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Kevin Gombert

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Le MaMA festival est l’occasion d’arpenter 3 jours durant le quartier de Pigalle à Paris pour découvrir le meilleur de la scène indépendante et émergente. Cette année, crise sanitaire oblige, nous a permis de nous concentrer sur la scène hexagonale et de découvrir la scène musicale de demain. Concerts, showcases, évènement en off ont donc bercé notre vie à une rythme effréné au grès de courses sur le bitume et dans les salles du quartier. Découvrez notre sélection d’ artistes  qui ont conquis nos coeurs sur cette édition 2021.

Laake

: Bande originale

A la croisée de la musique électronique,(néo) classique et cinématographique, l’univers de Laake est grandiose et son oeuvre intemporelle. Le musicien mélange les notes de ses touches d’ivoire, des instruments classiques et des beats électronique de façon minérale . Le compositeur autodidacte , actif sur la scène auprès des plus grands (Vitalic, Max Cooper ou Laurent Garnier) depuis 2015, a sorti après 2 EPs son premier album le 27 mars 2020. « O » (pour Orchestrai) est parfaitement équilibré. La présence de deux violons, un violoncelle, un alto, un trombone basse, deux ténors et une trompette intensifie les compositions de Raphaël Beau, et offre une symphonie romantique à couper le souffle. Sur scène l’artiste, entouré de ses 8 musiciens, dévoile un spectacle profond, parfaitement orchestré. Les performances des ce virtuose hybride devraient, on l’espère, apparaitre régulièrement dans des oeuvres du 7èmes art tant celles-ci se vivent comme une expérience à part entière. Claque auditive aux montées soutenues, sophistication de ses compositions, mélange des genres pour mieux brouiller les pistes, sont autant d’atouts qui enrichissent l’univers luxueux de celui qui navigue en eaux troubles et sublime tout ce qu’il touche.

Dirtsa

: princesse urbaine rétro 90

Lauréate 2021 du Prix Ricard France Live Music, Dirtsa devient la première artiste Hip-Hop à remporter ce prix. Son style est un mélange de  Hip Hop Lo-fi, de soul/r&b, et d’afrotrap, et combinant le metissage de sa culture franco-camerounaise et  autant influencé par la scène années 1990 et actuelle. Ses deux premiers singles « Straight out of France » et « Underdog » sortis respectivement en janvier et mai 2020 sont deux hymnes engagés où elle évoque avec mélancolie  la lutte de la cause noire et de l’anti-racisme. Dirtsa est  une artiste engagée qui joue avec les codes de toute la scène urbaine des 30 dernières années. Avec des accents à la Mary J. Blige, le talent des Fugees, elle saura mettre toutes les générations d’accord et créer de la modernité en puisant dans l’ancien.

Franky Gogo

: batteur.euse et battant.e

Franky Gogo est un·e artiste déroutant.e. Avec ses sonorités techno-punk, Franky Gogo brouille les pistes et les identités musicales pour récréer des mélodies denses et puissantes. Fort de ce contraste, sa musique est aussi douce qu’elle sait se faire brutale.  La noirceur qui s’en dégage devient dansante, la douleur galvanisée y est belle et brute comme un diamant. Après avoir accompagné à la batterie des artistes comme Bertrand Belin, Theo Hakola ou Discodeine, cet.te musicien.ne donne la parole au corps et à l’âme et remet en question les notions de genre figé. Le clip de Fast and Too Much, qui prépare la sortie le 27 novembre de son EP homonyme colle des sueurs froides et profite d’une esthétique aussi léchée que déroutante. Véritable chef d’oeuvre musical, il se sublime par une image aussi sombre et puissante que ses sonorités. Son concert durant le MaMA qui a fait salle comble annonce sans aucun doute le succès de cette nouvelle égérie de la scène queer.

Vikken

: sublimer les douleurs

Il aborde la lassitude et le questionnement d’une génération, la routine du quotidien, l’identité, l’avenir et l’espoir et dans l’incroyable « Pour une amie » les questions déboussolantes et intrusives auxquelles doivent faire face de nombreuses personnes trans au quotidien. Ses compositions électro sont d’une efficacité redoutable. La répétition de ses thèmes musicaux mêlée à des sonorités dark mettent en valeur le discours du DJ. Cela crée un climat oppressif qui reflète parfaitement les difficultés de tous les jours que Vikken a choisi de mettre en avant. Scéniquement le garçon interprète ses morceaux de manières « sombre et sobre » et livre au public un moment de frénésie entêtante, libératrice d’un quotidien oppressif.

Lucie Antunes

:  force et percussions

Lucie Antunes, percussionniste et titulaire de plusieurs prix de conservatoires et d’un diplôme du Conservatoire National Supérieur a battu le fer (et surtout les percussions) aux côté de Moodoïd, Aquaserge, Yuksek ou encore Susheela Raman avant de se consacrer à sa propre musique.  En solo, l’incroyable musicienne livre un set qui rompt avec les habitudes et  revisite la notion même de dancefloor. Ses nombreuses percussions créent un retour aux sources avec naturel, galvanisant l’humain et la cohésion. Sur scène, Lucie Antunes joue avec une batterie, une marimba ,un vibraphone, et des percus, et est accompagnée de Jean-Sylvain Le Gouic au moog, prophet, percussions et modulaires ainsi que de  Franck Berthoux complice de toujours qui traite le son en temps réel. L’ensemble est servi accompagné de modules luminaires qui marque le rythme et offrent un ballet  lumineux aussi aérien et captivant. C’est d’ailleurs le terme qui cristallise la nature même de performances physiques, millimétrées et redoutablement impressionnante. Lucie Antunes est une forme de la nature qui sait jouer des éléments et de ses instruments pour tout faire résonner en même temps. La puissance est maîtresse de ses performances. Aussi belles à regarder qu’à écouter elles balayent de la main l’idée que les rythmiques ne puissent être que des accompagnements pour mieux les centrer au coeur d’une esthétique inégalable.

Terrier

: sort de son trou

Terrier défini sa musique comme du hip-hop/pop/punk hooliganesque. Tout un programme donc qui ne laisse personne indifférent. A tel point que l’artiste chouchou se retrouve sélectionné par le prix Chorus ou encore le Fair. Le vendéen raconte qu’a son arrivé à Paris, plus particulièrement à Montreuil, il avait installé son studio dans un parking sous-terrain et qu’il ne voyait pas la lumière du jour, qu’il ne savait pas quelle heure il était, quel temps il faisait…c’était son « terrier ». C’est cette installation francilienne qui l’inspirera. Durant sa prime jeunesse Terrier faisait des BO de films ou  de pubs « imaginaires ». Maintenant il s’inspire de son environnement, s’ouvre musicalement et exprime « l’importance des choses que l’on perd ». Cet OVNI musical offre la richesse de toutes les musiques modernes et finalement, plutôt que de le rendre inaccessible, rassemble un public varié. Un traversée punk qui devrait l’emmené sur le chemin de la réussite.

Thérèse

: pop coup de poing !

Thérèse, Claudia, Maniseng, Lin Fu Xian, Pao Pao de son nom complet et s’est faite remarquer dans le duo très rock La Vague où elle apportait son énergie dantesque. Naviguant aujourd’hui en solo, l’incroyable musicienne porte haut et fort les couleurs de ses engagements notamment en matière de lutte contre le racisme anti-asiatique et le féminisme. Et ce message se traduit par la construction de morceaux  qui frappent forts comme  le récent « Chinoise ? ».  Elle y revient sur le tous les clichés issus de la culture de l’asian-bashing pour les renversés dans des compositions aux influences aussi variées que construites. Une structure pop, dans la veine de la grande prêtresse du registre devant laquelle elle n’a pas à rougir,  M.I.A, alliée à des sons orientaux – la véritable modernité musicale se situe là-, mêlant français, anglais et chinois, sont les ingrédients de la musique de Thérèse. Véritable valeur montante de la scène française, elle a fait salle comble au MaMA laissant dehors beaucoup de monde frustrée de ne pas l’apercevoir. Il faut dire que la musicienne est sur tous les tableaux, parle avec aisance, multiplie sa fougue créatrice de la mode à la musique, convainc, bouleverse et s’ose même sur des terrains plus osés en parlant notamment de sexualité dans « Skin Hunger » à la production millimétrée.  Elle est arrivé avec la Vague, mais il faut s’attendre à ce qu’elle se transforme en une déferlante qui occupera au même niveau que Pomme ou Suzane l’espace  de la scène francophone féminine engagée.

LULU VAN TRAPP

: cabaret sensuel

Lulu Van Trapp mama festival 2021
Photo : Louis Comar

Nouvelle coqueluche de la scène française, Lulu Van Trapp sonne déjà dans les esprits avertis comme la révélation de l’année 2021. Il faut dire que le sulfureux groupe sait jouer de ses charmes. Un premier EP en poche (« I’m not her to save the world »)  et voilà que le quatuor est déjà au centre de toutes les attentions : sélectionné par Rock en Seine pour son édition réduite de 2021, puis le MaMA, rien n’arrête la troupe. Il faut reconnaître que les compères ont le sens des mélodies : s’osant à créer un univers proche des très sensuels Rita Mitsouko pour mieux brouiller les pistes et créer en anglais une pop inter-générationnelle bien sentie. Lulu Van Trapp est de ces groupes qui séduisent sans tabous et qui sortent le grand jeu à chaque nouveau rendez-vous. Difficile de ne pas en devenir rapidement fous. Quel meilleur lieu donc que la Machine du Moulin Rouge et toute l’histoire qu’évoque ce nom pour présenter sur le festival le combo qui réconcilie chanson et rock ? En passant par tous les registres sans jamais se trahir, la formation se dévoile avec cohérence couche après couche. Le Monde entier ne peut qu’attendre d’en voir encore et toujours plus.

Structures

: Manchester division

S’il y a bien un groupe de rock brut qui a fait parler de lui cette année et au MaMA  festival c’est Structures. Le post-punk depuis quelques années occupe le devant de la scène anglaise et Structures l’a rejoint avec sa French touch. Nos 4 sympathiques amiénois envoient un son brutal, salvateur et libérateur qu’il est difficile de ne pas comparer avec la scène de Manchester des années 80. Mais ce quatuor peut surprendre et mettre un pied de nez à ceux qui les pensaient coincés dans l’univers new/cold wave. C’est par exemple le cas avec le morceau comme « Sorry I know it’s late, but” qui crée un retour plus pop digne de  la grandes périodes Brit-pop des années 90. Leur EP sorti en 2018 est parfaitement rodé, et après cette période d’arrêt du Monde on peut s’attendre à la sortie prochaine d’un album qui devrait placer Structures  en tête de liste des artistes à connaître de la scène indie française.

Coco Bans

: heartbreaker

coco bans mama festival 2018 boule noireRemarqué lors de l’édition 2018 du MaMA festival, Coco Bans a sorti un premier EP en 2019 « Fantasy & Parables ». Un premier opus rêveur servit à coup de  pop folk  solaire. En 2021, elle opère un renouveau sensationnel et revient en force grâce à son EP « aka Major Heartbreak ». L’artiste américaine, Allyson Ezell de son véritable nom, s’y livre au court de 6 titres  intimistes. L’Auteure, compositrice et interprète marche sans vergogne dans la cour de grands noms de la scène internationale comme Florence and The Machine où encore Lana Del Rey. Avec sa voix aérienne et ses riffs mélancoliques, la tornade blonde sublime tout ce qu’elle touche. L’excellent « What did you say » et sa pop sombre est l’occasion de mettre en valeur sa puissance vocale et sa créativité mélancolique. De son côté « Being brave is stupid » ( en duo avec Von Pourquery) convoque l’esprit de Gainsbourg pour lui faire rencontrer une pop sensuelle actuelle à la douceur irrésistible. Coco Bans s’apprécie autant dans ses arrangements soignés que dans ses épopées scéniques survoltées. incontournable.

 

Avec un peu t’aide de Julia Escudero

Structures mama festival 2021

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MaMA Festival jour 2: flâner à Pigalle de découvertes en découvertes (reportage)

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Le samedi au Chorus des Hauts de Seine, depuis quelques années, rime avec rap, hip hop et scène urbaine. Et qui dit scène urbaine, dit un festival plein (en respectant les jauges). La foule d’adolescents occupe le terrain et impose ses codes le temps d’une journée. Une météo mitigée poussera le reste des festivaliers à remplir la grande salle, pour voir la nouvelle scène rap hexagonale en action. Une journée riche en surprises et en nouveautés et en samples de mitraillettes !

Aimé Simone : la découverte du jour

A 17h25 Aimé Simone prend place dans l’Auditorium de La Seine Musicale.  Le lauréat du prix Chorus 2021 occupe rapidement tout l’espace de cette grande salle qui invite son public à rester assis. Il propose un show chorégraphié, et calibré sur les beats et les basses puissantes de ses composition.  Il faut lui reconnaître un certain virtuose à sauter, danser, monter sur les escaliers face à un public qui ne demande qu’à se déchaîner mais doit se contenter de taper dans ses mains. Le jeune prodige adopte un look urbain, retro 90,  à l’instar d’un certain Machine Gun Kelly et tout comme lui distille un u univers musical riche et varié. Entre post-punk, trap, électro, les sons sont lourds, puissants et contrastent parfaitement avec la poésie et la voix d’Aimé Simone. Ses titres évoquent la nouvelle scène west coast américaines  et promettent d’emblée un grand avenir pour le musicien. Côté sonorités, difficile de ne pas penser  à Yungblud, Lil Peep, ou encore Kanye West. Le rap se fait rock , l’inverse est aussi vrai, les tenus se mélangent et la nouvelle vague promet une déferlante solaire  portée par des artistes comme Aimé Simone. Retenez bien son nom, il a conquis Rock en Seine et le Chorus, sa place est toute tracée.

Leto : ouverture du bal hip hop

Leto-Chorus-2021
Photo : Louis Comar

Changement de salle, changement d’ambiance. Leto aura su faire montez la pression en attendant 2 titres de son propre set pour monter sur les planches de la grande scène. Dès son arrivée, la foule se déchaine, jump et fait trembler la fosse dont le sol vibre littéralement. Le rock était des années durant, le lieu des pogos et des circles pits, de publics déchaînés qui slament sans fin. Exit, les anciens codes aujourd’hui la scène urbaine se les est appropriée. Le jeune rappeur joue d’ailleurs dans la même cour que ses comparses de la scène rap française et ses nombreuses mimiques. Diffusion de bruits de sirène, de coups de feu, effets sonores, DJ et grosse troupes sur scène ponctuent le show. Les jeunes spectateurs, avides de ces effets réagissent au quart de tour et en redemandent. Le jeu entre artiste et festivaliers se synchronise parfaitement et donne le « la » à la suite de la journée, qui verra les gros noms du hip hop actuel défiler.

James BKS : prodige de père en fils

L’héritier de Manu Dibango, James BKS entouré de Gracy Hopkins et d’Anna Kova inondent le parvis de leurs compositions métissées, entre musiques traditionnelles africaines et musique urbaine actuelle. Un équilibre entre les trois artistes s’instaure . Les musiciens qui les accompagnent ne sont pas laissé à l’écart. Nous ne sommes pas là pour voir James BKS mais bel et bien un groupe entier, qui proposera le show hip hop le plus complet et qualitatif de la journée.

Lefa : l’ancien qui s’inspire des jeunes

L’ex Sexion d’assaut  offre un set classique dans la veine des autres rappeurs programmés sur la Grande Seine. Dj en arrière scène, même manière d’occuper l’espace scénique, mêmes effets sonores et une grande présence de l’auto-tune, voilà la recette d’un show qui fonctionne à l’été 2021. Lefa, comme ses comparses pourrait arguer d’un manque de pratique scénique alors qu’il confiait son plaisir à retrouver les planches après deux ans d’absence. Il est toujours amusant de noter le décalage évident entre les airs de durs que se donnent les rappeurs sur scène et l’évidente bienveillance qu’ils ont à l’égard d’un public qu’ils nomment volontiers « les miens, la famille … ». D’ailleurs, les jeunes festivaliers, en retour font le show et réagissent à chaque demande du maître de cérémonie. Qu’importe le flacon temps qu’on a l’ivresse.  Dense et dynamique, la foule prend un allure de vague qui réagis aux sons du confrère de Gims et Black M.

Lala & Ce : le regret de la journée

Le temps d’un passage éclair sur le parvis m’a permis d’apercevoir Lala & Ce. Une énergie folle se dégage de la chanteuse, qu’elle communique aussi bien à l’assistance qu’au personnes qui l’entourent sur scène. Seul regret : ne pas avoir pu rester. Difficile de parler d’un concert sur lequel on passe quelques instants. Mais une chose est sûr, Lala & Ce est une artiste à voir. Maintenant je suis averti, et vous aussi.

Catastrophe : l’OVNI de la journée.

Catastrophe-Chorus-2021
Photo : Louis Comar

Le sextuor (ahah on a rarement l’occasion de le placer celui là !) revient avec un nouveau spectacle. Le groupe garde les costumes colorés mais change de registre. Avant leur représentation était un mix entre théâtre, chanson et danse contemporaine. Cette fois-ci on part 45 minutes de comédie musicale. Les compostions rentrent vite dans la tête. Une résonance avec le musical de la fin des années 70 et le début des années 80 nous font inévitablement penser à Hair ou Starmania. Un changement qui permet de s’ouvrir sur un plus large public, qui ne loupe pas cette session pour danser sur la terrasse de La Seine Musicale.

Maes : dans la continuité de cette journée.

Un survêtement du Real Madrid, de l’auto-tune, 4 lettres et voici Maes qui monte sur scène. La scénographie est minimaliste mais le public est incroyablement déchainé, et dès les premières notes il reprend en chœur les paroles du rappeur. Les gens sautent, le sol souple de la Grande Seine accompagne les bondissements pour faire trembler toute la salle.

PLK :  comme poisson dans l’eau

PLK-Chorus-2021
Photo : Louis Comar
PLK-Chorus-2021
Photo : Louis Comar

La tête d’affiche de la soirée, PLK, est en terre conquise. L’artiste de Clamart (92) est accueilli comme une rock star par le public du festival Chorus. La foule est déchainée et n’hésite pas à pogoter légèrement sur les morceaux du rappeur. Accompagné d’Ormaz, PLK enchaine les titres et les invités. C’est ainsi que Rim K, SDM et Mister V se succèdent sur scène pour chanter et donner une raison supplémentaire à la foule de se déchainer. Comme à son habitude, PLK termine son show avec le fédérateur « Petrouchka » qui clôture la soirée dans une atmosphère électrique.

Louis Comar et Kévin Gombert

Le 4 juin sort le premier EP de Martin Luminet, « MONSTRE », qui sera accompagné du clip de « Magnifique ».

Le jeune lyonnais, qui a abandonné ses études de sciences politiques pour  l’École Nationale de Musique et d’Arts Dramatiques de Villeurbanne, aura su durant la dernière décennie se construire.

Découvert en 2019 par l’équipe de Pop & Shot lors du tremplin Zebrock, cela fait depuis quelques années dans l’ancienne capitale  des Gaules, puis lors du Mégaphone Tour 2017, durant les première partie de Clara Luciani et d’Eddy de Pretto, pour enfin finir au chantiers Francos de la La Rochelle..

C’est donc la scène qui aura été le terrain de jeu de Martin Luminet, et qui lui aura servi de laboratoire où tester, expérimenter, se remettre en question et finalement se construire pour sortir son premier EP.

Dans le cadre des Chantiers de Francos, nous avons rencontré Martin Luminet . Un moment d’honnêteté , ponctué d’humour second degré. Lien entre cinéma et musique, la trentaine, la solidarité dans la musique, le soutien des chantiers des Francos, son duo avec Clou sont autant de sujet sur lesquels il s’est livré avec sincérité.

Découvrez notre interview avec Martin Luminet

Interview de Martin Luminet - Pop & Shot - Chantier des Francos

La vie reprend, les concerts aussi. Et on pourra vite découvrir Martin Luminet en live, à Paris à la Boule Noire le 16 juin 2021 et bien entendu aux Francos Folies de La Rochelle le 10 juin 2021.

Bandit Bandit Trianon 2019

Bandit Bandit : « On ne se sent pas politisés, on se sent humanistes. » (Interview)

La duo Bandit Bandit c’est du rock mais pas que. C’est du rock dopé aux…

3 artistes folk / rock français qui sentent bon l’Amérique fantasmée

Qui a dit que seule l’Amérique était capable de produire des musiciens aux voix aussi…

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A la découverte de la scène Franco-canadienne: Contact Ontarois

  Durant le mois de janvier nous avons été invités dans la capitale canadienne, Ottawa pour…

 

 

chris garneau
Credit: Chris Garneau & Adam Liam Rose

Le chanteur américain Chris Garneau a profité de l’automne pour dévoiler deux nouveaux titres en amont d’un nouvel album prévu pour début 2021. Porté par ses compositions sublimes et sa voix envoûtante,  il dévoile des titres puissants et à fleur de peau. Pour PopNshot il revient sur ses compositions mais aussi son engagement auprès de la communauté Transexuelle, queer et afro-américaine. Il parle sans tabous de la crise de la Covid-19 aux Etats-Unis, des élections américaines, d’homophobie et transphobie de la part du gouvernement Trump,  dépeint une Amérique divisée qui ne laisse pas assez de place à l’art et livre un très beau message d’espoir. Interview essentielle.

  • En France, la crise de la Covid 19 a fait fermer la plupart des lieux de concerts et les clubs. Est-ce pareil aux USA?
Chris Garneau : Oui, ici aussi toutes les salles sont fermées. Il y a eu quelques exceptions cet été avec des concerts en extérieur et distances sociales. Mais oui tous les lieux de concerts en intérieur sont fermés, peut-être à l’exception de ceux situés dans certains états républicains où ils se foutent que les gens meurent.

 

  • Le gouvernement américain aide-t-il les artistes dans cette période de travail réduit ?
Chris Garneau : Depuis avril on peut toucher une toute petite somme de chômage. Les 12 premières semaines de pandémie, le gouvernement fédéral nous donnait une paye supplémentaire qui était une bonne aide, mais le sénat Républicain n’a pas réussi a maintenir ces frais, du coup la plupart d’entre nous ne touchons plus ces sommes. C’est évidement problématique. Heureusement, je touche des royalties, je ne sais pas ce que je ferai sinon en ayant ni assistance, ni travail. C’est un cauchemar pour des millions de personnes en ce moment.

 

  • Aux Etats-Unis, comment les artistes réagissent-ils à cette crise ? Une entre-aide s’est-elle développée ?
Chris Garneau : Ici, en cas de crise, les artistes sont les premier à s’engager et à chercher à récolter de l’argent pour aider tout le monde, ce sont eux qui réagissent le plus vite. On ne voit jamais un groupe d’employés de grandes entreprises se jeter sur les réseaux sociaux pour récolter de l’argent. Les artistes comprennent surement mieux la notion de crise en général, c’est cette même force qui nous pousse à travailler dans ce secteur et à aider même les inconnus.
La peur palpable que notre gouvernement ne devienne entièrement fachiste sont à mon sens de bons carburants artistiques et poétiques.
  • Est-ce que ces temps particuliers ont inspiré ta musique ou souhaites-tu au contraire y traiter d’autre chose ?
Chris Garneau : Je ne traite jamais dans l’immédiateté d’une situation. D’ailleurs je ne sais pas à quoi ressemblerait une chanson qui parlerait de pandémie ou de quarantaine mais je ne pense pas que ce serait très bon (rires). En revanche, les difficultés dans lesquelles nous plongent cette crise, ça c’est autre chose. Depuis le début de cette crise beaucoup de choses ont été révélées. La définition de ce qu’est un « travailleur essentiel » par exemple. La brutalité policière et cette guerre raciale qui a suivi sont à mon sens directement liés à ces révélations. La peur palpable que notre gouvernement ne devienne entièrement fachiste est à mon sens un bons carburant artistique et poétiques.
Cela dit j’ai sombré dans le tourbillon infernal dans lequel j’ai vécu il y a quelques années et c’est sur ce passé que j’ai eu envie de composer. Mon dernier album « Yours » et plus particulièrement  le dernier morceau de l’album « No Universe » parle de l’éradication de l’espèce humaine sur notre planète. Pourtant étrangement aujourd’hui j’écris sur l’amour. L’amour dans sa forme hétéronormée est à mes yeux une idée extrêmement sévère et ce que j’essaie de faire c’est de laisser couler. J’ai pour but de transformer la perte qu’elle soit liée à une rupture ou un décès ou tout autre chose, pour construire une forme de résilience qui me sera bénéfique. Sous toute souffrance il y a du bon. En tant que personne blanche libre j’ai de l’espace pour négocier et ajuster mes conditions de vie. Je le dis en toute humilité. Je trouve ma principale source d’espoir dans le fait d’être là pour les autres, que se soit un voisin ou un inconnu, et dans le fait de me dire qu’en retour il sera là pour moi. L’espoir est immédiat, pas l’idée abstraite que tout ira bien dans 10 ans. Pour avoir de l’espoir tu dois avoir conscience que tu devras faire des choses vraiment difficiles, aujourd’hui comme dans le futur, tout particulièrement maintenant. Et que ce sera toujours le cas.

  • Le clip de « Not the child » est inspiré par la distanciation sociale. Que peux-tu nous en dire ?
Chris Garneau :Cette vidéo a été conçue dans ce que j’appelle le plus exquis des cocons. J’ai la chance de vivre entre New-York et Upstate où nous avons pu passer une quarantaine sécurisée et paisible avant de pouvoir recommencer à travailler avec du monde. Jeremy Jacob qui a réalisé  le clip a tout crée de ses mains. Tout ce que l’on voit à la fin du clip a été  méticuleusement crée  pendant des semaines cet été dans son studio. Chaque plan que l’on y voit a été pensé et mis en place en amont. C’est également lui qui a édité la vidéo. Il a réellement donné vie à sa vision de la façon la plus belle et la plus déterminée possible.
Jack Ferver a chorégraphié la vidéo . Il a pris un grand soin à créer son mouvement : sa première mission est de s’assurer que tout soit confortable pour le corps avec lequel il va travailler. Il a donné forme à de jolis mouvements pour les bras et les mains et ainsi donner vie au travail de Jeremy. La vidéo progresse ainsi avec des secrets, des symboles et des mouvements du corps qui se connectent entre eux comme des codes jusqu’au plan suivant. Quant à la cinématographie de Daniel Rampulla, elle est vraiment riche et raffinée. Il a travaillé pendant des semaines pour obtenir la meilleure lumière possible aux différentes heures de la journée.

 

  • « Not the child » parle de laisser partir l’enfant en soi pour devenir un adulte responsable. Dans le monde actuel, quels types de responsabilités penses-tu que l’on doive prendre ?
Chris Garneau : Je dirai que ce morceau au delà du fait de laisser l’enfance derrière soi parle surtout du fait qu’en tant qu’adulte temps que tu es libre et non opprimé, rien d’autre ne peut être fait pour toi. J’y traite du fait qu’en tant qu’adulte qui a subit des traumatismes dans son enfance, je n’ai plus besoin de vivre dans cette peur aujourd’hui. On ne doit pas simplement abandonner l’enfant que nous étions, on doit trouver l’enfant que nous n’avons pas pu être, se rappeler que nous n’avions pas la capacité de parler comme nous le souhaitions, que ce n’était pas de notre faute et enfin saisir tout l’avantage de vivre en tant qu’adultes libres.

 

  • Ton nouvel album « The Kind » sortira en janvier. Comment le décrirais-tu ?

Chris Garneau : C’est l’album le plus international que j’ai fait de ma vie. Il traite de  modes de comportements, de codes, d’homophobie internationale, de construction sociale, de relations intimes et secrètes, de noirceur, de guérison. A titre personnel , ces morceaux couvrent un moment particulier de ma vie durant lequel je me remettais d’années de traumatismes. Patrick Higgins l’a produit avec bienveillance et patience. La plupart de cet album est un mélange de piano/ voix souvent joués et enregistrés ensemble auxquels s’ajoutent la basse et la batterie. Le rendu est très cru mais a été enregistré en HIFI donc ce sera intime, viscéral et pourtant luxuriant et expansif.

  • Comment s’est déroulé l’enregistrement ?

Chris Garneau : J’ai commencé à travaillé avec son producteur à l’automne 2018. Il possède un studio à Hudson ( NY) où j’habite. Pendant deux ans, nous avons fait des allers-retours en studio avec des pauses pour laisser les mixes respirer et me permettre de composer d’autres titres.

Le studio est situé dans une église luthérienne du 19ème siècle. On a enregistré dans le hall principal. Patrick est capable de créer des cabines sonores qui vont à tous les morceaux. Donc qu’on enregistre du piano, du chant, un quatuor de cordes ou un orchestre symphonique il saura créer les conditions et capturer les sons dont il aura besoin.

Chaque titre a été entièrement écrit avant d’être enregistré. Comme sur mon premier album le piano et le chant ont été enregistrés ensemble. Il n’y a pas eu de modification des titres en dernière minute. Ce qui a permis à Patrick de se focaliser sur les détails et d’atteindre le potentiel de chaque morceau.

Durant les 6 premiers mois de 2020, 30 personnes trans se sont faites assassinées

  • Tu penses tourner pour cet album ?

Chris Garneau : Si les salles de concerts ouvrent je voudrai venir en France et en Suisse cet hiver. J’espère faire le reste de l’Europe au printemps / été 2021 et que je pourrai également tourner aux Etats-Unis courant 2021.


  • Les bénéfices de ton titre « Now On » ont été reversés à l’association Black Trans Advocacy Coalition. Pourquoi cette cause est-elle importante pour toi ?

Chris Garneau : Le taux de personnes noires transsexuelles assassinées aux Etats-Unis est vraiment alarmant. Les femmes transsexuelles de couleur sont tout particulièrement ciblées. Ces femmes ne sont pas protégées ici et souvent les policiers font l’impasse sur ce qui leur arrive. Il n’y a pas d’enquête, le pays fait majoritairement la sourde oreille à ces problèmes et  seuls semblent s’y intéresser la communauté Trans elle même et les organisations souvent crées par des membres de cette communauté. Durant les 6 premiers mois de 2020, 30 personnes trans se sont faites tuées et parmi elles 20 étaient des femmes noires. Aujourd’hui la 33ème personne trans a été tuée dans ce pays.

Pour amplifier le problème, l’administration encourage la haine envers la communauté LGBTQ+ et a enlevé des droits aux travailleurs trans (ce qui n’avait pas été le cas depuis la problématique de l’armée en 2017). D’un autre côté, nous avons eu une victoire cette année devant la cour suprême en juin  alors que les droits des personnes trans et gays au travail seront enfin  protégées fédèralement. Mais avant ça, il faut se dire qu’il était légal dans 26 états de renvoyer quelqu’un parce qu’il était membre de la communauté LGBTQ+.  C’est un droit humain basique qui a été acquis pour nous par une femme trans : Amy Stephens, qui est malheureusement décédées avant que ce jugement n’ait pu être prononcé. Les femmes trans se battent pour les droits queer depuis Stonewall. Ces droits civiques ont été accordés dans d’autres pays que les USA et je pense que les femmes trans créent la voie des droits de la communauté queer dans tout le monde occidental que l’on connait. C’est la raison pour laquelle il faut les soutenir et les protéger. Comment ces mêmes personnes qui se battent pour nos droits peuvent-elles être tuées à des taux si élevés ? C’est à nous aujourd’hui de soutenir les communautés trans mondiales et les femmes trans de couleur.

La vie Trans est sacrée. Les femmes Trans sont des femmes. Les hommes Trans sont des hommes. La vie non-binaire existe et est sacrée.

  • Un millier d’auteurs.trices de livres anglo-saxons et leur entourages  se sont unis pour signer une tribune en soutien officiel à la communauté trans ( parmi eux on retrouve Stephen King, Margarette Atwood, Roxane Gay…). Qu’en penses-tu et imagines-tu une initiative similaire dans la musique ?

Chris Garneau : Je pense que c’était absolument nécessaire et que ça aurait dû arriver bien avant. C’était un moment crucial pour que les auteurs.trices se levent face aux mots violents utilisés par JK Rowling  qui sont diffusés à une large audience et dans le monde littéraire. Elle a prouvé être une voix dangereuse qui cherche à diviser et qui s’oppose aux droits des personnes  Trans. Il était nécessaire que les auteurs.trices s’insurgent contre ses actes vicieux. La vie Trans est sacrée. Les femmes Trans sont des femmes. Les hommes Trans sont des hommes. La vie non-binaire existe et est sacrée.

Quatre nouvelles années d’administration Trump détruirait tout chance de vivre de métiers artistiques.

  • Alors que les élections américaines battent leur plein, comment la victoire de Biden ou de Trump impactera-t-elle vos vies? La culture est-elle un sujet politique majeur chez vous ?
Chris Garneau : Ce dont nous avons besoin aujourd’hui c’est d’une possibilité de respirer et c’est ce que l’élection de Biden donnerait à notre démocratie.  La culture n’est pas respectée aux USA et ce n’est pas un sujet politique. Le gouvernement Trump a supprimé les fonds du National Endowment of the Arts dès son arrivée au pouvoir alors qu’il était déjà particulièrement bas. Nous avons quelques programmes qui permettent de donner de l’argent public aux arts mais ils sont presque invisibles.  Quatre nouvelles années d’administration Trump détruirait tout chance de vivre de métiers artistiques. L’élection de Biden pourrait, nous l’espérons, donner une nouvelle dynamique dans le futur. Nous avons vu de l’espoir dans le choix de sa vice-présidente : Kamala Harris qui serait la première femme à ce poste de l’histoire, qui plus est la première femme de couleur à ce poste de l’histoire. C’est un bon début. Harris pourrait travailler à la Maison Blanche et travailler avec AOC de New York. Nous devons d’abord gagner cette élection. Les temps ont été très difficiles aux USA, nous n’avons rien vu de pareil dans une vie entière. Je ne pense pas que nous reverrons cela de si tôt, nous en sommes à un point de non retour.
  • En tant que chanteur américain qui a vécu en France, quel est ton point de vue sur la gestion de la crise de la Covid 19 en France ?
Chris Garneau : J’aimerai en savoir plus sur ce qui se passe pour vous. Je suis en contact avec des amis, mon agent et mon publiciste en France, mais j’ai l’impression que tout le monde attend de voir ce que les prochains mois réservent. Tout le monde traverse une remontée des cas Covid. La France avait bien réussi à ralentir l’épidémie en mars, avril et mai. Mais à force les gens semblent en avoir marre de faire si attention et veulent retourner à une vie sociale normale. Jusqu’à l’imprudence. Je sais que l’Allemagne s’en sort bien. On devrait suivre son modèle. Si les salles sont ouvertes et que c’est sécurisé je viendrai jouer en France en 2021. Mais je ne le ferai pas si ça risque la vie des gens. J’espère que les plus grandes précautions sont mises en place dans les salles ouvertes. Pour moi si les restaurants peuvent ouvrir en intérieur, les salles devraient pouvoir faire pareil avec un processus strict. Apparemment il faudrait ouvrir à jauge excrément réduite , porter un masque tout le temps, mettre du gel hydroalcoolique, ne pas consommer de boisson ni de nourriture, maintenir la distance appropriée entre les convives ( c’est ce qui se fait en France depuis la réouverture des salles de spectacles qui appliquent à la lettre toutes les consigne NDLR), ce serait pour moi la meilleure façon de reprendre…

 


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