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Julia Escudero

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Le 4 avril est à noter sur vos agendas. C’est en effet ce jour-là que sort le premier EP officiel de Jak’s « Act 1 ». Avec des sonorités aux racines de The Clash, le groupe propose d’arranger le bon vieux punk à la sauce pop solaire. En sort un EP plein de bonnes vibrations dont vous allez être fous.

Act 1, le debrief

Les guitares endiablées d’ Another Love ouvrent les festivités. Les voix dynamiques et rocailleuses promettent un joli bordel et ce d’entrée. Jak’s s’applique à créer un tourbillon d’énergie, fait appel à ses classiques, les modernisent. Garage jusqu’au bout des ongles, les copains alimentent leur tourbillon rock, l’attisent et le dynamisent sur un deuxième titre coup de poing  Let Me Go AwayMy Head  propose sa pause douceur à fleur de peau sans pour autant casser la dynamique savamment mise en place. L’excellent Lady cocaïne n’est pas en reste, loin de là. Son intro travaillée aux petits oignons fait monter la température jusqu’à son apogée.  Titre punk par excellence, joliment mis en place, il se savoure de bout en bout, profite d’une propreté instrumentale indéniable sans pour autant perdre son grain de folie.  This morning vient clore les festivités sur une note positive et barrée qui sent bon le soleil. A la fin de cette pépite, une seule pensée reste : vivement l’act 2 !

Jak’s, qui sont-ils ?

Trio formé à Grenoble, les copains de Jak’s sont des férus de scènes. Formé en 2014, le groupe compte déjà 120 concerts à son actif dont une tournée en Europe de l’Est.  Ce 4 avril 2020 sort son tout premier EP « Act 1 ». Un véritable tourbillon d’indie garage power pop à écouter en boucle !

JAK’S – LET ME GO AWAY

Ecoutez Act 1

Pour écouter rendez-vous sur Soundcloud.

 

Steve Hewitt, vous l’avez découvert lorsqu’il était le batteur de Placebo. Depuis, le musicien a pris de l’assurance et a monté en 2010 l’énorme groupe de rock Love Amongst Ruin en s’entourant notamment de Perry Bamonte qui jouait avec The Cure. Devenu chanteur et guitariste, Steve Hewitt excelle et produit un nouveau son résolument rock, transformant la colère en énergie pure. En 2020, le groupe revient avec un troisième album « Detonation Days ». Ce dernier profitera d’un format particulier puisque les morceaux seront dévoilés un par un avant de devenir un opus entier. Rencontre avec un grand nom de la musique qui nous parle de ce nouvel album mais aussi du renouveau de l’industrie musicale, du streaming, des réseaux sociaux, du Brexit et du monde actuel.

(Ndlr : Cette interview a été réalisée avant la crise sanitaire du Coronavirus et le confinement )

 

De nouveaux morceaux arrivent pour Love Amongst Ruin qui sont teasés par un premier titre Seventh Son, que peux-tu nous dire à ce sujet ?

Seventh Son sera le premier morceau à sortir pour présenter le troisième album de Love Amongst Ruin. C’est différent de l’album Lose Your Way parce que c’est beaucoup plus contemporain, c’est une tentative de mettre en avant la musique rock. La manière dont j’ai crée cet album est très différente de mes habitudes. Plutôt que d’écrire de nouveaux morceaux, il s’est agit d’apprécier de nouveaux sons et de nouvelles textures qui ont inspirés les titres. Seventh Son vient de quelque chose d’ancien qui parait pertinent aujourd’hui. C’est un lieu parfois obscure mais aussi un endroit où les gens peuvent se cacher lorsqu’ils veulent se rendre invisibles dans leurs vies et pour le reste du Monde et ce lieu existe.

Pour toi le 7 être symbole de chance comme de malchance, pourquoi avoir choisit ce chiffre ?

A notre époque, le numéro 7 est un chiffre chance qui apporte la fortune et le succès. Mais à l’époque médiévale c’était un chiffre sombre et démoniaque. si tu étais le 7ème fils alors tu étais un paria et damné. Je trouvais intéressant de souligner à quel point la société humaine pouvait changer à travers les siècles.

Tu veux sortir un nouveau titre chaque mois, as-tu déjà écrit tous les morceaux ? Quand et comment sauras-tu que tu as un album entier ?

 L’industrie musicale est en train de changer et j’essaie de m’y adapter. Le changement se situe dans la manière dont la musique est distribuée et écoutée. Je ne pense pas que les gens écoutent encore des albums, parce que trop de morceaux sortent tous les jours et qu’il est impossible pour qui que se soit de rester informé de tout ce qui se passe. Je pense que plutôt que de sortir une chanson pour un album qui disparaitra dans l’obscurité, il vaut mieux faire en sorte que chaque titre soit sa propre entité. Mais j’ai assez de morceaux pour sortir un album, pas d’inquiétudes à ce sujet.

Je prie Dieu que les gens veuillent toujours écouter des albums entiers

Pourquoi l’avoir intitulé « Detonation Days » ?

Et bien, Denotation Days est un titre qui m’inspire bien puisqu’il me permet d’écrire sur ce qui se passe dans le monde en ce moment. Et ce que c’est de vivre dans ce Monde. Et j’ai bien peur que ça ne s’empire avant de pouvoir s’améliorer.

 

Pourquoi évoquer une trilogie quand tu parle de cet opus ?

 Je parle de trilogie puisque s’agira du troisième album de Love Amongst Ruins, rien de plus. Il pourrait être le dernier ou pas, qui sait…

Tu parles beaucoup d’avoir une approche moderne de la consommation de la musique, de streaming notamment. Penses-tu qu’aujourd’hui la création d’un album soit toujours pertinente ? Quelles différences vois-tu entre notre époque et tes débuts dans la musique ?

Je crois que le vinyle est un véritable levier et que si l’album est bon alors il restera toujours une oeuvre d’art. Je prie Dieu que les gens veuillent toujours écouter des albums entiers. La différence c’est que quand j’ai commencé on découvrait la chanson à la radio ou la télé et puis on allait chez le disquaire acheter l’album et ça représentait beaucoup plus alors que maintenant c’est plus simple. Tu écoute un titre et puis tu as juste à cliquer. J’imagine que le processus émotionnel pour trouver une chanson s’est un peu perdu.

Tu expliquais récemment que pour toi il est de plus en plus difficile de catégoriser les genres musicaux. Penses-tu que tout ce qui était faisable dans la musique rock classique est maintenant fait et qu’afin de créer de la nouveauté , il faut mélanger les styles musicaux ?

 Je pense qu’on a vraiment atteint un point où tout ce qui pouvait se faire dans la musique a été fait et ça devient plus difficile d’être original. Ceci dit le mélange des soit-disant genres permet de créer de la nouveauté. Ca date depuis un bon moment maintenant, depuis les début du hip hop. La même chose se produit dans le rock. Il n’y a qu’un certain nombre de notes que tu peux jouer et un certain nombre de façon d’incorporer et de les mélanger les genres pour déguiser ce que tu joues. Mais aujourd’hui les genres n’existent plus, il n’y a plus qu’une grande zone grise dans laquelle tout se confond et se mélange. Tout ce qu’on écoute aujourd’hui utilise des éléments passés qui ont fonctionné.

On a juste besoin d’un nouvel act rock, que la nouvelle génération sorte les guitares et la batterie et joue du rock.

En France c’est le hip hop qui est en tête des charts, une idée de comment le rock pourrait lui voler la vedette ?

Haha, impossible pour moi de répondre, si je le savais, j’ouvrirai un énorme label en France. Je ne pense pas que le rock ait déjà été leader du marché en France, c’est culturel. Les USA et la Grande-Bretagne se sont toujours définis par le rock classique, là où la France est plutôt dans l’âge moderne porté par des crooners traditionnels et des chanteurs du hit parade, il y a également une grande scène électro très forte de nos jours. On a juste besoin d’un nouvel acte rock, que la nouvelle génération sorte les guitares et la batterie et joue du rock.

 

 

Le premier album de Love Amongst Ruin parlait de souffrance et de colère.  Le second, plus abouti, avait plus de confiance en lui. A quoi peut-on s’attendre pour ce troisième act ?

Ce troisième album est en train de prendre forme mais c’est aussi le moment d’observer le monde et ce qu’il s’y passe. Je ne veux pas faire de la politique pour autant, il s’agit plus de parler d’où j’en suis dans ma vie en ce moment.

Love Amongst Ruin est un nom de groupe très fort, dans quel état d’esprit étais-tu lors de sa création ? Te sens-tu maintenant plus à l’aise derrière un micro et une guitare que derrière une batterie ?

J’ai crée ce groupe par nécessité d’exprimer mes idées. Je n’aurai jamais pensé de la vie devenir un chanteur. J’ai toujours écrit et composé donc c’était assez naturel pour moi. Mais m’habituer à chanter dans un groupe ça a été beaucoup de travail ne serait-ce que pour me convaincre que j’en étais capable. Je suis maintenant plus à l’aise avec le fait de chanter et de jouer de la guitare mais je serai toujours heureux de jouer de la batterie. 

Les musiciens se succèdent à tes côtés sur ce projet. Est-ce facile de garder une identité de groupe malgré ça ? 

Love Amongst Ruin  c’est essentiellement moi., peu importe qui joue avec moi même si quelques musiciens jouent régulièrement à mes côtés aujourd’hui. J’ai travaillé avec Donald Ross Skinner sur tous les albums, on écrit ensemble, on joue ensemble sur les enregistrements donc ça ne change qu’en live quand des musiciens nous rejoignent. Ce qui peut vraiment changer les choses se sont les producteurs qui décident de nous co-produirent.  C’est toujours bon d’avoir un troisième ou un quatrième avis. C’est facile de retenir l’identité d’un groupe puisque ce sera le même frontman, ça ne changera pas et ce quelque soit le groupe.

 

 

Que peux-tu nous dire de « Dream », le prochain extrait à sortir ?

Dream devrait être le second titre à être dévoilé même si pour l’instant ce n’est pas figé. Cette chanson parle d’un artiste qui a atteint un point dans sa vie où il se demande si ce qu’il fait est bon et souffre d’un manque de directives. C’est globalement un manque d’estime de soit lié à la crise de la quarantaine. Il passe alors ses journées à avoir trop peur de faire quelque chose à ce sujet. 

Quand les gens vont en concert pour regarder leurs écrans de portables, là je me demande ce que c’est que cette merde ??!!

Comme beaucoup de musiciens tu utilises énormément les réseaux sociaux. Penses-tu qu’ils sont de bons outils pour le développement des artistes ? 

Les technologies modernes sont une bonne chose, il n’y a rien de mauvais dans le progrès et ça aide les musiciens à diffuser leur musique.  Ce que signifie être un musicien a entièrement changé de nos jours et ça n’est pas un problème. Mais quand les gens vont en concert pour regarder leurs écrans de portables, là je me demande ce que c’est que cette merde ???!! Ils passent à côté de l’intérêt du concert. Mais au final les réseaux sociaux restent une bonne chose pour les musiciens.

Le Brexit est passé et les artistes anglais devront maintenant repasser par la case visa pour leurs tournées européennes.  Comment vis-tu cette actualité en tant que musicien ?

Pour moi, le Brexit a été une perte de temps totale. j’ai voté pour rester dans l’Europe donc maintenant je dois faire avec la décision de quelqu’un d’autre. C’est une véritable emmerde et un bouleversement au-delà de l’imaginable. Je ne veux pas plus en parler puisque c’est une véritable connerie. 

je pense que le rock peut être la réponse aux problèmes de ce monde. 

Alors que ce monde tend à se renfermer sur lui-même, que les extrêmes montent, que les fake news circulent, penses-tu que la musique, ce language universel peut être une réponse. Le rock et sa révolution ressemblent-ils à une solution ?

Je ne suis pas certain que le monde soit devenu plus disparate  que jamais, tout le monde a son opinion, même les politiques n’arrivent pas à se mettre d’accord dans leurs partis respectifs. C’est à cause de tout ça que la musique a de plus en plus de mal à unir les gens.  C’est pourtant elle qui a toujours eu le pouvoir de les bouger et de leur faire ressentir quelque chose et je pense, mais je ne suis pas sûr que le rock puisse être la réponse aux problèmes de ce monde. 

 

Après avoir tourné avec Placebo, tu tournes avec LYS et Love Amongst Ruin, qu’est-ce qui a changé sur scène pour toi ?

La grande différence lorsque l’on vient me voir sur scène maintenant est que je joue avec plus de monde, c’est important d’essayer de nouvelles choses et d’agrandir son expérience en tant que musicien. C’est important de rester pertinent dans la musique et d’embrasser le futur, c’est même vital. Il faut continuer d’aimer ce qu’on fait et d’aimer se renouveler, c’est ce que je fais depuis 30 ans et je vais continuer à le faire. J’aime rencontrer de nouvelles personnes dans la musique qui viennent de différents styles. C’est fabuleux.

On peut s’attendre à une tournée française ?

J’espère pouvoir tourner en novembre avec le groupe donc continuez à nous suivre.

 

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Dehors février ne fait pas de cadeaux aux Parisiens, le froid est là, la pluie aussi. Fuir cette grisaille hivernale et morose, au moins pour une heure semble devenir une priorité pour les badauds alentour. Voilà qui tombe bien puisqu’une évasion rock est prévue à la Boule Noire de Paris grâce au rockeurs de The Wash. Les copains sont venus y présenter leur tout premier album studio « Just Enough Pleasure to Remember ».

C’est d’ailleurs face à une salle bien remplie que le duo s’apprête à débarquer sur scène. Sous les néons rouges les copains se présentent. Pas de chichis ce soir, le groupe entame directement les festivités. Se fait alors entendre un rock riche et énergique. Il sent le soleil et semble venir tout droit de Californie. Pourtant les origines de nos compères se font également sentir dans la musique distillée. L’un, Jérôme Plasseraud, le guitariste est originaire de Versailles, le second, le claviériste David Quattrini est originaire du Massachusetts. De ce mélange née des mélodies rock, pleines de lumières mais aussi modernes et influencée par le lieu de la french touch.

concert de the wash

Un bref « Thank you » vient ponctuer le final de cette entrée en matière. Les néons rouges font place aux bleus alors que le groupe est maintenant en place. Les instruments se posent avec douceur. Point besoin de brusquer une audience captive et très à l’écoute. Un silence religieux s’est installé dans la petite salle du quartier de Pigalle alors que les morceaux qui suivent oscillent sagement entre rock et ballade. Il faut rappeler que the Wash fait ici sa toute première date en tête d’affiche. Un enjeu fort et décuplé par la taille de la salle, franchement enviable pour une première fois.  Un choix pourtant logique puisque sur album, les rockeurs savent prendre l’oreille en seulement quelques secondes. L’entrée en matière de « Two Face » et son refrain accrocheur en est la preuve. Travaillée et construite, cette galette profite d’hymnes savamment écrits. On pense notamment à l’obsédant « Strange Gift », ses répétitions et son joli arrière goût psyché, mais aussi aux nombreuses ballades qui peuvent porter un live et sont l’ADN d’artistes pop rock indémodables. Le maîtrisé « Morning Lights » est de ceux là, tout comme l’excellent « Holden ». Sur le papier donc, The Wash promet le concert pop rock idéal.

Côté scène chacun tient sa place et se lance dans quelques pas de danse pour accompagner les montées lyriques.  Les instruments prennent de l’ampleur, à pas de velours les voilà qui emplissent l’espace, se l’approprient. Ils sont vite remplacés par des applaudissements fournis. La soirée promet. Doucement alors que les guitares s’intensifient, l’avant scène se fait de plus en plus dense.

Pourtant, il manque quelque chose pour que la promesse scénique soit entièrement tenue ce soir. Si la voix du chanteur apaise sur album, elle n’est pas toujours juste en live. Bien loin d’accuser un frontman qui s’évertue à faire vivre son set grâce à de nombreuses interactions, plusieurs points sont à mettre en lumière. La formation reste relativement statique et peine à trouver son positionnement scénique, la faute sûrement au stress des premiers instants. D’autres part, un ton en dessous, certains titres peinent à retrouver leur éclat initial et donc à captiver. Un fait qui s’oppose à l’album qui lui convainc immédiatement.

Il n’y a pourtant pas de doute, The Wash vaut le détour. Le temps de se roder et d’apprendre à dialoguer avec son public, d’assumer ses morceaux et à transmettre leur énergie et leurs émotions et il deviendra impensable de manquer un seul de ses concerts.

concert de the wash

Loin de se détacher du moment, le public conscient des grandes qualités des musiciens qu’il contemple se laisse porter par la musique. Derrière, tout au fond assises sur le bar, deux petites filles, casques vissés sur les oreilles, profitent de l’instant. Un public atypique, dans une audience hétéroclite allant de la petite enfance au troisième âge en passant par les trentenaires . Notes de guitares et clavier se mélangent, The Wash connait ses instruments et aime à les travailler. Sur scène le groupe les pétrit comme du bon pain, les teste, les fait résonner, se servant de la voix comme d’un liant pour assembler le tout en une recette particulièrement plaisante. Elle a le goût d’une madeleine de Proust. , le groupe crée une recette qui fonctionne et séduit alliant les classiques rock à la pop moderne comme a su le faire Nada Surf en son temps.  La soirée se finit tôt, à peine 22 heures à sonné. En sortant de la salle, il est indispensable de ré-écouter l’album, fait pour être diffusé en boucle. Impossible de ne pas penser qu’on a assisté aux premiers pas de savants musiciens et qu’on est impatient de les voir prendre conscience de leur qualités en privilégiant le lâcher-prise aux accords léchés.

concert de the wash