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Photo : Louis Comar

En cette soirée de fête de la musique, la radio FIP nous accueille dans le site mythique des Arènes de Lutèce au cœur du quartier latin de Paris. Dans la rue, les parisiens font la queue. Dans l’arène, les spectateurs s’installent. Aux fenêtres des immeubles voisins, des habitants se penchent prêt à profiter de cette soirée. Une scène a été dressée au cœur de l’enceinte pour l’événement et des chaises ont été alignées afin de respecter les restrictions sanitaires. Pour une grande partie du public, cet événement marque la reprise des concerts, le retour à la fête et au plaisir dehors en soirée. Un air de renouveau vole donc sur le site. On distingue des sourires derrières les masques et des yeux qui pétillent sur le visage de l’assistance. La soirée peut commencer.

 

Il est 19h30 quand le rockeur britannique Pete Doherty, chanteur du groupe The libertines, prend possession des arènes. Il quitte Etretat le temps d’une soirée pour interpréter compositions personnelles et compositions de son groupe. Accompagné de sa guitare et d’un thérémine, il nous présente une version plus calme des plus célèbres morceaux du groupe tel que « Time For Heroes ». Le rockeur s’est assagi, n’en déplaise au public, calme et attentif. Cependant, il ne s’adresse pas à ces derniers et préfère se concentrer sur son set. Pour notre plus grand plaisir, le chanteur nous propose une reprise de la chanson « I wanna be your dog » d’Iggy Pop. Ce set change des performances habituelles de Pete Doherty qui se révèle dans un registre différent tout aussi plaisant à écouter.

Alors que le soleil commence à se coucher, la jeune belge Meskerem Mees monte sur scène. A sa voix pure et déroutante s’allient violoncelle et guitare acoustique. Avec ses morceaux doux aux textes soignés, l’artiste semble avoir capturer l’attention de ses spectateurs, le calme se fait dans les arènes. Le performance chaleureuse et bien construite de l’artiste se prête parfaitement à l’ambiance du lieu et est un réel plaisir pour les oreilles.

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Photo : Louis Comar

Après une petite pause, c’est au tour de l’Impératrice de s’emparer de la scène. Après avoir salué le public, le groupe d’électro-pop partage sa joie de revenir sur scène après cette longue pause imposée par la pandémie. Ils sont de retours avec leur costumes colorés, toujours aussi heureux de faire de la musique et toujours autant énergique sur scène. Entre clins d’œil et regards complices, une réelle cohésion semble régner au sein du groupe. Cette joie se fait ressentir dans leur musique et construit un lien particulier avec le public. Alors que les notes de leur dernier album Tako Tsubo résonnent dans les arènes, les parisiens ne résistent pas à l’envie de se mettre à danser et chanter, rapidement encouragée et saluée par Flore, la chanteuse du groupe. Cette dernière aime parler à son public et présenter chacun des morceaux du groupe avant de les interpréter. Après avoir joué « l’Équilibriste », » Fou », « Voodoo », le groupe nous quitte avec leur single « Peur des filles », chanson au fort message féministe. Le morceau semble traverser les époques et se perdre dans l’espace. Des sonorités et des rythmes se répètent entre les chansons de l’album et rendent ainsi la musique de L’Impératrice si singulière et reconnaissable. Le groupe quitte la scène alors que le public conquis en redemande.

C’est sous un ciel nuageux et menaçant que le musicien Ballaké Sissoko prends la relève et s’installe sur scène pour jouer plusieurs duos de son album Djourou à l’aide de son mythique instrument, la kora. La chanteuse Camille, Arthur Teboul du groupe français Feu ! Chatterton et enfin le rappeur Oxmo Puccino se succèdent ainsi sur scène pour associer leur voix à cet intriguant instrument. La voix si singulière d’Arthur Teboul résonne dans les gradins. Chacun se tait pour écouter cet étonnant duo. Le talent du chanteur a encore frappé.

La soirée s’achève avec un groupe phare du rock français : Last Train. Le groupe, présenté par certains comme les sauveurs du rock français, enflamme les arènes avec leurs morceaux énergiques et inspirants qui contrastent avec la douceur et la légèreté de la kora de Ballaké Sissoko. Entraînés par la voix puissante du guitariste et chanteur Jean-Noël Scherrer, les spectateurs se lèvent et dansent devant la scène. Oubliées les restrictions, ils veulent s’amuser, profiter et bouger. Le groupe finit son set avec son single « The Big Picture« . Un morceau saisissant qui captive le spectateur et le guide à travers un large panel de sentiments. Le spectateur, saisi aux tripes, ne peut rester impassible face aux rugissements du chanteur et aux variations rythmiques de la musique. Après un set endiablé, la fête de la musique s’achève dans les Arènes de Lutèce. Celles-ci se vident peu à peu. La musique résonne encore au loin. Les techniciens s’activent pour démonter la scène. Demain, les enfants seront de retour pour courir, rire et s’amuser dans ce lieu mythique.

Par Baptiste de La Barre.


chorus

La vie repart doucement, timidement, avec de nombreuses craintes et contraintes. Mais elle repart tout de même et offre enfin la possibilité fragile de revoir des artistes en concerts et de faire de belles découvertes.

Les Hauts-de-Seine ne sont pas en reste puisque leur festival de jazz se tient actuellement gratuitement et en extérieur sur le parvis de la Défense du 21 au 27 septembre. La semaine qui suit, on ne perd pas le rythme puisque le Chorus qui devait initialement se tenir fin mars profitera de sa mini-édition.

C’est une version allégée qui aura finalement lieu sur deux jours à la Seine Musicale de Boulogne le 30 septembre et le 1er octobre. Version allégée et particulière d’ailleurs, le premier jour place à la jeunesse, à l’enfance même, avec 4 spectacles qui profiteront de 6 représentations. Tatie Jambon avec Marianne JamesPick’o’Rama du groupe MamootLittle Rock Story de Claude Whipple et Olivier Prou et Echoes de Ladylike Lily peupleront cette journée du mercredi pour rappeler que la musique est primordiale dès le plus jeune âge contrairement à ce que peut laisser penser cette période actuelle. Eveil et bienveillance seront les maîtres mots de ce moment évidemment aménagé pour coller aux contraintes sanitaires en vigueur.

Le jeudi place aux spectateurs de tout âge mais surtout aux belles découvertes et nouveautés. Le prix Chorus fêtera ses dix ans. Si chaque année un lauréat remporte l’édition, cette fois les six groupes en lisse remporteront tous le fameux trophée et l’aide professionnelle de 3000 euros qui l’accompagne. Un geste de solidarité  bienvenu par les temps qui courent mais aussi une belle initiative lorsque l’on voit la qualité des artistes programmés ce soir là qui offriront de plus une performance live au public.

Et les artistes distingués sont…

Fils Cara : entre éléctro, Hip Hop, chanson française et modernité, ce touche à tout publiais en septembre un premier opus « Fiction ».  Porté sur les arts, variés, avec un parlé entre poésie et dialogue brut, le musicien va faire des ravages.

Global Network : Dansant avec son rythme groovie et sa voix maîtrisée, le musicien offre un électro solaire dopé  à la bonne humeur contagieuse.

Nyoko Bokbae: Boys band nouvelle génération qui met à l’affiche un trio atypique et n’hésite pas à questionner le genre, le groupe mélange les genres entre afro beat et r’n’b. Issu du label Boukan Records, le combo promet des titres et des tenues hauts en couleurs.

Taxi Kebab : Psychédélique et obsédant, Inouïs du Printemps de Bourges 2019 dans la catégorie « crossover », Taxi Kebab est une expérience musicale à découvrir d’urgence. Le duo y mélange l’électro analogique avec une guitare rock influencée par le chaâbi et la musique arabe. Un pari audacieux qui paye.

Terrier : Présent dans la liste des Inouïs du Printemps de Bourges 2020, l’OVNI Terrier débarquait avec son premier titre à l’automne 2019. Lui aussi mélange les styles avec virtuose entre poésie, chanson urbaine, rock-slam et post/punk.

We Hate You Please Die : Encore un Inouïs 2019, une édition aux grands crus. Les rockeurs fous de ce groupe à part déchainent les guitares et y ajoutent une touche de pop et de fuzz bienvenue. Déchaînés et vibrants, les musiciens n’ont pas fini de faire parler d’eux.

La soirée est gratuite sur simple réservation ici.


les elcatantes isaac delusion

Voilà un mot qu’il fait plaisir à lire et à écrire. Voilà maintenant quatre mois que nous sommes privés de concerts. Si quelques dates ont pu être jouées depuis le déconfinement, il s’agit surtout de concerts tests notamment à la Laiterie de Strasbourg ou de showcase en groupe réduit.

Cette fois c’est bien un véritable concert d’Isaac Delusion qui a été annoncé. Il aura lieu le 3 juillet 2020 à la Cité des Sciences et de l’Industrie afin de fêter sa réouveture. En pratique, le show commencera à 22 heures 30, avec une scénographie exceptionnelle sous le thème des étoiles, 80 personnes pourront y assister sur des transats. Attention néanmoins, restrictions liées au Covid obligent, les 80 places proposées aux spectateurs seront majoritairement attribuées aux abonnés et habitués de la Cité des Sciences. Pour ceux qui n’auront pas la chance d’obtenir le précieux sésame et de se régaler d’un concert en live, un streaming sera disponible en direct sur Facebook, Youtube et Instagram.

Sous les étoiles

Ce concert fait suite à la première édition du concept « Les Eclatantes » qui avait eu lieu en décembre 2019.

Pour respecter les consignes sanitaires mais aussi assurer aux spectateurs de passer un bon moment, ces derniers seront allongés sur des transats. Côté décors la thématique astrale sera de rigueur alors qu’un concert sous les étoiles est promis.

La soirée sera en plus rediffusée pour assurer à un large public de pouvoir en profiter. Une médiation scientifique à ne pas manquer, clin d’œil qui plus est aux 50 ans de l’album « Let it be » et au titre « Across the universe ».


Dehors février ne fait pas de cadeaux aux Parisiens, le froid est là, la pluie aussi. Fuir cette grisaille hivernale et morose, au moins pour une heure semble devenir une priorité pour les badauds alentour. Voilà qui tombe bien puisqu’une évasion rock est prévue à la Boule Noire de Paris grâce au rockeurs de The Wash. Les copains sont venus y présenter leur tout premier album studio « Just Enough Pleasure to Remember ».

C’est d’ailleurs face à une salle bien remplie que le duo s’apprête à débarquer sur scène. Sous les néons rouges les copains se présentent. Pas de chichis ce soir, le groupe entame directement les festivités. Se fait alors entendre un rock riche et énergique. Il sent le soleil et semble venir tout droit de Californie. Pourtant les origines de nos compères se font également sentir dans la musique distillée. L’un, Jérôme Plasseraud, le guitariste est originaire de Versailles, le second, le claviériste David Quattrini est originaire du Massachusetts. De ce mélange née des mélodies rock, pleines de lumières mais aussi modernes et influencée par le lieu de la french touch.

concert de the wash

Un bref « Thank you » vient ponctuer le final de cette entrée en matière. Les néons rouges font place aux bleus alors que le groupe est maintenant en place. Les instruments se posent avec douceur. Point besoin de brusquer une audience captive et très à l’écoute. Un silence religieux s’est installé dans la petite salle du quartier de Pigalle alors que les morceaux qui suivent oscillent sagement entre rock et ballade. Il faut rappeler que the Wash fait ici sa toute première date en tête d’affiche. Un enjeu fort et décuplé par la taille de la salle, franchement enviable pour une première fois.  Un choix pourtant logique puisque sur album, les rockeurs savent prendre l’oreille en seulement quelques secondes. L’entrée en matière de « Two Face » et son refrain accrocheur en est la preuve. Travaillée et construite, cette galette profite d’hymnes savamment écrits. On pense notamment à l’obsédant « Strange Gift », ses répétitions et son joli arrière goût psyché, mais aussi aux nombreuses ballades qui peuvent porter un live et sont l’ADN d’artistes pop rock indémodables. Le maîtrisé « Morning Lights » est de ceux là, tout comme l’excellent « Holden ». Sur le papier donc, The Wash promet le concert pop rock idéal.

Côté scène chacun tient sa place et se lance dans quelques pas de danse pour accompagner les montées lyriques.  Les instruments prennent de l’ampleur, à pas de velours les voilà qui emplissent l’espace, se l’approprient. Ils sont vite remplacés par des applaudissements fournis. La soirée promet. Doucement alors que les guitares s’intensifient, l’avant scène se fait de plus en plus dense.

Pourtant, il manque quelque chose pour que la promesse scénique soit entièrement tenue ce soir. Si la voix du chanteur apaise sur album, elle n’est pas toujours juste en live. Bien loin d’accuser un frontman qui s’évertue à faire vivre son set grâce à de nombreuses interactions, plusieurs points sont à mettre en lumière. La formation reste relativement statique et peine à trouver son positionnement scénique, la faute sûrement au stress des premiers instants. D’autres part, un ton en dessous, certains titres peinent à retrouver leur éclat initial et donc à captiver. Un fait qui s’oppose à l’album qui lui convainc immédiatement.

Il n’y a pourtant pas de doute, The Wash vaut le détour. Le temps de se roder et d’apprendre à dialoguer avec son public, d’assumer ses morceaux et à transmettre leur énergie et leurs émotions et il deviendra impensable de manquer un seul de ses concerts.

concert de the wash

Loin de se détacher du moment, le public conscient des grandes qualités des musiciens qu’il contemple se laisse porter par la musique. Derrière, tout au fond assises sur le bar, deux petites filles, casques vissés sur les oreilles, profitent de l’instant. Un public atypique, dans une audience hétéroclite allant de la petite enfance au troisième âge en passant par les trentenaires . Notes de guitares et clavier se mélangent, The Wash connait ses instruments et aime à les travailler. Sur scène le groupe les pétrit comme du bon pain, les teste, les fait résonner, se servant de la voix comme d’un liant pour assembler le tout en une recette particulièrement plaisante. Elle a le goût d’une madeleine de Proust. , le groupe crée une recette qui fonctionne et séduit alliant les classiques rock à la pop moderne comme a su le faire Nada Surf en son temps.  La soirée se finit tôt, à peine 22 heures à sonné. En sortant de la salle, il est indispensable de ré-écouter l’album, fait pour être diffusé en boucle. Impossible de ne pas penser qu’on a assisté aux premiers pas de savants musiciens et qu’on est impatient de les voir prendre conscience de leur qualités en privilégiant le lâcher-prise aux accords léchés.

concert de the wash