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Mumford and Sons - Elysee Montmartre Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Mumford and Sons – Elysee Montmartre Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

Mumford & Sons, la simple évocation de ce nom et voilà qu’une sensation de plénitude nous envahit. La folk rock particulièrement solaire du groupe a ce pouvoir magique de convoquer le bien-être et de le faire apparaître, le temps de quelques notes ou d’un simple morceau. Trop rare, la formation revient enfin en 2025 avec un nouvel opus « Rushmere » qui sortira le 28 mars. La promesse d’un temps à se conter des morceau autour d’un feu de camp, au moins par la pensée. Et ces belles histoires, le groupe avait choisi de les raconter à un public de lucky few, le 7 mars 2025, à l’Elysée Montmartre. Concert exclusif à coeur très humain. On vous emmène faire une pause. Soufflez, respirez, le show va commencer.

Mumford & Sweets

Voilà quelque jours que le temps piquant de l’hiver a enfin décidé de faire une trêve. En ce début du mois de mars 2025, les températures montent à 17 degrés permettant à chacun.e d’afficher une mine ravie. La misère serait bien moins pénible au soleil comme dit la chanson. Tout ça pourrait n’être que pure coïncidence, mais l’affaire parait trop grosse pour y croire. Les astres alignés laissent bien voir que le passage de Mumford & Sons dans la capitale y est pour beaucoup. La formation de Marcus Mumford vient offrir ses douceurs dans une petite salle. Une tournée des clubs de seulement 9 dates triées sur le volet, pour public convaincu et dont les places se sont toutes vendues en quelques minutes seulement. Qui dit concert à places limitées dit aussi format tout particulier. Devant la salle, certain.es sont tombées dans le piège de la revente de faux billets et essaient quand même de supplier leur entrée. Tout le monde veut sa place au soleil. Point de première partie, point d’heure tardive, un show simple et parfaitement orchestré attend les spectateurs ce soir. Pour les accueillir, un véritable décors de guinguette a été installé. Des petits lampions peuplent autant la scène que la jolie salle parisienne. Pour celles et ceux qui l’ont toujours connue, le simple fait de faire quelques pas dans l’Elysée Montmartre est synonyme de joie. Le lieu qui avait brûlé avait failli être remplacée par un parking il y a plus de 10 ans et son sauvetage, essentiel, en font un lieu qui convoque passé et présent de la plus belle des façons. Cette dualité, elle est aussi miroir de la musique de Mumford & Sons, folk rock accessible. La folk, la musique qui  honore l’ancien, reprend en son origine des morceaux du patrimoine folklorique si anciens que personne n’en connait le compositeur. Le rock, ce courant qui sait toujours se renouveler et apporter son lot de modernité.

Mumford and Sons - Elysee Montmartre Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Mumford and Sons – Elysee Montmartre Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

Douceur, on le disait et c’est à l’acoustique que le concert débute. En son centre, avec sa guitare sèche : Marcus Mumford. A ses côtés, silencieux mais bien présents  on retrouve Ben Lovett et Ted Dwane. « Reminder » et « Ditmas », issus des deuxième et troisième opus du groupe, sont interprétés à pas de velours et  sans micro. Dans la salle, sous les lampions, le silence est d’or. Et puis, comme ce tour de guitare consistant à accélérer son rythme et à le faire monter de façon épique, si classique dans leur compositions, nos musiciens passent à la vitesse supérieure. « Rushmere » est celui qui lance cette nouvelle configuration. Des lumières chaleureuses se joignent aux festivités. Le nouvel album promet une arrivée de l’été sans passer par la case printemps. Les londoniens nous sortent de la ville. Un road trip endiablé ? La découverte de paysages à la beauté foudroyante ou bien beaucoup d’amour ? Les images se succèdent pour mieux porter aux rêveries. Très vite, l’un des plus beaux morceaux du groupe « Little Lion Man » est interprété. On en est seulement au quatrième titre et toute l’assemblée chante déjà, très fort, chaque mot.

Mumford & ses sons magiques

On dit souvent que la musique a des vertus magiques. Celle de soigner les maux certes. Mais c’est aussi une madeleine de Proust incroyable. Pour un groupe comme Mumford & Sons, créé en 2007, il y a de grandes chances que leurs morceaux vous transportent vers un temps passé, souvent vu comme bien plus beau sous le filtre de la nostalgie. Peut-être serait-ce un premier concert. Pour moi, c’était la vie de backpacker sur le continent australien pendant de beaux mois toujours ensoleillés. Et si d’accoutumée, une telle expérience aurait peu d’impact sur la réception d’un concert, la création même des mélodies du groupe fait particulièrement sens, associée à ces verdoyants souvenirs. Des étendues de plages et de décors sauvages. Mumford & Sons est le remède pour s’offrir la jeunesse éternelle. Quand « Guiding light » résonne, la capacité tubesque de la formation apparait comme évidente. Ces gens n’ont-ils que des singles ? La manière toute particulière de faire vibrer voix et cordes de guitare ont cette force. Transcendante. Aux côtés de nos acolytes, de nombreux musiciens viennent donner du corps à la musique. Des cuivres sont présents et feront tout particulièrement sens en fin de set notamment sur « Caroline » pendant le rappel et extrait du dernier opus. D’ailleurs celui-ci ne sera pas en reste sur la set list ce soir en pointant son nez le temps de trois morceaux. Mais qui dit concert à fans avertis promet surtout une belle retrospective d’une discographie composée de 5 albums. Tous trouveront leur place. « Awake my soul » (de « Sigh no more », le premier bébé du groupe) est un véritable temps fort de la soirée. Tout comme l’inoubliable « The Cave » qui se fraie un chemin emprunt de beauté dès ses toutes premières notes. Toujours un démarrage doux, toujours une montée en puissance des instruments, montagne russe sentimentale à l’évidence fracassante. Côté public, les origines sont variées. Beaucoup ont fait le déplacement pour assister à ce concert à part. L’amour prend une telle place, qu’une demande en mariage a lieu au fond de la salle. L’explosion de joie de la jeune fiancée va de pair avec celle du public, lui aussi en train de dire Oui ! A l’autel du bien être ici dressé. Le chanteur n’hésite pas à adresser quelques mots à l’audience, beaucoup de remerciements, parfois en français. Il se paie aussi un détour par la batterie et répond aux fans du premier rang, prenant sur scène un cadeau, rébus des titres des morceaux fait en émoticônes. S’il n’arrive pas à répondre à toutes les propositions, il sera largement aidé par le public.

Mumford & Songes

Le rêve éveillé de ce concert sera de courte durée, un peu moins d’une heure et demie. Mais pourtant, il opère un bel effet sur la dopamine. « The Wolf » (extrait de « Wilder Mind ») fait office de dernier morceau avant le rappel. Ses mélodies s’envolant loin dans les airs pour mieux toucher les nuages. Le retour sur scène des musiciens permet de complètement boucler la boucle en un show cohérent et débute par deux titres à l’acoustique chantés presque murmurés. « Timshel » et « Where are you now » permettent ainsi de redescendre doucement sur terre. Le cardio descend, quelques minutes seulement. Il faudra ensuite redémarrer plus fort, plus beau pour trois titres, « Sigh no more » puis un dernier extrait du nouvel album : « Caroline » donc, nous le disions. Et puis enfin, vient l’un des morceaux les plus fédérateurs du groupe. Mais ne le sont-ils pas tous ? « I Will Wait » balance ses merveilles, une toute dernière fois sous les lampions de notre guinguette en plein Paris. Avant de quitter la scène, le groupe confie adorer Paris, communique en français et promet à demi-mots un retour prochain. Il est un peu plus de 21 heures 30 quand les lumières se rallument non sans quelques au revoir chaleureux avec la foule. Des visages ravis peuplent le décors. Dehors, la nuit semble éblouissante mais aussi incongrue après cette heure passée au soleil. Quelques part entre le monde bien réel et celui des rêves, on continue de chanter « I Will Wait«  comme un leitmotiv, une formule magique, pour se téléporter en tout instant en lieu sur.

Mumford and Sons - Elysee Montmartre Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Mumford and Sons – Elysee Montmartre Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

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Dire que le concert de The 1975 en France était attendu de pied ferme reviendrait au doux euphémisme. Le groupe britannique mené par Matthew Healy se produisait le 12 juillet 2023 sur les planches de l’Olympia, salle dont le nom est toujours synonyme de grandeur grâce aux fantômes d’immenses performances passées. Plus qu’une simple prestation, c’est un moment d’adoration rare convoquant les états d’âmes du rock pour leur donner une bienveillance pop auquel il nous fut possible d’assister. On vous raconte.

The 1975 à l'Olympia - Crédit - Louis Comar
The 1975 à l’Olympia – Crédit – Louis Comar

attente ressentie … depuis 1975

A peine deux jours plus tôt, dans la même salle, le concert de l’année, de par son annonce surprise et son attente avait lieu. Lana Del Rey retrouvait en effet son public français, dix ans après son dernier passage le tout balancé seulement quinze jours plus tôt. La folie de la file d’attente en ligne, quelques 400 000 personnes cherchant à voir l’interprète de « Born to Die », avait défrayé les chroniques. Et si le public de Lana Del Rey lui voue un véritable culte, à raison, on ne pourrait dire assez de bien de son tout dernier album, il n’étaient pas les seuls en ce lundi soir, prêt à tout pour leur idole. Les adeptes de The 1975 campaient eux même déjà devant la salle pour se voir assurer le premier rang.

Les voilà donc qui s’élancent enfin pour voir le groupe sur scène. Un groupe à fans donc, de ceux qui déchaînent les passions et les yeux qui brillent, de ceux qui changent des vies. La foule est compacte, des panneaux s’y promènent alors que les balcons se lèvent fièrement dès que les toutes première notes viennent à retentir. « Love Me Tender » d’Elvis Presley ouvre le bal. L’amour tendre, il en est question côté audience. Ce n’est pas la seule comparaison qui pourrait être faite entre le King et Matthew Healy. L’un comme l’autre sait séduire un public qui lui confère une passion presque aussi amoureuse que musicale, l’un comme l’autre profite d’une aura qui sent le rock.

Le retour du roi

Aujourd’hui les shows se doivent d’être carrés, propres, les groupes sur lesquels on mise viennent avec leurs gros décors, jouent un set écrit et calculé minute par minute. Oubliez tout ça ce soir. Une estrade blanche accueille les musiciens de tournées, en dessous la formation de The 1975 avec en son centre, son lead singer qui mène la totalité du bateau. Sur le titre « Frail State Of Mind » , le musicien se confiait sur son anxiété. Elle est palpable dès qu’il entame ses premiers morceaux « Lookin for somebody (to love) », l’un de ses plus gros succès. Matthew ne lâche pas sa flasque, sauf pour la remplacer par une bouteille de rouge qui l’accompagne dans ses déambulations scéniques. Il enchaîne les cigarettes, et derrière ses angéliques boucles brunes, l’âme du rockeur à fleur de peau, d’une conception de la tournée d’une autre époque qui faisait rimer musique, liberté et excès. Dans le public, un panneau demande à partager une cigarette avec le musicien. Comme ce fut le cas du temps d’Elvis, des fleurs sont lancées sur la scène, un accessoire avec lequel notre chanteur n’hésitera pas à jouer. Il prend possession de son espace, se mouvant comme s’il flottait au dessus des planches, d’un bout à l’autre, avec quelques enjambés. Les gorgées sont bues entre chaque titre, parfois chaque couplet et pour autant Matthew Healy ne fait aucun faux pas. La justesse de son timbre clair fait mouche, il en est de même lorsqu’il se met derrière son clavier ou sa guitare et ses interludes acoustiques. On parle de flegme britannique, le frontman en est une belle incarnation, détaché mais précis, intimidé mais amusé, sensible mais professionnel. Le bouillon rock est effervescent, il convainc une assistance qui connait chaque mot de chaque titre et chante en choeur. Point de paresse, s’il laisse à son public le micro, ce n’est que pour quelques brèves secondes.

Cette âme rock, cette liberté, contraste avec la candeur lumineuse du répertoire de The 1975. Plutôt pop avec des percées dans le rock alternatif, les titres ont l’aisance d’entrer efficacement en tête. « Hapiness », « I’m in love with you », « A Change of heart », « About you » se succèdent. Lorsque le son s’arrête et après un temps d’avarice en dialogue, le public se met à chanter les célèbres « Who ho ho hoho ho » de « Seven nation army ». « C’est quoi ce merdier, s’étonne Maty, c’est les White Stripes ça! » le sourire aux lèvres comme décontenancé par la présence d’une entité public qui vibre comme un poumon géant happant l’oxygène que la musique sait lui donner. Les visages de ce poumon sont jeunes et rayonnant en écrasante majorité. Un couple se câline, des hanches ondulent ou dansent fièrement. « Guys », l’un des singles phares du groupe n’est interprété que dans son premier couplet, dommage d’autant plus qu’il a une véritable force tubesque de ceux qui pourraient avoir toujours traîné dans les oreilles et qui passent dans le répertoire collectif comme un précieux acquis. Il profite néanmoins d’un instant à la guitare acoustique pour le sublimer et il faut le dire tout est toujours si beau à la guitare acoustique. « I Always wanna die sometimes » le succède très rapidement. Les musiciens semblent composer avec les humeurs et envies d’un leader qui s’attire toutes les lumières. Quelques pas à la Jack Sparrow subliment son jeu de jambes félin. De ceux qui ont été appris par la force des choses. Il y a une certaine candeur derrière chaque mouvement, comme une découverte de la scène et son approche évidente, pour ceux qui par deux fois se font têtes d’affiches au festival Reading en Angleterre.

Une dernière inspiration

The 1975 à l'Olympia - Crédit - Louis Comar
The 1975 à l’Olympia – Crédit – Louis Comar

Le bal touche à sa fin, mais pas encore tout à fait. « Be My Mistake » résonne et comme c’est bien souvent le cas la formation promet un rapide retour dans la capitale française dans une plus grande salle, pour répondre à la forte demande qui lui ai faite. En Angleterre le groupe s’offre des stades, ici, il distingue encore pleinement les visages qui le scrutent. Encore quelques notes d’oxygène viennent emplir l’Olympia. « Love it if we made it », « Sex », « Give yourself a try » issus des précédents albums du combo servent de clôture à la soirée. Si le Hip Hop avait repris au rock ses pogos, il est bon de retrouver son attitude portée par des instruments et guitares. The 1975 a la grâce de ceux qui deviennent des idoles et dont les notes ensoleillées font échos aux températures extérieures, non sans laisser entrevoir une mélancolie à fleur de peau qui donne au tout la saveur du réel. Le poumon est oxygéné, il irriguera les corps des fans en souvenirs pour le reste de l’été.


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Une grande programmation attend les festivaliers sur les pelouses de l’hippodrome de Longchamp pour ce dernier jour de Solidays. Il est 15h30, le public répond déjà à l’appel. Alors qu’hier à la même heure, le site semblait encore endormi, le festival prend aujourd’hui un aspect de fourmilière. Cette excitation s’explique probablement par le concert de Rilès programmé à 16h sur la scène de Bagatelle. 

 Le rappeur entre sur scène débordant d’énergie, en courant et sautant, un drapeau noir portant son logo à la main. Plusieurs danseurs  noir vêtus lui font suite.  La foule, qui attendait jusqu’alors patiemment sous un soleil pointant timidement le bout de son nez se met à crier de joie en acclamant l’artiste. Ce dernier enchaîne ses morceaux dans un show dynamique et chorégraphié.  Lui qui s’était produit sur cette même scène Bagatelle  en 2018, revient en terrain conquis pour interpréter ses nouveaux titres et les tubes qui ont fait son succès comme Brother.

Après les effets pyrotechniques de Rilès, c’est un autre type d’explosion qui attend les festivaliers. En effet, les minutes suivant le set de Suzanne sur la scène Paris, sont consacrées à la traditionnelle color party de Solidays. Pendant que Luc Barruet rappelle les engagements du festival, des sachets de poudres colorées sont distribués aux festivaliers. Harangué par les dernières musiques du moment ainsi que des personnalités comme Denis Brogniart et Hugo Décrypte, le public trépigne d’impatience. À la suite d’un compte à rebours, les milliers de festivaliers exultent et transforment l’hippodrome de Longchamps en une explosion de couleurs.

Dans un registre beaucoup plus monochromatique, Eddy de Pretto et sa scénographie entièrement composée de vert, font leur grand retour à Paris après un Zenith triomphale quelques semaines auparavant. Le chanteur, particulièrement touché par l’accueil que lui réserve l’audience, n’hésite pas à abonder le public de remerciements. Casquette vissée sur la tête, l’artiste alterne les morceaux de son premier album et du dernier sorti en 2021. Sur son tube La fête de trop, le public de  Solidays accompagne, à gorges déployées, Eddy de Pretto pour faire raisonner la chanson dans toute l’île de France.

 Alors que les dernières notes raisonnent sur la scène Bagatelle, les festivaliers sont déjà en route vers leur prochain concert. Ninho, PLK, Rone ou Folamour, il y en a pour tout le monde. Alors que les files d’attentes commencent à s’allonger devant les stands de nourriture, une foule s’amasse sous la tente Dôme : Rone entre sur scène dans quelques minutes. Le boulonnais joue à domicile ce soir. Les envolées poétiques de sa musique accompagnent parfaitement le soleil qui se couche sur Longchamps.

C’est à la nuit tombée que le maitre des lieux fait son apparition. Habitué du festival avec de nombreuses participations à son actif, -M- vient présenter son nouvel album Rêvalité et jouer ses classiques. Comme à son accoutumée, l’atmosphère de ce dimanche soir est très familiale, et les tubes de Matthieu Chedid participent à cette ambiance bon enfant. Entre deux de ses compositions Gail Ann Dorsey, la bassiste qui accompagne l’artiste et qui faisait partie des musiciens de David Bowie, apporte au public de Solidays une version très émouvante de Life on Mars.

Cet ultime jour du festival parisien se termine de manière festive au son d’I Will Survive, pour un dernier moment de communion pendant ce week-end. Trois jours où l’engagement et la musique se sont partagés la scène, sous le ciel parisien qui est resté bien sage.

Écrit par Baptiste de La Barre


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Comme pour beaucoup, il a fallu s’armer de patiente pour retrouver l’astre Cat Power en concert. Reporté pour les raisons que l’on connait, c’est finalement le 29 mai 2022 que la légende posait ses valises à Paris, le temps d’un concert à la Salle Pleyel de Paris pour un show à la grâce et à la pureté rarement égalée. Retour sur ce moment qui a arrêté le temps pour mieux créer sa propre galaxie.

Cat Power
Cat Power – crédits : Mario Sorrenti

Entre soleil et lune

En ce dimanche soir de la fin du mois de mai, le temps est mi-figue, mi-raison. Un vent frais coupe court aux moments de chaleur trop intenses qui ont peuplé  le mois. Pas de quoi empêcher les parisiens de se rendre en terrasse mais suffisamment néanmoins pour avoir envie de se blottir dans une veste chaude. Les couleurs sont ternes et la ville sous les feux d’un week-end prolongé se languit de sa population.  Pour la mélancolique Cat Power, la saison semble donc idéale, entre son immense album « Sun » et les reflets argentés de ce qui est sûrement son opus le plus abouti « Moon Pix ».  A l’intérieur, la salle Pleyel évoque une  forme de labyrinthe, il faut prendre un ascenseur pour accéder aux étages supérieurs, trouver son siège. En avant-scène, une fosse compacte a pris d’assaut les premiers rangs. Dans l’établissement qui affiche pourtant complet, le silence règne en maître absolu. Chacun semble dans l’introspection du moment qu’il s’apprête à vivre. Voilà qui est pertinent, Cat Power prépare une fusée qui conduira tout son public dans les étoiles.

couvrir le ciel

La voilà qui débarque d’ailleurs sur scène avec un léger retard – mais attendait-on autre chose de la dame à la tête aux milles étoiles ?  Les lumières sont tamisées, rouge et bleues. Avant même de rejoindre son micro, la chanteuse laisse la part belle à ses incroyables musiciens. La voir sur scène est d’ailleurs une constante leçon d’humilité, elle n’en occupe le centre qu’occasionnellement, pour profiter de ses micros et parce qu’il le faut – sûrement. Telle une enfant, la belle balance ses bras le long de son corps, ne sachant pas vraiment quelle posture leur donner. Loin des spectacles à gros effets qui  se cachent parfois derrière des artifices, celui-ci est lunaire et sobre. L’humeur de notre hôtesse est semble elle aussi maussade. Toujours est-il qu’elle invite à entrer dans sa bulle. Une bulle faite de ses compositions mais aussi de reprises des morceaux qui la touchent, logique, son dernier opus se nomme « Covers ». Si ces derniers peuplent nos univers et nous habitent, ils revêtent de nouvelles tenues et aspects lorsque la divine musicienne les habite. C’est d’ailleurs avec une reprise des Rolling Stones « ( I can’t get no) Satisfaction » qui perd son esprit rock pour devenir un écho qui prend au tripes qu’elle lance le deuxième titre du concert. Dans sa lune, la chanteuse s’interrompt à mi-morceau  pour demander « Est-ce que quelqu’un peut mettre Lou Doillon sur liste ? J’ai oublié de le faire ».  L’instant paraîtrait sur-réaliste dans n’importe quel autre concert mais pas dans la boite à merveilles de la chanteuse. « Good woman » et « Unhate » se déroulent alors que dans le noir, la sincérité d’une musicienne à fleur de peau est si palpable qu’elle en devient visible. Se plonger dans son univers tient d’un laisser-aller conscient, en cet instant le public est à vif, tout pourrait le toucher, et il est si bon accepter d’être ébranlés.

Dans nos tête il y a un orage

cat power coversOu plutôt, une tornade, déclenchée par un ras-de-marée d’émotions. Solaire, la dame se met sur les côtés de la scène, loin des lumières, elle s’y installe à genoux, chante avec clarté de sa voix cristalline. Côté fosse, corps et têtes  la suivent comme des tourne-sols. Les musiciens font des étincelles alors que les bras comètes de Cat Power se balancent et ondulent « Paris m’a  sauvé la vie. New-York c’est chez moi mais ici c’est vraiment important pour moi. » lance-t-elle avec timidité. Elle reprend « White Mustang » de Lana Del Rey, offre « Metal Heart » ou encore « The Moon », toujours sur la pointe des pieds. La bile noire est de la partie, la mélancolie est vive , elle flirte avec le plaisir des retrouvailles. Pour mieux reprendre l’album « Sun » elle offre un medley bien à elle de « New York New York » de Sinatra sur les notes joviales de « Manhattan », le moment est à couper le souffle tant le rendu est fluide. C’est pourtant après, lorsque la musicienne transcende sa voix dans des hauteurs graves, que les frissons se font sentir. Ils partent du bas de la colonne vertébrale pour mieux heurter les têtes, rappelant que la musique est un voyages et que les notes se font parfois massage pour les cerveaux. Ne vous y trompez pas, Cat Power est un OVNI et lorsqu’elle demande « Pouvez-vous crier ? » en comptant 1, 2, 3, il est aisé de penser que dans l’espace personne ne nous entend crier. Alors on ose suivre le vaisseau mère sans vraiment en avoir conscience.  « He was a friend of mine » qui rencontre « Shiver » permet de planer encore un peu.  Sur « The greatest », son plus gros succès, la foule est en orbite.

Dernier rayon de soleil

La dame n’aime pas l’attention, c’est une évidence. Le show est sa voix, il est ses musiciens. Et puis, voilà qu’elle aussi, aimerait profiter du spectacle. Alors, elle demande aux ingés lumières de bien vouloir éclairer pleinement l’assistance. Elle a besoin d’en découvrir chaque membre et la voilà spectatrice / actrice du moment qu’elle crée. Ce sera son dernier titre prévient elle. « Wild is the wind » et « Rockets » s’allient pour se faire conclusion. Comme toujours sur la pointe des pieds,  Cat Power, se met sur le côté de la scène pour faire la part belle à ses musiciens qu’elle montre du bout des doigts. La foule est maintenant debout, les musiciens eux se laissent entièrement aller. Le moment se fait carrément rock, puissant et vibrant, la batterie tape et résonne dans les corps. Ils sont les stars du show, notre chanteuse en devient un instrument qui se fait discret. Point de rappel, point de chichis, Major Cat a été rappelée par ground control. C’est bien le problème avec les étoiles filantes, elle passent trop vite. Elles n’oublient néanmoins pas de réaliser nos voeux.


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