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Printemps de Bourges

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Jeudi 18 avril 2019, troisième jour du Printemps de Bourges et de belles découvertes musicales que l’on ne peut pas garder pour nous.
On y à découvert la sélection des Inouïes, des groupes canadiens et redécouvert des artistes désormais incontournables de la scène musicale contemporaine le tout sous un soleil radieux, dans un cadre idéal : une ville de charme et d’histoire dans laquelle une simple balade est enchanteresse.
Dans les allées ouvertes à tous, les stands attire la curiosité des passants et offre une diversité de produits et des découvertes culinaires locales.

Spécimens Canadiens 

Cette année au Printemps de Bourges, ce sont les Spécimens Canadiens qui ont investi la Prairie. La Prairie c’est un beau chapiteau posé au milieu d’une pelouse et d’arbres. Bref, La Prairie c’est l’endroit auquel tu penses quand tu visualises « mariage champêtre ».
Jeudi 18 avril 2019, c’est donc directement à La Prairie que je me rends pour y découvrir les talents sélectionnés pour représenter leur pays. Un événement un peu privé qui nous à révélé de belles surprises !
La matinée commence par le concert de Zaki Brahim, puis un blind test proposé par Nina et Simone vient faire oublier l’attente pendant que le groupe suivant s’installe. 

Et puis Lydia Képinski fait une entrée fracassante, elle s’immisce à travers le public, harpente la salle pendant de longues minutes avant même d’avoir posé un pied sur la scène. Elle déambule parmi nous, et pour ceux qui sont devant la scène, elle s’incarne dans une voix qui ponctue l’instrumentation des 3 garçons qui l’attendent sur scène. Déconcertant, parce qu’elle commence par susurrer des phrases de harcèlement de rue, dénonçant alors les agissement de la gente masculine, alors que sur scène, seuls les hommes sont représentés. Tout un chacun la suit des yeux comme on aurait regardé un mirage. Elle fait se séparer les foules sur son passage. Une fois sur scène elle affirme une présence à laquelle on ne peut échapper et un rock déterminé auquel on adhère tout de suite. 

Les Inouïs du Printemps 

Les inouïs du Printemps de Bourges c’est un tremplin de jeunes artistes encore en compétition lors de leurs représentations au Printemps de Bourges. 

Présentés dans des petites salles qui ne tardent jamais à se remplir, tous affirment des styles et des empreintes différentes. Retour sur les quelques noms que nous avons pu voir de la catégorie Crossover. 

54 

Le trio 54 débarque sur scènes tout de blanc vêtus, laisse planer le mystère quelques instants et lance un rap langoureux sur une instrumentation électronique. Parfaitement « crossover » comme l’indiquait la catégorie, ils séduiront aussi bien les férus de la pop new wave que les amoureux du rap.

Silly Boy Blue

Seule, la jeune femme arrive, son humilité et son talent derrière elle. Premiers frissons de la journée. Elle entre dans le vif du sujet instantanément et nous offre une voix incroyable dès les premières notes. Ce qui est toujours compliqué pour les artistes seuls sur scène c’est de nous subjuguer, Silly Boy Blue réussit le défi à merveille et alors il est impossible de détourner le regard d’elle. 

Silly Boy Blue est résolument le coup de coeur de la rédaction et comme notre vote ne compte par pour la faire élire Inouïs 2019, on ne peut que vous recommander de la soutenir à votre tour. 

The Rodeo 

Une fois que l’on quitte la programmation des Inouïs, la journée continue avec le concert de The Rodeo c’est une présence incroyable qui fait danser les grands comme les plus petits à l’extérieur du printemps de Bourges, un concert comme une pause, en plein air et qui force à quelques pas de danse. Un concert dans lequel Dorothée, chanteuse du groupe, reprends les chansons de son dernier album Thérianthropie Paradis, un univers fantasque quelle créée de toute pièce.

The Rodeo printemps de bourges 2019

Lou Doillon 

Lou Doillon à une voix indéniablement belle. Rocailleuse, puissante, séduisante aussi. Mais surtout, la musicienne démontre un sens de l’équipe et du respect pour ses musiciens qu’elle contemple, à qui elle adresse souvent des regards complices et avec lesquels elle entame quelques petits pas de danse. Elle leur offre de longs moments de liberté pendant lesquels ils entrent dans un tête-à-tête avec leur instrument pour nous offrir des moments riches en intensité. 

Lou Doillon printemps de bourges

Roni Alter 

La jeune israélienne Roni Alter a manqué de nous tirer quelques larmes au Théâtre Jacques Coeur. Accompagnée d’un violoncelle et d’une guitare, elle prend tantôt place au piano tantôt derrière sa guitare et nous offre sa voix rare, sincère, et ses paroles engagées avant de reprendre A L’ammoniaque de PNL au piano, accompagnée par le violoncelliste qui à laissé tomber l’archet pour pincer les cordes de son instrument. Et de terminer le concert sans micro, au tambourin et violoncelle, et toujours avec un sourire radieux. 

 

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#printempsdebourges2019 #ronialter

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Claire Diterzi et L’Orchestre de Tour 

Imaginez Isabelle Huppert, brune, sur des talons de 10 centimètres, un micro à la main, chantant en lyrique des textes pop dans lesquels elle n’hésite pas à employer les mots « couilles molles », le tout en déambulant à travers les rangs d’un orchestre symphonique composé d’une quarantaine de musiciens. C’est dur à imaginer, dur à croire quand on y est et pourtant c’est Claire Diterzi. 

Elle présente une prestation à couper le souffle, accompagnée de deux choeurs, elle raconte des histoires à merveille ou elle s’affirme en femme que rien ni personne n’arrête. 

Libre, Claire Diterzi est incroyablement libre; de tout dire et de tout faire sur scène. 

Un spectacle novateur comme peu le sont, loin du concert pop que l’on connait et à  mille lieux des représentations orchestrales classiques. Elle fait se rejoindre des univers et démontre la porosité des frontières des genres musicaux et elle le fait bien. 

Vald

C’est dans un lieu totalement différent que l’on redécouvre Valentin, le rappeur d’Aulnay sous bois plus connu sous le nom de Vald. C’est en plein coeur de la ville, dans la halle aux blés, que la jeunesse berrichone c’est rassemblée une journée consacrée à la scène urbaine. La grande halle, transformé en palais Hip Hop, tremble au loins. Les vitres tremblent aux sons des basses et interpellent les passants dans la rue. Le ton est mis ! A l’intérieur la majorités de lycéen qui compose l’assemblée s’agglutine au plus près de la scène. Sautant, transpirant, filmant le portable la main, Vald officie en terrain conquis. Avec ses morceaux très souvent second degré, Vald et ses acolytes, captivent. Chaque début de morceaux est suivis par une ovation. Les paroles sont scandées par la foule. Un show est parfaitement (dés)accordé. Une fois la salle chauffée à blanc, l’idole offre une infos exclusive : c’est en septembre 2019 que sortira son prochain album.

Vald Printemps de Bourges 2019

Zazie

Zazie, qui entame sa tournée début, à mis l’épreuve du public non parisien son nouvel album “Essenciel”. Cette habituée du printemps de Bourges revient très vite à ses anciens disques et pour chanter ses grands singles. Dès le troisième « Zen » est chanté à tut tête par les 6000 spectateurs du W. En format que l’artiste fait de manière exceptionnelle pour cette tournée qu’elle veut plus intimiste et centré sur ses nouvelles compos. Entre chaque morceaux, les fans de l’ex-mannequin de Yves Saint Laurent, Karl Lagerfeld ou Kenzo, lui souhaitent son anniversaire. Conviviale, Isabelle Marie Anne s’en amuse et continue son set alternant tubes et morceaux récents. Une moment apprécié par un public intergénérationel.

Boulevards des Airs.

Le duo clôturera cette journée du jeudi au W. Un retour sur les lieux de leur grande révélation, deux ans auparavant.  Après leur 4ème album et leur duo avec Vianney, les deux compères originaire de Tarbes font vibrer la foule.

boulevards des airs printemps de bourges 2019

Therapie Taxi pochette album hit sale 2018

Alors que Hit Sale, le premier album de Thérapie Taxi est sorti le 2 février 2018 chez le label Panenka Music, retour sur une interview avec la formation qui sera présente pur la seconde fois sur le Printemps de Bourges 2018 L’occasion de parler dOrelsan, de phoques, de drogues, de consommation d’albums en 2018 et de lancé de kippas. Découvrez sans plus attendre ce moment WTF?

 

  • Pop & Shot : Cette année vous serez à nouveau présents au Printemps de Bourges, c’est cool pour vous ?

Raphaël– C’est vraiment cool d’y être. C’est peut être le truc le plus cool qui me soit arrivé depuis… Depuis ma bar-mitzvah ! (rires du groupe).

 

  • P&S : Et c’était quand ta bar mitzvah du coup ?

Raphaël: Ben c’était hier. (rires) Les bons événements s’enchaînent. Clairement, je suis dans une bonne semaine. La circoncision est déjà passée. Donc du coup on est sur une bar mitzvah puis le Printemps de Bourges donc ça peut être sympa.

 

  • P&S: La bar mitzvah devait être plus sympa quand même

Raphaël: C’était très cool mais le Printemps de Bourges est pas encore passé et comme j’ai ramené des kippas donc je vais balancer des kippas pendant le concert ! Open kippas ! On essaie vraiment de combattre l’anti sémitisme à notre niveau. Stop ! Arrêtez de faire chier les feujs, ils ont vraiment bouffé quoi !

« Ouais on faisait des fucks dans les phoques »

  • P&S: Avant vous faisiez quoi ? Vous balanciez de l’eau bénite ?

Raphaël: C’est ça ! On s’est occupés de tout le monde ! On a commencé par les bouddhistes puis à un moment donné on a un peu dérivés, on a fait les phoques, les trucs comme ça, les animaux ça n’a pas trop marché. Puis on est revenus au basique religieux.

 

  • P&S: Un phoque ?

Renaud: Ouais on faisait des fucks dans les phoques

Désapprobation générale à base de Pwouah

Raphaël: (tachant de reprendre son sérieux) L’idée était vraiment de sensibiliser les gens à la cause des phoques quoi.

 

  • P&S: Et le fait de fucker des phoques ça a marché ?

Raphaël: (rires) Ouais ! Que pour Renaud hein ! Y’a que Renaud que ça excite, c’est le seul!Sinon on est tous très sains.

(Petite pause technique ou nous échangeons sur le pourcentage de vote Mélenchon à Paris, le 18ème arrondissement, les conquêtes amoureuses de Raphael)

 

clip "Hit sale"

  • P&S: Et du coup, c’est parce que tu vis à Pigalle, que vous avez sorti le titre « Pigalle » ?

Raphaël: Pigalle c’est juste l’histoire de moi et mes potes commençant à Pigalle et effectivement ça a un lien, étant donné que ça fait quatre ans et demi que je vis à Pigalle, je sors avec mes copains et je fais pleins de conneries. Et, du coup, j’avais envie d’écrire une chanson là dessus.

Felix: Et de faire un clip pour illustrer la jeunesse…

Raphaël:  Exactement ! Le clip c’est moi et mes potes qui font la teuf quoi.

Renaud: C’est sans filtre !

Raphaël : #nofilter. Ce qui  n’est pas vrai, vu qu’on a mis beaucoup de filtres de saturation. Mais du coup, c’est l’histoire de Pigalle qui est résumé dans le clip. Et d’ailleurs je suis le réalisateur du clip.

 

 

  • P&S: Tu as réalisé d’autres clips ?

Raphaël: On a co-réalisés « Salope » avec Renaud. Quel est ton avis d’ailleurs Pop sur la chanson ?

Renaud: et ensuite on demandera l’avis de Shot.

  • Pop: Une histoire d’amour-haine,non ?

Raphaël: ok,ok . Et toi Shot ?

  • Shot: Ouais le coté Amour-Haine. La haine que tu peux avoir pour l’être aimé une fois que c’est terminé.

Raphaël: C’est pas mal ça Shot ! Je crois que le truc basique était un peu comme disait Shot et qu’ensuite … Je pense que c’est très bien résumé : l’accumulation des insultes qui sont en fait des accumulations de preuves d’amours, de pouvoir dire « Je t’ai tellement aimé, tu m’as tellement fait mal, faut que ça sorte ! »

Renaud : Et puis ça parle aussi des phoques sur le dernier couplet… (Rires)

 

« Je pense qu’il y a une jurisprudence Orelsan maintenant, qu’on a vu que c’était un artiste à part entière, qu’on l’aime ou qu’on l’aime pas… »

P&S: Orelsan, qui sera aussi à l’affiche de Bourges cette année. Il y  avait déjà chanté il y a quelques années, à l’époque du scandale concernant « Sale pute » avant de se faire censurer…

Raphaël: Je pense que ça nous arrivera pas. Je pense qu’il y a une jurisprudence Orelsan maintenant, qu’on a vu que c’était un artiste à part entière, qu’on l’aime ou qu’on l’aime pas…

Renaud: Il a peut être déblayé l’allée aussi…

Raphaël: Au delà de ça, je pense que le propos de notre chanson est autre aussi.

 

  • P&S: Comment vois tu le propos de « Sale pute » d’Orelsan ?

Raphaël: Ouais c’est vrai que c’est un peu pareil finalement ! (rires) Sauf que nous, on donne la parole aux femmes !

Renaud: On est dix ans plus tard aussi

Raphaël: Mais tu as raison : le fond est peut être le même ! Tu viens de me le faire comprendre. Le fond est peut être le même, mais la forme est différente, vu qu’on est en duo avec Adé . Il y a une dualité et cet esprit de confrontation qui est très important. La différence est là. On a même essayé de commencer avec le premier couplet qui serait celui de la meuf. Ça marchait pas trop. Mais l’idée était de dire que sur ce truc là, sur l’amour-haine, il y a une certaine égalité, et qu’une meuf peut dire à un mec : « tu vas bouffer mes tampons » et ça c’est cool.

 

« La drogue fait maintenant partie du quotidien des gens. Il y a dix ans personne prenait de la drogue, maintenant des gamins de Troisième prennent de l’acide. »

  • P&S: Il y a pas mal de chansons qui parlent de drogues, alcool, est ce qu’il y a un message derrière, est ce que ça fait partie de votre quotidien ?

Raphaël: Il y a toujours quelque chose à dire de toute façon. C’est un sujet très intéressant et très vaste. L’humain est un sujet très intéressant et très vaste. Mais par ce prisme là tu peux raconter pleins de choses. Tu peux parler du kiff que ça peut être, comme les questions que ça peut poser sur toi, comme comment tu essaie de t’en sortir ou pas. Il y a pleins de choses à dire. La drogue fait maintenant partie du quotidien des gens. Il y a dix ans personne prenait de la drogue, maintenant des gamins de Troisième prennent de l’acide. Même si tu ne consomme pas, ça fait partie de ton quotidien, tu connais, tu es avec des gens qui en consomme. A l’âge qu’on a, ça coule de source de raconter une soirée en parlant de drogues.

 

  • P&S: Comment vous procédez pour vous composer ?

Renaud: A la base tu as Adé et Raph qui amènent des chansons et après on se réunit tout les cinq avec nos réalisateurs pour les arranger et les mettre en forme, travailler sur les lignes d’accords…

 

 

  • P&S:  Comment se sont déroulés les préparatifs de l’album?

Raphaël: Il y a pleins de questions que tu dois te poser. Aujourd’hui, sortir un album n’est pas aussi simple qu’avant, parce que les gens consomment la musique différemment, parce que sortir un album pour sortir un album, ça ne sert pas à grand chose. Donc, il faut créer de l’attente, il faut savoir comment tu crée de l’attente, qu’est ce que tu mets comme contenu pour être efficace à la fois en tant qu’objet physique et objet digital. Sur le notre on développe les univers posés sur l’EP.

 

  • P&S: Qu’est ce qui fait qu’il y a autant d’univers différents ?

Raphaël: Parce qu’on a pleins de créativité ( rire de Adélaïde ). Et qu’on allait pas se priver. Il y a pleins de choses qu’on est et d’énergies différentes. Il y a des chansons comme celle de Coma et d’Adéna, ou on a travaillé les textes, qui sonnent bien, qui sont agréables à écouter. Et puis tu as d’autres trucs, comme « Pigalle » qui tapent, qui arrachent un peu plus…

Félix: Je pense qu’avec le recul, quand tu écoute nos chansons, que tu nous vois sur scène, tu t’y retrouve, tu comprends que c’est pas un groupe différent qui a composé chaque chanson, qu’elles ont des couleurs qui se nuancent mais que c’est la même came.

 

Pour plus de bons sons vulgaires comme on aime,  façon « Salope », tu peux aussi retrouver notre playlist vulgaire ici.

Therapie Taxi était présent au Printemps de Bourges 2017 et nous aussi, d’ailleurs si tu veux lire nos mémoires, c’est ici. 

 

Interview: Alexandre Bertrand et Julia Escudero