Tag

Festival

Browsing

Voilà deux jours que le festival Malouin nous boxe bien comme il faut. Coup de cœur sur cœur de cœur, il nous est presque difficile de nous souvenir de toutes les claques musicales reçues jusque-là. Deux jours sur trois sont déjà passés. Les promesses du dernier nous ont tenues en haleine durant tout le mois d’août rien qu’à la vue des artistes programmés. Il est enfin temps de le vivre ! La soirée du samedi au Fort Saint-Père, dernière de cette édition 2022 du festival, a-t-elle été à la hauteur des espérances ? Evidemment que oui. Beaucoup plus que ça même. On vous dit tout. 

Comme on est déjà un peu nostalgiques, permettez nous de revenir sur la soirée de manière dé chronologique, de manière à remonter dans le temps, et à ne jamais quitter ce petit bout de paradis.

La Route du Rock / Crédit : Théohpile Le Maitre

Fat White family rafle la mise

Il est 02h15 du matin. Le dernier concert vient d’avoir lieu. Nous nous trouvons dans un état de choc. La soirée a été immense et le concert de clôture en est pour beaucoup. Après l’annulation de King Gizzard and the Lizzard Wizard, c’est le groupe britannique FAT WHITE FAMILY qui est venu à la rescousse. Certains ont fait entendre leur mécontentement, surement par ignorance, mais peu importe, car quoi qu’on en dise, il faut avouer que c’était osé et judicieux de la part des programmateurs. Ca n’est pas la première fois que la grosse famille est invitée ici.

 King Gizzard, ok. Presque tous les amateurs de rock les aime. Ils sont doués, prolifiques, puissants, tout ce que vous voulez. Et on aurait évidemment adoré entendre « The Dripping Tap » en live, ce récent morceau de 18 minutes complètement hallucinant, on vous l’accorde. Mais avec FAT WHITE FAMILY, c’est tout de suite plus à double tranchant. Et ça nous plait. Enfin eux nous plaisent. Leur dernier album Serf’s Up en 2019 nous avait conquis en tous points. Leurs deux précédents également. On était donc confiants sur le fait qu’ils puissent largement assurer cette clôture. Et quelle n’a pas été notre surprise ! Leur concert était le plus dantesque du festival.

FAT WHITE FAMILY / La Route du Rock 2022 / Crédit : Théophile Le Maitre

A leur arrivée sur scène, à six, on s’étonne déjà de l’atmosphère mystérieuse et pleine de tension dans laquelle ils plongent le festival. Le leader, tel qu’on le connait, arrive torse nu, seulement vêtu d’un short moulant de la même teinte que sa peau. C’est un sacré personnage, on a été prévenu. Il est d’abord droit comme un piquet. Le groupe débute d’inquiétantes expérimentations sonores. Très vite, Lias Saoudi saute dans le public. Pas sur mais dedans. Alors, le show peut commencer. Il court, se fraye un chemin, pousse des cris, se met au sol, provoque le public, s’agrippe à lui, comme un fou qui a perdu sa direction : « i wanna go hoooome ». Tout le monde sait que ça fait partie de la performance, et tente alors de jouer avec lui, de le toucher, de le cogner même parfois. Persiste toutefois chez chacun ce sentiment de panique et d’incompréhension, qui fait monter l’adrénaline. Ce début de concert est une plongée dans les entrailles, qui fait office de mise en condition. Cela va être éprouvant. Le leader remonte enfin sur scène après s’être fait malmené. Débute alors les morceaux plus classiques, mais non moins intenses. « Wet Hot Beef » ouvre le bal, issu du premier album. C’est direct, puissant, aidé par un son majestueux. On commence à avoir l’habitude de la scène du Fort, bientôt on ne voudra plus la quitter du tout. Le concert se poursuit dans la même hallucination sonore. Sur scène, les morceaux de FAT WHITE FAMILY gagnent en tout. Lias Saoudi les transporte assurément dans une autre dimension, mais c’est aussi grâce aux musiciens qui, derrière leur dégaine bien britanniques, assurent de leur donner l’ampleur méritée. L’affranchissement par rapport aux versions studios est totale. C’est tellement rare qu’il est bon de le souligner.

La setlist est parfaite, déjantée. Il y a plusieurs chansons à l’évidence absolue qui ne manquent pas de nous scotcher sur place : « Touch the Leather », « Feet », « I Believe in Something Better », « Is it Raining in your Mouth ? ». Régulièrement, elles se finissent en apocalypse, avec un leader qui sait hurler dans le micro quand il faut là où faut. Sur « I Believe in something better”, le clavier valdingue après avoir été asséné de coups. FAT WHITE FAMILY vient de tuer le game. Le festival se termine de la meilleure façon possible. On souhaite aux pleurnicheurs de fans de King Gizzard d’avoir oublié, l’instant d’une plongée radicale en plein délire, l’absence de leurs chouchous qui, finalement, ne s’est pas tant fait remarquée.

Allez, heureusement que la grosse famille blanche est passée en dernier. Personne n’aurait pu se frotter à elle. Mais la construction de ce report nous permet quand même de remonter le temps, et d’aller voir ce que la soirée nous a offert d’autre. Car au-delà d’être le plus majestueux, le concert de clôture n’était pas le seul à avoir été excellent. Bien au contraire, toute la soirée du samedi fut à sensations fortes.

 

festival CHENAPAN !

Avant de rembobiner les concerts, arrêtons-nous sur l’instant chenille. Une géante s’est formée vers minuit, sous l’impulsion du festival qui avait prévu le coup et donner une heure précise. Cela s’est passée au niveau de la scène du Fort. Les participants ont plutôt assuré. On parle de 4500 unités selon les organisateurs, un record ! Bravo à tout le monde.

 

Maitre rockeur depuis 1845

Sur la même scène avant Fat White, à l’heure la plus prisée (23h), nous avons pu bénéficier de la main de maitre de TY SEGALL, un habitué du festival, rockeur californien que nous suivons de très près depuis des années maintenant. Nous étions à ses deux derniers concerts parisiens à la Cigale en 2019, l’avons vu au Bataclan l’année d’avant, et également deux fois à Rock en Seine, dont une en 2015 avec la machine infernale FUZZ qui d’ailleurs, depuis 3 ans, doit donner un concert au Trabendo que nous attendons de pied ferme (déjà deux fois reporté). Bref, on ne se lasse ni de le voir, ni d’écouter ses albums annuels. Le dernier en date, majoritairement acoustique, vient de sortir et s’intitule « Hello, Hi ». Pour ce concert à la Route du rock, il a laissé de côté la guitare sèche pour s’emparer de l’électrique, celle avec laquelle il a l’habitude de créer une frénésie sonore au travers d’un impressionnant mur de son. Sur scène, il est accompagné de son fameux FREEDOM BAND, qui en est pour beaucoup dans la manœuvre. Leurs concerts sont toujours mémorables dans leur manière de balancer la sauce avec des amplis réglés au maximum. TY SEGALL est là pour nous en mettre plein les oreilles, c’est un fait, mais cela toujours soutenu par une base de morceaux très très solide. Il en a des centaines à son répertoire. Ceux du jour sont en partie issus de son dernier album électrique sorti l’année dernière : Harmonizer. La même recette appliquée pour tous : vitesse décuplée, rugissement de guitare guitares, sensations d’emballement totales… Pendant 1h15 environ. Véritable rouleau compresseur dont on ne se lasse jamais. Et avec le son de la scène du Fort, la jouissance est pleine. Sur « Sleeper » version électrique, final du concert, on tombe à la renverse. Cette chanson a bercé notre adolescence rock, l’entendre ainsi fait l’effet d’une bombe dans notre corps.

Depuis des années, TY SEGALL nous offre le meilleur du rock en live. Depuis des années, TY SEGALL développe un style unique, avec une patte sonore et des compositions reconnaissables parmi des milliers, ainsi qu’une manière unique de poser sa voix. Depuis des années, nous disons que TY SEGALL est une icône rock de cette génération. Ce soir encore, du haut de son trône, qui n’aura d’ailleurs jamais rien changé à son extrême modestie et on l’en remercie, il nous a prouvé qu’il était plus que jamais présent, actuel et juste. Si à 50 ans vous ne vous êtes pas fait renversé par un riff de TY SEGALL en concert, alors vous avez raté votre vie.

 

Dans le rétroviseur

On continue à remonter dans le temps. On passe maintenant sur la scène des remparts. DITZ précède le concert de Ty Segall. Il est environ 22h. La nuit est là. Ambiance nocturne obligatoire pour ce jeune groupe de punk venu de Brighton qui vient de dévoiler son tout premier album cette année. Celui-ci est une vraie réussite, composé de morceaux aux dégâts colossaux. Leur son est lourd, pesant, mais dans le bon sens du terme. Sur scène, ils n’hésitent pas à balancer. Le chanteur est frêle, il gagne très vite l’attention de son auditoire. C’est l’un des seuls concerts du festival aussi punk. Ca se voit au niveau de la foule déchainée, les gens en profitent. Au beau milieu, ils reprennent « Fuck the Pain Away » de Peaches. Ils ont donc bons goûts, et guidés par de bonnes influences. Ce sont des choses qui ne trompent pas. DITZ est à suivre de près.

On repasse sur la scène du Fort. Le jour entre en scène. Il est 21h quand BEAK> fait son apparition. C’est un trio britannique qui a trois albums à son actif et qui a gagné une certaine reconnaissance depuis ses débuts dans les années 2010. Leur dernier album date de 2018 et avait reçu une très bonne réception. Parmi les trois mecs qui forment le groupe, on trouve un ex-membre de Portishead : Geoff Barrow aux percussions. Gage de qualité. Avec le concert de Fat White et de Ty Segall, celui de BEAK> fait partie du trio gagnant. Pour certains même, il était le meilleur de tout le festival. On peut très facilement l’entendre. Pas le plus impressionnant, ni forcément le plus secouant, mais peut-être le mieux maitrisé. Les trois gars sont des experts. Ils ne gesticulent pas dans tous les sens. Non on s’en tape dans leur cas. Tout vient directement de la musique et seulement de la musique. Le bassiste est même assis, certainement pour avoir plus une meilleure maitrise de son instrument. Puisque c’est autour de lui que tout se joue. La basse est omniprésente, centrale… Enfin ! C’est autour d’elle que l’ensemble s’articule. Les morceaux sont de longues explorations sonores répétitives. Mais comment diable peuvent-ils sonner aussi bien et puissamment dans cette configuration ? Si le concert débute relativement calme, c’est au fil de l’heure que les choses s’intensifient et à partir d’ « Allée Sauvage » c’est une machine de guerre qui se dresse devant nous. Génialement électrique, avec une basse aiguisée comme il faut, le morceau est la chose la plus fascinante qui nous a été donné à entendre sur les trois jours du festival. La version studio avait déjà retenu notre attention. Dites vous qu’en live, c’est encore 10 fois plus intense. Comme toujours, le son est monstrueux. C’est la dernière fois qu’on le répète mais merci à cette scène du Fort pour ce qu’elle a engendré en matière sonore. Chez BEAK> et sa précision à toute épreuve, on s’en rend compte encore davantage. Le concert ne fera que monter, jusqu’au point d’en sortir déboussolé. A côté de nous, on entendra dire « ils sont très bons, pas comme les Liminanas ». On sourit fort. Assurément, BEAK> n’a aucun morceaux à la mords moi le nœud. Tout est riche, consistant.

Rembobinage. A 21h, quand le concert de BEAK> s’apprête à commencer, le super stand disquaire des Balades Sonores présent sur le site depuis le début du festival organise une signature de vinyles. C’est WU-LU la star du moment. Il vient de terminer son concert sur la scène des remparts qui a débuté vers 20h. Son album Loggerhead fait pas mal entendre parler de lui en ce moment. Nous l’aimons personnellement beaucoup, même si nous avons un peu de mal à revenir dessus régulièrement. Probablement à cause de morceaux pour le moins intriguants et bizarrement construits. En terme de production, WU-LU a mis le paquet. Les bases rythmiques sont au centre. Et la guitare, primordiale. Dans un rap – soul – rock, c’est un cocktail détonant, surtout sur certains morceaux coups de poings comme « Times » et « South ». Son concert à la Route du Rock attise la curiosité du public. Il y a du monde devant la petite scène. Le musicien est accompagné de deux autres gars, à la basse et à la batterie. Le concert a d’abord un peu de mal à prendre. Les morceaux joués ne sont pas forcément les plus entrainants. Mais l’attitude du chanteur, détachée, a de quoi nous tenir en haleine. La dégaine est simple : t-shirt orange de monsieur tout le monde. Comme si un gars du public était monté sur scène. Mais là-haut, il assure tout en modestie. Sa présence ne trompe pas. Accompagné de sa guitare qu’il tient désinvoltement, WU-LU nous transporte finalement dans un paysage musical original, intense et incarné. Le final sur « South » en sera la meilleure preuve, avec des cris venus tout droit des enfers.

Ça commence à faire long, mais promis c’est bientôt terminé. Ou justement l’inverse, puisqu’on s’approche du premier concert de la soirée.. . Mais avant de boucler la boucle avec BIG JOANIE, on passe très rapidement sur VANISHING TWINS aka le concert le plus emmerdant du festival. Ils passent sur la grande scène à 19h15. On peut lire sur Wikipédia (désolé de na pas être allés chercher plus loin) « groupe londonien dont les membres partagent un intérêt pour le groove, les instruments inhabituels, le mystique et l’ésotérique ». Tout s’éclaire, puisque ce même bullshit se reflète parfaitement dans leur musique d’un vide abyssal. Dès le premier morceau, un profond ennui nous assomme. Quelle est cette musique minimaliste qui se regarde ? Les musiciens sont vêtus avec fantaisie. Il y en a un à la flûte qu’on lui prie plusieurs fois de ranger. Le concert sera au pire ennuyeux, au mieux banal. Souvent les deux. Une pop sans vie et prétentieuse. Retournons au punk.

« We are black feminists punk » . C’est comme ça que BIG JOANIE se présente. Elles sont quatre sur scène, mais plutôt trois officiellement dans le groupe. Actives depuis 2018 et leur premier album Sistahs très apprécié, elles sont à l’origine d’un rock assurément engagé, fier et vivant. Quelques nouveaux morceaux sortis récemment précèdent un nouvel album à venir. De 18h30 à 19h15, elles ouvrent la soirée de la meilleure des manières, avec assurance et sourires. Jouer là semble les rendre heureuses. Le plaisir est partagé avec une foule qui, doucement, s’épaissit. Leur musique en jette. Sur le dernier morceau « Fall Asleep », l’ampleur est là. Les « yeah yeah yeah » du refrain retentissent avec fracas. La Route du Rock dans toute sa splendeur.

– Rembobinage

Nous entrons sur le Fort pour cette journée qui s’annonce encore plus intense que les deux précédentes.

– Rembobinage

Nous nous garons sur le parking, excités même si la fin approche.

– Rembobinage

Nous nous réveillons, plein d’enthousiasme.

– Rembobinage

Nous nous endormons, épuisés.

– Rembobinage

Nous roulons pour la Bretagne, des étoiles plein les yeux. Cette édition de la Route du Rock sera-t-elle à la hauteur des espérances ? Ahhhhh jeunes gens, si vous saviez…

 

Une grande programmation attend les festivaliers sur les pelouses de l’hippodrome de Longchamp pour ce dernier jour de Solidays. Il est 15h30, le public répond déjà à l’appel. Alors qu’hier à la même heure, le site semblait encore endormi, le festival prend aujourd’hui un aspect de fourmilière. Cette excitation s’explique probablement par le concert de Rilès programmé à 16h sur la scène de Bagatelle. 

 Le rappeur entre sur scène débordant d’énergie, en courant et sautant, un drapeau noir portant son logo à la main. Plusieurs danseurs  noir vêtus lui font suite.  La foule, qui attendait jusqu’alors patiemment sous un soleil pointant timidement le bout de son nez se met à crier de joie en acclamant l’artiste. Ce dernier enchaîne ses morceaux dans un show dynamique et chorégraphié.  Lui qui s’était produit sur cette même scène Bagatelle  en 2018, revient en terrain conquis pour interpréter ses nouveaux titres et les tubes qui ont fait son succès comme Brother.

Après les effets pyrotechniques de Rilès, c’est un autre type d’explosion qui attend les festivaliers. En effet, les minutes suivant le set de Suzanne sur la scène Paris, sont consacrées à la traditionnelle color party de Solidays. Pendant que Luc Barruet rappelle les engagements du festival, des sachets de poudres colorées sont distribués aux festivaliers. Harangué par les dernières musiques du moment ainsi que des personnalités comme Denis Brogniart et Hugo Décrypte, le public trépigne d’impatience. À la suite d’un compte à rebours, les milliers de festivaliers exultent et transforment l’hippodrome de Longchamps en une explosion de couleurs.

Dans un registre beaucoup plus monochromatique, Eddy de Pretto et sa scénographie entièrement composée de vert, font leur grand retour à Paris après un Zenith triomphale quelques semaines auparavant. Le chanteur, particulièrement touché par l’accueil que lui réserve l’audience, n’hésite pas à abonder le public de remerciements. Casquette vissée sur la tête, l’artiste alterne les morceaux de son premier album et du dernier sorti en 2021. Sur son tube La fête de trop, le public de  Solidays accompagne, à gorges déployées, Eddy de Pretto pour faire raisonner la chanson dans toute l’île de France.

 Alors que les dernières notes raisonnent sur la scène Bagatelle, les festivaliers sont déjà en route vers leur prochain concert. Ninho, PLK, Rone ou Folamour, il y en a pour tout le monde. Alors que les files d’attentes commencent à s’allonger devant les stands de nourriture, une foule s’amasse sous la tente Dôme : Rone entre sur scène dans quelques minutes. Le boulonnais joue à domicile ce soir. Les envolées poétiques de sa musique accompagnent parfaitement le soleil qui se couche sur Longchamps.

C’est à la nuit tombée que le maitre des lieux fait son apparition. Habitué du festival avec de nombreuses participations à son actif, -M- vient présenter son nouvel album Rêvalité et jouer ses classiques. Comme à son accoutumée, l’atmosphère de ce dimanche soir est très familiale, et les tubes de Matthieu Chedid participent à cette ambiance bon enfant. Entre deux de ses compositions Gail Ann Dorsey, la bassiste qui accompagne l’artiste et qui faisait partie des musiciens de David Bowie, apporte au public de Solidays une version très émouvante de Life on Mars.

Cet ultime jour du festival parisien se termine de manière festive au son d’I Will Survive, pour un dernier moment de communion pendant ce week-end. Trois jours où l’engagement et la musique se sont partagés la scène, sous le ciel parisien qui est resté bien sage.

Écrit par Baptiste de La Barre


St Vincent au Days Off Festival : soirée burlesque à la Philharmonie de Paris

  Mardi 5 Juillet 2022, pour le quatrième soir du festival Days Off, St Vincent…

Juliette Armanet - Fnac Live - 2022

Fnac Live 2022 : la scène française comme une cure de vitamine D à l’Hôtel de Ville

Il y a des rendez-vous qui ne se manquent pas. Surtout lorsqu’ils se sont fait…

Solidays 2022, jour 2 : tonight’s gonna be a good night

  Le deuxième jour de Solidays s’accompagne d’un petit crachin qui mouille les premiers festivaliers…

Printemps de Bourges - 2022
Printemps de Bourges 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Le Printemps de Bourges et de retour ! En ce 19 avril 2022, le festival qui donne le top départ de la saison des festivals ouvre ses portes pour une édition en configuration normale. La ville grouille de cette énergie propre à ce monument de la culture française. Les stands de bijoux, tee-shirts, porte-clés gravés et autres sarouels la disputent à ceux de ripailles, du sandwich raclette aux ramens. Les visages sont nombreux et variés, des jeunes bambins aux joues rosies par l’excitations à ceux qui ont connu les premiers premiers printemps il y a 46 éditions de ça, et leurs joues parfois rosies par quelques breuvages d’adultes. Il faut dire que l’évènement particulier fait vibrer toute une ville comme un coeur qui bat la chamade alimenté d’un oxygène d’une pureté sans limite : la musique.

Une performance éternelle et pas artificielle

Premier soir des festivités oblige : un concert unique se tiendra  sur le festival. Il aura lieu au W, le fameux chapiteau géant installé pour l’occasion. A 20 heures l’assemblée est invitée à y prendre place pour découvrir deux compositions made in France offertes par leurs plus grands patriarches. La salle est emplie de chaises, pas une seule n’est vide. Au contraire, certains sont contraints de se tenir debout, privés de places pour pouvoir profiter du spectacle. « Je ne comprends pas ceux qui sont assis à un concert. » ironise  un suisse qui a fait le déplacement spécialement pour profiter de ce nouveau printemps « Il faut vivre ça debout ».

Gaetan Roussel- Printemps de Bourges - 2022
Gaëtan Roussel au Printemps de Bourges 2022 – Crédit photo : Louis Comar

D’ailleurs dès que l’occasion lui sera donné, il partira se perdre devant la scène, au creux d’une foule d’anonymes heureux. C’est Gaëtan Roussel qui ouvre le bal. Là dans le noir, le grand monsieur passe entre les rangs agitant une lampe torche pour mieux éclairer les festivaliers « Est-ce qu’il y a un public ce soir ? » lance-t-il « Oui » « Parfois je suis un peu sourd, il faut répéter ». Le bonhomme sait gérer son audience, c’est indéniable. L’effet Roussel est immédiat, et il n’a pas besoin d’un titre entier pour déjà embraser le W. L’espace avant scène est empli et imprégné de cette atmosphère bon enfant loin de tous les soucis du quotidien. Le meneur de Louise Attaque délecte l’audience d’une chaleur concentrée. Très vite il reprend les titres emblématiques de la formation qui l’a mené au succès « Ton invitation » et « Léa » se succèdent. Evidemment tout le monde chante en choeur. Les plus réticents à danser se retrouvent pourtant propulsés sur des ressorts devant leurs chaises, hypnotisés par la bienveillance se dégageant de cette scène peuplée de point d’interrogations géants. A scénographie simple, performance généreuse. Le talentueux monsieur Roussel s’appuie, il faut le dire sur une troupe de musiciens rodés qui savent donner de belles couleurs printanières à des titres connus et aimés de tous. Pas besoin d’ailleurs d’être fan de son répertoire pour se laisser emmener aux vent de sa set list. Loin des « Nuits parisiennes » qu’il interprète d’ailleurs volontiers, c’est à une folle nuit berruyère que l’audience est confrontée. Dehors, il fait encore bon, le soleil est parti emplissant derrière lui son air réparateur et ses effluves de printemps.  Il en sera de même pour le concert de Gaëtan Roussel qui laissera ses marques dans les esprits. Cette belle invitation, ponctuée de chaleureux remerciements se conclut sur « Help myself (Nous ne faisons que passer) ». Un passage qu’il aura été si bon traverser.

Gaetan Roussel- Printemps de Bourges - 2022
Gaëtan Roussel au Printemps de Bourges 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Rockeurs de père en fils

Si une tête d’affiche ouvrait les festivités, ce sont deux têtes, hydre indomptable de la chanson française qui lui succèdent en la personne de Dutronc père et Dutronc fils. Avec ses allures de vieux rockeurs aux indécrochables lunettes de soleil, le père, possède la scène de toute sa puissance acquise au court des années. Anciennes vieilles canailles aux côtés de  Johnny Hallyday et Eddy Mitchell, le monsieur a tous les airs du loubard au grand coeur. D’ailleurs sur scène un décors entre studio d’enregistrement et bar domine les festivités. Sur ce dernier, des portraits : ceux d’un père et d’un fils mais aussi justement de Dutronc et Mitchell copains comme cochons. Et ce décors a toute son importance notamment parce qu’il raconte visuellement ce à quoi prétend ce concert : offrir une part d’intimité et sûrement transmettre le flambeau à la plus jeune génération : Thomas. Pas avant néanmoins d’avoir transmis au fiston quelques derniers tour de passe à passe et surtout au public une très belle leçon de live. La voix si particulière du père, encore plus rauque (ou rock) qu’à l’accoutumé met d’ailleurs tout le monde d’accord.

Gaetan Roussel- Printemps de Bourges - 2022
Printemps de Bourges 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Parfois debout, parfois accoudés à ce bar créé, les deux hommes aiment à discuter, inviter à leur intimité, avec l’aisance de ceux qui ont eu mainte fois à se dévoiler sur les plateaux de télévision. Les grandes tubes de Dutronc défilent, joués avec facilité face à un public plus que réceptif qui en connait chaque mot. D' »Et moi, et moi, et moi » qui ouvre le concert en passant par « L’opportuniste », « il est cinq heures » ou encore « J’aime les filles » les classiques s’enchainent transmis par deux générations aux nombreuses générations présentes, elles, côté public. Les deux maîtres de la soirées n’hésitent à dédier une chanson à la femme la plus importante pour eux « Sa mère, Fraçoise Hardy ». De quoi resserrer les liens entre artistes et public.  Thomas Dutronc de son côté dévoile ses titres, parfois seul sur scène pour mieux en capter la lumière. Humble pourtant, il n’a de cesse de la porter sur ceux qui l’entourent : ses musiciens. Ne perdant jamais une occasion pour rappeler le talent d’un guitariste, d’une violoncelliste  ou  d’ajouter qu’il marche dans les pas d’un grand homme. Le chanteur officie tant sur la pointe des pieds qu’il semble presque s’excuser parfois de sa présence scénique. C’est pourtant cette alliance forte réfléchissant au futur en évoquant avec grâce un passé musical entré dans l’ADN de toute la planète France qui crée une magie indomptable. Et c’est pour ces mêmes raisons, que le Printemps de Bourges, joyau élégant conjuguant au passé, au présent et futur la scène français, pourra se targuer d’avoir superbement ouvert son édition 2022.


Fnac Live 2022 : Jane Birkin, Bob Sinclar & Pedro Winter et bien d’autres pour les retrouvailles

Moment emblématique de l’été, top départ incontournable des beaux jours et des festivals, le Fnac…

inouis du pdb 2022

Les ÏNOUIS du Printemps de Bourges annoncent une belle programmation de découvertes pour 2022

La semaine la plus attendue de l’année pour les professionnels de la musique approche à…

Le Printemps de Bourges 2022 : IAM, Eddy de Pretto et Vianney pour lancer la saison des festivals

Le Printemps de Bourges est de retour dans son format traditionnel du 19 au 24…

Elektric-Park_2021
Photo : Louis Comar

L’été 2021 aura été marqué par deux phénomène que tout à chacun voudrait rares : le soleil et les festivals auront été aux abonnés quasi absents. C’est peut-être pour ça qu’une belle bande d’optimistes a décidé de tout miser sur une rentrée qui aurait à elle seule toutes les saveurs de l’été. Parmi ces idéalistes, le célèbre Joachim Garraud qui a choisi le premier weekend de septembre pour offrir aux férus de musiques électroniques, non pas un mais deux jours de festivités sous le soleil du festival Elektric Park. Cette configuration est une première pour le festival qui relève son pari haut la main et rassemble une foule immense emprunte d’une jeunesse en quête de liberté et de convivialité.

Just do the Dance

Au programme donc beats, DJ set, pyrotechnie et beaucoup de couleurs.

Elektric-Park_2021
Photo : Louis Comar

Une fois n’est pas coutume, il faudra se lever tôt pour se rendre à l’Elektric Park. A défaut de faire la fête toute la nuit, c’est un moment gorgé de soleil qui sera proposé aujourd’hui avec une fin de partie relativement tôt. Il faut alors penser à maximiser sa présence sur place. D’ailleurs pas besoin d’attendre d’atteindre le fameux évènement pour que les très nombreux festivaliers  – près de 30 000 personnes avaient  répondus présents à l’invitation – se mettent dans l’ambiance.  Les transports en commun acheminant à l’Ile des Impressionnistes respirent d’ores et déjà la bonne humeur en ce début de journée lumineuse. Quelques uns engloutissent leurs munitions à coup de bières et de sandwichs avalés à la volée. D’autres rient franchement dans leurs tenues aux couleurs sucrées.

La file d’attente sera dense et compacte les deux jours. La fête a manqué à tout le Monde durant ces trop nombreux mois d’enfermement. Alors , le temps d’un weekend, il faudra mettre tous ces souvenirs et toutes ces mauvaises pensées loin là-bas et les noyer sous une montagne de musiques amplifiées et de danses effrénées. Dès l’entrée sur le site, une chose est certaine, il ne sera pas difficile de faire abstraction du reste du Monde. L’Ile des Impressionnistes se constitue en un îlot de bonne humeur, d’amusement et de sourires.

Shots, déguisements et soleil

Outre les shorts, crop tops, robes à fleurs, tee-shits pastels et autres torses dénudées, de nombreux festivaliers ont répondus présents aux consignes données : venir déguisés. On croise un avatar par ci, des aliens par là, un requin ailleurs … Sur la grande scène la foule compacte ondule et se déhanche, inspirées, elle se déchaîne même. Les jets de poudres colorées y sont nombreux tout comme les lâchés de confettis offerts par le festival. Le décors instagramable regorge d’une bonne humeur éméchée que de simples clichés filtrés ne sauraient pourtant reconstituer. Plus loin, trois autres scènes font l’éloge de DJ confidentiels venus du Monde entier. Un manège à sensations fortes a été installé, les food trucks sont légion et quelques stands de vêtements s’ajoutent au décors.

Un premier jour musclé

Le samedi est le terrain de liberté de la précision et du pointu. Exit, les sets grands publics, ceux là auront leur place le dimanche. En ce premier jour, les beats tamponnent fermement sans jamais décroître. D’un bout à l’autre de l’évènement, la musique est forte, elle n’appelle pas simplement avec délicatesse à se mouvoir. Non, elle ordonne avec une certaine force aux mouvements frénétiques. Polo & Pan pourtant coutumiers de moment chill qui riment avec électro soft et après-midi dans l’herbe envoient cette fois des gros sons, ne lésinent pas sur les basses et

Elektric-Park_2021
Photo : Louis Comar

profitent comme tout à chacun des nombreux effets mis à disposition des DJ. Busy P, accompagné de Molécule, fait honneur à se réputation et s’amuse au court d’un set pointu, travaillé et offre une véritable leçon de maîtrise de la scène sous un lancé de flammes. Molécule qui offrait d’ailleurs au Chorus des Hauts de Seine un show à 360 degrés propose une expérience ici tout aussi immersive à coup de beats balancés et de rythmiques puissantes. Purple Disco Machine dénote d’un ton en offrant à l’assistance un moment un brin plus grand public, des mélodies connues sur lesquelles il est bon chanter à tue-tête et l’excellent « Hypnotized » que l’on doit à Sophie and the Giants. Le masqué Vladimir Cauchemar électrise la nuit face à une foule déchaînée et inaltérable. Plus sombre que ses compères, il balance sans discontinuer des mélodies puissantes, frénétiques et s’adresse aux experts. Le tout tabasse fort et ce n’est pas le passage de maître de cérémonie, Joachim Garraud, qui contrarie la tournure de cet énorme évènement qui pourrait fort s’apparenter à un concours de beats tant la machinerie aux rouages serrés ne fait que s’accentuer avec le temps. Pour peu, il serait facile de s’imaginer en bord de mer au cours d’une longue et belle fête aux effluves de burgers, rosé, Jagermasteir, bières et autres poulets croustillants. Les pelouses sont envahies, certains

Elektric-Park_2021
Photo : Louis Comar

s’y comptent dans mots d’amour yeux dans les yeux, langues dans les bouches, d’autres y enterrent sous des tas des feuilles leurs amis endormis trop tôt. Un stand de paillettes permet de retrouver parmi la foule des visages scintillants. Hasard du calendrier, les villes aussi scintillent puisqu’un feu d’artifice organisé par une commune limitrophe vient compléter le tableau et embellir le set de Bloody Beetroots qui joue cette fois-ci en DJ set et n’offrira qu’un nombre limité de ses compositions. En revanche, l’intarissable musicien semble monté sur ressorts s’autorisant de nombreux sauts dans les airs. Le tout est ponctué par un speaker qui chauffe les foules et des lancements entre les plateau au compte à rebours dignes d’un nouvel an.

Un dimanche pour chanter

Si le samedi était le territoire de l’électro rythmé et puissant, le dimanche s’ouvre sur des festivités un brin plus mainstream. C’est d’ailleurs Salut C’est Cool qui lance le top départ de cette journée qu’aucune goutte de pluie ne saurait voler. Toujours aussi déjantés, prêts à improviser et à chanter des paroles perchées, ceux qui sont aujourd’hui en duo se donnent corps et âme. « Techno toujours pareil » fonctionne toujours aussi bien alors que sous le soleil qui tape, tape, tape, toute la foule chante en choeur en sautant joyeusement. Un ballon gonflable est l’occasion de créer de nouvelles paroles et des messages forts sont scandés : après tout il est vrai qu’on peut tout mettre dans un smoothie. La boisson healthy n’est pourtant pas au coeur des préoccupation de ce moment aussi drôle qu’hors sol. Aujourd’hui, le festival fermera ses portes à 21 heures et il ne s’agirait pas d’en perdre une seule minute. Alors on fait la fête vite mais on la fête bien. On célèbre tout, le droit d’être dehors, les amours d’été, les amitiés retrouvés, les rires ingurgités, les relations qui se créent, les feuilles encore vertes, comme celles qui tombent, les ententes fusionnelles et les connexions communes, la musique, la fin du Monde comme si on y avait enfin échappé et la vie, loin des murs qui enferment.  Les shots se suivent sur la plateforme VIP et dans la fosse compacte qui se dessine en circle pits. Ofenbach séduit l’assistance en mixant des tubes populaires. En un espace temps convivial, les DJ permettent à toute l’assistance de chanter sans avoir le temps de reprendre son souffle. Ce même souffle qui manque au cours de fous rires partagés.

De Kungs à Bob Sinclar

C’est au tour de Kungs de prendre les platines. La star est l’une des plus attendues et s’offre un set carré et pointu loin du simple bal populaire. L’Elektric Park Festival connait les couleurs qui se marient à la foule. C’est ainsi que des confettis rouges, bleus, jaunes, violets sont lancés dans les airs. Alors que les festivaliers plongent dans le bruit distillé par des enceintes puissantes, l’évènement prolonge l’été à coup d’enceintes poussées à leur apogée. Et portés par le soleil, ils dansent pour voir Klingande et son set inoubliable entre vibration et maîtrise. Les coups de soleil sont aussi nombreux que les coups de tempos alors que Joachim Garraud joue son deuxième set du festival. C’est pourtant à l’immense Bob Sinclar de conclure la soirée. Il ne manque pas de distiller ses tubes planétaires de « World, Hold On (children of the sky) » à « Rock this party (Everybody dance now) ». Pas le temps de se reposer sur un transat, il faut encore profiter, retenir les effluves, retenir le moment qui ne peut que finir trop tôt. C’est à 21 heures qu’il faudra quitter cette 11ème édition avec de très nombreux souvenirs en tête et quelques reels pour mieux se les rappeler. La température extérieure n’a pas tellement diminuée pas plus que celle des corps échauffés. Et alors que les oreilles bourdonnent, qu’il est bon de se rappeler qu’on n’est pas seuls et que la musique en plus d’attiser les mouvements unie à l’unisson.


ANANDA 2020

Ananda dévoile « Carry On », une belle dose de créativité électro et son clip hautement artistique

Artiste accompli et multi-facettes, Ananda vous invite à avancer et rester créatif malgré tout. Et…

Festival Chorus des Hauts de Seine la seine musicale 2019

Festival Chorus 2018: la nuit électro qui monte, qui monte, qui monte ( reportage de la soirée du 7 avril)

Après nous avoir fossé compagnie au printemps 2017, le Chorus des Hauts-de-Seine avait néanmoins pris…

Album Kungs

La fièvre Kungs se répand aux Déferlantes sur et derrière la scène ( Reportage)

Troisième jour des Déferlantes à Argelès sur Mer ce 10 juillet 2017. Si le festival…