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Jungle -@Pénélope Bonneau Rouis
Jungle -@Pénélope Bonneau Rouis

Cette année le festival Rock en Seine ne connaîtra pas de fin. Cinq jours durant le parc de Saint-Cloud promet d’entraîner les festivaliers dans une fièvre dansante plurielle. Une véritable épidémie de danse, poussant chacun.e à se déhancher jusqu’à en perdre la raison. En ce vendredi qui met Fred Again en tête d’affiche, il fallait couvrir un maximum de scènes. Un pas chassé par-ci, un moonwalk par là et c’est parti !

Ballet inclusif

En ce début de journée, les festivaliers arrivent au compte goutte. De quoi se ressourcer avant le bain de foule programmé de ce soir et enfin voir entièrement la Grande scène, sans faire des pointes des pieds de ballerine ! C’est fort appréciable pour pouvoir profiter pleinement du concert de Thomas de Pourquery, un poil en décalage du reste de la programmation. Avec sa voix puissante et son saxophone, le chanteur époustoufle comme toujours. C’est même un véritable ballet qui est offert à l’assemblée lorsque deux choeurs le rejoignent sur scène. L’un d’eux inclusif, est entièrement constitué de personnes handicapées, le second est le choeur de Radio France. Son free jazz en est évidemment sublimé tout comme les compositions de son dernier né « Let The Monster Fall » qui, lui, touche au rock.

Une petite pirouette et nous voilà propulsé.es sur la scène Cascade où Olivia Dean nous entraîne dans son univers soul. La chanteuse britannique cite volontiers Lauryn Hill et Amy Winehouse parmi ses idoles. Sublime et souriante, elle entraîne les festivaliers dans quelques déhanchés sensuels , toujours le sourire aux lèvres. D’entrée la musicienne conte son plaisir d’être ici à Paris et d’imposer sa seule règle : s’amuser. Pas besoin pour elle d’en faire des tonnes, l’élégance est de rigueur et parler avec son coeur suffit. En seulement un album studio, « Messy » publié  en 2023, la chanteuse a déjà prouvé qu’elle avait l’étoffe des plus grand.es.  Il faut dire que Rock en Seine avait déjà eu le nez creux en l’invitant il y a deux ans de ça. Olivia Dean n’hésite pas à l’évoquer, expliquant que beaucoup moins de monde était venu l’applaudir alors. Aujourd’hui, chaque cri de la foule, hyper réactive à chacun de ses gestes semble encore la troubler. Comme une découverte constante de sa notoriété. Pourtant, elle était l’un des noms les plus cités de la journée, plus qu’un bruit de couloir, il s’agissait surtout de la promesse d’un brillant avenir.

Not waving, but breakdancing

Nous voilà échauffé.es, il faut maintenant passer au breakdance. Quelques top rocks permettent de rejoindre la Grande Scène où l’un des meilleurs représentants du Hip hop actuel nous a donné rendez-vous. Entouré de ses musiciens, Loyle Carner débarque enfin sur scène. Il faut reconnaître au rappeur britannique qu’il est l’un des meilleurs de sa génération. Outre un flow bouleversant, il offre au mouvement une touche d’élégance et de raffinement qui renverse toute.s celleux qui l’écoutent. On n’aurait assez d’une vie pour conter l’excellence du titre « The Isle of Arran » qui ouvrait son album prouesse, mais aussi son premier « Yesterday’s Gone ». Puissance, noirceure, pouvoir venaient y hanter chaque note. Sur scène, plus classique que sur son album, le père du désormais culte « Hugo » joue la carte de la sobriété.  Un peu trop peut-être tant ses enregistrements studios ont habitué au grandiose. Son timbre lui suffit à conquérir les âmes et connaissant bien ses classiques il dédie même un titre à son idole Madlib. « Vous le connnaissez ? » interroge-t-il. Evidemment, et il y a fort à parier que Loyle Carner laissera une trace similaire dans le monde en pleine effervescence du hip hop.

Quelques pas de bourrée jusqu’à la jungle

Quelques pas de bourrée plus tard, sait-on jamais que notre parcours aie croisé malencontreusement et sur le hasard d’un (l)oui(s) dire quelques verres et voilà que Rock en Seine s’est transformé en dancefloor géant. Jungle a pris possession de la Grande Scène et l’a habillée de ses couleurs ocres. L’instant est si solaire qu’il fait aisément oublier les feuilles qui jonchent les sol de Saint-Cloud. Le public s’amasse en nombre, se faisant de plus en plus dense à chaque instant comme si les sonorités opéraient le charme du serpent. Sur scène, les voix se répondent à la perfection, tout comme les instruments diablement festifs. On y oscille hypnotisés au grès d’un périple à travers leurs très nombreux singles. « Happy Man », « Back on 74 », « I’ve been in love », « Busy Earnin' », le groupe de Lydia Kitto et Josh Lloyd-Watson n’ a-t-il à son actif que des tubes ? La machine peut-elles seulement s’arrêter ? Les hanches, elles, ne peuvent être stoppées. (saint) Clou du spectacle : le soleil se couche doucement sur le festival, permettant aux premières effluves de la nuit de se distiller et d’inviter au lâcher prise pour se fondre entièrement avec la musique.

Jungle -@Pénélope Bonneau Rouis
Jungle – @Pénélope Bonneau Rouis

De la danseuse banane au bugaku

Si Joséphine Baker est la danseuse Banane (en raison de la danse qu’elle faisait avec sa jupe faite de bananes artificielles), on ne peut que souhaiter à la tornade Bonnie Banane une carrière aussi époustouflante. La musicienne publiait en 2024 un tout nouvel album « Nini », qui comme ses prédécesseurs était un pure jus de modernité. Sur scène, la chanteuse appose un univers à part et jusqu’au boutiste. Ses mélodies hybrides y prennent une âme enivrante, entre chant, spoken word et véritable performance.

La découverte de la journée se fait sur la scène Firestone grâce à la prestation d’Aili. Duo d’électro nippo-belge qui mélange brillamment ses influences et fait cohabiter à la perfection deux cultures musicales. La véritable modernité en musique tient à casser les frontières et aller emprunter aux instruments du Monde entier, on se tue à le répéter. Electronica cosmique, pop et paroles en japonais s’y rencontrent en une langue pourtant parlée de tous.tes : la musique. Nous voilà donc bilingues à danser la danse traditionnelle japonaise : le bugaku. Ou pas, le moment happe toute l’assistance qui se laisse guider pas à pas sur des mouvements plus proches de l’aérobic que du mai et odori. On y fait son sport sans s’en rendre compte alors que le public s’y amasse laissant tous les tracas du quotidien, loin là-bas, quelque part au milieu de l’océan pacifique.

Un dernier tour de piste

Moment le plus attendu de la journée, et la quantité de tee-shirts à son effigie dans la foule en étaient l’avertissement, Fred Again prend possession de la Grande Scène. L’artiste sud-londonien offre à la journée du vendredi une toute dernière grande fête, transformant son environnement en dancefloor géant. Son public à n’en pas douter était ravi. Ici, on peine peut-être plus à comprendre l’engouement, sûrement parce que son registre s’inscrit dans un trait trop commun pour réellement piquer la curiosité.

Il fait nuit noire, la nuit tous les chats son gris et nous faisons des pas de chats jusqu’à la scène du Bosquet. Il aurait été dommage de rater le duo Charlotte Adigéry & Boris Pupul. C’est à eux que l’on doit l’incroyable morceau « HAHA ». A sa première écoute, le titre frappe, il appelle l’oreille et crée même une forme de malaise tant il prend aux tripes. Cette première surprise qui pourrait inviter à ne pas l’aimer appelle à une seconde immédiate. Pourquoi une réaction si puissante ? Et enfin la réponse : parce que c’est un morceau brillament écrit qui innove et se glisse sous la peau. Sur scène, sa précision fait mouche. Les pas de danse se font hystériques, alors que l’électro se voit porteur de messages féministes lorsqu’on l’on tend l’oreille. Un dernier pas brisé, à moins que ça ne soit la fatigue et il est temps de faire la révérence pour aujourd’hui. Rock en Seine nous attend pour nous entraîner encore deux jours durant dans une folle ronde !


Frank Carter and The Rattlesnakes - @Pénélope Bonneau Rouis

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Avant de se lancer dans un blâme rageur et déçu, excusons Rock en Seine qui ne sont en rien responsables de la performance miteuse des new-yorkais. Le festival a réalisé l’exploit d’obtenir en exclusivité un groupe légendaire, dont à peu près tout le monde est fan, pour clôturer leur anniversaire et, aucun des moult problèmes du set ne leur revient. Récit aux allures de farce tragique d’un concert plus que minable.

the strokes rock en seine 2023
©kévin Gombert

Cette journée de clôture démarrait bien, sous un beau ciel bleu, les papillons volaient dans le ciel et dans les ventres des festivaliers. Les pelouses semblaient sponsorisées par le groupe new-yorkais tant leur logo arborait d’excitation les torses déambulant dans le domaine de Saint-Cloud. Peu importe où, peu importe quand, c’était leur nom qui était aux lèvres de toustes durant la journée. Les fans étaient au rendez-vous, la soirée s’annonçait mémorable – notez l’usage de l’imparfait à valeur « d’imminence contrariée ». Imminence, pas tellement, parce que la bande à Casablancas arrive d’ailleurs en retard. Enfin… c’est la seule chose qui ne peut pas leur être reprochée, Bonobo n’avait pas fini son set sur la Cascade.

the strokes rock en seine 2023
©kévin Gombert

Patatras, tout s’écroule

22h07 donc, Rock en Seine s’apprête à être marqué au fer rouge par les mélodies cultes des américains. Quinze minutes durant, les tubes s’enchaineront. L’ambiance grimpe, Last Nite et The Adults are Talking, déchaînent les foules, 40 000 festivaliers s’époumonent pour faire entendre leur voix. Voilà quinze minutes que nous aurions dû chérir. Car patatras, tout s’écroule. Casablancas, complètement ivre (si si, vu le nombre de verre autour de lui, il n’était pas shooté à l’H2O), débute un one man show à deux balles avec son bassiste, amusant et spontané au début, très vite malaisant. Mais un nouveau tube repart, alors ce n’est pas grave, on saute, on chante, on applaudit et – on coupe le son ! Oui oui, le son se coupe. Normal pour un groupe de cette renommée ! Et c’est bien la faute du groupe puisque, même si la qualité du son n’était pas nécessairement de mise à Rock en Seine cette année, le festival avait au moins la décence de laisser les musiques des artistes en entier. Puis ce problème, les Strokes l’avaient déjà rencontré deux jours plus tôt en Angleterre. Alors durant 1h15 (parce qu’ils n’ont joué qu’1h15 des 1h30 prévu), le son se coupe de temps à autre, comme un téléphone trop éloigné de l’enceinte bluetooth. Cela même pendant plusieurs secondes parfois, jusqu’à ruiner l’intro du célèbre Someday. Évidemment, sur scène on en a rien à foutre, et on continue les pitreries jusqu’à la fin.  Pas une excuse auprès du public n’est adressée à ce sujet.

En roue libre

Mais attendez la suite il y a mieux ! Casablancas s’embrouille avec son batteur au milieu d’une chanson, le groupe démarre des impros de gamin à deux reprises, durant 2-3 minutes chacune, et ce n’est même pas un peu amusant. Les titres peinent à s’enchainer. Casablancas chante faux. Entre les chansons, des pseudos tentatives d’humour installent progressivement une immense gêne. Quelques huées discrètes retentissent durant le set. Et alors qu’il reste vingt-cinq minutes au concert, Casablancas décide qu’il n’en restera que quinze. Il n’a qu’une envie, c’est de se barrer. En roue libre complète, c’est comme si les Strokes étaient venus remplir les grandes lignes du contrat pour récupérer leur chèque. Rock en Seine est en train de se faire chier à la gueule par le groupe le plus attendu du week-end ; dommage, il y a souvent la queue aux toilettes ici. Après quelques moments un peu sympa comme Reptilia, les coupures de son n’ayant jamais cessé, la délivrance arrive enfin: Is this it (yes this is it !) clôture très lentement un set pitoyable. Les Strokes ne saluent même pas, un rappel peut-être ? Les « feu » fans n’en ont même pas envie, saluant leur ancien groupe favori par des huées.

L’humilité et la proximité ont beaucoup à offrir

Enfin, pour répondre à quelques avis que nous avons pu croiser sur les réseaux, nous ne pensons pas ici qu’être nonchalant et « rock ‘n’ roll » signifie se foutre autant de la gueule d’un public – des exemples de groupes qui parviennent à faire les deux à la fois, il y en a des centaines, il suffit de regarder des lives de Nirvana (pour n’en citer qu’un). Nous ne pensons pas encore que si les fans avaient été plus fans, le concert aurait été mieux. Des fans, il y en avait à foison, il suffisait d’entendre le volume sonore avec lequel étaient entonnés les premiers titres. Mais forcément, un show pourri comme celui-ci, ça laisse sans voix. Nous ne pensons pas non plus qu’il fallait être un « vrai fan » ou un « vrai connaisseur » du groupe pour apprécier ce live, nous pensons seulement qu’aucun nom  n’est assez grand pour cracher au visage de ses fans comme l’ont fait les Strokes ce soir et plaignons ceux qui pensent l’inverse. L’humilité et la proximité ont beaucoup à offrir, rappelons nous le moment hors du temps qu’était le concert de Nick Cave et ses Bad Seeds l’année dernière.

Alors merci tout de même à Rock en Seine d’avoir permis à de nombreuses personnes de découvrir en live un groupe culte, nous avons pu confirmer leur réputation de nos propres yeux. Cette clôture restera gravée dans les annales, seulement, ce ne sera pas pour les bonnes raisons. Le public est venu, il a vu, il a été déçu. Personne n’aime être insulté comme les Strokes l’ont fait ce soir. C’était le show de la honte. Bien sûr, il est impossible de se lasser des superbes compositions du groupe, parce que même si tout de suite cela nous fait chier, il faut admettre qu’elles sont géniales, cependant, pas en live. Parce que les Strokes en studio, on adore, mais bordel, qu’ils y restent.


 

Christine and the Queens Rock en Seine @ Pénélope Bonneau Rouis

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Mercredi 23 aout 2023 marquait l’inauguration de la vingtième édition de Rock en Seine. Une journée particulière, 100% féminine, en marge du reste des trois autres prévues pour la fin de semaine, pour mieux mettre en valeur la tête d’affiche de l’édition, Billie Eilish, attendue par un domaine de Saint Cloud rempli dès la fin de l’après-midi.

Introduction : La chaleur étouffante de l’après-midi d’hier aura alimenté de nombreuses bribes de conversations saisies de ci, de là. Est ce qu’il allait y avoir de l’orage ? Ce n’était pas prévu pour demain ? Mais au fur et à mesure, que l’on s’avance dans le domaine de Saint Cloud, l’environnement extérieur existe de moins en moins. Peu importe après tout que quelques gouttes tombent, que selon les appréciations des uns et des autres, le ciel se fasse menaçant. La foule, de plus en plus nombreuse, ne bougera pas d’un pouce, prête à tout pour se faire chavirer par la tempête qu’elle attend, un ouragan du nom de Billie Eilish.

Billie Eilish, pour qui la production de Rock en Seine, a déroulé le tapis rouge en l’accueillant en milieu de semaine dans le cadre d’une première journée à la programmation exclusivement féminine au sein de laquelle se sont illustrées Girl in Red ou bien encore Tove Lo.  

Tove Lo

TOVE LO Rock en Seine @ Pénélope Bonneau Rouis
TOVE LO – crédit : Pénélope Bonneau Rouis

À 18h40, Tove Lo monte sur scène. La chanteuse suédoise est manifestement en très grande forme. Le set commence avec le morceau electro pop « Pineapple Slice » présent sur son dernier album, Dirt Femme (2022). Vêtue d’un ensemble de cuir suffisamment échancré pour respirer un minimum sous cette chaleur écrasante, elle enchaîne les morceaux les plus énergiques de son répertoire. Dans la foule, la tension monte, les corps parlent et dansent. La Cool Girl attire toute notre attention avec des morceaux comme « Attention Whore », « Talking Body » ou l’excellent « Suburbia ».

Toute en hymnes féministes, body positive et de conseils pour quitter son mec chiant, le concert ne baissera jamais en intensité et ne fera que monter crescendo. L’acmé vient au moment de « Habits (Stay High) » le morceau qui l’avait alors propulsée en 2014. C’est non sans émotion qu’elle nous le présente comme le titre qui a changé sa vie. Le concert se terminera sur « No One Dies From Love ». Information qui doit encore être confirmée par Tristan, Iseult, Roméo, Juliette et les quelques autres amants maudits de la littérature. 

 

Girl in Red

Girl in Red Rock en Seine crédit Pénélope Bonneau Rouis
Girl in Red Rock en Seine crédit Pénélope Bonneau Rouis

À peine une demie heure plus tard, girl in red débarque sur scène en courant et en hurlant. Cinq ans après son dernier passage à Rock en Seine, Marie Ulven Ringheim de son vrai prénom entonnera dès son arrivée trois petits mots « You Stupid Bitch ». On ne sait pas à qui elle en veut comme ça, mais une chose est sûre, l’énergie quasi fiévreuse qu’elle met dans ses morceaux est contagieuse. Tout le monde bondit de joie et hurle des mots qui à la Renaissance aurait évoqué une chasse aux sorcières sanguinaire. « girl in red, girl in red, girl in red!!! » 

Celle qui avait fait la première partie de Billie Eilish en 2021, n’a pas à rougir de jouer juste avant elle et chantera même le morceau « Serotonin », produit par Finneas O’Connell, frère de Billie. 

À peine un mois avant l’octobre romantique qui l’inspire tant, girl in red finit son set sur son morceau le plus connu, « i wanna be your girlfriend » 

Billie Eilish

Elle était plus qu’attendue, à tel point que le festival a choisi de lui dédier une journée entière. Il aura pourtant fallu attendre la fin de journée, pour que Billie Eilish, l’artiste qui a encaissé pour sa présence le cachet record d’1 million 500 000 euros (mais n’est-il pas bon que ce record appartienne à une femme ?), débarque sur la Grande Scène. La chanteuse a pour elle un public d’adeptes, impatients de la retrouver, accrochés aux premiers rangs, connaissant les titres par cœur. Alors au cours de cette heure et demie de performance, il va de soi que que les petites lumières de chaque téléphone de l’assistance ne s’éteignent que très rarement telle une jolie constellation qui peuplerait un ciel inversé. Au milieu de la chaleur torride qui règne en cette première soirée du Rock en sueur 2023, chaque mot est chanté par l’assistance à pleins poumons. Et comme à chaque fois que la chose se produit en live, la force du moment semble irréelle. Billie Eilish rend cette bienveillance à son public. Avant de se lancer en acoustique sur « I Love you », la musicienne s’interrompt pour demander à la sécurité de donner à boire à son public, attentive, elle en profite pour pointer ceux et celles qui ont besoin d’aide côté foule et s’assurer que tout le monde profite pleinement de son concert. Une histoire qui s’écrit aussi sous le prisme de la proximité alors qu’elle fait défiler des images de sa petite enfance sur les écrans géants. Clin d’œil au passé elle interprète ‘idontwannabeyouanymore » en medley avec « Lovely ». D’ailleurs quand il s’agit de jouer les titres de ses premiers EPs, le medley est de rigueur. Partir de l’intime, pour mieux se faire grandiose plus tard avec des confettis et un feu d’artifice géant en fin de partie. Côté musique, le son, parfaitement maîtrisé permet de mettre en exergue la musique de Billie Eilish, habile croisé entre la pop et le hip hop dont la modernité jusqu’au bout des ongles et du jersey en résilles, lui vaut son aura et sa capacité à être reconnaissable entre mille. Deux morceaux transcendent avec évidence une set-list plurielle, le très joliment écrit « When the party is over ». Ce morceau à la profonde luminosité confère au chant des lucioles et donc directement aux petites lumières des téléphones portables qui peuplent le parc de Saint-Cloud. « Bad Guy », son succès connu bien évidemment de tous.tes, permet à chacun de se déchaîner, oubliant tout ce qui ne touche pas à la musique, la foule devenant ainsi une immense entité mouvante en un rythme. C’est d’ailleurs sa faculté à jouer avec ses rythmes, les tordre, les casser, pour mieux les reprendre qui fait l’atout central de ses mélodies. De titres clairement faits pour danser à la douce mélancolies qui habitent les compositions d' »Happier than ever » (son dernier né en 2021) et de « When we fall asleep, where do we go ? » (2019), la funambule de Los Angeles ouvre le festival à la perfection. Si Rock en Seine est synonyme de rentrée, l’été lui est un temps pour laver et mettre sur pause les difficultés de l’année, les ratés, les pertes, les rendez-vous qui n’auront pas lieu, le stress, l’épuisement, le tourbillon de devoirs et ceux dont la chaleur n’aura su effacer le manque. Alors pour pouvoir embrasser ce retour au quotidien, saluer à nouveau les visages et faire des promesses pour les 12 mois à venir, l’exutoire que fut ce concert s’inscrit comme un vœux que l’on fait avec le corps et le cœur pour mieux se retrouver.

Texte écrit à 3 mains : Pénélope Bonneau Rouis / Alexandre Bertrand / Julia Escudero


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A défaut d’avoir pu organiser une édition classique du prisé festival parisien Rock en Seine, les organisateurs se sont débrouillés pour permettre à ceux à qui le rock avait trop manqué de pouvoir vivre de belles soirées aux côtés des talents émergents du club Avant Seine. Complet en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, l’évènement a même été déplacé dans une salle à plus grande capacité (Le Bridge) que prévu initialement (Le Flow) afin de satisfaire le grand nombre. Nous étions présent pour cette deuxième soirée à la programmation plus que prometteuse.

November Ultra, un show intimiste et poétique

19h30, les lumières s’éteignent, le public parti en quête d’une bière se rapproche de la scène tandis que November Ultra entre sous les applaudissements. La jeune chanteuse salue son audience, émue de cet accueil chaleureux et débute son set seule avec son clavier et sa guitare. Dès les première notes, le public comprend pourquoi November Ultra est un talent émergent: sa sublime voix envoute et enchante le Bridge en un instant. Sa pop douce et personnelle conquit autant que les moments que prend la musicienne pour interagir avec son audience. Elle est très fière et surtout très émue d’être présente ici ce soir. Malgré quelques petits problèmes techniques, November Ultra ne perd pas pied et propose même une interprétation a capella imprévue d’une belle chanson espagnole. Après des derniers remerciements chaleureux et sincères, l’attachante musicienne termine son passage avec son titre far « Soft and Tender » que le public reprend en cœur. November Ultra est si émue qu’elle n’en parvient presque plus à chanter et annonce qu’elle se sent « comme Ariana Grande ». Elle quitte un Bridge conquis et attendri sous un tonnerre d’applaudissements pour laisser la place aux Oracle Sisters.

Une sympathique parenthèse folk avec les Oracle Sisters

Place maintenant au trio franco/finlandais (et autre ?) de folk Oracle Sisters. Les musiciens accompagnés d’une claviériste et d’un bassiste proposent une musique plaisante et rythmée, parfaite pour clôturer les grandes vacances. Des titres ensoleillés se suivent et ravissent une audience attentive qui commence à danser. Le set des Oracle Sisters est ponctué des titres de leurs deux EP (Paris I et Paris II) ainsi que d’une de leurs dernière sortie. Le groupe fait monter la température d’un cran bien que leur performance s’essouffle légèrement en fin de set. Les Oracle Sisters ont été appréciés par l’audience et laissent la scène après 40 min agréables en leur compagnie.

Puis « Sur la Vague » se transforme en tsunami avec Lulu Van Trapp

Il n’y a pas à dire, le groupe de pop-rock Lulu Van Trapp était vraiment très attendu ce soir. Et cela se comprend pleinement. La fosse est déjà plus dense alors que les dernières notes de « Walk Away » des Franz Ferdinand résonnent dans la salle. Les Lulu entrent sur scène et débute leur set par Brazil, une pépite rock 80’s de leur superbe LP I’m not here to save the world. Les premiers pogos se dessinent dans la foule et les titres du groupe sont repris en cœur par une bonne partie de l’audience. Les membres de Lulu Van Trapp ont une prestance scénique exceptionnel à laquelle le public du Bridge est tout à fait réceptif. Les différents morceaux de leur album sont accueillis à bras grands ouverts et les Lulu n’hésitent pas à faire chanter le public sur leur génial single Les mots d’amour. Sur la Vague a très chaud et l’audience est ravie. Les musiciens le sont aussi: Rebecca la chanteuse s’invitent dans les premiers rangs sur l’énergique Lulu et participe avec entrain aux pogos. Le jeu de scène de la frontwoman fait effet mais ses acolytes ne sont pas en manque, tous assurent le show à merveille. Lulu Van Trapp termine son set par la très belle Prom Night qui prend une ampleur bien plus conséquente en live. Le public est survolté et est définitivement tombé sous le charme de cette performance et des musiciens de Lulu Van Trapp. Le Bridge est plus qu’échauffé, il est temps d’accueillir la tête d’affiche de la soirée.

 

MNNQNS et son punk rock clôturent avec brio cette deuxième soirée de Sur la Vague

Le groupe français n’est plus a présenté. La preuve, certains membres du public portent leur merchandising. Membre du Club Avant Seine il y a quelques années, c’est une chance que nous avons de les avoir pour le clap de fin de cette soirée. Vous l’aurez compris, MNNQNS est très attendu ce soir. Les rockeurs sont à peine rentrés sur scène que les disto et les gros riffs de basse se font déjà entendre. Une petite troupe d’irréductible pogoteur dans les premiers rangs prennent plaisir à danser au rythme des titres du groupe. If only they could, interprétée dès la deuxième position met définitivement le feu à la fosse, et cela ne s’arrêtera d’ailleurs pas. Les musiciens sont habitués à la scène et proposent une performance des plus punk. Lorsque les riffs énervés n’habillent pas le concert des MNNQNS, se sont des interludes noisy/psychés qui viennent élever cette leçon de rock. Sur Idle Threat (composé avec leurs amis des Psychotic Monks) les musiciens sont déchainés mais il faut attendre l’ultime titre de leur set pour qu’Adrian (chant et guitare) traverse la foule pour débuter un voyage déchaîné. Pogos, puis slam pour finir par terre devant la scène tandis qu’un homme du premier rang s’est pris un coup malencontreux du guitariste et que le bassiste s’est hissé en haut des enceintes. Sueur, sang, bière et rock’n’roll ; qu’attendre de plus venant de MNNQNS ?

Une belle réussite pour Sur la Vague et ses talents émergents

Cette soirée fut sans surprise, très réussie. Les talents émergents du club Avant Seine portent bien leurs noms et méritent davantage de visibilité. Ils ont chacun su conquérir une audience en soif de musique et de rock. La soirée organisée par Rock en Seine était un parfait substitut à l’absence du festival parisien et a permis la découverte en live (ou la découverte tout simplement) de musiciens talentueux et de leurs univers. Nous sommes impatients de pouvoir les retrouver à l’occasion d’autres concerts mais aussi de voir ce que Rock en Seine nous propose pour sa prochaine édition, qui sera nous l’espérons aussi bonne qu’étaient les musiciens ce soir.


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