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Julia Escudero

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el refugio atomico

El refugio atómico
Moins de catastrophes nucléaires, plus de mélodrames

 El refugio atómico de quoi ça parle ?

Quand un groupe de milliardaires se terre dans un bunker de luxe pour échapper à un conflit mondial sans précédent, une vieille querelle entre deux familles refait surface.

El refugio atómico, est-ce que c’est bien ?

Vous pensez avoir une bonne tolérance aux série b ? Vous aimez quand ça n’est pas prise de tête ? Vous adorez rire devant un soap que vous suivez ?  Vous avez survécu au visionnage entier de Riverdale ? Ah non c’était moi, continuez d’applaudir pendant qu’on poursuit. Eh bien, il faudra quand même vous accrocher pour tenir l’intégralité de la saison 1 de la nouvelle série de la team à qui l’on doit « La Casa de Papel ». Et pourtant, vous auriez tord de ne pas aller jusqu’au bout tant il y a matière – involontaire – à rire devant ce refuge atomique et ses occupants. Tout commence pourtant avec force tension dramatique et réalisation qui en fait des caisses. Les espagnoles se sont trouvés, souvent à juste titre ces dernières années, une très belle capacité à faire du cinéma et donc une certaine cote en la matière. Les mélodrames issus de nos voisins pullulent aujourd’hui sur Netfix et on en redemande ! Voilà donc que le duo Alex Pina et Esther Martinez Lobato revient en force avec ce qu’ils savent faire de mieux, un mélange audacieux entre tele novela et le casse du siècle. Et le tout vient à s’offrir 4,1 étoiles sur Allocine a l’heure où ces lignes sont écrites. Qui a mis 5 étoiles à cet affligeant spectacle ? Tout le monde a-t-il un immense sens de l’humour et a-t-il rit à gorge déployé en s’infligeant cette série ? C’est là que réside le seul mystère entourant ce show dont chaque scène sera aussi prévisible qu’il touche au comble du ridicule. Mais revenons plutôt sur le crime, avec quelques petits spoilers pour mieux cerner la totalité du problème.

El refugio atómico rafael
Ils ne vont pas coucher ensemble, mais seulement parce qu’ils sont de la même famille

Que l’apocalypse débute (et détruise tout espoir au passage)

Au commencement il y a deux familles ennemies / amies. Amies de longues date oui, même si ça sera plus complexe une fois qu’on aura bien compris que tout le monde couche à peu près avec tout le monde mais passons, nous n’y sommes pas encore. Mais aussi … ennemies, depuis que le fils unique d’une des deux familles a tué dans un accident de la route la fille aînée de l’autre famille. Elle était aussi l’amour de sa vie. Enfin pour le début parce que après faut des tensions sexuelles et amoureuses mais voilà on y reviendra. En toute logique, et comme un message éminemment malin et politique, les tensions géopolitiques explosent et bim une guerre nucléaire éclate. Clin d’oeil à l’actualité, c’est ingénieux. Heureusement un petit groupe d’ultra-riches dont nos deux familles vont se retrouver dans un drôle de refuge pour survivre. Mais les tensions sont là, que va-t-il se passer ? Je pars en spoilers direct de la fin de l’épisode 1, vous m’excuserez mais j’ai besoin d’en parler et si je fais pas ça ici, mes proches vont encore devoir subir. En réalité tout ça n’est qu’une mise en scène, un subterfuge finement pensé pour arnaquer les riches et leur piquer leur fric. A la tête de ce plan, Minerva (Miren Ibarguren), sa meuf Julia (Alicia Fernandez), son frère Ciro (Alex Villazan) et des complices oubliables mais nombreux.ses. Malin non ? Non ! Vous vous souvenez quand dans la saison 3 de « Prison Break » vous vous disiez que c’était impossible que Michael puisse avoir toute sa vie tatouée à ce point dans le temps ? Est-il médium et lit-il l’avenir sur ses tatouages ? Se fout-on de nos gueules ? Là pareil, ça n’a aucun sens mais direct, sauf qu’on n’a pas attendu plusieurs saisons pour que la logique nous quitte. Au revoir, cohérence, la bise à tes proches.  Donc tout a été pensé. A la seconde près. Une intelligence artificielle qui fait tout (Roxane de son petit nom) , y compris scanner les personnalités des gens pour faire des visios avec leurs potes à l’extérieur et leur … piquer du fric évidemment. Mais aussi une tonne de mises en scène : un film tourné pour faire croire à l’apocalypse, un abris qui tremble, un rocher qui détruit un bar (pauvre bar), des tenues spéciales et même plus tard, dans ma nouvelle scène préférée de l’histoire du cinéma : une fausse société et une fausse boite de nuit. Le but ?  Faire investir aux collaborateurs de nos riches résidents dans des fausses start-up pour détourner des milliards. Je sais que bon si on chipote, il n’y a plus de série, je sais qu’on peut se permettre quelques petites libertés pour le divertissement, j’ai aussi tenu tout « Pretty Little Liars », je suis rodée quand même. Presque invincible. Mais quand même pourquoi le plan coûte-t-il aussi cher voir plus que l’argent qu’ils vont voler ? Bon certes le plan est supposé être financé par l’argent que les ultra-riches ont mis dans la construction de l’abris atomique. Mais, et je veux pas la jouer rabat-joie hein, je crois qu’il a fallu un petit billet pour réellement le construire cet abris.

El refugio atómico
Un plan en bleu et orange

L’abris atomique s’amuse El refugio atómico

Donc, une fois que les riches sont bien piégés à l’intérieur et qu’on s’assure qu’ils ne voudront pas sortir pour ne pas mourir irradiés, les choses sérieuses peuvent commencer. Comme dans la « Casa del Papel », on va donc voir des scène sous forme de flash back où le plan est mis en place, où tout a été pensé et évidemment où le plan merde. A ça près que chaque personnage est tellement insupportable qu’on ne sait pas trop pour qui on est. Les horribles riches ? Leurs enfants un peu plus « gentils » ? Les brigand.es ? On ne sait pas. Toujours est-il qu’alors qu’ils pensent que tous leurs ami.es et familles sont morts, tous ne pensent qu’à deux choses : boire des coups et avec qui on couche ? En un épisode, on se tape deux séparations direct à la bien. Les révélations attendues pleuvent mais déclarées comme si on n’avait rien vu venir. Et ça va s’enchainer, à coup de règlements de comptes et de phrases trop écrites qui tombent bien à plat. Du type, « L’amour est une supercherie ». Voilà, ça laisse penseurs. Vous reprendrez bien un peu de philosophie et de leçon de vie ? J’espère que oui parce que il y a matière. On avait pas autant philosophé depuis la grande série des phrases toutes prêtes de « Dawson » et ses grandes visions de la vie verbeuses du haut de ses 16 ans. Rien n’est épargné. La grand-mère bisexuelle qui va chauffer la nouvelle ex-femme du riche tombeur, Guillermo (Joaquin Furriel) , lui-même amant de la femme de son pote (mais les amis c’est pour la vie et pas l’amour, nous dit-il) et même l’idylle entre la jeune soeur médecin, Asia (Alicia Falco), et l’assassin de sa soeur, Max  (Pau Simon) qui était on le redit était son amant. A un moment il y a une scène de tension sexuelle dans des toilettes où les deux font semblant de commencer leur histoire d’amour pour élaborer un plan, parce qu’ils se savent écoutés. Mais il y a une double lecture parce que Asia voudrait vraiment se le faire mais lutte contre ses sentiments. Et il faut la voir. Il faut ressentir ce moment de malaise au moins une fois dans sa vie. Ca coupe tout sentiment de honte après. Si quelqu’un a pu porter ça sur grand écran, vous pouvez danser sur les tables et vous vautrer, ça choquera plus personne. Si vous avez suivi la série, vous savez de quoi je parle. Sinon, je comprends bien que toutes ces coucheries vous perdent. Pour autant, on en a même pas fait le tour.

El refugio atómico netflix
Tu la sens la tensions dramatique là ?

Mais le plus croustillant tient du milliard, non pas d’euros, mais d’incohérences qui peuplent ce plan pas franchement clair. Bon tu les gardes enfermés deux semaines dans l’abris, mais il se passe quoi quand ils sortent ? Au début t’as dit que tu rationne les verres mais après c’est open bar, pourquoi ? Bon t’a entrainé un collaborateur en Thaïlande pour le faire signer un contrat mais comment as-tu créé une fausse boite de nuit et une fausse start up ? Combien ça a coûté ? Et bien sûr, notre préféré à toutes.tous comment Ingrid est-elle présente et en Espagne et en Thaïlande en même temps ?  Autant de questions qui viennent peupler nos esprits bien perturbés. Et pourtant, il faut l’admettre, avec ses énormes filtres et tenues bleues et oranges (l’effet télévisé pour donner l’impression d’un spectacle qualitatif) et ses retournements de situations prévisibles, on a toujours envie de savoir où ça va aller. Un peu comme ceux qui s’arrêtent pour regarder les accidents de la route. L’appel du glauque, la curiosité de la catastrophe sûrement. Il est impossible de détourner les yeux et de ne pas se laisser porter par ce spectacle pré-mâché, mal écrit et produit avec un énorme budget.

El refugio atómico | Bande-annonce officielle VF | Netflix France

Et la saison 2 d’  » El refugio atómico » alors ?

Si les scénaristes ont bien pensé à une saison 2, le final ne laisse planer aucun doute sur le sujet, l’annonce officielle n’a pas été faite. Il faut dire que le budget de la série est colossal et que pour s’assurer de son renouvellement, le géant du streaming Netflix doit s’assurer de sa rentabilité. Son entrée dans le top 10 des séries les plus regardées lors de sa mise en ligne pourrait permettre à Netflix et Vancouver Media de donner leur feu vert. Reste à penser qu’avec les immenses décors et la mise en place du projet, le tournage de cette saison 2 devrait durer longtemps et que nous n’aurions pas de nouveaux épisodes à se mettre sous la dent avant 2027 à minima. Beaucoup de spéculations, peu d’informations, mais seuls les visionages, de la série en entier, permettent le renouvellement. Alors prenez le temps de regarder, j’ai besoin de savoir qui couchera avec qui par la suite, et ce que prévoit le reste de ce plan hors de prix !


 

Il est en France une tradition de prix décernés par l’industrie dont la justesse des lauréats semble parfois manquer de cohérences. Des découvertes qui n’en sont pas, des albums oubliés, la pluralité musicale de notre pays effacée. En ce sens le Prix Joséphine fait office d’OVNI dans le paysage. En 2025, il célébrait sa quatrième édition et faisait face à son succès fulgurant qui lui permettait de s’offrir un Olympia plein à craquer pour sa première fois en public.

lauréats Prix Josephine
crédits : Louis Comar

Prix Joséphine : un prix qui récompense la pluralité musicale

Concrètement, des journalistes musicaux font un premier tri des albums français qui ont marqué l’année via une liste de candidats. Cette année 300 artistes ont candidaté et envoyer leurs album. Un lourd travail pour le jury chargé de réduire ce nombre à 40. C’est finalement un jury composé d’artistes qui a la lourde tâche de choisir 10 finalistes parmi les albums qui leur sont proposés puis de sélectionner un ou une seul.e gagnant.e. Une démarche originale qui permet aux artistes valoriser d’autres artistes en ayant pleinement conscience de leur travail et de leur processus créatif. Cette année, Laurent Garnier était le président de ce jury et particulièrement ravi de pouvoir effectuer ce travail de sélection et de récompense. Le DJ était le premier à offrir à la musique électronique un Olympia quand il s’y représentait en 1998. Cette salle, particulière pour notre pays est toujours définie comme mythique. Alors quand il y revenait pour défendre la pluralité musicale qui était encore tabou il y a 30 ans, le musicien était particulièrement ému de voir l’ouverture musicale de la scène actuelle. Autre particularité, il récompense l’album qui marque une année et se base uniquement sur le format album. A ces côtés, un jury pointu dont les échanges ont été particulièrement fluides. Pas de dispute pour choisir sa grande gagnante, la chose semblait presque évidente.

Flore Benguigui aux commandes prix josephine

Flore benguigui prix joséphine
Flore Benguigui par Louis Comar

C’est Flore Benguigui, qui travaille aujourd’hui chez FIP, partenaire et présentateur du prix, qui a joué les maîtresse de cérémonie le temps de la soirée pour la deuxième fois consécutive. Elle a  profité des interludes du live pour interviewer les artistes mais aussi échanger sur leur profession commune et leur processus créatif. Au programme : une véritable fraîcheur et une volonté de parler musique et politique pour la chanteuse qui n’a pas hésité à parler du génocide à Gaza dès ses premiers instants sur scène.

C’est le 30  septembre en partenariat avec Fip Radio que le prix Joséphine révélait donc ses grandes lauréat à la suite des performances lives des 10 finalistes Parmi elles et eux on retrouve : Arthur Fu Bandini, Blasé, Gabi Hartmann, Ino Casablanca, Laura Cahen (qui a aussi joué dans notre disquaire The Mixtape pour l’instant promo) , Marie Davidson, Miki, Oklou, Theodora et Wallace Cleaver. Il est essentiel de relever la grande qualité de la sélection. La diversité y était de mise, faisant la part belle à des courants musicaux pluriels, des albums divinement écrits et produits mettant en lumière une nouvelle scène en pleine éclosion d’une immense richesse.

And the winners are…. prix josephine

Theodora Prix Josephine
Theodora par Louis Comar

Le prix Joséphine remettait en premier son prix choisi par les jeunes de 18 à 20 ans sélectionnés par le pass culture. C’est ce jury à part qui récompensait sans surprise Theodora pour son album pluriel et puissant entre danse et douceur. La chanteuse très attendue a offert une véritable prestation de boss lady et a profité de son interview pour parler de la situation des femmes au Congo.

Oklou Prix Josephine
Oklou par Louis Comar

Et c’est Oklou qui remporte le remporte le Prix Joséphine 2025. Surprise et émue, la chanteuse n’avait pas préparé de discours mais respirait la sincérité. Son album « Choke Enough » mérite en effet l’attention qui lui a été portée ! A découvrir d’urgence.


Zaho de Sagazan - Olympia Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan – Olympia Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

Il est des artistes que l’on porte particulièrement dans nos coeurs. Pour leur répertoires, certes, mais aussi parce qu’on les a vu grandir. De celle qui chantait des mots qui nous touchaient à celle qui toucherait autant le ciel qu’un immense public. Zaho de Sagazan est de cell.eux là. Aurions-nous voulu la garder comme un secret confidentiel ? Celle qui nous aurait susurré  ses mots doux à l’oreille et seulement à notre oreille ? Point du tout, la beauté des créations de la chanteuse gagnent à être partagées.  C’est par le live, un certain concert à Solidays qu’elle avait pris nos coeurs. Non que ce fut la première fois qu’on la voyait, mais ce fut la première fois qu’elle venait nous transpercer. C’est par le live, plus précisément, ce dixième Olympia en ce 16 septembre qu’elle viendrait asseoir définitivement son statut de plus grand nom actuel de la chanson française. A fleur de peau, elle comme nous, elle y posait ses délicates ailes sur scène.  Et c’est finalement, nous tous.tes qui aurions du mal à atterrir des heures après l’avoir vue.  On vous embarque dans le vaisseau de ce magnifique dernier voyage.

Zaho de Sagazan - Olympia Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan – Olympia Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

Inspiration, aspiration, décollage imminent zaho de sagazan

Il n’est pas coutume de parler à la première personne dans un report. L’exercice de résumer un concert se vit à la troisième personne, comme un spectateur passif qui retracerait une soirée. On y tente de capter l’essence d’un temps et de le faire revivre par les mots. Mais cette fois exceptionnellement, le je pourrait bien être de la partie. Non pas par égo, mais parce que la sensibilité de Zaho de Sagazan est si belle qu’elle se vit comme un moment personnel. Le je pourrait devenir alors collectif. Puisque chaque visage sera alors baigné de sa lumière, vivant notre multiplicité d’une soirée comme une unité partagée. Les concerts de la chanteuse sont toujours des havres de liberté, de ceux qui se découpent en un temps précis, un spectacle organisé qui laisse pourtant place à la spontanéité, à la vérité, à la nouveauté. Comme sur chaque set, notre merveilleuse hôtesse ouvre son bal sur « La fontaine de sang » derrière son piano. On inspire avec elle, le temps est suspendu à sa voix.

Zaho de Sagazan - Olympia Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan – Olympia Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

Les machines se révèlent, celles qui nous permettront en arrière scène de vivre ce « Dernier voyage » comme elle le répète inlassablement. « La symphonie des éclairs (le dernier des voyages) » c’est le titre de la version étendue de son premier album sorti en 2023. Un titre particulièrement judicieux ce soir, en cette dernière à  l’Olympia, fin de tournée et clap de fin pour ce spectacle si particulier. Plus tard, la chanteuse confira avoir tant grandi, tant changé pendant ce voyage de 4 ans. Elle évoquera un Trianon qui lui semble le miroir d’une ancienne Zaho. A ces mots les images pointent le bout de leur nez … du Printemps de Bourges, d’un Point Éphémère, du Chant de Marin, d’une consécration éclair, aussi belle et rapide que ceux qu’elle chante dans sa symphonie. Puis les Zéniths, l’ouverture des Jeux Olympiques. Grandie, notre Zaho super star et toujours si vraie, nous invite à quelques « Apiration » de cigarette. Un brin coquin le titre, alors que la salle de concert interdit de fumer. Je me passe de nicotine occupant mes lèvres à chanter avec elle à la place. La noirceur des lumières, parfois rosies, toujours tamisées vient créer un univers onirique. Le je collectif, maintenant installé,  les perçoit comme un tour de magie.

Le langage des douleurs zaho de sagazan

« Ce n’est pas un concert joyeux » prévient la chanteuse. C’est en partie vrai. La première partie des performances de Zaho de Sagazan sonnent comme l’avènement de temps obscurs. On y partage d’abord les douleurs, le live devient un exutoire de ce je collectif. Dans la foule, les visages plongés dans l’ombre ne lâchent pas la scène d’une miette. Plus qu’un exutoire, le lieu est un tribunal. La chanteuse dénonce la manipulation en amour « Ceux là je les appelle les putains de vicieux! » lâche elle appuyant avec une force féroce sur le mot « Putain », il résonne dans les airs, personnifie nos colères et nous voilà en train de chanter sur « Les dormantes », son premier succès. On clame avec poésie notre rejet de ces putains de vicieux, le notes claquent dans les hauteurs comme des petite bulles pleine de détresse. Elles explosent, le plaisir de les voir disparaitre se diffuse, et on chante plus fort comme nous y sommes invité.es. Seraient-ce des larmes au coin des yeux des je collectifs ? « Langage » suit. A-t-on habituellement nombre de langages dans les relations qu’on ne saurait traduire ? Zaho de Sagazan y répond par ses « Je t’aime » portés  par des accords sombres. Ses musiciens, bien plus que des co-pilotes, sont d’incroyables mages aux sortilèges finement orchestrés. La chanteuse qui a la bougeotte devient le personnage féerique de son vaisseau scénique. Les ombres et les lumières s’y font boudoir.

Zaho de Sagazan - Olympia Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan – Olympia Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

Les confidences continuent. « Tristesse » comme toujours permet de faire basculer le concert dans une nouvelle ère.  « Vous ne m’aurez pas ce soir » chante notre commandante, alors que le set se pare de ses premiers atouts électro. C’est par ce titre qu’elle avait su avoir mon coeur, par ce titre encore qu’elle saura mener la guerre de l’honnêteté face à la tristesse. Et si on la repoussait ? Et si le je collectif acceptait de perdre le contrôle ? Pas encore, le vaisseau a encore de la route à faire avant d’enfin tout laisser partir en danse endiablé. « La symphonie des éclairs »  invite à l’introspection et alors vêtue d’une cape noire et blanche, la chanteuse laisse son micro à un fan qui lui chante son texte en arabe. La langage est universel, la compréhension parfaite et par la volonté des souffles des voix de toute l’assemblée nous volons parfaitement au dessus des nuages. Il y fait toujours beau parait-il. Au fond de la salle, une petite fille greffée sur les épaules de sa mère vient nous le confirmer. Il y fait un temps délicieux. « Old Friend » sera aussi de la partie. Il fut interprété en compagnie de Tom Odell quelques Olympia plus tôt, le 12 septembre. Si l’acolyte enchante la douce voix de Zaho, il n’en est pas moins aisé de « pleurer dans sa voix » unique.

Zaho de Sagazan - Olympia Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan – Olympia Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan - Olympia Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan – Olympia Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

Tout lâcher, bien au dessus des nuages zaho de sagazan

Nous le disions, les concerts de Zaho de Sagazan se découpent en des temps précis et déterminés. Les lois d’un bon spectacle, le résultat de mois de travail et de réflexion. Parfois ces préparatifs peuvent entraîner un ballet trop connu, qui pourrait sembler répétitif si on s’aventurait à le revoir plusieurs fois. Pourtant, à chaque performance de la chanteuse, la montée en puissance du concert, son découpage n’est que naturel. Impossible de s’en lasser ou de sentir une redite. Alors lorsque les choses s’accentuent, l’excitation vient avec elle. « Ne te regarde pas » vient donner le coup d’envoi de ce changement. Plus qu’un titre, le morceau est un ordre, asséné avec force. Il faut se lâcher, il ne faut pas se prendre au sérieux. Entre deux refrains envoûtants, la musicienne intime. « Je crois que vous ne comprenez pas les paroles ! » Arrêtez d’avoir peur, arrêtez de penser à … votre tenue, « ce qui vous sert de corps », ce que l’on pensera de vous, « ce corps que j’ai détesté », « C’est lui qui vous suivra toute votre vie », aux regards, à vos téléphones, aux autres. Vous n’êtes pas votre page Insta, vous n’êtes pas une image. Vous. êtes. un. corps ! Et il va falloir le bouger maintenant. D’autant que la chanteuse menace, les prochaines 20 minutes seront longues si on ne suit pas la consignes. Elles seront exclusivement électro et ça c’est fait pour être dansé ! En à un si logique claquement de hanches, nous voilà propulsé.es dans un club berlinois.

Zaho de Sagazan - Olympia Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan – Olympia Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

La nuit y est folle, la musique coule à flot dans nos veines. Les larmes sont séchées, la solitude n’existe plus, le collectif n’est plus jugement, il est aimant, célébration et sueur. Quelle chaleur ! Il est un épisode qu’on n’explique pas . En 1518, une fièvre dansante a pris d’un coup un village. Les habitants ont dansé sans pouvoir s’arrêter jusqu’à en mourrir. Il est des fièvres contagieuse que l’on explique. Ici, sur « Dansez », répété en boucle, on chaloupe, on fringue,  jusqu’à tuer nos démons, nos angoisse et notre tristesse. Le corps est poétique. Et il ne peut être vu des autres, puisqu’enfin il est collectif et immense comme un Olympia.

Un dernière pirouette et nous voilà donc au rappel. Dans une émotion sans retenue, Zaho de Sagazan parle de ses idoles et des ses inspirations. La voilà qui reprend d’ailleurs « Unintended » de Muse, transcendant l’interprétation de Mathew Bellamy.  Mais la chose paraissait logique. Suit « Modern Love ». Non content d’être l’un des chef d’oeuvres du plus merveilleux et du plus culte des musiciens, David Bowie, il est aussi celui que la musicienne magnifiait au festival de Cannes. Les amours multiples, modernes, ont leur place ici. C’est à eux que les douleurs et la sueur ont laissé leur place, un concentré d’amour plus fort que les éclairs. Et de celui-ci né la reprise de Brigitte Fontaine « Ah que la vie est belle ». Elle en profite pour inviter son staff à la rejoindre sur scène, des pancartes dans les mains. On manifeste sur la scène de l’Olympia, on milite pour cette jolie vie. On y reconnait un visage, celui de l’attachée de presse (hello Patricia et merci) et on en découvre d’autres. L’atterrissage ressemble à une grande fête populaire. Ce dernier voyage touche à sa fin. Nous étions là pour un p’tit voyage de rien du tout, cette nuit ce n’était pas sage dit la chanson. Qu’importe l’arrivée et ses secousses, ce passage dans la galaxie Zaho nous aura changé.es. Les bagages des maux qu’on porte sur nos épaules y auront été laissés. Nous n’en avons plus besoin. La symphonie elle restera à jamais en nous.

Zaho de Sagazan - Olympia Paris 2025 - Crédit photo : Louis Comar
Zaho de Sagazan – Olympia Paris 2025 – Crédit photo : Louis Comar

Et voilà que l’automne est déjà arrivé ! Si la saison n’a pas officiellement commencé, les températures elles invitent déjà à se lover dans son plaid et à regarder les feuilles tomber. On peut profiter de septembre pour reprendre ses force puisque, octobre juste après, sera le mois du MaMA Music et Convention ! Il promet une nouvelle édition placée comme toujours sous le signe de la découverte au gré de déambulations dans le 18ème arrondissement et le quartier de Pigalle. Et pour mieux savoir où aller dans toutes les salles qui y participent, l’évènement a enfin dévoilé la totalité de sa programmation . Il ne faut pas s’y tromper il a toujours le nez creux, repère les talents, annonce les carrières et offre de très beaux moments de scènes. Alors à vos agendas !

MaMA Music & ConventionMaMA Music et Convention, réservez les dates !

Outre les nombreux concerts, ce festival pour le moins indispensable est l’un des plus beaux rassemblements professionnels de la musique en France. Entre les lives, rencontres, échanges, ateliers et conférences s’adressant à ses participants. Créé en 2010, l’évènement est l’un des plus importants de l’année. On y croise plus de Plus de 6 700 professionnel·le·s de la musique au grès de Plus de 150 concerts et showcases.

Prenez dès à présent vos agendas et notez les dates du 15, 16 et 17 octobre en rouge, vous ne voudriez pas manquer cette grande fête. Côté intervenants, le MaMA accueillera cette année des acteurs.trices majeurs de l’univers de la musique. Parmi elles et eux on retrouve : Cerrone, Azzedine Fall (Deezer), Solène Lory (YouTube), Gadi Oron (CISAC), Claire O’Neill (A Greener Future), Mary Megan Peer (peermusic), Jorge Brea (Symphonic).

En attendant de vivre ces trois très belles soirées de concerts, découvrez l’annonce des derniers de la programmation ci-dessous. Pour toutes les informations sur le festival, rendez-vous juste là.

Pour la billetterie c’est ici que ça se passe !

Découvrez les derniers artistes programmés au MAMA 2025

NILUSI // SONNY RAVE // TREAKS // WAX HEAD // ANDEOL
EDA DIAZ // PERRINE FIFADJI // CxK // BELUGUETA // LES OMBRES DE LA BETE // RUSAN FILIZTEK // JASMINE NOT JAFAR // NIGHTBUS // AZIZ KONKRITE
MON CHER GUY // ULTRANOUK // SENSEI H // VELOURS VELOURS
NAYA MO // BEESAU // LEMOFIL // AURE // RUTHEE
RICKY BISHOP // DOC OVG // LA SUEUR // MEIMUNA // RIICH BII // SARAB
ARTHUR FU BANDINI // 0NLYFUN // NORD NOIR