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Julia Escudero

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Affiche de Call me by your name 2017
 

Trois nominations aux oscars, rien que ça pour « Call Me By Your Name » le film franco_brésilo_américano-italien de Lucas Guadagnino. Parmi ces possibles récompenses , le film tentera de rafler l’oscar du meilleur film, celui du meilleur scénario adapté et celui du meilleur acteur pour le frenchie Timothée Chalamet, nouvelle tête du cinéma international à seulement 22 ans.
 
En plus de cette reconnaissance, « Call me by your name » se prépare déjà un bel avenir alors que son réalisateur promet deux suites à la façon de « Before Sunrise » de Richard Linklater. Tout un programme. Mais ce film alors, il est si bien que ça ?
 

Déjà de quoi ça parle ?

 
On est en 1983, c’est l’été et Elio Perlman, 17 ans passe ses vacances en Italie dans la demeure que possède sa famille. Il attend que l’été passe, en jouant de la musique classique, en profitant des fêtes et en flirtant avec son amie parisienne Marzia. Son père éminent professeur de la culture gréco-romaine ( Michael Stuhlbarg) et sa mère traductrice (Amira Casar) , convient chaque année un étudiant doctorant à venir travailler avec eux durant six semaines. Cet été là, Oliver (Armie Hammer), un jeune et séduisant américain est choisi. Elio et lui découvrent alors l’éveil du désir et vivront un été qui les chamboulera à jamais.
 

Ok et finalement ça vaut le coup ?

 
extrait du film call me by your name 2017
 
Les années 80 sont à la mode. C’est un fait, sa culture et ses humeurs sont présents partout, le succès de Stranger Things et la mode dans les magasins sont là pour le prouver. Pourtant aucune œuvre n’arrive mieux à capter l’essence particulière de cette époque que « Call Me by your name ». Par soucis du détail, pour nous plonger un peu dans cette naïveté, clin d’œil à l’enfance de beaucoup d’entre nous, Guadagnino n’hésite pas à copier les jeux de caméra d’autre fois. Les filtres sont vieillis et les fondus enchaînés sont nombreux. La mise en scène est vieillotte et pourtant l’histoire contée est incroyablement moderne.
 
Si la pellicule a ce grain des années 80, elle capte aussi le soleil. Ce soleil fou et cette chaleur envoûtante. Celle que l’on envie et qui rappelle la naïveté de l’adolescence, la lenteur des étés qui s’éternisent dans la jeunesse, leur beauté et leur perfection. Difficile de regarder « Call me by your name » sans qu’une pointe de nostalgie ne viennent vous cueillir et vous rappeler votre propre été parfait.
Dans ses décors sublimes, au milieu des fêtes de villages et des baignades, le film ensorcelle et prend le spectateur au cœur de son propre vécu.
 
Une fois ce cadre idéal mis en place, une fois la découverte de la maison ( hello la jolie piscine) achevée, il est temps de commencer notre éducation sentimentale.
Les sentiments dans « Call Me by your name” ils passent pas l’art, la musique, le classique, le piano, la littérature et les références. Ils passent aussi par les langues et cet incroyable prouesse : créer un film qui se joue en trois langues différentes. Ainsi Timothée Chalamet passe du français à l’italien puis à l’anglais avec aisance et sans trébucher. Un touche d’allemand vient même s’ajouter au tableau. Le langage c’est aussi celui de la musique, s’exprimer à travers un piano, à travers le rythme qui s’excitent et s’adoucissent, la guitare qui chante et qui fait des clins d’oeil.
Mais être polyglotte ne suffit pas face aux sentiments, ceux là se jouent dans des regards, et des jeux contacts plus subtiles à percevoir.
 

« Call Me by your Name » ou la naissance du désir »

 
extrait du film call me by your name 2017
 
En prenant son temps, en vivant sur ce rythme solaire, le métrage plonge son spectateur dans un univers si réaliste qu’il en devient familier. « Que fait-on l’été ici? » demande d’ailleurs Oliver à Elio en début de pellicule, « On attend que l’été passe. » C’est ainsi que née avec douceur cette romance et ses non dits.
Le film est avant tout la confrontation de trois façons d’appréhender le désir. Trois générations qui le perçoivent de façons radicalement opposées. Le premier, celui que l’œuvre met le plus en avant est celui d’Elio. A 17 ans, le jeune homme découvre sa sexualité et s’en amuse, la pousse et la teste. A travers des scènes le rendant parfois ( volontairement) ridicule, parfois incroyablement attachant, le petit génie, celui qui a réponse à tout découvre sous nos yeux et au cours de ces 6 semaines l’existence du corps et de ses besoins. La scène de la pêche en est d’ailleurs l’illustration parfaite.
 
Face à lui , le désir d’Oliver plus âgé joue un effet de miroir. Lui qui connaît déjà son corps et ses besoins, les vit librement et s’amuse des découvertes du plus jeune. La encore sa réaction à la scène de la pêche en jeu de miroir permet de capter l’essence de ma sexualité de ce personnage.
 
Enfin, les parents qui ont passé l’âge de la passion et de ses folies apportent un œil bienveillant au récit. Le père d’Elio, en retrait pendant le film prend d’ailleurs un sens nouveau au cours d’un épilogue final qu’il est indispensable d’écouter avec attention.
 
Bien loin des clichés sur le rejet d’une orientation sexuelle, « Call me by your name » prend le pari de ne jamais juger ses personnages, même pas à travers le regard de ceux qui les entourent. Bienveillants, les parents et amis de nos héros font plus offices de mentors. Si le monde et ses réalités sont violents, cet été là en est épargné.
 
extrait du film call me by your name 2017
 

Un travail soigné d’un bout à l’autre de la pellicule

Si toutes ces raisons ne vous ont pas donné envie de courir vous enfermer en salles obscures puis de vous acheter un billet d’avion pour l’Italie histoire d’y passer l’été, « Call me by your name » a encore plus à offrir. Impossible de ne pas mentionner le travail magnifique réalisé sur la bande originale par Sufjan Stevens. Ses mélodies pop ponctuent à la perfection ces moments volés par la pellicule et ne manquent pas de donner le ton des pensées de nos personnages.
 
Sans trop en révéler, il est impossible de parler de ce film sans évoquer au moins du bout des lèvres, la scène du générique. L’excellente performance de Timothée Chalamet, les deux mondes qui cohabitent et ce regard qui dit tout laissant ainsi le temps aux spectateurs de s’imprégner des émotions de ce personnages. Elle est à elle seule une belle leçon de cinéma.

 

Bref courez le voir sur grand écran à compter du 28 février 2018. Vous ne serez pas déçu. A la rédac on croise fort les doigts pour les oscars.
 
Envie de parler des films nominés aux oscars? Retrouvez notre critique de « Get Out » qui malgré la grande fierté de voir un film d’horreur présenté lors de la cérémonie n’y a pas sa place.
 
Vous reprendrez bien un peu de soleil? « American Honey » va vous éblouir! 
 

Portrait de Naya pour la sortie de son Ep Blossom 2018

 

Vous avez du l’apercevoir dans The voice kids , la jeune Naya a pourtant encore plus à offrir.

 

Avec sa voix à faire rougir d’envie Nora Jones et ses accents à la Lola March, cette inconditionnelle fan des Beatles débarque en force avec un premier EP « Blossom » annonciateur d’une premier album à paraitre au printemps 2018.

 

Celle qui a déjà tourné avec Jain, Fauve ou encore Rover nous a donné rendez-vous dans les locaux de sa maison de disque, Sony. Avec un sourire contagieux, la belle revient sur ses premières compositions, ses projets, son univers et n’oublie pas de parler de New-York et des quatre de Liverpool. Interview vidéo.

 

Et hop, déjà fini 2017, voilà ça y est. On dit bien souvent que la fin de l’année est l’occasion de faire des bilans, de se flageller, de compter les kilos et les excès. Que néni, non pas de ça ici.

A la place prévoyons plutôt nos prochains excès. A commencer par les litres de bière et de soda sucré ( c’est toi la modération) à s’enfiler en écoutant de la très bonne musique en live l’année prochaine.

Petit guide certes non exhaustif mais qui promet déjà de planifier positivement cette nouvelle année. 

Jeanne Added – les 12 et 13 janvier au 104 Paris

Jeanne Added concertMerveilleuse Jeanne Added, que nous avions eu la chance de voir ( entre autre) lors de son Elysée Montmartre en décembre 2018. Suite à son annulation au mois de novembre dernier, la chanteuse au long parcours musicale se produira au mois de janvier dans la salle très arty du 104 pour interpréter son premier opus solo « Be Sensational ». Et si vous avez des oreilles, ne pas être dans la salle ce jour là serait une grossière erreur. Entre capacité vocales, performance, montée en puissance, un très beau moment de concert est à prévoir.

Grindi Manberg + Venice Bliss – 18 janvier au Popup! de Paris

Découverts sur scène par la rédactrice de ce top lors du Crossroads festival de Roubaix ( un festival qui vaut vraiment mais alors vraiment le détours, ne manquez pas sa prochaine édition d’ailleurs), Grindi Manberg est un magnifique condensé de pop mélancolique. Avec une esthétique léchée ( comme les chats), des mélodies absolument délicieuses, le duo promet un moment de live hypnotique et planant. Allez-y pour découvrir leur premier album, une pépite, intitulé « See The Ferries Fade » et paru le 15 septembre 2017.

Jeanne Do and the Black Bourgeoise – 23 janvier au QG Oberkampf

Vous reprendrez bien un peu de rock féminin pour commencer 2018 ? « Pretty Terror » c’est le nom de l’album de cette chanteuse qui n’a pas froid aux yeux et qui n’hésite pas à allier modernité et riffs bien sentis. Une petite découverte pour se réchauffer ne peut pas faire de mal.

Cabadzi X Blier + Eddy de Pretto – 11 février au Noumatrouff de Mulhouse

Cabadzi x Blier

Eddy de Pretto, c’est bon, tu connais. Normal le dernier gagnant du tremplin du Printemps de Bourges est sur toutes les lèvres et sur toutes les radios. Maintenant, voilà qu’on te propose de le découvrir en première partie de Cabadzi. Le duo tourne en effet pour défendre son projet hommage au cinéma de Bertrand Blier. Au programme en plus de mélodies qui ont fait de leur opus l’album de l’année 2017 ( parole d’expert), une scénographie sublime portée par une imagerie à couper le souffle. Bien plus qu’un simple live.

Glen Hansard – 14 février au Trianon Paris

Tu n’as pas ta place pour Glen Hansard, répare vite cette grave erreur avant de le regretter. L’artiste irlandais à qui l’on doit la bande son du film « Once » sera de passage à Paris pour donner son lot de frissons avec ses compositions folk et sa voix enivrante.

30 Seconds To Mars – 14 mars à l’Accor Hotels Arena ( enfin Bercy quoi) Paris

30 seconds to mars jared leto

Le groupe de Jared Leto promettait un nouvel album pour « bientôt » depuis maintenant, au moins trois ans, facile. Mais bon, on ne pourra pas les traiter de menteurs, les voilà de retour avec un nouveau single « Walk on Water » précurseur d’un opus qui devrait vous transporter sur Mars- ho putain comment ce jeu de mots craint!. Un concert à ne pas manquer pour voir l’acteur oscarisé Jared Leto se transformer en véritable bête de scène et pour découvrir une belle messe d’admirateurs, les echelons, les fans du groupe, qui suivent le combo de façon quasi religieuse (enlever le quasi de cette phrase). Ils ont bien raison, quand on aime 30 STM c’est toujours à la folie.

Chorus des Hauts de Seine- 7 et 8 avril 2018 à la Seine Musicale de Boulogne Billancourt

Le Chorus des Hauts de Seine n’est pas mort ! Houra ! Du coup, on ne manque pas cette nouvelle édition du festival qui a toujours su jouer entre talents confirmés et très belles découvertes. Alors qu’il y a deux ans on y écoutait gratuitement Last Train et Her ( Her que maintenant tout le monde écoute et c’est bien normal, ça prouve qu’il y a une justice), cet hiver on y retrouvait Adam Naas ou encore Mome. Au printemps, courrez découvrir la Scène musicale de Boulogne- Billancourt et écouter du NTM. Pas de regrets possible.

Les Déferlantes- Argelès-sur-Mer du 7 au 10 juillet

Affiche festival Déferlantes Argelès 2018

La mer sous les pieds, un château au dessus de la tête. Deux scènes qui s’alternent et des noms énormes qui se succèdent. De la musique pour tous les goûts, du rosé et des tapas ( on est si proche de l’Espagne ) et encore plus de musique. Chaque année, les Déferlantes promettent un moment magique sous le soleil pour petits et grands. Cette année, venez faire la fête pendant quatre jours avec Lenny Kravitz, Prodigy, Liam Gallagher, Prophets of Rage, Francis Cabrel, Vianney...

Orelsan + Nekfeu- 12 juillet 2018 au Zénith de Nancy

Si ces deux noms mis l’un à côté de l’autre ne te parle pas, je ne peux rien pour toi.

Les Nuits Secrètes- Aulnoye-Aymeries du 27 au 29 juillet

Festival Nuits Secrètes

Le meilleur des festivals de par son originalité et sa convivialité. Début août, l’association des Nuits Secrètes transforme la petite ville d’Aulnoye Aymerie en festival géant à ciel ouvert. Entre autre de concerts dans un bus anglais, tu peux aussi voir un tracteur scène défiler dans la ville ou prendre le bus qui t’emmène dans un lieu secret découvrir l’un des artistes de l’affiche. Où ça ? Partout où tu ne t’y attends pas, église, grange, champs, et autres surprises. A faire cette année pour voir en prime Jain, Alt-J, Petit Biscuit, Rone entre autre. Vas-y, ça vaut un clin d’oeil;)

Le 16 novembre 2017 j’avais RDV devant « les Etoiles », pour retrouver La Piétà.

A l’entrée de la salle de concert on me dit que La Piétà répète dans la voiture juste à côté. Et en effet je vois deux personnes avec des guitares à l’intérieur.
A ce moment là la première porte de la salle de concert s’entrouvre et une vague de riffs de guitares inonde la rue. On m’explique que les « The No Face » font les balances et qu’on ne s’entend pas à l’intérieur, ce que je crois volontier.
La rencontre se fera à l’étage d’un bistrot voisin. Mais le bruit ne nous quitte pas. A l’étage nous partageons le lieu avec une entreprise en réunion, et le moins que l’on puisse dire c’est que leurs débats étaient animés.

Qu’à cela ne tienne, on garde le cap et on enchaine enregistrement de la session acoustique et l’interview. Malgré quelques interruptions, La Piétà répond à toutes mes questions jusqu’au bout.

Après notre session, je suis invité aux balances. Et le parcours reste semé d’embûches. Un câble manque à l’appel puis un 2ème lâche. Il est tard, les magasins ferment et il faut absolument trouver ce matériel.

Ni une ni deux, on va au Studio Bleu juste à côté, qui gentiment cherche partout de quoi dépanner. Au bout d’un quart d’heure il y a tout ce qui faut.

Une préparation avant un concert riche en émotions. Mais avec le caractère trempé de l’artiste, rien ne l’arrêtera dans sa lancée que ce soit ce soir là ou pour la suite de sa carrière.


 

20 heures pétante: La Piétà entre en  scène

Concert de la Piétà aux Etoiles de Paris 2017
Les premières parties, ça captive peu les foules. En moyenne les premières parties, on attend qu’elle finissent. Elle a beau chanter qu’elle est « la moyenne à peine », la Piétà fait mentir ces généralités. La féline chanteuse déboule avant No Face pour tout chambouler et ce dès 20 heures sur les planches des Etoiles. A quoi s’attendre quand on va voir la Piétà en live? A être complètement retourné. Bha oui, on est en 2017 et pourtant, il est encore possible d’être choqués. Choqués dans le bon sens du terme. Un live de la chanteuse, c’est une claque. De celles qui réveillent, de celles qui prouvent que l’art peut encore faire réagir, de celles qui prouvent que la découverte fait du bien.

La voilà arborant son masque de chatte entourée de musiciens également cachés sous des masques de chats. Le sien est blanc, les leurs sont noir. Là voilà maintenant qui fait chanter la salle, des mots sexués et des mots crus. De vrais mots, des textes qui tordent le tripes. Nouveaux chapitre qui s’ajoutent à  l’oeuvre littéraire de la Piétà, le 3 et le 4 promettent d’être aussi fort que le 1 et le 2. Si quelques uns chantent sur « La Moyenne », la salle hyper réactive s’approche de la scène, hypnotisée. « Elle chante vraiment ces mots là? » interrogent les regards. Qui est cette mystérieuse musicienne? T’inquiète en exclusivité la voilà qui fait sauter le masque de chat, découvrant un visage doux derrière des propos durs. « J’aime pas les gens » ose-t-elle chanter. Ah oui mais les gens eux rendent l’inverse.

Sans dessus dessous, ils entrent dans la danse folle qui leur est proposée. Ils vivent le live. Et notre petit chat pas si domestique aussi. A tel point que, et c’est du jamais vu pour une première partie, elle se retrouve en fin de set allongée sur le sol, au milieu de la foule. Elle la prend à partie en se jetant sur les membre de l’audience qui chantent maintenant ses hymnes, elle se roule par terre à bout de souffle. C’est ainsi qu’on finit ce trop court spectacle, sans voix mais le sourire aux lèvres. Alors comme ça, on peut encore innover en 2017?

 

Report: Julia Escudero

Photo, vidéo, montage, interview: Kévin Gombert

 


 

Découvrez notre interview et la session live.