Après avoir mené le filon Wolf Creek jusqu’au bout avec une suite et une série télé, Greg McLean tente une expérience américaine pour la fameuse Blumhouse. Au programme : des démons, du folklore indien, une famille en détresse et un Kevin Bacon tout ridé. Traversée du Pacifique réussie pour le réalisateur australien? On vous dit tout…

La famille Taylor est en vacances dans le Grand Canyon avec des amis, quand le petit dernier, Michael (joué par un David Mazouz convainquant en jeune autiste), en se baladant ramène avec lui des pierres runiques. Monumentale erreur. Dès lors, le pavillon de banlieue des Taylor va se retrouver squatter par 5 démons indiens qui vont avoir pour ambition de prendre l’âme du petit Michael… Sur un scénario auquel il a notamment participé McLean met en scène un film qui ne perd pas une minute pour nous mettre dès le début dans le vif du sujet. En effet, dès la scène d’exposition, le petit Michael ramasse les pierres et l’on sait déjà que le pire est à venir… Le pitch n’est pas très original mais le film n’est pas dénué de qualités pour autant.

La première est que les personnages existent réellement. Là ou le cinéma de genre nous a trop souvent habitués à des personnages dont on se fout globalement du sort, McLean en quelques scènes nous montre habilement les interactions entre chaque membres de la famille. Une crise larvée entre la femme ( Rhada Mitchell) et le mari (Kevin Bacon). L’adolescente (Lucy Fry) jalouse de l’attention portée à son jeune frère autiste ( David Mazouz). La mère surprotectrice avec son fils… On a pour une fois une famille qui existe, qui est crédible et pour qui on peut avoir de l’empathie (toutes proportions gardées bien sur). Pas comme celle du récent remake de Poltergeist en somme…
La deuxième est d’avoir fait du personnage de Michael un jeune autiste ce qui rend crédible les réactions premières des parents de ne pas s’inquiéter du comportement étrange de l’enfant sous influence des démons contenus dans les pierres ramenés du Grand Canyon. Ainsi, les réactions de sa sœur présentant que quelque chose cloche avec son petit frère vont passer pour de la jalousie mal placée aux yeux des parents. Un détail scénaristique qui fait mouche et qui fait que pour une fois on est pas atterrés du manque de jugeote des personnages par ce qui est entrain de leur arriver. Pas comme dans le récent remake de Poltergeist en somme…

Néanmoins, tout n’est pas parfait, loin s’en faut dans The Darkness. Si McLean soigne ses personnages et que le folklore indien auquel sont liés les démons est d’une certaine originalité, les situations en tant que telles ne le sont pas vraiment. On est dans du terrain balisé et là, il n’y a pas grand chose que McLean puisse faire pour sauver son métrage et en faire quelque chose de plus qu’un énième film Blumhouse à esprits malfaisants. Toutes les scènes d’événements bizarres survenant au milieu de la nuit, les bruits étranges, les portes qui s’ouvrent et se claquent toutes seules… Tout ça a déjà été vu et revu au cours de ses dernières années… Alors certes avoir un acteur du niveau de Bacon est une certaine gageure, certes McLean n’est pas un manchot. Mais cela ne fait pas tout et si l’on a pu espérer en début de métrage de se retrouver avec une nouvelle pépite de la part du réalisateur de Wolf Creek, on se retrouve au final avec du tout venant émergeant à peine de la production actuelle. La mini-séquence de happy-end final, dégoulinante de niaiserie finit de nous achever. Un film américain mineur pour ses premiers pas à Hollywood… Mais gardons espoir qu’il saura transformer l’essai assez rapidement. Peut être à l’occasion de son prochain film « The Belko Experiment » prévu pour l’année prochaine et qui s’avère être un jeu de massacres savoureux ? On l’espère. Réponse en 2017.

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