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Alexandre Bertrand

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Jeune lycéenne sans histoires, Vee ( Emma Roberts) décide de s’inscrire au jeu du moment : Nerve. Ayant le choix d’être un « Watcher » ou un « Player », la jeune fille décide, à la surprise de son entourage, de jouer… C’est le début d’une longue nuit pleine de défis pour Vee, bientôt rejointe par le mystérieux Ian ( Dave Franco)… Un thriller adolescentin avec en têtes d’affiche deux acteurs à la mode ( Roberts et Franco) et réalisé par le duo responsables de « Paranormal Activity 3 et 4 » : on peut tout autant être agréablement surpris que passer un mauvais moment… Duquel des deux est on le plus proche ? On vous dit tout…

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Il faut se méfier des apparences… En lisant le début de cet article, en voyant que le duo de réalisateurs avaient commis « Paranormal Activity 3 » ( le meilleur de la saga selon moi) et « 4 », on pourrait être tenté de considérer Henry Joost et Ariel Schulman en se bouchant le nez. Seulement, en regardant d’un peu plus près leurs parcours, on se rend compte rapidement qu’ils se sont fait connaître avec un premier projet du nom de « Catfish ». Catfish est un documentaire qui buzza un peu en 2010-2011, en effet, on y voyait le frère d’un des deux membres du duo traverser l’Amérique pour finalement se rendre compte que sa douce promise avec qui il chattait via les réseaux sociaux n’existait que dans l’esprit torturé d’une desperate housewife s’ennuyant un peu trop. Joost et Schulman vont développer ce concept pour la chaîne MTV sous la forme de docu-réalité depuis 2012. Au final, au vu du sujet, Joost et Schulman n’étaient ils pas parmi les mieux placés pour réaliser un film ayant pour fond les dérives des réseaux sociaux et du voyeurisme sur Internet ?  Sur un scénario de Jessica Scharzer (8 épisodes d’American Horror Story toutes saisons confondues rédigés par ses soins), l’adaptation de l’unique roman «  Addict » de Jeanne Ryan est il un succès ?

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L’introduction, au son du mignonnet « Can’t Get Enough » de Basenji, nous permet d’introduire rapidement le personnage principal de Vee incarnée par Emma Roberts (  le petit bijou« It’s kind of a funny story », « American Horror Story », « Scream Queens »), via ses interactions sur le Web ( qui elle like, avec qui elle skype,etc…). Un moyen aussi logique, au vu du sujet, qu’habile pour nous présenter l’héroïne du métrage. En quelques minutes, on nous croque les relations de Vee avec sa mère ( Juliette Lewis – « Une nuit en enfer », « Kalifornia », « un été à Osage County »), sa meilleure amie ( Emily Meade – « The Leftovers », « Celibataires…ou presque ») ou bien encore son ami-confident-amoureux transi ( Miles HaizerParenthood, The Stanford prison experiment – qui sait faire exister son personnage de façon convaincante en quelques scènes). Ainsi quand Vee décide de franchir le pas et de jouer à Nerve, on comprend ses motivations et le peu d’enjeux des premiers défis nous fait accrocher à l’histoire. A sa place, ne serions nous pas tentés de faire la même chose ? Assez rapidement, elle fait équipe avec le mystérieux et populaire Ian et repousse de plus en plus loin les limites… La première moitié du film est assez convaincante en cela qu’on arrive à s’intéresser au sort du personnage principal, que le jeu Nerve en soi semble crédible et pourrait très bien exister actuellement, l’image est jolie, la musique passe toute seule… Mais maintenant qu’on est confortablement installé dans l’histoire et qu’on est globalement au niveau d’infos qu’on peut avoir en regardant seulement la bande annonce, quelle est la suite ? Justement, c’est là que ça se gâte…

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En se laissant bercer par les premiers défis de Vee, on se dit que tout n’est pas si simple et qu’il va bien finir par y avoir des complications. En attendant de les voir arriver, on peut repenser au mésestimé « The Game » de Fincher, il y a une vingtaine d’années déjà… On sait que la critique des réseaux sociaux va poindre le bout de son nez, la course au like en prendre pour son grade, bref, on se doute qu’on va nous dire qu’Internet c’est le mal, qu’il faut faire attention, etc… Bref rien de nouveau sous le soleil pour quiconque a déjà regardé un épisode des « Experts : Cyber » !

La  suite tourne malheureusement au jeu de machination un peu vague. Sommés de finir le jeu par « Nerve », Vee et Ian devront-ils pour cela commettre l’irréparable ? Et ne voilà t-il pas que le dernier tiers du film nous convoque le « dark web » ( sous la forme d’une joyeuse bande de préados jouant au pingpong dans un bâtiment désaffecté), une machination diabolique de la part de Nerve, un round final du jeu Nerve en plein air et en public avec pour objectif final la mise à mort d’un des participants, un monologue critiquant l’anonymat et la lâcheté des participants du jeu… N’en jetez plus, la coupe est pleine ! Agréable de prime abord, beau à regarder et à écouter, « Nerve » ne tient pas la distance du fait d’une critique un peu creuse et convenue des réseaux sociaux, d’un scénario passe partout et à aucun moment on n’arrive à avoir peur pour les personnages… La ficelle est un peu trop grosse et quand survient le twist final, on l’accueille avec un détachement frôlant le je je-m’en-foutisme. Un bon film de dimanche après midi pluvieux. Ça tombe bien : Nerve devrait sortir en DVD prochainement et c’est déjà l’automne, c’est pas ce qui va manquer les dimanches pluvieux…

Bande annonce Nerve

Sentant le coup parfait, trois jeunes de Detroit s’engouffrent en pleine nuit dans la maison isolée d’un vieil aveugle à la recherche d’un butin qui leur permettrait de résoudre tout leurs problèmes… Trois ans après, le controversé remake du légendaire Evil Dead, le réalisateur uruguayen Fede Alvarez revient pour son deuxième long métrage hollywoodien. Essai transformé ? On vous dit tout…

Voici venir le fameux « Don’t Breathe », dont le buzz depuis plusieurs semaines, en provenance d’outre Atlantique, nous vantait les mérites en nous présentant la chose comme étant le film d’horreur le plus efficace depuis ces 20 dernières années… Le buzz instrumentalisé est devenu partie prenante de la promotion d’un film. « Skyfall » était le meilleur James Bond de tout les temps. Le nouveau « Blair Witch » un game-changer. « Avengers 2 » un chef d’œuvre. Généralement, comme toute promotion, cela sert juste à provoquer un phénomène d’attente chez le fan. Si le geek est devenu à la mode et le super héros est du dernier chic, le fan de cinéma de genre a encore de beaux jours devant lui… Les cibles idéales pour ce genre de promo… « Avengers 2 » est l’un des pires films du Marvel Universe Cinematographic , « Blair Witch » le game-changer n’a rien changé du tout et « Skyfall » est un bon film voire un très bon film, même un bon voire très bon James Bond mais n’avait pas le coté définitif qu’on voulait bien le dire… «  Dont’t Breathe – La maison des ténèbres » (merci la distribution française) est-il une baudruche gonflée par la promo ou la réussite d’un des réalisateurs les plus prometteurs de ces dernières années?

Fede Alvarez sait filmer. C’est une certitude quand on voit les premiers plans du film. Les cadrages sont élégants, il sait retranscrire les enjeux entre chacun des personnages. La typologie de la maison nous est présentée alors que le trio de cambrioleurs essaie de pénétrer dedans. Pas besoin de blablas ni de lourdeur pour que l’on comprenne en un coup d’œil à qui l’on a a faire, pourquoi et ou l’action se déroule. Fede Alvarez sait filmer. C’est ce que l’on se dit, si on ne veut pas avoir trop l’esprit chagrin, alors que l’on assiste à l’exposition des personnages pendant les 20 premières minutes du film. La jeune fille, Rocky, jouée de façon assez correcte par Jane Levy ( scream queen leader du remake d’Evil Dead et membre chanceuse du casting de la prochaine saison de Twin Peaks) vit avec une mère tyrannique et a des envies d’ailleurs pour elle et sa juvénile sœur. Tyrannique du genre à enfermer sa fille dans le coffre de la voiture parce que celle ci est triste du départ de son père et du genre à sous entendre devant sa jeune sœur et son beau père qu’elle se prostitue pour gagner de l’argent. Oui n’en jetez plus ! La coupe est pleine ! Vous l’aurez compris, les motivations et backgrounds des personnages sont taillés à la serpe. Des personnages ? Oui enfin, pas tous. Le gendre idéal Dylan Minnette (l’inénarrable Chair de Poule…) n’a qu’une poignée de répliques et de temps à l’écran pour faire exister Alex, son personnage d’amoureux transi et parfaire son statut de Freddie Prinze Jr des années 2010. Non ce n’est pas un compliment. Le troisième larron, du nom de Money(!!), incarné par Daniel Zovatto ( It follows, Fear the Walking Dead…), n’aura pas le temps d’aller au delà de la simple caricature de gangsta au rabais…

En plus de la mise en scène de Fede Alvarez, il faut aussi noter la performance monstrueuse de Stephen Lang. Véritable « tronche » de cinéma comme on en fait plus, il n’a jamais réussi à capitaliser sur le succès d’  « Avatar » et n’a eu depuis pratiquement que des seconds rôles dans des films mineurs (dans le meilleur des cas). Il se rattrape brillamment avec son rôle de « Blind Man », ancien militaire aveugle et portant le deuil de sa fille, esseulé dans sa maison de banlieue, unique demeure encore habité dans son quartier en friche de Detroit. Il sait être une menace dès qu’il apparaît à l’écran et son jeu d’expressions suffit à faire ressentir le large panel d’émotions qui l’assaille au cours du métrage : peur, rage, détresse, rancœur… Un sacré point positif pour le film…. Quel dommage qu’il soit au service de ce script ! Ce dernier est l’œuvre d’Alvarez lui même et de son compère de toujours à l’écriture, Rodo Sayagues. Dans une époque ou l’on recherche inlassablement des nouveaux « classiques », « films cultes », en finissant par vider ces concepts de leur moelle et de leur signification première, «  Don’t Breathe » a été comparé au généralissime « Sous sol de la peur » de Wes Craven. Là ou le métrage des années 90 avait un véritable fond et peut clairement être vu comme une fable sociale, le film d’Alvarez éteint ses promesses au fur et à mesure, que se lève le voile du mystère. La maison serait un personnage à part entière peut-on lire ici ou là. Non. Alvarez sait gérer son espace et la typologie des lieux. On sait toujours ou on se trouve. C’est une sacrée bonne chose, il y a beaucoup de films ou ce n’est pas forcément le cas. Mais quand bien même la maison serait un personnage, elle le serait d’une histoire qui ressemble à un épisode d’Esprits Criminels dans l’explication des motivations du « méchant ». La toute dernière scène, laissant à supposer qu’il y a toujours une menace pour un des protagonistes est accueillie avec un désintérêt total, tant le Blind Man, au fil des minutes du film, aura perdu de son potentiel effrayant pour devenir un bad guy lambda… On frôle même le ridicule quand il finit par menacer un des cambrioleurs de…vous saurez en allant voir le film !

Encore un remake ! Cette fois, il s’agit des Sept Mercenaires de John Sturges de 1960 qui a « l’honneur » de passer par la moulinette hollywoodienne avec Denzel Washington, Chris Pratt ou bien encore Ethan Hawke en lieu et place de Yul Brynner, Steve McQueen et autres Charles Bronson… Y gagne-t-on au change ? On vous dit tout…

Déjà remake en lui-même des Sept Samouraïs de Kurosawa, sorti dans les années 50, les Sept Mercenaires, après de nombreuses et oubliables suites tout au long des années 60, se voit offrir le luxe de passer par la case « remake » qu’Hollywood affectionne tant ces derniers temps. Est-ce un mal pour un bien ? Est-ce que c’était « mieux avant » ? Oublié le « developement hell » qui voyait des projets de remakes contemporains avec un « all stars » casting il y a quelques années, Antoine Fuqua a pris les choses en mains et a convoqué son acteur fétiche Denzel Washington (avec qui il a fait « Training Day » et « Equalizer »), Ethan Hawke ( « Training Day » aussi), le très hype Chris Pratt ( « Les Gardiens de la Galaxie ») et toute une galerie de seconds couteaux ne déméritant pas ( Vincent D’Onofrio, Cam Gigandet, Lee Byung-Hun…). Toute cette joyeuse troupe est réunie pour nous raconter l’histoire de ces fameux sept mercenaires venus sauver un village des griffes d’un propriétaire terrien voulant les expulser.

Le rêve américain est mort, c’est par ce constat que s’ouvre le film. Des villageois sont rassemblés dans une église et s’interrogent sur le fait de quitter leurs terres suite à « une offre qu’on ne peut pas refuser » de la part du grand méchant Bogue (joué par un Peter Sarsgaard habité, ce qui n’est pas un compliment dans ce cas précis). Il est question de foyer, de communauté, de biens acquis à la sueur de son front au cours de toute une vie, de l’esprit pionnier si cher aux Américains. Une poignée de minutes plus tard, la plupart de ces charmants pionniers se fait copieusement massacrer par les sbires de Bogue et l’église est brûlé. On peut aussi penser aux forages actuels de gaz de schiste en voyant les images d’explosion pour présenter la mine dans laquelle travaille les employés de Bogue. Le capitalisme effréné fossoyeur du rêve américain ? La question est intéressante et se pose encore un peu plus, quand plus tard dans le film, le grand méchant justifie ses actes en arguant qu’il n’a pas le choix contrairement aux Vanderbilt et autres Rockfeller (grandes dynasties américaines d’hommes d’affaires de l’époque) et qu’il doit se battre pour ce qu’il désire. Que cette figure de méchant principal du film et donc du capitalisme se voient opposer une troupe de mercenaires représentant chacune des minorités composant les États Unis amènent un propos qui n’est franchement pas inintéressant. Sur ce point, ce qui pouvait passer pour des esprits chagrins pour une forme d’opportunisme est bien géré par le scénario de Nic Pizzolatto (le créateur de « True Detective », qui a magnifié au cours de ses deux saisons les codes du film noir et de l’enquête policière, si chère à l’imaginaire collectif aux États Unis) et de John Lee Hancock (scénariste du petit bijou « Un monde parfait » d’Eastwood et réalisateur du remake d’ « Alamo »). En effet, à un moment donné le personnage gouailleur de Chris Pratt n’hésitera pas à faire remarquer qu’il y a un sudiste, un nordiste, un Irlandais, un Chinois, un Mexicain, un Peau Rouge,etc…

Mais toutes ses digressions étant posées, la question principale reste : est ce un bon film ? Regarder un western a toujours cette particularité de vous mettre dans des vieux chaussons. On se souvient de ceux qu’on regardait enfant, des jeux en maternelle ou en primaire… L’aspect madeleine de Proust à voir un bon western. Et force est de constater que ce remake des « Sept Mercenaires », si on lui donne sa chance, vous fait passer un agréable moment. Certes, on est pas au niveau d’un « Rio Bravo » ou de « L’homme qui tua Liberty Valance » mais on a pas perdu son temps. Fuqua filme avec amour sa galerie de personnages et sait donner une véritable consistance à ses têtes d’affiche (notamment Ethan Hawke et Chris Pratt qui tirent particulièrement leur épingle du jeu). Il prend le temps d’accorder de l’attention à chacun de ses mercenaires même si évidemment certains se mettent beaucoup plus en avant que d’autres, Lee Byung-Hun notamment, en as du couteau, crève l’écran par son charisme naturel). Sa relation et le duo qu’il forme avec le personnage d’Ethan Hawke, vétéran sudiste toujours traumatisé par la Guerre de Sécession est intelligemment mené et n’a pas besoin de beaucoup de scènes pour que l’on puisse en comprendre toute la complexité. Alors bien sur, tout ça n’est pas du Shakespeare et c’est un divertissement qu’on vient voir. Explosions, fusillades, chevauchées endiablées, Colts et chapeaux de cow boys, tout y est…. Gros bémol du film, alourdir l’histoire dans ses dernières minutes quand on comprend que la motivation profonde du personnage de Denzel Washington n’est pas si désintéressée que ça. La version de 1960 ne manquait bien sur pas de bons sentiments mais avait une certaine mélancolie quand Brynner, après la bataille, au moment de partir regardait les paysans s’affairer et lâchait à Mac Queen « seul les fermiers ont gagné, pas nous ». La solitude du guerrier désintéressé ça en jette plus qu’un énième effet de scénario vu des centaines de fois… Mais bon, ne soyons pas tatillon ! D’un projet pouvant laisser plus que circonspect, on a finalement un honnête divertissement qui nous aura fait voyager en plein Far West pendant plus de deux heures. Une bien chouette chevauchée, c’est ce qu’on se dit quand le film se clôt sur les mercenaires survivants quittant le village en direction du soleil couchant et que le mythique thème d’Elmer Bernstein retentit…

Septembre… La rentrée des classes…Malgré l’été indien espéré, l’automne finira bien par arriver. Quoi de mieux pour se réchauffer et éviter la dépression saisonnière que de se réfugier devant une toile ? Petite sélection non exhaustive et totalement subjective.

La suite du retour de la vengeance….

Rings

De F. Javier Gutiérez
Sortie le 30 novembre 2016

Condamnée à mourir dans sept jours après avoir vu la fameuse vidéo de Samara (autres temps, autres mœurs, on est passé de la VHS maudite au lien URL, ce qu’on gagne en modernité, peut être qu’on le perd en iconisation), une jeune femme, aidée de son petit ami, mène l’enquête. Elle découvre alors qu’il y a « un film dans le film » et que le mystère de Samara est peut être plus complexe qu’on ne pouvait le penser…

Après Ring 1 et 2, porté par Naomi Watts au cours des années 2000, en pleine mode des remakes de films fantastiques asiatiques, place au troisième opus US. Au Japon, on en est au 6ème opus, si on excepte le crossover de cet été avec … le fantôme de The Grudge ! (En ces temps de Batman Vs Superman, peut-on vraiment jeter la pierre à ce projet?!). Au casting, une jeune inconnue italienne du nom de Matilda Lutz (qui traverse l’Atlantique pour l’occasion), Alex Roe ( le minet de La 5ème vague), Vincent d’Onofrio (pour un rôle, on l’espère plus conséquent que dans Sinister même s’il faut bien avoir de quoi payer les impôts- Daredevil, Full Metal Jacket), Johnny Galecki ( The Big Bang Theory) ou bien encore Aimee Teegarden ( éternelle Julie Taylor de Friday Night Lights) Si le coup du film dans le film peut sembler être un peu trop gros (à quoi bon toujours vouloir tout expliciter?), gageons que le film saura faire son œuvre et distillera quelques séquences frissonnantes qui seront de saison en cette fin d’année ….

Celui qu’on attendait pas…

Blair Witch

D’ Adam Wingard
Sortie le 21 septembre 2016

Un groupe d’amis s’aventure dans la foret des Black Hills afin de trouver des réponses concernant la mystérieuse disparition de la sœur de l’un d’entre eux une vingtaine d’années auparavant et qui pourrait être liée à la légende de la fameuse Sorcière de Blair… Si tant est que ce soit vraiment une légende…

Les deux premières lignes peuvent vraiment sonner comme étant quelconques et totalement interchangeables pour pitcher n’importe quel film de genre se passant dans une foret. Et force est de constater que depuis la sortie du premier opus en 1998, il y en a eu quelques uns, la plupart ne parvenant pas à réediter l’exploit du succès du film de Myrik et Sanchez… Force est de constater que s’il a bien vieilli, à son époque, le film grâce à sa campagne utilisant un instrument étrange du nom d’Internet avait su créer le buzz et la surprise. Presque deux décennies plus tard, le nouvel opus du prometteur Adam Wingard ( You’re next, The Guest et futur réalisateur des remakes de Death Note et J’ai rencontré le diable) a su réitérer l’exploit de surprendre son monde. En effet, il y a quelques semaines, dans la lignée du tour de force de 10 Cloverfield Lane(tourné sous un titre de production factice pour ne pas attirer les médias sur la sortie d’une plus ou moins suite à Cloverfield) il fut révélé que derrière son projet « The Woods », dernier petit film de genre avant de rejoindre de plus grosses productions hollywoodiennes, se cachait ni plus ni moins que le reboot/sequel (genre bâtard mais très à la mode en ce moment) du Projet Blair Witch ! Saga qui fut tué dans l’œuf dès la sortie précipitée du numéro 2 pour surfer sur l’immense succès du premier opus et qui avait unanimement déçu (pour rester mesuré) . Porté par un casting de tetes relativement inconnues au bataillon (James Allen McCune, le personnage principal, a fait le second rôle dans une dizaine d’épisodes de The Walking Dead et Shameless , Valorie Curry a joué le personnage tete à claques d’Emma Hill dans l’horripilant The Following pendant deux saisons), rien n’a fuité de la véritable histoire du métrage de Wingard… Le réalisateur va t-il s’envoler vers les sirènes des grosses productions hollywoodiennes sur un échec ou une réussite ? Verdict à la fin du mois….

Les sentiers de la rédemption ??

Tu ne tueras point

De Mel Gibson
Sortie le 9 novembre 2016

L’histoire vraie de l’objecteur de conscience Desmond T. Doss, décoré de la Medal of Honor pour son rôle dans la Campagne du Pacifique pendant la Seconde Guerre Mondiale, qui refusa de faire acte de violence tout au long de la guerre et sauva plusieurs dizaines de vie en tant qu’infirmer tout au long du conflit.

Sonnez trompettes et tambours ! Mel Gibson est de retour à la réalisation. Force est de constater qu’il n’a pas été épargné par la controverse ces dernières années ( conduite en état d’ébriété, propos antisémites) et que ses tentatives de retour sur le devant de la scène n’ont pas connu le succès espéré ( son rôle poignant dans Le complexe du castor l’a été dans un film n’ayant eu qu’un succès d’estime et ses rôles de méchants dans la suite de Expendables ou Machete étaient trop peu consistants pour vraiment apprécier le talent de l’Australien à sa juste mesure ). C’est pourquoi l’éternel Martin Riggs a probablement décidé de repasser par la case ou son talent a pu le mieux s’exprimer ces dernières années ( Braveheart, Apocalypto). Oublié la polémique de La Passion du Christ, Mel Gibson joue la prudence avec une machine à Oscars calibré pour que sa traversée du désert puisse prendre fin le plus rapidement possible. Gageons que la reconstitution sera de première qualité et la prestation d’Andrew Garfield (très heureux de ne plus avoir à jouer le Spiderman lycéen trentenaire) commence déjà à buzzer… Un biopic sur un personnage déterminé et allant au bout de ses convictions en des temps troublés… Même si on sera probablement dans les charentaises du film à Oscars américain, en ces temps compliqués, cela peut toujours être rassurant de voir les portraits de personnes qui n’abandonnent pas….

Le buzz qui monte, qui monte….

Don’t breathe – La maison des ténèbres

De Fede Alvarez
Sortie le 5 octobre 2016

Sentant le coup parfait, trois jeunes gens entreprennent de cambrioler la maison d’un vieil aveugle. Rien ne se passera comme prévu…

Trois ans après le controversé Evil Dead ( Pour/Contre ? Mieux ou moins bien que l’original ? Bon film en soi ou pas ? Les débats continuent encore à l’heure actuelle), Fede Alvarez s’attaque à son deuxième long métrage embarquant avec lui Jane Levy, déjà actrice principale de sa précédente pellicule ( cela tombe bien, elle n’avait quasi rien fait depuis le remake du légendaire film de Sam Raimi) et Stephen Lang (Avatar), une « gueule » de cinéma comme on en fait pratiquement plus pour jouer le fameux « Aveugle »…
Aux Etats Unis, le buzz monte et on commence à dire que ce serait un des meilleurs films d’horreur de ces vingt dernières années… On peut toujours douter de ce genre de buzz, de plus en plus alimenté par les studios( d’ailleurs le Evil Dead d’Alvarez n’avait-il pas en gros sur son affiche un prétentieux « le film d’horreur le plus terrifiant que vous n’ayez jamais vu » ?), mais c’est la rentrée et on peut toujours s’abandonner à rêver, au moins, d’un bon petit film de genre, efficace de bout en bout et maîtrisé. C’est que Occulus commence à dater quand même (et que Green Room faiblissait légèrement sur la toute fin)…

Le Marvel/DC du moment

Doctor Strange

De Scott Derrickson
Sortie le 26 octobre 2016

Talentueux neurochirurgien, Stephen Strange change totalement de vie après un tragique accident de voiture l’empêchant d’exercer de nouveau. Initié aux arts mystiques, il va depuis son sanctuaire de Greenwich Village veiller sur le monde d’une façon bien différente des Avengers, Spiderman et consorts…

Oui, encore un. Encore un Marvel/DC. Après Ant Man, Deadpool, Suicide Squad, adaptations de personnages dont le grand public n’avait (a priori) jamais entendu parler mais qu’on lui a imposé au travers d’omniprésentes campagnes marketing, voilà que Marvel débarque avec un Doctor Strange ou il serait question de ….magie ?! Non, ne fuyez pas. Non, ils ne raclent pas les fonds de tiroirs. Enfin… Pas cette fois. Avec Doctor Strange, Marvel pourrait bien, pour la première fois depuis Iron Man premier du nom (parce qu’il était le premier film du Marvel Cinematic Universe, ceci expliquant cela), proposer un spectacle sortant des sentiers battus. Un réalisateur qui est tout sauf un yes man et bien plus qu’un habile faiseur ( L’exorcisme d’Emily Rose, Sinister, Délivrez nous du mal) . Un casting de malade avec Benedict Cumberbatch ( Sherlock), Chiwetel Ejiofor (12 years a slave), Tilda Swinton ( Michael Clayton), Mads Mikkelsen (la série Hannibal) ou bien encore Rachel Mc Adams ( la saison 2 de True Detective). Une ambiance pleine de mysticisme et de magie qui change des effets pyrotechniques à foison qui font parfois office de scénario (même si d’explosions, il devrait bien y en avoir, d’une façon ou d’une autre). Bref, si on ne peut pas vraiment échapper aux films de super héros en ce moment, qu’ils viennent de DC ou de Marvel, pourquoi ne pas succomber à celui qui a tout pour être le plus original du lot ? Sinon, il y aura prochainement un troisième Thor ou bien un énième nouveau Spiderman… C’est au choix.