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Julia Escudero

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Pour noël, et si on offrait un peu de musique ? Entre sorties et ré-éditions en vinyles, l’année aura été dense. Difficile de faire le tri parmi tout ça ? Pour nous aussi, d’ailleurs on a dû se limiter à sélectionner de 31 albums – pour 31 jours en décembre – alors que les possibilités étaient presque sans fin.  Toujours est-il qu’on vous aide à choisir les albums à mettre sous le sapin pour des fêtes en musique et des cadeaux qui marquent.

Lana Del Rey – Did you know there s a tunnel under Hollywood Bvd ?

idée cadeau noel vinyle Lana Del Rey - Did you know there is a tunnel under Hollywood BvdLe nouvel album de la reine de l’indie pop américain est un chef d’œuvre absolu. Une promenade douce et cinématographique dont l’esthétique californienne la dispute à son aspect joliment rétro. La modernité s’invite tout de même dans cette promenade hollywoodienne, dixième album de la chanteuse. Aussi bon que « Born to Die », la mélancolie en plus.

Zaho de Sagazan – La symphonie des éclairs 

idée cadeau noel vinyle Zaho de Sagazan - La symphonie des éclairsElle a été LA révélation française de 2023. Celle qui poursuit sa folle ascension et passe en quelques mois de l’Olympia au Zénith de Paris (pour le mois de mars 2024) livre un premier album sensible et à fleur de peau. Divinement poétique il joue de tous les codes, sublime la chanson française pour mieux devenir électro, parle aux plus sensibles et envoûte.

Grian Chatten – Chaos for the fly

idée cadeau noel vinyle Grian Chatten - Chaos for the flyLe leader de Fontaines D.C s’est lancé en solo cette année. Le résultat est incontestablement l’une des plus grandes réussites de l’année. On y retrouve la sensibilité smithienne du groupe dublinois. En solo, le talentueux monsieur Chatten se fait plus grave, plus sensible et accentue ses mélodie. Un album parfait pour le format vinyle qui se magnifie à coup de voix profonde titre après titre.

Slowdive – Everything is alive

idée cadeau noel vinyle Slowdive - Everything is aliveC’était LE retour le plus attendu de 2023, d’ailleurs l’annonce de la tournée qui suivait cet album s’est vue afficher complet en quelques minutes seulement. Il faut dire que 6 années séparent cet album du prédécesseur du groupe de shoegaze. Aérien, léger, magnifiquement construit, tout simplement beau.

Anohni & the Johnson – My Back Was a Bridge for You to Cross

idée cadeau noel vinyle Anohni & the Johnson - My Back Was a Bridge for You to CrossElle est une légende. C’est avec elle que Lou Reed faisait ses derniers pas scéniques.  Pour la création de cette pépite la musicienne a avant tout pensé à « What’s Going On » de Marvin Gaye. Un façon de faire écho aux mouvements sociaux initiés dans les années 50 et qui font encore sens aujourd’hui. L’album marque les cœurs et écrase tout sur son passage avec puissance. Entre thématiques fortes et notes délicatement posées, rien n’est laissé au hasard. Reste à souligner que le titre le plus puissant sorti cette année « Scapegoat » vous ensorcellera en cours d’écoute.

Current Joys – Love + Pop

idée cadeau noel vinyle Current Joys - Love + PopRien ne résiste à Current Joys. On retrouve dans sa musique des moments shoegaze tout comme chez Slowdive mais aussi la capacité de toujours se renouveler et surprendre. Ce sera le cas sur ce nouveau bijou inspiré par la musique et le processus créatif de Lil Peep. Projet collaboratif il est aussi rapide , sombre, qu’indispensable.

The Beatles – Now and Then

idée cadeau noel vinyle The Beatles - Now and ThenCertes c’est un 45 tours mais l’objet se vaut pour son histoire. Composé et enregistré en 1978 par John Lennon, l’ébauche de ce morceau a été complété en 2023 par Paul McCartney et Ringo Starr. Une lettre d’amour au passé, une dernière performance des Beatles ensemble malgré les années. Un titre pour reformer le duo de compositeurs le plus mythique de l’histoire de la musique.

Adam Naas – Goldie and the kiss of Andromeda

idée cadeau noel vinyle Adam Naas - Goldie and the kiss of AndromedaC’est en janvier qu’Adam Naas embrassait le monde avec son album aux influences variées : de la soul au glam en passant par le gospel et la new wave. Il y présente Goldie comme son alter-ego, une facette de lui plus jeune avec laquelle il tente de renouer un lien. Un périple emprunt de beauté, lyrique, enrobé et théâtral.

Buck Meek  – Haunted Mountain

idée cadeau noel vinyle Buck Meek - Haunted MountainLe guitariste de Big Thief est amoureux. Voilà qui se ressent dans un album country d’une luminosité rare. Embarquez avec lui dans un périple à travers les montagnes, inspiré par la musique traditionnel de l’Amérique et toujours emprunt de la véritable âme d’artiste qui habite ses compositions.

The Hives – The death of Randy Fitzsimmons

idée cadeau noel vinyle The Hives - The death of Randy FitzsimmonsIl aura fallu 10 ans pour retrouver The Hives en studio. En 10 années, le groupe a maturé comme un grand cru. Les bêtes de lives reviennent avec un jet pointu, radicale et d’une efficacité redoutable. Du rock, un soupçon de punk et beaucoup de folie à offrir pour noël.

The National – Laugh Track

idée cadeau noel vinyle The National - Laugh TrackLa deuxième sortie de l’année de The National s’inscrit dans une ambiance bien plus post punk et se révèle dans une forme de noirceur à fleur de peau. Il faut reconnaitre au groupe sa capacité à créer des morceaux évidents à l’oreille comme faisant partie d’un paysage dans lequel on aime cocooner. A noter la présence du titre « Weird Goddbues » en duo avec Bon Iver. Le banger ultime.

Gabriels – Angels and Queens

idée cadeau noel vinyle Gabriels - Angels and QueensGabriels a l’esthétique de James Brown, l’élégance de Nina Simone, la grandeur effrénée et suave de Barry White. En convoquant les fantômes du blues pour mieux les faire cohabiter avec le jazz mais aussi la pop, le groupe s’attire les éloges d’Elthon John.Cet opus hybride porté par la voix de ténor de son interprète bouscule et hypnotise. Découverte idéale pour peupler les fêtes de fin d’année.

Black Pumas – Chronicles of a Diamond

idée cadeau noel vinyle Black Pumas - Chronicles of a DiamondDéjà nommé7 mois au Grammy Awards, il n’existe aucun doute quant au fait que Black Pumas s’offre l’album de l’année. Entre soul et rock, les texans signent une galette parfaite de bout en bout, joyeuse, scrupuleusement écrite et produite. L’avenir leur promet une ascension vertigineuses plus que méritée. En plus le vinyle est sorti dans de nombreuses versions colorées pour faire plaisir aux collectionneurs.

Kevin Morby – This is a photograph II

idée cadeau noel vinyle Kevin Morby - This is a photograph IIIl y a un an, Kevin Morby dévoilait « This is a photograph » un chef d’œuvre folk, clin d’œil  plein d’amour aux fantômes du passé qui sublimait la nostalgie d’un temps inconnu.  Sa suite sous forme de mini album est une ré-écriture de ses morceaux qui pour l’occasion s’adoucissent. Ce pendant musical comme il en existe en littérature dépasse par sa sincérité la beauté de l’original. Pas de fioritures, seule la musique compte. En plus « Harlem River » fêtait ses 10 ans en décembre 2023, en quelques mots offrez du Kevin Morby pour un succès garanti.

Nick Waterhouse – The Fooler

idée cadeau noel vinyle Nick Waterhouse - The FoolerLe début de l’année 2023 était marqué par la sortie d’un album d’une classe absolue : celui de Nick Waterhouse. L’élégance s’y dessinait en musique alors que les grands esprits des crooners venaient hanter les notes suaves d’une pépite parfaitement composée. L’une de plus belles perles de l’année, parfaite pour le format vinyle.

Hozier – Unreal Unearth

idée cadeau noel vinyle Hozier - Unreal UnearthC’est avec le titre « Take me to Church » que c’est fait connaître Hozier. Et le revoilà dans les bacs avec un troisième opus qui fait cohabiter sa folk traditionnelle avec la bibliographie de Dante. Peuplé d’hymnes sinistres mais puissants et de passages en gaéliques irlandais, cet opus est aussi sombre que puissant et redéfini les compositions à couper le souffle qu’on connait au musicien.

Loyle Carner – Yesterday’s Gone (Picture Disc – Disquaire Day)idée cadeau noel vinyle Loyle Carner - Yesterday's Gone (Picture Disc - Disquaire Day)

Certes, c’est une sortie du Disquaire Day qui la rendra donc plus difficile à dénicher. Si vous avez de la chance vous tomberez peut-être sur cette édition très limitée de l’un des chef d’œuvre de Loyle Carner. Nominé pour le prix Mercury 2017, » Yesterday’s Gone » est un classique certifié du hip-hop britannique. L’excellence est toujours au rendez-vous quand il s’agit de parler du rappeur.

Shake Shake Go – Double Vision

idée cadeau noel vinyle Shake Shake Go - Double VisionSouvenez-vous, vous les aviez découverts avec le titre « England Skies ». Depuis la formation  n’a eu de cesse de prouver qu’il avait une capacité imprenable à écrire des hits. Après une coupure de 3 ans, le plus gallois des groupes français ( à moins que ça ne soit l’inverse) est de retour dans les bacs. Poppy et sa voix inimitable habite cet opus aussi beau que franchement accessible. L’album idéal pou accompagner tous les moments du quotidiens.

Glen Hansard – All That Was East Is West Of Me Now

idée cadeau noel vinyle Glen Hansard - All That Was East Is West Of Me NowGéant de la folk irlandaise, là où finalement on sait le mieux composer ce registre, c’est avec son opus le plus rock que Glen Hansard faisait son retour dans les bacs cette année. Un album habité et toujours parfaitement produit qui déchaine les éléments et les sentiments. Il fait suite à un long moment passé à collaborer avec Eddie Vedder et Cat Power. Celui à qui l’on doit le très sensible film « Once »et  le concentré de puissance qu’est le morceau « Say it to me now » n’a pas perdu en qualités de compositions. Méditatif et précis, il saura habiter vos esprist pour toute l’année à venir.

Klaus Nomi – Simple man

idée cadeau noel vinyle Klaus Nomi - Simple manCette année, Klaus Nomi est à l’honneur. Ténor alien qui faisait le pont entre la new wave et l’opéra, le musicien a eu une carrière éphémère mais n’en a pas moins marqué les esprits. A commencer par celui de David Bowie qui le repéra tout autant qu’il l’inspira. La ré-édition de ses albums chef d’œuvres est l’occasion de se réapproprier un ouvrage magistrale aussi précieux qu’une étoile filante. Les remixes d’Arnaud Rebotini et d’Agar Agar vont d’ailleurs en ce sens et prouvent, si besoin il y a, que cet artiste a su traverser les époques.

Idles – Joy as an Act of Resistence (Deluxe Edition) 

idée cadeau noel vinyle Idles - Joy as an Act of Resistence (Deluxe Edition)C’est l’un des plus grands albums de post punk de ces dernières années. L’une des plus belles sorties de 2018 et un incontournable des plus connus des punks rockers. « Joy as an Act of Resistence » s’offre une nouvelle édition pour illuminer votre fin d’année. D’ailleurs la pochette dorée et brillante ne fait qu’appuyer l’évidence. Au programme un vinyle en 180 grammes, 16 art prints exclussifs et l’excellence d’Idles, le cadeau idéal pour les fans de rock actuel.

Lady Gaga – The Fame (15th anniversary) 

idée cadeau noel vinyle Lady Gaga - The Fame (15th anniversary)On ne fera pas l’affront de présenter la Mother Monster, l’une des reines ultimes de la pop. Son premier album, celui qui lui a valu le succès fêtait ses 15 ans cette année ( déjà 15 ans ? Où passe le temps ?). Toujours est-il que la musicienne n’a pas manquer de célébrer ça avec une édition collector vinyle blanc, et son lot de posters inédits. L’occasion de chanter en boucle sur les indémodables « Paparazzi » et « Poker Face ».

Blur – The Ballad of Darren 

idée cadeau noel vinyle Blur - The Ballad of DarrenDamon Albarn et sa bande n’ont pas dit leur dernier mot. Leur dernière sortie est d’ailleurs une réussite totale. Une réflexion sur le temps qui passe qui se délie titre après titre et rappelle pourquoi la formation est aujourd’hui toujours aussi culte. Somptueux, efficace et  délicat, il entre dans la catégorie de ce le groupe a sorti de meilleur.

Loverman – Lovesongs

idée cadeau noel vinyle Loverman - LovesongsArtiste belge récemment découvert par le label Pias, le chanteur à la voix grave inimitable vient chanter sa lettre d’amour sur un album sans une seule fausse note. La bête de scène Loverman y sublime le blues mais sait aussi se faire énervé et puissant. Parfois troublant, toujours hypnotisant, il est l’une de plus belles découvertes de cette année. A faire donc découvrir pour un noël parfait.

Bar Italia – Tracey Denim

idée cadeau noel vinyle Bar Italia - Tracey DenimIls sortaient deux albums cette année. Mais c’est bien avec leur premier jet qu’il était possible de tomber follement amoureux.se de l’univers de Bar Italia. Pas un seul morceau ne dénote d’un opus qui se déguste de bout en bout. On y retrouve l’âme de Sonic Youth sans pour autant jouer sur la carte de la redite. Sombre, rock, savamment écrit, il séduira sans aucun doute possible.

Sufjan Stevens – Javelin 

idée cadeau noel vinyle Sufjan Stevens - JavelinSi la sensibilité était personnifiée en un artiste ce serait sans conteste Sufjan Stevens. Avec « Javelin » on atteint les sommets cathartiques de son œuvre. Les cordes pincées viennent magnifier la voix aérienne du chanteur. L’honnêteté est présente titre après tire et pince les cœurs. Une balade onirique et touchante qui s’offre comme une lettre d’amour.

Big Thief –  Masterpiece (édition couleur limitée) + Vampire Empire 45 tours

idée cadeau noel vinyle Big Thief - MasterpieceIl n’était plus disponible, le voilà repressé ! Le premier album de Big Thief, « Masterpiece » qui porte si bien son nom fait son retour dans les bacs dans une édition limitée pile à temps pour noël. Toute l’âme folk rock de l’un des plus beaux groupes du moment (il n’y aucune façon d’être objective concernant Big Thief me concernant) s’y délie. Titre après titre, la candeur la dispute à une honnêteté à donner des frissons. Et puis cette année, la troupe d’Adrianne Lenker dévoilait en 45 tours ses deux nouveaux morceaux : « Vampire Empire » et « Born for Loving You », prémisse on l’espère d’un nouvel album pour 2024. De quoi rendre les fêtes vraiment festives !

Mac Miller – Watching movies with the sound off (10 th Anniversary)

idée cadeau noel vinyle Mac Miller - Watching movies with the sound offDixième anniversaire toujours. Celui  du deuxième album de Mac Miller qui se célèbre dans un coffret deluxe. Au programme double album rouge galaxy, mais aussi en bonus un 10″ picture disc avec deux titres inédits, « The Star Room (OG Version) » et « The Quest et un livret exclusif.  Un must have pour un album sombre à la production parfaite, hommage à l’un des plus grands des rappeurs américain disparu trop tôt.

Sofiane Pamart – Noche

idée cadeau noel vinyle Sofiane Pamart - NocheLe prodige du piano qui a remis le classique au goût du jour et a su le faire cohabiter avec le hip hop était de retour en fin d’année avec l’album « Noche ». Un immanquable qui réunira toute la famille et fera le pont entre les générations. Il prend le pari de personnifier en musique la nuit, ce moment où les sentiments sont exacerbés et comme toujours frappe très fort.

Cat Power – Sings Dylan the 1966 Royal Albert Hall concert

idée cadeau noel vinyle Cat Power - Sings Dylan the 1966 Royal Albert Hall concertQuelle excellente idée qu’a eu Cat Power de reprendre le concert mythique de Bob Dylan au Royal Albert Hall ! Voilà qui vaut à la musicienne virtuose d’entrer dans le top 15 des ventes de façon complètement inattendue. Mais il faut dire que la qualité est au rendez-vous. Tout comme une véritable compréhension de l’œuvre de Dylan, un amour sincère pour ses titres. Réinterprétation oui, mais avec un respect prodigieux. Et surtout la voix envoûtante de l’incroyable Cat Power en filigrane. Incontournable cette année.

PJ Harvey – I Inside the Old Year Dying 

idée cadeau noel vinyle PJ Harvey - I Inside the Old Year DyingLa prêtresse PJ Harvey a fait un retour plus qu’attendu cette année. Une ode poétique et abstraite au Dorset dont elle est originaire. Après un Olympia à guichets fermés, la chanteuse fera le tour des festivals cet été. Il faudra donc bien écouter son dernier né pour profiter pleinement de ses concerts mystiques. Polly Jean signe de plus un album entêtant aussi habité qu’hanté, un classique instantané nécessaire.


 

Shaka Ponk – Zenith de Paris 08.11.2023 – Crédit Photo : Louis Comar
Shaka Ponk – Zenith de Paris 08.11.2023 – Crédit Photo : Louis Comar

C’est un concert bien particulier qui attend ce 8 novembre les fans de Shaka Ponk. Celui qui marque le début de la fin d’une ère. Le groupe l’a en effet annoncé, il s’offre une dernière immense tournée et puis il fera ses adieux à son public. A Paris, pour leurs 4 premiers passages, les acolytes de Goz, leur mascotte, s’offraient le Zénith. L’occasion de s’échauffer avant deux rounds d’Accor Arena. Mais aussi de partager un moment où la générosité règne. Un terme surfait d’ailleurs que celui de généreux en matière de live. On pense à une comparaison mal faite avec un repas et pourtant il s’applique à Shaka Ponk  et coule de source à écrire. La faute à une formation qui se donne  sans concession et qui partage de son univers jusqu’à avoir permis à la salle de transpirer sa dernière goutte de sueur. Le concert était aussi l’occasion d’interpréter son dernier album, intitulé « Shaka Ponk », preuve de la clôture d’un chapitre s’il en est.

Fucking intimate

Shaka Ponk – Zenith de Paris 08.11.2023 – Crédit Photo : Louis Comar

Cette dernière tournée, elle s’appelle le Last Fucked Tour. Un nom brut de décoffrage qui va bien aux concerts de cette tornade scénique. Pour rester dans le ton, on abusera du terme fuck . Et c’est donc en toute intimité que débute ce concert. Le groupe s’offre un tour des gradins, serre des mains. On est loin des grandes entrées grandiloquentes habituelles. Exit pour un instant la grosse machine, l’humain vient maintenant au centre de l’instant. Là au milieu du Zénith, sur une avancée, le combo joue entouré de ses fans. Il débute par une version acoustique d' »I’m Picky », histoire de sortir l’artillerie lourde. Mais que l’audience se rassure, le titre sera interprété une deuxième fois dans sa version classique plus tard dans le set. Quatre morceaux s’enchainent de la sorte. Point de fioritures, juste des instruments et des voix pour des versions qui mettent en avant les capacités vocales dénudées de tout artifice de la troupe. L’affaire séduit par sa simplicité, son changement radical de proposition. Shaka Ponk est au cœur de son Zénith, pulse avec douceur et emplie son artère de fans. Ils concluent l’instant par une reprise, celle de « The House of the rising sun » et donnent le ton d’emblée, le moment sera bavard.

Shaka Ponk – Zenith de Paris 08.11.2023 – Crédit Photo : Louis Comar

fucking entertaining  !

Et puis, il est temps de retourner aux bases et donc à une seconde forme de générosité. Le groupe de Frah et Samaha se déploie sur scène et sort le gros décors. Les concerts de Shaka Ponk, qu’on se le dise, ce sont des parcs d’attraction pour adultes avec son lot de montagnes russes et d’effets de lumières. Loin du concert traditionnel, c’est un spectacle à multiple dimensions qui fait participer chaque spectateur. Cette fois-ci les écrans géants diffusent en autre des images d’une bibliothèque sans dessus dessous et de livres qui volent. Sur les côtés des décors hors écrans font exister ces livres. De parts et d’autre de la scène, en hauteur, des choristes aux immenses robes blanches et qui semblent s’échapper d’un film de Tim Burton, viennent ajouter une touche fantomatique au programme.

Shaka Ponk – Zenith de Paris 08.11.2023 – Crédit Photo : Louis Comar

Mais le cadre n’est pas la seule marque de fabrique de la formation. Les tenues scéniques entre rock et film d’action s’ajoutent et puis les positionnement de ses membres, leur façon d’arpenter la scène, de se courber, de sauter, de bondir. Tout est orchestré au millimètre et chaque infime détail ne laisse jamais planer le doute quant à l’identité des artistes présents sur scène. Les morceaux du nouvel opus s’ajoutent à l’instant. On retrouve « Je m’avance » puis « Wanna get free ».

Mais Shaka Ponk c’est aussi un groupe militant. Ils ne s’en sont jamais cachés. Alors avant de balancer les notes puissante de « Twisted » et d’entraîner le Zénith dans une nouvelle danse endiablée magnétude 9 sur l’échelle de Richter, Frah livre un plaidoyer en matière de droits LGBT +. Et l’audience boit chaque mot. Au delà de la musique, ce sont aussi une vingtaine d’années de valeurs et de messages martelés qui ont créé la communauté de fans.  Le militantisme, il prend aussi sa place sur les écrans alors que la politique macroniste, l’écologie et la Covid sont évoquées en images. Le président se voit représenté comme une figure qui tire les ficelles, flippant à souhait. Difficile de ne pas avoir une pensée pour Izïa qui encourait des poursuites après avoir parlé de lyncher Emmanuel Macron lors de son passage en festival cet été. La liberté d’expression est encore – un peu – possible, voilà qui est rassurant. Quelques morceaux en français rappellent néanmoins que l’anglais leur va mieux au teint, question de sonorité et de notes. Les mots sont des instruments, ils créent les rythmes. Après quoi, il est l’heure de balancer les gros moyens.

Shaka Ponk – Zenith de Paris 08.11.2023 – Crédit Photo : Louis Comar

A Fucked up crowd

La configuration est sans cesse mouvante. Voilà que le plot central est de retour. Perché dessus, Frah, toujours aussi sauvage, se positionne et prépare le public à son traditionnel circle pit. Les instruments résonnent à pleine balle. Samaha, sur scène,  hypnotise en sa qualité de maîtresse de cérémonie aux longues tresses. « J’espère que vous avez une bonne mutuelle » lance son acolyte au milieu du public. Un cercle tribale entoure le musicien et se met à entamer une danse effrénée. Un peu comme lors de la manie dansante, phénomène d’hystérie collective entre le XIV et XVIIIème siècle qui avait poussé des villageois à entamer spontanément des danses et à ne s’arrêter que plusieurs jours plus tard provoquant évanouissements et parfois la mort. Ici, finalement qu’importe la mutuelle possédée, tous les spectateurs sortiront vivant de ce concert, mais la fièvre dansante les aura tout de même atteint. Le groupe reprend comme le veut la tradition, sa version de « Smell like teen spirit » de Nirvana. Et la chose est plutôt vraie. Entre la nostalgie qui pointe la bout de son nez face à la fin d’un groupe qui a marqué des générations, les compositions chantées, l’énergie générale, la salle sent l’esprit adolescent à plein nez. Dans les bras de Shaka Ponk, le public, de tout âge, aura éternellement 17 ans. Les derniers instants sont de plus en plus sauvages, tout va crescendo côté foule comme côté scène. La fièvre dansante, on vous dit.

Shaka Ponk – Zenith de Paris 08.11.2023 – Crédit Photo : Louis Comar

Un drapeau LGBT est brandi juste avant le dernier morceau qui sonne l’avant rappel : « 1300 heures », il faudra donc se dire au revoir.

Shaka Ponk – Zenith de Paris 08.11.2023 – Crédit Photo : Louis Comar

A last fucking goodbye

Le groupe revient sans surprise sur scène pour un dernier moment de folie partagée. « Killing Hallelujah » et « Rusty Fonky » font office de clôture au cours de laquelle le public sera invité à s’asseoir pour mieux bondir dans les airs. Le chœur quitte également sa place en arrière scène pour se répartir au plus près de l’audience. Un dernier slam pour Frah et il faudra dire au revoir. Et c’est bien le plus compliqué pour le groupe. Une fois la musique terminée, ce dernier ne quitte pas la scène, fait le tour des objets trouvés et commente  » Je ne sais pas si ces objets seront retrouvés mais ce qu’on a trouvé ce soir, cette communion, on ne pourra jamais la perdre ». Impossible de les faire repartir en coulisses, ils saluent, parlent, observent. Comme si lâcher était trop douloureux et que chaque seconde devait un peu plus durer. Comme un enfant qui tente de retarder l’heure du coucher. It smells like teen spirit encore et toujours. La fin d’une ère, il est vrai et qui tourne la page d’un rock français qui aura changer radicalement l’image du courant dans l’Hexagone. Le temps passe trop vite, il faudra l’étirer encore et encore sur une tournée d’adieu qui brisera le cœur de ses musiciens date après date. Mais qui réchauffera à jamais les consciences et les corps. Shaka Ponk tire sa révérence, une dernière fois, qu’importe la taille de l’arène qui sera choisi pour la véritable dernière fois, ce qui compte c’est la taille des gladiateurs et la nostalgie qui, elle perdurera longtemps.


Loverman qui êtes-vous ?

Il est des coups de cœur évidents. Certain.es auront pu le découvrir en première partie de Tamino ou de Sylvie Kreusch en France faisant immédiatement courir un bruit de couloir : Loverman est à découvrir sur scène. Avec ses shows jusqu’au-boutiste entre le live pure et le projet artistique, pourtant sans fioritures et accessoires, le chanteur ne laisse pas indifférent.e. L’adoration comme la surprise peuplent les récits de celles et ceux qui l’on vu. Mais d’où vient-il ? C’est en réalité le projet solo de James de Graef, ancien membre de Shht, aidé par sa conjointe Daisy Ray. D’où ce nom de scène mais aussi celui d’un premier album « Lovesongs » à paraitre le 27 octobre. Son univers insaisissable oscille entre la folk, le blues, le rock. Des sonorités western, une voix grave envoûtante, un timbre puissant qui chuchote puis crie, ose mélanger les genres et les ambiances mais garde pour mot d’ordre l’intensité. Des EPs peuplent déjà sa très belle discographie. « Would (right in front of your eyes) » et « Candyman » suffisent à se plonger dans cet univers sobre, à juste titre comparé à ceux de Nick Cave et Leonard Cohen.

Un showcase pour tomber amoureux.se

Loverman au MaMA Festival @ Pénélope Bonneau Rouis
Loverman au MaMA Festival @ Pénélope Bonneau Rouis

Trois jours pendants lesquels la musique est au cœur de chaque instants. En la matière si les soirées sont emplies de concerts, les journées sont aussi l’occasion de se laisser aller aux découvertes grâce aux showcases proposés dans les nombreuses salles de l’évènement. Et s’il fallait retenir un nom de ces temps intimistes, celui de Loverman serait à graver au fer blanc. Espoir du label Pias pour cette fin d’année 2023, le belge est sur scène une claque qu’il est bon se prendre en pleine face. En cause de l’excellence seulement comme l’on en voit tous les 10 ans dans le paysage musical.

Le monsieur se présente ainsi sur scène seul derrière sa guitare. Impossible de se préparer à la demie-heure que l’on s’apprête à vivre. Une voix grave dont le timbre inégalé appelle à se précipiter au plus proche de la scène. En la matière, il n’est pas sans évoquer un autre grand de la musique : Asaf Avidan. Non que les deux voix soient comparables. Mais toutes deux sortent tellement du lot, qu’elles s’encrent immédiatement dans les esprits. Celle-ci est rauque, puissante, bestial. Tout comme Loverman lui-même, hypnotisant dès la première note. Le titre est blues, très écrit, il est long mais n’a aucune longueur. A-t-on seulement envie qu’il finisse de toute façon ?

Et puis, le voilà qui lâche sa guitare. Nous étions fascinés, nous voilà conquis, entièrement. Avec pour seule arme sa cymbale, il devient félin. Lâché dans l’arène, il ne tient plus sur scène. Il bondit alors dans la fosse. Regardant l’assistance yeux dans les yeux, il dégage une telle prestance qu’il faudra rougir faute de se sentir l’étoffe de dévisager la braise qui l’illumine. Pendant que le public rougit, lui rugit. La voix rauque se mut en cris, profonds, puissants, juste. Insaisissable, le musicien grimpe sur les enceintes, se perche, se penche, ondule, met en avant ses bras puissants en un jeu d’une sensualité qui ne laisse personne indifférent.e.

Bouche bée, le public est invité à se ressaisir alors qu’il explique avoir pris un bus à 6 heures du matin pour venir de Belgique et s’étant perdus, avoir retrouver de bon matin, son ingénieur du son endormi devant sa porte. L’occasion de sourire avant que le concert ne reprenne. Et le bombardement incessant. Celui des qualités qui ne cessent de fuser. « Vous préférez un morceau doux ou énervé ? Plutôt énervé ? C’est toujours pareil » s’amuse-t-il à lancer. Il faut dire que la puissance qui se dégage des titres énervées fait envie. Un concentré si pure qu’il en devient un exutoire pour l’assistance. Loverman consume, transforme les énergies, prend la colère pour la magnifier, la sublimer. Où était-il tout ce temps ? Comment si grand talent n’a-t-il pas été découvert dès les premières notes qu’il a pu fredonner chez lui ?

Le voilà maintenant qui se lance dans un pari risqué. Faire chanter l’assistance avec lui. Un public professionnel, à midi. L’affaire parait complexe. Mais comment dire non à se regard qui nous dévisage  ? Alors voilà le public qui reprend les notes tel un chœur de prières et derrière Loverman commente des prouesses vocales, des cris, de l’énergie tout en dansant au centre de la Boule Noire. Le souffle maintenant court, on profite de sa reprise du micro pour un dernier titre. Une dernière prouesse. Comme on le disait plus tôt, le chanteur dévoilera bientôt son premier album « Lovesongs ». C’est dans ce cadre qu’il se produit une seconde fois, le soir cette fois-ci aux Trois Baudets.

Nuit embrasée

Loverman MaMA Festival @Louis Comar

Quoi de mieux, à la découverte d’un artiste que de pouvoir le voir deux fois en un jour ? Cette fois-ci, ce sera aux Trois Baudets que Loverman déchainera sa fougue. Il y a quelque chose de presque décevant à cela d’ailleurs, pour les autres qui n’ont pas pu le découvrir le matin même. Car si la Boule Noire est un lieu parfait pour la performance de Loverman, les Trois Baudets risque d’obliger l’artiste à… rester sur scène.

Dans la salle, les places se font de plus en plus rares. Les gens se précipitent presque et étrangement, ignorent dans leur course, le premier rang qui reste complètement inoccupé.  Pour l’instant. À 23h15, Loverman débarque, vêtu d’une chemise en dentelle rouge, d’un pantalon jaune et de bottes noires. « Je suis belge, et j’ai mis les couleurs de mon pays » lance-t-il sur le ton de la blague.

Loverman - MaMA 2023 - Louis Comar-
Loverman – MaMA 2023 – Louis Comar-

Il commence avec le même morceau qu’à la Boule Noire. Call me your loverman, susurre-t-il dans son micro. Le public est parfaitement silencieux, lui laissant tout l’espace du monde pour se déployer. Seulement là… le monde est petit. Les fauteuils l’empêchent de sauter dans la foule, alors il zigzague sur l’avant-scène, cymbales en main. Comme un lion en cage, incapable de bouger, prêt à bondir.

À nouveau, il souhaite faire chanter l’assistance. Come along for the ride, sing a song tonight… Alors ose-t-il descendre dans la salle, s’installe au deuxième rang, accroupi face au public et lui fait répéter inlassablement ces deux phrases, encore et encore. « On peut le faire jusqu’à la fin du concert si vous voulez ». Il reste 20 minutes.

Après avoir laissé son micro à un spectateur venu se placer au premier rang, Loverman retourne sur scène et entame quelques notes de piano. Le micro récupéré, il entame l’ultime morceau de la journée ; une reprise de « After You’ve Gone » un tantinet plus punk que la version originale. Assis à son piano, Loverman se laisse posséder par la passion qui l’habite. Il peine à rester assis et hurle de toutes ses forces… Puis il s’apaise, le morceau touche à sa fin. D’une révérence, il remercie le public et disparait.

Il laisse derrière lui la certitude d’avoir eu la chance de le voir sur scène avant qu’il ne devienne immense et qu’il ne faille se battre pour acheter les places de concert. A bout de souffle, de retour dans les rues bondés du MaMA festival, l’amour plane. Celui de la musique mêlé à l’urgence d’écouter en boucle tous les morceaux disponibles de Loverman e studio cette fois. Quand on aime, on ne compte pas.

Texte : Julia Escudero et Pénélope Bonneau Rouis


Il était attendu le spin off de The Boys. Et c’est normal. La série de super-héro la plus crasseuse, jusqu’au boutiste et décalée du moment a su se fédérer un public d’adeptes d’Homelander et de ses acolytes à la morale douteuse. Trash, souvent gore, toujours drôle, choquante, percutante mais surtout avec une critique au vitriole et d’une justesse impressionnante de la société actuelle, l’original tirée des comics du même nom, avait placé la barre très haut. On espérait donc que sa petite sœur, Gen V, saurait réunir tous ces éléments, les mixer et en tirer une histoire originale. Pari réussi ? On vous parle des trois premiers épisodes dévoilés sur Amazon Prime. (sans spoilers)

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Gen V

Gen V de quoi ça parle ?

Les vies mouvementées de super-héros en devenir dans une école ultra-compétitive gérée par Vought International, où leur résistance physique, leurs hormones et leurs limites sont testées au quotidien. A la clé : les meilleurs contrats pour les meilleures villes.

Gen V, est-ce que c’est bien ?

On prend la même recette mais on change les ingrédients. C’est un peu ainsi que se découvrent les premiers épisodes de cette série. Là où The Boys plaçait un cadre d’empathie et de choc dès ses premières minutes via le personnage de Hughie (Jack Quaid) et de sa bien aimée, Gen V tente de frapper encore plus fort. La scène d’ouverture promet donc son bain de sang (et ceux qui l’ont vue savent qu’il y en a plus que dans le scène du bal de « Carrie au bal du diable ») mais pas seulement. Il permet aussi de placer ses bases : on va parler de super pouvoirs qui ne font pas du bien et on va décaper le wokisme d’image, s’amuser à être féministes pour de vrai mais en explosant ceux et celles qui s’en servent sans conviction et par pure appât financier. C’est donc ainsi que l’on rencontre notre personnage principale : Marie Moreau qui rêve d’être la première femme noire à rejoindre les Sept.  Dans The Boys, Ashely Barrett (Colby Minifie), chargée de l’image de Vought que l’on retrouve aussi dans Gen V, explique que « Black Lives Matter » c’est son hashtag préféré. Une réplique coup de poing, pied de nez  à toutes les grandes entreprises qui disent se battre pour des causes nobles mais n’en pensent pas un traitre mot. Et la raison pour laquelle on la cite ici, c’est parce qu’elle résume bien le propos que tient cette nouvelle série trois épisodes durant. Stop à l’hypocrisie, on vous voit, on vous juge. Et pour bien vous juger on va clairement en rire. Mieux encore, on va clairement choquer.

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Gen V Marie Moreau

Dans cette optique, la série s’offre un crochet par en dénonçant le pink washing. Elle dépeint un.e personnage, Jordan Li (Dereck Luh) qui est à la capacité de changer de sexe à volonté. Iel devient femme puis homme au gré de ses humeurs et besoins. Évidemment, son pouvoir dérange et ne lui permet pas de se fixer au top des podiums. Trop compliqué à comprendre, il déplait en plus au public en Floride. On peut être ouverts, mais quand même pas à se point…

Gen V tourne aussi autour d’un classement. Qui sera le ou la meilleur.e ? Nos jeunes super héros (mais qui ne sont pas du tout des héros), dopés dans leur enfance au composant V (celui qui permet d’avoir des pouvoirs) se disputent la première place. Celle qui permettrait de rejoindre les Sept et l’équipe d’Homelander ou de devenir une star internationale. D’un côté de l’école, il y a celles et ceux qui se destinent à être des justiciers, de l’autre à faire vivre l’entertainement. Télés réalités, films, Danse avec les Stars, shows grandiloquents… voilà les carrières qui leur sont promises. Dans cette équipe , la colloc de Marie Moreau, Emma Shaw (Liz Brodway) apporte l’une des notes les plus attachantes de la série. Elle permet de créer un personnage qui va questionner l’image du corps de la femme, certes, mais surtout la récupération (à vomir) par tous et toutes qui en est faite. De nombreux personnages décidant pour elle de ce qu’elle ressent, de comment elle le gère, de comment elle doit en parler. Tout en prônant de jouer la carte de la sincérité, au cœur des véritables problématiques féminines. Et en la matière les femmes qui lui donnent la réplique sont aussi néfastes que la masculinité toxique. Et c’est tout aussi dérangeant que jubilatoire à regarder scène après scène.

D’autre personnages viennent bien sûr s’ajouter au casting, le super-héro évident, Golden Boy, homme blanc et beau-gosse, dont tout le monde attend beaucoup ( Patrick Schwarzenegger) ou encore son ami Andre Anderson au fort héritage sur les épaules (Chance Perdomo qu’on a grand plaisir à retrouver depuis Les Nouvelles aventures de Sabrina). Le tout est servi avec une bonne dose de suspens et surtout un grand mystère à éclaircir.  Et pour le servir les cliffangher vont bon train, écrit comme les grands shows américains savent le faire, dosant l’action et le suspens avec la même précision que les gros blockbusters dont sont les héros Queen Maeve et Starlight …

Du trash, du gore, du fun

Enfin reste l’esprit The Boys, un décalage complet dans le ton, du gore très assumé, des litres d’hémoglobine utilisés pour faire rire et marquer les esprits. Si dans la série d’origine, tout ça va crescendo partant du bien crado pour arriver au très crado, ici et en seulement trois épisodes à ce jour diffusés, les choses partent rapidement dans tous les sens. Une bite géante face à un mini personnage la dispute à des meurtres hyper violents, boyaux, explosions et entrailles en tête de liste. Et toujours utilisés pour servir de gros rires qui feront plaisir aux fans de séries B. Aucun répit n’est laissé au spectateur. On se régale en poussant de petits cris.Pas étonnant donc, de retrouver au générique et à la production le très barré Seth Rogen.

Reste à attendre les 5 prochains épisodes qui promettent de s’en mettre plein les yeux et de patienter sagement jusqu’à la saison 4 de The Boys, qui elle aussi laisse entrevoir son lot de rollercoasters, qu’on espère aussi acerbes et sombres que ceux du parc d’attraction dédié à Queen Maeve, Proud Maeva, ce pink washing dénoncé sans concessions.