L’Ecosse à ses classiques ! Le Monstre du Loch Ness, le haggis, les pubs et surtout Belle and Sebastian ! Le groupe culte de la scène pop rock nous rendait visite à la Salle Pleyel le 28 mai 2024 pour un moment aussi chaleureux qu’émouvant sous forme de fête populaire. Un concert charmant face une famille de fans dévouée qu’on vous raconte.
What happened to you, folks ?
Ce soir, la Salle Pleyel est emplie de carreaux écossais. Les jupes et kilts sont légion et la question se pose clairement, comment suis-je passée à côté du dress code ? Il faut dire que la bande de Belle and Sebastian sait accueillir son public dans espace si plaisant qu’il est aisé de vouloir faire partie de cette grande famille. La bienveillance écossaise très certainement. La météo a elle aussi décidé d’épouser le thème en laissant couler des litres d’eau toute la journée. Pourtant une fois devant la salle du quartier huppé parisien, le soleil a repris sa place, de quoi faire un heureux clin d’oeil au titre « Another Sunny Day » qui sera interprété plus tard dans la soirée. Sa douceur colle à merveille à l’univers musical de la formation que nous sommes venu applaudir. Groupe prolifique s’il en est, il publiait le titre « What happened to you, son ? » au mois d’avril 2024 alors que l’année 2023 était le berceau de non pas un mais deux nouveaux albums. Autant de bonnes raisons de venir prendre des nouvelles de son public de Paris, Lyon, Bordeaux Nîmes sur les « beaux » jours.
A l’intérieur de la salle, une micro fosse permet à celles et ceux qui veulent être au plus près de profiter d’un concert debout. Les étages eux, plein à craquer, se voient emplir de visages et d’yeux qui pétillent. Stuart Murdoch prend place au centre de la scène, avec à ses côtés son comparse de toujours Stevie Jackson. Le trait du concert se dessine dès ses premières notes sur « The State I am In », puis sur les morceaux qui le suivent. Le dernier né donc « What happened to you, son ? » et « So in the Moment » en l’occurence. Trois titres c’est habituellement le temps qui est donné aux photographes professionnels pour prendre leurs clichés mais c’est aussi le temps que prennent les musiciens pour mettre tout le monde dans le bain. Et celui-ci est à la parfaite température. La pop de Belle and Sebastien est douce, lumineuse, elle est une amie dévouée qui reste toujours à vos côtés. Elle n’a rien d’extravagant, elle est bien faite, humble, toujours plaisante. Chaque adjectif qui qualifie la musique du groupe qui officie depuis 1996 est également une façon de raconter leur concert. Chaque minute fait écho à une bonne humeur contagieuse sans artifice, un repas entre amis en somme. Les accords viennent assaisonner les morceaux qui sont des plats. Les musiciens, nombreux, donnent tous les moyens pour passer le meilleur des moments, si convivial qu’on en oublie les efforts déployés.
Piazza, Paris Catcher
Il parait loin le pub lorsque l’on observe la salle parisienne sculptée pour les concert de musique classique, dont l’élégance est évidente. Sa beauté pourrait apeurer. Il n’en est rien. Le pub et son atmosphère légère ont eu raison de l’architecture de l’espace, prenant place à travers les notes. Nos hôtes ce soir sont particulièrement bavards et les échanges sont nombreux. De ceux qui amusent l’assistance aux demandes de morceaux et discussions avec le premier rang, ils ponctuent une set list pourtant dense. Finalement, le groupe qui doit son nom à l’histoire de Cécile Aubry est à l’exacte hauteur de ce que l’on attend de lui. Le son est parfait, le visage de Sarah Martin, l’incroyable multi-instrumentiste et vocaliste du groupe rayonne sur scène derrière ses jolies sourires. Au cours de ce moment de conversations, on apprendra d’ailleurs que Belle and Sebastian avait tenté de postuler à l’Eurovision mais s’est vu refuser. « L’Ecosse ce n’est pas pas un pays! » s’amuse Stuart Murdoch pour qui la victoire aurait été une évidence. Dans la set list peu après « Reclaim the Night », on découvre avec une immense joie la magnifique « Piazza, New York Catcher ». Titre emblématique de Belle and Sebastien, il prend une sonorité complètement différente, plus brute et moins pop aérienne en live. Les paroles sont chantées par le public en coeur alors que la fosse se compresse. Point de pogos, point de slams, ici tout se fait avec douceur. A l’image du groupe, son public prend soin des siens, se place en faisant attention aux autres, se sourit facilement.
La Salle Pleyel sous la neige
Les titres s’enchainent. « Reclaime the night », « Dress Up in you » (issu de « The Life Pursuit »), « Funny little frog » permettent de piocher dans la carrière du groupe. Toujours dans une optique de communion, la formation demande à son public de choisir le prochain morceau. C’est finalement « My Wanderin days are over » qui remporte les élections improvisées. Et pour celles et ceux aux premier rang qui demande « The Fox in the snow » ? Pas d’inquiétudes, il arrive bientôt. « Sleep the clock around » sert de conclusion avant le rappel. Et puis chose promise, chose due notre renard montre le bout de sa queue. Les écrans servent quant à eux à faire entrer de la neige dans la salle Pleyel. Le moment est aussi magique qu’un matin de noël. Après tout, quel meilleur cadeau qu’un morceau ? Et comme à noël, l’important c’est aussi de se réunir. Alors pour que la soirée se termine en beauté, les fans sont invités à monter sur scène où ils dansent volontiers. Chacun.e suit les pas qui l’inspire, se laisse aller. On ne juge pas en famille.
Il restera deux titres avant de se dire au revoir. »The Blues are still blue » vient à clôturer ce moment suspendu. Dehors, la pluie a laissé place à une douceur que l’on inspire à plein poumon. Finalement les écossais auront apporté le soleil et le neige dans leurs valises. Rien de plus logique, Belle and Sebastian signent la bande originale de nos vies, que l’on a plaisir à écouter saison après saison.
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