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Julia Escudero

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Du 5 au 16 septembre, le cinéma étrange prend possession du Forum des Images de Paris. L’Etrange festival y pose en effet ses valises le temps de dévoiler aux fans et aux curieux les pépites internationales du genre, de présenter les équipes des films et de proposer avant-premières comme rétrospectives.  L’équipe de Pop & Shot, sur place, vous fait découvrir ses coups de coeurs.

Après une séance d’ouverture alléchante entre zombies et tatouages l’heure est au drame fantastique avec The Dark.

The Dark: Renaissance au coeur des ténèbres

The dark l'étrange festival

Le cinéma autrichien n’a pas à rougir face à ses comparses américains, japonais ou anglais bien souvent plus plébiscités. La preuve en images avec The Dark de Justin P Lange et Klemens Hufnagl qui raconte selon son résumé officiel:

L’histoire de Mina, une jeune fille morte-vivante qui hante la forêt sombre dans laquelle elle a été assassinée quelques années auparavant. Elle fait alors la rencontre d’Alex, un jeune aveugle qu’on a kidnappé et enfermé dans une voiture.

Lors de ces premiers instants, The Dark brouille les pistes, jouant d’abord sur l’humour et la montée en tension pour perdre un spectateur désireux de deviner les tenants et aboutissants du métrage. L’arrivée dans la maison hantée, la hache, tant d’éléments parfaitement maîtrisés qui semblent faire pencher la balance de ce récit vers l’horreur.

Viens pourtant le deuxième temps, celui qui fait place à la sensibilité alors que nos deux enfants paumés, détruits par la vie se rencontrentThe dark l'étrange festival et apprennent doucement mais sûrement aux côtés l’un de l’autre. Avec la sensibilité que l’on a pu connaitre dans Morse de Thomas Alfredson, The Dark prend son spectateur par la main et lui apprend a aimer ses personnages bien loin des apparences dont ils sont victimes. Véritable conte noir subtile qui sait créer son suspens et ses questionnements (à tel point qu’une accros aux spoilers comme moi- oui ça existe- ne demandait qu’à pouvoir apprendre au plus vite les tenants et aboutissants qui régissent ce spectacle). Si certaines des réponses ne sont données qu’à demi-mots, les sentiments eux sont exploités à la perfection. Grâce à la musique déjà, qui provoque les flash back explicatifs mais aussi et surtout grâce à des personnages autant en retenue qu’en nuances qui distillent leurs maux sans jamais basculer dans le pathos. A quoi peut-on survivre? Quel facteur peut-il apporter une renaissance? Reprendre foi en un être humain semble dire le métrage qui ne ménage pas la candeur des enfants qu’il raconte. S’en suit un périple épique ponctué de scènes gores nécessaires et maîtrisées qui crée autant un profond sentiment de malaise qu’il provoque l’empathie. La relation entre les protagonistes de l’histoire, parfaitement écrite, se tisse avec douceur et chasteté au fur et à mesure qu’avance l’oeuvre. Sans jamais basculer dans le cliché, le film danse sur la pointe des pieds et diffuse son émotion avec cette même légèreté.

On revit à travers les blessures les plus douloureuses pas à pas avec nos héros qui nous prouvent que le grand-méchant n’est pas toujours celui qu’on croit. Avec douceur et poésie, cette oeuvre qui aurait, s’il fallait souligner son unique faiblesse, gagné à développer son dernier acte, nous plonge dans ce passage transitoire. Reste à se laisser prendre dans ce récit aussi sombre que lumineux en prenant les mains froides de ses excellents jeunes acteurs Nadia Alexander et Karl Markovics.

Impossible d’en sortir indemnes.

nouvelle scène française artistes français

C’est la rentrée! En voilà une phrase bien déprimante qui ne fait pas plaisir à entendre et pour autant il faut s’y faire. Pour se consoler un peu, notre meilleure copine la musique est toujours là. Topo, voici une petite liste d’artistes français, jeunes, fous et talentueux à écouter d’urgence histoire de se remonter le moral et de pouvoir se dire qu’on les a découvert en premier.

Edgär

Gros coup de cœur aux iNOUïs du Printemps de Bourges, Edgär a déjà tout d’un grand dans la cour de la pop aérienne. Avec un premier EP absolument magique « Persona », le combo navigue à travers ses états d’âmes offrant des notes d’électro à sa folk. Un premier titre « Two Trees » rentre immédiatement en tête. Il permet d’ouvrir les portes d’un voyage fabuleux où rien n’est à jeter. A l’instar du merveilleux « Blue Ceiling » de Franklin Electriks, notre duo originaire d’Amiens ne fait pas un seul faux pas. Sur scène, la magie opère tout autant alors qu’une douceur sans fin s’empare de l’assistance. Un massage pour le cerveau comme on aimerait en entendre plus souvent. En attendant que la groupe ne perce, découvrez ce premier single et n’hésitez pas à jeter une oreille attentive à ses remixes tout aussi qualitatifs.

Edgär - Two Trees

Pépite

Depuis 2015, Thomas et Edouard, plus connus sous le nom de Pépite, donne un nouveau souffle à la pop des années 80. Entre nostalgie pure et claviers électros, le groupe vogue aux côté d’artistes comme les Pirouettes et ce depuis la sortie de leur premier EP  » Les Bateaux ». C’est le label Microqlima à qui l’on doit la dream pop d’Isaac Delusion qui a découvert ce combo.  Eux même se considèrent comme des « aventuriers des sentiments » et prouvent leurs valeurs sur un deuxième EP « Renaissance » paru en 2017. Si ce n’est déjà fait courrez écouter l’inimitable « Reste avec moi » avant de vous procurer une place pour leur Cigale de Paris prévue pour le mois d’octobre 2018.

PÉPITE — Reste avec moi

Mou

En un premier titre « Godbless », Mou avait déjà su s’attirer la sympathie des Inrocks. Son deuxième titre « Chemise » annonçait un premier Ep de qualité « Full sentimentale » qui a été publié au mois de janvier 2018. Cet OVNI se joue des codes pour mieux se les approprier mélangeant chanson et rap à une imagerie complètement barrée pour ses clips. Son univers à part et sa voix grave promettent un succès fulgurant dans les mois à venir. On se met vite sur son 31 et on se lâche pour chanter avec MOU.

Mou - Godbless

Vendredi sur Mer

Charline Migot, jeune artiste originaire de Suisse qui a récemment migré vers Paris est Vendredi sur Mer. Avec un premier album « Marrée basse » sorti en 2017, la chanteuse a su imposer un style entre chanson et phrasé et invite à la rêverie. Fun fact: le projet est née alors que la musicienne était photographe et collaborait notamment pour Hermès. Les morceaux sont à la base écrits pour illustrer des shootings qu’elle réalisait. En 2015 à la sortie du titre « Mort/ fine » le projet prend pourtant une toute autre direction. Aujourd’hui la chanteuse qui parle de son projet comme d’un « rap délicat » s’offre une tournée dans toute la France. Préparez-vous au ras-de-marée (haha les jeux de mots foireux).

Vendredi sur Mer - L'Amour avec Toi

Aloïse Sauvage

Aloïse Sauvage c’est une artiste aux talents multiples, d’abord aperçue dans  » 120 battements par minute », elle se révèle être également un véritable phénomène musicale mais pas que. Danseuse, circassienne, rappeuse, rien n’arrête notre musicienne, « toujours aphone à force d’être à fond ». C’est par le baptême du feu: le live que l’équipe de PopnShot l’a découverte.  Sur le rooftop du Champs-Elysées films festival où la musicienne inarrêtable a livré une performance bourrée d’énergie. Le mieux étant encore d’aller la voir pour se laisser convaincre, elle sera notamment au FGO Barbara de Paris le 19 septembre et vous regretteriez de ne pas en être.

Aloïse Sauvage - Ailleurs Higher

Malik Djoudi

Dans la famille pop aérienne, je demande Malik Djoudi. Il suffit de jeter une oreille à « Cinéma », son single pour être instantanément conquis. Avec un premier album solo « Un », le chanteur distille ses textes et sa pop synthétique. Arrivé tardivement sur le devant de la scène, à l’âge de 38 ans, le musicien excelle et fait voyager. Un passage aux Nuits Secrètes cet été aura fini de convaincre jusqu’au plus réfractaire des spectateur. Ce n’est pas de la musique. C’est de la magie. Amis parisiens, retrouvez Malik Djoudi à la Gaîté Lyrique le 29 novembre 2018.

Malik Djoudi - Cinema

 

Le moment tant attendu des Nuits Secrètes 2018 est enfin arrivé. Pendant trois jours et trois nuits, la charmante petite ville d’Aulnoye-Aymeries dans le Nord-pas-de-Calais va vibrer sous les notes d’une programmation aux petits oignons. Retour sur ses temps forts.

Un premier parcours secret avec Sandra Nkaké:

Fraîchement arrivés sur site et nous voilà déjà embarqués dans un parcours secret. Tu ne connais toujours pas le principe? On t’a pourtant déjà expliqué plusieurs fois, il faut suivre! Les Parcours Secrets t’emmènent dans un lieu atypique écouter le concert d’un artiste programmé par festival. Qui et où? Là est le secret. Un petit tour de bus plus tard et voilà que le premier nous est révélé. Il s’agit de Sandra Nkaké qui se produit dans le jardin d’un belle maison en pierres. Dans ce cadre magique, la franco-camerounaise arrête le temps. Sa voix puissante hypnotise alors que plus personne n’ose dire un mot. Avec le sourire et l’intérêt pour son public, la belle déverse ses émotions avec une puissance éblouissante. Bluffant: cette artiste de génie épouse les émotions de ses personnages le temps d’un titre. Inoubliable, la voilà qui pousse de sa parfaite voix grave pour donner corps à des reprises tantôt expérimentales, tantôt acoustique en offrant par la même occasion une nouvelle vie à « Heroes » de David Bowie.

Nuits secrètes

L’Eden est partie, vive l’Eden!

Lors de mes premiers passages aux Nuits Secrètes, toute la ville y était en fête. L’Eden se situait à quelques rues de la Grande Scène. Ce petit jardin permettait de découvrir les artistes dans un lieu intimiste et presque rêvé. Entre les deux scènes, les bars diffusaient de la music devenant eux-même le festival. un bus anglais avait été installé sur une place de sable importé pour l’évènement, là food trucks et showcases se donnaient la réplique. La faute aux attentats et à une poignées de sales types désireux de tuer d’innocentes personnes et de détruire une culture faite de partage et d’art. La fête a dû se réduire à un unique lieu fermé pour protéger les festivaliers de tout risque. Si nos irrésistibles nordistes continuent la fiesta dans les bars, l’âme du festival n’en sort pas sans égratignures. C’est pourtant sans compter sur l’immense implication d’une équipe dévouée qui croit en ce projet du plus profond de ses tripes. Grâce à ces défenseurs de ce petit bout de liberté qu’est ce festival à part, les Nuits Sécrètes se relèvent et restent audacieux, installant leur Eden dans une magnifique ancienne usine d’ogives et proposant un nouveau lot de surprises. Faites la musique pas la guerre.

Nos festivaliers ont du talent:

Les gens du Nord savent recevoir autant qu’ils savent s’amuser. du vendeur de kebbab qui papote volontiers musique avec tous les festivaliers qui s’arrêtent à sa terrasse aux jeunes déchaînés qui profitent des concerts, les Nuits Secrètes c’est aussi un festival humain. Topo, on croise facilement dans la foule des jeunes vêtus de tee-shirt expliquant « Je suis Romain, si vous me croisez sans un verre à la main prévenez Margaux » que son pendant féminin Margaux donnant elle-même ses propres consignes. Dans la foule au milieu de masques de chat, on retrouve également des festivaliers emmitouflés dans des câbles lumineux et portant un simple maillot de bain.

Une contre soirée entre deux sets:

Sur la grande scène, quand les concerts s’arrêtent la musique elle continue. un petit camion installé là propose ses DJ sets populaires. On y chante des classiques de la chanson française avant qu’une queue leu-leu géante ne se mette en place. Folie sans complexes.

Tomber amoureuse de Malik Djoudi:

Cachée tel un secret dans un petit coin du festival, la discrète Station Secrète vaut pourtant largement le détour. C’est elle qui fait jouer Malik Djoudi, le petit miracle musicale du samedi soir. Entre pop et sonorité orientales, le petit génie déverser ses notes salvatrices qui réchauffent les âmes. Sa voix aérienne vient même vous compter mille merveilles dans les oreilles. un show un brin trop timide pourrait être la seule petite ombre au tableau. Pourtant la douceur de cette musique explique qu’on la murmure et qu’on la partage comme quelque chose de précieux.

Eddy de Pretto: Complètement magique

Pour Eddy de Pretto, le temps de la dernière fête de l’été a sonné. Seuls quelques mois auront suffit à faire de notre homme une véritable bête de scène. De ses premiers pas timides au MaMA à sa maîtrise de la scène aujourd’hui, l’ascension est impressionnant. Notre homme canalise ses adeptes, les modèle dans ses doigts experts et déversent discrètement des vérités bonnes à entendre. L’acceptation de soi, de ce qu’on est, les doutes et les clichés de la société tout est passé en revue par notre homme. « Danse » dit-il à la foule pendant « La fête de trop », il n’en faut pas plus pour que les Nuits Secrètes se déchaînent.

Petit Biscuit, un brin de sincérité bienvenue

Petit Biscuit n’est plus si petit que ça. Celui qui conclut la soirée du samedi s’installe derrière ses platines aidé d’une guitare et d’écrans magiques. Avec douceur le voilà qui propose un électro qui sent bon l’été et ses plages. Doux, apaisant, il invite à danser, le sourire aux lèvres. Régulièrement cet hôte incroyable interpelle son public. «C’est fou, confie-t-il, il y a deux ans j’étais seul dans ma chambre.»

Lomepal : la relève d’Orelsan le suit de près

Vendredi soir, la tornade du moment Orelsan clôturait la soirée. Samedi c’est au tour de Lompal et son rap chanté de prendre place. Ce dernier n’a rien à envier à notre adulé Aurélien national. Il investit la scène avec force et puissance, captive son audience, la fait vibrer et n’oublie pas de la remercier comme un membre à part entière de son équipe. Il s’offre même un petit slam sur une pastèque gonflable, parce que c’est l’été après tout. On le retrouvera très vite à Paris-Bercy, tenez vous le pour dit.

Bagarre: Nous sommes le club

Pour ceux qui ont vu « Fight Club », Bagarre et son album « Club 12345 » peuvent sonner comme une étrange coïncidence. Passé le nom qui pourrait faire écho, c’est bien un espace de liberté pure, hors normes sociétaires de crée Bagarre. A peine montés sur scènes, la troupe crée la folie. On saute en un titre en regardant nos musiciens couteaux-suisses passer de la batterie au clavier puis au chant. Quand vient l’heure de « La bête est amoureuse », la folie est à son apogée. Tant mieux, on danse franchement et on « Nique ton père mais on ne sait pas où il habite » de tous ceux qui sont contre la différence. Le traditionnel petit mime d’orgasme allongé sur le sol manquera pourtant à l’appel.

Feu! Chatterton: L’oiseleur sort de sa cage

Et voilà, le deuxième album des brillants Feu! Chatterton s’est envolé pour prendre la route des festivals. En pratique, ses titres plus proches de la chanson française sont moins entraînant que le coup d’éclat magistral qu’était le premier album. Mais après tout, ne sommes nous pas bien trop exigeant quand on a tant aimé un premier opus? Certainement, parce que dans les faits, et comme toujours avec ce groupe, la perfection est de mise. Sur scène le feu gagne aussi du terrain. Si « Côte Concorde » avait ouvert les festivités, le final sur « La Malinche » tient en haleine un nouveau public d’adeptes conquis qui crie à bout de souffle « Ho oui ».

Shaka Ponk: Pas de surprise, c’est bien une énorme claque

On le dit et le redit mais après tout, certains ne le savent peut-être pas encore. Aimer ou pas la musique de Shaka Ponk n’est pas un critère de discussion. Tout simplement parce que nos rockeurs sont ce qui se fait de mieux en terme de show extraordinaire. A peine montés sur scène, aidés de leur écran donnant l’illusion d’un décors en relief, que nos compères prennent dans leurs mains experte le festivalier entier. Plus personne n’est assis et tout le monde prend part à cette élan d’énergie folle. On saute, on danse alors que Frah traverse la foule pour aller se nicher sur le bar de la Grande Scène. Là, un bandeau sur les yeux, il reprend du Nirvana. La sauce monte tellement que l’audience finit le set blindée d’une énergie folle. « Je ne peux pas faire un dernier morceau, j’ai négocié, lâche notre meneur, mais il y en a d’autres après, qui sont meilleurs. » Hum, certes mais personne ne croit une seconde à ces derniers mots.

Tamino: Le nouveau Jeff Buckley?

S’il est dit que Tamino devrait être le nouveau Jeff Buckley, la vérité est ailleurs. Les comparatifs sont toujours lourds à accepter pour les musiciens. Or notre chanteur qui se produit sur l’Eden mérite tous les compliments qu’on lui fait. Alternant pop mélodique avec des sonorités égyptiennes, Tamino envoûte. Sa voix, ses envolés puissantes suffisent à faire tomber amoureux une salle entière. A suivre de près donc, mais ça on vous l’avait déjà dit

Où est la voiture?

Samedi soir, fin de festival. On se dirige vers la voiture. Mais où est-elle? Garée dans le centre ville proche de la gare en début de journée, elle a été remplacée par une barrière indiquant qu’à partir de 15 heures il est interdit de se garer là. Avant 15 heures aucune indications. bon ok appelons le commissariat. « Où est la voiture monsieur? On loge à 20 minutes de voiture et bon bah ici il n’y a ni hôtel de secours ni taxis » « Je ne sais pas ma bonne dame même si vous trouvez la réponse, dites le moi s’il vous plait, d’autres personnes vont peut-être me poser la question. » C’est parti pour un escape game grandeur nature dans la ville. Avec de faux indices du type quand on croise un policier: « On cherche la fourrière » « Et bien je ne suis pas du coin, je suis un policier de Paris, il faut trouver les flics locaux, cherchez une voiture banalisée. » Oui et un agent en civil, et cherchez Maurice sauf que Maurice ne répondra pas si vous dites son prénom. Une promenade à travers les champs de deux heures, de parkings en parkings, de stop, en recherche de taxi, de tentative de Uber à laquelle tu ne crois pas plus que de voir un dauphin volant te prendre sur son dos pour son retour et voilà qu’enfin notre copain du commissariat retrouve sa note de service. Elle est au parking des bénévoles la voiture évidemment. Moralité: garez vous sur le parking 😉 Les galères ce sont aussi des souvenirs amusants.

Photos : Kévin Gombert

Nous sommes le 5 juillet et la capitale française vit sous le soleil. La chaleur a pris possession de la ville et les parisiens courtement vêtus passent le plus clair de leur temps en extérieur. Outre le football qui est une bonne excuse pour sortir en terrasse, le Fnac Live s’installe à l’Hôtel de Ville de Paris pour trois journées.

Asaf Avidan Fnac Live 2018

Côté public, l’accès y est devenu limité: le faute au plan Vigipirate. Topo: des clôtures isolent l’évènement habitué à être gratuit pour tous. Une réalité nécessaire avec laquelle il faut vivre. Pourtant ils sont nombreux jeunes en majorité mais pas que à se ruer sur l’esplanade du célèbre monument pour applaudir la brochette de talents programmés ce soir là.

L’Impératrice ouvre le bal, avant qu’une Jeanne Added, de plus en plus électro ne vienne se glisser sur la scène qui a vue sur Notre-Dame. Voyou les remplace, avec ses mélodies françaises à la pointe de la mode. Le soleil baisse d’un cran, très légèrement, il faut toujours chaud mais une légère brise rend l’air respirable. Il est 20 heures 10 et voilà que le très talentueux monsieur Asaf Avidan débarque sur scène.

Asaf Avidan est une bête de scène. Cette phrase, elle est bien connue, tellement qu’elle sonne comme une évidence. Qui l’a déjà vu, l’auteure de ces lignes en faisant partie, vous le dira, l’artiste israélien transcende le live. Se le dire c’est bien, toujours est-il que le vivre c’est tout autre chose. Pendant trois quart d’heure notre musicien multiplie les coups d’éclat. Commençant sobrement assis avec une guitare voix, et quelle voix extraordinaire, Asaf Avidan est loin d’en rester là. Le voilà qui se lève, change d’instruments régulièrement, rend le l’harmonica sexy, n’en déplaise aux guitaristes et fait vibrer son plus bel instrument sa voix. L’incroyable chanteur n’hésite d’ailleurs pas à communiquer avec son public d’adeptes « Souvent en festival on voit des musiciens faire reprendre en chœur des « hoho » à la foule pour donner l’impression qu’il y a de l’ambiance, mais moi ce que je veux vivre avec vous ce soir, c’est un vrai moment. »

Chose promise, chose due, monsieur Avidan, seul sublime chaque note. S’il confie trouver beau de voir cette foule parisienne l’observer dans le soleil couchant, la vue de ce troubadour face à Notre-Dame avec une aura de soleil autour de lui n’est pas déplaisante elle-même. Les morceaux changent de texture avec le live, il se font rock, blues, folk, se transforme, le musicien de génie leur donne une nouvelle vie réinterprète les rythmes des accords. Devant lui, le public est unanime. « Alors? » lance fièrement un homme à son ami qui assiste à cette performance pour la première fois. « C’est vraiment incroyable » répond le second les pouces en l’air. On ne chante pas vraiment avec Asaf Avidan, nous autres pauvres humains, n’avons pas l’incroyable capacité de ces cordes vocales oui mais pour autant, personne n’est exclu de cette performance qui interdit de détourner les yeux et les oreille.

Asaf Avidan Fnac Live 2018

« Si vos êtes amoureux sachez qu’un jour elle finira par vous briser le cœur, mais au moins ça permet d’écrire de bonnes chansons » explique notre homme un verre de whiskey à la main. Il demande une deuxième rasade alors que les sonorités de l’israélien rappellent celle de l’Amérique profonde. Tout s’enchaîne vite jusqu’au fameux « Reckoning Song ». Le classique. Attends, attends, le classique? Pour mémoire, il a fallu que ce titre bénéficie d’un remixe pour être découvert, c’est ce remixe qui a permis de plébiscité l’immense Asaf Avidan et de lui apporter notoriété et fans . Des années plus tard, il est toujours aussi scandaleux que le Monde ait eu besoin d’un remixe électro pour découvrir une telle merveille. L’électro, comme tous les registres a de grandes qualités, néanmoins l’originale se suffit largement à elle-même, bien mieux que son remixe.

Au Fnac Live, les choses ne sont pourtant pas terminées, le très attendu Moha La Squale suit avtn de laisser place à l’électro entrainant de Petit Biscuit puis au ras-de-marré Vitalic. Le géant de l’électro propose alors un live complètement fou, transformant la place de l’Hotel de Ville en dancefloor géant à ciel ouvert. Juillet à Paris, ça a du bon!