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Léonard Pottier

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C’est dans les magnifiques locaux d’Universal Music que nous avons interviewé Charles Pasi au sujet de son 6e et nouvel album ADAMASune œuvre très diversifiée et marquée par une grande force de composition. Allant piocher du côté du blues, de la soul, du jazz, du reggae, le musicien français ne s’interdit rien et s’est entouré pour cet opus de plus d’une vingtaine d’intervenants, dont Michael Brauer au mix  (John Mayer, Bob Dylan, Aretha Franklin, The Rolling Stones, Bon Jovi). L’artiste nous dévoile les secrets de ce nouvel album en hommage à des êtres chers disparus : son père et son manager.

 

Interview de Charles Pasi disponible ici


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A chaque semaine son lot de surprises, de découvertes, mais aussi de retours d’artistes/groupes chers à nos cœurs. Que nous réserve celle actuelle du 7 février en terme de nouvelles sorties ? Un peu de tout cela en même temps ! Découvrez notre sélection.

 

Sharon Van Etten – Sharon Van Etten & the Attachment Theory

Sharon Van Etten - Sharon Van Etten & the Attachment Theory
Sharon Van Etten – Sharon Van Etten & the Attachment Theory

Le premier single « Afterfife » présageait le meilleur à venir du côté de la chanteuse américaine, dont la place dans l’univers de l’indie-rock depuis son premier album en 2009 prenait progressivement la forme d’un trône. Ce huitième album confirme ce sentiment. Cette fois accompagnée de son groupe The Attachment Theory avec lequel elle se produit sur scène, Sharon Van Etten pousse la barre encore d’un cran en terme d’esthétique et d’ambiance. Ce nouvel opus s’assume comme un mélange subtil de genres, tourné vers la cold-wave des années 80, version pop mélancolique aux airs entêtants. De chaque morceau surgit une beauté marginale, obscure, bizarre, et surtout addictive, où l’improvisation trouve une place de choix, puisque l’album est en partie né suite à une répétition jam convaincante. Une vraie réussite, comme sa pochette simple mais efficace, un brin flou et un brin gothique, qui réveille en un sens l’esprit Nina Hagen.

 

Squid – Cowards

Squid - Cowards
Squid – Cowards

Après Prodigy en 1997, c’est au tour de Squid de mettre un crabe à l’honneur sur sa cover. Enfin, pour être exact, une pince de crabe ici. Peut-être ont-ils retrouvé celui des années 90 pour le démembrer ? Qui sait ce dont Squid est réellement capable ? Après deux premiers albums, Bright Green Field et O Monolith, il faut le dire, assez déboussolants, initiateurs d’un style anglais coupé au sécateur (ou à la pince), à la fois méticuleux et bordélique, à la fois subtil et rentre dedans, à la fois classique et expérimental, rien ne peut nous surprendre de la part du quintette britannique. La force du groupe : la voix de son chanteur, sorte de troubadour à bord de montagnes russes, et ses compositions originales, assez barrées, dans lesquelles on finit toujours par se perdre avant de retourner sur nos pattes. Ce nouvel album Cowards renforce leur style qu’il était déjà difficile d’apprivoiser avec de nouvelles couleurs à leur palette : on y trouve des éléments de kraut-rock, jazz, funk… Neuf morceaux sont bien suffisants pour digérer telle densité. Mais il y a fort à parier qu’au fil des écoutes, comme ce fut notre cas pour O Monolith, l’addiction vous gagne et que vous ne puissiez plus vous en passer.

 

H JeuneCrack – 1er Mouvement

H JeuneCrack - 1er Mouvement
H JeuneCrack – 1er Mouvement

 H JeuneCrack confirme son talent et enrichit davantage son style singulier avec sa nouvelle mixtape 1er Mouvement. Nous étions tombés sous le charme de sa précédente, intitulée Matière Première et sortie en 2023, qui osait la surprise et l’humour, avec des morceaux déjantés et mémorables. Entre les deux, d’autres projets plus courts mais non moins géniaux : La Pieuvre, un trois titres avec Hologram Lo’, et La Solution, un autre trois titres avec Mairo. Deux compères immensément doués de la nouvelle scène rap en France. La force du Jeunecrack tient en son flow décalé, qui jaillit comme il parle, qui n’a rien de commun ni de consensuel, et de sa voix constamment à bout de souffle. Son look et sa gueule d’ado le rendent sympathique mais attention aux apparences ! Le rappeur enchaine les sans fautes et livre aujourd’hui sa plus belle œuvre. 1er mouvement, mettant un peu de côté le fun de certaines de ses anciennes compos, se déploie sur huit titres au ton plus grave, aux instrus plus subtiles et à la beauté plus évidente. On accroche définitivement.

 

Shannon Wright – Reservoir of Love

Shannon Wright - Reservoir of Love
Shannon Wright – Reservoir of Love

Dès le départ, une guitare grondante qui annonce la couleur brute du 11e album de Shannon Wright, compositrice et chanteuse américaine à la carrière encore plus dense que celle de Sharon Van Etten, dont les deux prénoms presque similaires trouvent cette semaine une force commune. Le retour de deux grandes artistes, une chance pour nous, à la différence qu’il aura fallu attendre cinq ans pour celui de Shannon Wright. Reservoir of Love affiche sur sa cover un micro ensanglanté, preuve d’une musique tranchante, sans concessions. Nous sommes là sur du rock efficace, proche de l’esprit Kim Gordon, en intégrant des moments plus légers, comme des fantômes vagabondant parmi les ruines d’un monde démoli. Car l’album évoque frontalement la mort et le deuil. On sait d’ailleurs que la chanteuse était proche de Mimi Parker du groupe Low, décédée il y a deux ans, et que la disparition de Steve Albini l’a aussi marqué.

Une œuvre profonde, à la fois ancrée sous terre et capable d’envol comme guérison.

 

FACS – Wish Defense

FACS - Wish Defense
FACS – Wish Defense

En parlant de Steve Albini, ce nouvel album de FACS est le dernier que le musicien / producteur décédé l’année dernière a produit. Gage de qualité donc ! Groupe formé par Brian Case et Noah Leger, ex-Disappears, FACS a derrière lui beaucoup d’albums. La formation de Chicago retrouve sur ce nouvel opus Jonathan Van Herik, un de ses membres originels. Le contenu lyrique de l’album tourne autour des doppelgängers ou « doubles », abordant l’idée de se regarder en face et d’observer ses idées et ses motivations. Sombre, leur style est situé entre le post-punk et le post-rock. Il hypnotise par ses mélodies répétitives, son tempo lent, et ses guitares pleines d’encre noire. Wish Defense fait partie des albums coups de cœur de la semaine !

 


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Geordie Greep, l’ex-leader de black midi, le groupe le plus cacophonique (dans le bon sens du terme) d’Angleterre ayant tiré sa révérence il y a quelques mois, se produisait à la Gaité Lyrique le 03 décembre pour présenter son premier projet solo sorti en octobre dernier, une véritable pépite bien plus digeste et libre que tout ce qu’a pu faire son groupe auparavant, réussissant le défi de garder intacte l’identité d’une musique aussi mathématique que complètement barrée.

Geordie Greep – Crédit : Théophile Le Maitre

Un album 10/10

Il fait partie de nos coups de cœur de l’année. The New Sound, première tentative en solo plus que réussie du frontman de black midi. L’album est dense, hyper puissant, et, contre toute attente, très très catchy. Et oui, Geordie Greep parvient à nous tirer quelques pas de danse, ce que n’avait pas vraiment réussi à faire black midi en trois albums. Il faut dire que ça n’était guère leur intention durant leur période d’activité, leur free rock progressif jazzy dissonant expérimental [rajouter un mot pour encore plus de complexité] ne cessant de repousser les limites du supportable. Le groupe avait le mérite de pousser à fond le délire, et l’élégance de ne faire aucun compromis. Mais après trois albums (tous excellents – coup de cœur pour le deuxième), leur séparation fut finalement plus un soulagement qu’autre chose. Néanmoins, se séparer d’un indéniable talent d’écriture et de l’originalité d’un style gloubi-boulga nous embêtait quelque peu. Heureusement que Geordie Greep avait plus d’un tour dans son sac. Le voilà le prolongement intelligent¸ le renouvellement parfait dont on avait besoin !

La cover de l’album parle d’elle-même : colorée, amusante, agréable à la vue alors qu’y figure tout de même une décapitation. On garde l’esprit dérangeant, et on y ajoute une touche décalée et sympathique. Et bien The New Sound, c’est tout à fait ça : plongée en eaux profondes mais pas si troubles que ça, grâce à ce qui fait tout son charme, l’envie de s’éclater dans le bordel.

 

Grimpez votre propre Everest !

L’album fait plus d’une heure, avec des morceaux dont la durée ne cesse de grimper jusqu’à atteindre les douze sur sa fin. C’est lourd, et il faut plusieurs tentatives pour atteindre le bout d’une traite. Mais lorsque ce bout est atteint, et que vous n’avez eu de cesse de repasser par les mêmes montagnes à gravir avant de voir le panorama complet, l’évidence s’impose à vous comme par magie : qu’est-ce que cette grimpe est jubilatoire ! Rien que l’échauffement sur « Blues » capte toute votre énergie. Quelle grandiose introduction bourrée en tension. Sur « Holy Holy », situé peu de temps après, la pression n’est pas tant relâchée, mais au moins, vous pouvez davantage laisser aller votre corps qui ne demande qu’à suivre le rythme contagieux du refrain. Quel sport et quelle éclate ! Mais ça n’est pas le moment de lâcher puisqu’il reste huit morceaux de taille prêts à vous percuter. « Through a war », « Motorbike », « As If Waltz » sont aussi costauds que les muscles de popeye. Drôle à dire après avoir vu son auteur sur la scène de la Gaité Lyrique, semblable à un lutin d’un autre temps, aussi maladroit que charmant dans sa prestance, l’air de ne jamais trop savoir ce qu’il fait là, et pourtant habité par la joie et la bonne humeur, toujours généreux avec ses musiciens et son public. Que de paradoxes ! Et c’est ça qui est beau. On se demande comment un petit bonhomme sapé aussi soigneusement peut-être à l’origine d’une musique aussi hargneuse.

 

Formation JAZZ ROCK

Geordie Greep est accompagné de cinq musiciens, à la guitare, à la basse, à la batterie, au violoncelle et au clavier. Une belle troupe pour faire vivre comme il se doit cet album monstre. La formation débute seule pendant dix minutes au moins, se lançant dans une sorte d’improvisation en mode jam session. Rien à voir avec l’album. Ca groove et ça commence bien. Geordie Greep se fait attendre. On se doute qu’à partir du moment où il entrera en scène, le changement de ton sera radical. Et finalement non, puisqu’en arrivant, il dessine quelques pas de danse avant de rejoindre à la guitare ses compères dans l’improvisation. Au bout de quelques minutes, il finit par dire « le morceau va s’arrêter dans 3 2 1… », puis, sans trêve, le concert bascule immédiatement dans le monde semi-horrifique de The New Sound, avec une mélodie plus serrée, une rythmique plus marquée, des musiciens tout de suite plus en tension. C’est le morceau « Walk On » qui ouvre le bal.

 

loin des clichés rock

La voix de Geordie Greep, théâtrale, tellement anglaise et flexible, sonne merveilleusement. Limite un peu trop fort, comparé aux instruments. Mais on ne va pas se plaindre, pour une fois que c’est dans ce sens-là. Comment décrire cette manière de chanter si particulière ? Très loin des stéréotypes liés au rock, et qui accorde beaucoup d’importance aux mélodies. C’est le genre de voix que l’on entend peu, expansive, labyrinthique… Elle donne à son possesseur un air de crooner aristocrate (c’est la seule comparaison qui nous est venu). De tous les métiers qu’on pourrait lui attribuer, chanteur de rock serait probablement le dernier à nous venir en tête. Mais c’est précisément là que la magie intervient, par le contraste saisissant qui existe entre cette capacité vocale et la rigueur instrumentale qui l’accompagne.

 

Une balance maitrisée

Hyper généreux, le set durera deux heures et alternera constamment entre le morceaux de l’album et des moments d’improvisation pareils à l’introduction du concert. Un peu de liberté et de souplesse ne fait pas de mal. Car il y a tant de rigueur dans la musique de Geordie Greep qu’il est utile de relâcher la pression. D’ailleurs, l’album est tellement carré, mathématique et puissant en studio, que sur scène, il a un peu de mal à trouver l’impact nécessaire pour vraiment nous chopper, ce qui est moins le cas des moments improvisés qui finissent toujours par nous emporter.

Le public de la Gaité Lyrique, en tout cas, est très réceptif. Les applaudissements à chaque fin de morceau sont de plus en plus vigoureux, et Geordie a l’aura d’une star ce soir-là. Ca n’est plus vraiment dur, dur d’être un bébé, lorsque l’on porte ce prénom et que l’on est un petit prodige.


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Le mama Music & Convention offrait cette année son lot de rappeurs prêts à tout exploser. Le dernier jour, vendredi 18/10, n’a pas manqué de nous en mettre plein la vue de ce côté-là, avec comme épicentre de tout ce magma La Machine du Moulin Rouge où se sont produits successivement 34Murphy, Jeune Lion, Zequin et 8Ruki. Un peu plus loin à la Boule Noire, c’est le jeune suisse AAMO qui ouvrait le bal. On vous a sélectionné nos 3 moments préférés de cette scène rap.

Aamo - MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
Aamo – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

AAMO : New Wave à la Boule Noire

Membre du collectif NGC 1976, AAMO est un jeune rappeur suisse ayant déjà commencé à faire ses preuves. Avec son dernier EP Charbonner ou Prier et d’autres avant lui, il s’inscrit dans le courant de la scène New Wave qui tend à apporter un vent de fraicheur dans le rap francophone qui, depuis quelques années, tourne un peu en boucle. Voix plus mélodique à la HOUDI (dont le dernier album est une belle réussite), thèmes plus intimes, sonorités électroniques à la Rounhaa… Cette nouvelle scène a beaucoup à offrir et à apporter, et AAMO était bien décidé à nous le faire sentir ce soir-là. Set carré, personnage habité, celui qui a déjà collaboré avec Yvnnis (que l’on adore ici) n’y est pas allé de main morte pour faire trembler la petite salle collée à la Cigale. Cadre parfait pour un concert de ce type, qui a besoin d’intimité et d’obscurité. Belle surprise.

Aamo - MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
Aamo – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Jeune Lion : Adressez-vous à l’enfant roi correctement

Quelques heures avant son concert à la Machine du Moulin Rouge (central), le rappeur franco-ivoirien Jeune Lion nous a accordés une de ses premières interviews pour un média (à retrouver ici). On adore ce qu’il fait, surtout depuis son dernier EP en date S/O Dieu, avant l’arrivée imminente de son successeur, dont il nous a assuré qu’il sera une version prenium de tout ce qu’il a pu faire auparavant.

Jeune Lion - MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
Jeune Lion – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Adorateur de Lil Wayne dont on sent l’influence, Jeune Lion dit faire du rap spirituel. Les influences sont variées dans sa musique : de la trap au reggae. Si l’on devait le rapprocher d’un rappeur en vogue du moment, nous dirions La Fève, dans l’esprit. Mais Jeune Lion a son univers bien à lui, déjà abouti, qui se démarque. Et sa présence au MaMA ce soir-là n’a pas manqué de le ré-affirmer. Il y a du monde pour le voir, dans l’une des plus grandes salles du festival. Beaucoup de jeunes intrigués par le « fils de la lumière » (cf paroles de « Mall »).

Jeune Lion - MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
Jeune Lion – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

40 minutes de bon rap, accompagné d’un DJ aux platines. On plonge directement dans son monde, aidé par le grand sourire que Jeune Lion arbore durant tout le set. Sa mission : convaincre ceux qui ne le connaissent pas forcément. Et avec la setlist qui est la sienne, difficile de ne pas tomber sous le charme instantanément. Beaucoup de son excellent dernier EP, et ses sons qui ont le mieux marché, comme « SOUL » que l’on a beaucoup entendu. La bonne recette pour emporter tout le monde dans sa course. Corporellement parlant, Jeune Lion y met du sien, lui qui ne cesse de parcourir la scène et de faire des gestes fédérateurs. On aime comment il habite l’espace et communique avec le public. Jeune Lion promet de grandes choses et on a hâte de la suite.

 

8Ruki : Daaark !!

8RUKI - MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
8RUKI – MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Il a le créneau et la place du roi. De 23h20 à 00h à la Machine du moulin rouge (central). C’est la tête d’affiche rap de cette soirée, celui qui fait de plus en plus parler de lui depuis quelques années. 8Ruki, rappeur parisien inclassable, explorateur, a déjà été repéré depuis quelques temps. L’année dernière, il faisait même la une du jeune magazine spé rap Mosaïque, pour son excellent album INT8TION. Depuis, il a sorti le projet POURquoi!! cette année, et c’est un changement radical, un contrepied surprenant. Ce dernier album, long de 22 morceaux (55 minutes) est une bombe, non pas à retardement, mais qui explose immédiatement. Cacophonique, chaotique, violent, expérimental. Les indices laissés n’étaient pas trompeurs : une cover avec seize têtes de morts et des titres de morceaux se terminant tous par deux points d’exclamation. Niveau message au moins, c’est clair.

Bon, et sur scène ? Et bien, c’est plus ou moins pareil. Ca gueule, ça saute de partout, ça secoue, c’est le bordel. 8Ruki veut venir à bout de nous, nous pousser dans nos retranchements. Son concert est un test pour savoir notre niveau d’endurance. Daaaark!! Ca n’est pas un morceau de l’album mais bien le sentiment que l’on a du concert.

MaMA Festival 2024 - Photo : Louis Comar
MaMA Festival 2024 – Photo : Louis Comar

Le rappeur est dans un anorak noir avec capuche. On le voit à peine. Mais il n’est pas sans dire que l’on sent sa présence, surtout dans la fosse, endroit duquel il est primordial de vivre ce tremblement de terre. Même si ça n’est pas forcément le plus notre came, on doit bien avouer que l’ambiance est en feu. On comprend pourquoi il est le dernier à passer. Public en crise d’asthme obligé de rentrer chez lui faire un bon coup de ventoline oubliée à la maison en attendant l’année prochaine et les nouveaux espoirs de la scène rap toujours en expansion.


Jeune Lion : « Je fais du rap francophone spirituel » (interview au MaMA Festival)

Il est franco-ivoirien et enchaine les EPs : trois depuis 2022, et un qui s’apprête…

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