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Penelope Bonneau Rouis

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Maggie Rogers – Surrender (Crédits photo : Kelly Jeffrey)

Trois ans après la sortie de Heard It in a Past Life (2019), la chanteuse américaine Maggie Rogers revient en très grande forme avec Surrender, sorti le 29 juillet dernier. Cet album, plus fier que le précédent, présente Maggie Rogers plus libre que jamais. Elle y allie brillamment plusieurs influences musicales telles que l’electro, la folk et du rock saturé, le tout mêlé à une fureur de vivre et une frénésie déconcertante aux intonations très 90s/2000. 

UN OPTIMISME TEINTÉ DE FRUSTRATION

Il y a quelque chose d’exaltant, disons-le, à observer certains artistes grandir et trouver leur style. C’est le cas avec Maggie Rogers qui, le 29 juillet dernier, a sorti son deuxième et -pour le moment- meilleur album. Ne crions pas là au fameux « album de la maturité » dont la formulation est aussi trouble que lorsqu’il y a présence de CO2. Mais il y a bien là une évolution certaine qui se dessine. Avec Surrender, Maggie Rogers signe probablement son œuvre la plus aboutie. Si les trois premiers singles (That’s Where I Am, Horses, Want Want) sortis en préparation de l’album laissaient présager une certaine qualité, le reste de l’opus s’est avéré encore mieux qu’escompté.

Sur Surrender (notez l’assonance), Maggie Rogers se livre, pousse autant des cris de rage que de joie. Elle célèbre son émancipation, sa liberté avec une assurance rafraîchissante. Car c’est ce dont est question l’album; une assurance nouvellement acquise pourtant teintée parfois d’inquiétude et de frustration. Cette dualité des émotions et des sentiments est retranscrite notamment sur la chanson, Shatter, où les chœurs sont chantés par Florence Welch (Florence + The Machine).

Une ode à ses proches et… à elle-même?

Comme bon nombre d’artistes, Maggie Rogers s’est servi du confinement pour se réinventer et composer. Elle a troqué ses longs cheveux blonds pour une coupe garçonne lui donnant une allure de rock star des années 90 et s’affirme davantage musicalement. Sur le morceau Be Cool, Maggie s’adresse directement aux ami.es qui sont resté.es à ses côtés durant la pandémie. Il ne s’agit pas de la seule chanson où elle exprime sa reconnaissance pour ses proches : I’ve Got A Friend, balade touchante où l’on entend tout au long de la chanson des dialogues joués par les musicien.nes Clairo et Claud.

Cependant certains morceaux sont plus ambigus, mais pas dénués d’espoir pour autant. En effet, si les chansons sus-nommées laissent clairement entendre qu’elle s’adresse à des proches, d’autres pourrait tout aussi bien s’adresser à ces mêmes proches, un.e amant.e ou (et c’est très plausible) à elle-même. Si, Maggie Rogers a explicité la signification derrière le son Horses (véritable coup de coeur personnel) qui justement était une chanson qu’elle avait écrite pour elle-même, enregistrée en une prise, il est moins évident de déterminer le destinataire d’Anywhere With You. 

Maggie rogers, une fureur de vivre

Enfin, que serait cette critique si je ne mentionnais pas Want Want, véritable hymne pop à la priorité du plaisir dans la vie qu’elle décrit avec cette frénésie qui semble lui être désormais propre.

En somme, Maggie Rogers a réussi l’exploit de réunir dans un album d’à peine 45 minutes tant d’émotions multiples et complexes que l’on se croirait en face d’un  petit-déjeuner continental. S’il fallait résumer cet album en quelques ingrédients essentiels, je dirais : de la colère, de l’optimisme, de l’émancipation et en ingrédient secret, de la rage de vaincre. En espérant que l’album plaira à quiconque lira ceci, si c’est le cas, l’américaine passe par la Salle Pleyel le 17 novembre 2022.


 

ST. VINCENT live @ Philharmonie de Paris – © Joachim BERTRAND / Philharmonie de Paris

Mardi 5 Juillet 2022, pour le quatrième soir du festival Days Off, St Vincent s’est produite sur la scène de la salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris. Entre jazz new-yorkais et funk délirant, la virtuose américaine a offert pendant près d’une heure et demie, un show d’une qualité exceptionnelle.

Il est 19h50 quand j’entre dans la salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris. La salle est vaste, blanche avec des formes géométriques qui n’ont pour seul effet que de nous faire tourner la tête et nous faire sentir tout petit. Elle se remplit peu à peu, comme un poumon se remplirait d’air, et chacun ressent ce petit vertige – sauf ceux qui étaient déjà venus- en y entrant. En plus, la clime est à fond et ne fait qu’amplifier cette sensation.

Cate le Bon, féale galloise

À 20h précise, Cate Le Bon monte sur scène coiffée d’une camaille de chevalier. Les plus férus d’Histoire crieraient à un hommage à Jeanne d’Arc mais je ne mange pas de ce pain-là. Après tout, c’était peut-être une référence à Isabel de Conches.

La chanteuse galloise instaure dès son entrée une atmosphère rétro, de sorcière, un peu psychédélique. Son style de chevaleresse des temps modernes et sa voix éthérée ne pouvaient que – sans mauvais jeu de mot- conquérir un public un poil trop sage si le son avait été mieux réglé. Peu bavarde, elle quitte la scène à 20h50.

une attente agitée

Les techniciens préparent désormais la scène pour St Vincent. Des nuages sont installés, un décor de ville ressemblant à New-York s’abaisse lentement en arrière plan.

À 21h08, la lumière s’éteint, une femme pas loin de moi hurle « Woooooooo ». La lumière se rallume, c’était juste un test et son pote siffle : « putain tu m’as pété le tympan… » avant de rajouter à l’intention d’un public majoritairement français : « sorry guys » (en phonétique approximative, cela donne « sauri gaïze »).

De l’autre côté, des commentaires plus cassants se font entendre : « bon il faut se l’avouer, son dernier album s’avère pas terrible. » En espérant qu’ils parlaient du dernier album photo confectionné par la grand-mère de l’un des deux bonhommes. Mais ça reste pas très gentil.

une entrée en scène burlesque

Puis, à 21h22. Daddy’s Home de Shep & The Limelites retentit dans la salle. Le groupe et les choristes se mettent en place. Quelques secondes plus tard, St Vincent, vêtue d’un imper et de hauts talons avance avec langueur vers le micro, s’arrête un instant devant et repart. C’était un prank, c’était pas elle en fait. La vraie St Vincent fait enfin son entrée peu après. Elle porte un blazer blanc cintré, un short assorti et des bottes qui semblent être en vinyle (très Courrèges).

Dès cette double entrée, St Vincent instaure directement le côté théâtral et burlesque qui suivra tout au long du concert, que l’on trouve d’ailleurs sur chacun de ses albums. Et si le spectacle est assis, elle réussit tout de même l’exploit, dès la troisième chanson, à avoir tout le parterre se lever et se précipiter vers la scène.

ST. VINCENT live @ Philharmonie de Paris – © Joachim BERTRAND / Philharmonie de Paris

Divine et théâtrale

St Vincent, de son vrai nom Annie Clarke, a cette qualité que peu d’artistes ont; d’allier le calcul à l’inattendu. Si le show paraît parfaitement millimétré, elle joue avec le public en faisant preuve d’une aisance et d’un amusement spontané. Notamment lorsque ceux venus se précipiter au premier rang la filme, voulant immortaliser ce moment de grâce, et que celle-ci prend quelques téléphones et capture elle-même l’expérience. Le moment est si hors-du-temps que le public se croirait presque plongé dans un diner à New York (je dis bien presque, parce que quand même, ne nous laissons pas berner aussi facilement).

ST. VINCENT live @ Philharmonie de Paris – © Joachim BERTRAND / Philharmonie de Paris

St Vincent a une musicalité et une voix exceptionnelles. Elle susurre autant qu’elle rugit (un peu à la Prince sur  Darling Nikki) et chaque fois qu’elle hurle des petits frissons parcourent les bras et le dos de chacun – à moins qu’il ne s’agisse de la clime. Entre deux solos de guitare, se place un petit solo de thérémine et c’est quand même très stylé.

Au bout d’1h30, le concert touche à sa fin. Le temps est passé à une vitesse… La setlist était remarquable : autant de chansons de son dernier album Daddy’s Home (The Melting Of The Sun, Pay Your Way In Pain…) que de ses précédents comme Masseduction, ou Marry Me. Le public ressort de cette salle où se tiennent généralement des concerts classiques en constatant une chose :  pour l’amour de la musique, à la Philharmonie, que ce soit de la funk ou de l’opéra, tous y trouvent leur place.

Tamino
Crédits photo : Herman Selleslags

Deux ans après sa dernière tournée, Tamino revient pour un concert intimiste au Café de la Danse. Pendant 50 minutes, accompagné de sa guitare ou d’un oud, le jeune flamand d’origine égyptienne transporte à nouveau un public amoureux transi dans son univers sombre et poétique. 

Tamino, c’est ce grand brun (1m98, selon Wikipédia) au regard mélancolique et à l’allure romantique. Ce dandy dont la musique mêle folk rock et musique égyptienne. Celui qui nous avait tous ensorcelés en 2018 avec son morceau « Habibi », issu de son premier album Amir sorti la même année revient pour un showcase exceptionnel.

Où es-tu, Tamino ?

Sa dernière prestation date d’il y a environ deux ans. Ça, Tamino, le confirmera plus tard en montant sur scène. Deux ans d’absence, de silence, de questions « tiens, il devient quoi, Tamino? » posées de manière un peu hasardeuse à des potes autour d’un verre. Et en février, sur Instagram il poste une photo en clair-obscur, assis sur le sol de ce qui ressemble à un studio d’enregistrement. Reviendrait-il ?

Oui. Il est bien revenu, puisque le 27 avril dernier sortait « The First Disciple »Un morceau hanté et grinçant qui ouvre un nouveau chapitre, celui de Sahar. Son deuxième album.

Et le 14 juin dernier, après avoir rempli la Cigale puis l’Olympia lors de ses dernières tournées, le voilà qui revient là où tout a commencé, dans la petite salle du Café de la Danse. Le jour de l’ouverture de la vente, les billets partent en quelques minutes.

Le Jour J

En arrivant devant la salle, force est de constater la file qui attend dehors. Les gens sont lookés, maquillés, jeunes – pas plus de 23 ans – et font la queue depuis plusieurs heures. Bouquets de fleurs, petits mots et portraits dans les mains et dans les sacs. Certains sont assis par terre et jouent aux cartes, d’autres discutent.

Vers 19h, Tamino sort de la salle, peut-être pour aller se balader (c’est tellement sympa Bastille…). Il passe à quelques mètres de moi, journaliste à ses débuts, dont les yeux arrondis s’étirent les paupières à leur en causer des courbatures, et il me regarde presque dans les yeux, c’est-à-dire le mur derrière.

Crédits photo : Adrien Gras

Tamino, ce ménestrel de la nuit

Les portes s’ouvrent à 19h45 et la salle se remplit peu à peu. Drôle de phénomène à observer, lorsqu’assis.es en hauteur, cette foule qui s’épaissit, s’agglutine et s’étale autour de la scène comme un nuage de soir d’orage. Ce nuage humain aussi est prêt à éclater.

À 20h29, quelques cris impatients retentissent dans la salle, espérant ainsi provoquer l’arrivée de Tamino sur scène. Une minute plus tard, la tentative est un succès – ou simplement une coïncidence liée au timing – et Tamino apparaît, armé d’un oud. Ses cheveux noirs se reflètent dans sa tenue assortie.

Le concert est exceptionnel, celui qui remplissait l’Olympia accompagné de Colin Greenwood en novembre 2019 est là, seul face aux quelques chanceux qui ont réussi à se procurer une place pour le Café de la Danse, qu’il enchante de sa poésie. Les spectateurs le savent ; ils sont en train de vivre un moment décisif dans la carrière du jeune belge. C’est peut-être pour ça que la salle est aussi remplie. Les gens se sont installés un peu partout où ils pouvaient : une seconde foule compacte se forme au bar de l’étage. Et dans la moiteur de la salle, cet entassement humain ne peut qu’évoquer, aux adeptes de mysticisme, l’arche de Noé.

Un showcase magistral

L’atmosphère est écrasante, frénétique. La foule oscille entre cris de folie et silences admiratifs, l’accompagnant sur ses titres les plus connus comme « Indigo Night », « Tummy » ou « Cigar ». Ça hurle des « TAMINO » et des « J’te kiffe Tamino, j’te kiffe » de tous les coins de la salle. Même si l’interpellé semble avoir appris le français pour l’occasion (le jour et la nuit depuis la Cigale), il n’est pas impossible que ce registre de langue n’apparaisse pas encore dans son vocabulaire naissant.

Le concert se termine sur « Persephone », ultime chanson du premier album, qui laisse le public assoiffé pour la suite (et parce que vraiment, il fait très chaud).

Ce show intimiste d’à peine 50 minutes paraît un peu court au goût du public. Mais bon, si le set avait duré quatre heures, la sensation générale aurait sûrement été la même. Car la musique de Tamino, déjà extraordinaire sur album, déploie tout son potentiel, toute son envergure lorsqu’elle est jouée live. Le temps se déroule sans que le public ne s’en aperçoive. C’est là que le vrai don de Tamino se trouve.

Son prochain concert à Paris, au Trianon en novembre prochain affiche déjà complet. La légende est-elle déjà en train de se créer ?


Pour clore ce week-end de l’Ascension, rien de mieux que de se rendre à un festival féministe et inclusif. La première édition de Burning Womxn a eu lieu ce week-end à la Maroquinerie et c’était brûlant. Entre concerts, lecture et pièce de théâtre, voici,  ce qu’il s’est tramé dans cet évènement féministe. 

Le 28 et 29 mai 2022, la première édition du festival Burning Womxn s’est tenue à la Maroquinerie. Derrière cet événement se cache une association du même nom. Fondée en 2020, celle-ci est née après la rencontre  à un collage féministe de Marie, membre du groupe Sisterhood Project, Julie, doctoresse en Histoire de l’Art et Marion, directrice artistique.

Leur objectif ? Mettre en avant des artistes féminines et minorités de genre émergeantes à travers des festivals mixtes et des actions culturelles tout au long de l’année.

Le nom Burning Womxn fait, vous l’aurez bien compris, écho à son légèrement plus célèbre homologue américain, Burning Man, mais pas seulement. C’est un hommage à ces femmes brûlées vives pour « sorcellerie » et autres accusations misogynes et meurtrières tout au long de l’histoire. Le de Womxn est une nouvelle orthographe permettant d’inclure les minorités de genre et d’éviter d’employer un dérivé de man. Aucune équivalence n’existe en français étant donné qu’étymologiquement, les mots « femme » et « homme » ne sont pas reliés.

Par souci d’éthique, l’exposition et la marketplace étaient en accès libre et ouvertes à tous.tes. Seuls les shows dans la salle de concert requéraient l’achat d’une place.

JOUR 1

Samedi 28 Mai, 10h. Le festival ouvre ses portes en plein cœur du 20ème arrondissement de Paris.
Les exposant.es s’installent. Au programme : artistes, libraires et jeux de société féministes et engagés. Sur la terrasse, les tables sont bien vite occupées et dans un coin, un atelier de customisation de Doc Martens – qui sponsorise d’ailleurs le festival – nous accueille. Pour ce premier jour, c’est Irène qui customise, plus connue sous le nom de Hipparchic sur Instagram.

Au stand d’à côté, un book. C’est celui de la tatoueuse, Koktel Sombre, partie, très certainement tatouer quelqu’un. Elle tient le stand et fixe les réservations avec sa soeur, dont la main droite est entourée d’un papillon d’encre, signé Koktel Sombre.

Eïdy Ho, artiste peintre, débute une fresque dont la progression accompagnera le déroulement du festival jusqu’à ce que celui-ci ferme ses portes, le lendemain soir.

UN FESTIVAL inclusif et militant

À l’intérieur, quelques artistes sont exposées aux murs, parmi celles-ci, Brode Pute, La Tessita, Marie Casaÿs ou Le Cheveu Blanc.

La marketplace est variée. Le Cheveu Blanc ainsi que Marie Casaÿs y ont d’ailleurs leur propre stand. Un livre et une tasse de thé, librairie féministe situé à République est là aussi. De quoi développer un tantinet notre culture littéraire et féministe.

Pour les plus compétitif.ves, Gender Games propose des jeux de société aussi géniaux qu’éducatifs : Bad Bitches Only dont le principe est de faire deviner à son équipe des personnalités féminines et non-binaires sans en dire « c’est la sœur de, la fille de, la femme de ». Et pour les mélomanes compétitif.ves, il existe aussi une édition centrée sur la musique et ça va de Janis Joplin à Janelle Monáe en passant par Missy Elliott.

Des concerts, des concerts, encore des concerts 

À 15h, le premier show du festival commence dans la salle du restaurant. Louisadonna, avec son ensemble en vinyle rouge enflammé ouvre les festivités et pendant 45 minutes transporte le public dans son univers coloré et militant.

Les premiers concerts payants débutent à 17h30. Trois artistes se produisent chacune leur tour, grâce au programme Tough As You organisé par Doc Martens. La première artiste, Lubiana est ensorcelante. Accompagnée de sa kora, instrument d’origine malienne, elle offre une musique unique où se mêlent ses inspirations africaines et européennes.

Burnin WomxnPour sa première scène, Toallita est la deuxième artiste à passer. Originaire de Brest, elle propose un rap net et efficace.

Soumeya, ultime artiste du programme Tough as You de la journée, monte sur scène peu après et c’est très fort. Elle offre des textes poignants et incisifs, questionnant la politique et le monde actuel.

19h10 : Thérèse monte sur scène pour un show où explosions musicales en tout genre et instants plus tiraillants coopèrent. Son long discours, une ode aux corps des femmes, à notre choix d’en disposer comme nous le souhaitons, trouve parfaitement sa place au sein de ce festival et du contexte actuel. Pour des raisons médicales, Thérèse ne peut pas danser autant qu’elle le voudrait ce soir. Ainsi, elle invite deux personnes dans la foule à l’accompagner danser sur scène, le temps d’une chanson. C’est Uzi Freyja qui se porte volontaire. Elle n’est autre que la prochaine artiste à se produire ce soir-là. Uzi Freyja a une énergie affolante, déchaînée. Elle bondit, danse et harangue la foule qui se déchaine à son tour.Burnin Womaxn

Enfin, Mila Dietrich clôt cette première journée avec un DJ set électrisant.

Jour 2

Le deuxième jour débute avec trois séances de yoga, auxquelles notre équipe, pour des raisons d’inactivité matinale fréquente, n’a pas assisté. 

En début d’après-midi, la comédienne Léa Schweitzer organise une lecture, Une envie secrète de… Le texte est truculent, un témoignage authentique sur la femme d’aujourd’hui, notamment quand elle parle de cette fameuse épilation du « rond de fesses ».

L’excellente lecture est suivie d’une pièce de théâtre tout aussi fracassante. Régime soupe aux choux : mode d’emploi par le Collectif Triplik et interprétée par Léa Goldstein et Chloé Heckmann. Comme tout ce qui a été présenté à ce festival, cette pièce est nécessaire, éducative et mêle juste ce qu’il faut d’humour et de gravité.  Les artistes sur scène abordent des sujets sociaux devenus, avec le temps, politiques comme le vaginisme ou l’endométriose. Pour le comic-relief, les grands thèmes de la pièce sont entrecoupés de fausses pubs humoristiques pour les protections périodiques Nanus qui nous gardent au sec même à la piscine – enfin c’est une façon de parler.

Après ces deux interventions artistiques, vient un moment de battement. Les stands de la marketplace sont les mêmes que la veille. On peut alors se procurer, si l’on était trop occupé.es la veille à tout découvrir, un livre, une lithographie, un jeu de société. Bref, tout ce qui pourrait venir satisfaire notre soif de découverte. Cette fois-ci, le stand de customisation de doc est tenu par Youra.

Du mystique pour finir ! 

Vers 18h et des brouettes, le premier concert de la journée commence. Elle s’appelle Frieda et elle est incroyable. Toute de violet et de voile vêtue, elle partage avec le public conquis en un sourire, son univers drôle, émouvant et familier pendant 45 minutes.

Sisterhood Project joue juste après. Comme précisé en début d’article, Marie, co-présidente de l’association, en est également la chanteuse. Le show est mystique, chargé de symbolisme, de sorcellerie, mais surtout – car c’est le plus important – de sororité. Pour le set, elles sont vêtues de noir, de plumes de paon et de paillettes. Leur musique est expérimentale, joue avec les traditions, le  sacré et le profane, où se mêlent des textes rédiges en anglais et en espagnol.

Burnin WomxnUne petite demie-heure passe et la dernière artiste monte sur scène. Flèche Love, avec un set haletant, tout aussi chargé de symbolisme que ses consœurs précédemment.

Ainsi, ce festival s’achève en beauté, dans les joies de la sororité. Si cette première édition s’est avérée être une réussite, il est de mise que d’en espérer une deuxième, une troisième, une quatrième… qui sait ?