une époque révolue : Kate Moss. Au cours des 12 titres qui le composent, le groupe va chercher la précision. Moins teinté d’électro que « This Modern Glitch », leur deuxième album, il offre une plus grande part de liberté à ses guitares. « My Head is not my friends » arrive à parfaire un équilibre doux-amer. « Pourquoi ma tête et mon corps sont-ils toujours déconnectés ? » se demandent les acolytes sur leur communiqué de presse. Si corps et tête se séparent bien souvent, les rythmiques du bassiste Tord Øverland Knudsen et du batteur Dan Haggis, elles s’accordent toujours à la perfection. La preuve en est donnée sur « I love America and she hates me ». Pays qui ne demande qu’à être remis en question avec sa politique actuelle dont on ne saurait dire assez de mal. Matthew Murphy n’aura d’ailleurs aucune retenue à en parler sur scène. L’album se conclut sur un met délicat, un peu de homard et le titre « Lobster ». Il se déguste avec les oreilles et non les doigts cette fois. Plus langoureux que ces prédécesseurs, il laisse instantanément une touche de nostalgie en fin d’écoute. Finir « Oh! The ocean » c’est finalement comme un dernier jour de vacances au bord de l’océan. Heureusement pas besoin de poser de RTT pour y retourner, il suffit d’appuyer sur « PLAY » encore et encore.

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