Le week-end du 23/24 avril dernier se tenait un peu partout en France et ailleurs le Disquaire Day ! L’occasion pour les disquaires indépendants de proposer à leur clientèle tout un tas de vinyles inédits sortis spécialement pour l’évènement. De quoi offrir à ces boutiques indépendantes dont nous avons tant besoin une scène sous projecteurs, grâce à nombreuses exclusivités leur étant réservées durant un week-end.
A Montmartre, au point culminant de notre cœur, dans la nouvelle boutique associée à notre média Pop & Shot : The Mixtape, située au 32 rue des Trois Frères, y a logé durant ce week-end l’effervescence musicale. Pour rendre honneur au large choix de vinyles inédits à disposition, entre le sublime album de SON OF que l’on attendait depuis 7 ans, l’étonnant mais implacable EP de Metronomy sorti l’année dernière et le best-of double vinyle d’une Patti Smith toujours plus importante pour l’histoire, The Mixtape a fait appel au duo musical HUNKYZ, deux bons potes d’enfance (Léonard Pottier et Théophile Le Maitre) chargés d’animer les 15 heures de week-end.
Baignés dans la musique comme Obélix dans la marmite, HUNKYZ ont divisé leur immense set comme plusieurs petites sélections d’une heure chacune, toutes faites de morceaux piochés çà et là dans ce qui les anime depuis le début de leur amitié jusqu’à aujourd’hui. Pas de catégories spécifiques qui puissent renseigner sur ce qui allait être joué, mais des thèmes parfois loufoques et abstraits, pour mieux brouiller les pistes et se contraindre dans l’amusement.
PLAYLIST SIX MOTS
Pop & Shot vous dévoile une partie de ces playlists crées pour l’occasion.
La seconde est la playlist SIX MOTS. Le principe est simple : le titre de chaque morceau est d’une longueur égale ou supérieur à six mots. On vous laisse vérifier par vous même !
Bonne écoute ! Et à bientôt à la boutique The Mixtape (métro Abesses), venez nous rencontrer et farfouiller parmi notre sélection de vinyles ainsi que tout un tas de produits dérivés autour de l’univers musical. Venez également découvrir en ce moment à la boutique l’exposition de notre photographeLouis Comar.
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Le mercredi 6 avril 2022, la chanteuse, productrice et guitariste irlandaise Orla Gartland a illuminé Les Étoiles lors de la première date de sa tournée pour promouvoir son…
L’an dernier, le fameux festival des Hauts-de-Seine, dont la nouvelle formule à la Seine Musicale avait été rodée en seulement quelques années avait bien eu lieu en juin. Au programme, une sélection hip hop et beaucoup de soleil pour accompagner l’un des premiers festivals à revoir le jour. Il va s’en dire que l’édition 2022 était des plus attendue d’autant que, le Monde n’aspirait plus qu’à danser. Seulement voilà que la météo avait bien décidé de faire des caprices. C’est ainsi que c’est sous une pluie battante qu’un public s’est déplacé en masse ce soir pour retrouver le chemin de la salle de Boulogne.
Une expérience festivalière léchée
Si ce temps dont il est si bon se plaindre a forcé quelques spectacles à se déplacer in door, la fête elle promet d’être folle. Loin de se contenter de miser sur une programmation dense, le festival a choisi cette année de jouer sur une session où tout est fait pour satisfaire un public varié. Exit donc les simples food trucks entre deux concerts, l’audience majoritairement jeune, mais pas que, est invitée à un grand show aux nombreuses paillettes. Par paillettes, il faut penser au mot littéralement puisqu’un stand de maquillage se tient dans les premiers mètres qui séparent le festivalier de l’entrée du lieu. La queue s’y fait vite dense alors que nombreux.ses sont celles.eux qui en ressortent étincelant.es. C’est déjà bon signe, rien de mauvais ne peut sortir d’un lieu pailleté.
Autre nouveauté : deux fripes ont posé leurs valises dans l’enceinte de la salle. L’une offre des panoplies tout droit sorties d’années 90 fantasmées rayures et chemises à motifs en tête de liste. On peut s’y faire plaisir pour la bonne cause puisque les bénéfices seront, c’est promis, reversés au SAMU social. Bonne nouvelle on peut lutter contre la surconsommation de la fast fashion, un vrai fléau s’il en est tout en donnant aux bonnes oeuvres. Mieux encore les excellentes Balades Sonores ont pris d’assaut un stand avec leurs poches pleines de vinyles ( et une sélection issue de la programmation en tête de liste) pour faire plaisir aux plus grands amateurs de musique. Et si vous n’avez pas trouvé votre bonheur en ces murs, passez les voir rue Trudaine dans leur caverne aux mille merveilles gouvernée par Pepito le chat, vous y trouverez tout ce dont vous rêvez.
Époque nostalgique veut (et à raison, dire que c’était mieux avant en un temps de pandémie et de guerre n’a plus rien de l’adage d’un vieux con en mal de son adolescence) les années 90/ 2000 ont aussi pris une place centrale dans l’immense salle aux nombreux couloirs. Des écrans de télévision rétros et une deux chevaux font ainsi office de scène pour DJ sets. Pour parfaire le tout une bande costumée, entre strass et chemises ouvertes arpente les lieux. Fitness humoristique, pompes mais surtout danse aux airs de fête populaire se tiennent en son centre. Le public est là, unis avec la tête un peu éloignée des élections qui arriveront dans deux jours.
Le décors est posé et il rayonne. Tant mieux, dehors il fait toujours trop froid. C’est à 19 heures que la programmation se dévoile enfin. Mieux vaut porter des chaussures confortables, il s’agira de courir d’une salle à une autre.
A salles variées, programmation pluri.elles
C’est donc les énervés de Johnnie Carwash qui ouvrent le bal sur la scène Club Rififx en souterrain. Comme le soulignera plus tard Maëva Nicolas de Bandit Bandit, le groupe fait en plus partie d’une scène française rock qui met more women on stage dont sa chanteuse. Le public est encore peu nombreux, certes, mais il est aussi hyper réceptif. Normal, la force garage d’une formation jusqu’au boutiste qui s’ose à un univers touchant au punk tape juste et fort. Impossible de rester impassible face à une déferlante d’énergie qui réveille plus que la douche liée à la pluie extérieure (il sera bon se plaindre de ce temps médiocre au mois d’avril encore un peu) et a le bon sens de réchauffer. Johnnie Carwash a autant de peps que de style et ce retour du rock français mérite toujours d’être soutenu au moins parce qu’il rime avec espoir.
C’est d’ailleurs grâce à notre combo qu’on pourra croiser hors scène mais dans les couloirs, la moitié d’Ottis Coeur, la tornade Margaux, autre groupe rock féminin divinement qualitatif et qui signe également les illustrations du groupe.
La soirée ne fait que commencer et voilà déjà que c’est à l’auditorium qu’il faut courir pour apprécier un spectacle bien particulier à la scénographie à couper le souffle : celui de Lucie Antunes. En préambule, il est important d’évoquer que la musicienne fait partie du renouvellement d’une scène 100% instrumentale qui s’ose sans vergogne à s’aventurer dans des contrées d’explorations musicales loin des genres des et des sentiers battus. A tel point qu’il est essentiel de vivre ses performances pleinement et comme un tout où l’intelligence du spectateur est autant flattée que son sens esthétique. Machine rodée oui, sophistiquée surtout, la musicienne s’entoure de bras mécaniques pilotés par le collectif Scale, qui se colorent et se déploient avec la beauté d’un ballet classique à mesure que les notes défilent. Qu’il est bon de découvrir de véritables propositions scéniques. Côté instruments l’électro la dispute aux percussions, maîtresses d’un moment aussi hypnotisant qu’élégant et millimétré. Un spectacle dont il est difficile de se lasser et vaut son pesant de billet verts.
Urbain sur Seine
Dehors donc, il fait un froid qui attaque les os. La pluie a quand même décidé dans sa grande bonté de calmer le jeu et peut-être qui sait, de se dire que c’est bon personne n’est venu là pour souffrir, la semaine dernière il neigeait quand même. En ce 8 avril donc, c’est sur le parvis qu’il faut tremper ses chaussures dans les flaques d’eau. C’est un londonien qui nous y attend, heureusement, eux ont l’habitude des températures basses. Sam Wise y débarque avec une certaine simplicité, sweat sur les épaules et DJ en arrière scène. Il distille un hip hop bien senti et accrocheur sous l’oeil bienveillant d’une poignée d’étudiants qui en profitent pour faire des selfies. La machine est huilée, les basses tabassent, le flow est bon. Basique peut-être mais n’est ce pas le mot qui a remis Orelsan au coeur de toutes les conversations. Il discute d’ailleurs volontiers avec l’audience et l’invite à un petit jeu « Quand je dis Sam, vous dites Wise » … « Sam ?!!! » « Wise » répond elle. Heureusement son nom a assez de gueule pour valoir d’être scandé par une foule, pas sûr que Michel Dupont aurait autant la classe.
L’air du hip hop est bien présente, c’est chose connue. C’est pour ça d’ailleurs que le festival avait l’année précédente fait la part belle à un rap français qui fait vibrer dans les cours de récré. Mais le rock lui, reprend une ascension fulgurante jouant d’un retour aux fondamentaux : les caves, les sons crasseux, les voix caverneuses. D’ailleurs sous sa mèche de cheveux volante, le chanteur de Dawaere cache une voix bien rauque et surtout bien rock. La scène post-punk est dans la place de soir, le timbre à la Idles en plus (certains diraient à la Nick Cave mais auraient-ils raison ?), la touche énervée en bonus suprême. Les guitares saturent et la petite scène du Club Riffix commence à bien se remplir. L’envie de pogoter est là, l’énergie tape partout comme des ondes qui tabassent. Tous les coups ne sont pas fait pour faire mal et cette claque derrière la tête fait office d’oasis dans une programmation plus grand public. A moins qu’elle ne soit pas celle que l’on croit.
Casser les codes
Un petit tour par la grande scène où l’on croise Pi’erre Bourne et son hip hop à la mode US pourrait bien faire mentir cette dernière phrase. Un écran géant en arrière scène lui permet d’ailleurs de s’afficher sous forme de dessin animé, dollars dans les mains à travers ses aventures. Le bonhomme s’offre un bain de foule dès le premier titre, la fosse est bouillante (contrairement à dehors où vous a-t-on dit qu’il faisait froid ?), le hip hop a la saveur d’un tour en low rider. Chill, classique, sautillant, un brin peut-être hors loi et la sauce balancée n’est pas pour déplaire.
Pourtant il est temps de revenir un paragraphe plus haut, sur ce cliffangher complètement fou, quelle scène n’est pas celle que l’on croit ? On dit que des jeunes qu’ils ne connaissent plus la vraie musique. C’est faux, l’habit de fait pas le moine (cachez vos grands-parents, les meilleurs proverbes sont de sortie, ça va swinguer). Et c’est Sofiane Pamart qui vient révolutionner le jeu. Il est fascinant de voir le succès tant mérité que s’offre cet artiste hors normes. Vêtu comme un DJ dans le coup ou un rappeur zélé, c’est en réalité un prodige du classique qui se cache derrière des vestes argentées et des casquettes. D’aucun dirait qu’en trois accords à la Chopin, dont il a, c’est indéniable le magnifique touché, l’audience s’enfuirait. Après tout qui écoute encore du classique ? Tout le monde à priori, c’est d’ailleurs pour lui que le festival est aujourd’hui si rempli. La file d’attente est sans fin, et nombreux seront celles.eux, déçu.es qui ne pourront assister à la performance de la soirée donnée dans l’Auditorium. Difficile d’en dire plus, puisque les rédacteurs de ces lignes auront eux aussi dû rester à la porte. Il sera pourtant rapporté de source sûre que de nombreux rappels auront lieu ce soir et pour l’avoir déjà vu performer, il sera aisé de largement conseiller de prendre des places au plus vite pour son prochain concert près de chez vous. Son album est également disponible sur le stand des Balades Sonores. Cette claque là est peut-être la plus forte, en un temps où l’accès à la musique est illimité, le classique peut encore avoir la cote si tant est qu’il perde son recul prétentieux faussement élitiste.
Une autre difficulté de circulation empêchera de bien profiter du show de French 79 en extérieur, là où il ne fait pas bon, les blagues les plus longues sont les meilleures. Les stands sont pris d’assaut, tous les visages sont pailletés et il faut attendre longtemps pour se délecter d’une bière ou d’un cornet de frites. Rien de bien grave, quelques pas de danse au centre de la salles, quelques morceaux issus des scènes 90’s/ 2000 et voilà que la bonne humeur perdure.
Barre de Paul Dance
Il est 23 heures 45 et la billetterie débite encore quelques tickets, normal, Paul Kalkbrenner débarque sur la Grande Scène. Cette dernière est pleine à craquer et quand le DJ entre dans l’arène tous les portables sont braqués sur lui. Ce sont autant de petites étoiles dans la nuit agitée. Les smartphones en poches et voilà que l’assistance se met à danser frénétiquement. Pas besoin d’artifices pour ce grand monsieur qui devant un écran aux jeux simples balance du très gros son. Les corps ondulent, les notes aussi, la fête est folle et si belle quand un public vibre en choeur.
Reste à saluer la dernière woman on stage de la soirée dans son immense duo Bandit Bandit. Le couple de Bonnie & Clyde à la française déborde d’une énergie communicative. Certains de leurs titres, références voulus à une scène française passée et plutôt 60’s leur valent la réputation de groupe OVNI qui peut séduire tout en se regardant amoureusement dans le blanc de l’oeil. Le couple ce soir a pourtant décidé de sortir les grosses guitares qui balancent. Maëva, la chanteuse est possédée, elle se rend dans le public, danse les cheveux dans les yeux, le tambourin à la main. Sa tendre moitié, Hugo Helerman, de noir vêtue, donne à sa guitare des notes sensuelles. Sur « Maux » les deux s’offrent une danse endiablée en duo, bouche contre bouche, où confrontation et passion se marient si bien. Ces quelques instants ont une cinématographie à la pureté indéniable, un grain de folie communicatif et tapent fort dans l’amour fusion. La musicienne prend le temps de présenter un morceau personnel, s’attardant sur sa condition de femme malédiction ou bénédiction, qu’il aura fallu appréhender mais son rock lui, fait mouche bien au delà de toute considération genrée. S’il faut encore le dire alors oui, les femmes aussi savent faire un rock incisif et sans concession, que l’affaire soit ainsi prouvée.
La soirée terminée, il faudra tout de même rentrer, la pluie s’est arrêtée, le froid lui ne compte pas encore s’en aller. Tant pis, s’il est bon se plaindre en musique, la chaleur humaine, elle, est l’épicentre de tous les festivals.
Elle nous avait ensorcelé en 2018 avec son étrange et sublime premier album Crave. Il y a quelques mois, elle dévoilait le deuxième témoignage de son humble talent :…
Les restrictions levées et voilà que la reprise musicale a déjà de quoi donner des nuits blanches. Les concerts s’enchaînent et ne se ressemblent pas, les sorties d’albums…
Le groupe de rock strasbourgeois aujourd’hui acclamé d’un peu partout se produisait dans la mythique salle parisienne mardi 22 mars dernier, pour un concert évènement reporté à de multiples reprises. Une attente ayant donné naissance à un tout nouveau single entre temps, dévoilé quelques semaines avant le concert. Sa particularité ? Une longueur de 19 minutes et un film pour l’accompagner. Cet Olympia était notamment l’occasion de le dévoiler en live, mais bien évidemment aussi de déverser toute la puissance qu’on leur connait. Attente soutenue. Espérances comblées ?
Pop & Shot a toujours été un grand soutien et admirateur de Last Train. Depuis le premier article leur était consacré en 2017 à l’occasion de leur concert au Supersonic peu de temps avant la sortie de leur premier album Weathering, nous n’avons pas arrêté de les suivre de près, entre concerts, sorties d’albums et interviews, jusqu’à leur mémorable Trianon il y a de cela déjà trois ans, en 2019.
Nous voilà donc aujourd’hui toujours au poste, galvanisés par la reprise récente des concerts. Pour moi, l’auteur de ces lignes, cet Olympia constituait un premier échange live avec le groupe. Si je prends là le train en marche, c’est pour ne pas rater le dernier métro qui, selon certains échos, constituerait un voyage inoubliable. Alors, direction bar de minuit ou direction couverture et au lit ?
LULU ATTRAPE
Les choses sérieuses débutent à 20h avec Lulu Van Trapp. Ils sont français et ont sorti un premier album remarqué l’année dernière : I’m Not Here to Save the World. Mené par Rebecca, dont la voix à la gymnastique impressionnante prend littéralement vie dans sa gestuelle démoniaque, le groupe ne dissimule pas ses influences. A la fois nostalgique et moderne, toujours dans ce revival si apprécié des années 80, ils misent avant tout sur la force de leurs compositions, dont une grande partie sonne comme une évidence. On pense notamment au phénoménal « Brazil » qui ouvre l’album et qui, en live, s’impose déjà comme un vrai tube. On vous donne rendez-vous le 07 avril prochain à la Maroquinerie.
LAST TRAIN ne traine pas la patte en arrivant
Place au show. Il est 21h pile quand Last Train font leur apparition. D’abord une première moitié : le bassiste et le batteur. L’Olympia brûle d’impatience, et les premières notes agissent comme une reprise d’addiction par piqûre instantanée. Le chanteur Jean-Noël Scherrer et le guitariste Julien Peultier suivent de près leurs compagnons. A leur vue, le public déverse déjà une bonne partie de son énergie en cris et applaudissements. Le reste sera foutu dans les pogos bien évidemment. Une bonne partie est là pour ça, et on les comprend.
« Disappointed », morceau du deuxième album, ouvre le concert. Très droit, très direct, très entêtant. On y sent une petite touche Nine Inch Nails dans la compo qui n’est pas pour déplaire. Cette entrée a le mérite de séduire, et de donner un bon premier coup de pied à la foule.
Le reste sera plus ou moins dans le même registre. Et le public ne semble d’ailleurs pas très docile quand on leur propose autre chose que la recette habituelle. A la fin du show, beaucoup se plaindront du comportement irrespectueux de certains après que Jean-Noël ait entamé quelques notes de piano dérangées par des commentaires et une salle ayant du mal à trouver le silence complet. A tel point que le morceau en question « A Step Further Down » sera interrompu au bout de quelques secondes. « Merci pour votre écoute et votre bienveillance » lance le chanteur. Bon. A qui la faute ? Dur à dire. Cet épisode sera vite oublié par la reprise acclamée des guitares.
Un souris chat aimanté des émotions
Quoi qu’il en soit ce soir-là, le concert de Last Train aura du mal à prendre son envol. Est-ce la faute d’une attente trop gonflée ? Ou celle d’une salle certes mythique mais qui, pour la grande majorité des concerts, n’est pas foutue de rendre un son à la hauteur ? Un peu des deux certainement et les mecs auront beau se propulser eux-mêmes à l’autre bout de la scène à chaque coup de guitare, ça ne changera pas le sensation d’un son manquant de clarté, de précision et de puissance. Ajouté à cela un micro mal réglé, où la voix est vite bouffé par tout le reste. Classique.
La recette s’épuise malheureusement vite. Les morceaux s’éternisent et répètent sans cesse la même construction à effet, dans une alternance de punchs et de moments plus calmes. Last Train produit une musique purement émotive et ne s’en cache pas. De ce point de vue, une règle est à suivre pour être comblé : adhérer au jeu. Ce jeu, c’est un souris chat aimanté des émotions, où le groupe nous dicte une manière de ressentir et d’appréhender leur musique dans un calcul produit d’avance. Comme absolument tout est offert sur un plateau d’argent, suffit de se servir sans trop se poser de questions. Pour les fidèles, c’est à juste titre un distributeur de sensations fortes hyper rôdé.
Le morceau le plus représentatif de cette idée est leur tout dernier, « How Did We Get There ? », voisin de leur bons amis Royal Blood et de leur fameux How Did We Get So Dark ?. Sa force réside, au delà de sa durée spectaculaire, dans sa mise en scène parfaite de quelque chose d’attendu mais de bel et bien grandiose dans sa progression. En live, le morceau prend tout son ampleur. Après quelques minutes au piano nous annonçant un boom très proche dont nous ne faisons qu’attendre l’arrivée, c’est ensuite un déferlement jouissif qui s’abat sur le public. Jusqu’à se rendre compte qu' »How Did We Get There ? » est alors la définition même de Last Train dans sa réussite à exprimer au mieux leur démarche : jouer de nos émotions, et nous offrir exactement ce pour quoi tout le monde est là réuni.
Avant cela eut lieu une petite surprise qu’il est bon de souligner : la venue du groupe français Bandit Bandit (première partie du Trianon il y a 3 ans), pour une reprise malheureusement sans envolées notables de leur morceau le plus connu : « Maux ». Le moment est trop court : trois minutes peut-être. On aurait souhaité une suite pour mieux savourer pleinement cette surprise.
potion magique des câlins
Le plus mémorable viendra toutefois lors du rappel, avec l’interprétation de l’ouverture et du final du deuxième album : All Alone et The Big Picture. Là, il se passe quelque chose. Tout le monde sera certainement d’accord. La fin est belle, et peut-être enfin à la hauteur des espérances des fans assidus. Les plus réticents écoutent là attentivement, et, à la vue de ces fameux câlins de fin de concert, saisissent peut-être un peu mieux l’engouement général autour d’un groupe dont la raison d’être est le simple et pur plaisir. De ce point de vue, leur ascension est, il faut le dire, impressionnante. Cet Olympia, bien que mitigé, marque un cap. On ne peut pas leur enlever leur amour et leur soif de le déverser un peu partout. Et tout compte fait, c’est ce qui est le plus probant.
En ville, le monde, parfois, tourne bien trop vite. Les gens passent, les modes avec, les actualités s’enchaînent et il devient alors impossible de se rappeler de respirer.…
Cette semaine du 14 mars est marquée par la sortie physique d’un album déjà disponible à l’écoute depuis le mois dernier. Il se nomme See You Through et nous…
Certes, tout n’est pas rose en ce début d’année pour le monde de la musique. L’obligation de concerts assis pèse douloureusement sur les organisateurs de concerts, contraints d’annuler la plupart de leurs dates. L’embouteillage est là, présent, et promet de nombreuses annulations. Le plaisir de se retrouver n’aura finalement été qu’éphémère et il ne faudra pas oublier de se battre pour faire vivre une industrie plus que nécessaire. Pour autant, la créativité elle, est là et l’année promet son lot de très belles sorties sur albums. Le rock se réinvente à la sauce 70’s, probable crie du coeur d’une génération qui veut à nouveau vivre de paix, d’amour et d’art. La pop garde ses saveurs 90’s, 2000’s alors que la noirceur du post punk continue d’inspirer les artistes. Pour bien commencer l’année voilà une petite sélection des sorties dont il faudra se délecter. De l’indé mais pas que, qu’il sera si bon retrouver en concert.
Bops – Sounds of Parade
Accrochez vous à vos plus beaux vêtements à fleurs et à vos pattes d’éléphant. Voilà que ce début d’année sonne comme le grand clin d’oeil à une époque où révolte et peace and love allaient de paire. En effet le trio des Bops dévoilera le 4 février sa galette « Sounds of Parade ». Album rock coloré au ton diablement enlevé, le combo n’a rien à envier à leurs copains d’Outre-Atlantique et leurs fleurs dans les cheveux. Sans se contenter de copier-coller une période passée, notre combo français s’ose à des aspirations modernes. Au programme, rythmiques bien senties, guitares obsédantes, voix aiguë digne des plus grosses machines, riffs dopés au soleil pour un album qui ferait presque oublier cet hiver qui ne fait déjà que trop durer. Le sens du refrain s’ajoute à cet opus bien senti et ses très bons titres (Sequencer, Bouncer ou encore Tomboy). Pour le présenter, la troupe délurée avait dévoilé le clip de R.A.V.A.C.H.O.L au mois de novembre 2021. Un hommage à l’anarchiste François Koënigsten, guillotiné au 19ème siècle. Une belle mise en bouche avant de se livrer entièrement à la découverte de cet univers riche et nourri par une période hautement créative.
Bipolar Club – Issue
De la joie aux larmes, de l’espoir à l’angoisse, il n’y qu’un pas. C’est le pari de Bipolar Club. Un rock sombre, jusqu’au boutiste, parfois violent, mais qui sait aussi se poser pour évoquer une forme de nostalgie passée. D’ailleurs, cette mélancolie, elle se retrouve également dans les arrangement d’un album qui flirte avec l’alternatif tout en empruntant au sons plus moderne d’un psyché screamé. La surprise de cet opus pluriel tient à sa capacité de créer des sonorités anglosaxones et à raconter ses maux en français. La dualité est bien de mise au cours d’un EP cohérent au facettes plurielles. Là où Out of my hands s’amuse à ralentir le rythme et à jouer sur des sons plus dures, Miroir, lui en deuxième partie d’essai, s’aventure sur le terrain du post punk acéré. La galette au plus nombreuses facettes qu’une boule de disco s’amuse à brouiller les pistes et s’ose à casser ses rythmes sans cesse. Vous pensiez que la montée allait crescendo ? Voilà maintenant que la mélodie se pose, introspective. « Mes doutes, mes peurs » devient alors une parole distillée comme un let motiv . Les temps obscures que traversent la culture s’y expriment pleinement tout comme l’envie d’un retour aux concerts prochain. La musique n’est que le reflet de sentiments que l’on partage aujourd’hui tous et ceux-là pourraient nous amener à nous inscrire au Bipolar Club.
Ed Mount- Close to your heart
Thibaut Chevaillier de son vrai nom s’est créé un parcours musical pluriel. D’abord en exerçant dans le jazz, registre qu’il apprend tout seul. Le courant qui porte l’improvisation doit inspirer le bonhomme qui se lance donc, il y a de ça cinq ans sur son propre projet : Ed Mount. Un premier LP, Left my heart, voit le jour en avril 2019. Sur ce projet, exit le jazz, du moins pour ce qui est des influences. C ‘est dopé à une énergie pop très 70’s que débarque notre artiste. Le 18 février 2022, le voilà donc de retour avec un album profondément solaire intitulé Close to your heart. Le coeur comme obsession de notre musicien ? Certainement parce que c’est avec cet organe qu’il compose. Le même avec lequel il évoque sans rougir ses aînés anglo-saxons de Paul McCartney à Prince en passant par Simon & Garfunkel. Du premier, il reprend la capacité tubesque à créer des mélodies où intensité la dispute à refrains entêtants ( son âme pourrait bien planer sur le titre éponyme de l’opus). Pour le second, il faut écouter avec émotion We don’t stand a chance et son beat dansant. Les troisièmes, voient plus subtilement leur folk envolée et fédératrice s’évoquer par des échos dans la voix mais aussi par une certaine candeur propre à celle de « Mrs Robinson ». Au milieu de cet opus solaire, il n’est pas étonnant de retrouver son incarnation moderne issue de la chanson francophone, Flore Benguigui, la chanteuse de L’Impératrice, qui représentera la France à Coachella cette année. Un voyage lumineux qui touche au coeur.
Røcket -Eclipse
La pop rythmée de la fin des années 90, début des années 2000 vous manquait ? Vous regardez le logo MTV avec nostalgie, vous écoutez les titres d’Usher en vous disant que c’était mieux avant ? Soyez rassurés, cette époque aux déhanchés chamboulants fait son grand retour ! Son vent de décontraction, de lâcher prise a entraîné dans sa folie Røcket. Ne vous trompez pas, vous retrouverez avec nostalgie sur son premier EP la voix d’un certain Justin Timberlake, la cool attitude de Will Smith, la capacité à faire danser de Christina Aguilera… Mais pas que, dans son sillage, le showman prend possession de mélodies modernisées. Il ne manque d’ailleurs pas de faire référence dans son clip diablement efficace pour A Tease à Cardi B tout en partageant la recette de son cocktail déluré le fameux Røck N’ Mule. L’EP Eclipseprévu pour le début d’année s’inscrit dans le même jus. Un juste dosage de riffs qu’y enivrent, de (fruits de la) passion, de vitamine C solaire, ajoutez une goute de nostalgie, une voix qui groove et vous obtenez un cocktail à écouter en boucle qui rend accroc. Une petite pépite qu’il serait bon écouter les pieds dans le sable et qui met des couleurs pastels dans les yeux.
Buzzard Buzzard Buzzard – Backhand Deals
Quatuor originaire de Cardiff, Buzzard Buzzard Buzzard, a su depuis sa création en 2017 devenir un nom incontournable de la scène Made in Great Britain. Une hype bien méritée quand on connait la délicieuse honnêteté rock dont profite le groupe. Il faut dire que les compères savent créer un rock accessible, joyeux et ouvert qui tranche catégoriquement avec le vent obscure post punk qui souffle actuellement chez nos voisins. Il y a du Oasis dans les compositions de Tom Rees et ses copains. L’année 2022 sera 70’s ou ne sera pas. Voilà donc que notre joyeuse bande loufoque qui explique avoir tout simplement voulu créer avec sa nouvelle galette des « putains de hits », reviendra le 25 février avec des titres inspirés par ces année de grande liberté. Logique après des mois de restriction de vouloir renouer avec des temps où amour et révoltes allaient de paire. Ce nouveau bébé promet des moment d’insouciance, de légèreté et de rock aux accents britpop carrément efficaces. Pas question de se prendre au sérieux, mais il faudra tout de même être sérieusement bons. Les anglais nous ont trop bien éduqués et ce nouveau jet ne risque pas de nous rendre moins exigeants.
Fickle Friends – Are we gonna be alright ?
C’est grâce au live que la tornade Fickle Friends s’est faite connaître au Royaume-Unis. Il semble donc évident que la confinement et la crise du Covid aura impacté le combo mené par la talentueuse Natassja Shiner. Depuis sa création en 2013, rien ne semblait pouvoir arrêter la troupe qui s’offre d’ailleurs 120 millions de streams à l’heure où ces lignes sont écrites. Un succès qui ne l’empêche pas de récolter son lot de tourments : séparation, anxiété, frustration, la route est pavée d’embuches. C’est d’ailleurs de toutes ces thématiques dont il est question dans Are we gonna be alright paru le 14 janvier. Si ces thématiques peuvent sembler tranchantes, ne comptez pas sur Fickle Friends pour en faire quelque chose de sombre. La musique comme un exutoire doit s’écouter fort pour mieux faire fuir les tourments et taire les petites voix qui les portent. Alors c’est une pop énergique et galvanisante que propose nos amis. Une pop aux accents rock blindée de notes qui donnent envie de danser, de digressions qui se chantent en rythme, de refrains qui collent à la tête et la peau. Un opus qui rappelle qu’unis en musique tout devient lumineux.
Léonie Pernet : Le circle de consolation Perle rare, live incontournable, Léonie Pernet excelle aussi sur album. Avec sa pop française emplie de nuances française aux accents aussi…