Ils étaient nombreux à se serrer près de la scène du Backstage by the Mill pour apercevoir le nouveau talent de la pop urbaine. De son prénom simple, jean, était la sensation à ne pas rater au MaMA Music&Convention 2024. Avec ses textes décharnés et sa sensibilité à fleur de peau, le chanteur offre une nouvelle impulsion à la chanson française. L’occasion de craquer pour sa musique coup de point et d’avoir envie de vous en parler.
POÈTE URBAIN
jean (sans majuscule) est un artiste à part. Depuis sa chambre, aménagée en studio d’enregistrement, à Rouen, il compose et tisse une poésie qui s’inspire de la jeunesse d’aujourd’hui, sur fond de désillusions et d’espoir. Grand gagnant du tremplin, « Le Grand Prix » organisé par Odezenne en 2023, il assure par la suite leur première partie.Voilà qui parait logique lorsque l’on connait le groupe de Hip Hop, sa faculté à voguer parmi les courants, de jouer avec les textes et de tordre les mots. De ses derniers jean à la même modernité. Écouter ses EPs sonne comme une promesse. Celle du renouveau d’un courant voir la redéfinition totale d’un genre musical. D’autant que le bonhomme profite d’une voix inimitable qui séduit immanquablementt. Le timbre du parfait branleur, comme savait si bien le faire Orelsan à ses débuts, s’immisce vite dans ses compositions. jean ose, il joue avec les attentes, accélère ses rythmes, en change. La musique lui permet de poser ses maux, de laisser libre court à ses émotions. Blasé ? Certainement. Inspiré ? Forcément ! L’espace urbain glacial se dessine sur ses instruments et ses pochettes semblent faire un clin d’œil au film « Fight Club » de David Fincher. La première règle de la musique de jean ? Il est obligatoire d’en parler !
Odezenne ne sont pas les seuls grands avec lesquels il a partagé la scène puisqu’il a eu l’occasion de chanter à plusieurs reprises avec Zaho de Sagazan. Les deux partagent des similitudes dans leurs parcours. Plus tôt cette année, il a été le grand gagnant du Prix du Jury Inouïs du Printemps de Bourges. La chanteuse est également passé par les Inouïs. Les deux ont d’ailleurs à leur actif de brouiller les pistes, de trouver une nouvelle texture à la chanson française et d’offrir à leurs compositions une voix hors case, grave et qui sait prendre aux tripes.
Chanteur, guitariste et rappeur, Jean produit ses propres morceaux. Loop, son dernier EP est sorti en août 2023 en est la preuve tangible. Son mélange de sonorités rap avec des chansons à textes puissantes entre immédiatement dans les esprits. Le dernier single en date « Arrête de faire comme si » évoque, avec une plume bien cinglante, un règlement de comptes avec une ex. Le clip aux couleurs diffuses présente une femme poursuivie par des créatures aux mains rouges et aux sourires carnassiers.
Le sourire, jean nous le donnera à n’en pas douter, quand on se laissera emporter par son flot sur album comme sur concert. Arrête de faire comme si … on sait que t’es déjà fan !
Jean a récemment annoncé son concert à la Boule Noire, le 9 avril 2025.
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Un printemps de Bourges sans pluie n’en serait pas un selon l’adage populaire. Cette édition 2022 pourrait pourtant bien faire mentir les on dit. Ce mercredi 20 avril…
Le Printemps de Bourges et de retour ! En ce 19 avril 2022, le festival qui donne le top départ de la saison des festivals ouvre ses portes pour une édition en configuration normale. La ville grouille de cette énergie propre à ce monument de la culture française. Les stands de bijoux, tee-shirts, porte-clés gravés et autres sarouels la disputent à ceux de ripailles, du sandwich raclette aux ramens. Les visages sont nombreux et variés, des jeunes bambins aux joues rosies par l’excitations à ceux qui ont connu les premiers premiers printemps il y a 46 éditions de ça, et leurs joues parfois rosies par quelques breuvages d’adultes. Il faut dire que l’évènement particulier fait vibrer toute une ville comme un coeur qui bat la chamade alimenté d’un oxygène d’une pureté sans limite : la musique.
Une performance éternelle et pas artificielle
Premier soir des festivités oblige : un concert unique se tiendra sur le festival. Il aura lieu au W, le fameux chapiteau géant installé pour l’occasion. A 20 heures l’assemblée est invitée à y prendre place pour découvrir deux compositions made in France offertes par leurs plus grands patriarches. La salle est emplie de chaises, pas une seule n’est vide. Au contraire, certains sont contraints de se tenir debout, privés de places pour pouvoir profiter du spectacle. « Je ne comprends pas ceux qui sont assis à un concert. » ironise un suisse qui a fait le déplacement spécialement pour profiter de ce nouveau printemps « Il faut vivre ça debout ».
D’ailleurs dès que l’occasion lui sera donné, il partira se perdre devant la scène, au creux d’une foule d’anonymes heureux. C’est Gaëtan Roussel qui ouvre le bal. Là dans le noir, le grand monsieur passe entre les rangs agitant une lampe torche pour mieux éclairer les festivaliers « Est-ce qu’il y a un public ce soir ? » lance-t-il « Oui » « Parfois je suis un peu sourd, il faut répéter ». Le bonhomme sait gérer son audience, c’est indéniable. L’effet Roussel est immédiat, et il n’a pas besoin d’un titre entier pour déjà embraser le W. L’espace avant scène est empli et imprégné de cette atmosphère bon enfant loin de tous les soucis du quotidien. Le meneur de Louise Attaque délecte l’audience d’une chaleur concentrée. Très vite il reprend les titres emblématiques de la formation qui l’a mené au succès « Ton invitation » et « Léa » se succèdent. Evidemment tout le monde chante en choeur. Les plus réticents à danser se retrouvent pourtant propulsés sur des ressorts devant leurs chaises, hypnotisés par la bienveillance se dégageant de cette scène peuplée de point d’interrogations géants. A scénographie simple, performance généreuse. Le talentueux monsieur Roussel s’appuie, il faut le dire sur une troupe de musiciens rodés qui savent donner de belles couleurs printanières à des titres connus et aimés de tous. Pas besoin d’ailleurs d’être fan de son répertoire pour se laisser emmener aux vent de sa set list. Loin des « Nuits parisiennes » qu’il interprète d’ailleurs volontiers, c’est à une folle nuit berruyère que l’audience est confrontée. Dehors, il fait encore bon, le soleil est parti emplissant derrière lui son air réparateur et ses effluves de printemps. Il en sera de même pour le concert de Gaëtan Roussel qui laissera ses marques dans les esprits. Cette belle invitation, ponctuée de chaleureux remerciements se conclut sur « Help myself (Nous ne faisons que passer) ». Un passage qu’il aura été si bon traverser.
Rockeurs de père en fils
Si une tête d’affiche ouvrait les festivités, ce sont deux têtes, hydre indomptable de la chanson française qui lui succèdent en la personne de Dutronc père et Dutronc fils. Avec ses allures de vieux rockeurs aux indécrochables lunettes de soleil, le père, possède la scène de toute sa puissance acquise au court des années. Anciennes vieilles canailles aux côtés de Johnny Hallyday et Eddy Mitchell, le monsieur a tous les airs du loubard au grand coeur. D’ailleurs sur scène un décors entre studio d’enregistrement et bar domine les festivités. Sur ce dernier, des portraits : ceux d’un père et d’un fils mais aussi justement de Dutronc et Mitchell copains comme cochons. Et ce décors a toute son importance notamment parce qu’il raconte visuellement ce à quoi prétend ce concert : offrir une part d’intimité et sûrement transmettre le flambeau à la plus jeune génération : Thomas. Pas avant néanmoins d’avoir transmis au fiston quelques derniers tour de passe à passe et surtout au public une très belle leçon de live. La voix si particulière du père, encore plus rauque (ou rock) qu’à l’accoutumé met d’ailleurs tout le monde d’accord.
Parfois debout, parfois accoudés à ce bar créé, les deux hommes aiment à discuter, inviter à leur intimité, avec l’aisance de ceux qui ont eu mainte fois à se dévoiler sur les plateaux de télévision. Les grandes tubes de Dutronc défilent, joués avec facilité face à un public plus que réceptif qui en connait chaque mot. D' »Et moi, et moi, et moi » qui ouvre le concert en passant par « L’opportuniste », « il est cinq heures » ou encore « J’aime les filles » les classiques s’enchainent transmis par deux générations aux nombreuses générations présentes, elles, côté public. Les deux maîtres de la soirées n’hésitent à dédier une chanson à la femme la plus importante pour eux « Sa mère, Fraçoise Hardy ». De quoi resserrer les liens entre artistes et public. Thomas Dutronc de son côté dévoile ses titres, parfois seul sur scène pour mieux en capter la lumière. Humble pourtant, il n’a de cesse de la porter sur ceux qui l’entourent : ses musiciens. Ne perdant jamais une occasion pour rappeler le talent d’un guitariste, d’une violoncelliste ou d’ajouter qu’il marche dans les pas d’un grand homme. Le chanteur officie tant sur la pointe des pieds qu’il semble presque s’excuser parfois de sa présence scénique. C’est pourtant cette alliance forte réfléchissant au futur en évoquant avec grâce un passé musical entré dans l’ADN de toute la planète France qui crée une magie indomptable. Et c’est pour ces mêmes raisons, que le Printemps de Bourges, joyau élégant conjuguant au passé, au présent et futur la scène français, pourra se targuer d’avoir superbement ouvert son édition 2022.
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Le Printemps de Bourges est de retour dans son format traditionnel du 19 au 24 avril 2022 ! Pour cette 46e édition, les organisateurs ont concocté une programmation…
Le 26 mars 2021, le groupe de pop français L’impératrice a dévoilé « Tako Tsubo« , son deuxième album. Alors qu’ils effectuent un marathon de prestations lives décoiffantes à travers toute la France, Flore Benguigui et Charles de Boisseguin se sont entretenus avec Pop & Shot
Quelques heures avant leur concert au Printemps de Bourges 2021, au coeur du bruyant espace interview du festival, les deux compères se livrent avec beaucoup de franchise sur leur nouvel album, le marché de la musique et leurs engagements.
marquer encore le coup en montrant qu’on arrive à exister
Le 26 mars dernier vous avez sorti « Tako Tsubo », est-ce que vous pouvez nous en parler, comment vous le décrivez ?
Charles : Déjà c’est notre deuxième album, c’est toujours le plus difficile à sortir je trouve. Parce que le premier c’était assez spontané, on voulait explorer le format chanson. Avec le deuxième, l’idée c’était de créer vraiment une rupture par rapport à ce qu’on a fait avant. Une rupture à la fois dans le fond, dans le message, dans les textes, parce que « Matahari » était un disque très « hors sol » qui jouait beaucoup sur la sonorité des mots, les images, l’univers un petit peu flou mais poétique, etc. Maintenant, l’idée c’est d’être un peu plus utile, plus conscient dans la façon dont on parle de certaines choses. Rupture aussi dans la composition, l’arrangement, le style de morceaux. Il y a beaucoup de « breaks », avec des changements de direction dans les morceaux, c’était une envie de se diversifier et d’illustrer le propos du titre « Tako Tsubo ». C’est un album qui a beaucoup plus de concept que « Matahari ». C’est aussi un album sur lequel on a décidé d’assumer beaucoup plus nos influences, là où on était très franco-français, assez pop française sur l’album précédent, là on explore beaucoup plus le hip-hop, la soul, le funk, le jazz, les couleurs harmoniques ont changé, tout a un peu changé, même la production.
Flore : Je rajouterai aussi une rupture dans la production, l’enregistrement de l’album. « Mathari » c’est un album qui avait été enregistré live, alors que « Tako Tsubo » c’est un album qui n’a pas du tout été enregistré en live et qui en plus a été extrêmement retravaillé par Charles pendant le premier confinement. On avait tout enregistré avant, sauf « Submarine » qui a été enregistré pendant le confinement. C’est donc une autre approche, on est allé beaucoup plus dans les détails, on s’est penché sur les moindres petits détails dans l’album.
Charles : On a essayé d’aller beaucoup plus loin dans le process, on a essayé de faire attention à tout, parce qu’on a eu le temps de le faire.
Flore : Alors que d’habitude on n’a jamais le temps !
Charles : Je dirais aussi que c’est un album hors format par rapport à ce qui se fait maintenant. C’est toujours une fierté, on n’essaye pas d’être différents, je pense qu’on l’est de base par nos influences, en étant un groupe. L’idée, c’est de marquer encore le coup en montrant qu’on arrive à exister en sortant des sentiers battus, c’est ce qui rend le groupe pérenne. (Ndrl : Cela va bientôt faire 10 ans que le groupe existe)
les gens ne veulent pas se mouiller à signer un groupe
Justement, dans « L’équilibriste » vous dites « J’aurai voulu être un rappeur, ou musicien d’ordinateur » « Un disque d’or en moins d’une heure ». Est-ce que vous trouvez ça plus facile de faire comme tout le monde ? Le « succès facile »
Flore : C’est très ironique, je me moque dans ce morceau. L’idée ce n’est pas de tirer dans les pieds de nos confrères. Non seulement nous sommes un groupe, mais en plus on est signé en indé chez Microqlima et c’est génial. Je pense que pour rien au monde on changerait notre modèle et on n’a pas envie d’être des rappeurs. Mais c’est que l’on ne vit pas la même chose que des types qui sortent des productions comme ça, qui sont signés en major. Nous, on a beaucoup plus d’étapes à passer, on fait beaucoup plus les choses nous-même, un peu avec des bouts de ficelle parfois, c’est beaucoup de travail. Le fait d’être un groupe c’est de plus en plus rare, parce que ça coute beaucoup plus cher. Donc les gens ne veulent pas se mouiller à signer un groupe alors qu’ils peuvent signer un chanteur ou rappeur solo qui leur coutera beaucoup moins cher.
On disait ça dans le morceau pour se moquer, mais au fond on est très bien dans ce qu’on est. Ce qui fait notre force avec L’Impératrice c’est qu’on se sent tous à notre place là où on est et il n’y en a aucun qui a envie de faire sa carrière solo, en tout cas pour l’instant (rires). On est une vraie équipe très soudée, on est vraiment une famille quoi.
ce système ne laisse pas la possibilité à de jeunes artistes de se diversifier
Charles : Je reviens sur cette idée d’ironie. C’est plus une façon de pointer du doigt les tendances et cette façon dont les médias vont essayer de prolonger à chaque fois ces tendances, les nourrir jusqu’à les épuiser. Il ne suffit pas d’une grande culture musicale ou socio-culturelle pour remarquer que tout est cyclique. On pointe du doigt ce système qui ne laisse pas la possibilité à de jeunes artistes de se diversifier, parce que y a un message très clair qui est donné par ces tendances : si tu veux marcher faut rester dans la tendance et pas faire autre chose. Et c’est dommage.
en tant qu’artiste indépendant on devrait boycotter Spotify
Dans une interview, vous disiez que « la manière de consommer de la musique avait beaucoup changé », est ce que cela influe votre manière de faire de la musique ?
Flore : Je ne sais pas si ça influe ce que l’on fait, évidement la manière de consommer la musique a changé, les gens n’écoutent pas les albums en entier par exemple. Le streaming fait que les gens écoutent le top 5 d’un artiste, un morceau, un single, mais pas un album dans sa totalité. Alors que nous par exemple on a fait un album concept (« Tako Tsubo ») où tout est lié, tout se répond, donc si on avait composé un album en fonction de comment le public consomme la musique on n’aurait pas fait ça.
Charles : On aurait sorti des EP, on aurait sorti des morceaux par deux ou trois tous les deux mois.
Flore : Avec un gros clip à chaque fois ! Nous, on ne compose pas en fonction de ça, sinon on se serait perdu.
soit tu prends le train en marche soit tu te fais rouler dessus.
Charles : Ça me fait penser au patron de Spotify (Ndrl : Daniel Ek) qui a décidé de mieux rémunérer les artistes les plus prolifiques, et il encourage à ça. Il va réorienter les versements en fonction des artistes qui vont sortir le plus de disques par an car c’est ça qui va alimenter et créer de la nouveauté sur la plateforme. En soit c’est dégueulasse comme système et d’ailleurs en tant qu’artiste indépendant on devrait boycotter Spotify pour cette raison-là. On ne le fait parce que c’est bien plus fort que nous. Mais on est dans une tendance où il y a des espèces de gros tracteurs qui avancent et qui te roulent dessus, soit tu prends le train en marche soit tu te fais rouler dessus. On a quand même décidé de sortir un album, ce qui est complètement illogique en 2021 comme format. Mais traditionnellement, les médias veulent des albums pour pouvoir en parler, le public veut un objet aussi.
Flore : Il y avait vraiment une cohérence entre tous ces morceaux de « Tako Tusbo », ça aurait été absurde d’en sortir qu’une poignée…
Charles : Tu ne vends pas un bouquin par chapitre sur un an par exemple.
Flore : Par exemple on a un amour pour le vinyle, c’est quelque chose qui pousse à écouter les albums en entier.
Charles : Mais il y a une démarche différente. Les gens font la démarche d’acheter un vinyle. Tu sais pourquoi tu y vas, c’est un objet qui prend de la place chez toi, un objet auquel tu donnes une place de choix. Avec Spotify on t’a suggéré un morceau, tu n’y portes pas la même attention. Par exemple, je n’ai pas du tout le même rituel avec un vinyle qu’avec un album digital sur Spotify.
Sur « Tako Tsubo », je voulais raconter des choses
Vous parlez aussi d’engagement, vous êtes plus engagés sur cet album, est-ce que c’est une sorte de maturité qui vous le permet enfin ? Est-ce que c’est quelque chose que vous vouliez faire avant ? Des idées qui sont venues dans le groupe au fur et à mesure ?
Flore : Non, ce n’était pas quelque chose qu’on voulait faire avant. Justement, avant on était très clair sur le fait qu’on voulait rester en retrait et on voulait faire des chansons qui sonnent. J’ai commencé à écrire en français quand on a fait « Matahari », donc je n’étais pas à l’aise avec l’idée de raconter des choses, je voulais plutôt que ça sonne et que ça groove. Ça allait beaucoup plus avec l’utilisation de ma voix qui était beaucoup plus utilisée comme un instrument à cette époque. Sur « Tako Tsubo », je voulais raconter des choses, c’était un vrai parti pris que les textes aient du sens. C’est le travail avec Fils Cara qui m’a permis ça, il m’a apporté beaucoup lui, qui, en tant que rappeur a l’habitude d’avoir du son et du sens alors que moi je n’avais que du son.
ça brouille les pistes.
Vous parliez du vinyle tout à l’heure. Pour « Tako Tsubo », la pochette a été faite par Ugo Bienvenu. Qu’est-ce qui vous a plu dans cette identité graphique, pourquoi ces trois personnages ?
Charles : Ugo nous avait contacté il y a longtemps à l’occasion du festival d’Angoulême, il avait proposé de nous dessiner pendant qu’on jouait, mais finalement ça ne s’était pas fait. Il n’était pas encore très connu à cette époque, c’est d’ailleurs à ce festival là qu’il a gagné le grand prix pour sa bande dessinée « Préférence Système ». On l’a relancé plus tard parce qu’on voulait échanger avec lui du format de la pochette de l’album, on trouvait que c’était une
Tako Tsubo – L’impératrice
bonne manière d’aller voir quelque chose de différent. Ugo a un univers qu’on aime beaucoup, un peu science-fiction, rétro futuriste. Il a donc eu l’idée d’illustrer l’album en représentant les trois Moires. Avec ces personnages de la mythologie grecque, il y a une métaphore du fil de la vie, avec une des Moires qui tisse le fil, une qui le déroule et une qui le coupe. Ugo trouvait ça assez malin d’illustrer l’album comme ça, sachant que « Tako Tsubo » c’est un album de rupture.
Flore : Ce que je trouve intéressant c’est que ça brouille les pistes, encore. Déjà qu’on est six, on s’appelle L’Impératrice, les gens ne savent pas si c’est une personne, six personnes, etc. Et là le fait de mettre trois personnes sur la pochette, je trouve ça chouette, ça offre des couches de lecture différentes, ça brouille les pistes.
« Tako Tsubo » c’est le syndrome des cœurs brisés, vous parlez aussi de burn-out. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez aussi dans la musique, parce y a beaucoup d’artistes qui parlent de burn-out dans la musique, de difficultés. Est-ce que c’est quelque chose que vous vivez aussi ?
Flore : Évidement que c’est quelque chose que l’on vit, on travaille beaucoup et le fait que l’on fasse beaucoup de choses nous-même ça nous surcharge. Par contre ne n’était pas du tout ça qu’on voulait exprimer dans l’album. Le « Tako Tsubo » c’est vraiment un truc qui touche des gens, mais c’est pas la même chose, c’est plus une émotion trop intense.
Traditionnellement, le week-end est toujours plus calme que les autres jours au Printemps de Bourges. Cette édition 2021 ne déroge pas à la règle. En ce samedi ensoleillé,…
Aller en festival, on en avait perdu l’habitude depuis plus d’un an et demi. Bien heureusement, cette disette a pris fin cette semaine grâce au Printemps de Bourges.…
Le Printemps de Bourges est le festival qui en temps normal marque le début de la saison des concerts en plein air. Cette année il aura été le premier évènement majeur à être annulé. Du confinement et de la crise sanitaire que nous vivons, qui a bouleversé notre quotidien et mets à mal le monde de l’évènementiel et de la culture tout particulièrement, ne pouvant pas ou si peu exercer, a permit une remise une perspective de la création musicale et de se demander à quoi cette dernière pourrait ressembler dans 3, 30 et 300 ans.
Ainsi l’equipe du Printemps de Bourges change le format de « Rendez-Vous Demain ! », qui à l’origine était une série de conférences dédiées à la perspective culturelle, sous forme de capsules mensuelles. Le PdB a posé ces questions a différents artistes comme Aloïse Sauvage, Dinos, Woodkid et bien d’autres.
Ce nouveau format digital a pour objectif d’offrir une plus grande visibilité de réflexions qui concernent l’avenir de la musique et ses possibilités de développement.
Rendez-Vous Demain : les professionnels de la musique expliquent comment ils voient l’univers musical évoluer
Les 6 du mois rendez-vous sur la page Youtube du Printemps de Bourges pour découvrir la vision des artistes, des penseurs, des chercheurs autour du futur de la création musicale dans 3, 30 ou encore 300 ans.
Une belle idée, de belles réflexions, qui donneront peut être le « la » de l’avenir de la musique et des directions que ceux qui la font vivre vont devoir prendre.
En ce mois d’octobre, c’est Aloïse Sauvage qui se prête au jeu. Découvrez cette première série de réponses, qui grâce à son naturel décomplexé offre des réponses aussi bien « lunaires » que visionnaires sur l’avenir de la musique.
Le Printemps de Bourges 2020, on s’en souviendra. Le 12 mars, la profession était sidérée, il devait être annulé en raison du Covid-19. Une idée impensable si peu…