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SUM 41 - Paris La Defense Arena 2024 _ Crédit photo : Louis Comar
SUM 41 – Paris La Defense Arena 2024 _ Crédit photo : Louis Comar

On dit toujours que la trentaine est un sacré coup de vieux, sûrement l’a t elle été pour SUM 41 qui décide de souffler les bougies une dernière fois après (presque) trente ans de carrière. 9 albums, des dizaines de tubes, 40 000 fans réunis dans un stade et 28 x 41 jours d’été au compteur, le plus punk rock des groupes de pop punk tire sa chandelle dans une belle équation. Leur dernier passage à Paris était l’occasion de dire adieu à l’Europe devant des milliers de nostalgiques et néophytes des bas résille, mitaines, converses et mèches devant les yeux. Retour vers le passé pour un concert no future. 

NECK DEEP ET HEADBANG 

Quelques soucis de RER et une traversée endiablée de la Défense nous empêchent d’arriver à temps pour les français de Dynamite Shakers. Nous sommes pile à l’heure pour Neck Deep, groupe plus pop punk que Sum 41 eux mêmes. Les britanniques proposent un set énergique qui trouvent de nombreux échos dans une foule réceptive. Le son un peu brouillon rend difficile la découverte aux néophytes mais l’énergie du groupe est communicative. Un discours émouvant du frontman sur l’acceptation de toutes et tous clôture un plateau énergique avec une dimension politique. Le groupe n’hésite pas à affirmer le pouvoir qu’ils ont en s’adressant à 40 000 personnes réunies, et appelle à la libération de la Palestine dans un moment touchant et fort. Ils laissent finalement la place à leurs mentors Canadiens, sans qui eux même « n’existeraient pas aujourd’hui ». 

MESSE PUNK ROCK

La salle affiche sold out depuis plusieurs mois déjà, alors lorsque la playlist de pre-show passe Blink 182, Papa Roach, Green Day etc… les 40 000 voix s’unissent assez fort pour faire carburer la Dolorean jusqu’en 2001. « Motivation » (issue de All killer no filler) détonne à mille décibels, puis « The hell song », puis « Over my head », puis « No reason » puis… ça n’arrête pas ! Le groupe a préparé un véritable best-of pour dire au revoir à ses fans. Près d’une trentaine de morceau sont interprétés ce soir (coïncidence ? à vous de voir), de quoi ravir tous les fans, de ceux qui ont grandi à la bande-son skate-punk à ceux encore en train de grandir. 

SUM 41 - Paris La Defense Arena 2024 _ Crédit photo : Louis Comar
SUM 41 – Paris La Defense Arena 2024 _ Crédit photo : Louis Comar

PLUS POP QUE PUNK 

L’ambiance est bonne enfant et le public parisien est enchanté par tous les effets scéniques du groupe. Flammes, feu d’artifice, confettis et cotillons, ballons géant, c’est une kermesse géante ! Outre les belles images que ces effets proposent, le timing ultra précis empêche en partie la spontanéité du groupe sur scène, mais surtout d’être à 100% punk. SUM 41 a été plus pop que punk ce soir avec ce show réglé au cordeau, comme une pièce de théâtre. L’esprit très rock et exceptionnel de la soirée s’éclipse donc un peu derrière cette scénographie millimétrée aux airs de réchauffé. On sent moins la dimension unique de cette date d’adieu, même si la fête est belle.

LE DERNIER JOUR DE L’ÉTÉ 

Néanmoins, ce serait mentir que de nier le très bon moment passé en compagnie de la bande à Derrick Whibley. Les canadiens  ont offert un show grandiose offrant une rétrospective sur une carrière qui a marqué les esprits de tellement de (grands) adolescents. Les deux rappels, les reprises des morceaux par le public et la quantité assez délirante de moshpit dans la fosse a réussi à faire de cette date un concert marquant pour le groupe et pour les fans. « So long goodbye », merci SUM 41 pour ces premiers élans de rébellion juvénile, pour tout ce gel dans les cheveux et ces voix cassées à force de scander vos refrains. L’été est fini, c’était un beau couché de soleil. Et pour les nostalgiques de la nostalgie, il semblerait que le concert ait été enregistré et filmé…


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Bar Italia, voilà un nom qui peut induire en confusion. L’effervescent groupe londonien revient le 19 mai avec l’une des plus belles pépites rock de l’année : « Tracey Denim », un trip sous acide loin de la dolce vita qu’inspire le nom de la formation. Au programme un cocktail raffiné, acide, sombre, calibré, aussi élégant que tranchant qui enivre dès son premier titre. Impossible de ne pas en parler comme l’une des plus belle sorties de l’année 2023.

Bar Italia crédits Simon Mercer
Bar Italia crédits Simon Mercer

Tracey Demin : douceur volcanique

Des notes qui se répètent, puissantes et tranchantes en une boucle qui appelle immédiatement l’oreille, et voilà que « Guard » ouvre le bal de ce troisième opus des plus attendus. C’est sur le label Beggars, qui ne laisse place qu’à l’excellence, que le trio londonien donne le ton de cet opus qui vaut bien de s’ajouter au catalogue de ceux à qui l’on devra bientôt le dernier né d’une autre figure emblématique du punk : Anohni.

Il faut dire que le combo sait jouer sur la corde sensible pour frapper juste. Obsédant comme ses notes répétées en boucles, l’album a la force indé et créative des immenses Sonic Youth auxquelles s’ajoute la mélancolie légère que l’on peut retrouver chez les très modernes Sorry ou Porridge Radio. Il faut dire que ce « Tracey Denim » sait jauger de ces effets pour les rendre hypnotiques. Lorsque les notes de guitares s’emballent, vibrant dans les aigus, comme ça peut être le cas dès le deuxième titre, « Nurse! », le tableau se dessine avec précision. Pas étonnant, que leur concert parisien de la Boule Noire, le 22 mai, se jouait à guichets fermés. Il faut dire que la formation convoque l’âme des 90’s, sa puissance underground et crée une nostalgie indéniable d’un temps où le punk avait un plus fort rayonnement.

Cri intérieur

Il y a une urgence notoire dans les titres de cet opus, comme un cri du cœur. Le bien nommé « Punkt » va en ce sens alors que la voix féminine de Nina Cristante rencontre sa part d’ombres lorsqu’elle se mêle à celle de son homologue masculin. Il est bien question de discussions et d’échanges musicaux au cours des titres à fleur de peau qui composent cette galette. La douceur de la voix tantôt à vif, tantôt en retenu se heurte à la guitare, avide d’en dire plus, oppressante, tourbillonnante. Ce nouveau Bar Italia prend aux tripes tant sa sensibilité frappe fort. Pourtant, le trio également composé de Jezmi Tarik Fehmi et Sam Fenton joue sur des compositions sur le fil du rasoir tendues, aussi précises qu’un funambule, sans jamais basculer ou perdre son objectif de vue.

Peut-être que le morceau « Yes I have eaten so many lemons, yes I am so bitter » résume le mieux l’esprit de la performance. Là où les notes rondes et sucrées portées par une batterie qui se répètent ouvrent le bal, les voix elles confèrent à une acidité calculée. Il y a une forme de lâché prise sous-jacent, celui du meilleur du punk qui se trame ici. Les rythmes s’emballent et se cassent savamment, comme des vagues sur la jetée.

« Horsey Girl Rider » lui se construit sur des échos, une forme de chuchotement apaisant comme une ritournelle. Double, l’opus n’hésite pas à pousser les voix dans leurs retranchements. Il sait sortir de la brume épaisse qu’il crée pour déchirer sa ritournelle, un éclair dans le ciel vient illuminer le titre « Harpee » et sa lancinante montée en puissance. Le refrain entêtant monte dans les tours, le tout s’accélère

Bon baiser des 90’s

La fin des titres arrivent toujours avec brutalité, un point qui coupe net le dialogue. C’est peut-être ce qui tend à prouver que l’album s’écrit comme un joyau post-punk non taillé. Parfois la finalité vient avec ses faux raccords, une phrase, un propos qui toucherait à sa fin sans fioriture. La production est brute, épaisse, puissante.

Il a la ferveur du post-punk mais sait aussi se balader dans les recoins sombres de l’indie rock. Le slacker rock des 90’s y est convoqué, les inspirations trip hop, spoken word s’y croisent. Le tout y vit avec naturel, tout comme la construction d’un jet tiré à quatre épingles dont les 15 morceaux défilent beaucoup trop rapidement. On tient ici l’alliance parfaite de la modernité et du retour à l’ancien. Et pourtant et c’est ce qui caractérise la grandeur de cette album, les mélodies y sont toujours accessibles, douces et poignantes. L’indépendance s’y vit, vidée de son inaccessibilité. Le naturel est là, comme un ami que l’on retrouverait au bar et à qui l’on raconterait ses plus tristes mésaventure. « Tracey Denim » est le reflet d’âmes, celui qui sublime les états d’âme, rend le morose puissant, emprunte une machine à remonter le temps et vide les 90’s de leurs journées fluos pour leur rendre leurs cuirs noirs. Venez vous asseoir au comptoir de Bar Italia, comme avec une excellente bouteille, vous en prendrez bien plus d’un verre.


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Royal Republic - Olympia Paris 2023
Crédit photo : Louis Comar

Ce samedi 28 janvier, les suédois de Royal Republic amenaient leurs paillettes et leur rock à l’Olympia pour conclure une tournée européenne de près de deux mois. C’est à guichet fermé que le groupe s’est produit à l’occasion de leur RATA-TATA TOUR, mettant en avant, comme vous ne vous en doutiez pas, l’un des derniers single en date du groupe: RATA-TATA. Retour sur une soirée en demi-teinte en dépit des paillettes étincelantes et de l’humour royal.

 

 

 

KO KO MOuai…

Ce sont les nantais de KO KO MO qui ont ouvert la piste de la discothèque rock, et ce comme sur le reste de la tournée de Royal Republic. Il n’y a pas à dire, le duo français a un grand sens de la scène: lightshow impressionnant, complicité avec le public, solos endiablés… ; le public est conquis, en redemande, notamment les multiples fans arborant un t-shirt de la formation. Cela fonctionne – en première partie… Parce que mince, quel manque de saveur et d’originalité. Les compositions sont d’un banal à n’en plus finir, le jeu de scène – bien que maîtrisé – tend vers la prestance d’un (bon) groupe de reprise d’AC/DC pour une fête municipale et n’en finit plus de faire taper son public des mains. Plusieurs fois par chansons, sur toutes les chansons ! C’est trop, vraiment trop. Outre ce courant qui n’est clairement pas passé de notre côté, les nantais ont mis le feu au public de l’Olympia comme demandé.

Ko Ko Mo - Olympia Paris 2023
Crédit photo : Louis Comar

UN SET… PEU SETISFAISANT

Sans nouvel album, les suédois ont misé sur leurs trois derniers single pour cette nouvelle tournée. Autant dire que la différence avec celle célébrant Club Majesty était  de zéro. Il y a bien sûr toujours le plaisir d’apprécier ces boules d’humour et d’énergie mais le majeur problème est là: cette tournée n’était pas utile. Sur dix-sept morceaux, de nombreux hits du groupe passent à la trappe et la part belle est faite aux reprises et aux single, si bien qu’aucun des quatre albums du quatuor n’est représenté à sa juste valeur ce soir. La setlist est en effet le bémol majeur de cette soirée, d’autant plus que le « tube » RATA-TATA – entonné par le public durant chaque (!) silence de la soirée – a le don de nous agacer, dommage pour cette fois.

MATES PAILLETTES

Bien sûr l’humour des quatre grands gaillards fonctionnent toujours aussi bien et leur énergie est forte mais… mais quelque chose manque. Peut-être ce public qui semble n’être venu que pour se sauter dessus et non pas écouter de la bonne musique. Sûrement aussi les balances atroces (merci l’Olympia) – que le chanteur redoutait et qui masquent les voix et empêchent de reconnaître les intros de certaines chansons. Les paillettes brillent moins ce soir avec Royal Republic. Les artistes sont pourtant dévoués, originaux – comme avec ces deux chansons en acoustique au plus proche du public, ou ce cover de Are you gonna go my way avec KO KO MO – mais chaque raté additionné fait que l’ensemble peine à prendre de l’ampleur pour nous.

Soirée donc en demi-teinte de notre côté malgré le superbe accueil du public et le dévouement du groupe à sa musique et à mettre le feu au dance floor. Attention ce n’est cependant pas une fin de règne, entendons-nous. Seulement certaines réformes sont à envisager ; la préparation d’un nouvel album annoncé à la fin de la prestation par Adam Grahn le permettra probablement. Ce n’est pas un grand oui pour nous cette fois, mais la dynastie républicaine suédoise la plus rock aura, espérons le, de quoi satisfaire ses vassaux avec son prochain effort.

Royal Republic - Olympia Paris 2023
Crédit photo : Louis Comar

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Diego Philips

 

Il y a deux ans paraissait sur Pop & Shot une chronique d’un album ici très apprécié : Tides de Diego Philips, que nous réécoutons encore avec attention. Si nous reparlons aujourd’hui de Diego, c’est qu’il vient de dévoiler un nouveau projet il y a quelques semaines de cela : I am Yuki : the Hiroshima Project. Et encore une fois, nous n’avions pas d’autres choix que de vous inciter à l’écouter.

 

 

CONTEXTE ET CONCEPT

La catastrophe d’Hiroshima. Tout le monde connait son histoire. Ce n’est pourtant pas ça qui a freiné Diego Philips dans son envie de réaliser un album concept autour de ce tragique épisode survenu il y a bientôt 80 ans, en 1945. I am Yuki : the Hiroshima Project explore le point de vue d’un enfant brutalement confronté à la destruction soudaine de sa ville natale, et dont la vie paisible se retrouve fauchée par l’horreur.

C’est depuis 2018 que Diego Philips travaille sur ce projet, qui sortira donc en tant qu’album quatre ans plus tard, après une période de pandémie peu favorable à la sortie d’une œuvre autour d’un tel sujet. Le choix de ce dernier, et l’envie de créer quelque chose à partir de lui, ne viennent d’ailleurs pas de nulle part, puisque Diego Philips a passé plusieurs mois de sa vie au Japon en 2007 quand il était encore étudiant, et y est revenu plus tard en 2013 durant un séjour où la visite de la ville d’Hiroshima l’a profondément ému et marqué. De cette empreinte laissée en lui, Diego s’en est servi pour raconter les évènements d’une manière originale et intime : par la musique et le récit fictionnel à base de faits réels. Pour ce projet, il est accompagné des musiciens Vincent Cudet à la batterie, Jamie Moggridge à la guitare, Michael Jones à la basse et Madga Skyllback au chant.

« I am Yuki – The Hiroshima Project » de Diego Philips

 

varier les ambiances avec cohérence

Comme son nom l’indique, I am Yuki : the Hiroshima Project, est avant tout l’histoire d’un jeune garçon, Yuki, dans toute son innocence et son allégresse juvénile. En sept morceaux d’une durée totale de 23 minutes environ, l’album dépeint un quotidien prêt à être bouleversé, loin de tout pathos. Ce qui fait la particularité de cette histoire est de connaître son dénouement avant même qu’elle ne débute. En ce sens, le premier morceau prélude fait rôle d’annonciateur à travers une ambiance menaçante qui, dans l’esprit, pourrait rappeler certaines expérimentations du Neil Young de Dead Man. Rien ne peut échapper à ce qui s’apprête à venir. Pourtant, malgré cette fatalité, l’album ne s’impose aucunement un ton sinistre, et débute d’ailleurs sur un morceau plein de vitalité. C’est la présentation à la première personne du petit Yuki. « Come Home Yuki » vous restera très certainement dans la tête pendant de longues semaines tant son air respire la gaieté.

L’album se poursuit en variant merveilleusement bien les humeurs. Tantôt allègre, tantôt rêveur, tantôt bousculant, I am Yuki est une œuvre qui, en l’espace de 23 minutes, fait don de couleurs et d’ambiances tout à fait variées mais non pour autant hétéroclites. L’ensemble est d’une forte cohérence. Les trois derniers morceaux se concentrent sur l’explosion, dans une construction pré / explosion / post. Rien qu’à travers ce triptyque, les variations sont nombreuses. Si la Pt. 2 est celle que l’on attend le plus, car elle est celle qui illustre assez justement l’explosion en tant que telle (« creating the bomb » entend t-on dans le court documentaire sur l’album réalisé par Laura Eb), dans un morceau progressif aux airs de jazz rock se clôturant dans un cataclysme musical et une peur panique palpable, elle n’en constitue pas pour autant le centre inévitable de l’album. C’est-à-dire qu’elle ne prend pas forcément toute l’attention, et que l’œuvre ne cherche pas à en faire un paroxysme forcé. Non, I am Yuki s’attache davantage à autre chose, à l’histoire de ce gamin qui, comme il le dit dans la Pt. 1 de cette fin du monde à deux doigts de survenir : « I have the feeling that it’s gonna be a beautiful day ». Sa bonne humeur, ses interrogations et ses aspirations, voilà ce qui fait la force du projet. Pour preuve, « In my Room », le morceau le plus long de l’album, constitue tout autant un sommet, avec un soin apporté à son final explosif et grandiose. Tout est là, dans la chambre du petit Yuki, dans son intimité prête à être brisée mais qui, tant que l’heure n’est pas arrivée, a le pouvoir de nous transporter vers un ailleurs plein de promesses.

 

Soin des sonorités

La progression de l’histoire et de l’album tient également en ses variations sonores. Si l’humeur de chaque morceau est relativement différente, c’est aussi qu’un réel soin est apporté aux sonorités et à la place de chaque instrument. La guitare par exemple, peut autant refléter un sentiment d’apaisement sur « In My Room » et « Goodnight Little Boy » qu’une impression de terreur soudaine, comme les cris étouffés d’une population sur qui s’abat le malheur dans « End of the world pt. 2 ». Dans chacun de ses morceaux, qu’elle soit acoustique ou électrique, la guitare dessine une atmosphère bien particulière. Le travail de recherche sonore à ce niveau montre à quel point l’album a été pensé dans son ensemble pour créer un récit musical garni de surprises et d’émotions. Entre la folk d’un Kevin Morby, le rock enjoué des Beatles et le rock plus sombre du Velvet, I am Yuki passe par diverses ambiances sonores. Ambiances qui, sur chaque morceau sinon celui instrumental de l’explosion, sont enrichies par deux très belles voix. D’abord celle de Diego Philips, toujours aussi envoutante et incarnée. Sur « Come Home Yuki » et « In My Room », elle nous transporte directement dans l’histoire avec une justesse de ton agréable. Tendre, assumée, intense quand il faut l’être, sa voix est en plus de cela élevée par un très bon mixage et une production réussie, que l’on doit à James Yates.

La deuxième voix est celle de Magda Skyllback, qui, sur les morceaux « Goodnight Little Boy » et « End of the world, Pt. 3 », introduit quelque chose de plus abstrait, de plus songeur. A travers les ruines du sublime dernier morceau, après la destruction, elle raconte la mort de manière relativement détachée, et invite à ne pas reproduire les mêmes erreurs que par le passé, pour que tous les petits Yuki, promis à une belle journée, où qu’ils soient, puissent la terminer avec paix et sérénité.


 

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