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Silly Boy Blue

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Vendredi 25 août 2023 marquait la deuxième journée de cette vingtième édition de Rock en Seine. Retour à un format plus classique avec cette fois toutes les scènes d’ouvertes et une programmation mettant en valeur des artistes établis tels que Christine and the Queens ou bien encore Placebo. Une journée durant laquelle la question de l’image aura été questionnée.

La programmation d’une journée de festival est un travail relevant de l’orfèvrerie. Il faut mettre en avant la tête d’affiche prévue pour le dernier ou l’avant dernier créneau du soir tout en réussissant à maintenir l’attention et l’engouement du public tout au long de l’après-midi. Si Placebo était fortement attendu, le public du domaine de Saint Cloud aura eu droit à des rafraîchissements aux saveurs variées pour rester en haleine tout au long de cette deuxième journée de festival.

Quelques nuances de performances musicales

Pas besoin forcément de sophistication pour toucher au but. Cela s’applique parfaitement à Turnstile, car si la ficelle est aussi fine que les gros rif de guitare envoyés depuis la scène Cascade en plein milieu d’après-midi par le groupe de Baltimore, l’objectif de bien secouer et d’éviter toute torpeur estivale est parfaitement rempli.

Par volonté de contraste avec cette première expérience de la journée, Bertrand Belin se pose là, tant sa performance sur la Grande Scène n’était que, justement, contraste. Voix suave aux accents Bashungiens posée sur un rythme enjoué plein de percussions par un artiste dans un total look retro-classique déclamant des lignes profondes comme « Tu veux ma haine ? Tu veux mon amour ? » ou bien encore «  Je viens d’une longue lignée d’alcooliques… ». Surprenante curiosité hautement recommandable donc.

De surprise, il n’était pas vraiment question avec les Viagra Boys tant leur entrée en scène cochait toutes les cases de ce que l’imaginaire populaire peut attendre d’un groupe punk rock. Clope au bec, bouteille de bière à la main, allure savamment négligée, Motherfuckers déclamés comme des signes de ponctuations, le groupe de Sebastian Murphy, torse nu et arborant un pantalon de jogging digne d’un truand d’Ex Yougoslavie sorti d’un film de Guy Ritchie aura livré une performance digne de l’image qu’il s’évertue à donner. Mais il ne faut pas s’arrêter à l’image donnée, car à la grande surprise de beaucoup de spectateurs, ces mêmes Viagra Boys ne se priveront d’aller saluer les Boygenius lors du début de set de ces dernières.

Au vu des échos entendus près de la Grande Scène, beaucoup auront eu plaisir à aller voir hier après midi le « supergroupe » emmené par Julien Baker, Phoebe Bridgers et Lucy Dacus : Boygenius. Si les trois artistes ne se réunissent qu’occasionnellement, menant des carrières solo, la synergie entre les trois américaines était impressionnante tant elles auront su s’effacer et se mettre en valeur à tour de rôle en fonction des différents morceaux permettant à chacune d’entre elles de s’exprimer en fonction de ses sensibilités et de ses propositions musicales aux influences diverses mais baignant dans une esthétique recherchée comme étant un hommage à des années 90 fantasmées. De la folk à la pop onirique, l’alliance de ce trio transcende les registres de chacune de ses participantes. Il faut dire qu’il est un plaisir à retrouver sur scène l’icône Phoebe Bridgers, aujourd’hui figure forte de la pop indé et son homologue Julien Baker, douce esthète folk. Boygenius est une réussite totale qui sait écrire ses balades et créer un univers qui fait mouche autant sur scène donc que sur son très beau premier album « The Record ».

C’est avec le goût délicieux de la transgression que l’on peut parler de la performance de Flavien Berger. Avec une désinvolture que seuls les grands peuvent se permettre, il aura ainsi maîtrisé son set tout en improvisant(?) une descente dans la foule, déambulant dans cette dernière avec un discours fleurant bon le méta. Jouant avec maitrise de l’absurde comme un Philippe Katerine d’il y a quelques années, Flavien Berger aura autant amusé qu’enjaillé les spectateurs de la Scène Cascade.

Silly Boy Blue Rock en Seine @ Pénélope Bonneau Rouis
Silly Boy Blue Rock en Seine @ Pénélope Bonneau Rouis

Le rendez-vous est donné sur la Scène du Bosquet pour accueillir Silly Boy Blue, l’enfant prodige de Rock en Seine qui y avait déjà joué en 2019 à ses tout débuts comme elle aura plaisir à le rappeler. Toute la beauté qu’il y a à la retrouver  sur scène tient à sa capacité à garder sa candeur et sa fraîcheur scénique tout en distillant un univers qui lui est propre. Derrière ses nombreuses interventions, la chanteur masque une pointe de timidité. Il faut dire que le public s’est déplacé en masse pour assister à sa performance. Côté voix, le timbre aérien pop rock de la musicienne frappe fort. C’est d’autant plus vrai sur « The Fight » et « Teenager », deux de ses premiers singles qui font toujours mouche tant leur émotion passe avec aisance à travers ses auditeurs. Et ça c’est aussi grâce à la capacité qu’a la chanteuse à alterner douceur et refrain foutrement bien écrit qui entre aisément en tête. C’est pour défendre « Eternal Lover » qu’elle se produit ce soir, impossible pour autant d’oublier son EP « But you will ». Phrase tirée du film « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » et promesse faite par le personnage de Kate Winsley à celui de Jim Carrey, tu arrêtera de m’aimer voulait-elle dire. Elle sera à utiliser à l’inverse pour Silly Boy Blue, qui trace son chemin vers les étoiles, jusque sur la grande scène… »you will ».

 

Christine and the Queens : the queen is dead, long live the king

Christine and the Queens Rock en Seine @ Pénélope Bonneau Rouis
Christine and the Queens Rock en Seine @ Pénélope Bonneau Rouis

Il n’est pas aisé pour un artiste de se détacher de son postulat de base, de le faire évoluer et d’en sortir une œuvre aboutie et un véritable projet artistique. C’est pourtant bien ce qu’a fait Christine and the Queens en cette deuxième soirée, proposant ainsi la meilleure performance de la journée voir même du festival. La plus clivante aussi tant l’objet ici interprété fait l’effet d’un OVNI  qui a pu diviser les spectateurs, en perdre certain.es pour en émerveiller d’autres. Il faut dire que le chemin du musicien a été compliqué à comprendre pour le grand public. D’abord il fut Christine, puis  Chris, puis Redcar pour mieux revenir à Christine. Il avait également fait parler de lui récemment dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux entre pleurs et colère où il évoquait sa trans identité et le refus massif des gens à comprendre son parcours et à s’approprier à un art renouvelé loin de accessibilité des début et de fait moins mainstream. Ce terme est certainement un gros mot quand on pense au parcours d’un chanteur qui avait toujours mis la barre très haut quand il s’agissait d’offrir un spectacle de qualité et des titres à fleur de peau à son audience. On le retrouve donc aujourd’hui avec un nouvel album en anglais « Paranoïa, Angels, True Love » désireux d’interpeller et d’être très bavard en terme de messages donnés sur scène. Cette dernière est jonchée de statuts et en s’élançant sur les planches avec une fierté qui frappe fort, il surprend d’emblée. Rapidement son petit veston tombe en un geste politique révélant un torse aux muscles saillants, lorsqu’il harangue la foule c’est d’ailleurs en l’appelant « camarade ».

Les premiers instants ne trompent pas. Tout à partir de ce moment confère au grandiose, le musicien chante pour ses statuts s’adresse en particulier à la statut du lion  (un animal que l’on retrouvait aussi dans les paroles de « Saint-Claude »)  puis aux autres. Le moment est artistique, d’une excellence pointue, intellectuel mais surtout sensible. Christine and the Queens se joue des genres, enfile une longue jupe rouge, toujours le torse nu, court, virevolte, danse, exulte ses démons et personnifie la paranoïa. Tout est grandiose, jonché de couleurs rouges, comme un appel profond alors que voix et instruments frappent fort, les guitares se perdant dans des montées en puissance maîtrisées, elles aussi hors genres et registres. Le chanteur casse toutes les barrières, celles fixées par le format d’un live, d’un album, d’une industrie, d’une société qui aime les cases. Sous fond de lumières bleues obscures, il enfile ses ailes d’ange (déchu ou s’élevant dans les cieux?). Les frissons viennent à parcourir ceux qui hypnotisés reçoivent cette œuvre d’une sincérité troublante où l’image est aussi centrale que son vecteur : la musique. Il faudra vivre cette heure à bout de souffle, se laisser entraîner dans cette spirale où la douceur la dispute à l’intensité et enfin couronner roi ce renouveau de Christine and the Queens.

Placebo : cure nostalgique

Tête d’affiche de la soirée, c’est à 23 heures que les très attendus Placebo, seuls artistes à remplir la Grande Scène ce soir. Un quart d’heure avant le début de la performance, le duo demande au public de ne pas filmer sa prestation sur ses smartphones. « C’est difficile pour nous de connecter avec vous derrière vos écrans, vivez le présent » argue un Brian Molko diffusé sur des écrans géants. C’est donc smartphones en poche, sauf pour les plus rebelles des spectateurs que débute ce live. Le groupe, nous l’avions déjà vu par trois fois, au Live 8, à Bercy, en festival et à chaque fois une sensation de performances aux trop nombreux défauts, d’un manque. Mais il faut savoir laisser à nouveau sa chance. Dans l’instant présent donc, là où Brian Molko invite à la rejoindre, le groupe joue sur une scénographie sobre portée par des jeux d’écrans aux couleurs brouillées et autres effets marqués d’une époque. Il faut dire qu’en place depuis 94, le groupe a vu les modes et façon de faire du live évoluer. En France, Brian Molko aime à s’adresser à son public dans la langue de Molière, d’ailleurs comme il s’amuse à le dire « On est une groupe européen » et bim, le Brexit, dans tes dents. Pour démarrer son affaire, le groupe préfère bouder ses classiques pour mieux présenter d’autres titres. Topo, côté foule, c’est plutôt calme, l’audience écoute attentive, sans rien filmer pour mieux se ré-approprier une air. La voix de Molko est reconnaissable entre toutes, tout comme le son sur le fil d’un rock triste qui a toujours été sur le fil et qui lui aussi est le reflet d’une époque dans laquelle Molko parlait ouvertement de sa bisexualité offrant une des rare proposition queer et glam sur le devant d’une scène rock mainstream et lissée. Il faut attendre 10 titres pour que résonne l’un des plus gros hits des musiciens « Too May Friends » critique des relations tissées en ligne et donc accroché un public moins expert. Sauf que comme à chaque fois, les gros hits sont aussi l’occasion de voir un certain problème de tempo dans le passage au live des titres. Une justesse fébrile peut-être comme une difficulté à faire cohabiter taille des textes et tempo en un seul espace. Les écrans déforment les visages qui changent de couleurs, voir tombent dans un effet « pluie ». Difficile de ne pas penser au clip de « The Bitter end » qui figure sur la setlist tout comme « Song to say goodbye » avant le rappel. Evidemment, la foule réagit fortement aux retrouvailles avec ces titres passés dans le domaine public. Le final se fera sur « Running Up that hill ( a deal with god) », leur reprise de Kate Bush (mais ceux qui savent se souviennent surtout de son utilisation dans « Newport Beach » après la tragique mort de Marrissa, que personne n’a jamais pardonné, hein Mischa Barton ?), pont indéniable pour les nouvelles générations qui ont pu le redécouvrir dans « Stranger Things » mais que Molko et sa bande avaient réinterprété des années plus tôt. Placebo garde la touche d’un temps, ses souvenirs, les nombreux moments à refaire surface en les écoutant. Aucun médicament ne permet pourtant de remonter le temps, même pas un placebo.

Texte : Alexandre Bertrand / Julia Escudero

Photos : Pénélope Bonneau Rouis


Billie Eilish @Rock en Seine - crédit : Louis Comar

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C’est déjà le dernier jour du Chorus des Hauts de Seine. Et qu’il était bon retrouver des artistes, dans des salles presque remplies, debout, avec la possibilité de manger et de boire et de vivre ensemble ce retour à la vie normale ! De plus, l’évènement est l’un des rares festivals à avoir maintenu son édition c’est pourquoi il est si difficile de le quitter après ces 3 jours de musique, de fête et de joie. Une programmation variée et travaillée aux petit oignons permet de profiter pleinement de cette parenthèse et dire au revoir à la Seine Musicale.

Silly Boy Blue :  candeur et eclosion

P-2rb chorus 2021
Photo : Kévin Gombert
Silly Boy Blue Chorus 2021
Photo : Louis Comar

Découverte au Printemps de Bourges en 2019, Silly Boy Blue, ouvre cette dernière journée de festival. Et c’est avec candeur et spontanéité qu’Ana Benabdelkarim, l’ex-chanteuse du groupe Pégase, présente sa dream-pop.  Elle alterne entre les morceaux et son premier EP, et de son album  tout juste sorti « Break Up Songs ».  La mélancolie des morceaux est totalement assumée. « Le prochain morceau, je l’ai écrit parce que j’étais amoureuse et je ne l’ai jamais avoué. C’est l’histoire de toute ma vie ». Si le spleen domine ses composition, l’artiste est tout l’inverse. Touchante, souriante, sympathique, Silly Boy Blue se livre naturellement. Au premier rang,  lorsqu’elle aperçoit un spectateur portant un tee-shirt à son effigie, elle s’en amuse volontiers « Je n’en ai même pas un moi-même! ». « The Fight », « Teenager » et « Cecilia » marquent les temps forts de ce set, où toute la puissance de la jeune compositrice se révèle. Il faut avouer que depuis ses débuts, Silly Boy Blue a véritablement éclos. Du bourgeon talentueux dont les capacités étaient évidente autant que l’apparente timidité à aujourd’hui, le changement se fait sentir. La musicienne s’assume pleinement et gère parfaitement son espace scénique, communique avec son public, joue parfaitement et enivre le spectateur dans son univers sous forme de cocon où il fait bon se perdre.

P.R2B : temps calme

P.R2B Chorus 2021
Photo : Louis Comar
P-2rb chorus 2021
Photo : Kévin Gombert

Pauline Rambeau de Baralon de son vrai  nom occupe la grande scène. Toute de jaune vêtue, P.R2B vient défendre le renouveau de la chanson française. Un exercice difficile auquel elle arrive a apporté un certain renouveau. Une instrumentation  moderne, un flow plus urbain, des compositions au reflets de plusieurs générations peuplent ce moment. La Berruyère apprivoise doucement le public du Chorus des Hauts de Seine. Un moment de calme qui contraste avec l’agitation juvénile de la veille.

Suzane : danseuse modèle 

Suzanne Chorus 2021
Photo : Louis Comar

Passée de serveuse à valeur montante de la scène française en très peu de temps, Suzane a su conquérir un large public. Ses compositions, souvent inspirées de son vécu et de problèmes de société, et sa formation de danse lui permettent d’offrir un show complet sans aucune assistance. Son carré et sa tenue bleu sont aujourd’hui devenus son célèbre uniforme. L’ensemble permet d’offrir un concert haut en couleurs et d’y aborder de nombreuses thématique comme le harcèlement de rue ou l’écologie… D’une énergie débordante, la chanteuse occupe toute la scène, courre, saute, virevolte, danse. Et tout est toujours parfait. Parfaitement synchronisé avec une voix précise. Mais certaines personnes font la remarque que le micro est parfois un peu loin… Seule explication, le matériel doit être d’aussi bonne qualité que les capacités scéniques d’Océane.

BENJAMIN BIOLAY : 

Benjamin Biolay Chorus 2021
Photo : Louis Comar
benjamin biolay chorus 2021
Photo : Kévin Gombert

20 ans se sont écoulés depuis la sortie de « Rose Kennedy », le premier album de Benjamin Biolay. Son parcours en dents de scie ne l’a pas empêché de garder un public d’aficionados de la première heure et de l’élargir ces dernières années. Un notoriété parfaitement retranscrite par la configuration de la Grande Seine aujourd’hui. Un public plus calme (et mature) se rassemble dans les gradins alors que les nouvelles générations occupent la fosse. Sa composition scénique est complète. Entouré de musiciens talentueux, Benjamin Biolay aidé de sa voix si reconnaissable joue son répertoire  avec sérénité. Les lumières bleues et le public attentif donnent naissance à un concert intimiste. Un moment poétique et contemplatif à l’image du grand gagnant des Victoires de la Musique 2021.

Ayo : poetesse folk

Ayo Chorus 2021
Photo : Louis Comar

Programmée au Chorus sur la Grande Seine, il aurait été surement mieux d’intervertir avec Dionysos qui jouait dans l’Auditorium. La chanteuse propose un show minimaliste. Tout est centré sur sa musique, sa voix et les paroles qu’elle porte doucement à son public. Un moment de calme et de sérénité que le public aurait surement mieux apprécié dans un environnement qui invite à la contemplation et l’écoute attentive. Sa folk suave transforme, l’espace d’un instan,t les derniers mois étranges que nous venons de vivre. Un moment de beauté suspendu à apprécier dans un silence religieux.

Delgres : des accents d’amérique

delgres chorus 2021
Photo : Kévin Gombert
delgres chorus 2021
Photo : Kévin Gombert

Pascal Danae, chanteur et guitariste de Delgres, c’est fait connaitre avec le groupe Rivière Noire. Depuis 2015 c’est dans le trio Delgres qu’il revient aux sources du blues et de la musique caribéenne. Accompagné de Baptiste Brondy à la batterie et de Rafgee au soubassophone, Delgres offre aux festivaliers du Chorus des Hauts de Seine une prestation scénique solaire et estivale, qui colle parfaitement à la seule journée de beau temps de ces derniers jours. La composition instrumentale du groupe peu habituelle canalise les foules, et surtout les spectateurs à la recherche de la musique du monde et de hard blues.

Terrenoire :  aller les verts !

Terrenoire Chorus 2021
Photo : Louis Comar

Les deux frères, Raphaël et Théo Herrerias, originaires de Terrenoire, un quartier de Saint-Etienne, on créé leur duo en 2017. Initiés aux grandes scènes en faisant les premières parties des concerts de Clara Luciani, Eddy de Pretto ou encore de Feu! Chatterton, les stéphanois domestiquent instantanément le public du parvis de la Seine Musicale. Leur musique, leurs jeux de scène et leurs tenues ne sont pas sans évoquer une certaine esthétique des années 80 mais ils y ajoutent une forme de sobriété.Leurs chansons est une véritable mélange musical, entre électro, chanson française et hip hop qui rassemble et qui touche une audience très large. La foule grandit et se densifie jusqu’à la fin du concert et permet une montée en puissance du show  qui, nul doute possible au vue des réaction leur fera gagner de nouveaux fans.

Victor Solf : retour en force

Victor Solf Chorus 2021
Photo : Louis Comar
Victor Solf Chorus 2021
Photo : Louis Comar

Avant le concert de Victor Solf, les langues se délient. Celui qui avait connu le succès avec Her avait pris la meilleure des décisions : continuer à faire de  la musique malgré tout . Si le propos fonctionne quant au chanteur, c’est également le cas pour le public, toujours subjugué par l’immense aura du musicien, sa voix de velours et ses titres qui créent une véritable transe. Quand  à 21h05 il monte sur la scène du parvis, le monde semble s’arrêter alors que la leçon peut débuter. La fin de son précédent projet provoquée par le décès de son ami et compagnon de scène Simon Carpentier ne l’empêche de revenir en solo plus groovy que jamais. Sur les planches pour il transmet une énergie positive à la foule. Plus encore, il émeut en faisant danser. L’un peut se faire, l’autre aussi, avec une certaine aisance, mais combiner les deux semble tenir de l’impossible. Les corps électrisés se déhanchent alors que l’immense chanteur distille une boule d’énergie réparatrice. Les maux de ces derniers mois se dissipent, avec Her comme en solo, Solf prend des allures de gourou. De quoi distiller une fin de journée lumineuse à la scène du parvis, encore ensoleillée et dont le sol retiendra longtemps l’énergie ici donnée.


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BLACK LILYS

Nos artistes français ont du talent. Si la pluralité musicale se retrouve souvent du côté des indépendants, elle y est riche en créativité. Au détour de nombreuses écoutes, nous vous proposons une sélection variée de pépites qui valent le détour. A écouter avant que tout le monde ne se les arrache.

Born Idiot

Indie dans l’âme et dans les faits, les rennais de Born Idiot ont tout compris et ne vous laisseront pas indifférents. Pourquoi ? Déjà parce qu’ils prennent la société actuelle à contre-pied pour créer leur musique. « Quand la machine se lasse, elle redevient humaine.  » expliquent-t-ils avant de raconter leur premier single « Blue is my color » comme une ode à l’ennui. Et l’ennui c’est bien ce qui manque dans ce monde sur-connecté, à force de se remplir le cerveau de futilités, de posts, de likes et s’interdire de se vider la tête voilà que la créativité vient à faire défaut. Pas à Born Idiot qui donneraient raison à mon professeur de philosophie quand il vantait les mérite d’un ennui utile. Ce tout premier titre extrait de l’album « Full time bored » à paraître en septembre sur Geographie met les bases entre douceur et répétition calculée. Pour parfaire le tout Luks, Tiagzer, Clem, Loulou et Guigz s’offrent un clip artistique réalisé par Lucas Martin et dénoncent un monde robotique en utilisant des codes géographique comme avait pu le faire Mondrian dans son oeuvre. Un plaisir visuel et sonore qui promet un album puissant et culte. Ennuyons-nous ensemble, bien, beaucoup, en musique et redevenons humains.

Découvrez le clip de Blue is my color

 

Black Lilys

Attention pause féerique avec la fratrie de Black Lilys !  Les frère et sœur Robin et Camille vous les avez peut-être déjà entendu, sans le savoir, en regardant la série Elite sur Netflix  (dont le retour est prévu pour le 13 mars) grâce au titre « Nightfall ». Le duo a aussi été vu en janvier 2020 en première partie de Pomme, artiste nommée aux Victoires de la Musique 2020 et au talent indéniable. Si les deux univers ne sont pas identiques, Pomme joue sur les codes folk et chanson, là où Black Lilys s’inspire de la nu-soul des années 90, empruntant le charme d’une Agnès Obel ou de The XX, ils se retrouvent dans leurs immenses capacités musicales. Il ne faut que quelques secondes à Black Lilys pour convaincre et vous transporter dans son univers onirique, aussi doux que lumineux, aussi puissant qu’évident. La voix candide de Camille s’allie à la perfection avec l’intensité des notes aériennes que crée le groupe. Un nouvel album devrait voir le jour en 2021 alors que des dates de concerts s’annoncent au fur et à mesure. En attendant un nouveau clip pour le mois d’avril 2020, découvrez le tout dernier titre de la formation « Yaläkta », un bijou à savourer en boucle.

Découvrez le titre Yaläkta

Kids from Atlas

Découverts alors qu’ils jouaient au Crossroard Festival de Roubaix en 2019, Kids from Atlas, convainc grâce ses capacités scéniques comme sur album. Le trio qui à la tête dans les étoiles, sort en 2015 sa première galette « Melting Walls ». Les lillois sont précis à chaque titre, font toujours vibrer ceux qui les écoutent. Ses fans de conquête spatiale ne manquent d’ailleurs pas de propulser leurs titres vers les sommets grâce à de belles montées aériennes et d’inviter à un voyage spirituel. Catchy, accrocheur, empruntant aux rythmiques du rock pour mieux s’approprier une pop atmosphérique, Kids from Atlas s’avère être un voyage essentiel. Découvrez leur dernier titre « Lights » et son clip avant qu’ils ne soient victimes d’un succès inter-stellaire.

Découvrez le clip de Lights

Seyes

Seyes c’est la rencontre de deux femmes talentueuses. Vous les connaissez déjà, l’une Charlotte Savary a parcouru le monde aux côtés de Wax Taylor, l’autre Marine Thibault, multi-instrumentiste est la fille du co-fondateur du groupe Magma. La légende raconte qu’un soir d’été les deux amies décident de lancer leur propre groupe électro-pop. De là née l’élégant Seyes, formation pointue au compositions fascinantes. Un premier album « Beauty Dies » parait le 17 janvier 2020 alors que le tout premier single du même nom est dévoilé en 2018. En français comme un anglais, cette pépite s’avère complètement à part et addictive dès sa première écoute. Un clavier posé, une voix aérienne calibrée, une rythmique puissante sont tant d’ingrédients qui viennent étoffer ces titres adressés au mélomanes. Une plongée abyssale sombre et fascinante qui prend du corps dans ses montées électro à saluer. Entrez dans ce rêve lucide, laissez vous prendre par la main. La beauté de ces titres  à fleur de peau laissera une emprunte indélébile sur son auditeur. Seyes vous invite à passer de l’autre côté du miroir où le reflet  sensitif proposé s’avère être aussi lumineux qu’instinctif.

 

Découvrez le clip de Beauty Dies

Sunshade

Sunshade nous vous en parlions déjà alors que sortait le premier extrait de son nouvel opus, le titre « Magic Kids ». En effet, les parisiens seront de retour dans les bacs en mai 2020 avec « Visage », leur troisième album. Pour patienter, les musiciens dévoileront le second extrait de cette galette « Flowers » le 9 mars. A pas de velours et avec la grâce à laquelle ils ont habitué leur audience, ils y distillent une pop enchanteresse, entraînante, enivrante et rayonnante. Le duo composé de Mathieu Rivalan et Jean-Christophe Valleran  sait devenir essentiel en quelques notes seulement. Découvrez cette douceur candide, retombez en enfance note après note, laissez vous bercer, laissez vous envelopper par leur candeur, sentez le soleil sur votre peau et re-découvrez la beauté du Printemps et tout ça, avec vos écouteurs sur les oreilles.

Découvrez le titre Magic Kids

Morgane Imbeaud

Si le nom de Morgane Imbeaud ne vous est pas familier, vous avez pourtant déjà entendu son précédent projet artistique: j’ai nommé le groupe à succès Cocoon. Pour son premier album solo, la chanteuse s’est exilée en Norvège. Au programme de cet opus, un voyage hivernal et apaisant dans un univers éternellement enneigé. En français et en anglais, la belle invite Jean-Louis Murat à l’écriture mais aussi Chris Garneau à poser sa voix sur des mélodies lancinantes qui passent de la folk à la pop en faisant quelques détours par la chanson. Aucun artifice électro ne vient troubler cette ballade dans la blancheur lumineuse de la poudreuse. Son titre d’ouverture « Au Nord » est l’illustration parfaite d’une galette sans demie-teinte, profondément émouvante qui pourrait vite devenir aussi culte que celles du groupe qui a fait la gloire de la chanteuse.

Découvrez le titre Au Nord

Silly Boy Blue

Si nous en parlons souvent, c’est qu’il y a une bonne raison: Silly Boy Blue a su prendre possession de notre cœur et ce alors qu’elle débutait en tant qu’Inouis du Printemps de Bourges 2019. Le jury a eu bien raison d’en faire sa lauréate. La jeune femme introvertie aux tenues mainstream se révèle être un véritable papillon majestueux une fois les projecteurs d’une salle braqués sur elle.  Son premier album, « But You Will » est publié en octobre 2018. Sans surprise, il s’avère être d’une beauté indicible. La musicienne qui se produit en solo a fait le tour des festivals pour prouver sa valeur, au MaMA, il était d’ailleurs impossible de mettre un pied dans un Backstage plein à craquer lorsqu’elle y jouait. Avec douceur, et une sincérité à fleur de peau la chanteuse convainc tant sur scène que sur album. Ses incroyables performances vocales sur des titres comme « Cecilia » ou « The Fight » sont autant de raison de tomber amoureux de sa musique. Si vous n’avez pas encore eu la chance de l’écouter voilà l’occasion de vous rattraper et si vous la connaissez déjà, refaites vous une écoute. On ne s’en lasse jamais.

Découvrez le clip de The Fight

 

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