The Dells, projeté en France dans le cadre du Champs-Elysées Film Festival suit le quotidien d’étudiants étrangers au pays venus travailler aux États-Unis pour leurs vacances d’été. Entre rêves et désillusion, que vaut vraiment la confrontation à l’Amérique profonde du Wisconsin ? C’est le sujet du premier documentaire de Nellie Kluz.

the_dellz_champs-elysees_film_festivalThe Dells de quoi ça parle ?

The Dells observe le choc entre l’imaginaire et la réalité auquel font face les étudiants étrangers venus travailler à Winconsin Dells, autoproclamée « Capitale Mondiale des Parcs Aquatiques ».

The Dells, est-ce que c’est bien ?

Il faut quelques minutes malgré une explication courte en début de métrage pour bien comprendre les tenants et aboutissants de The Dells. La plongée est directe dans l’univers de ces étudiants étrangers, issus du monde entier qui viennent passer un été américain. Ainsi dès les premières scènes entre trajet en voiture et barbecue partagé la notion de petits jobs et de leurs salaires se plante directement.

Ces étudiant.es sont variés et Nellie Kluz choisit de suivre un grand nombre d’entre eux, plutôt que de se focaliser sur une histoire ou une autre. Qu cherchent-ils au pays de l’Oncle Sam ? Les réponses là aussi varient. Certain.es sont là pour le plaisir de l’expérience, d’autres dans l’espoir de rester plus longtemps sur le territoire. En tant que tel, le documentaire se penche sur une forme de Working Holiday Visa ( le visa travail / études pour la jeunesse) comme ceux qu’on trouve en Australie et sur la communauté de backpackers locale (même si le mot n’est pas employé dans le métrage).  Aux USA,pays construit par l’immigration mais très peu enclin à accueillir des « étrangers » chez lui, le visa est beaucoup plus courts que dans les autres pays qui le proposent. On comprend d’ailleurs vite que le pays cherche juste à faire venir de la main d’œuvre bon marché pour un temps très court.  De son côté, The Dells cherche à parler de cette communauté en gardant une honnêteté totale sur son sujet ?

Pour se faire, le long-métrage  choisit de poser la caméra de Nellie Kluz pour mieux laisser vivre ses sujets en les observant avec une certaine distance. Distance qui est certainement se qui pêche le plus dans le documentaire. En effet, les jeunes gens filmés se succèdent en une série de plans qui racontent des tranches de vie au risque de perdre de vue la compréhension du sujet principal. A ses débuts le métrage se concentre sur les étudiants qui parlent de leur travail et rémunération, entre eux. Toutes et tous sont des anonymes et se confientau sein d’une communauté qui semble établie. Un peu à la mode Instagram, le film va chercher à piocher parmi leurs moments de vie, en simple observateur posé, distant, ne cherchant pas à leur faire dire de grandes vérités. Il cherche plutôt à toucher au vrai : dans leurs trajets de voiture, à un barbecue, en chantant dans la voiture, en se baignant, en faisant des attractions, en filmant leurs lieux de travail,  en se teignant les cheveux …

Finalement quelques notions viennent se confronter à ces instants observés. Par exemple lorsqu’une étudiante issue d’un pays du Tiers-Monde (dont elle tait le nom) explique que les soins de santé sont meilleurs aux États-Unis. Le chauffeur, seul personnage récurant, lui objecte que les USA sont le seul grand pays au Monde à ne pas avoir comme droit un accès remboursé aux soins. Mais la jeune fille ne lâche pas, ici il y a au moins du personnel soignant. Un situation qui fait autant sourire que grincer des dents. D’autres moments complètent le tableau, de celles et ceux qui cherchent comment rester, comment faire plus d’argent et des celles et ceux qui se trouvent finalement bien mieux dans leur pays d’origine. La caméra ne s’invite que rarement dans l’intimité, gardant une distance froide à son sujet. On suit quelques tribulations autour d’un vanne acheté à bas coût pour se loger mais en très mauvais état faisant de son propriétaire un rare personnage à revenir sur quelques scène. On ne voit que peu de logements, peu de fêtes, mais on retrouve des repas : barbecue, Mc Do, diner nocturne sur un parking… lieux où des brides de conversations viennent ponctuer les images. C’est là-dessus que The Dells manque à entièrement convaincre puisqu’il est difficile d’en sortir un véritable propos. Et comme la réalisatrice souhaite, de ce que l’on comprend, ne pas enjoliver la réalité, on ne rentre pas non plus dans une folle vie étudiante et les incroyables souvenirs qu’un long séjour à l’étranger peuvent laisser.

Il informe néanmoins sur une réalité inconnue de beaucoup et montre une Amérique enfin dénudée de toute forme d’artifice habituellement propre au cinéma. Le vide du Wisconsin, état aux longues routes, ses parcs d’attractions et sa vie locale, parfois encensée quand vue de loin. Une plongée très réaliste dans cet univers, qui aurait gagné à mieux nous présenter les visages qu’on y croise mais qui permet de jouer sur une telle pluralité qu’il recense nombre d’avis. De réelle conclusion, il n’y aura point.. Comme pour montrer que le cycle continue et que ces anonymes qui le sont encore plus dans le pays qui les accueillent se succèderont sans fin. Et de rappeler que l’American Dream est un fantasme, utilisé pour charmer au delà des frontières du pays.


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