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Loverman qui êtes-vous ?

Il est des coups de cœur évidents. Certain.es auront pu le découvrir en première partie de Tamino ou de Sylvie Kreusch en France faisant immédiatement courir un bruit de couloir : Loverman est à découvrir sur scène. Avec ses shows jusqu’au-boutiste entre le live pure et le projet artistique, pourtant sans fioritures et accessoires, le chanteur ne laisse pas indifférent.e. L’adoration comme la surprise peuplent les récits de celles et ceux qui l’on vu. Mais d’où vient-il ? C’est en réalité le projet solo de James de Graef, ancien membre de Shht, aidé par sa conjointe Daisy Ray. D’où ce nom de scène mais aussi celui d’un premier album « Lovesongs » à paraitre le 27 octobre. Son univers insaisissable oscille entre la folk, le blues, le rock. Des sonorités western, une voix grave envoûtante, un timbre puissant qui chuchote puis crie, ose mélanger les genres et les ambiances mais garde pour mot d’ordre l’intensité. Des EPs peuplent déjà sa très belle discographie. « Would (right in front of your eyes) » et « Candyman » suffisent à se plonger dans cet univers sobre, à juste titre comparé à ceux de Nick Cave et Leonard Cohen.

Un showcase pour tomber amoureux.se

Loverman au MaMA Festival @ Pénélope Bonneau Rouis
Loverman au MaMA Festival @ Pénélope Bonneau Rouis

Trois jours pendants lesquels la musique est au cœur de chaque instants. En la matière si les soirées sont emplies de concerts, les journées sont aussi l’occasion de se laisser aller aux découvertes grâce aux showcases proposés dans les nombreuses salles de l’évènement. Et s’il fallait retenir un nom de ces temps intimistes, celui de Loverman serait à graver au fer blanc. Espoir du label Pias pour cette fin d’année 2023, le belge est sur scène une claque qu’il est bon se prendre en pleine face. En cause de l’excellence seulement comme l’on en voit tous les 10 ans dans le paysage musical.

Le monsieur se présente ainsi sur scène seul derrière sa guitare. Impossible de se préparer à la demie-heure que l’on s’apprête à vivre. Une voix grave dont le timbre inégalé appelle à se précipiter au plus proche de la scène. En la matière, il n’est pas sans évoquer un autre grand de la musique : Asaf Avidan. Non que les deux voix soient comparables. Mais toutes deux sortent tellement du lot, qu’elles s’encrent immédiatement dans les esprits. Celle-ci est rauque, puissante, bestial. Tout comme Loverman lui-même, hypnotisant dès la première note. Le titre est blues, très écrit, il est long mais n’a aucune longueur. A-t-on seulement envie qu’il finisse de toute façon ?

Et puis, le voilà qui lâche sa guitare. Nous étions fascinés, nous voilà conquis, entièrement. Avec pour seule arme sa cymbale, il devient félin. Lâché dans l’arène, il ne tient plus sur scène. Il bondit alors dans la fosse. Regardant l’assistance yeux dans les yeux, il dégage une telle prestance qu’il faudra rougir faute de se sentir l’étoffe de dévisager la braise qui l’illumine. Pendant que le public rougit, lui rugit. La voix rauque se mut en cris, profonds, puissants, juste. Insaisissable, le musicien grimpe sur les enceintes, se perche, se penche, ondule, met en avant ses bras puissants en un jeu d’une sensualité qui ne laisse personne indifférent.e.

Bouche bée, le public est invité à se ressaisir alors qu’il explique avoir pris un bus à 6 heures du matin pour venir de Belgique et s’étant perdus, avoir retrouver de bon matin, son ingénieur du son endormi devant sa porte. L’occasion de sourire avant que le concert ne reprenne. Et le bombardement incessant. Celui des qualités qui ne cessent de fuser. « Vous préférez un morceau doux ou énervé ? Plutôt énervé ? C’est toujours pareil » s’amuse-t-il à lancer. Il faut dire que la puissance qui se dégage des titres énervées fait envie. Un concentré si pure qu’il en devient un exutoire pour l’assistance. Loverman consume, transforme les énergies, prend la colère pour la magnifier, la sublimer. Où était-il tout ce temps ? Comment si grand talent n’a-t-il pas été découvert dès les premières notes qu’il a pu fredonner chez lui ?

Le voilà maintenant qui se lance dans un pari risqué. Faire chanter l’assistance avec lui. Un public professionnel, à midi. L’affaire parait complexe. Mais comment dire non à se regard qui nous dévisage  ? Alors voilà le public qui reprend les notes tel un chœur de prières et derrière Loverman commente des prouesses vocales, des cris, de l’énergie tout en dansant au centre de la Boule Noire. Le souffle maintenant court, on profite de sa reprise du micro pour un dernier titre. Une dernière prouesse. Comme on le disait plus tôt, le chanteur dévoilera bientôt son premier album « Lovesongs ». C’est dans ce cadre qu’il se produit une seconde fois, le soir cette fois-ci aux Trois Baudets.

Nuit embrasée

Loverman MaMA Festival @Louis Comar

Quoi de mieux, à la découverte d’un artiste que de pouvoir le voir deux fois en un jour ? Cette fois-ci, ce sera aux Trois Baudets que Loverman déchainera sa fougue. Il y a quelque chose de presque décevant à cela d’ailleurs, pour les autres qui n’ont pas pu le découvrir le matin même. Car si la Boule Noire est un lieu parfait pour la performance de Loverman, les Trois Baudets risque d’obliger l’artiste à… rester sur scène.

Dans la salle, les places se font de plus en plus rares. Les gens se précipitent presque et étrangement, ignorent dans leur course, le premier rang qui reste complètement inoccupé.  Pour l’instant. À 23h15, Loverman débarque, vêtu d’une chemise en dentelle rouge, d’un pantalon jaune et de bottes noires. « Je suis belge, et j’ai mis les couleurs de mon pays » lance-t-il sur le ton de la blague.

Loverman - MaMA 2023 - Louis Comar-
Loverman – MaMA 2023 – Louis Comar-

Il commence avec le même morceau qu’à la Boule Noire. Call me your loverman, susurre-t-il dans son micro. Le public est parfaitement silencieux, lui laissant tout l’espace du monde pour se déployer. Seulement là… le monde est petit. Les fauteuils l’empêchent de sauter dans la foule, alors il zigzague sur l’avant-scène, cymbales en main. Comme un lion en cage, incapable de bouger, prêt à bondir.

À nouveau, il souhaite faire chanter l’assistance. Come along for the ride, sing a song tonight… Alors ose-t-il descendre dans la salle, s’installe au deuxième rang, accroupi face au public et lui fait répéter inlassablement ces deux phrases, encore et encore. « On peut le faire jusqu’à la fin du concert si vous voulez ». Il reste 20 minutes.

Après avoir laissé son micro à un spectateur venu se placer au premier rang, Loverman retourne sur scène et entame quelques notes de piano. Le micro récupéré, il entame l’ultime morceau de la journée ; une reprise de « After You’ve Gone » un tantinet plus punk que la version originale. Assis à son piano, Loverman se laisse posséder par la passion qui l’habite. Il peine à rester assis et hurle de toutes ses forces… Puis il s’apaise, le morceau touche à sa fin. D’une révérence, il remercie le public et disparait.

Il laisse derrière lui la certitude d’avoir eu la chance de le voir sur scène avant qu’il ne devienne immense et qu’il ne faille se battre pour acheter les places de concert. A bout de souffle, de retour dans les rues bondés du MaMA festival, l’amour plane. Celui de la musique mêlé à l’urgence d’écouter en boucle tous les morceaux disponibles de Loverman e studio cette fois. Quand on aime, on ne compte pas.

Texte : Julia Escudero et Pénélope Bonneau Rouis


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Sylvie Kreusch Boule noire de paris
Sylvie Kreusch

Sylvie Kreusch, peut-être la connaissez vous déjà. Vous auriez pu la lire dans le New-York Times ou le Washington Post. Pour ce qui est de notre équipe c’est à travers les mots de Marteen Devoldere (Balthazar) qu’elle nous est apparue la première fois. De passage à Bourges, le prodige était venu défendre sur scène son side project Warhaus, justement en duo avec la talentueuse jeune femme. Au cours de l’interview que nous avions ensemble,  il n’y allait pas par quatre chemins : pour lui Sylvie était une muse. Il suffisait déjà de voir sa performance, sa voix reconnaissable entre toutes , sa sensualité, l’originalité et la dose d’affirmation qu’elle apportait à ce magnifique projet pour être conquis. Alors forcément quand la dame sortait en novembre 2021 l’album « Montbray » l’envie de tendre l’oreille s’est présentée instinctivement.

Grand bien en fut pris puisque la musicienne a eu le bon goût de créer un album O.V.N.I hors des contraintes du temps et des genres et offrant pourtant une grande dose de modernité bien sentie. Finalement le 23 février, la belle s’offrait un concert enivrant à la Boule Noire de Paris. Il fallait y être.

 

La danse du serpent à sonnettes

A quoi ressemble une muse sur scène demanderez-vous ? Eh bien elle hypnotise. Dès  lors qu’elle entre en scène dans sa tenue oversize beige qui allie classe et singularité, les discussions s’arrêtent, les  yeux se braquent sur elle. Avec Sylvie Kreusch, la place n’est pas au chichi, au jeu de scène surfait et sur-exploitée. Avec la determination d’une héroïne d’un film de Tarantino, la chanteuse prend possession de l’espace scénique. Les longs échanges avec le public sont proscrits. Non pas qu’elle ne s’offrira pas quelques remerciements ou qu’elle ne prendra pas le temps de raconter sa joie à être sur scène ce soir là, néanmoins l’approche de son live passe par deux canaux  bien précis : les rythmiques et le corps. Pour le premier la musicienne est venue accompagnée de deux batteries qui donnent des sonorités quasi world à son univers où sensualité est maîtresse. Pour le second comme habitée, elle n’a de cesse de danser de façon cinématographique.

Avec une esthétique digne du film noir, notre musicienne virtuose ondule. Ses mouvements invitent au jeu de séduction là où ses notes, elles, se font aussi pop que langoureuse. On pense à Lana Del Rey, évidemment, elle en a au moins l’étoffe royale. Les instruments eux ont tout de l’incantation tribale, ils transportent. Dignes d’hymnes hypnotiques, ils appellent à l’attention, à l’envie de suivre chaque geste aussi précis que naturel. Ce n’est d’ailleurs pas l’incroyable  morceau Shangri-La qui fera mentir cette perception.

La Boule Noire de Paris a deux forces : elle possède ce côté intimiste, presque crasseux propres aux petites salles cultes de la capitale. Mais surtout, elle surprend toujours par ses dessins coquins sur ses murs en moquettes. Topo, elle évoque à la fois la bière bon marchée qui colle à la peau du rock et au sol et la débauche maîtrisée d’un club d’hôtesse confidentielle. C’est peut-être elle d’ailleurs qui donne à la performance de l’incroyable Sylvie Kreusch cet aspect encore plus viscérale et cinématographique. Comme dressée sur un podium, elle appelle la foule à suivre chaque note. L’assistance en redemande alors que quelqu’un lui crie qu’elle « est la meilleure » avec coeur.

Il faudra pour autant laisser partir la charmeuse de serpents, inépuisable maîtresse de cérémonie que rien ne semble pouvoir arrêter. C’est avec la même élégance et sensualité qu’elle quitte la scène laissant derrière elle le sentiment magique d’avoir vécu et partagé un véritable moment emprunt d’art. La muse nous aura tous inspirés.


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Du 16 au 18 octobre, le MaMA Festival fêtait ses dix ans. Au programme: conventions adressées au professionnels, de nombreux événements, showcases et concerts. C’est le Canada avec son dispositif Ma Cabane à Paname qui ouvre les festivités et propose un lunch réseautage au bar à Bulles. La francophonie canadienne et ses artistes ont à cœur de collaborer régulièrement avec la France et se déplace en délégation à chaque MaMA. L’occasion de présenter des événements et des artistes extraordinaires qu’on vous invite fortement à découvrir. A noter, puisque l’occasion nous est donnée d’en parler que le Canada en plus d’être un pays magnifique et accueillant, met la culture au centre de ses préoccupations. Les initiatives liées à la culture ET à la musique y sont nombreuses, des budgets y sont alloués. De quoi faire encore et toujours rougir la France qui oublie régulièrement avoir été un pays d’une importance capitale en terme de culture et d’art (l’expulsion récente de Mains d’œuvres étant l’un des derniers événements en date à prouver le bon traitement que l’on accorde aux artistes).

Avant de débuter les concerts, il est également possible de flâner entre les stands du village du MaMA, disquaires ( notamment la superbe enseigne Dizonord que vous retrouverez rue André Messager)  et actions liées à la musique sont présents malgré le froid et la pluie pour proposer des activités variés aux festivaliers.

Le soir tombe et les premiers concerts sont sur le point de débuter. Comme chaque année, mieux vaut porter de bonnes chaussures et des couches de vêtements à enlever et remettre puisqu’il faudra courir dans tout Pigalle pour voir un maximum de concerts et éviter de rester en dehors des salles ( dommage pour notre chouchoute Silly Boy Blue qui a, nous a-t-on dit retourner une Chaufferie pleine à craquer et dans laquelle il était impossible d’entrer). Les dix ans du MaMA festival sont placés sous le signe de la découverte, et pour en écouter un maximum il faut courir du Bus Palladium au Carmen, en passant par la Boule Noire et la Machine du Moulin Rouge ou encore les Trois Baudets. Comme chaque année, la qualité est au programme. Top des concerts forts que nous avons vécu.

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JOUR 1: mercredi 16 octobre 2019

Théophile

Ouverture du Mama festival avec ses tous premiers showcases. Theophile fait ainsi partie des premiers à se lancer. Le chanteur charismatique aux cheveux longs offre une pause douceur aux accents pop et aux instruments rouges:  guitares, claviers. Dansants, les titres en français dans le texte prennent rapidement des accents groovys. Les années 80 sont de la partie alors que le duo solaire uni ses voix et fait entrer un peu de soleil dans cette première journée du MaMA marquée par une pluie torrentielle. Dans la lignée de la vague pop qui s’abat aujourd’hui sur le monde de la musique, Théophile se démarque par un certain charisme et une belle synergie de duo.

The Pier

Cocotiers sur la scène et rock empreint de bonne humeur: voilà que débarque The Piers. Avec une energie qui n’est pas sans rappeler Vampire Weekend, le quatuor deluré prend possession de la Boule Noire. Au programme: du rock aux riffs solaires comme on en retrouve souvent à 15 heures sur les festivals d’été. Si la recette des compositions de la formation est connue de tous: grosses guitares, chants énervés et fond de noise pop sont de la partie, l’énergie inconditionnelle des acolytes séduira toujours un public d’adeptes des pogos.

Feli Xita

Assistée d’un batteur, la jolie chanteuse de Felix Xita se présente seule sur scène vêtue de sa jupe longue et de son visage poupon. Avec quelques moues et une forte envie de séduire, la jeune femme distille une pop française dansante à écouter en buvant un cuba libre en bord de mer. Ça tombe plutôt bien puisque celle dont le timbre pourrait rappeler une certaine Vanessa paradis, se produit ce soir au Cuba café. Si ses titres peuvent tous sonner comme des reprises, cette nouvelle venue sur la scène francophone emprunte aussi à la belge Angele et ses attitudes de femme enfant. Elle s’offre une reprise moderne de «  Ce soir je serai la plus belle pour aller danser. » de Sylvie Vartan. Bonne humeur et atmosphère festive pour cette Esmeralda de la chanson qui sera la  plus belle pour vous faire danser.

Feli Xita

Joanna

Les années 90 ont à nouveau la côte. Côté mode, ça signifie que le fluo est de retour et côté musique cette nouvelle signe le come-back du r’n’b. Joanna avec sa « pop urbaine » est dans la lignée de cette seconde vague. Le timbre de la chanteuse est indiscutablement plaisant. Sa douceur et sa finesse sont d’ailleurs autant d’atouts pour séduire dans un registre qui ne manquait pas forcément tant que ça au paysage musical actuel.

Joanna

Tessa Dixon

Au milieu de statust et dans cette salle magnifique salle parisienne qu’est le Carmen, Tessa Dixon s’impose comme la bonne surprise de cette première journée et ce dès ses première notes. La jeune fille au traits aussi fins que les statues qui la contemplent s’appuie sur un timbre tantôt suave, tantôt aïgu et fait honneur à ses ainées qui ont marquées les top de la pop américaine. Lea Andreone n’a qu’à bien se tenir, la relève est assurée. Sourire aux lèvres, refrains travaillés, accrocheurs, calibrés, il se pourrait que Tessa Dixon soit la révélation qu’il vous faut pour parfaire vos road trips, vous faire danser, accompagner les moments forts de votre vie. Communicative, elle prend par ailleurs le temps de dédier un titre aux cœurs brisés dans la salle. Ses notes prennent alors dans leurs bras ceux qui en ont besoin, chantent la douleur, la console. Une pause essentielle.

Imany

La Cigale, bientôt 22 heures, et voilà que coiffée d’un foulard africain rouge et vert, la sympathique Imany accueille la foule dans son set chaleureux. Entre pop et voix sublime, la chanteuse est une bête de scène. Habituée au public et aux salles de belle taille, elle se retrouve face à un parterre d’adeptes, prêt à reprendre ses morceaux et à l’applaudir chaleureusement. Communicative, la Tracy Chapman à la française annonce une sortie d’album live pour le 25 octobre et un nouveau titre «  Vous ne le connaissez pas donc si je me plante vous ne pourrez rien dire… »  avant d’expliquer: «  Ce titre parle du fait vous soyez les seuls responsables de votre destin. » Dansante, entraînante, époustouflante, la voilà qui entraîne la salle dans son tourbillon d’énergie et d’émotions. Avant d’entamer le culte « Silver Lining (Clap your hands) », la musicienne promet que « si vous faites assez de bordel,l es artistes que vous avez vu ce soir reviendront sur scène ». Elle observe alors amusée, une salle déchaînée qui crie siffle et applaudit à tout rompre. Le titre s’éternise et traîne, diffuse sa bonne humeur face à un public qui joue volontiers les choeurs. Et à la fin, chose promise chose due…

Tous les artistes présents ce soir là à la Cigale ce soir

Sur les « ho ho ho » de « Silver Lining (clap your hands) » répétés par le public comme une incantation, tous les artistes programmés ce soir là dans la salle parisienne reviennent sur scène un à un . Tous branchent rapidement leurs instruments, confient que le moment n’a pas été répété et qu’il se passe « à l’arrache » alors pour les aider le public continue de chanter encore et encore « ho hoho ». Porté par les autres musiciens, chacun chante, interprète un de ses titres, dans l’uns des plus beaux moments de communion que l’on puisse imaginer en concert. Public et musiciens s’allient dans cette improvisation incroyable et chaleureuse où tout le monde est à la fois tête d’affiche et chœurs.

 

JOUR 2: jeudi 17 octobre 2019

 

Lola Marsh

Comme toujours la jolie salle du Carmen affiche presque complet pour accueillir Lola Marsh. Difficile de se frayer un chemin pour apercevoir le groupe israélien. Pour autant pas besoin de bien voir les fleurs et les paillettes sur ses vêtements pour se laisser porter par la pop envoûtante de la chanteuse à la voix reconnaissable entre toutes. Toujours aussi chaleureuse et hypnotisante, la belle enchaine les titres qui ont tous la saveur d’un single. Un des délicieux gins qu’offre la salle à la main et voila que le combo propose d’écouter un nouveau morceau sorti le jour même. Au programme saveur acidulées, et tempo entrainant. Lola Marsh devrait déjà fait partie des grands noms de la scène actuelle. Et si pour l’instant seul un groupe d’initiés profitent de leurs accords, c’est pour mieux s’en délecter avant que le groupe ne devienne la douceur de tous.

Dewaere

La Boule Noire, lieu des plus grands moments de rock du MaMA festival s’en paye un nouveau ce soir,  pour le concert de Dewaer.  Et pas des moindres lorsque l’on voit la qualité du set du groupe qui flirt avec le rock new-yorkais pour mieux lui offrir des moments de punk rock. Côté scène, le chanteur, un poik pompette, tout le monde en conviendra, joue la carte de la plaisanterie «  Si vous êtes les programmateurs d’un grand festival, nous on est preneurs. Avec un look classique, les rockeurs font sonner leurs guitares, basse et batterie face aux murs recouverts de femmes dévêtues. Impossible de ne pas penser aux Strokes en sautillant sur ce live 100% made in France. A l’annonce du dernier morceau le public s’émeut. «  bha si, on est pas la pour toutes la soirée non plus » repond le trio, qui aurait fait pogoter toute l’assistance si quelques bières de plus avaient eu le temps de couler dans l’audience. Un premier dernier morceau, un deuxième, un troisième, Deweare pourrait finalement bien rester toute la soirée et par la même occasion rappeler l’existence d’un rock je m’en foutiste, couillu et sans concession.

Musset

Comme l’an passé, le Phonomuseum se fait salle de concert le temps du MaMA. C’est donc face à cette histoire forte de la musique enregistrée que Musset a la lourde tâche de jouer. En solo, guitare/voix, le chanteur, promene le public assis sur des chaises comme au sol à travers ses ballades à textes. « J’espère bien que tu n’as pas baissé les bras. » chante-il avec douceur. Un moment émouvant, prenant et une belle pause douceur entre deux concerts.

Yseult

Connue pour avoir fait la Nouvelle Star, Yseult débarque en solo et vêtue de noir face à une Cigale déjà conquise. Entrée fracassante et  voix puissante comme aiment à mettre en avant les émission télévisées sont de la partie.  A ce point? Non puisque loin d’être un objet grand public destinée à être simplement consommée le temps de quelques votes,  la chanteuse se crée et s’offre un véritable univers loin de cette machine à cash qu’est le petit écran. « Première Cigale, deuxième soucis technique, c’était pas pareil à la Boule noire. Pourtant cette date est très importante pour moi. » confie-t-elle. Problème ou pas, la chanteuse comble et s’en amuse de bon coeur. Elle se lance finalement a capella pour le titre « Sur le fil », qu’elle interprète habituellement avec la chanteuse Angele dont elle a assuré les premières parties. Sa voix suffit. Pas besoin d’instruments pour convaincre. Elle décide d’assurer son set jusqu’au bout, de rattraper les morceaux non interprétés et tant pis, si on déborde un peu en terme d’horaire:  » J’aime tellement ce métier, je n’ai pas mis mes potes de côté, ma vie de côté pour m’arrêter là. » Qualibrée grand public, la chanteuse sait déjà gérer la foule, nul doute qu

’elle ira loin.

Corps

En duo, Corps prend possession du Carmen. Le hip hop a la cote en ce moment et ça tombe bien puisque c’est l’heure de le réinventer. Comme le rock avant lui, il

peut maintenant s’habiller aux couleurs de l’électro. C’est le cas avec Corps, qui teinte un phrasé grave  d’une gamme électro pointue et répétitive. A la sauce de Glauque, également programmé sur le MaMA, le groupe lui donne alors des tonalités lourdes. Le rap n’a plus besoin de venir des banlieues, il n’est plus un moyen d’expression pour dépeindre un ghetto difficile à vivre, il n’est plus non plus l’apparat du bling bling. Non il se positionne dans les beaux quartiers, les lieux aux grands miroirs, statues et cocktails tendances. Il n’a plus de couleurs, de tenues. Corps en est l’illustration, combinaison à la mode du moment sur le dos, guitares travaillées à l’appuie. Ouverture des genres vous dites? Pour le mieux puisqu’aujourd’hui, une nouvelle forme de créativité peut s’y exprimer.

JOUR 3:  vendredi 18 octobre 2019

Ebony Frainteso

Il y a la queue devant la Boule Noire en ce dernier soir de festivités. Et si finalement la salle n’est pas complète ce n’est pas faute de public voulant découvrir Ebony Frainteso sur scène. La britannique vaut d’ailleurs le détour puisqu’ accompagnée d’un simple piano, elle laisse libre portée à sa voix. Ballades et histoires de ruptures sont au coeur de ses compositions soul, profondes , le tout porté par un timbre qu’elle sait décliner à l’infini jusque dans les notes les plus aigues. Coiffee d’un carré, vêtue d’une simple veste bicolore, la musicienne mise tout sur son timbre pour convaincre. A raison, sans révolutionner son registre, elle sait en être un atout majeur. Malgré, cette fois les murs aux visuels osés, elle transforme la boule noire en un cosy piano bar, et communique volontiers avec son audience à la manière d’une Alicia Keys à ses débuts. Manque pourtant un soupçon d’originalité pour parfaire son registre

Süeür

Süeur évidemment Süeür, puisque s’il y a bien un nom qui tourne déjà dans le milieu professionnel depuis cet été c’est celui-là. D’ailleurs, il faut faire la queue au (minuscule) Cuba Cafe pour venir applaudir la nouvelle sensation Hip Hop. Le groupe débarque à 20h45,  avec un chanteur à la capuche noire vissée sur la tête. Le premier titre de cette sensation attendue est coupé d’un sobre » bonjour ». Le chanteur propose une vision du hip hop en français dans le texte, particulièrement rythmée. De saez, en dehors de son lien familial, il garde ce timbre de voix perchée atypique. Loin pourtant du style de son aîné, Süeür aborde des titres plus mordants et s’appuie sur des notes répétées pour séduire ( et entrer facilement en tête). Il ne lui faut que trois morceaux pour se mettre dans la fosse et accélérer sa batterie. Quatre titres et le voilà torse-nu, c’est aussi à ce moment là qu’on entre dans le vif du sujet, clairement plus hip hop et qu’une partie de la foule, déjà convaincue se met à danser avec lui. Une reprise puissante de  leo ferre se fait entendre, modernisée une nouvelle fois après que Noir Désir qui s’y soit essayé « Thank you satan ». On passe du phrasé à la chanson, l’énergie est là et la rage du texte s’exprime avec force. Convaincant comme il fallait s’y attendre, et plus qu’à suivre de près, Süeür est sans conteste l’une des plus grosse claque du MaMA Festival. Et faut-il le dire? Personne ne sort de ce concert sans avoir sué comme il faut. ( #payetonjeudemots)

(Thisis) Redeye

Recommandation de dernière seconde et nous voilà embarqués dans un road trip américain conduit par des francophones au Bus Palladium. L’embarcation n’est pas complète et c’est bien dommage puisqu’a defaut d’être complètement novateur, le quatuor pop rock nous plonge dans son univers qui sent bon le désert et les refrains bien sentis. Les morceaux défilent avec naturel, les paysages se dessinent. Le set est calé et inspiré, l’énergie est là. Il serait facile de savourer leurs notes rappeuses avec un bon whisky et de reprendre la route en laissant tout derrière nous. Un nuage de poussière, et quelques notes qu’on apprendra rapidement à fredonner pour seul trace de notre passage.

Julien Granel

La soirée de vendredi est déjà bien entamée lorsque Julien Granel débarque sur la scène de la Chaufferie à la Machine du Moulin Rouge. En solo avec son clavier, le musicien surfe sur la nouvelle vague française comme un certain Voyou avant lui. Il communique volontiers avec son audience et partage un morceau « composé la semaine précédente ». Intitulé « Danse Encore » le chanteur ajoute que « Tout est dans le titre. » et d’ailleurs la foule le suit volontiers.  Clairement dans l’air du temps, il s’appuie sur un succès espéré à coup de riffs à la mode. Dans le coup oui, créatif, certainement moins.

Best Youth

Duo féminin et masculin vêtu de blanc, Best Youth s’appuie sur un guitariste talentueux et une belle synergie pour faire sortir sa performance du lot. Sa chanteuse dévoile ses ballades pop a l’aide d’une voix cristalline. Avec sensualité, les deux musiciens se tournent autour et semblent autant déterminés à se séduire qu’a séduire un public assis. Une tentative de communication en français plus tard et voilà qu’on repasse à l’anglais et aux claviers. Une parenthèse reposante avant de  reprendre le rythme des sets électros proposés en clôture.

La Chica

Le MaMA est presque terminé mais avant de lui dire au revoir, reste à faire un détour par le Backstage by the Mill pour apercevoir le set très attendu de la Chica. Il faut patienter pour entrer dans la salle, tout comme pour prendre un verre au bar ( 30 minutes quand même!)  débordé par une foule compacte. L’énergie de la chanteuse et la richesse des ses compositions valent néanmoins le détour. Toute la salle danse volontiers. Autant se défouler avant de devoir à nouveau patienter pour sortir de la salle…