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aloise sauvage

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Il y a des rendez-vous qui ne se manquent pas. Surtout lorsqu’ils se sont fait attendre. Après deux ans de ratés pour cause connue et un hôtel de ville de Paris qui se regardait comme ce lieu chéri de rencontres qui datent trop, le Fnac Live reprend enfin ses quartiers. Fête incontournable de l’été parisien, ces concerts gratuits sonnent chaque année comme un touchant dernier moment avant de se quitter pour l’été. Le festival a alors l’effluve sucré d’un dernier baiser, un flirt de trois jours en somme, quelles sont belles les amourettes de vacances. Chaque année promet son lot de nouveautés et de découvertes et fait la part belle à une scène française pétillante. Les règles ont été changées pour cette édition. Une seule entrée permet à des festivaliers, moins nombreux, moins tassés peut-être d’assister à cette grande communion. Côté pros, la cour de l’hôtel de ville s’est parée de ses plus beaux atours. Les statues dominent le lieu, clin d’œil artistique à l’histoire qui habite à nouveau les lieux du mercredi 29 juin au vendredi 1er juillet.

Que la fête soit belle

Paris est une fête, nous dit-on. Est-ce toujours vrai ? Non, mais quand le dicton sonne juste, il ébloui. Derrière, le cadre est somptueux, la mairie donc, sa place impressionnante, mais aussi derrière la scène, Notre-Dame de Paris qui contemple les festivités. Pas besoin pourtant de faire partie d’une élite pour profiter du spectacle. Jeunesse et familles s’y côtoient. Les plus jeunes sur les épaules de leurs parents. Lonny et PR2b ouvrent l’instant. La première propose de se plonger doucement dans le bain grâce à une pop folk enivrante, la seconde, radicalement plus énervée permet de s’échauffer pour mieux danser.

Jaques au Fnac live 2022
Jaques au Fnac live 2022 ©Kévin Gombert

C’est ensuite au tour de l’O.V.N.I Jacques de débarquer sur scène. Le chanteur aux cheveux longs mais au crâne rasé ne manque jamais de surprendre et de se positionner là où on l’attend le moins… comme dos au public pour son début de scène. Des écrans géants lui permettent de diffuser de courtes images et d’accentuer les bruits : un insecte qui rampe, un chien, une allumette qui brûle. Du déséquilibre créé par ces bruits, un poil irritants, née l’harmonie. Voilà donc notre hôte barré qui balance de l’électro inspiré par les micros espaces du quotidien. Surprenant vous dites ? Certainement mais c’est aussi en ça que Jacques séduit. Il finit néanmoins par reprendre le micro pour revenir à sa chanson française à la sauce nouvelle vague. Un mélange hybride entre ringardise assumée et modernité, un ton décalé au profit d’une voix précise. Le chanteur est avant tout un personnage : il ne laisse pas indifférent, on l’aime ou on le déteste mais surtout on ne l’oublie pas. Côté public c’est surtout de l’amour qui lui est donné en plus de pas mal de pas de danses. Les sets sont plutôt courts sur le Fnac Live, la place doit être donnée à chaque artiste.

Côté salons de l’Hôtel de Ville, au milieu des peintures au plafond et de ce cadre intemporel, une artiste tout aussi intemporelle vient jouer ses classiques : Jane Birkin. Elle fait la part belle à son répertoire, dans une ambiance tamisée et à fleur de peau. L’icône n’en oublie pas pour autant de mentionner Gainsbourg et de pousser quelques notes d' »Histoire de Melody Nelson ». Frêle et à fleur de peau, elle signe une performance immanquable.

Disco dansant

l'Imperatrice Fnac Live 2022
l’Imperatrice Fnac Live 2022 © Kevin Gombert

Dans le brouhaha de la ville, au milieu d’une foule conquise, les très attendus l’Impératrice débarquent sur scène. Le groupe signe une performance un peu à part, en effet, David le bassiste souffrant du Covid, n’a pas pu venir ce soir et a dû être remplacé en dernière minute par Romain Berguin. Une absence que la troupe comble. Vêtue de ses nouvelles tenues de scène : un cœur lumineux sur la poitrine, ceux qui ont enchantés le Coachella – les bruits de couloirs sont unanimes sur le sujet – font vibrer la foule. Leurs chansons françaises  au groove assumé fait toujours mouche tout autant que le sourire de Flore et ses pas de danse précis. Le set s’annonce néanmoins plus électro que sur sa version album, les sonorités changent légèrement, elles se réinventent pour toucher un plus large public. Sur « Peur des filles »- et le morceau n’est-il pas au combien d’actualité ?- la chaleur a pris d’assaut la place. Le cadre de rêve semble emplir de joie les festivaliers et le groupe dont le sourire est communicatif.

l'Imperatrice Fnac Live 2022
l’Imperatrice Fnac Live 2022 © Kevin Gombert

Il fait un peu moins chaud maintenant et la nuit est bien tombée. C’est pourtant le même sourire rayonnant qu’arbore Clara Luciani quand elle monte sur scène. Très vite, la musicienne ajoute une note de printemps au moment en interprétant « Les fleurs » auxquelles on pense avec elle. Dans une tenue rouge, un patte d’eph brillant  sur les hanches, elle masque sa timidité derrière quelques pas de danse auxquels elle invitera le public à se joindre. La main en l’air, agitée de façon dédaigneuse, comme pour repousser les mauvaises ondes est repris par une foule qui suit chaque indication de la musicienne. Côté public, le chanteur Hervé profite de l’évènement et prend un bain de foule. Sur « La Grenade » tout le monde chante. Un moment d’autant plus magique que lors d’un évènement comme celui-ci, le public n’est pas uniquement celui de la chanteuse. Le set se finit en apothéose sur le titre « Qui donne le nom à ma tournée », « Respire encore ». Le moment de communion est fort, l’instant est emprunt de chaleur. Il faut déjà se dire un premier au revoir.  Rien de trop déchirant pourtant, deux jours de célébrations sont encore programmés.

Clara Luciani fnac 2022
Clara Luciani fnac 2022 ©Kevin Gombert

Une deuxième journée entre Hip Hop, électro et public trop survolté

Doit-on encore et toujours rappeler que le Hip Hop a le vent en poupe chez la jeunesse ? Du coup évidemment lorsque l’on invite ses dignes représentants, nombreux sont ceux à répondre présents. Parmi les premiers temps forts de la journée, Jazzy Bazz est des plus attendus. Il fait un peu moins chaud aujourd’hui et pourtant ce qui est vrai dans les airs, n’est pas vrai sur scène. Et côté public non plus où la tension monte, la fête est déchaînée ce soir.C’est d’autant plus vrai sur Alpha Wann qui doit régulièrement demandé à son public de calmer le jeu et d’éviter tout débordement. Difficile de faire entendre raison à une foule qui vibre et revis pleinement. Alors à force, les premiers rangs compromettent la sécurité des barrières. Pas de blessés, certes, et puis ces dernières se contentent de bouger légèrement . Mais l’évènement a à cœur la sécurité de ses festivaliers et surtout de faire de l’évènement un beau souvenir. On ne plaisante pas avec ça. C’est donc Alpha Wann qui annonce que « Je vous avais dit d’arrêter, on est obligé d’arrêter le concert. » Le public est dépité mais en festival il est nécessaire de rappeler que la sécurité est primordiale et qu’il faut toujours être prudents. Les concerts sont donc suspendus le temps de s’assurer que le lieu puisse être à nouveau pratiquer pour s’amuser sans risquer de se blesser. Il faut néanmoins toujours que jeunesse se fasse et retrouver l’énergie folle des pogos du punk qui eux lâchaient complètement prise au milieu du Hip Hop qui partagent de nombreuses convictions fait tout de même sourire.

Le Fnac Live s’attèle vite et travaille bien, du coup Thylacine peut quand même jouer le set promis. La foule s’est vidée, d’ailleurs un plus petit nombre de festivaliers est autorisé à s’approcher de la scène.Mais les rues de Paris permettent quand même de profiter des concerts. Il en va de même pour les immeubles alentour. Sur les balcons, deux jeunes filles dansent en admirant la vue d’en haut. Le set électro chill est maîtrisé, les morceaux joliment dosés, ce retour met tout le monde d’accord. Vitalic suit. Venu défendre Dissidænce Episode 2, le musicien profite d’une scénographie lumineuse et soignée qui s’accorde aux mélodies. Ce nouveau jet, inspiré par la scène 70’s sent bon le rock sans concession. « Ma musique est rock » défendait-il en interview quelques heures plus tôt (à retrouver sur Popnshot). C’est vrai en concert. Pour faire danser, le musicien, seul derrière ses platine met les gros moyens. Pas de chichis néanmoins, seul le son compte.  Il ne manque néanmoins pas d’interpréter son classique « Stamania ». Sur la place de l’Hôtel de Ville, on danse volontiers. Certain.es carrément sur les épaules de leurs camarades. Vitalic sait conjuguer la nuit à tous les temps et cette techno sans concession rappelle l’esprit libertaire des raves qu’il défend volontiers.

Dernier jour et ses paillettes

Les derniers au revoir se devaient d’être beaux et l’évènement y a mis les grands moyens. Le soleil est au rendez-vous lui aussi et la chaleur ne partira pas de la nuit. Aloïse Sauvage signe dans les premiers temps, l’une des plus belles prestations de cette édition.  Très vite la belle interprète l’un de ses titres phares : « A l’Horizontale ». Communicative, elle profite d’une certaines simplicité et d’une grande justesse pour frapper fort. Mais surtout, la chanteuse fait décoller son live… littéralement. Celle qui a fait du cirque, s’envole en effet, suspendue par un seul bras dans les airs. Elle tourne et virevolte… sans perdre son souffle. On ne peut pas en dire autant que le public qui pousse de grand « ahhhhh » et « ennncoooreee » redevenu enfant en bas âge le temps de la performance magistrale. La chanteuse est un personnage entier, indomptable et marque les esprits.

Les frères de Terrenoire sont aussi de la partie. Complices, il se présentent, dévoilent un flow bienveillant et maîtrisé. La voix de Théo d’ailleurs, habillé comme son comparse, enchante tout particulièrement. C’est d’ailleurs cette binarité – eux pour tous et tous pour eux-  qui marque particulièrement. Ils chantent en se regardant dans les yeux, des riffs qui ressemblent à des hymnes et rassemblent à l’infini. Les pas de danse sont nombreux, vivants et vibrants. « Jusqu’à mon dernier souffle » scandent-ils coupant le souffle à l’audience qui connait parfaitement leurs titres. Pas étonnant que les compères se soient offert un duo avec Pomme, ils partagent cette âme emprunte de douceur qui fait honneur à notre scène locale.

Juliette Armanet est l’une des plus attendues de la soirée. La chanteuse se présente vêtue de paillettes mais ce qui frappe surtout, c’est son plaisir non feint à jouer ici ce soir. Elle alterne entre piano et moments dansants, sans timidité mais avec légèreté. Chaque mot, chaque pas invite le public à la suivre. D’ailleurs côté public ça chante volontiers des paroles connues par cœur. Nouvelle égérie, super star accomplie, elle restaure un titre de noblesse à la chanson notamment grâce à une voix inimitable. Temps fort de son concert de plus d’une heure, la chanteuse se transforme, tenue et lumières aidant, en une boule de disco géante. Le moment est visuellement à couper le souffle, d’autant qu’elle joue avec ses projecteurs braqués sur elle et renvoie presque tous ses éclats à un public en délire malgré la candide mélancolie de ses notes. Seul point noir au moment l’absence du titre « La carte postale » de la set list. On reconnait que le morceau n’est pas aussi dansant que ceux sélectionnés. Les au revoir sont ponctués de saluts, d’elle et de musiciens de talent. Mais aussi de probables quelques larmes bien dissimulées derrière ses mains.

« Encore » vous dites ? La soirées touchera à sa fin après un set colossale signé par l’union quasi historique de deux mastodontes de la scène électro : Bob Sinclar et Pedro Winter. Copains comme il se doit, les deux djs aux cheveux dans le vent proposent de danser sur leurs plus grands titres, mais aussi ceux des copains (coucou Daft Punk) et puis aussi ceux qui savent réjouir un public varié. Bon enfant et mainstream, l’instant est peuplé de selfies, de t-shirts offerts à la foule et même de micro confettis balancés en s’amusant avec de mini canons par nos amis. L’été est là, bien installés et cette nuit évoque ces soirées là… comme on chantait des années 90. Il sera rapidement temps de déserter un peu la ville pour de nombreux parisiens. Non sans emmener avec eux un souvenir ému de ce Fnac Live, histoire de transporter un peu de la beauté des monuments et de la culture, pour mieux profiter des grains de sable chaud.

 


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Master Class Tim Roth du vendredi 15 juin

Tim roth champs elysées

Rencontrer ses idoles, ceux habituellement si hors de portée derrière nos écrans, c’est bien là l’un des enjeux des festivals de cinéma. Et ce vendredi soir, à en juger par la foule qui attend, Tim Roth a su se fédérer un grand nombre de fans dans la capitale. C’est au cinéma du Publicis que le rendez-vous est donné. L’acteur en blouson en cuir et boots de biker se la joue cool et décontracté n’hésitant pas à faire de nombreuses blagues. D’ailleurs à peine entré dans la salle et face à une standing ovation le comédien y va de son petit «  Sit the fuck up« .  Mais la master class c’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur la carrière de l’acteur, ses débuts, sa vision du travail sur une série télévisée,  ses rôles de « méchant » de l’histoire, le tout porté par les questions d’un journaliste de Mad Movies et la présence d’un talentueux traducteur. Seul bémol, une petite frustration au niveau du public très désireux de poser ses questions et lesté par un journaliste trop avare de questions professionnelles. Seules trois questions ont pu être posées par l’audience alors qu’une belle trentaine de mains s’élevaient dans les airs. Rien qu’une petite séance de dédicaces finale ne sache rattraper.

 

Vendredi sur Mer et Aloise Sauvage: l’after féminin du vendredi

 

De retour sur le sublime rooftop du Publicis, il est temps de passer du cinéma à la musique. La soirée promet de mettre à l’honneur la femme et la nouveauté francophone. Doucement les invités affluent sur le dernier étage du bâtiment et sa vue imprenable sur l’Arc de Triomphe. Là leur est proposé de créer leurs propre shampooing et masque capillaire en guise de cadeau de bienvenue. Quelques pop corn salés et sucrés accueillent l’audience. Tim Roth, vêtu d’un costume impeccable se fond dans la foule. Vendredi Sur Mer, elle est accompagnée d’un danseur qui fait vibrer l’audience. Il devient doucement impossible de ne pas danser alors que les notes ordonnent de se déhancher. Les paroles, elles font échos et s’élèvent dans la nuit parisienne. Aloïse Sauvage débarque face à une audience chauffée à bloc. Le set se met doucement en place avant de finalement trouver sa force. Si le démarrage semblait compliqué, le final lui est magistral. Elle entraîne un public dansant sur « Aphone » à tel point qu’il sera même interprété deux fois. Aphone à force d’être à fond, ou pas, la foule, poursuit sa soirée sous les étoiles. Sauvage ce vendredi sur Paris!

Session de courts-métrages du samedi 16 juin

Ce qu’il y a de fascinant quand on est face à une sélection de courts métrages, c’est la possibilité en deux heures de temps d’être confronté à plusieurs univers différents, les thématiques et sensibilités des différents réalisateurs s’exposent à nous et nous permettent de réfléchir, d’être confrontés à des sujets inattendus. Que peut-on laisser apparaître en une dizaine de minutes, parfois moins à l’écran? A première vue, on pourrait dire pas grand chose. Et pourtant… Est ce qu’il en a fallu plus à Sudarshan Suresh pour dresser un portrait de femme tout en complexité dans Absent ? De même, est ce que Ready for love et Skip day, respectivement la présentation à travers trois époques de la vidéo de présentation d’une candidate pour le Bachelor et les instants filmés de la dernière journée de cours d’une bande d’adolescents des Everglades partant en virée auraient autant d’impact sur une longueur plus étirée ? Il n’aura pas fallu plus de temps pour que Chatman et Solen laissent poindre un prometteur talent d’une beauté formelle empreinte d’une poésie Wes-Andersonienne avec leur The Shivering Truth.

Kid Thing: l’Amérique profonde est une môme destructrice

kid thing zellner brothers

Parmi les invités d’honneurs du Champs-Elysées film Festival, les frères Zellner avaient une place de choix, leur film « Damsel » lui avait été sélectionné pour s’offrir la clôture du festival. Pas étonnant de ce fait, de retrouver leur œuvre la plus indé dans la sélection de notre évènement. C’est donc au Lincoln que le public est amené à (re)découvrir cette œuvre à part datant de 2012. Sur l’écran, Annie, une enfant de 10 ans vivant au Texas prend vie. Son père alcoolique ne prend pas soin d’elle, alors qu’elle ne va plus à l’école la caméra suit ses déambulations dans le nature. Notre enfant casse-cous s’ennuie beaucoup mais surtout fait toujours ce qu’elle a envie de faire « Cause I feel to » étant l’une des phrases les plus prononcées durant la projection. Où cela nous mène-t-il? A vivre les évènements en plans longs, en gros plans et à la voir détruire tout ce qu’elle touche, volontairement. Tirer avec un fusil à paintball sur une vache morte par exemple, ou une bouse de vache, voler une enfant en fauteuil roulant. Annie se sent juste l’envie de détruire les choses, sans jamais sourire, sans jamais prendre de plaisir. La caméra des frères Zellner épouse le rythme imposé par ses déambulation, choisissant de ne pas transmettre d’émotions fortes par leurs acteurs, qui souvent finissent en contre-pieds de la musique, la seule elle à éprouver quelque chose dans ce Texas morne. Seulement voilà, notre étrange enfant tombe sur une femme, prénommée Esther qui est tombée dans un trou au fin fond des bois, un trou très profond dont il est impossible de sortir. Sans jamais dévoiler le visage de ce personnage que seule Annie pourrait sauver et dont seule Annie connait l’existence, le film dépeint le relation qui uni ces deux personnages qui souhaiteraient être sauvées. Sauvée d’une vie d’ennui avec un père alcoolique comme sauvée d’une mort certaine. Si fort que ça vous dites? Non le ton est donné, et il faut savoir lire entre les lignes. Véritable réflexion sur l’éducation, ce « Kid Thing » réussi le tour de force de créer un vif, un profond sentiment de malaise et ce jusque dans son étrange dénouement. A tel point qu’il faut bien à son spectateur quelques jours pour le digérer et être à même d’en parler. De le retranscrire. Puisque la force du message qui en découle, l’envie de fuir, l’ennui, la colère, l’éducation, la vie rurale aux Etats-Unis, l’alcoolisme, l’apprentissage du bon sens… tout cela ne peut être vraiment perçu qu’une fois l’image d’une énorme bouse de vache explosant à coup de paint ball ne vous sera sortie de la tête.

Damsel et cérémonie de clôture

damsel zellner borthers
Mia Wasikowska and Robert Pattinson appear in Damsel by David Zellner and Nathan Zellner, an official selection of the Premieres program at the 2018 Sundance Film Festival. Courtesy of Sundance Institute | photo by Adam Stone. All photos are copyrighted and may be used by press only

Toutes les bonnes choses ont une fin. On a beau le dire, c’est tout de même avec un pincement au cœur qu’il a fallu dire aurevoir à cette 7ème édition du Champs-Elysées Film Festival. Un cérémonie permet de récompenser les films primés mais aussi de saluer l’équipe du festival. Cette dernière a réalisé un travail colossale, que ce soit le trentaine de personne qui la compose tout comme les 70 bénévoles qui la compose. L’occasion de placer pour PopnShot un énorme big up à Victoria Levisse et Cécile Legros, chargées des relations presse pour la musique, merci à elles deux pour leur aide, leur professionnalisme et leur bienveillance. Côté films, nombreux sont les métrages récompensés de « Contes de juillet » ( rentrouvez notre reportage de la journée du 13 juin) à  » 1985″ en passant par « La Trajectoire du homard » qui se voit remettre son prix par la main de Chloë Grace Moretz herself ou encore « Soller Point », tous repartent les mains pleines. Lorsque l’équipe quitte la salle, le nouveau né des frères Zellner « Damsel » débute. Le film est un genre de western mais pas vraiment. A son affiche on retrouve Robert Pattinson et Mia Wasikowska. On y découvre les aventure du pionnier Samuel Alabaster qui secondé par un pasteur alcoolique part sauver son aimée Penelope, qui a été kidnappée, à travers les territoires indiens, mais les apparences sont trompeuses et les frontières entre héros et voyous sont plus minces qu’elles n’y paraissent. Avec humour, nos frangins dépeignent leurs anti-héros à la perfection jouant sur les rebondissements pour créer un film unique aux nombreux moments inattendus. Là où le bât blesse c’est bien néanmoins dans le format même du film, qui semble tomber dans la surenchère pour poursuivre son histoire. Le métrage se perd alors dans l’ajout de situations improbables donnant lieu à un tout pouvant surprendre tant sa fin peut sembler tomber à tous moments. Pourtant en jouant sur l’humour comme arme majeure, le métrage emporte volontiers dans son univers de faux semblants et de besoin d’un nouveau départ. Ce dernier est-il possible? Reste-t-il de l’espoir? Dans le cinéma de notre duo la réponse n’est jamais où on l’attend.

Pour pouvoir en débattre et se remettre de ses émotions, champagne et petits fours ( salés mais avec un design sucré) attendent les festivaliers à l’Elyseum. La salle aux murs fait d’écran permet de profiter du dj set d’Arnaud Rebotini pour se déhancher et manger un donuts au fromage frais et basilique. Le cinéma indépendant a encore de beaux jours devant lui, il est bien vivant, comme le public ce soir là désireux de le fêter jusqu’au bout de la nuit.

 

Découvrez également notre reportage de la soirée d’ouverture avec notamment l’avant-première de « How to talk to girls at parties ».