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The Strumbellas – Café de la Danse 2024 – Crédit photo : Louis Comar

The Strumbellas revenait hier à Paris pour la première fois en cinq ans, soit l’occasion d’entendre leur dernier effort Part time believer, paru cette année. Le groupe canadien, depuis peu rejoint par leur nouveau chanteur Jimmy Chauveau, a su communiquer son énergie solaire en ce gris lundi d’octobre. Retour sur un concert emprunt de joie et de titres accrocheurs.

PARAPLUIES DE LA CAMARADERIE

Sur scène, il fait grandement plaisir d’observer une franche amitié des membres et un plaisir sincère à partager la scène. C’est devenu assez rare pour le mentionner. Chacun.e des musicien.ne.s est à sa place, rit avec ses comparses et profite de l’instant. Cela fait réellement plaisir à voir puisque le tout est authentique. Le claviériste fait par exemple lire des phrases écrites à l’avance en français au chanteur, de quoi amuser l’audience, attentive à l’accent approximatif du frontman. La spontanéité est de mise ce soir, et cela est réjouissant.

 

Communion chantée

Il serait exagéré de décerner la palme de l’originalité aux Strumbellas en terme de composition. Néanmoins, celle de l’efficacité leur revient haut la main. En effet, même si les titres semblent un peu tous formatés aux »wohoho » et « wahaha », il faut concéder la force entrainante des compositions. Cela s’observe rapidement dans l’audience, le public scande les paroles parfois plus fort que les baffles. Dès qu’une formation fait réellement groupe, l’harmonie se répand jusque dans le public. La joie communicative et la franche camaraderie se sont étendues de tout leur long à Paris.

FLORILÈGE DE TUBES

En plus des réussis nouveaux titre de leur cinquième album, les Strumbellas n’oublient pas d’interpréter les morceaux qui ont fait leur renommée. Ainsi, les tubes du brillant « Hope » résonnent haut et fort ce soir. « Young and Wild », « We Don’t Know » et le culte « Spirits » sont les moments très forts de la soirée. Mais des rejetons plus récents comme « Running scared » en ouverture, ou le très réussi « I’ll wait » rencontrent aussi un grand succès. C’est enfin, la dernière touche d’authenticité qui parfait le concert des canadiens. La violoniste explique que le groupe a arrêté les rappels pour ne plus avoir à faire semblant de se cacher deux minutes à côté de la scène (enfin un groupe qui assume !). Toutefois, après leur dernier morceau, le groupe est tellement acclamé qu’il revient sur scène interpréter un réel dernier morceau. Beau moment de spontanéité qui conclut en beauté la soirée.

The Strumbellas – Café de la Danse 2024 – Crédit photo : Louis Comar

FAIRE CORPS DANS LA MUSIQUE

Ce que les Strumbellas ont rappelé ce soir, c’est l’importance de faire groupe et de faire corps dans l’art et la culture. Le Café de la Danse était probablement l’endroit le plus adéquat pour rappeler cela. Et même si nous ne sommes pas toujours friands des « wohoho » et « wahaha », ce sont d’efficaces ponts tendus entre toutes les voix. The Strumbellas ont su, par leur musique emprunte d’espoir, incarner avec simplicité et authenticité l’importance d’unir les corps vers quelque chose de plus important que soi. Au plaisir de les revoir en festival cet été.


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Depuis la sortie de leur premier album « When I Have Fears », les jeunes Irlandais (James McGovern au chant, Damien Tuit à la guitare, Cathal Roper à la guitare, Gabriel Paschal Blake à la basse Blake et Diarmuid Brennan à la batterie) qui forment The Murder Capital n’arrêtent plus de faire leur apparition lors de dates européennes. Déjà leur quatrième en France. Avec des salles de plus en plus grandes et réputées, le groupe ne cesse d’évoluer et de gagner en influence à chacun de ses passages par la capitale française, rendez-vous importants pour les étoiles montantes du rock. Une évolution marquée par une fréquence de venue régulière et un public en continuelle constitution. C’est le Café de la danse auquel les cinq garçons ont décidé de s’attaquer. Une salle magnifique et confortable, qu’ils étaient bien décidés à brutaliser. Car la musique du groupe n’y va pas de main de morte. Bien que sophistiquée, réfléchie et extrêmement construite, son côté sauvage a tendance à prendre le dessus sur tout le reste en live. Ils ont l’habitude d’un public irlandais déchaîné, ils voulaient voir de quoi nous étions capables, nous français, souvent plus modérés dans l’emphase. Pour en savoir un peu plus sur le groupe et leur premier album sorti en août dernier, vous pouvez retrouver l’interview qu’ils nous ont accordés en novembre juste ici.

Après un passage au Nouveau Casino qui aura marqué les esprits, qu’attendions-nous de cette nouvelle date parisienne ? Certainement une proximité public/artistes encore plus étroite étant donné la construction de la salle, qui veut que sa fosse, davantage en largeur qu’en longueur (contrairement au Nouveau Casino) nous donne la sensation de toucher la scène à n’importe quel endroit. L’expérience devait en être supposément plus intense. Avec l’énergie du groupe que l’on commence à bien connaître, fait d’une férocité scénique lié à un charme envoûtant, tout annonçait le meilleur à venir. Pari réussi ?

 

 

Junior Dad, le jeune Irlandais au charme déstabilisant

Avant de les accueillir, un jeune homme se lance dans le vide, seul, simple, touchant. Cette personne, c’est Junior Brother, un Irlandais à la voix étonnante. Accompagné de sa guitare, il ose avec un grand courage une prestation originale, livrant un folk déconcertant avec un arrière-goût de punk. En équilibre constant, Junior Brother joue de sa voix perdue à travers les âges et étonnamment envoutante, quoique parfois inconfortable. Mais l’artiste joue de cet agacement. Il ne semble avoir peur de rien, et nous fait vivre consciemment une épreuve, déstabilisante mais que l’on apprend à aimer, et qui, certainement, nous laissera des traces à l’avenir. Sous cette carapace inoffensive sommeille donc une force secrète. A surveiller de près.

 

Au tour de nos Irlandais préférés

 Prévu à 20h50, les garçons arrivent vers 21h05. Et finissent avant 22h. Un peu court, sachant qu’une ou deux reprises n’auraient fait de mal à personne. Mais le groupe ne semble pas vouloir déroger à l’identité unique de son premier album. Une première œuvre certes incroyablement forte et cohérente, qui n’admet aucune sortie de voie, mais dont l’unicité ne devrait pas refuser sur scène certains apports bienvenus. Sur dix chansons, neuf seulement sont jouées. Les quelques minutes qui précèdent l’entrée du groupe semblent faire partie de la prestation, avec trois morceaux dont les versions enregistrées passent dans la salle à fort volume, mais sans personne sur le devant de la scène. Le public attend, impatient. Une question nous taraude alors : si ces morceaux (d’ailleurs très bons) font partie de l’univers musical du groupe, pourquoi ne pas les avoir joués eux-mêmes ? Loin d’être une trahison à leur identité, cela aurait surement renforcé cette dernière, car les influences ne sont jamais que des influences, et servent à gagner en pertinence et en profondeur. Surtout avec un groupe comme The Murder Capital, qui emprunte à beaucoup d’autres pour créer et renforcer un univers cohésif et très intime. Bon…

 

Une puissance toujours sauvage…

 Quoi qu’il en soit, avec un seul album à leur actif, difficile d’allonger ses sets. On ne leur en veut qu’à moitié. Ce qui nous importe réellement, c’est la qualité de leur proposition. Ils ouvrent directement avec leur morceau phare : « More is Less », contrairement au Nouveau Casino où ils avaient opté pour « Slowdance », une phénoménale montée en puissance. Nous avions d’ailleurs regretté de l’entendre si tôt, à un moment où le son n’est pas encore tout à fait réglé et où le public a besoin d’une bonne claque pour s’échauffer. « More is Less » convenait ici d’avantage à une ouverture, commençant le concert sur les chapeaux de roue. Le chanteur descend directement vers nous pour former un cercle au milieu de la fosse. Nous sentons son envie de nous voir s’affronter sous la sueur. Un concert de Murder Capital n’admet pas l’immobilité et fait appel à notre physique. Nous sommes vite emportés dans un tourbillon sonore auquel il semble difficile d’échapper, même pour les plus timides qui se voient soudainement pousser des ailes en entendant le cri perçant du chanteur sur la fin de « More is Less ».

 

… atténuée par un dosage maitrisé

 Néanmoins, le groupe a plusieurs cordes à son arc et réussit comme toujours à doser parfaitement son show, alternant entre brutalité précipitée et spontanée (« Feeling Fades, violence calculée (« For Everything »), et douceur maîtrisée (« On Twisted Ground »). « Love Love Love » détient la particularité en concert d’être d’une intensité apaisante. Les mots d’amour se mélange à des coups de guitare incisifs, et font du sentiment central du rock, de l’art et de la vie une épreuve sonore à multiples facettes.

Le concert poursuit sa route, avec un groupe que l’on sent heureux et épanoui d’avoir réussi à atteindre ce stade. Leurs têtes nous inspirent les meilleurs sentiments, car on y lit l’effort et l’honnêteté d’une démarche. Ce qu’ils nous livrent est pure et sincère : leurs âmes de rockeurs, que l’on devine authentique. Le public, dont la moyenne d’âge semble assez élevée, nous prouve encore une fois que le rock intéresse de moins en moins les jeunes. Quel regret ! Car c’est un véritable moment de partage qui se produit au Café de la danse ce soir-là, un moment destiné à toute personne qui se sent habité en son intérieur par la jouissance du rock. Et quelle plus belle jouissance que celle-ci, spontanée et sincère. Autant intimiste que minimaliste, un concert de The Murder Capital réveille nos désirs enfouis et restés secrets, si bien que la salle transpire de partout quand les dernières notes se font déjà entendre… Trop tôt… Nous ne reviendrons pas dessus.

 

 

Un concert malheureusement non dénué de défauts

 Cependant, quelques reproches sont tout de même à notifier : tout d’abord, une qualité sonore décevante, qui n’aura pas permis de délivrer toute la rage de la prestation. On reste plusieurs fois sur notre faim, dû à un son brouillon et à des instruments que l’on a parfois du mal à identifier voire à entendre… Bof pour un concert de rock. Ensuite, la prestation des garçons semble un peu trop quadrillée, calculée… Peu d’improvisation, aucune expérimentation. Juste l’album, dans un ordre différent, mais l’album quand-même, avec exactement les mêmes notes, les mêmes montées, les mêmes paroles, le même rythme. Zéro surprises. On regrette ainsi le manque de prise de risques, qui refusera au concert toute envolée, chose pourtant immanquable à tout rockeurs qui se respectent…. On se contentera de ça pour l’instant. Mais pour leur prochaine tournée, le groupe a encore des choses à apprendre et à améliorer pour passer de bon à très bon. Pour un jour devenir mémorable… Qui sait ? Personnellement, nous misons sur eux sans hésitations.

 

Retrouvez juste ici l’interview qu’ils nous avaient accordé en novembre dernier !

 

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