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Quel festival rime mieux avec mise en avant d’une scène indé pointue que le Pitchfork Music Festival ainsi que son Avant-Garde ? A travers le monde, l’évènement qui s’offre plusieurs visages, rayonne par sa diversité. Être au Pitchfork c’est une promesse de qualité mais aussi celle de s’adresser à un public expert qui connait aussi bien son sujet qu’il fait confiance à une équipe brillante à la programmation. A Paris en ce mois de novembre 2023, le festival prend d’assaut de très nombreuses salles de la capitale. Des connues : le Pop Up du Label, le Café de la Danse, le Supersonic, le Badboum … mais aussi des lieux atypiques comme l’église de Saint-Eustache.

bar italia pitchfork 2023
bar italia pitchfork 2023 ©Kévin Gombert

Bar Italia, cappuccino aux éclats de Sonic Youth

En ce samedi 11 au soir, armé du bracelet qui permet d’accéder à toutes les salles de l’évènement du côté du grand quartier de Bastille, il est temps de se lancer dans la course aux concerts. L’un des plus attendus n’est autre que celui de Bar Italia. Le groupe londonien est l’une des figures fulgurantes de la scène rock cette année. Signé chez Beggars, gage de qualité s’il en est, il s’était offert une Boule Noire à guichets fermés durant l’été. Les retrouvailles avec un public parisien impatient de lesvoir sur scène était aussi l’occasion de célébrer la sortie de son second opus en une seule année. Après l’excellence de « Tracey Denim », pépite aux allures de Sonic Youth à la sauce moderne sans pour autant jamais tomber dans le plagiat, « The Twist » publié le 3 du même mois entérinait le statut d’un groupe puissant à l’esthétique aussi léchée que sincère. C’est donc sans surprise qu’à l’heure du début du show soit 20 heures 30, le Café de la Danse se voit envahit par une ordre de fans de rock dont l’écrasante majorité a entre la vingtaine et la trentaine d’années. Impossible pour beaucoup d’entre elles et eux d’entrer. La jauge est plus que pleine et il faudra attendre de miraculeuses sorties pour pouvoir se frayer un chemin dans la petite salle parisienne.

Aucun moyen de se tromper, c’est bien pour eux que la foule s’est déplacée. Le bar est vide là où l’avant scène déborde. Chacun.e s’entasse, grimpe là où il ou elle peut pour tenter d’apercevoir et de bien voir les petits génies du rock.

Côté scène, la formation joue la carte du minimalisme. Aucun décors, aucun effet et quasiment aucune parole échangée avec le public. Seule la musique compte et le fait d’en jouer un maximum en un minimum de temps soit 40 minutes de shows.  La chanteuse profite d’un look particulièrement sobre si on se concentre le haut de son corps : chignon, veste de costume, jupe plissée. Un collant noir et blanc aux longues rayures vient à casser le tout. Tout ça est à l’image de leur prestation : lisse et propre mais cassée par la mélodie radicalement rock que dévoile le combo.

Précision statique

En les retrouvant sur scène la comparaison avec Dry Cleaning sonne comme une évidence. Qu’il s’agisse de parler des compositions doucement lancinantes et hypnotisantes qui les caractérisent, de la voix féminine qui domine la musique ou simplement de la posture sur scène. Alors que la musique de Bar Italia est clairement un dialogue , la voix du chanteur s’additionne comme une réponse avant de reprendre elle-même le lead de l’instant. La qualité est clairement au rendez-vous. Le son est bon, la voix millimétrée, la mélancolie qui se dégage des versions studio est bien là, l’interprétation est juste et précise.

Néanmoins le tout est trop statique et manque d’ampleur sur scène. Les membre de la formations ne semblent pas encore avoir pris leur aise sur les planches, se cachant derrière leurs instruments et compositions sans savoir comment se mettre en avant eux en tant que personne. Le tout donne une note plus dure à l’instant. Ils oscillent légèrement et quand un membre du public réclame un titre en particulier seul le mot « Maybe » sera prononcé en réponse. Le public lui suit le pas, certes heureux de les découvrir en live mais se contentant de bouger avec lenteur pour suivre les notes.  Une forme de timidité peut-être pour un groupe formé en 2020? Toujours est-il que même les visages de ses acolytes restent fermés et concentrés sur leur activité.

bar italia pitchfork 2023
bar italia pitchfork 2023 ©Kévin Gombert

Les deux derniers albums s’alternent et les temps forts de « Tracey Denim » ne sont pas oubliés pour autant dont l’excellent « Nurse! ». Un véritable régal à entendre en live, à l’image de cet album très égal où tout les titres sont aussi bons les uns que les autres., chacun y ayant son exacte place. Le concert se termine comme il a commencé. Pas d’au revoir, pas un mot. Juste une dernière note qui flotte dans les airs sans chichis, sans larsen. Le Pitchfork Avant-Garde continue lui de résonner dans le quartier de Bastille ce soir-là mais aussi dans tout Paris jusqu’au 12 novembre.


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Concert Foé café de la danse 2018

Je ne sais pas vous, mais les tous les vendredis matins, j’ai un petit rituel que j’aime beaucoup : je vais faire un tour sur les sites de streaming et je regarde les nouveautés de la semaine. Une fois succombé à ce petit frisson d’excitation de voir une multitude d’artistes et de morceaux à ma disposition, j’écoute rapidement avant de me décider à lister ce qui va devenir ma playlist du jour. C’est comme ça qu’en novembre 2017, je suis tombé sur l’Ep sobrement intitulé Foé et que j’ai été conquise par la voix puissante et directe de ce jeune artiste que j’ai eu la chance de voir se produire ce 17 octobre 2018 au Café de la danse, salle parisienne que j’affectionne particulièrement, c’est vous dire si j’étais chaud-patate avant d’y aller.

Une première partie surprise nous annonce-t-on avant la soirée. Foé avait fait la première partie de Vianney il y a un an à Toulouse. Retournement de faveur pour sa première grande date parisienne. L’ébahissement fut grand quand le chanteur qu’on se présente plus est venu tout seul sur scène avec sa guitare chantonner ses plus grands tubes devant un public exalté : « Pas là », « Dumbo », « Veronica », « La même ». Ce qui ne fut pas surprenant fut la vitesse avec laquelle Vianney réchauffa la salle avec sa voix chaleureuse, sa proximité avec le public et son bonheur communicatif d’être là. Trente petites minutes plus tard, Vianney nous quitte en tirant de mystérieux rideaux au fond de la scène dévoilant ainsi notre prochaine destination.

 

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Après des mois d’abstinence ça fait du bien de se libérer 😅😂😍❤

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Le décor minimaliste, un canapé, une fenêtre, une lampe dépeint la chambre de Foé où celui-ci a composé toutes les chansons de son album îls. Jouant sur les ombres chinoises, la silhouette élancée de Foé s’y dessine à son arrivée. Sourire et tenue décontractée pour le jeune toulousain. Aussitôt arrivé, Nicolas nous plonge immédiatement dans son univers à l’aide de quelques accords de piano.

 

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Voici deux nouvelles recrues de chez Tôt ou tard ^^ je ne connais pas leurs noms ! ils débutent 😁😂❤

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Le concert commence par « Coma idyllique », véritable résumé de la patte de l’artiste : notes de piano entêtantes, rythmes électros et urbains, voix profonde si particulière et refrain galvanisant.

Foé enchaine avec Edgar, un hymne électrisant où Foé chauffe sa voix grave et profonde. Un incident technique sur Mummy ? L’artiste en profite pour nous remercier, nous présente son piano qu’il a spécialement rapporté de Toulouse. L’incident ne passe pas, Foé s’installe alors devant son clavier et nous livre avec une grande sensibilité une balade piano-voix sur laquelle son phrasé n’est pas sans rappeler celui de Brel.

L’intégralité de l’album sera ensuite déroulée : « Nuria » envoutante, « Fais-le » vindicative« qu’est-ce que t’as là »,belliqueuse , « Running » ensorcelante. Une chanson inédite fera même son entrée avec le groupe Andriamad.

 

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@nicolas_foe entre dans la lumière… Grand concert d’un grand artiste au @cafedeladanse_paris #Foé #NicolasFoé #CaféDeLaDanse #TôtOuTard #Zouave #Concert #Paris

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Les mots nous touchent, nous frappent, évoquent le temps qui passe, la maladie, les déboires amoureux. Foé instaure de l’épique dans nos vies, de la mélancolie un brin fataliste, mais jamais malheureuse, peint le monde avec des yeux d’une maturité parfois folle comme sur le morceau « La machine », parfois neuve lorsqu’il entonne un air sur la pauvreté dans le métro parisien. Le tout sur un ton sans concession qui me rappelle parfois celui de Pierre Lapointe. (Je ne sais pas si le parallèle est bienheureux, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’y penser.)

Mélange détonant d’une prestation à la fois brute et encore marquée par la fraicheur des débuts. Dans ces chansons, Foé nous livre une vision du monde dure, émouvante, résignée, combattante tout en nous faisant danser sur de la pop de cette génération qui n’hésite pas à mélanger les styles, les influences et les genres pour proposer un style qui leur est propre.

Le concert se termine sur une reprise élégante du « Coup de soleil » de Richard Cocciante puis sur « Alors Lise », un des morceaux qui l’a fait connaitre. Sur scène, Foé a habité pleinement ses compositions, m’a donné des frissons lors de ses envolées vocales remplies de sincérité. Authentique, généreux et complexe. J’en redemande.

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