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L’excitation était palpable ce 12 octobre 2024 derrière les portes de l’Alhambra. Et pour cause! Joe Jonas y donnait un concert privé et exceptionnel, à la veille du show des Jonas Brothers à l’Accor Arena avec ses deux confrères, Kevin et Nick. 

Joe-Jonas-AlhambraL’information de ce concert était confidentielle. Le lieu tenu secret à quelques jours de la date. Cela n’a pas empêché certain.e.s fans émérites de se réunir devant la salle, espérant obtenir une place tant convoitée. Ce sont des yeux pleins d’espoir qui nous accueillent ce soir devant l’Alhambra, des yeux tristes pour certain.es, des yeux brillants pour d’autres. Il faut le dire, cette soirée a quelque chose d’exceptionnel : cela fait douze ans que Joe Jonas n’avait pas donné de concert en solo. Un événement, en somme.

L’ancienne star Disney, celui qui a fait battre nos cœurs au diapason de ses morceaux dans Camp Rock, avec Demi Lovato au milieu des années 2000, a bien grandi. Et nous aussi, on a grandi. Avec lui. Loin des yeux peut-être, ce genre d’artistes reste toujours près du cœur. Relation parasociale, peut-être, il est difficile de se défaire des souvenirs d’enfance et d’adolescence. C’est ce que l’on remarque quand on entre dans la salle. Le public est jeune, essentiellement féminin, particulièrement ravi d’assister à ce concert.

Des étoiles et des surprises

 

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Joe Jonas arrive avec quelques minutes de retard sur scène, vêtu d’une chemise rouge, qui semble être en velours côtelé, de là où nous nous tenons dans la salle. À la simple vision de son idole, le public se masse au plus proche de la scène, espérant pouvoir s’approcher de Joe et de sa chemise rouge. Les téléphones se brandissent, symbole lumineux d’une génération Z aux aguets. La première chanson est connue de tous.tes puisqu’il s’agit de Work it out. Ce sera le seul moment qui permettra au musicien et ses fans de communier en musique. Le reste de la soirée est placée sous le signe de la découverte.

Joe Jonas venait en effet présenter ce soir en exclusivité au public parisien son dernier album Music for People Who Believe In Love. Surprise de la soirée ? Il y en a eu deux. Ou sept finalement, si l’on compte les sept nouveaux morceaux. Sur les huit morceaux chantés, sept étaient complètement inédits.

Mais la grosse surprise de la soirée réside dans l’arrivée impromptue de Louane sur scène. « Please welcome to the stage, my dear friend Louane! » déclare Joe Jonas. Les deux artistes partagent alors un duo sur « Hey, Beautiful », nouveau morceau à paraître.  Leur deux voix s’y répondent à merveille. Peut-être autant que leur parcours d’enfants stars, propulsé.es au sommet par le petit écran. La musique reste le point d’encrage de nos compères qui se répondent dans la langue de Shakespeare.  S’en suit  le titre « Constellation »,  une nouveauté lui aussi dont le refrain fluide mérite d’être relevé. Joe Jonas a le don, en solo également, pour créer des morceaux à l’évidence pop, qui entre dans les esprits pour mieux y  poser leurs valises et y dresser des monuments. Très vite, le public s’invite à fredonner ses morceaux, toujours téléphone en main pour mieux pouvoir créer du souvenir.

Faire des rêves une réalité

Joe-Jonas-Alhambra-ParisAssister à ce concert si confidentiel, c’est le rêve de beaucoup. Joe Jonas a habitué son public aux plus grands stades, loin de l’intimité de l’Alhambra. Alors que certain.es font le pied de grue devant la salle, espérant l’intervention d’une bonne fée qui voudrait bien réaliser leur vœux, d’autres font des visios avec leur proches. Ainsi sur un écran de téléphone on peut voir six visages écouter religieusement la performance à laquelle ils n’ont pas pu assister.

Les petites lumières des téléphones dessinent des constellations d’étoiles dans la salle. « What This Could Be » vient s’ajouter  à la set list. C’est aussi le moment pour notre hôte de sortir sa guitare et de rendre ce moment encore plus intimiste.  Il enchaîne avec « Velvet Sunshine », autre avant goût de la future galette à paraître. Les titres y promettent des nuances de romantisme et peut-être une pointe de nostalgie. A moins qu’elle ne se soit invitée dans nos esprits ce soir.

Au bout de 35 minutes, Joe Jonas tire sa révérence. Ce n’est l’affaire de quelques instants, puisqu’il réapparait bien vite pour de nouvelles surprises. Les musiciens se remettent en place et on semble reconnaître un air familier, un hymne en réalité. Il s’agit de « Dreams », repris des Cranberries. Titre au combien indémodable et peuplé d’espoir. Un choix sensible qui met tout l’Alhambra d’accord. Il permet de repenser à Dolores O’Riordan aujourd’hui disparue mais aussi à la foule de chanter, à nouveau,  avec son idole. La voix, Joe la partage avec ses chœurs. D’autant que le titre s’offre de belles montées en puissance. Les rêves, le chanteur en aura réalisé plusieurs ce soir pour celles et ceux qui ont eu la chance d’assister à ce showcase et de pouvoir le saluer lors de sa sortie de salle. Un moment qui semble être passé en un claquement de doigts. Joe Jonas aurait-il le pouvoir magique d’accélérer le temps ? Il sait aussi l’arrêter alors qu’en l’écoutant, l’adolescence, ses émois et ses émotions exacerbées semblent éternels. En attendant un Accor Arena le lendemain, il ne restera plus qu’à rêver cette nuit d’étoiles aussi pourpres que sa chemise.


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Il est de ces lundis que l’on arrive à surpasser uniquement dans l’attente d’un concert désiré le soir même. C’est encore plus vrai quand le lundi en question tombe le lendemain d’un jour férié dont le super pouvoir s’est vu considérablement étréci  à cause d’un agenda merdique cette année. Heureusement, le groupe américain LOW était à Paris pour entamer la semaine comme il se doit. A l’Alhambra près de République, ils ont livré un concert plein d’élégance et de frémissements.

Depuis leur dernier album en date, l’excellent HEY WHAT (2021) que l’on écoute régulièrement pour sa production coupée comme un rasoir et ses morceaux minimaloniriques (minimalistes et oniriques), LOW ne cesse de gagner du terrain dans notre cœur. 27 ans de carrière et plus de 15 albums à leur compteur. Cela nous a un peu échappé, même si leur nom nous a toujours été familier. Voilà pourquoi nous comptions rattraper notre retard avec ce concert parisien. LOW, c’est trois lettres, mais aussi trois personnes, dont un couple fondateur : Alan Sparhawk (chant, guitare) et Mimi Parker (batterie, chant). Avec eux, plusieurs bassistes se sont succédés. C’est aujourd’hui Liz Draper qui accompagne le couple. Leur rock alternatif sorti tout droit du Minnesota développe depuis 1994, année de leur premier album, un sentiment de contemplation auditive grâce à des morceaux lents, souvent étirés, et envoutants. La production, devenue plus rude et mécanique ces dernières années, ajoute une pincée de mystère à cette identité malléable dont la base reste toutefois solide, si ce n’est renforcée. Maitres du studio où leurs textures sonores gagnent toute leur puissance d’expression, qu’en est-il de LOW sur scène ? Aussi percutants ?

Low à l’Alhambra – Crédit : Léonard Pottier

 

(S)low : lenteur divine

C’est la caractéristique même de leur musique, d’être à l’inverse de toute précipitation. Alors bien évidemment que le concert ne sera pas d’une grande agitation dans le public. Non, LOW mise tout sur son hypnotisme. Toute personne présente est de mèche. On ne va pas voir ce groupe par hasard, sans savoir à quoi s’attendre. Nous voilà donc embarqués pour un voyage dense, de 2h environ, où l’apesanteur est reine. Le trio sur scène échappe à toute starification, mais semble davantage acclamé pour leurs créations, c’est-à-dire des morceaux à l’évidence folle. Ce soir-là, il y a dans l’enchainement de ces derniers une magie certaine. L’envoûtement est progressif, jusqu’à nous faire réaliser toute la cohérence d’une carrière dont l’humilité est proportionnelle à son étendue. Après 27 ans, LOW ne montre aucun signe de prétention. Il est presque encore un jeune groupe dans sa manière de faire. A quelques morceaux de la fin du concert, Alan Sparhawk ira même jusqu’à avouer avoir fait au moins une erreur sur chaque chansons jusque-là. Classe le type. Honnête révélation qui n’aura, on le rassure, pas été remarquée, à part peut-être par les grands fans au guet de chaque note. Et autant dire que les notes ont le temps d’être savourées dans leur profondeur, puisque, comme en studio, le rythme prête à la divagation spirituelle. Une lenteur toutefois pourvue d’accroches, symbolisées par la beauté saisissante de la majorité des morceaux. Plus d’une vingtaine seront joués, tout en douceur et en retenue, permettant au public de s’imprégner de chacune de leurs spécifiés, mais aussi de bien appréhender le mouvement global en perpétuelle construction. Prisonniers d’un délicat ensorcellement. Faut-il alors simplement rester les yeux fermés et se laisser porter ? Non. Puisque dans ce cas-là, on aurait opter pour l’écoute des albums à la maison. Si nous étions là, c’était aussi pour y trouver une certaine ampleur et envolée. De ce côté-là, faim non totalement rassasiée.

 

(B)low : souffle un peu maigre

Manque de tension et de précision. C’est ce qui nous vient d’abord, au-delà de la lenteur précédemment évoquée. La salle de l’Alhambra a du mal à décoller totalement ce lundi soir. Plusieurs raisons à cela. Premièrement un niveau sonore trop faible, qui ne fait pas honneur comme il se devrait au voyage musico sensuel proposé par LOW. Certains morceaux restent en retrait, sans parvenir à venir nous bousculer. Ça n’est heureusement pas le cas de tous, et on pourrait tout aussi bien rejeter le tort sur la construction particulière du concert, la première moitié étant consacrée à leur dernier album HEY WHAT joué dans l’ordre, puis la seconde moitié à un best-of de leur carrière. Bon. Pas sûr que ça soit la meilleure formule. Elle n’a en tout cas pas fait ses preuves ni chez Ty Segall au moment de son album First Taste, ni chez Patti Smith pour la reprise du mythique Horses il y a maintenant plusieurs années. LOW ne déroge pas à la règle : la première partie du concert manque de quelque chose, malgré certaines interprétations tout à fait remarquables, comme celle de « Hey » et du dernier morceau « The Price You Pay (It Must Be Wearing Off) ».

Il ne faudra d’ailleurs pas attendre plus tard que le morceau d’ouverture « White Horses », génial dans sa version studio, pour s’en rendre compte. Où est donc passée cette impression de lame tranchante fabriquée par la production si particulière et par le rythme hyper soutenu du morceau ? En concert, la guitare perd son effet électronique. En concert, le rythme est moins bien tenu. En concert « White Horses » abandonne la tension et la rigueur pour lesquelles il nous touchait tant. On retrouvera ce sentiment sur d’autres morceaux.

Low - White Horses

L’abandon du contraste entre ambiance en apesanteur et dureté sonore, comme il se manifeste sur les derniers albums studios, en est aussi la cause. Manque d’affirmation et d’ancrage dans le son… Pas tellement abrasif. Le souffle reste un souffle et ne se transforme jamais en bourrasque. On aime pourtant que nos rêveries soient parfois secouées. Il aurait fallu une meilleure tension d’ensemble. Tant pis, on se contentera de planer et de côtoyer la beauté. C’est déjà beaucoup.

 

(G)low : lueur constante

Sur scène, aucun chichi. L’éclairage est assuré par trois colonnes de néon disposés à l’horizontal derrière les musiciens. L’ombre les submerge. D’un peu loin, on ne discerne pas les visages mais simplement des silhouettes. L’ambiance sombre et minimaliste colle parfaitement à la musique, de quoi donner l’impression que le chant étiré du couple, comme dans un mouvement ralenti, est de source inconnue. Mystère maintenu. C’est particulièrement marquant sur les passages vocaux de Mimi Parker, beaucoup plus rares que ceux de son mari, leader au chant. Ces moments sont d’une extrême poésie, puisque la voix trop souvent absente atteint des sommets dès lors qu’elle décide de se manifester. On tomberait presque à la renverse. Le jeu d’ombre et de lumière vocal devient alors tout aussi fascinant que celui plus évident de l’éclairage.

Cette lueur de plus en plus élargie au fil du concert prend également appui sur la qualité sonore qui, malgré un niveau trop faible, réussit à être fidèle à l’identité sonore du couple. Cela se remarque davantage sur la deuxième partie best-of du concert, notamment sur les géniaux « Monkey » et « Plastic Cup ». LOW regagne là notre admiration. Le son a quand même la classe, surtout cette guitare à laquelle on aimerait s’accrocher indéfiniment, tant son rendu sonore est scotchant. Nous nous y pendrons finalement jusqu’à la dernière note. Et quand le moment vient de s’en aller,  il est difficile de se résigner à quitter cette ambiance magnétique… On ne manquera pas le rendez-vous du prochain album.


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