Quatre ans après la sortie fracassante de son premier album, Amir, Tamino revient avec son deuxième (et très attendu) album, Sahar le 23 septembre 2022. Sur fond oriental, flamenco et résolument folk, Tamino se livre et se délivre comme il ne l’avait probablement encore jamais fait.
Disons les choses, présenter Tamino ici serait une tâche bien inutile. Sa notoriété grandit de jour en jour et l’attente autour de son album est électrique. Personnage relativement secret, il attise une curiosité et une fascination sans borne. Et avec Sahar, ça ne manque pas. Tamino se hisse au rang des plus grands virtuoses de ces dernières décennies, tout en apportant une petite touche, un petit éclat qui lui sera à jamais sienne et que personne, je dis bien personne, ne sera capable d’imiter.
Un album Marqué par l’éveil et la découverte
Un peu comme son grand frère, Amir, Sahar conserve cette veine mélancolique et nostalgique. Mais Tamino semble ici plus apaisé; là où Amir nous apparaissait spectaculaire et écrasant par son côté « ovni », Sahar apparait comme une suite logique et où pourtant une évolution nette se fait sentir. Le jeune belge semble plus en phase avec ses inspirations qu’il mêle brillamment. En effet, aux parfums orientaux et à la folk européenne bien significatifs de sa musique s’associent des intonations de Flamenco -« The Flame »– et d’autres un peu plus pop -« Cinnamon »– qui prennent leur place au sein de ce recueil avec une aisance remarquable.
De plus, cet album semble représenter pour Tamino un renouveau, une redécouverte et une exploration des différentes influences qui constituent le patrimoine culturel de ses ancêtres et de ses origines. Petit-fils de Muharram Fouad, chanteur très renommé en Égypte, Tamino apprend le oud avec l’aide d’un réfugié syrien, Tarek Alsayed, et partagera son nouveau savoir sur plusieurs morceaux de Sahar. C’est le cas notamment sur « A Drop of Blood » ou « The Good Disciple », premier single sorti au printemps dernier et dont les paroles sont inspirées par les écrits de Khalil Gibran, poète libanais aux qualités mystiques.
Quelques collaborations prestigieuses viennent d’ailleurs ponctuer cet album : Colin Greenwood (Radiohead) l’accompagne à la basse sur plusieurs morceaux, mais également Angèle qui l’accompagne au chant sur le cinquième morceau, « Sunflower ».
Un album intimiste
Cette collection de chansons, écrites et composées dans le confort de son petit appartement d’Anvers, sont partagées entre une déclaration d’adoration pour sa compagne et une quête de l’individualité. En effet, autant sur « Fascination » où il s’extasie sur toutes les qualités qu’elle possède et lui, manifestement, non, que sur « The Longing » où il est question d’accepter son individualité, Tamino se confie et se dévoile.
La grande qualité de cet album se trouve dans l’unicité et l’union de chaque morceau. La progression de ces dix morceaux est brillante et guide l’auditeur dans un cocon aux parois à la fois angoissantes et rassurantes. L’ultime morceau « My Dearest Friend and Enemy » – coup de coeur personnel- signe un final éblouissant et particulièrement émouvant.
Ainsi, avec cet album Tamino offre à son auditeur l’occasion d’entrer dans son univers de merveilles pendant 45 minutes. Ou 90, si toutefois vous décidez de l’écouter deux fois de suite. Ses deux prochaines dates au Trianon les 21 et 22 novembre prochains affichent déjà complet. Le culte s’installe.
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