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The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar

Plus d’un an et demi après un passage au Zénith de Paris et seulement quelque mois après leur prestation au 104 à l’occasion des Inrocks Festival, les Libertines étaient déjà de retour dans la capital pour deux dates intimistes au Trabendo. Venus défendre leur excellent nouvel album « All quiet on the eastern esplanade », nous avons assisté à la deuxième des deux soirées avec les londoniens. Retour sur un concert en sueur dans la salle la plus alambiquée de tout Paris.

CHAUD COMME UN SAUNA

Nous arrivons malheureusement trop tard pour Vera Daisies, moitié brisée du duo Ottis Coeur qui se lance en solo. En tout cas, le Trabendo est déjà bien rempli pour l’ouverture des hostilités, même si la terrasse avec ses bières, ses guirlandes et les températures estivales en supplément font de l’œil au public. Il fait donc déjà une chaleur torride avant même que les hymnes anglais résonnent dans la salle à capacité moyenne. Notons à ce propos qu’il est très appréciable d’écouter la bande à Doherty et Barât dans une salle à dimensions plus humaines que les Zénith ou mainstages qu’elle a l’habitude de fouler de son pas lourd. Bref, la fosse est blindée de monde et les corps moites suent déjà : plus que quelques lancés de bière et nous voilà dans le meilleur pub francilien.

The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar

ORGIE DE TUBES

L’ambiance est au rendez-vous pour l’arrivée des Libertines, le pit se déchainent dès les premières notes du culte « Up the Bracket », enchaînée avec frénésie à « The Delaney » – la déferlante de tubes est ouverte. En effet, ce soir les londoniens ne lésinent pas à proposer un superbe panorama de leur prodigieuse discographie. À l’exception de « You’re my Waterloo », tous les hits du groupe sont interprétés, jusqu’à la classique quoiqu’ô combien efficace conclusion par « Don’t look back into the Sun » (ou plutôt « ne te retourne pas dans le soleil » comme balbutie Doherty avec un accent français caricatural). Best-of entremêlé des derniers rejetons du groupe, la setlist ravit petits et grands.

FIN DE SOIRÉE ?

Très vite, deux contrastes ressortent cependant : l’un sur scène et l’autre dans le public. Si la foule est déchaînée et saute et boit à qui mieux-mieux, la recette sur scène ne mélange qu’un des deux ingrédients. « Merci le Trabenbo » articule péniblement le frontman. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce serait mal les connaître que d’attendre un lifestyle healthy et jus de carottes de la part d’un des groupes de rock les plus punks encore existant, MAIS (oui il y a un mais) c’est dommage que cela contribue à alourdir la performance plutôt qu’à l’entrainer dans une folie bachique. Les titres peinent à s’enchainer, et les regards dans le vide ne semblent pas signifier une joie frénétique d’être sur scène. Les balances ne sont d’ailleurs pas assez percutantes et oscillent vers quelques excès de reverb pendant les transitions des morceaux. Il n’en reste pas moins que pour celles et ceux qui les ont déjà vus, le concert s’inscrit dans la continuité d’insouciance du duo terrible Doherty / Barat. Il est toujours question de jouer sans chichis, sans se préoccuper de la réaction publique mais pour le simple plaisir de balancer du son. Derrière la guitare le musicien a toujours 20 ans et la chaleur fait monter l’ivresse.

AVEC DU ROCK, LA FÊTE EST PLUS FOLLE

Malgré ce manque certain de dynamisme de la part des Libertines, il n’en demeure pas moins une forme de générosité et de spontanéité agréable. La setlist déjà fournie s’allonge en effet d’un rappel à base de variations acoustiques où chacun des membres s’essaye au chant. Puis enfin, les  blagues et regards complices entre les membres laissent entrevoir une forme de plaisir qu’il serait  nécessaire de cultiver pour faire de leurs concerts des fêtes rock, folles et libres à l’image de ce groupe mythique qui n’a jamais perdu son aura .

The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar

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Tropical Fuck Storm (Crédits Photo : Théophile Le Maitre)

À l’occasion d’une tournée française d’à peine dix dates, le groupe australien Tropical Fuck Storm s’est produit sur la petite scène du Trabendo, le 13 septembre 2022.  En 1h30, le quatuor délirant a servi un show aussi explosif que discordant. 

19h30, Trabendo. La chaleur de cette mi-septembre est pesante, moite. Sans même avoir franchi les portes rouges de la salle, on ne pense déjà qu’à une chose : une pinte, un rosé, un verre d’eau… bref n’importe quoi pour pallier à ce que l’on aime qualifier « d’été indien » les chaleurs aberrantes de cette période. La terrasse est bien investie, et fait l’impression d’un bourdonnement continu.

20h sonnent et le duo, également australien, Party Dozen, monte sur scène. Armés d’un saxophone et de baguettes (et manifestement d’une clé USB où se trouvent des riffs de guitares préenregistrés), Kristy Tickle et Jonathan Boulet offrent un rock bien gras à la Slift, qui chauffe bien le public avant l’arrivée de Tropical Fuck Storm.

Party Dozen (Crédits Photo : Théophile Lemaitre)

Un show (très) chaud

Vers 21h, Gareth Liddiard et sa bande, Fiona Kitschin, Lauren Hammel et Erica Dunn débarquent sur scène et entament le set avec Braindrops, issu de leur deuxième album éponyme. Ce groupe majoritairement féminin (et ça fait plaisir) se prépare lentement, chauffe le public déjà tiédi par Party Dozen. 

Dans une quasi-obscurité, le public se laisse transporter dans une transe discordante et profondément punk.  Si au début, ce dernier semble relativement calme et attentif, une montée en tension (et en puissance) se fait très nette dès le milieu du concert. Ça commence à pogoter vers les premiers rangs. On observe cependant un certain décalage entre les premiers rangs qui crient et se jettent les uns contre les autres et les derniers rangs plus clairsemés et plus statiques.

Tropical Fuck Storm (Crédits Photo : Théophile Le Maitre)

Un moment électrique

Si des morceaux plus calmes viennent ponctuer le set, d’autres créent de véritable moment d’euphorie dans la salle; certains spectateurs se jetteront dans la foule comme un sac en plastique embarquerait dans une traversée de l’Océan Pacifique. La setlist ne contient d’ailleurs qu’un morceau de leur dernier album, Deep States, « Legal Ghost » et se composera essentiellement de leurs deux premiers albums, A Laughing Death in Meatspace et Brainstorms. 

Mais la surprise se fera véritablement quand Erica Dunn (guitare, synthé, voix) commence à reprendre le plus disco des morceaux qui existe, « Stayin’ Alive » des Bee Gees avec une énergie affolante. Ce n’est pas la seule reprise qu’ils ont fait puisque peu après retentissent les notes d' »Ann » des Stooges.

 

Tropical Fuck Storm (Crédits Photo : Théophile Le Maitre)

Un final discordant

Vers 22h20, le groupe quitte la scène sous les clameurs d’un public luisant de sueur et de béatitude. Pas d’inquiétude, ils reviennent très vite, et Lauren Hammel apparait sur les épaules d’un Gareth Liddiard occupé par un solo de guitare et la précaution de ne pas tomber. Chose faite, il s’agenouille et Lauren Hammel se laisse glisser en arrière. S’ensuit alors une quinzaine de minutes (un poil trop long, pour certains)  de composition musicale dissonante et délirante qui n’aura pour seul effet que d’enthousiasmer davantage la foule transie. Malgré les quelques trous dans la fosse, car le concert n’était pas sold-out,  la foule de fidèles et de nouvellement convaincu.es ressort de ce concert, avec dans le coeur, un soupçon de la folie et l’électricité d’un moment fédérateur comme celui-ci.


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