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Royal Republic - Olympia Paris 2023
Crédit photo : Louis Comar

Ce samedi 28 janvier, les suédois de Royal Republic amenaient leurs paillettes et leur rock à l’Olympia pour conclure une tournée européenne de près de deux mois. C’est à guichet fermé que le groupe s’est produit à l’occasion de leur RATA-TATA TOUR, mettant en avant, comme vous ne vous en doutiez pas, l’un des derniers single en date du groupe: RATA-TATA. Retour sur une soirée en demi-teinte en dépit des paillettes étincelantes et de l’humour royal.

 

 

 

KO KO MOuai…

Ce sont les nantais de KO KO MO qui ont ouvert la piste de la discothèque rock, et ce comme sur le reste de la tournée de Royal Republic. Il n’y a pas à dire, le duo français a un grand sens de la scène: lightshow impressionnant, complicité avec le public, solos endiablés… ; le public est conquis, en redemande, notamment les multiples fans arborant un t-shirt de la formation. Cela fonctionne – en première partie… Parce que mince, quel manque de saveur et d’originalité. Les compositions sont d’un banal à n’en plus finir, le jeu de scène – bien que maîtrisé – tend vers la prestance d’un (bon) groupe de reprise d’AC/DC pour une fête municipale et n’en finit plus de faire taper son public des mains. Plusieurs fois par chansons, sur toutes les chansons ! C’est trop, vraiment trop. Outre ce courant qui n’est clairement pas passé de notre côté, les nantais ont mis le feu au public de l’Olympia comme demandé.

Ko Ko Mo - Olympia Paris 2023
Crédit photo : Louis Comar

UN SET… PEU SETISFAISANT

Sans nouvel album, les suédois ont misé sur leurs trois derniers single pour cette nouvelle tournée. Autant dire que la différence avec celle célébrant Club Majesty était  de zéro. Il y a bien sûr toujours le plaisir d’apprécier ces boules d’humour et d’énergie mais le majeur problème est là: cette tournée n’était pas utile. Sur dix-sept morceaux, de nombreux hits du groupe passent à la trappe et la part belle est faite aux reprises et aux single, si bien qu’aucun des quatre albums du quatuor n’est représenté à sa juste valeur ce soir. La setlist est en effet le bémol majeur de cette soirée, d’autant plus que le « tube » RATA-TATA – entonné par le public durant chaque (!) silence de la soirée – a le don de nous agacer, dommage pour cette fois.

MATES PAILLETTES

Bien sûr l’humour des quatre grands gaillards fonctionnent toujours aussi bien et leur énergie est forte mais… mais quelque chose manque. Peut-être ce public qui semble n’être venu que pour se sauter dessus et non pas écouter de la bonne musique. Sûrement aussi les balances atroces (merci l’Olympia) – que le chanteur redoutait et qui masquent les voix et empêchent de reconnaître les intros de certaines chansons. Les paillettes brillent moins ce soir avec Royal Republic. Les artistes sont pourtant dévoués, originaux – comme avec ces deux chansons en acoustique au plus proche du public, ou ce cover de Are you gonna go my way avec KO KO MO – mais chaque raté additionné fait que l’ensemble peine à prendre de l’ampleur pour nous.

Soirée donc en demi-teinte de notre côté malgré le superbe accueil du public et le dévouement du groupe à sa musique et à mettre le feu au dance floor. Attention ce n’est cependant pas une fin de règne, entendons-nous. Seulement certaines réformes sont à envisager ; la préparation d’un nouvel album annoncé à la fin de la prestation par Adam Grahn le permettra probablement. Ce n’est pas un grand oui pour nous cette fois, mais la dynastie républicaine suédoise la plus rock aura, espérons le, de quoi satisfaire ses vassaux avec son prochain effort.

Royal Republic - Olympia Paris 2023
Crédit photo : Louis Comar

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Les concerts de ce dernier quart de l’année 2022 nous appâtent progressivement. Septembre a commencé fort avec les australiens de Tropical Fuck Storm comme appât, et maintenant qu’on y est plongés, il continue de dévoiler l’ensemble de son jeu. Même s’il est difficile pour lui de se confronter à ses voisins encore en gestation octobre et novembre, pour le moins chauds bouillants vu les coups de pieds qu’ils assènent, septembre a ses ressources. L’une d’elle a été révélée mardi dernier au Trianon de Paris. Et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit du chanteur américain Kurt Vile.

Il est le co-fondateur de The War on drugs, groupe qu’il a quitté en 2009 pour se lancer en solo. Six albums forment aujourd’hui sa méticuleuse et agile carrière, dont un enregistré en 2015 avec l’australienne désormais ultra reconnue Courtney Barnett. Cette dernière se produira d’ailleurs en concert début novembre prochain dans la même salle.

Le dernier album en date de Kurt Vile, (watch my moves), est sorti cette année même. Un nouvel opus pas meilleur que les autres, d’ailleurs toujours aussi à rallonge avec de longs morceaux (l’ensemble fait plus d’une heure), mais qui a la qualité de compléter fidèlement l’œuvre du musicien. On retrouve ce qu’on aime tant chez lui : d’abord sa petite voix familière, ensuite sa patte de composition, entre simplicité, tradition et originalité. Les deux agissent comme une pommade.

 

Une salle PARFAITEMENt adaptée

Venu donc présenter ce nouvel album avec son groupe The Violators, Kurt Vile donnait ce soir-là le dernier concert européen de sa tournée. La salle du Trianon, manifestement complète, était de convenance idéale de par sa taille moyenne, sa belle architecture et sa très bonne acoustique. Nous imaginions difficilement la musique de Kurt Vile, toute en classe et raffinement, sonner meilleure quelque part ailleurs.

 

UN DéBUT DE CONCERT onirique

Le début du concert est tout de suite prenant, après une entrée sur scène chaleureusement applaudie. On se demandait à quel point ce genre d’artiste parvenait à fédérer autour de leur musique. Nul doute désormais sur le fait que Kurt Vile est très respecté dans le milieu et compte de nombreux fans aguerris. « Palace of OKV Reverse », morceau de son dernier album, se charge d’introduire le set. Tout est déjà en place. Il y a dans cette chanson un sublime parfum onirique, grâce à un riff dont seul le chanteur a la recette. Comme en apesanteur, quelque chose d’à la fois lent, doux et soutenu, « Palace of OKV Reverse » déploie déjà l’immense talent de son interprète. Kurt Vile envoute par sa voix et sa manière d’être en symbiose avec ses sons aériens. L’humeur est paisible, et loin de tout ennui.

 

rytme et Pulsation

La section rythmique s’impose petit à petit, et donne une pulsation bienvenue. Le concert bat très rapidement son plein. Sur « Check Baby », issu de l’album précédent Bottle It In, l’ensemble donne un résultat captivant. C’est électrique, à la fois tendre et tendu. Si vous pensiez que la musique de Kurt Vile était peut-être trop molle pour être correctement reçue en live, alors vous vous méprenez. Sur scène, encore plus qu’en studio, cette musique à la souplesse manifeste est transportée par une belle dynamique. Les morceaux sont habités. La force de composition est certes un atout majeur. Celle d’interprétation les  emmène encore ailleurs.

Ce seront principalement les morceaux des deux derniers albums en date qui seront entendus ce soir-là. De temps à autre, Kurt Vile s’équipe de sa guitare acoustique, et seul sur scène, il dénude ses compositions. Le son n’est pas lisse. On dirait presque une guitare électrique. Par-dessus ce son qui nous bouscule, sa voix se charge du reste. Les instants sont beaux, sincères. Kurt Vile est un très bon chanteur.

 

 TRIO GAGNANT

Sur « Hunchback », un des grands morceaux électriques de sa période plus ancienne (il date de 2009 et figure sur l’album Childish Prodigy), la tension est à son comble. C’est brut, et toujours classe. Avec ses deux prédécesseurs « Wakin on a pretty day », « Pretty Pimpim », ils forment le trio gagnant du concert. Kurt Vile sait varier les ambiances avec brio, en faisant honneur à cette musique américaine à la fois baignée dans la tradition et modernisé au travers d’un style reconnaissable parmi des milliers. En rappel, deux morceaux du dernier album : la fameuse et géniale « Like Exploding Stone » et la un peu plus ennuyante « Cool Water ». Peut-être pas la meilleure note de fin mais rien qui puisse nous désenchanter de ce merveilleux concert auquel nous venons d’assister.


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BAMBARA n’étaient pas les seuls à faire la première partie d’Idles à l’Elysée Montmartre et une Boule Noire en leur nom au mois de mars dernier. Même parcours pour Porridge Radio, à quelques jours d’intervalles seulement. Le groupe anglais dont tout le monde commence à parler, porté par trois meufs (et un mec) indéniablement prêtes à tout exploser, a livré ce soir-là du dimanche 03 avril 2022 un sublime concert. Tellement hypnotisant qu’on a eu envie d’aller au-delà de celui-ci, et de vous parler plus globalement de cette musique capable de faire chavirer un cœur et un corps, encore et encore.

Porridge Radio - La Boule Noire - 2022
Porridge Radio – La Boule Noire – 2022

Il n’y a pas que du côté du rap que l’on trouve de bons featurings. Metronomy l’a montré il y a quelques semaines sur leur nouvel album Small World. Y figure sur la huitième piste le nom de Porridge Radio. On ne fait d’abord pas gaffe, puisque l’album défile depuis un certain temps déjà et que le morceau débute comme du typique Metronomy. Voilà pourtant qu’à la deuxième minute intervient une voix qui force l’attention. C’est celle de Dana Margolin. Elle ne lâchera pas le morceau jusqu’à sa fin, et lorsque celle-ci arrive au bout de 3 courtes minutes, la nécessité devient directement celle de poursuivre ce moment suspendu. On note le nom du feat. La dernière chanson de Small World attendra. Porridge Radio est la relève chez qui on se précipite. On ne sera pas déçu par la suite.

Elles viennent de Brighton : Dana Magolin (guitare, voix), Georgie Scott (claviers), Maddie Ryall (basse). Sam Yardley les accompagne à la batterie. Les quatre ont formé Porridge Radio en 2015, après des débuts solo de la part de la chanteuse, qui cherchait justement des partenaires pour tonifier ses interprétations. Sept ans plus tard, le groupe a de quoi se féliciter du chemin parcouru, au vu d’une reconnaissance qui ne cesse aujourd’hui de prendre de l’ampleur, jusqu’à donc mettre du leur dans la pop sexy de Metronomy. Ce n’est pas rien, même si, il faut bien le reconnaitre, ces derniers ont passé leur heure de gloire et ne sont plus aussi percutants qu’il y a dix ans. Mais Porridge sont-elles capables de récupérer le flambeau ? Et surtout, qui dit que ça n’est pas déjà le cas ?

 

Rice, Pasta and préparation du porridge avant explosion

Porridge Radio - La Boule Noire - 2022
Porridge Radio – La Boule Noire – 2022

En 2016, soit peu de temps après leur formation, le groupe se dévoile dans un premier album intitulé Rice, Pasta and Others Fillers. A l’intérieur : l’essence de leur style, mais non encore tout à fait percutant. On y remarque déjà cette voix à l’énorme potentiel. Il lui manque un peu de profondeur et de rudesse, ce qu’elle parviendra totalement à adopter sur l’album d’après. Les morceaux sont là, mais n’ont pas l’évidence des suivants, tandis que niveau production, on se trouve encore dans un entre-deux. Ce premier album est toutefois l’écorce d’un arbre majestueux qui ne demande qu’à se montrer.

 

THANK YOU FOR MAKING US HAPPY

Il faudra patienter tout de même cinq années pour le voir vêtu de 11 nouvelles branches fraîches. Celles-ci forment la preuve de sa grandeur. Plus de doutes, le groupe revient là avec quelque chose à la hauteur de son talent. Ce deuxième album s’appelle Every Bad et s’impose d’ores et déjà comme une œuvre culte du genre. Cette fois, la musique y est réellement palpitante, dans un ensemble si fusionnel qu’il ne trompe pas sur l’âge et l’expérience de ses créatrices. Car seul un jeune groupe est capable d’y mettre autant du sien. Every Bad transpire la passion, le débordement, la spontanéité… Il y est tout autant question de colère que d’espoir, de mal-être que de bonheur. Cette mixture prend corps dans la musique, au travers d’un mélange des genres. Du rock ? De la pop ? Du punk ? Garage ? Alternative ? Peu importe, se dit-on, transporté dans un tourbillon qui se moque des classifications.

Porridge Radio - La Boule Noire - 2022
Porridge Radio – La Boule Noire – 2022

Porteuses de cris et de paix, les filles de Porridge Radio ne dictent pas de ressentis. Leurs chansons peuvent être d’ailleurs accueillies d’extrême en extrême selon les vécus de chacun.e.s. Cela favorisé par des paroles généralement simples, reflet d’une jeunesse à la fois lasse et pleine de vivacité, qui trouvent leur puissance d’expression dans cette manière si particulière qu’a Dana Magolin de répéter certaines phrases inlassablement, jusqu’à ce qu’elles trouvent enfin sens, contrairement à ce qu’on a l’habitude de dire. Son ancrage dans la voix, la profondeur qu’elle y met et sa justesse d’interprétation y sont assurément pour beaucoup. Sans cela d’ailleurs, Porridge ne serait pas. Mais voilà que derrière, Dana Magolin trouve enfin des morceaux de taille grâce auxquels montrer pleinement ses capacités. L’évidence qui en nait force l’admiration. Profitant de cet impressionnant équilibre, Porridge Radio fait de son deuxième album un indépassable, à l’image du morceau « Lilac » allant jusqu’à la scarification dans une fin à sensations fortes. Hurlement d’un (dés)espoir.

 

En concert : PORRIDGE RADIOACTIVITY 

Sur scène, le groupe déploie la même force de conviction. Tension fidèlement adaptée en live, avec un son on ne peut plus clair, élément primordial. Ce dernier  vient nous happer dès les premières notes de « Born Confused », génial morceau d’ouverture du deuxième album. « Thank you for leaving me, thank you for making me happy” scande Dana Margolin sur la fin, dans une charge semblable à la version studio. Mais l’entendre de vive voix procure un effet décuplé. La Boule Noire est hypnotisée devant cette performance déjà si intense. Sans surprises, la chanteuse est juste. Sans surprises, nous sommes de suite conquis. Sans surprises, elle nous sidère par sa voix à la portée radioactive.

Porridge Radio - La Boule Noire - 2022
Porridge Radio – La Boule Noire – 2022

Ce qu’il y a de bien avec les jeunes groupes, c’est leur dévouement à la musique et à elle seule. Pas de place, de temps, d’envie, de moyens à accorder au spectacle scénique. Non. Celui-ci doit être au plus simple : sur l’écran tout en largeur de la scène de la Boule Noire flotte le visuel de leur nouvel album. C’est déjà plus que beaucoup de groupes. Mais niveau jeu de scène, les filles se concentrent exclusivement sur le rendu sonore. Pas de paroles en l’air, pas de mouvements inutiles. Non. Rien que la musique, soutenue par des présences incarnées évidemment. Sinon, on ne serait pas là. Mais cela suffit amplement pour rendre le moment subjuguant.

Porridge Radio - La Boule Noire - 2022
Porridge Radio – La Boule Noire – 2022

Dana Margolin, par la force de sa voix, oblige le groupe à faire le maximum pour suivre l’intensité. Ca ne manque pas. Sur « Sweet » par exemple, le contraste entre chant harmonieux et instruments cataclysmiques est saisissant. La version studio était déjà grandiose, celle en live transperce directement nos petites âmes non préparées à telle secousse. Plus tard dans la soirée, Porridge Radio jouera également les deux singles déjà dévoilés de son nouvel album Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky à paraitre en mai prochain : « Back to the Radio » et « The RIP ». Ces deux nouvelles branches sont semblables à leurs sœurs : criantes d’évidence. Il est manifeste que Porridge s’est pleinement trouvé. En un sens, leurs morceaux ont la carrure de petits tubes, et cela au sein du genre pluriel et non identifiable dans lequel ils s’inscrivent. Il y a une forme de recette c’est certain, mais tel un bon Porridge (bon c’est dégueulasse mais chut, c’est pour le jeu de mot), on ne lassera jamais d’en manger.


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L'impératrice - Zenith Paris - 2022
L’Impératrice au Zénith de Paris – Crédit photo : Louis Comar

Il est 21h le 28 mars 2022. Alors que dans la salle, certains patientent en musique, d’autres font encore la queue aux bars du Zénith. Derrière le rideau de la scène l’équipe de L’Impératrice s’affaire. Soudain la musique s’arrête et dans la pénombre de la salle, le rideau s’ouvre lentement. Les silhouettes des six membres du groupe se dessinent au bord de la scène. Sur un fond sonore de battements, des cœurs s’illuminent en rythme sur les poitrines des stars de la soirée.

Atmosphère tropicale

Face à cette montée en tension, la salle comble trépigne et manifeste toute son attente. La formation ne la fait pas attendre plus longtemps, et enchaîne directement sur Off To The Side. Le ton est donné, à l’image de leur dernier concert parisien L’Impératrice fait la part-belle à son album Tako Tsubo, l’occasion de fêter ses 1 ans de belle manière.

Le groupe ne cache son plaisir d’être sur scène. Les membres échangent des regards et sourires complices tout au long de leur performance. Des sourires communicatifs, qui, combinés avec la pop de leur répertoire, installent une atmosphère légère. Les titres se suivent sous les cris du public qui semble reconnaitre chacun des morceaux dès les premières notes. Sur les gradins, tout le monde s’est levé. Des transitions parfaitement maîtrisées permettent aux musiciens de lier les morceaux et de créer une véritable cohérence entre toute leur discographie. La salle voyage entre les deux albums du groupe, chacun très différent mais formant pourtant un ensemble homogène. L’Impératrice sait donner une véritable identité à sa musique, rendant ainsi sa discographie unique. Les morceaux s’enchainent et Anomalie Bleue devient alors Matahari, single éponyme du premier album.

Des séquences énergiques et calmes s’entrelacent pour le plus grand plaisir du public qui ne cesse d’en demander plus.  Après l’interprétation de Sonate Pacifique, titre composé en 2014 alors que le groupe n’était formé que des 5 musiciens, la voix de Flore raisonne dans le Zénith de Paris sur la mélodie de Submarine.  Très vite les musiciens la rejoignent et s’enflamment sur scène. Ils sautent et dansent avant que les lumières ne s’éteignent plongeant ainsi la salle dans un noir seulement éclairée par les petits cœurs allumés.

Afin d’introduire le titre suivant, Peur des Filles, Flore s’adresse à la foule : « dans chaque homme, une femme se cache en lui “deep inside” ». Ceci explique le nom du groupe : ils sont tous femmes sur scène. Comme le veut la tradition lorsque le groupe interprète Peur des filles, le public est invité à hurler au début du morceau. Trois danseurs vêtus de roses et de bob entrent sur scène à l’effigie de la performance du groupe aux victoires de la musique 2022.

L’impératrice fait briller le zénith

Le Zénith prend ensuite des allures de boîte de nuit géante avec  Vacances. Le titre s’étire dans une version remixée. Une boule disco géante descend du plafond, au-dessus de la salle et éblouit l’audience de faisceaux lumineux dorés. Elle fait écho aux multitudes de petites boules disco qui tapissent le fond de la scène depuis le début du spectacle. L’impératrice aime combiner l’ambiance rétro, année 70, qui se reflète dans leurs costumes oranges, à un style aux allures parfois futuristes.

L'impératrice - Zenith Paris - 2022
L’Impératrice au Zénith de Paris – Crédit photo : Louis Comar

Charles quitte ses claviers un instant pour un petit moment de nostalgie. Il y a presque 10 ans maintenant, le 12 avril 2013, L’Impératrice jouait devant 90 personnes à La Loge. Ils sont aujourd’hui devant 7000 personnes au Zénith de Paris. Il est alors possible de ressentir l’émotion de l’artiste qui a parcouru un long chemin depuis la création du groupe.  Son discours marque la fin du concert. Les premières notes de Voodoo? Retentissent alors. Le morceau se prolonge dans un arrangement dansant qui est suivi par le remix d’Hypnolove A la piscine. Un titre électro avec un enchainement de paroles qui se répètent tout du long pour faire monter la température de la salle. Tom, à la batterie, attrape une guitare et rejoint ses deux acolytes guitaristes / bassistes Achille et David afin d’entreprendre une chorégraphie sur le devant de la scène sous le regard amusé des autres membres du groupe.

Leur départ répond à leur arrivée. Sous les cris de l’audience, qui ne semble pas vouloir que la soirée se termine, la musique s’efface derrière des battements de cœur qui reprennent de plus belle avant de ralentir et enfin de s’arrêter. La lumière s’éteint. La foule hurle, applaudit attendant impatiemment le rappel.

On aperçoit dans les coulisses, de part et d’autre de la scène, les cœurs des artistes qui produisent une faible lumière. Tom rentre sur scène, seul, ses baguettes à la main sous des applaudissements  surpris. Il prend place derrière sa batterie avant d’entamer un solo endiablé. Le sourire aux lèvres, les yeux pétillants, il semble réaliser un rêve d’enfant. Le reste du groupe le rejoint afin d’interpréter Vanille Fraise, un de leur premiers succès. Ils invitent la fosse à s’accroupir afin de mieux sauter sous les confettis en forme de cœur qui tombent du plafond.

Juste avant un salut plein d’émotion, la formation fait résonner les notes d’Agitation Tropicale. Le concert s’achève sur un morceau jamais enregistré, spécialement composé pour la tournée et surtout pour faire danser la foule survoltée. Une belle manière pour L’Impératrice de dire au revoir à son public français, juste avant de partir en tournée aux États-Unis.

Reportage : Baptiste du Laurent de La Barre / Photographies : Louis Comar


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