Seuls les anglais et les américains savent faire du vrai rock? Les guitares électriques ne sont plus branchées si l’on en croit Le Monde ? Pour être qualitatif aujourd’hui, il faut du synthé et de l’électro ? Voilà une sélection de petit frenchies qui vont démonter une à une ces idées. Rock is not dead et sa renaissance se trouve dans l’Hexagone ! Promis, il y en aura pour tous les goûts.
Normcore: du rock californien à la sauce 90’s
Nostalgiques ? Vous aimez le rock US des années 90 ? Alors pas de doutes, vous allez adorer Normcore. Formé à Montreuil en 2014, le groupe sait varier les plaisirs et évoque avec finesse la scène indie rock alternative de ces années aujourd’hui si cotées. Comparés avec justesse aux inoubliables Weezer et même à Pavement, qu’ils citent volontiers, le combo revient en avril 2019 avec un nouvel EP » Six Pack ». Au programme des riffs qui sentent bon le soleil et qui donnent envie de bouger nos popotins sans jamais nous prendre au sérieux. Et puisqu’en plus, la troupe propose un live survitaminé maîtrisé où règne la bonne humeur et les blondes bien fraîches, comme pourront en témoigner les spectateurs du Black Star à Paris, il ne vous reste plus qu’à vous laisser tenter. Normcore a délocalisé la Californie à Paris, le temps de 6 titres.
Booze Brothers : pour les amoureux de punk celtique
Le rock anglo-saxon, il trouve aussi ses racines dans les mélodies traditionnelles… à la sauce punk. Si Dropkiks Murphys sont les représentants de ce courant dans le monde, les Booze Brothers, eux le sont chez nous. Le groupe n’a d’ailleurs rien à prouver à personne puisqu’il fêtait ses 20 ans au mois de mars avec la sortie de « The Lemming Experience ». Au programme, du punk rock celtique bien senti qui fait pogoter dans les pubs comme sur les plus grandes scènes de festivals. Vous pouvez écouter leur discographie les yeux fermés, ou vous barder de tous vos plus beaux vêtements à motifs à trèfles puisque loin d’être simplement l’un des coups de coeur de la rédactions les Booze Brothers ont déjà conquis le coeur de Gogol Bordello, Lofofora et Millencoline pour qui ils ont ouvert. Instruments traditionnels, voix puissante et guitares électriques, voilà la recette du meilleur des cocktails.
La Vague mélange les genres et en invente
Vous pensez qu’on a fait le tour des possibles dans le rock ? Qu’on a déjà tout entendu ? Qu’il n’est plus possible d’y être créatif ? C’est parce que vous ne connaissez pas encore La Vague. Le duo survolté sublime le genre, le tord, le recrée, lui invente de nouvelles formes. Pour se faire, il mélange des influences orientales à l’aide d’un tambour japonais à des rythmiques hypnotiques. Une fois pris dans les rouleaux de La Vague (ce jeu de mot devrait nous ouvrir des postes de rédacteurs dans toute la presse quotidienne régionale existante), impossible d’en sortir. Et pour cause, son incroyable leader, Thérèse fascine grâce à sa voix puissante. Secondée par le beaucoup trop talentueux John, le groupe sait communiquer en direct avec votre cerveau. Impossible de ne pas répondre à ce chant de sirène et de ne pas vouloir en écouter toujours plus. Une expérience puissante comme un ras-de-marée à vivre d’urgence en concert. Et promis j’arrête les jeux de mots.
Steve Amber: de l’indie rock psyché maîtrisé
Cette sélection fera plaisir aux amoureux de tous les courants rock, c’est une promesse et une promesse ça se tient. Puisque friends don’t lie, on le sait, on a aussi regardé Stranger Things. Pour tenir cet engagement, il est plus que temps de faire plaisir aux amoureux de l’indie rock psyché britannique avec Steve Amber. En concert le groupe, qu’il serait facile de comparer à Radiohead, puisqu’il faut comparer pour situer, subjugue. Les quatre jeunes membres de cette formation hybride ont déjà tout des (plus) grands. les finalistes du Grand Zebrock 2019 proposent une expérience sensorielle, un moment puissant, prenant, qui fait sauter, rêver et voyager et ce en live comme sur leurs 5 titres enregistrés « From A temple on the hill ». Un temple vous dites? Pas de doute, le culte de Steve Amber fera vite parler de lui.
Structures : new wave magistrale
S’il existe un gage de qualité pour les apprentis musiciens, c’est bien de faire parti des Inouïs du Printemps de Bourges. En 2019, n’en déplaise au Monde, le tremplin s’offrait une session de jeunes rockeurs tous plus talentueux les uns que les autres. Parmi cette brochette inoubliable, Structures arrive en tête des coups de coeurs. Et c’est bien normal, avec un show magistral, les compères oscillent entre un punk bien senti et une new wave salvatrice. Il y a du Joy Division dans leurs notes, auxquelles se mêle l’insouciance créatrice d’une jeunesse folle. Quelque part, alors qu’on l’écoute avec attention, le groupe devient le messager d’une grande nouvelle. Il est encore possible en 2019 d’être talentueux et insouciant, de grader l’attitude des rockeurs d’un autre temps, d’être sérieusement bon sans se prendre au sérieux. La musique comme un filtre de jouvence, c’est ce qui était promis et ce que des artistes comme Structures s’évertuent à rendre vrai. Leur EP « Long life » est déjà disponible.
Telegraph : la claque indie folk rock
Vous vous en souvenez peut-être. En 2009, Orange diffusait une publicité qui expliquait qu’un mot pouvait avoir plusieurs significations. Parmi eux, le mot claque désignait à la fois le geste et la sensation face à une oeuvre d’art puissante. L’écoute de l’incroyable « Broken Bones » de Telegraph ainsi que le visionnage de son clip sous forme de court-métrage ne manquent pas de rappeler la seconde interprétation de ce mot. Il faut dire que le frangins Julien, Mathieu et Maxime tapent très fort. Puissant comme ont pu l’être les meilleurs singles de Blink 182 qui auraient croisé la bande d’Imagine Dragons, les mélodies de la fratrie oscillent entre indie rock, pop, électro et n’hésitent pas à emprunter à la soul comme à l’urbain. En sort un contenu explosif, vibrant, une lettre d’amour puissante à la musique qui n’hésite pas à aborder des sujets d’une importance capitale: se battre pour le monde qui nous entoure. Tout un programme qui vous fera écouter à n’en pas douter les morceaux de Telegraph le doigt sur le touche repeat.
We Hate you please Die : scream paritaire
Comme leurs copains de Structures, We hate you please die font partie de la sélection 2019 des inouïs du Printemps de Bourges. On vous l’avait prouvé avec La Vague, le rock peut aussi séduire lorsqu’il est porté par une femme. Ici, l’énergie de la fibre féminine de la formation est sublimée par les parties screamées portées par son acolyte masculin. En ressort une énergie brute, à fleur de peau et impossible à maîtriser. Cette transe improbable sait porter la détresse froide de moments screamés qui transpercent le coeur comme l’énergie débordante du punk garage qui appelle aux pogos. En sort des prestations folles, hypnotiques, enragées et des morceaux qui marquent le corps et l’esprit. Du haut de ses 24 ans de moyenne d’âge et avec à son actif un premier album Kids are lo-fi sorti en octobre 2018, le groupe donne un souffle de modernité à un courant qui vivait sur ses acquis. Hypnotisant!