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Julia Escudero

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tasty freaks bus palladium 2019

Le vendredi 22 novembre, Tasty Freaks posait ses valises au Bus Palladium de Paris pour présenter son 3ème EP « Wake Up Call ». Véritable groupe de scène, le sympathique combo, programmé en deuxième moitié de soirée comptait bien faire danser une salle déjà bien remplie.

Il est d’ailleurs l’heure de se réveiller, bien que la nuit soit complètement tombée sur Pigalle ce vendredi soir, puisque le trio masculin débarque sur scène, un brin en retard.  Il se rattrape vite grâce à un nouveau titre pêchu, Wake Up Call comme l’EP,  porté par une ligne de basse puissante et une batterie obsédante. La salle rock parisienne par excellence reprend alors ses lettres de noblesses. « Je veux que vous sache que j’ai du mal à m’exprimer sur scène» ironise avec des fautes volontaires Julien, le front man barbu avant de parler de son live à Cergy cinq jours plus tôt et de le mettre en compétition avec sa date parisienne. Le Bus Palladium sera-t-il à la hauteur ? Mais certainement répond a l’unisson une foule déjà captivée.

Côté public ça sent bon le rock que ce soit dans les tenues et les looks, dans les danses frénétiques, le sol recouvert d’alcool qui colle à chaque pas, ou les affiches de Nirvana accrochées aux murs. Le groupe lui emprunte ces codes pour mieux les attribuer au funk, l’âme des Red Hot Chili Peppers plane sur les compositions présentées. Si les couplets pourraient évoquer un Maroon 5 dopé au rock’n’roll, les refrains eux décollent savamment, se font entêtants, osent repousser les frontières.

Chez Tasty Freaks les instruments ont du goût, il s’entendent, vivent. Tout comme ce trio qui fait la part belle à chacun de ses membres. En anglais dans le texte, la voix suave du frontman vibre et fait danser. Nos musiciens et copains se donnent la réplique, se font face pour faire sonner leurs instruments. Trois EP d’âge ce n’est pas rien, d’ailleurs la complicité de nos acolytes saute d’emblée aux yeux. La chaleur monte d’un cran et le groupe invite le public à s’accroupir pour mieux sauter. Encore une fois le dialogue entre les instruments, la justesse de leurs échanges, véritable marque de fabrique du groupe est de la partie. S’il est habituel de faire la part belle à la guitare, ici les codes sont cassés puisque les rythmiques prennent l’ascendant. Quelques mots chuchotés presque parlés donnent une dimension moderne au live. Pourtant les techniciens ne lésinent pas sur un accompagnement à la voix grave pour étayer leur registre.

Une prise de température s’impose «  Et sinon le bus ça va toujours? » « Oui!!!!» «  A poil !»  osent certains. A poil tu dis?  Et tu savais que les Red Hot Chili Peppers finissaient leurs premiers concerts nus? Anecdote tu dis ? Du tout puisque au-delà d’être une simple source d’inspiration, les compositeurs de Don’t Stop  habitent notre trio qui subliment cette référence. Sur scène cette patte s’entend, dans les mélodies et les rythmes, dans les interactions et la bonne humeur. Et ce, même si les musiciens restent habillés. Habitée ( et habillée également) la foule tape frénétiquement dans ses mains et se soumet volontiers lorsqu’elle est invitée à chanter. La bonne humeur est de rigueur, d’ailleurs l’avant-scène est prise d’assaut. Le batteur propose alors de diviser la fosse en deux pour tester ses performances vocales à droite puis à gauche. Les notes sucrées se font alors groovies.

C’est dans cet état de torpeur qu’il faut se dire au revoir. Gonflé à bloc, emprunt d’une énergie qui lui a été transmise, le public est prêt à danser toute la nuit. Après tout un vendredi soir à Pigalle, c’est à 22 heures que les esprits s’échauffent et que les choses sérieuses commencent. Et Tasty Freaks est la mise en bouche parfaite pour débuter une nuit de folie.

 

festival les aventuriers programation 2019.

Jeu Concours. Le festival les Aventuriers revient du 11 au 20 décembre 2019. Au programme et comme chaque année de la découverte, de la qualité, des talents montants, des concerts, des tables rondes, du cinéma et une création signée Richard Kolinka ( Téléphone / Les Insus), parrain du festival.

L’événement de Fontenay-sous-Bois fêtera ainsi ses 15 ans d’existence en grande pompe. S’il s’inscrit comme immanquable dans le paysage des festivals français c’est aussi par son audace et son sens aigu de la découverte. Parmi ceux qui ont foulé ses planches on retrouve des pointures de M à Miossec en passant par La Grande Sophie, Cali, Jean-Louis Aubert, Alain Bashung, Naive New Beaters, Le Prince Miiaou, Isaac Delusion ou même Louise Attaque. Autant de gages de qualité qui promettent que la programmation de cette édition 2019 fera elle-aussi longtemps parler d’elle: de Normcore, qui faisait d’ailleurs partie de notre sélection d’artistes rock à suivre à La Chica, l’excellente Suzanne, les talentueux MNNQS, La Fraîcheur et Leonard de Leonard, le festival promet une affiche éclectique.

Et si l’éclectisme, tu en as fait quand tu était jeune mais que tu n’es pas contre si on te paye le voyage ( oui , on fait des références aux Inconnus maintenant voilà)- sache que ça tombe bien. Pop&Shot est fier d’être partenaire de cette édition 2019 et t’offre tes places pour deux soirées d’exception.

Prêt? Voilà ce qu’on te propose, tu mets un commentaire ci-dessous pour nous dire que tu veux participer et la date qui te donne envie entre les deux choix ci-dessous. Si tu es sélectionné(e) tu remportes deux places pour aller faire de belles découvertes avec qui tu veux.

Aussi, si tu ne vis pas à Fontenay-sous-Bois, pas de panique. Une navette GRATUITE en provenance de la place de la Nation à Paris est à ta disposition pour te rendre sur place.

Places à Gagner

  • Deux places à gagner pour la soirée du samedi 14 décembre avec les concerts d’Estelle Meyer, Irène Dresel, DJEDJOTRONIC, La Fraîcheur et Leonard de Leonard ainsi qu’une table ronde: l’épopée des Aventuriers.
  • Deux places à gagner pour la soirée du 17 décembre avec La Chica et Suzane.

Bonne chance!

chris garneau

 

« Tu ne peux pas te laisser drainer par la noirceur d’une autre personne . Pour moi, cette chanson parle de laisser quelqu’un s’aller dans l’obscurité. Nous devons dénoncer les injustices quand nous les voyons, demander des comptes aux gens, et nous devons aussi apprendre à leur dire au revoir. » – confie-t-il pour expliquer son titre. 

Un clip en noir et blanc, faisant la part belle au musicien, aux espaces vides et même à une église, vient délicatement habiller ce joli moment de musique. Ce titre servira de lancement au prochain projet de l’artiste qui prépare dans ses fourneaux une collaboration avec le compositeur et producteur Patrick Higgins.

Pour mémoire, Chris Garneau publiait en 2006, « Music for Tourists », son premier album.

 

 

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Le clip de « Little While » par Chris Garneau

Venus défendre, leur nouvel opus, « The Big Picture » au Trianon de Paris, les rockeurs alsaciens de Last Train ont fait face à une salle pleine à craquer. Un concert maîtrisé et d’une grande maturité qui prouve que nos jeunes loups fous sont aujourd’hui des musiciens accomplis.

Bandit Bandit: ouverture féminine survoltée

Quatuor porté par une chanteuse à forte présence, Bandit Bandit ouvre les festivités face à un Trianon complet. La foule est au rendez-vous dès les premières minutes de cette soirée résolument rock. Meneuse au tambourin, la belle porte ce concert de haute volée entourée de musiciens talentueux. La front woman se déhanche volontiers. Chantant langoureusement tantôt en français tantôt en anglais, elle surfe sur son charisme indéniable et sa voix puissante pour faire face aux guitares saturées de ses comparses. Il faut dire que Bandit Bandit profite d’une belle cote dans le milieu et a su se faire un beau nom. Topo après un passage remarqué au MaMA festival, le groupe attire une foule désireuse d’y trouver la crasse viscérale d’un rock sombre mêlé à la nouveauté d’une scène française en effervescence.

Sans jamais rater son effet, le groupe est jeune. Pas de cette jeunesse folle qui lâche tout et sent bon la bière non. Plutôt de celle consciente qui sait où elle va. Le voilà donc qui sert un show certes bourré d’énergie mais également carré et extrêmement ficelé. Est ce mal? Du tout. Pourtant la véritable énergie du rock, ses folies et ses fausses routes sont plus mimées que vécues. Les interactions manquent à l’appel. Tout comme une pointe de folie assumée qui permettrait aux compositions de gagner en originalité. Reste néanmoins à saluer les parties phrasées et le déchaînement des instruments qui suivent, exutoire profond pour un public qui ne demande qu’à se déchaîner.

Last train : photographie rock

Deux titres et voilà déjà que Last Train fait trembler le sol d’un Trianon plein a ras-bords. Dans la foule on croise des trentenaires et des enfants, des cinquantenaires et des vieux de la vieille amoureux de rock à jamais. Venus défendre « The Big Picture », le groupe n’oublie pas « Weathering »,  son premier essai pour autant. D’ailleurs il ne faut pas attendre longtemps pour écouter le culte « Way Out ». Vêtu de noir et blanc puisque Last Train a son dress code, le groupe déchaîne immédiatement les cris de la foule alors que son chanteur Jean-Noël Scherrer prend d’assaut le devant de scène gilet de barman sur les épaules. La question du soir ne réside pas tant à savoir si Last Train est un groupe de qualité, des centaines de dates ont déjà largement entériné ce fait et répondu a la question par l’affirmative.

last train trianon 2019Non maintenant ce qu’il faut savoir c’est si la brillante carrière des supers copains, un label et un festival sous le coude, n’a pas eu raison de son énergie et de son authenticité rock.
Un bref « Bonsoir Paris » sous ce timbre si particulier,s’interpose entre deux morceaux.  Exit les discussions et échanges, les compères leurs préfèrent des morceaux puissants issus de leurs deux opus. Plus aisés sur scène qu’ils ne l’étaient sur leur précédentes tournées, les musiciens se déchaînent et ne lâchent rien. En réponse à cette énergie déversée par torrents, le public pogote volontiers. Respectueuse, bienveillante, la foule y protège les plus faibles, fait attention aux photographes et danse en rythme. L’échange est bilatéral, et voilà notre chanteur qui descend la saluer et s’offre un slam mémorable.  Le rock puissant s’alterne et laisse place aux ballades, Last Train est un projet entier et varié.  Lors d’un temps calme alors que Jean-Noël fait face à la batterie, voilà qu’un « A poil! » se fait entendre. Au jeu de la maturité et de la conscience, le public de tout âge lui, a souhaité garder l’âme enfantine qu’il est bon de retrouver dans le milieu du rock. Last train n’est pas de cet avis. Ceux qui avaient toujours mis la qualité a l’épicentre de leurs sets, redoublent aujourd’hui de minutie. Les notes sont pesées, leur intensité est là, savamment calculée, déversées avec puissance. Un solo de guitare par-ci, une batterie au présentiel fort par la, une ligne de basse savamment ficelée d’un autre côté, le groupe a toujours et continue de sublimer ses titres en concert. Dans ce set carré, hyper travaillé, il offre à son public en fin de course l’excellent « Fire », masterpiece du premier album et égal de « The Big Picture » sur le second. Sublime en live comme il se doit, cette pépite aux nombreux visages fait vibrer tout amateur de rock en pleine possession de ses oreilles. Pour néanmoins répondre à la première question qui nous intéresse, Last train s’est aujourd’hui perfectionné au détriment de la fougue et du grain de folie qui l’évoquait. Ses premiers sets rappelaient la candeur des 20 ans de BB Brunes et des Kooks. Exit l’adolescence farouche, les mimiques propres au punk, en 2019, le rock, seul rempart contre la mascarade sociale, la politique désastreuse de notre monde et la bienséance, a choisi lui aussi de se lisser. Et au profit d’une maîtrise qui au vu de leur jeune âge donne à nos amis toutes leurs lettres de noblesse, le groupe chouchou a choisi d’adhérer au rock protocolaire plutôt qu’au lâcher prise étudié et faussement adolescent.

Pour autant et si les titres sont aussi savamment interprétés sur scène qu’en studio, la passion qui habite le groupe est palpable. C’est cette même passion qui se transmet à la foule comme une onde, qui parcours chacun et garanti que chaque concert de Last Train sera toujours un grand moment de live. Arrive le rappel et l’occasion pour le groupe de remercier tout le monde, son entourage, son public mais aussi « Nos mamans et nos papas qui sont dans la salle ».  Enfin les premières notes de l’excellent « The Big Picture » se font entendre. Dix minutes de perfection allant du blues au rock, touchant au somptueux, brisant les cœurs pour mieux souder les âmes. Sur scène, Julien Peultier est habité, le reste de sa troupe ne lâche rien, envoie la totalité de son énergie et captive jusqu’à la toute dernière note.

Le groupe salue la foule et s’offre ses traditionnels câlins, ceux qui ont fait leur marque de fabrique, ceux qui permettent enfin de lâcher prise. Il fait déjà partie des grands du rock français, de ceux dont on se rappellera longtemps tout comme de cette soirée au Trianon qui garantie que le rock a toujours sa place en France et qu’il est porté haut et fort par ces jeunes prodiges.

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