La conférence de presse du Chantier des Francos qui se tient par hasard ce soir dans les hauteurs du Supersonic, touche à sa fin lorsque MamaKilla se présente sur scène. Un public s’attroupe alors pour découvrir les débuts d’une soirée qui promet, comme le veut la coutume ici, d’être très rock. La salle parisienne qui inaugurera fin janvier son disquaire.

Le duo composé d’un batteur et d’un guitariste / chanteur aux cheveux montés en chignon impose tout de suite son style. Sans en faire des tonnes d’extravagance, les compères balancent un rock énergisant et grisant. Il ne faut pas s’y méprendre, chez le duo, les instruments ont de la saveur. Deux  titres suffisent à faire vibrer la salle parisienne et envoyer des rythmiques bien senties. « C’est la première fois qu’on sort de notre Aquitaine pour jouer en France. » ironise un frontman à la timidité touchante. Lorsqu’il joue, la dite timidité s’estompe au profit d’une voix inspirée qui pourrait bien compter parmi ses influences un certain Kurt Cobain. Au grunge, il emprunte une musique sans concession et brute de décoffrage.

D’ailleurs les refrains pointus et énervés font face à des couplets plus doux et introspectifs. La batterie a une place de choix dans ce jeu scénique qui gagne en épaisseur à mesure que les minutes défilent. « On va faire du cliché : vous êtes chaud ce soir ? » lâche-t-il avec une réserve qu’il tente de gommer. « Santé » une bière délie les langues, et voilà que le meneur bouge plus franchement sur la petite scène.

Le chignon tombe, les guitares s’enflamment !

L’album est prévu pour février, apprend-on, d’ailleurs nous voilà les cobayes de nouveaux morceaux testés en direct ce soir. Un temps plus grave se joue sous nos yeux , Idiotic utopian, titre à la sincérité troublante qui permet de mettre en valeur la voix aiguë de notre chanteur à travers des « ahhhh » sans fin. Noirceur et épaisseur s’invitent. Ils ont ce goût doux amer du rock rétro d’il y a 15 ans, celui bercé aux classiques, joué par des fans éclairés devenus eux-mêmes savants musiciens. Un effet de réverbe sur le micro et voila que le groupe nous joue son titre éponyme aux longues descentes psychédéliques. Le chignon tombe à mesure que la guitare s’énerve.

Sans révolutionner le rock et être le meneur d’un courant novateur, MamaKilla sait y trouver une belle place et le maîtriser. Bon élève, le groupe connaît son sujet sur le bout des doigts. Le second single de la soirée joue sur un chanté phrasé et invite à danser. Le public ne manque pas le coche alors qu’une femme portant un pull au motif guitare se laisse aller à suivre la musique. Elle semble prendre possession de son corps tout entier qui tourne et ondule à mesure que les notes s’intensifient. Il faut dire qu’il est facile de se déchaîner alors que le titre sent bon les pogos crasseux et les larsens. L’heure du dernier titre a sonné « Le plus calme et le plus destroy qu’on ait » issu du premier Ep, profitant de la visibilité d’un clip, il s’appuie sur un démarrage en douceur et sur une voix claire pour séduire. Avec une telle palette musicale, pas de doute, MamaKilla a de beau jours devant lui. Mama mia !

 

Le premier album de la formation  » We coo » sortira le 7 février. La release party est programmée le 7 février à l’IBOAT de Bordeaux. Si vous êtes dans le coin, ne les manquez pas.

 

 

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