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Julia Escudero

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Jeu concours wicked record store dayJeu-Concours Wicked X Record store day

Le 12 avril dernier, le Disquaire Day battait son plein en France et dans le Monde. Parmi les références les plus convoitées : le tirage très très limité de la bande-originale de Wicked, la comédie musicale avec Ariana Grande et Cynthia Erivo.

La France n’a quasiment pas été servie. Des soucis divers ont été évoqués, on ne reviendra pas dessus, et de nombreux.ses fans ont été très déçu.es. On est pas magicien.nes mais pour autant avec l’aide d’un excellent disquaire canadien on a fait un tour de magie et on a réussi à trouver une copie du précieux vinyle ! Une version RSD OFFICIELLLE 2025, parce qu’il était hors de question qu’on vous laisse tomber !

Aujourd’hui les scalpers le revendent plus de 300 euros en moyenne. Une honte, et on avait bien envie de leur dire merde !

Du coup, on va vous le donner et vous le faire gagner ! La musique se partage, notre Wicked sera pour un.e fan qui n’aura pas besoin de casser sa tirelire !

Wicked édition Record Store Day,  comment participer :

Sur le site Pop&Shot. fr :

Laisse nous un commentaire sous cet article et dis nous pourquoi tu veux gagner !

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Le ou la gagnant.e sera tiré.e au sort et prévenu.e par MP !

Fin du jeu le 11 juillet 2025, pour laisser à tout le monde sa chance et le temps de participer.

Et on n’oublie pas de dire aux scalpers

There is no fight we cannot win


Voilà maintenant 30 ans que sortait « Different class », album fédérateur à la britpop incontournable signé Pulp. Ses morceaux, on les connait tous.tes. Surtout l’incroyable « Common People », titre à l’élégance et l’étrangeté joliment british. On y enviait les personnes normales, célébrant la moyenne avec une beauté dandy. Oasis et Blur n’avaient qu’à bien se tenir ! Certes, de réputation, les deux groupes gagnaient alors la bataille des charts. Mais dans la durée, dans la capacité à créer un hymne qui ferait à jamais danser en soirée, Jarvis Cocker et sa bande remportaient le match. Gardant dans les mémoires collectives un statut à part, entre perfection que confère l’indé et partage qu’ont ces titres dont on connait les paroles par coeur. Un secret connu de tous.tes en somme. En 1998, l’outsider « This is hardcore » voit le jour, avant-dernier né de l’ère Pulp. Bijou plus confidentiel, il est vite suivi par « We Love Life » en 2001 avant un grand silence qui allait durer 24 ans. Silence, oui et non d’ailleurs. Sans Pulp, son frontman continuait de vivre dans et en marge des lumières de la musique. Un groupe JARV IS, quelques albums solos aussi et même une apparition musicale dans « The French Dispach », pour reprendre des classiques français pour les belles caméras de Wes Anderson. Mais point de Pulp. Voilà qui manquait clairement. Enfin, il y a deux ans, les retrouvailles avec le public laissaient présager le meilleur. C’est finalement la route qui permet à nos pulpeux musiciens de composer à nouveau. Sur scène, la troupe teste de nouveaux sons. Nous sommes en 2023, le groupe salue son public et s’amuse autant à reprendre vie qu’à créer un album emprunt de vie. Voilà que nait « More ». Vous en voulez plus ?Pulp album More

Pulp, more alive then ever

Ce sont 11 titres qui composent ce nouveau « More ». Si « Different class » aimait à faire les yeux doux aux marginaux, ce nouveau jet lui, joue sur le ressenti et l’immédiat. D’ailleurs ce sont des compilations d’émotions et de notes d’instinct  qui viennent prendre le la sur les compositions. Les pré-sentiments peuplent et hantent les morceaux. Mais peut-on vraiment se surprendre de l’impulsivité d’un musicien qui a failli perdre la vie en en tombant d’une fenêtre pour imiter Spider Man dans le but de séduire celle qu’il convoitait ? Et cette dernière, elle se ressent aussi dans l’ordre des titres de « More ». On démarre fort, on passe par la douceur, on danse de nouveau, l’album est un tourbillon, une suite d’émotions qui arrivent comme elles viennent. La logique parfois n’a pas de place, on se laisse porter, comme dans l’esprit rebelle d’un dandy qui vient nous dire ce qu’il souhaite, en se fichant du reste. Les déambulations, elles commencent fort sur « Spike Island » sorte de ballade pop à la « Common People », taillée, cadrée, au refrain accrocheur. 24 ans se sont écoulés et pourtant une poignée de secondes semblent séparer l’album culte de ce nouveau morceau. Le refrain est déjà entré dans les têtes, la bonne humeur a pris le dessus. Cette célébration de la vie, elle se retrouve dans « Grows Up », troisième opus de la galette qui suit « Tina » et ses bridges aussi dramatiques que ses rythmiques sont maitrisées. « La vie est trop courte pour boire du mauvais vin », nous chante le groupe, la vie est trop courte tout court si 24 années peuvent s’écouler si vite. D’ailleurs c’est encore sur des rythmes appuyés que marche ce morceau. Le chant saccadé fait monter la tension crescendo, jusqu’à ce qu’un refrain endiablé permette de lâcher un tourbillon de sentiments. Un brin sombre ce titres, cette nouvelle preuve qu’il est possible d’être pop et pointu. Pulp, ces êtres à part…

Pulp Jarvis Cocker
@ Tom Jackson

Pulp: more light, more shadows

Et si l’ombre de la mort régnait sur cet opus ? Et si c’était elle qui avait rappelé à notre combo qu’il fallait à nouveau créer ? En 2023, le groupe perdait en effet son bassiste originel Steve Mackey. Voilà qui pouvait donner l’impulsion de ce « More » et qui explique sûrement les pensées plus ombragées qui viennent peupler les partitions de notre opus. Les originaires de Sheffield, comme Arctic Monkeys à qui ils empruntent le producteur James Ford pour cet album, aiment à y jouer en demie-teinte. Le tout prend une tournure carrément mélancolique sur « Farmers Market », qui se joue du bout des doigts. Une alternance entre ombres et lumière domine l’écoute et Cocker chuchote à l’oreille de son auditeur alors porté par les notes du piano. Il y a quelque chose de cartoonesque dans  les compositions de ce Pulp, une imagerie qui se dégage de chaque titre. L’utilisation des cordes et de la batterie y est pour beaucoup. Le chant aussi, son phrasé, à la Baxter Dury  qui se fait complètement obsédant sur « My Sex ».  La suite permet à Pulp de sortir un nouveau single « Got to have love » et à Jarvis Cocker de parler d’amour alors que le mot lui écorchait les lèvres jusqu’à ses 40 ans. Cette fois, ce même terme lui permet un des titres les plus hauts en couleurs de l’album. Une célébration dansante d’une britpop qui casses ses codes et se permet d’aller piocher du côté du disco. La dernière ligne droit avant l’arrivée se vit comme une course effrénée, l’envie d’en dire beaucoup en un minimum de titres. Des hyper-titres en somme qui passent en revu tous les ressentis, la joie et les questions se mélangent,  à fleur de peau, alors que la voix s’envole. On y repasse sans crier gare par une tristesse masquée  (« Partial Eclipse » dont le titre est plus qu’évocateur) et il ne reste à Pulp que deux essais pour redonner un peu de pulpe à notre quotidien. Avec des vrais morceaux de partitions dedans, on joue d’un rythme saccadé sur « Hymn of the north », les mots ‘just one thing » se répètent en boucle. La meilleure façon de marquer l’obsession en musique. Il fallait donc finir sur un coucher de soleil et donc « A Sunset ». Album universel qui personnifie les angoisse, retour aux sources réussi, « More » est l’histoire du temps qui passe, de l’amour, de la vie, de la parentalité, des ressentis qu’on laisse enfin exister. Opus instinctif qui devient instinctivement culte, il finit porté par des choeurs qui s’invitent sur la pointe des pieds. La chaleur de la voix de Jarvis Cocker, elle console à l’infini. Finalement, nous sommes « More » de ces gens banales – extraordinaires et communs – à ressentir les mêmes palettes d’émotions. Et Pulp, nous donne une fois de plus de la voix.

Pulp - More studio
@ Tom Jackson

The Virgin Suicides : un air de pop mélancolique

VIRGIN SUICIDES TOP BANDE ORIGINALESortie le 25 février 2000, la bande originale de « The Virgin Suicides » vient parfaitement accompagner l’un des films les plus marquants de la filmographie de Sophia Coppola. Fresque acide d’une adolescence féminine, la douceur vient y côtoyer l’horreur alors que la jeunesse y cristallise toutes les angoisses. Elle y devient le vivier d’une vie qui ne peut ni changer ni s’améliorer. La sororité de protagonistes s’enlise, sous nos yeux impuissants, vers le pire alors  qu’un premier drame a déjà touché leur famille. Qu’est-ce qui peut être si grave à 14 ans ? Si vous posez la question, docteur, c’est que vous n’avez jamais été une adolescente de 14 ans, répondra le film. Comme pour toutes œuvre de Coppola, la douceur pastel vient se confronter à la difficulté. Il fallait souligner les sentiments qui règnent en maître sur un film à fleur de peau, et quoi de mieux que la musique pour les personnifier ? C’est Air qui se charge d’écrire la bande-son parfaite. Choix idéal s’il en est.  On doit à ce monument l’immense titre « Playground love ». Probablement le plus beau morceau de la formation, son rythme entrainant, ritournelle amère et à vif, portée par les voix aériennes du duo français. Le résultat est tout simplement à couper le souffle. D’ailleurs le titre sera par la suite repris en clôture des jeux Olympiques de Paris ! Cette merveille aérienne, aussi douce que les images qu’elle porte est le premier titre d’une bande son divine qui vaudra au comparses une victoire de la musique en 2001. D’autres merveilles la peuplent de l’envoûtant « Cemetary Party » (quel talent d’écriture ont Godin et Dunckel !) ou encore l’habité « Ghost Song », morceau hanté s’il en est. Le disque 2 réunit  sur cette soundtrack une jolie bande d’artistes et s’offrait une nouvelle sortie au Disquaire Day 2025. Les festivités s’y ouvrent sur Heart, voix féminine au couteau qui crie le désespoir. Mais on y trouve aussi d’inoubliables surprises : de la pépites Sloan et son « Evrything you’ve done wrong », au puissant « The Air that I breathe » de The Hollies ( quasi bowie-eque dans sa composition) sans oublier de citer Al Green.  Tout y a une sensibilité parfaite. Sans doute, la plus belle  des tenues à revêtir sur ses oreilles pour sentir ses 16 ans crier – à nouveau – les douleurs oubliées.

Juno :  la bande originale de la mélodie de la fin de l’enfance

JUNO TOP BANDE ORIGINALEQuelques notes d' »All I want is you » de Barry Louis Polisar résonnent  à peine. Ses cordes aigües et ses envolées joyeuses sentent l’Amérique traditionnelle, et ça y est, nous voilà plongé.es dans l’univers de doux-amer de « Juno ».  Elliott Page y interprète une jeune fille à l’esprit libre et qui n’a pas la langue dans sa poche. A 16 ans, elle tombe enceinte accidentellement et décide de donner son enfant à l’adoption et de lui chercher la meilleure famille possible. Elle devra à mesure que l’accouchement approche, faire preuve de la plus grande des maturité. C’est un sujet lourd qui est ici traité avec une jolie forme de légèreté et d’humour.  Il fallait pour l’accompagner une bande-son propre à son époque. Et quelle réussite alors que la sélection d’artistes présent.es donne le tournis ! Impossible de ne pas parler de la présence de « Piazza, New York Catcher », chef d’œuvre de Belle and Sebastian et sa légèreté pop rock enivrante. Ce n’est qu’une pierre pourtant dans l’immensité d’une bande originale qui ne fait pas un seul faux pas. Kimya Dawson ajoute sa touche de liberté à cette compil entre ritournelle et beautés pop sortie en décembre 2007. On y sautille comme une adolescente rebelle, alors que ses paroles viennent apporter une touche de gravité à la mélodie. C’est d’ailleurs Elliott Page qui suggèrera de l’ajouter à la bande-originale tout comme le désabusé « Anyone Else but you » et sa poésie légère signé The Moldy Peaches. Les acteurs principaux, Elliott Page et Michael Cera en feront d’ailleurs une repris, présente sur la dernière piste de l’album.  Cette interprétation c’est aussi celle que l’on retrouve dans l’une des scènes du film, moment de complicité entre nos deux ados perdus. Un titre d’autant plus important que c’est l’acteur principal (qui n’avait pas encore fait son coming out trans à l’époque) qui suggère au réalisateur, Jason Reitman, d’utiliser ce titre pour personnifier les goûts musicaux de Juno. Toute la bande originale choisit  le clair-obscur pour se faire inoubliable. Enfantin, « Vampire » de Antsy Pants, le groupe de Kimya Dawson, reste un temps fort d’un album qui s’écoute encore et encore pour y trouver une belle dose de candeur.

Eternal Sunshine of the Spotless Mind : se souvenir du soleil

ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND TOP BANDE-ORIGINALEAucun film n’a autant marqué et retourné avec une telle poésie qu' »Eternal Sunshine of the spotless mind ».  L’objectivité est impossible face à l’immense œuvre de Michel Gondry puisque personne avant et après lui, n’a jamais aussi bien parlé de blessure amoureuse, de rupture, de fin. Kate Winsley et Jim Carrey y campent Clementine et Joel dont l’histoire d’amour touche à sa fin. Les douleurs sont là, les tumultes trop grands, trop forts. Alors il faut oublier. C’est ainsi que Clémentine d’abord puis Joel, décident d’utiliser un procédé qui permet d’effacer de sa mémoire l’être qui fut un temps aimé. Le film nous fait alors voyager dans l’esprit de Joel, en retournant image après image jusqu’au début de leur histoire. Pourtant au cours du « traitement »  Joel, pris de remords ne veut plus oublier.  Le voilà forcé à voir disparaitre les beaux moments qu’il chérissait et à  tenter le tout pour le tout pour garder une trace de Clementine. Comme chaque bande originale qui fonctionne, le film est marqué par un titre inoubliable. Celui-ci n’est autre qu' »Everybody is gotta learn sometimes » de Beck.  Il y signe une reprise à couper le souffle de The Korgis. Aussi dure, captivante et poétique que le film qu’il habille. Sortie le 16 mars 2004, cette soundtrack est composée à Los Angeles par Jon Brion et on y retrouve également, en quantité,  Electric Light Orchestra. Toute la composition se base alors sur deux thèmes : la mémoire et le soleil.  Jon Brion y compose  majoritairement des titres instrumentaux. Il livre néanmoins un seul  titre sur lequel il chante. Il s’agit du morceau « Strings that tie to you », à la douceur solaire rayonnante, fable musicale qui met l’accent sur ses rythmiques. Mais c’est surtout Electric Light Orchestra qui apporte son lot de joyeusetés à la galette.  Notamment grâce à  son titre culte « Mr Blue Sky » que l’on peut entendre sur les trailers du film ( mais pas dans le film lui-même). On y retrouve également les rockeurs de The Willowz habitués à Gondry puisqu’ils sont également aux crédits de la B.O de l’étrange « La science des rêves » du même réalisateur. A noter que le mélomane Gondry a choisi de distiller des références musicales dans son œuvre. Ainsi certains albums apparaissent et son mentionnés dans le films : celui de Brian Eno, « Music for airports », « Homogenic » de Björk et « Rain dogs » de Tom Wait. Prolongement d’une expérience hors-normes dont on ne se remet jamais,  cette B.O replonge dans une œuvre sublime qui parle si fort au cœur qu’elle semble avoir été écrite pour vous.

Drive : électro à 100 à l’heure

DRIVE TOP BANDE ORIGINALESi « Drive » est aujourd’hui culte c’est en partie grâce à Ryan Gosling et en partie grâce à sa bande-originale. C’est d’abord Johnny Jewel qui est embauché pour créer les sonorités qui colleront le mieux à notre conducteur taiseux, maître de son volant et atout des grands criminels. Il fallait pour donner au film de Nicolas Widding Refn, des mélodies électros, abstraites, rétros, qui permettraient au spectateur de se plonger pleinement dans la psyché de « the driver ». Pour le réalisateur le film, il dépeint ici une sorte de conte de fée moderne et c’est pour cette raison qu’il choisit de faire figurer dessus certains titres comme « Under your spell » . La musique, tout comme dans « Baby Driver » sert profondément à illustrer le propos et à sublimer les actions. Ainsi lorsque le titre « A real hero » débute il est question de devenir un véritable humain et un véritable héros autant dans les paroles que dans le déroulé de l’intrigue. Les mélodies se veulent souvent relaxantes, rétro et europop à la mode 80’s. Finalement c’est Cliff Martinez qui est embauché en dernière minute et reprend le travail de Jewel. Le compositeur apporte énormément au film puisque c’est lui qui propose d’utiliser le titre « Nightcall » de Kavinsky dans la scène d’ouverture. Une excellente idée qui lie à jamais le morceau et le film. Présent sur l’album « OutRun », le titre est produit par Guy-Manuel de Daft Punk. Il se verra ensuite interprété en clôture des jeux Olympiques de Paris en 2024. Pour autant, nul doute qu’il sera à jamais vu comme un morceau sous adrénaline, porteur du film sorti en 2011, bijou culte d’ambiance et d’esthétisme.

Scream  :  la bande-originale qui place Nick Cave au pays des slashers

SCREAM TOP BANDE ORIGINALEPionnier du grand retour des slashers en 1996, la saga Scream et son incroyable premier volet doit son succès à plusieurs facteurs. Déjà, la patte du duo Kevin Williamson / Wes Craven à l’écriture et à la réalisation, tandem aussi déluré qu’horrifique qui a su renouveler le genre. L’humour y côtoie le gore mais surtout un amour obsessionnel pour les références qui ont inspiré le film. « Halloween » en fait partie. On le sait, la saga qui met à l’honneur Michael Meyers doit beaucoup à son réalisateur également compositeur émérite  : John Carpenter (le grand, l’immense, l’unique). Quand on pense Halloween, son thème musical vient, il faut l’avouer, immédiatement en tête. C’est surement lui qui aurait sa place dans un classement entièrement objectif des meilleures B.O. Mais la soundtrack de « Scream » a tellement marqué, au moins mon esprit qu’il aurait paru impensable de ne pas en parler. Marco Beltrami y signe le culte « Trouble in Woodsboro » et c’est déjà énorme ! Mais il faudra tout de même ajouter qu’on y retrouve « Red Right Hand » de Nick Cave, bien avant « Peaky Blinder », c’est donc à « Scream » qu’il faut l’associer. Le reste de la soundtrack est un condensé de tubes, parfois à l’énergie teen captivante  comme Republica et son « Drop dead gorgeous »  totalement  badass ou encore Birdbrain et son intemporel « Youth of America » au début de la fête la plus sanglante du premier volet. On oublie pas Gus et son « Don’t fear the reaper » qui devait évidement y avoir une place centrale ( et s’utilise comme un spoiler dans une scène qui met Billy et Sidney à l’écran). Le second volet met à l’honneur le titre « I Think I love you » ( The Partridge Family) chanté en grande pompe par Dereck à Sidney en plein dans la cafétéria, puis au générique par Less Than Jake. Toujours profondément rock,  à l’exception bien trouvé d’une incursion sur Moby en fin de bobine, les B.O des différents volets se font carrément metal dans le 3ème opus. On peut d’ailleurs y écouter le groupe de David Arquette (Dewey dans la saga), Hear 2000 entrevdeux titres de Creed. Des albums tranchants, au moins jusqu’au troisième opus.

The secret life of Walter Mitty : la bande originale pour rêver folk

BANDE ORIGINALE THE SECRET LIFE OF WALTER MITTYEn 2013, Ben Stiller a la bonne idée de livrer sa version sur pellicule de « La Vie Secrète de Walter Mitty », un roman de James Thurber paru en 1939. On y suit les aventure de Walter, grand timide employé au service negatifs du magazine Life. Manquant souvent de courage, il vit de grandes aventure mais, seulement dans sa tête et n’ose confier ses sentiments amoureux à sa ollègues. Seulement voilà, un jour, un cliché égaré va le forcer à parcourir le monde, pour y vivre de véritables aventures aussi époustouflantes que grandioses. Au bout du chemin, il se trouvera lui-même (mais aussi Sean Penn et ça c’est pas rien). Pour coller à la grandeur du film, ses paysages épiques qui vont de l’Island à l’Afghanistan, sa narration magique, il fallait une soundtrack tout aussi grandiose. Et pour ça on peut évidemment compter sur José Gonzalez qui co-signe 12 titres sur la bande originale et qu’on retrouve trois fois sur la soundtrack. Impossible d’ailleurs de passer à côté de la merveille qu’est son « Stay Alive », ode à la vie,  celle qui existe lors des chaudes nuits d’été et qui se prolonge comme un  doux rêve. Le morceau prend d’ailleurs tout son sens lors d’une certaine scène de skate en Island et amène spectateur et personnage principal à voler dans les airs. Outre ce grand compositeur folk, Walter Mitty ne serait rien sans le titre de David Bowie « Space Oddity » utilisé dans la trame narrative du film.  Kirsten Wiig en livre une version inoubliable. « Ground control to Major Tom »  se décline ainsi musicalement comme dans les dialogues puisque souvent dans la Lune, Walter se fait constamment titiller sur le sujet. C’est probablement un périple jusqu’à la Lune auquel convoque cette bande originale époustouflante à la folk solaire. Impossible de se lasser de celles et ceux qui y ont leur place : Of Monsters and Men (et son « Dirty Paws »),  Junip ( et l’excellence de « Far Away »),  ou encore Jack Johnson (et le classique « Escape (The Pina colada song) »). Rien n’a été laissé au hasard par Ben Stiller, également à la production de la bande-sonore. Un moment d’évasion en musique, qui inspire autant l’envie de re(re) voir le film que d’aller au grand air vivre à pleins poumons.

Almost Famous : FUN, drugs & rock’n’roll

PRESQUE CELEBRE SOUNDTRACKEn 2000 sortait sans objectivité aucune, l’un des meilleurs films de tous les temps : « Almost Famous » ou « Presque Célèbre » en français.  Cameron Crowe y suit le jeune William Miller, enfant sage et petit génie qui se retrouve embarqué dans la tournée du groupe de rock Stillwater en devenant apprenti journaliste pour Rolling Stones. Il y découvre l’envers du décors du monde du rock et prend part à cette folle vie de tour bus et de musique au milieu des groupeuses (et non pas des groupies comme elles le disent). « Presque Célèbre » est le film qui révèle au grand public Kate Hudson ( à l’époque elle était qualifiée par la presse d’actrice de l’année sur la jaquette du DVD). Trip épique au cœur du rock des années 70,  le film n’a de cesse de faire références aux plus grands qui ont marqué, bien plus qu’une époque, mais des générations entières après eux. Il fallait donc une bande originale toute aussi puissante pour coller à cette œuvre. Et ça tombe bien puisque Crowe, lui-même fan de musique en profite pour créer une jolie pépite de rock, à tel point que cette soundtrack recevra en 2001 un Grammy pour sa qualité. Sur cette compilation, on retrouve notamment « Tiny Dancer » d’Elton John, dont le morceau donne naissance à l’un des plus beaux moment du film au cours d’une scène chantée dans le tour bus. Mais on retrouve aussi Simon & Garfunkel (« Allume une bougie en écoutant leur album et tu découvriras ton futur » disait d’ailleurs le personnage de Zooey Deschanel à son petit-frère William), The Who, The Beach Boys, Rod Stewart ou encore Yes. Led Zepplin, eux aussi présents,  autorisèrent le réalisateur a utiliser leurs morceaux suite à un visionnage spécial qui fut fait pour Jimmy Page et Robert Plant. Néanmoins Crowe ne pu les convaincre de lui laisser utiliser « Stairway to heaven ».  La soundtrack est même composée d’un titre du groupe inventé et vedette du film :  Stillwater. Pour l’anecdote, Stillwater était également le nom d’un groupe existant et qui avait été signé sur Capricorn Records, ce qui força  la production a obtenir l’autorisation d’appeler son groupe ainsi. Pour ce qui est de la création de leurs morceaux, c’est Cameron Crowe lui-même et son ex-femme, Nancy Wilson (de Heart) qui s’occupèrent de leur création. « Almost Famous » s’avère être un film très personnel pour Crowe puisque outre sa femme, le personnage de la mère de William fut inspiré par sa propre mère. Cette dernière était d’ailleurs présente sur le tournage du film. Ce qui explique sûrement pourquoi le film est une déclaration d’amour au rock, au monde de la musique, à celles et ceux qui le composent. De quoi vous donner envie de partir en tournée avec un groupe de rock et d’écouter fort les riffs de guitare de celles et ceux qui sont aujourd’hui très célèbres.

Good Morning England : radio rock

GOOD MORNING ENGLAND BANDE ORIGINALE

Difficile de parler de soundtacks marquantes sans parler de la plus britannique des comédies sur la musique ! Film culte pour les amateurs de rock, « The Boat that rocked » en V.O posait son ancre au cinéma en 2009. Son casting à lui seul avait de quoi laisser rêveurs : Philip Seymour Hoffman, Bill Nighy (le grand, l’unique), Nick Frost ou encore Rhys Ifans. Mais c’est surtout son sujet original et déluré  qui en fait une œuvre culte  ! La joyeuse bande est en effet embarquée sur les eaux internationales pour diffuser sa radio pirate. Nous sommes alors en 1966 et  le gouvernement britannique de son côté est prêt à tout pour mettre un terme à ces fameuses radios et faire taire les groupes de rock et le bordel qu’ils créent. Sur le navire affaire de musique et affaires sentimentales se côtoient en un tourbillon aussi intense que de gros pogos. Evidemment, avec un sujet comme celui-ci, la bande son ne pouvait qu’être soignée. Et le résultat est là. On y retrouve Duffy, The Jeff Beck Group, The Troggs, The Who, The Jimi Hendrix Experience, The Kinks, The Turtles, David Bowie, The Melody Blues … La liste est vertigineuse et sans fin.  D’ailleurs le titre de Bowie sera celui qui crée l’anachronisme mais on ne peut que pardonner la présence d’un tel monument dans cet univers. Machine à remonter le temps sonore,  cette soundtrack se déguste comme la photographie d’une époque délurée. A écouter en boucle en se rappelant que les arts ne doivent jamais être tus.

8 Mile : La bande originale pour se raconter par le rap

8 MILE EMINEM SOUNDTRACKQuelques notes du morceau, extrêmement connu qu’est « Lose Yourself » et nous voilà plongés dans l’univers d’ « 8  Mile » ! Le film raconte une version romancée de la vie d’Eminem alors rappeur débutant. Ce morceau à lui seul justifierait un article tant sa qualité est indéniable. Aussi puissant qu’à fleur de peau, il permet à Eminem de se livrer une nouvelle fois, encore habité alors par la rage qui faisait ses meilleures compositions à ses débuts.  A tel point qu’il reçoit l’Oscar de la meilleure chanson originale lors de sa sortie. Rien que ça ! Nous en sommes en 2002 lorsque le film de Curtis Hanson sort sur grand écran. A l’affiche on retrouve évidemment Eminem dans « son propre rôle » mais aussi Kim Basinger dans le rôle de la mère du rappeur et la regrettée  Brittany Murphy. Le film raconte la vie de Jimmy « B-Rabbit » Smith Jr ( joué par Eminem), jeune homme déprimé habitant à Détroit, qui essaie de faire carrière dans la musique. « White trash » aux difficultés réelles, le film se concentre sur son travail, ses tentatives de s’en sortir mais surtout le monde des battles de rap dans lesquelles il finira par briller.  Evidemment avec sa thématique et son personnage principal, l’excellence ne pouvait qu’être de mise tout au long de sa soundtrack. On retrouve aux crédits la fleur du hip hop de l’époque (qui plait toujours autant aujourd’hui) : Eminem évidemment en tête de liste mais aussi Macy Gray, Jay-Z, D12, Xzibit, Obie Trice, Nas ou encore Young Zee. Pépite culte à la qualité indéniable, profondément indémodable, « 8 Mile » ne lasse jamais et donne une dose de courage supplémentaire à quiconque l’écoute. Il sera facile de s’y perdre pour mieux s’y retrouver et finir par appuyer quelques fois sur repeat pour remettre « Lose Yourself ».


Bon Iver est enfin sorti des bois ! Le génie de la folk est de retour avec le puissant SABLE, fABLE, un opus qui fait prendre au terme demie-teinte toute sa splendeur. Merveille douce-amer, bonbon acide qui pétille dans vos oreilles, Bon Iver nous permet de trouver le parfait album de ce printemps 2025 et y pose la délicatesse qui caractérise son oeuvre. Chef d’oeuvre à la lumière tamisée, réussite entre douleur et amour. On ne saurait qu’amplement recommander de vous laisser bercer par cette jolie fable sensorielle.

bon iver sable fableBon Iver : ying et yang des émotions

Au commencement il y avait « SABLE ».  Bon Iver, Justin Vernon de son véritable nom, a travaillé de longues années avant de pouvoir sortie son nouvel opus. Les morceaux commencent à voir le jour en 2019. Pour lui, il écrit un seul album qui pourtant se découpe en deux parties bien distinctes. Le premier sublime la mélancolie et la noirceur propre à son univers. Des titres qui auraient aussi bien pu trouver leur place sur le culte « For Emma, forever ago ».  La seconde partie elle, est un amas de morceaux mettant en scène vie et joie. Mais voilà que l’écriture les transpose. Certains comme Things Behind Things s’écrivent en 2020 et la déprime de la pandémie. Pourtant, ce même titre rencontre son pendant sur There’s a rythhmn, réponse tardive et solaire qui lui trouve sa place sur Fable.  Trois titres donc qui se reflètent dans le miroir des 9 qui les suivent. Si les deux univers ne peuvent être liés tant l’un est obscurité, l’autre lumière, le musicien ressent le besoin de tous les sortir. De donner vie aux deux univers. Alors qu’il compare le premier au « Hobbit » et le second au « Seigneur des anneaux », la vérité pour l’auditeur peut être toute autre. Peut-être que, sans s’en apercevoir, le musicien signe un album qu’il aurait tout autant pu intituler espoir. Les trois premiers titres de l’opus, dont la force poétique est écho aux douleurs, évoquent les difficultés de la vie. Ces moments où la noirceur prend si fort aux tripes qu’elle semble insurmontable et la seule réalité à terme. Pourtant, semble-t-il nous dire, ce temps qui parait aussi infini que l’hiver, prend fin sans crier gare. Arrive alors un second disque, plus long puisque composé de 9 titres, eux synonymes d’espoir et de plénitude. Justin Vernon est maintenant amoureux. Et cet élément transforme autant sa vie que son moyen d’expression : la musique. Plus long donc, puisque tourné vers un avenir espéré heureux qui s’étend en des contées d’aventures luxuriantes. « Day One » d’ailleurs en quatrième place de Fable répond parfaitement à cette optique. Un nouveau départ, une remise à zéro. Le titre aux accents électro en feat avec Dijon et  Flock of Dimes, souffle sur les blessures et bourgeonne. L’hiver est mort, vive le Bon Iver !

Bon Iver - Everything Is Peaceful Love (Official Video)

Marcher dans la folk froide, se brûler les pieds dans la soul

Initialement projet solo, puis groupe Bon Iver a su se renouveler, régulièrement, laissant parfois certain.es fans sur le bas côté de la route. Leur premier album en 2008, offrait un univers dépouillé d’artifices à la beauté subjuguante. La suite, différente, permettait à ses musiciens d’expérimenter et d’aller toucher à de nombreux registres. Au cours des années, certain.es en ont d’ailleurs profité pour crier au génie, saluant les tentatives novatrices de « 22, A Million » ou encore « i,i ». D’autres, perdus attendaient un nouvel « For Emma, forever ago ». Ici les deux univers se regroupent en un seul projet. La première partie épurée, Sable, est une balade embrumée dans une folk glaciale au cours de 3 titres tous plus sublimes les uns que les autres. « S P E Y S I D E » fait d’ailleurs la part belle à la voix atypique de Justin Vernon. Tout ce « premier cd » est un merveilleux écho à la vie reculée du chanteur, parti s’isoler dans la cabane dans les bois de son père dans le Wisconsin suite à une grave maladie cumulée avec une rupture. Le dernier morceau « AWARDS SEASON » ressemble ainsi à une prière adressée à des temps meilleurs porté par la puissance d’instruments en solo sur sa fin, cuivres en tête de liste puis un temps quasi a capella.

bon iverLa rupture radicale et brûlante du « CD 2 »,  est d’autant plus forte que les registres s’y croisent. La renaissance s’y caractérise notamment par des poussées soul dansantes. Mais Bon Iver ne s’arrête pas là et vient y ajouter les ingrédients propres à son évolution musicale. Short Story s’appréhende comme le retour des beaux jours, une transition douce et pourtant puissante. Par la suite, le traitement à l’ordinateur s’y fait plus présent et obsédant, les boucles se cumulent, les titres y sont radiophoniques. Everything is peacefull love s’offre des montées sans fin et un refrain obsédant. Les voix s’y superposent à l’infini. L’électro, léger est de la partie. Comme Bon Iver est un nom français, le titre qui a la tâche d’achever ce périple est lui aussi en français : « Au Revoir ». Deux minutes d’instruments à la légèreté d’un oiseau, délicat temps calme pour mieux redescendre. Une fable de vie aux nombreux visages qui tend en une vérité en laquelle on veut croire, la douleur est temporaire, la vie est multiple, elle vaut la peine que l’on se batte. Avec Bon Iver, les temps rudes pourraient, peut-être, se surmonter.

Retrouvez notre report du passage de Bon Iver à We Love Green juste ici 🙂