Attendu autant que redouté ce samedi 2 février 2019 signait la fin du groupe Her. Le duo formé par Victor Solf et Simon Carpentier profitait d’un Zénith complet pour faire ses adieux à un public d’adeptes. La disparition tragique de Simon Carpentier en août 2017 ne laissait pas d’autre choix à Victor Solf que de poursuivre l’aventure en solo. Mais ce seulement après avoir porté haut et fièrement les couleurs d’Her.
Cet héritage, le chanteur l’a porté farouchement, l’amenant dans ses sommets et traînant dans son sillage un public de disciples de plus en plus nombreux conquis par l’esthétique et l’originalité du groupe.
Ivan Dorn lance les hostilités et fait monter la température d’un cran. L’ami de Victor selon ses dires offre une synth-pop moderne et énergique qui s’intensifie alors que les minutes défilent. Le dernier titre hallucinant part dans des sonorités hip hop électro alors que le public danse volontiers sur les notes qui lui sont proposées. Prêt pour Her, le meilleur groupe du moment? Complètement semble répondre d’une voix l’assemblée.
Une courte pause permet de jeter un œil à l’exposition photographique de Mathias Malsieu, le chanteur de Dionysos, installée dans les couloirs de la grande salle parisienne. Un travail imagé, emprunt de rêves et de délicatesse comme l’artiste nous y a habitué.
Quand soudain, il est 21 heures. Les lumière s’éteigne. C’est là que débute l’évangile selon Saint Victor. Le chanteur s’offre une entrée en scène iconique où l’à capella fait loi sur « We Choose ». Un coup d’œil dans la salle et les murs semblent s’être rétrécie tant la foule frissonnante communie désormais volontiers. Le concert d’Her prend des allures de gospels, de ceux que l’on voit dans les films dans lesquels le pasteur possédé par la bonne parole invite ses disciples à danser et se serrer la main. Le message de l’hôte de la soirée, dansant sur son autel, est bien que la musique unie, qu’elle porte au delà de tout, des maux et des douleurs de la vie. Qu’elle accompagne dans les moments joyeux.
Her touche les étoiles
Victor Solf a cette force et celle des plus grand showmen américain. Aidé de ses musiciens, déchaînés il fait tour à tour danser et émeu. Il occupe la scène avec force, pousse sa voix dans ses retranchements, touche les sommets. Lui-même ému, il n’hésite pas à mentionner son ami Simon avec une pudeur touchante. Fier de ses accomplissements, d’avoir porté le projet jusqu’au Zénith, le chanteur n’a de cesse de s’émerveiller et de remercier son audience.
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Dans les coulisses du dernier concert de @thebandher 📸 @louislepron
Les morceaux défilent « Neighborhood », « Silence », « Icarus » laissent peu à peu place à la reprise d' »A Change is gonna come ». Le concert prend ensuite de délicieux accents funk alors que Zéfire rejoint le groupe sur scène pour interpréter le titre « Swim » qui invite le corps à une danse lascive quasiment incontrôlable.
Aidé par un jeu de lumières sans faute, Her poursuit sa folle ascension vers les étoiles. Magicien, le leader de la formation les invite à nous rejoindre à l’intérieur du Zénith en demandant à toute l’assemblée d’allumer les lumières de ses téléphones. Le toit de la salle parisien est à présent une constellation et les singles de la formation s’enchaînent « Wanna be You » puis le désormais culte « Five Minutes ».
Deux rappels permettent au revoir de se faire en douceur. Amour, partage et bienveillances se côtoient jusqu’aux dernières notes de « Good Night » alors que les remerciements pleuvent sur scène. Difficile pour la foule de laisser partir le chanteur qui semble lui-aussi souhaiter prolonger le moment indéfiniment. Ce dernier coup d’éclat place Her au rang des légendes, de celles dont on écoutera encore les mélodies dans des dizaines d’années. Dehors au contact du froid parisien, l’heure ne semble pourtant pas être au simple aurevoir. La promesse de retrouvailles prochaines avec un nouveau projet porte la foule qui gardera dans son cœur la chaleur de ce moment hors du temps.