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Julia Escudero

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Stephen KingDe Stephen King à Margaret Atwood en passant par John Green ou encore Neil Gaiman, ils sont nombreux à avoir souhaité se manifester pour défendre la communauté trans. En effet, plus de mille auteurs.trices et éditeurs.trics anglophones ont décidé de s’unir en signant une tribune dédiée à ce sujet. Le but ? Militer pour une considération des problématiques de la communauté trans au sein de l’industrie littéraire.

Cette tribune a sans doute été réalisée en réponse aux propos tenus par J.K. Rowling, l’auteure d’Harry Potter, jugés transphobes et ayant à plusieurs reprises choqué la communauté et ses alliés. En lien ou non, ce soutien est le bienvenu à l’heure où de la visibilité est enfin accordée à cette communauté encore bien trop souvent marginalisée. Au Royaume-Unis, une tribune similaire avait été signée par de nombreux auteurs.trices qui souhaitent se désolidariser des propos de la célèbre écrivaine. Un retour de bâton mérité selon l’écrivaine féministe queer Roxane Gay qui explique au Irish Time que «  Elle se dépeint comme une victime mais elle ne l’est pas. C’est une milliardaire qui a décidé de s’en prendre à un des groupes les plus marginalisés au monde. Et elle a fait ça en transformant ses peurs en une sorte de prise de position sur le genre. C’est absurde. « 

Extrait de la Tribune

« En tant que membres de la communauté d’écriture et d’édition des États-Unis et du Canada, nous exprimons fermement notre soutien aux personnes trans et non-binaires ainsi qu’à leurs droits. […] Nous croyons au pouvoir des mots. Nous voulons aider à orienter la courbe de l’histoire vers la justice et l’équité. Pour y parvenir, nous disons que les personnes non-binaires sont non-binaires, que les femmes trans sont des femmes, que les hommes trans sont des hommes et que les droits des personnes trans sont les droits humains » Peut-on notamment y lire.


 

KO KO MO - Last Night A DJ Saved My Life coverKo Ko Mo est de retour ! Après le succès de la cover de « Personal Jesus » de Depeche Mode (200 000 vues sur Youtube), le duo français à l’énergie débordante a dévoilé ce vendredi un tout nouveau clip. Cette reprise de « Last Night A DJ Saved My Life » du groupe new-yorkais Indeep nous est proposée à la sauce power rock et c’est très réussi !

Le clip, tourné dans un hôpital abandonné, pourrait être symbolique de la situation sanitaire en France : un manque de moyens, de personnel, le monde médical se sent complétement abandonné, tout comme le monde de la culture. Quant au choix de la reprise, Ko Ko Mo peut laisser entendre un message clair : la musique, et l’art en générale, font partie intégrante de notre société et peut même « sauver des vies ».

Avec un agréable côté feel good, cette reprise nous rappelle à quel point le binôme est talentueux et arrive à insuffler un peu de joie et d’envie de danser dans ce climat morose. Une track à écouter sans modération et qui nous donne le besoin de les (re)découvrir en live !

Découvrez le clip de Last Night a DJ saved my life de ko ko mo

Louis Comar


ratched netflixA chaque que Ryan Murphy dévoile l’une de ses créations, la sphère des séries-addict est en émoi. Il faut dire qu’il y a de quoi, le papa de Glee, Nip/Tuck, American Horror Story ou encore Hollywood a su placer la barre très haut. Sa dernière création, Ratched diffusée par le géant du streaming Netflix ne fait pas exception à la règle et fait beaucoup parler d’elle. Elle profite en outre d’un sujet ambitieux : raconter les débuts de Mildred Ratched, la nurse implacable du chef d’oeuvre de Milos Forman « Vol au dessus d’un nid de coucou ».  L’agitation est-elle justifiée ? Verdict.

 

Ratched de quoi ça parle ?

En 1947, l’infirmière Mildred Ratched arrive à Lucia en Californie du Nord. Ancienne infirmière de guerre, Mildred souhaite rejoindre l’équipe de l’hôpital psychiatrique du Dr Richard Hanover. Au premier abord, elle semble être froide mais tout à fait normale. En réalité, elle cache des secrets, une face très sombre ainsi qu’un lien avec Edmund Tolleson, un homme arrêté pour avoir violemment assassiné un groupe de prêtres. Arrivée à l’hôpital, elle va être témoin de pratiques proche de la torture comme la lobotomie. Sa rencontre avec Gwendolyn Briggs, la responsable de campagne du gouverneur de Californie, va également bousculer sa vie. La série explore alors ce qui va la conduire aux événements de Vol au-dessus d’un nid de coucou et qui vont faire d’elle l’un des monstres les plus célèbres de la littérature et du cinéma.

 

Ratched est-ce que c’est bien ?

ratched affiche netflix ryan murphy

Pour qui suit les nouveautés du catalogue Netflix, Ryan Murphy est sans nul doute devenu un incontournable. Ces deux derniers bijoux venaient d’ailleurs confirmer la capacité à créer des shows novateurs du scénariste et réalisateur. Hollywood retraçait avec optimiste l’âge d’or de la célèbre ville abordant l’homophobie, le racisme et l’abus de pouvoir tout en offrant une palette de personnages riches en couleurs, une histoire d’une beauté folle et apportant bienveillance et douceur à des problématiques pourtant violentes. Son traitement et son image valaient le détour. The Politician était également une belle réussite, moquant les jeux de la politique actuelle, dépeignant avec modernisme une société plurielle, abordant pluralité du couple et écologie par la même occasion.

Féministe et gay friendly

ratched cynthia nixonAvec Ratched, certaines cartes sont changées et pour autant pas toutes. Comme attendu avec le scénariste féminisme et homosexualité y sont traités d’un oeil actuel et bienveillant. Celle qui dans le livre et le film qui l’ont vu naître pouvait être considéré comme une grande méchante – pourtant l’était-elle vraiment ? non, elle était juste une femme faisant son travail avec une certaine position de pouvoir face à un protaginiste masculin- devient aujourd’hui un personnage de prime abord froid et énigmatique. Comme attendu, sous les traits de l’incroyable Sarah Paulson, Mildred Ratched devient un personnage complexe, au passé douloureux, portée par une mission qu’elle compte accomplir coûte que coûte en se laissant guider par son coeur. Une femme forte d’apparence mais en réalité fragile et blessée par la vie est ici joliement mise en scène. Puisque Ryan Murphy a une touche indéniable de talent lorsqu’il s’agit de la réalisation, il offre un décors très léché et une esthétique reconnaissable à son récit. Il prend par ailleurs le partie de donner un nouveau visage aux couples lesbiens. Si ces dernières années, nombreuses ont été les séries et les films a créer des couples de femmes forts, souvent adulés par les fans et tentant de casser les clichés, ce qui n’a pas toujours été le cas. En se replaçant à l’époque de « Vol au dessus d’un nid de coucou » , être lesbienne au cinéma était bien souvent synonyme d’être la méchante de l’histoire. « Monster » avec Chalise Theron avait d’ailleurs cassé cette dynamique tout en offrant à un personnage de tueuse une telle palette de nuances que la méchante de l’histoire en devenait la victime. C’est un peu cette inversion que proposer ici le réalisateur de « Ratched » offrant à son personnage de « grande méchante » du cinéma un statut de victime révoltée qui a appris à se battre mais reste meurtrie par ses traumas. Elle est d’ailleurs accompagnée d’une foule de femmes bien plus fortes que ne le sont les personnages masculins présent dans le show. Cynthia Nixon prête ses traits à Gwendoline, communicante politique, lesbienne s’assumant malgré son époque, ayant permis l’épanouissement profesionnel de son mari, lui aussi homosexuel. Elle est le personnage le plus droit de la série. Betsy, l’infirmière en chef de la série pourrait être la caricature de la harpie acariatre mais se révèle avoir bien plus d’un seul visage. Sans oublier Sharone Stone en mère poule richissime et vénimeuse , personnage hypnotisants, l’infirmière Dolly la poupée dangereuse ou encore Charlotte Wells en patiente battante. Le show n’oublie d’ailleurs pas de mentionner que l’homosexualité fut à une époque, vu comme une déviance psychiatrique que l’on soigne à coup de lobotomies et de faire de la plupart de ses personnages masculins des victimes à sauver. C’est le cas du docteur Hanover ( Jon Jon Briones) d’abord dépeint comme un éminent savent prêt à tout pour exercé et fervent praticien de la lobotomie. Finalement le médecin s’avère être influençable, obsédé par son besoin de reconnaissance et surtout très lâche. Un rôle bien plus nuancé que celui observé dans le pilot du show. Pour l’anecdote, l’acteur qui interprète le jeune Peter, lui même patient du docteur est à la vie réelle le fils de Jon Jon Briones. Certains hommes  échappent  à ce traitement à l’instar d’Huck, infirmier au visage brûlé qui ne manque pas de piquant rappelant l’amour de Murphy pour ses freaks qu’il juge avec plus de compassion que ses personnages pseudo normés.

Comme dans American Horror Story, point trop n’en faut

ratched capture d'écranLe problème de Ryan Murphy lorsqu’il se met à taper dans l’horreur reste pourtant toujours le même : sa démesure. Son amour du genre est un véritable plaisir tant il a réussi à l’emmener vers une capacité à toucher le grand public sans se corrompre et sans s’édulcolorer oui mais… Et c’est bien le mais qui est important puisque dans Ratched comme dès la saison 2 d’American Horror Story, le cinéaste semble perdre pied et se lancer dans une suite d’énumérations farfelues au risque de rendre le tout plus indégiste et brouillon que glauque. Dans Asylium aliens, nazis, démons, expériences scientifiques se mélaient, il faut dire avec un certain charme mais une aussi une certaine impression de ne plus vraiment pouvoir suivre le récit. Si cette première fois était touchante, cette envie de trop en donner, de chercher à créer le crime le plus dérangeant possible finit souvent par ôter toute touche de réalisme à ses créations. Au fur et mesure des saisons la première née horrifique du show runner donnait la sensation d’avoir commander un burger aux lasagnes avec quelques nems à l’intérieur, des frittes, du cheesecake, des donuts et une petite pizza avant de refermer le bun. Individuellement tout pourrait être bon, ensemble on manque de s’etouffer. La saison 3 de la série restait alors encore fondamentalement bien ficelée avant que dès la quatrième seul le pilote de chaque saison était sauvable. L’horreur il faut la doser si on veut qu’elle reste sérieuse. On peut partir dans les tous les sens, faire du gore pour du gore mais dans ce cas il faut accepter qu’on entre dans un nouveau registre qui s’étend du narnard au torture porn lui-même fait pour faire marrer les accros aux sensations fortes. Il est possible d’aller loin dans l’horreur et les violences en gardant son sérieux mais pour ça il faut savoir rester réaliste, ce qui manque à l’angouement du showrunner de « Ratched ».

Cette caractéristique va ici se resentir par une multitude d’histoires finalement traitées trop rapidement et ne laissant pas assez de place à l’intrigue primaire du show. Le clin d’oeil au personnage d’Hannibal Lecter via l’incarcération d’Edmund (Finn Wittrock) va dans ce sens. Sa présentation réellement glaçante en introduction du show fonctionnait pourtant parfaitement mais cette corde narrative usée ne fait justice à la série.  En outre l’histoire d’Edmund ( , déjà vu dans un rôle très similaire dans AHS) et le douloureux passé de Miss Ratched  sont autant d’éléments qui perdent complétement en réalisme et en dramaturgie tant ils sont poussés dans leurs retranchements. C’est bien cet aspect qui constitue le point noir d’un récit autrement bien mené, intéressant et très bien interprété.

Et la suite ?

Défaults ou pas le réalisateur espère bien donné une suite à l’histoire de la célèbre infirmière et ce sous forme de 4 saisons. On lui souhaite d’y arriver et de continuer à tracer la route de cette série hors-normes. En attendant d’en avoir la confirmation Ryan Murphy réalisera une série sur le célèbre tueur en série Jeffrey Dahmer. en espérant qu’il ne tombera pas dans ses travers horrifiques.

Découvrez la Bande-Annonce

 


dalhia

Rachel Geffroy et Simon Vouland forment le duo Dalhia, petite révolution électro made in France dont vous auriez tord de vous priver. Originaires du Havres, les acolytes  distillent un électro sombre, jusqu’au-boutiste et soigné. En les écoutant, il n’est absolument pas surprenant de les retrouver parmi la sélection des Inouïs du Printemps de Bourges 2020. Il faut dire que le jeune groupe, qui s’était formé un peu moins d’an an avant les auditions pour des Inouïs, multiplie les registres et les sublime ajoutant ça et là du post punk et du rock psyché à ses mélodies écorchées et  à fleur de peau.

Impossible donc de rester indifférent face à ce duo vibrant qui dévoile le 25 septembre son premier clip « Hide My Face ». Un morceaux puissant porté par des paroles acérées qui dénoncent la dépersonnalisation que provoquent les violences conjugales. Hip hop, cold wave et pop garage s’y côtoient et s’y tordent noyant l’auditeur dans un flot de bile noire. Ces violences sont parfaitement illustrées par le riff macabre qui habille le titre alors que la voix féminine se répète et se développe fixant ainsi la rage et l’impuissance des victimes qu’elle conte. Rachel Geffroy devient leur voix, donne à ses phrases la force d’un slogan scandé en manifestation et  réadapte le titre « Girls just wanna have fun » en lui apportant une connotation viscérale.

Les cris se mêlent à la partie donnant la chair de poule à un auditeur qui ne peut que se laisser porter par la tornade folle d' »Hide My Face ».

En noir et blanc son clip réalisé par Kristie tord et déforme un corps nu sans visage, sans identité. Une mise en image sublime, pertinente, rétro et marquante qui vient renforcer ce message important.

Le premier EP de la formation devrait arriver dans les bacs fin octobre.

Découvrez le clip d’ « Hide My Face »