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Julia Escudero

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La 19 août 2019, la déjà très rock salle du Point Éphémère s’apprête à redonner au genre ses lettres de noblesses et à pousser les décibels à leur apogée. Point besoin d’une grosse pointure connue de tous pour ça, le rock sauvage existe dans la découverte et dans les clubs sombres qui semblent exister hors espace temps. Avec sa vue imprenable sur le canal de l’Ourcq, sa terrasse et son lieu d’exposition, la salle parisienne tient office de Q.G pour les amateurs de musique. Lives à petits tarifs, ambiance tamisée que l’on imagine retrouver dans les bars de Londres et de New-York où les plus grands auraient fait leurs premiers pas, la salle parisienne donne le ton d’une soirée de folie.

Terry & The Bums

Si quelques minutes avant l’allumage des projecteurs elle parait bien vide, ce n’est qu’illusion. Dès que Terry & the Bums fait sonner ses premières notes la voilà qui se remplie à ras-bords. Quatre jeunes musiciens se positionnent sur scène. Un guitariste au cheveux longs, au total look années 70 attire le regard. Le chanteur, lui, plus sobre à un petit quelque chose de Patrick Stump de Fall Out Boy à ses débuts.

Le groupe lance les hostilités en jouant de longues notes étirées, les accords s’enchaînent, prennent en énergie, ils préviennent: avant eux le néant, après eux, le ras-de-marée. Le premier titre rappelle (énormément) le culte « Are you gonna be my girl » de Jet. Le nom de cet artiste, sera souvent dans les esprits au court de ce live composé à n’en pas douter par certains de ses adeptes. Pourtant, loin d’être un groupe qui emprunte à un autre Terry & the Bums ressemble plus à une confrérie d’amoureux de la musique qui au grès de sa plume cherche à toucher à tous les registres du rock. Montant en puissance, jouant des guitares et d’un timbre de plus en plus énervé, la formation se cherche et se retrouve accord après accord. Face à un public amical et bienveillant, la formation convainc rapidement. D’ailleurs il est facile de découvrir qu’une bonne partie de l’audience ne s’est déplacée que pour l’applaudir. Les musiciens en profitent pour jouer avec elle, allant jusqu’à remercier Plague Vendor de « leur avoir prêté le matériel puisqu’on n’a ni guitares, ni amplis, ni basse, ni batterie ».  Blague à part, cette première partie sent les débuts en tant que formation, mais les débuts prometteurs de ceux qui savent gérer leurs compositions et leur scène et ne demande qu’à plus d’affiches pour se parfaire, se trouver et se créer un public aficionados.

Plague Vendor

Dehors, il fait doux. Alors quand ce premier set s’achève, une heure après avoir commencé, la salle se vide. On prend l’air quelques minutes. C’est finalement une bonne chose, Plague Vendor ne compte pas laisse le public souffler une seule minute.

plague vendor point ephemere.001

Voilà d’ailleurs la bande de Brandon Blaine qui débarque sur scène. Le chanteur capte immédiatement son public, quelques notes suffisent pour que l’audience soit conquise mais surtout pour faire monter la température. Il faut dire que sa chemise léopard et son attitude, habile croisement entre Sid Vicious et Mick Jagger y est pour quelque chose. Si le premier titre balance son condensé de punk bien senti, ce n’est que pour mieux annoncer la suite. Notre chanteur a la bougeotte, d’ailleurs il ne lui faut que quelques minutes pour venir se jeter dans la foule, la traverser, s’installer recroquevillé sur le (petit) bar, toujours en chantant, et en profiter pour se faire servir une bière par une barmaid qui proposait de l’eau. De l’eau et puis quoi encore ? Punk is not that dead.

Et qu’il est bon de retrouver parfois la bonne odeur de transpiration et de bière d’une petite salle obscure. De se rappeler que le monde, même à Paris, n’est pas que quinoa, chou kale et considération sociétales. Que parfois, on peut juste s’amuser, on peut encore boire de la bière, on peut encore se lâcher, faire n’importe quoi, s’en foutre royalement. D’ailleurs et comme pour illustrer ce fil de pensée, un premier courageux tente un slam dans une foule encore peu compact. Il est envoyé sur scène, salut le chanteur, retente l’expérience, tombe à moitié, qu’importe. Venu défendre sa nouvelle galette « By Night », la formation ne compte pas, même pas un peu, laisser le public être plus déchaîné qu’elle.

Plague Vendor Point Ephemere 2019

Le chanteur se jette de fait dans un nouveau slam et va chanter dans une nouvelle partie de la salle. Le voilà en sueur, conscient d’un certain charisme, il abandonne sa chemise pour révéler au monde tatouages et abdominaux, apparemment non marqués par les bières que se suivent sur scène. Un jeune homme propose d’ailleurs au front man de trinquer, ce qu’il accepte volontiers. La sauce a pris et voilà que le Point Ephémère pogote plus sérieusement. Plague Vendor fait d’ailleurs tout pour engrainer le phénomène. Le temps défile a tout allure, avant tout en raison d’une performance scénique bordélique à souhaits et donc forcément remarquable. Impossible de s’ennuyer, de s’évader de ce moment ne serait-ce qu’une minute puisque et quitte à avoir une pensée pour Still Water dans « Almost Famous », le frontman va chercher jusqu’à la dernière personne dans la salle pour lui mettre le feu. L’énergie est puissante, la voix monte, les guitares s’enragent sur une ligne de basse qui contient l’anarchie.

« Le nom du groupe vient d’un conte folklorique mexicain » confiera plus tard le chanteur.

Côté musique cette envie d’emprunter à l’ancien et culte se fait tout autant sentir. Réinterprétant et donnant une nouvelle vie au punk des années 60, 70, le groupe jouit d’une jeunesse éternelle. C’est sûrement sa plus grande force: dans la salle, le public a 20 ans à l’infini, encore et encore et encore. Tout lui est permis, toutes les erreurs de la jeunesse et le regard candide que l’on retrouve dans les yeux des jeunes groupies (ou groupeuses). Ses fans, la formation viendra d’ailleurs les saluer après son live, le temps de dédicaces et autres photos souvenirs. God save the punk, let there be no futur.

 

Après deux saisons devenues iconiques en un temps records, rappeler Le Professeur et sa clique à noms de villes paraissait couler de source. Et qu’importe si finalement les deux premières saisons de la série télévisée espagnole se suffisaient amplement narrant une histoire du début à la fin. Ce que le public veut, le public devra l’avoir. Voilà donc que débarque sur Netflix le 19 juillet, la suite plus qu’attendue de la Casa de Papel. Alors, ce retour vaut-il le coup? Verdict.

casa de papel saison 3

Attention, cet article contient des spoilers évidents concernant les deux premières parties de La Casa De Papel, pour ceux qui ne veulent rien savoir, il serait judicieux de ne pas lire. En revanche, les secrets de la saison 3 seront quand à eux conservés dans la mesure du possible.

Vous voilà avertis, allons-y. Deux ans ce sont écoulés depuis le braquage qui aura coûté la vie à Moscow, Oslo et Berlin mais aura rendu riche le reste de la bande. Chacun en suivant à nouveau le plan du professeur, vît une vie d’oisiveté et de richesse dans un pays ensoleillé du globe. Seulement l’arrestation de Rio par les autorités espagnoles, visiblement décidées à ne pas respecter ses droits civiques, force la petite équipe à se rassembler pour un nouveau braquage. Normal, me direz-vous, c’est bien ce que les spectateurs sont venus chercher au cours des 8 épisodes qui constituent la 3ème partie de l’intrigue, suivie de près par une quatrième et – espérons le – ultime partie qui devrait clore le sujet.

Pourquoi souhaiter une conclusion à la série en un quatrième act? Et bien tout simplement parce que cette saison 3 souffre de ce que l’on pourrait appeler le syndrome Prison Break. Qu’est-ce donc me demanderez-vous? Souvenez vous, il y a plus de dix ans, Prison Break faisait découvrir Wentworth Miller et Dominic Pursel, frères à l’écran qui réalisaient ensemble la meilleure évasion de prison vue sur petit écran, à l’aide d’un plan magistralement orchestré. La saison 1, un honnête divertissement réussissait ses paris et cochait toutes les cases du succès. Rappelée par le public pour une saison 2 moyenne, 3 mauvaise, 4… pire encore, l’intrigue avait complètement perdu de son panache à force de vouloir étirer un concept qui finalement était écrit pour un (bel) act unique. La Casa de Papel subit-elle le même naufrage scénaristique? Dire oui serait mentir, retrouver l’équipe au complet est un plaisir dès ses premières minutes, la sauce prend facilement et cette saison est un plaisant objet à binge watcher sans remords. Pourtant…

Un casse grandiloquant

Pourtant, si les tenants et les aboutissants de cette réunion semblent un peu forcés mais pas trop, le charme de ce petit objet espagnol se perd bien vite. Comme rachetée par les puissants américains, la série reproduit les clichés qui peuvent pécher dans certaines productions outre-Atlantique. Loin du bouton placé là pour faire incriminer Berlin, de la voiture non détruite, du changement de masques des otages et du micro discrètement posé sur Angel, cette fois-ci les braqueurs voient les choses en grand. Le budget est là et voilà qu’on en fait des tonnes, laissant de côté toute forme de finesse de cette partie d’échec tendue pour se concentrer sur les plus gros coups. On attend presque les « ET BIMMM » des scénaristes à chaque séquences. Les problématiques sont vite réglées, bien prévues par le plan et maintenant qu’ils ont de l’argent nos braqueurs sont suréquipés.

casa de papel saison 3

L’autre perte majeur de cette partie trois, ce sont ses nuances. Les premières parties nous présentaient une équipe de braqueurs aux grands principes. Il n’étaient pas « les gentils », leurs rapports avec les otages et les fréquents débordements le rappelait d’ailleurs régulièrement. Cette fois, la partie s’annonce simpliste: d’un côté les gentils braqueurs et de l’autre le méchant gouvernement représenté par de méchants agents un brin cliché qui ont aussi une longueur d’avance. Exit donc, les accros au plans à priori parfait, les petits dérapages et les gros suspens, nous voilà au milieu d’une guerre. C’est bien d’ailleurs ce qui est dit dans les premières minutes non? Le masque de Dali vous a parlé ? On va lui donner le sens Robin des Bois que vous lui aviez attribué.

Cette nouvelle saison est également marquée par l’arrivée de nouveau membres, enfin surtout d’un, Palerme,  supposé être le nouveau « Berlin » de la bande, regretté anti-héro tant attachant qu’imprévisible, parti trop tôt mais ressuscité à coup de flash back sans fin. Ces derniers font d’ailleurs certes plaisir, l’équipe perd en panache sans Andrès, mais sentent un peu le fan service. Qui dit nouvelle équipe dit nouvelle tensions. Ces dernières s’expriment à travers de longues scènes de disputes au goût douteux de thérapie et étalage de vérités/ sources de motivation cachées, un peu comme les dialogue de Dawson’s Creek mais balancés en criant. Admettons, mais de là à vraiment avoir sa place ici.

Une saison féminine (dans l’air du temps)

casa de papel saison 3

Toujours dans cette envie de parler au plus grand nombre, cette nouvelle aventure fait le pari de mettre très en avant ses personnages féminins, Nairobi en tête de liste, Tokyo un peu moins, Raquel (devenue le plus un du professeur) et Monica (que fait-elle là?). Si l’envie est tout à fait louable, le rendue paraît parfois beaucoup trop gros. On parle patriarcat en s’engueulant autour d’un verre, les répliques sur les petits culs s’enchaînent pour mettre très en avant ces femmes fortes et leur faire dire en continue  » coucou, je suis une femme mais je suis forte ». Rien de bien nécessaire, la force de nos héroïnes était plus que prouvée par le passé. Ressasser en continue que les femmes peuvent être fortes et ce malgré leur statut de femme semble être contreproductif et moins appuyer le propos défendu. Faire un personnage féminin « bad ass » suffit largement sans besoin de le souligner à longueur d’épisodes pour montrer que les femmes elles-aussi peuvent tout faire.

A cela s’ajoute les histoires d’amour sans fin de personnages qui tombent comme un cheveux dans la soupe. Cela donne-t-il de la matière à nos héros ? A petite dose certainement, mais pas lorsque le sentiment amoureux est à ce point utilisé. Quelques discours néanmoins intéressant se détachent de ces moments personnels, notamment face à un Denver papa touchant qui cherche à ne plus se ressembler pour devenir le modèle de son enfant.

Avec tout ça, on regarde quand même ?

La réponse reste malgré ces défauts, un grand oui. Il est facile de trouver les faiblesses attendues d’un scénario. Il était évident qu’il serait impossible de faire aussi fort que les deux premières parties du show, la boule au ventre crée par le suspens, la belle utilisation de « Bella Ciao », les rebondissements et ses enjeux. Pour autant et en un temps d’écriture probablement trop court pour être vite réalisée, La Casa de Papel garde ses charmes et ses atouts. Une équipe bien construite, son accent révolutionnaires, ses rebondissements nombreux, son leader charismatique et son braquage grandiose que l’on souhaite suivre et qui fait faire des bons sur son canapé. Plus que jamais honnête série B, elle s’offre même le luxe de nombreux clins d’œil aux fans, est bien consciente des attentes et dévoile une intrigue qui tiendra en haleine jusqu’à ses dernières secondes et sa très attendue saison 4. Retournez à Madrid pour l’été, vous y passerez toujours un bon moment.

casa del papel saison 3 trailer

Premier jour des Déferlantes Sud de France et le soleil est déjà au rendez-vous à Argelès-sur-mer. Là-haut, sur les collines, le magnifique domaine de Valmy qui surplombe la mer s’ouvre aux festivaliers. Le château contemple les scènes et quelque part dans un espace privilégié, Bigflo & Oli se livrent au jeu de la conférence de presse avant de monter sur scène.

Le duo en profite pour confier être heureux de retrouver le chemin des Déferlantes après leurs Victoires de la musique, un festival qu’ils affectionnent particulièrement. Voilà qui ne peut qu’être une vérité à en juger par leur performance bluffante sur la Scène Mer ce vendredi 5 juillet 2019.

Face à un décor en 3D représentant notamment une salle de cinéma qui diffuse  La vie la vraie, titre de leur album, les compères déchaînent les foules. «On adapte le show selon le public. Si celui-ci est plus ou moins jeune, on jouera différemment. on fait aussi attention à l’horaire. Plus, il est tard et plus et plus le public est alcoolisé, on ne jouera pas de morceaux tristes en Bretagne à 23 heures par exemple » confiait les frangins amusés aux médias plus tôt dans la journée.

Et bien ici, l’horaire choisie, 20H15 semble leur convenir à la perfection. Une entrée en matière à base d’électro bien lourd permet de braquer les yeux sur la scène. Taquin, Oli s’amuse à quitter la scène le temps de s’assurer que tout le monde donne le meilleur de lui. Les cris et sauts le rattrapent. On entre dans le vif du sujet à tout allure. Le duo propose un échange, tantôt amusant tantôt touchant en musique. Si l’un des premiers morceaux s’excuse « On a tué le rap français, mais on n’a pas fait exprès », le reste fait un pied de nez à la célébrité et à l’image que Bigflo & Oli véhicule.

bigflo & oli deferlantes 2019

« Il y avait plus d’ambiance, il y a trois ans ». lance l’un des protagoniste, la foule le contredit pour son plus grand plaisir. Très réactive, elle apprend à chanter et se voit qualifiée de «  chorale des Déferlantes ».  Le temps est bon mais le soleil lui est toujours trop chaud, alors comme un leit motiv, les rappeurs proposent un slogan pour la soirée « Canicule on t’encule ».  il s’étire et revient sans cesse, profite du comique de répétition, entre en tête et dans toutes les bouches… jusqu’à devenir un véritable titre au piano en fin de set. «On fait croire que l’on improvise mais on aime écrire nos shows. » confiaient les deux frères en conférence de presse. Un petit mensonge qui passe à la perfection tant tout semble s’écrire à mesure que le live avance.

Pas de place au faux pas pourtant. Les voilà qui invitent leur père sur le morceau « Papa », pas impressionné pour un sous, ce dernier vient prendre un bain de foule et chante en espagnol.

Puisque selon eux, ici à la frontière, les gens devraient comprendre la langue. L’écran diffuse les paroles à toute allure en profitant pour offrir à la famille présente côté fosse quelques clichés de la jeunesse de ses idoles. Impossible d’avoir alors ne serait-ce qu’une note de retard. Le flow est fluide et coule avec la même aisance que les nombreuses plaisanteries. Fun fact, Fabian Ordonez, le fameux papa, va d’ailleurs bientôt sortir un album en espagnol, une idée que lui ont inspiré ses fils. ces derniers n’hésitant d’ailleurs pas à en faire la promotion en off.

« On aime rien de cette région… en fait c’est faux on aime tout! »

Gros évènement local oblige, la question est posée de savoir ce que le groupe aime et déteste de la région. Oli en profite pour plaisanter,  « On aime rien d’ici » avant de se rattraper « On aime tout de cette région même si malheureusement en festival, on a peu le temps de venir la visiter. »

Voilà qui se ressent sur scène, puisque les toulousains d’origine n’hésitent pas à mettre en avant le lieu et ses habitants. Les voilà qui se lancent dans une imitation de l’accent local appuyant sur le « GNAN » de Perpignan face à une nuée de « Ouh ! ». «  Ça va, à Toulouse, on n’est pas mieux. ».

 

bigflo & oli deferlantes 2019

Un petit concours tente de déterminer si les habitants de Montpellier ou de Perpignan ont la plus belle ville et le drapeau catalan est même brandi. Si les locaux ne se sentent pas encore conquis, les rappeurs ne lâchent rien: « On ne dira jamais pain au chocolat! » Voilà qui est clair.

Ce moment sudiste se conclut par un jeté de confettis face à une foule en délire, chauffée à bloc pour accueillir la suite du programme: Jain, -M ou encore Feder. Il fait encore beaucoup trop chaud, malgré la tombée de la nuit quand les compères quittent la scène. Le public quant à lui n’en démord pas « canicule, on t’encule! »

Texte : Maud Ferrari

Photos : Kévin Gombert

Qu’ont en commun Silly Boy blue et Hervé ? Leur passage au Inouïs du Printemps de Bourges indubitablement, avec une victoire pour la première, un immense talent, un public conquis prêt à les porter vers les sommets et maintenant un showcase sur le magnifique rooftop du Publicis pour le Champs-Elysées Film Festival.

En effet, non content de faire la part belle au cinéma indépendant français et américain, le festival qui prend d’assaut toutes les salles des Champs Elysées s’offre également une très belle programmation musicale à la suite de ses séances puisque musique et cinéma s’accordent à merveille. Les selects showcases profitent d’abord d’un cadre d’exception. Situé en face de l’Arc de Triomphe, le rooftop offre une vue imprenable sur la plus belle avenue du monde. L’occasion de rappeler aux parisiens, mais pas uniquement, que l’avenue, loin d’être seulement un passage obligatoire pour les touristes est également l’une des nombreuses merveilles de la capitale. Pour s’y rendre un personnel accueillant propose d’emprunter un ascenseur qui propulse directement sur le toit de l’établissement. A l’étage, luxe et beauté sont de rigueur. On croise quelques festivaliers munis d’un pass illimité et le fleuron du cinéma comme de la musique. A l’entrée le pop corn salé comme sucré s’invite en met d’honneur et est relevé par les bulles rafraîchissantes d’un bon champagne ou d’une bière artisanale. Les showcases auront lieu toute la semaine. Le mercredi 19 juin c’est pourtant à la belle Silly boy Blue d’ouvrir les festivités.

Silly Boy Blue, douceur envoûtante pour un showcase raffiné

A peine deux heures plus tôt, la pluie s’est invitée sur Paris. Une de ces pluie forte qui trempe le passant jusqu’à l’os. plus de peur que de mal, celle que l’on connait bien trop cette année a accepté de se taire un temps pour laisser sa place à Silly boy Blue. Au milieu des robes de cocktails et autres tenues de soirées, la chanteuse tranche par sa simplicité bienvenue et sa tenue mainstream. En effet, la timide musicienne préfère son jean noir et son tee-shirt du film Roméo + Juliet aux talons hauts. Sur scène, comme toujours, la jeune femme prend possession de son audience. Alors que la douceur s’installe de ce lieu extérieur, les notes travaillées donnent des frissons à l’assistance. Touchante, frêle et pourtant si puissante, Silly Boy Blue n’a pas besoin de s’entourer de musiciens: sa guitare et son synthé la secondent. Profondément fidèle à sa personnalité, elle occupe pleinement la scène sans en avoir conscience. Quels mouvements doit-on faire sur scène? semble-t-elle se demander. Elle y répond par des gestes amples, ceux qui lui viennent naturellement, invite la foule à se rapprocher. Lorsque la pluie revient, personne ne semble s’en préoccuper.

silly boy blue champs elysée film festival

L’excellent « Cecilia » marque les esprit et les notes s’envolent quelque part ver l’Arc de Triomphe. Une voix cristalline, aussi belle que l’avenue qui en est témoin s’élève portée par des mélodies puissantes et savamment écrites. La chanteuse pourra surement, avec le temps, gagner en assurance scénique, battre le traque et devenir ainsi aussi profondément douée sur scène que sur album. A moins que sa touche en plus ne soit justement cette candeur honnête qui se perd souvent trop vite. c’est sur « The fight » qu’elle quitte l’assemblée. Si le public est conquis, la belle pourra se vanter d’avoir en plus su gagner à sa cause le très talentueux Arthur Teboul, de Feu! Chatterton, présent ce soir-là. Suite au showcase, cet artiste complet en profite d’ailleurs pour échanger quelques mots avec le réalisateur de The Montain, diffusé ce soir-là. Et avec l’équipe de Pop&Shot, toujours ravie de discuter avec un musicien si passionnant.

Hervé: et tu danse, danse sur les toits de l’avenue

21 juin, fête de la musique. Le tout Paris découvre, se déhanche et s’émerveille. Le festival fait de même. Cette fois-ci pour accueillir celui qui, on le sait, remplira bien vite les Zénith. Alors, bien avant, qu’il ne devienne inaccessible, on lui vole volontiers ce bref moment de showcase. Il faut dire qu’Hervé profite d’un pédigrée impressionnant: c’est lui qui a ouvert de nombreuses fois pour un certain Eddy De Pretto, lui aussi Inouis en son temps. En solitaire, également, le voilà qui monte sur scène. Comme Silly Boy Blue, il ne renonce pas à sa personnalité. Une tenue simple et un synthé lui suffisent. S’il commence seulement à se hisser vers les sommets, rien dans ses arrangements ne peut trahir ce fait. Celui que l’on compare volontiers à Bashung propose des pas de danses bien à lui et ce, dès les premières secondes.

Hervé printemps de bourges 2019
Hervé au Printemps de Bourges

Penché sur son instrument, il transporte la foule dans son univers à part, dansant, phrasé, puissant, tranchant et si bien écrit. Le rooftop répond bien volontiers à son appel et si ce soir là la chaleur est de mise, ce sont les pas de danse qui font transpirer les convives. « Va Piano » conclut la soirée… à moins que… on lui demande un autre titre « Je voulais faire semblant mais j’ai bien envie de vous faire un autre morceau. » avoue-t-il avant de reprendre son set le temps d’une ultime chanson.  Petit Fantôme profite de cette foule grisée pour installer ses platines.

La soirée se poursuit ainsi à danser sur les toits de Paris et, on le sait, partout dans les rues. Rien n’unit plus que la musique et ça même le cinéma le sait bien.