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Julia Escudero

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Fried Barry, premier long métrage de Ryan Kruger, est présenté en première européenne dans le cadre de la 26ème édition de L’Étrange Festival. Au programme, un « ET sous crack » comme le décrit son réalisateur déambulant dans les rues du Cap. Le prétexte à un miroir déformant de notre société ? Critique.

Fried Barry : De quoi ça parle ?

Au Cap, Barry (Garry Green, habitué jusque là à des rôles de figuration, comme dans Escape Game par exemple ) est un héroïnomane qui, malgré les supplications de sa femme, persiste désespérément dans la même voie. Après une violente dispute et une nouvelle injection, il est enlevé par des extra-terrestres. Un alien ayant pris possession de son corps va en profiter pour déambuler dans la ville et partir à la rencontre de cet amas hétéroclite qu’on appelle l’espèce humaine.

Fried Barry : Est ce que c’est bien ?

A la base, Fried Barry était un court métrage d’une petite dizaine de minutes montrant le fameux Barry, déjà campé par Gary Green, dans une sorte de transe ou la frontière entre bad trip et possession était bien mince. Un parti pris, une promesse pour le long métrage qui, après 57 sélections et 12 prix dans divers festivals, ne pouvait qu’arriver ! Avec plusieurs dizaines de court métrages et clips à son actif, Ryan Kruger signe pour l’occasion son premier long métrage.

Tourné sur une période d’un an et demi, la faute à une absence de moyens, le premier point qui ressort du visionnage de Fried Barry est sa qualité plastique, l’expérience de Kruger dans le filmage étant indéniable. Une autre qualité du film est sa très grande, voire trop grande, générosité. En voyant le verre à moitié plein, ce qu’on peut dire du film est qu’il regorge d’idées et des bonnes pour présenter de multiples péripéties dans lesquelles se trouvent Barry tout au long de son odyssée. Car comme l’explique le réalisateur en interview, ce coté foisonnant du récit est clairement voulu! Mais qui trop embrasse mal étreint et à force, l’un des défauts du film est que l’on peut finir par perdre le fil du récit à force d’intrigues secondaires très vite résolues. Fried Barry est une farce qui sait se faire grave mais avec un propos flou.

Ce qui est dommage, quand on voit la profondeur qu’arrive à prendre le film en dépeignant par exemple les divers interlocuteurs de Barry qui se contrefichent de son absence de réponses ou de réponses stéréotypés, l’alien le possédant ne parlant évidemment pas notre langue. Chacun fait la conversation qu’il a envie de faire sans se préoccuper de son interlocuteur… Il y aurait aussi beaucoup à dire sur cet alien qui, au final, tout au long de son odyssée fait ressortir les vices et étrangetés de chacun de ses interlocuteurs. Bref, le potentiel de Kruger est clairement là et on a hâte de voir ce qu’il nous réserve pour la suite!

Que dire de ce Fried Barry si ce n’est qu’il démontre clairement une énergie de son réalisateur impressionnante qu’il a eu du mal à canaliser mais qui a permis de livrer un premier long métrage généreux et très sympathique ! Et pour ceux l’ayant manqué, son second passage à l’Étrange Festival est prévu le 12/09 à 21h15 ! 

Et voici la bande annonce !

The owners film

Après des mois de vie culturelle complètement stoppée, de festivals de cinéma annulés, voilà qu’enfin, un évènement chouchou de la rédaction ouvre ses portes. L’Etrange festival qui chaque année fait la part belle aux films de genre, aux films étranges, aux coquetteries et bizarreries du Monde entier se tiendra au Forum des Images de Paris du 2 au 13 septembre. Malgré la jauge réduite à 60 %, qui, on l’espère, ne pénalise pas trop l’évènement, le festival reste un vrai régal conjuguant avec passion cinéma actuel, avants-premières, classiques, pépites cultes ainsi que documentaires et courts-métrage.

Pour sa journée d’ouverture, l’événement mettait à l’affiche une jolie sélection de pépites aux bizarreries inimitables : Tomiris, Pour l’Eternité mais aussi The Owners, coup de cœur instantané de notre équipe. On vous raconte?

 

The Owners de quoi ça parle ?

Dans la campagne anglaise des années 90, Mary se retrouve malgré elle au milieu d’un cambriolage organisé par son petit ami et son meilleur pote. Une villa somptueuse ? Des personnes âgées ? C’est l’occasion de s’en mettre plein les poches. Mais les hôtes reviennent plus tôt que prévu et loin d’être inoffensifs,  entraînent les intrus dans une spirale où l’agresseur n’est pas celui qu’on croit.

The Owners, pourquoi c’est bien ?

the owners maisy williams

Lors de cette toute première diffusion à l’Étrange Festival, le scénariste de The Owners, Mathieu Gompel expliquait que son histoire était adaptée du comics de Herman et Yves H  Une nuit de pleine Lune.  La BD prend néanmoins dans ses mains un aspect entre home invasion et survival agrémenté, de plus, d’une approche anglo-saxonne, le film étant en Anglais et produit par nos voisins d’Outre-Manche. C’est d’ailleurs ce levier et le fameux cynisme britannique qui lui confère sa touche si particulière. Puisque derrière une histoire qui pourrait sonner comme une redite ou rappeler le très lourd ( et franchement sur-côté ) Don’t Breathe, The Owners  sort son épingle du jeu et sait organiser sa montée en tension avec finesse.

Alors que les premières minutes permettent de présenter des personnages à la moral plus que discutable et surtout Mary ( Maisy Williams dans un rôle qui  lui colle à la perfection), le jeu malsain qui s’installe permet aux spectateurs de pronostiquer sur la suite du programme allant dans un sens ou dans l’autre. Tantôt attachant et fragiles, tantôt complètement flippants, les propriétaires de cette grande maison savent manier la langue de Shakespeare avec aisance et faire de la politesse un élément d’angoisse omniprésent.

Puisqu’ici le choc des générations en prend un sacré coup alors que les fragiles victimes de ce home invasion désorganisé prennent en puissance et en substance. Le premier métrage de Julius Berg s’avère être un plaisir de bout en bout ne reniant aucun effet et osant aller au bout de son postulat. Si le cinéma d’horreur peut se vouloir parfois suggestif et psychologique ou préférer une violence crue, Berg choisit de gérer un entre-deux, tendu de bout en bout, se permettant quelques excentricités bienvenues ça et là sans jamais perdre son fil directeur.

Nous vous le disions le scénario a vécu une correction apporté par ses producteurs anglais. Comme se plaisait à l’évoquer le co-scénariste, là où les français se veulent toujours sérieux en tout propos lorsqu’il s’agit de genre et poussent les traits de la psychologie des personnages à leur sommet, les anglais eux savent toujours prendre le recul nécessaire pour s’en amuser. C’est aussi cette touche acide qui rend le métrage si jouissif où le décalage du ton et de l’action se mélangent en un bonbon raffiné pour tout fan d’épouvante. L’humour se sème avec finesse, intervient délicatement, le temps d’un sourire de décompression avant que les choses ne continuent de s’envenimer crescendo.

Il faut de plus ajouter que cette oeuvre dynamique sait écrire ses personnages, leur donnant une premier image qui se transforme à mesure que les minutes ne passent. Les antipathiques voyous des premières minutes se révèlent alors avoir bien plus de facettes qu’on ne pourrait le penser, tout comme le brave docteur toujours sous le charme de son adorable et diminuée épouse Ellen. Quelques sujets de société peuvent se glisser discrètement ça et là : l’inégale répartition des richesses, les relations toxiques, l’importance des apparences… sans pour autant étouffer l’oeuvre et contrarier sa dynamique première.

Si la bande-dessinée s’aventurait du côté du slasher, notre équipe choisit ici de prendre le chemin du survival mais garde la dynamique vitaminée propre à ce genre, tout comme dans son dernier temps du moins la glorification de son boogeyman. Moins pop que celui-ci, plus sombre, plus sobre mais tout aussi jusqu’au boutiste et délurée, ce « The Owners » s’avère être un plaisir franco-britannique parfaitement orchestré, joliment fait, réalisé et interprété sans aucune fausse note. A ne pas manquer, vous resterez bien prendre un doigt de thé ?

Bande-annonce

 



Du 2 au 13 septembre 2020 se tiendra la vingt sixième édition de l’Étrange Festival au Forum des Images à Paris. Malgré le contexte difficile lié à la crise sanitaire, le festival parisien a su tenir bon et nous propose pour l’occasion une programmation – comme souvent – de choix. Petite revue de ce qui sera proposé aux chanceux pouvant faire partie de la jauge de 60% de spectateurs autorisée pour l’occasion.

A Pop&Shot, nous aimons bien L’Étrange Festival, la preuve ici, ici, ici ou bien encore . C’est donc avec une joie non feinte que nous avons appris le maintien du festival en cette rentrée pleine d’incertitudes pour le Septième Art. Du 2 au 13 septembre, L’Étrange Festival proposera donc une compétition de long métrage récompensé par un Grand Prix Nouveau Genre (l’an dernier c’est Vivarium qui l’avait remporté) ainsi qu’un Prix du Public. Il y aura aussi une compétition de courts métrages, occasion de découvrir des univers variés et de déceler des talents récompensée par un Grand Prix Canal + et un Prix du Public.

L’Étrange Festival 2020 : Au programme ce soir…

Possessor, second film particulièrement attendu de Brandon Cronenberg

Le Grand Prix Nouveau Genre 2020 sera désigné parmi les films suivants :

Possessor de Brandon Cronenberg
A Dark, dark man de Adilkhan Yerzhanov
Sputnik de Egor Abramenko
The Owners de Julius Berg
Destruction finale de Byung-seo Kim
Relic de Natalie Erika James
Fried Barry de Ryan Kruger
Fanny Lye Deliver’d de Thomas Clay
Tomiris d’Akan Satayev
Amulet de Romola Garai
Kajillionaire de Miranda July
Spree de Eugène Kotlyarenko
Random acts of violence de Jay Baruchel
Get the hell out de I-Fan Wang

Mais ce n’est pas tout : comme souvent, il y en aura pour tout les goûts. Entre le film d’ouverture ( Tomiris, fresque historique kazakhe) et le film de clôture ( L’homme du président, thriller d’espionnage sud coréen), la catégorie Mondovision nous fera découvrir différentes façons d’aborder le genre depuis la Belgique ( Hunted) à l’Indonésie ( Impetigore), en passant par le Canada ( Le Vingtième Siècle) ou bien encore le Japon ( Tezuka’s Barbara). Dans cette catégorie seront aussi présents l’austro-allemand The trouble with being born, le suédois Pour l’éternité, le conte néerlandais Grimm Re-Edit. Mais ce qui est particulièrement attendu sera l’adaptation version Trauma de rien de moins que la Tempête de Shakespeare ! Shakespeare’s Shitstorm de Lloyd Kaufman est donc attendu de pied ferme !

Hunted de Vincent Paronnaud

L’Étrange Festival 2020 c’est aussi des documentaires ! Au nombre de trois, on retrouvera le français My lover the killer, l’australien The Witch of Kings Cross ainsi que Tiny Tim : King for a day. Il y aura aussi deux cartes blanches laissées à des personnalités du cinéma. Tout d’abord, Marjane Satrapi ( réalisatrice de Persepolis, The Voices, Radioactive) nous présentera le culte Hamburger Film Sandwich, la comédie musicale Tommy, la pépite iranienne d’avant Révolution Islamique Prince Ehtejab, La Nina de Fuego ou bien encore Milla. Enfin, la productrice Pascale Faure, spécialiste du court métrage nous présentera Courts Party!, une sélection d’une petite dizaine de courts choisie avec soin ( dont la version courte de Greener Grass, un coup de cœur de l’an dernier) et Anna, une comédie musicale des 60’s avec Anna Karina, Serge Gainsbourg, Jean Claude Brialy et Marianne Faithful !

Enfin, L’Étrange Festival 2020 ce sera aussi cette année, ce sera aussi des Pépites de l’Étrange (avec entre autre Le couteau sous la gorge de Claude Mulot), un hommage à Johann Johannsson ainsi qu’à Pierre Molinier. Dans le cadre de Retour de Flamme, un chef d’oeuvre des débuts du Septième Art sera aussi présenté, cette année ce sera le chef d’oeuvre du cinéma muet de Victor Sjöström, Larmes de clown. Il y aura la « trilogie Taisho » de Seijuku Suzuki. Pour conclure, il y aura les Séances spéciales, avec dans cette catégorie la projection du très attendu Lux Aeterna de Gaspar Noé !

Lux Æterna, le très attendu nouveau projet de Gaspar Noé

Alors que le Septième Art a été ébranlé par la crise sanitaire lié au COVID-19 et que les cinémas continuent d’être impactés malgré leur réouverture, la tenue de la 26ème édition de L’Étrange Festival 2020 est une réelle aubaine pour retourner dans les salles obscures en quête de nouveauté, d’originalité, de mystère, de frissons et d’émotions comme le cinéma de genre sait si bien l’offrir !

Retrouvez le programme complet de la 26ème édition de L’Étrange Festival.


programmation crossroads 2020

Du 8 au 11 septembre 2020, le Crossroads Festival s’offrira une version en ligne à suivre sur son site, ses réseaux sociaux mais également la page Facebook de Popnshot !

Au programme des lives, beaucoup de découvertes, de qualité et de jeunes artistes très très prometteurs. Comme chaque année, le festival a placé la barre très haut et promet son lot de chouchous issus de tous les registres actuels. Pour en profiter pleinement les concerts seront diffusés en ligne tous les soirs à partir de 21 heures.

Difficile de faire le tri parmi cette jolie programmation ? Envie de faire le plein de nouveautés ? De découvertes ? D’écouter une scène indépendante qualitative et ambitieuse ? Pas de soucis, on t’a concocté un jolie playlist sélectionnée par notre rédac’. Hip hop, rock, pop, r’n’b, soul s’y rencontrent. Viens vite l’écouter, promis tu vas adorer !


Ecouter la playlist

La Playlist coup de coeur du Crossroads 2020 starring

Bobine de cuivre – funky cops

Dear deer – disco discord

Johnnie Carwash – forever yours

Lombre – La lumière du noir

MASSTO – WADY

Annabel Lee – Let the kid go

Orange dream – gold drops

Paprika kinski – all you need

Ravage – fake generation

Saudade – rain of stars

Sun – I killed my man

Supamoon – second nature

This will destroy your ears – disabled memory ok

White velvet – maybe if I die

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