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The Virgin Suicides : un air de pop mélancolique

VIRGIN SUICIDES TOP BANDE ORIGINALESortie le 25 février 2000, la bande originale de « The Virgin Suicides » vient parfaitement accompagner l’un des films les plus marquants de la filmographie de Sophia Coppola. Fresque acide d’une adolescence féminine, la douceur vient y côtoyer l’horreur alors que la jeunesse y cristallise toutes les angoisses. Elle y devient le vivier d’une vie qui ne peut ni changer ni s’améliorer. La sororité de protagonistes s’enlise, sous nos yeux impuissants, vers le pire alors  qu’un premier drame a déjà touché leur famille. Qu’est-ce qui peut être si grave à 14 ans ? Si vous posez la question, docteur, c’est que vous n’avez jamais été une adolescente de 14 ans, répondra le film. Comme pour toutes œuvre de Coppola, la douceur pastel vient se confronter à la difficulté. Il fallait souligner les sentiments qui règnent en maître sur un film à fleur de peau, et quoi de mieux que la musique pour les personnifier ? C’est Air qui se charge d’écrire la bande-son parfaite. Choix idéal s’il en est.  On doit à ce monument l’immense titre « Playground love ». Probablement le plus beau morceau de la formation, son rythme entrainant, ritournelle amère et à vif, portée par les voix aériennes du duo français. Le résultat est tout simplement à couper le souffle. D’ailleurs le titre sera par la suite repris en clôture des jeux Olympiques de Paris ! Cette merveille aérienne, aussi douce que les images qu’elle porte est le premier titre d’une bande son divine qui vaudra au comparses une victoire de la musique en 2001. D’autres merveilles la peuplent de l’envoûtant « Cemetary Party » (quel talent d’écriture ont Godin et Dunckel !) ou encore l’habité « Ghost Song », morceau hanté s’il en est. Le disque 2 réunit  sur cette soundtrack une jolie bande d’artistes et s’offrait une nouvelle sortie au Disquaire Day 2025. Les festivités s’y ouvrent sur Heart, voix féminine au couteau qui crie le désespoir. Mais on y trouve aussi d’inoubliables surprises : de la pépites Sloan et son « Evrything you’ve done wrong », au puissant « The Air that I breathe » de The Hollies ( quasi bowie-eque dans sa composition) sans oublier de citer Al Green.  Tout y a une sensibilité parfaite. Sans doute, la plus belle  des tenues à revêtir sur ses oreilles pour sentir ses 16 ans crier – à nouveau – les douleurs oubliées.

Juno :  la bande originale de la mélodie de la fin de l’enfance

JUNO TOP BANDE ORIGINALEQuelques notes d' »All I want is you » de Barry Louis Polisar résonnent  à peine. Ses cordes aigües et ses envolées joyeuses sentent l’Amérique traditionnelle, et ça y est, nous voilà plongé.es dans l’univers de doux-amer de « Juno ».  Elliott Page y interprète une jeune fille à l’esprit libre et qui n’a pas la langue dans sa poche. A 16 ans, elle tombe enceinte accidentellement et décide de donner son enfant à l’adoption et de lui chercher la meilleure famille possible. Elle devra à mesure que l’accouchement approche, faire preuve de la plus grande des maturité. C’est un sujet lourd qui est ici traité avec une jolie forme de légèreté et d’humour.  Il fallait pour l’accompagner une bande-son propre à son époque. Et quelle réussite alors que la sélection d’artistes présent.es donne le tournis ! Impossible de ne pas parler de la présence de « Piazza, New York Catcher », chef d’œuvre de Belle and Sebastian et sa légèreté pop rock enivrante. Ce n’est qu’une pierre pourtant dans l’immensité d’une bande originale qui ne fait pas un seul faux pas. Kimya Dawson ajoute sa touche de liberté à cette compil entre ritournelle et beautés pop sortie en décembre 2007. On y sautille comme une adolescente rebelle, alors que ses paroles viennent apporter une touche de gravité à la mélodie. C’est d’ailleurs Elliott Page qui suggèrera de l’ajouter à la bande-originale tout comme le désabusé « Anyone Else but you » et sa poésie légère signé The Moldy Peaches. Les acteurs principaux, Elliott Page et Michael Cera en feront d’ailleurs une repris, présente sur la dernière piste de l’album.  Cette interprétation c’est aussi celle que l’on retrouve dans l’une des scènes du film, moment de complicité entre nos deux ados perdus. Un titre d’autant plus important que c’est l’acteur principal (qui n’avait pas encore fait son coming out trans à l’époque) qui suggère au réalisateur, Jason Reitman, d’utiliser ce titre pour personnifier les goûts musicaux de Juno. Toute la bande originale choisit  le clair-obscur pour se faire inoubliable. Enfantin, « Vampire » de Antsy Pants, le groupe de Kimya Dawson, reste un temps fort d’un album qui s’écoute encore et encore pour y trouver une belle dose de candeur.

Eternal Sunshine of the Spotless Mind : se souvenir du soleil

ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND TOP BANDE-ORIGINALEAucun film n’a autant marqué et retourné avec une telle poésie qu' »Eternal Sunshine of the spotless mind ».  L’objectivité est impossible face à l’immense œuvre de Michel Gondry puisque personne avant et après lui, n’a jamais aussi bien parlé de blessure amoureuse, de rupture, de fin. Kate Winsley et Jim Carrey y campent Clementine et Joel dont l’histoire d’amour touche à sa fin. Les douleurs sont là, les tumultes trop grands, trop forts. Alors il faut oublier. C’est ainsi que Clémentine d’abord puis Joel, décident d’utiliser un procédé qui permet d’effacer de sa mémoire l’être qui fut un temps aimé. Le film nous fait alors voyager dans l’esprit de Joel, en retournant image après image jusqu’au début de leur histoire. Pourtant au cours du « traitement »  Joel, pris de remords ne veut plus oublier.  Le voilà forcé à voir disparaitre les beaux moments qu’il chérissait et à  tenter le tout pour le tout pour garder une trace de Clementine. Comme chaque bande originale qui fonctionne, le film est marqué par un titre inoubliable. Celui-ci n’est autre qu' »Everybody is gotta learn sometimes » de Beck.  Il y signe une reprise à couper le souffle de The Korgis. Aussi dure, captivante et poétique que le film qu’il habille. Sortie le 16 mars 2004, cette soundtrack est composée à Los Angeles par Jon Brion et on y retrouve également, en quantité,  Electric Light Orchestra. Toute la composition se base alors sur deux thèmes : la mémoire et le soleil.  Jon Brion y compose  majoritairement des titres instrumentaux. Il livre néanmoins un seul  titre sur lequel il chante. Il s’agit du morceau « Strings that tie to you », à la douceur solaire rayonnante, fable musicale qui met l’accent sur ses rythmiques. Mais c’est surtout Electric Light Orchestra qui apporte son lot de joyeusetés à la galette.  Notamment grâce à  son titre culte « Mr Blue Sky » que l’on peut entendre sur les trailers du film ( mais pas dans le film lui-même). On y retrouve également les rockeurs de The Willowz habitués à Gondry puisqu’ils sont également aux crédits de la B.O de l’étrange « La science des rêves » du même réalisateur. A noter que le mélomane Gondry a choisi de distiller des références musicales dans son œuvre. Ainsi certains albums apparaissent et son mentionnés dans le films : celui de Brian Eno, « Music for airports », « Homogenic » de Björk et « Rain dogs » de Tom Wait. Prolongement d’une expérience hors-normes dont on ne se remet jamais,  cette B.O replonge dans une œuvre sublime qui parle si fort au cœur qu’elle semble avoir été écrite pour vous.

Drive : électro à 100 à l’heure

DRIVE TOP BANDE ORIGINALESi « Drive » est aujourd’hui culte c’est en partie grâce à Ryan Gosling et en partie grâce à sa bande-originale. C’est d’abord Johnny Jewel qui est embauché pour créer les sonorités qui colleront le mieux à notre conducteur taiseux, maître de son volant et atout des grands criminels. Il fallait pour donner au film de Nicolas Widding Refn, des mélodies électros, abstraites, rétros, qui permettraient au spectateur de se plonger pleinement dans la psyché de « the driver ». Pour le réalisateur le film, il dépeint ici une sorte de conte de fée moderne et c’est pour cette raison qu’il choisit de faire figurer dessus certains titres comme « Under your spell » . La musique, tout comme dans « Baby Driver » sert profondément à illustrer le propos et à sublimer les actions. Ainsi lorsque le titre « A real hero » débute il est question de devenir un véritable humain et un véritable héros autant dans les paroles que dans le déroulé de l’intrigue. Les mélodies se veulent souvent relaxantes, rétro et europop à la mode 80’s. Finalement c’est Cliff Martinez qui est embauché en dernière minute et reprend le travail de Jewel. Le compositeur apporte énormément au film puisque c’est lui qui propose d’utiliser le titre « Nightcall » de Kavinsky dans la scène d’ouverture. Une excellente idée qui lie à jamais le morceau et le film. Présent sur l’album « OutRun », le titre est produit par Guy-Manuel de Daft Punk. Il se verra ensuite interprété en clôture des jeux Olympiques de Paris en 2024. Pour autant, nul doute qu’il sera à jamais vu comme un morceau sous adrénaline, porteur du film sorti en 2011, bijou culte d’ambiance et d’esthétisme.

Scream  :  la bande-originale qui place Nick Cave au pays des slashers

SCREAM TOP BANDE ORIGINALEPionnier du grand retour des slashers en 1996, la saga Scream et son incroyable premier volet doit son succès à plusieurs facteurs. Déjà, la patte du duo Kevin Williamson / Wes Craven à l’écriture et à la réalisation, tandem aussi déluré qu’horrifique qui a su renouveler le genre. L’humour y côtoie le gore mais surtout un amour obsessionnel pour les références qui ont inspiré le film. « Halloween » en fait partie. On le sait, la saga qui met à l’honneur Michael Meyers doit beaucoup à son réalisateur également compositeur émérite  : John Carpenter (le grand, l’immense, l’unique). Quand on pense Halloween, son thème musical vient, il faut l’avouer, immédiatement en tête. C’est surement lui qui aurait sa place dans un classement entièrement objectif des meilleures B.O. Mais la soundtrack de « Scream » a tellement marqué, au moins mon esprit qu’il aurait paru impensable de ne pas en parler. Marco Beltrami y signe le culte « Trouble in Woodsboro » et c’est déjà énorme ! Mais il faudra tout de même ajouter qu’on y retrouve « Red Right Hand » de Nick Cave, bien avant « Peaky Blinder », c’est donc à « Scream » qu’il faut l’associer. Le reste de la soundtrack est un condensé de tubes, parfois à l’énergie teen captivante  comme Republica et son « Drop dead gorgeous »  totalement  badass ou encore Birdbrain et son intemporel « Youth of America » au début de la fête la plus sanglante du premier volet. On oublie pas Gus et son « Don’t fear the reaper » qui devait évidement y avoir une place centrale ( et s’utilise comme un spoiler dans une scène qui met Billy et Sidney à l’écran). Le second volet met à l’honneur le titre « I Think I love you » ( The Partridge Family) chanté en grande pompe par Dereck à Sidney en plein dans la cafétéria, puis au générique par Less Than Jake. Toujours profondément rock,  à l’exception bien trouvé d’une incursion sur Moby en fin de bobine, les B.O des différents volets se font carrément metal dans le 3ème opus. On peut d’ailleurs y écouter le groupe de David Arquette (Dewey dans la saga), Hear 2000 entrevdeux titres de Creed. Des albums tranchants, au moins jusqu’au troisième opus.

The secret life of Walter Mitty : la bande originale pour rêver folk

BANDE ORIGINALE THE SECRET LIFE OF WALTER MITTYEn 2013, Ben Stiller a la bonne idée de livrer sa version sur pellicule de « La Vie Secrète de Walter Mitty », un roman de James Thurber paru en 1939. On y suit les aventure de Walter, grand timide employé au service negatifs du magazine Life. Manquant souvent de courage, il vit de grandes aventure mais, seulement dans sa tête et n’ose confier ses sentiments amoureux à sa ollègues. Seulement voilà, un jour, un cliché égaré va le forcer à parcourir le monde, pour y vivre de véritables aventures aussi époustouflantes que grandioses. Au bout du chemin, il se trouvera lui-même (mais aussi Sean Penn et ça c’est pas rien). Pour coller à la grandeur du film, ses paysages épiques qui vont de l’Island à l’Afghanistan, sa narration magique, il fallait une soundtrack tout aussi grandiose. Et pour ça on peut évidemment compter sur José Gonzalez qui co-signe 12 titres sur la bande originale et qu’on retrouve trois fois sur la soundtrack. Impossible d’ailleurs de passer à côté de la merveille qu’est son « Stay Alive », ode à la vie,  celle qui existe lors des chaudes nuits d’été et qui se prolonge comme un  doux rêve. Le morceau prend d’ailleurs tout son sens lors d’une certaine scène de skate en Island et amène spectateur et personnage principal à voler dans les airs. Outre ce grand compositeur folk, Walter Mitty ne serait rien sans le titre de David Bowie « Space Oddity » utilisé dans la trame narrative du film.  Kirsten Wiig en livre une version inoubliable. « Ground control to Major Tom »  se décline ainsi musicalement comme dans les dialogues puisque souvent dans la Lune, Walter se fait constamment titiller sur le sujet. C’est probablement un périple jusqu’à la Lune auquel convoque cette bande originale époustouflante à la folk solaire. Impossible de se lasser de celles et ceux qui y ont leur place : Of Monsters and Men (et son « Dirty Paws »),  Junip ( et l’excellence de « Far Away »),  ou encore Jack Johnson (et le classique « Escape (The Pina colada song) »). Rien n’a été laissé au hasard par Ben Stiller, également à la production de la bande-sonore. Un moment d’évasion en musique, qui inspire autant l’envie de re(re) voir le film que d’aller au grand air vivre à pleins poumons.

Almost Famous : FUN, drugs & rock’n’roll

PRESQUE CELEBRE SOUNDTRACKEn 2000 sortait sans objectivité aucune, l’un des meilleurs films de tous les temps : « Almost Famous » ou « Presque Célèbre » en français.  Cameron Crowe y suit le jeune William Miller, enfant sage et petit génie qui se retrouve embarqué dans la tournée du groupe de rock Stillwater en devenant apprenti journaliste pour Rolling Stones. Il y découvre l’envers du décors du monde du rock et prend part à cette folle vie de tour bus et de musique au milieu des groupeuses (et non pas des groupies comme elles le disent). « Presque Célèbre » est le film qui révèle au grand public Kate Hudson ( à l’époque elle était qualifiée par la presse d’actrice de l’année sur la jaquette du DVD). Trip épique au cœur du rock des années 70,  le film n’a de cesse de faire références aux plus grands qui ont marqué, bien plus qu’une époque, mais des générations entières après eux. Il fallait donc une bande originale toute aussi puissante pour coller à cette œuvre. Et ça tombe bien puisque Crowe, lui-même fan de musique en profite pour créer une jolie pépite de rock, à tel point que cette soundtrack recevra en 2001 un Grammy pour sa qualité. Sur cette compilation, on retrouve notamment « Tiny Dancer » d’Elton John, dont le morceau donne naissance à l’un des plus beaux moment du film au cours d’une scène chantée dans le tour bus. Mais on retrouve aussi Simon & Garfunkel (« Allume une bougie en écoutant leur album et tu découvriras ton futur » disait d’ailleurs le personnage de Zooey Deschanel à son petit-frère William), The Who, The Beach Boys, Rod Stewart ou encore Yes. Led Zepplin, eux aussi présents,  autorisèrent le réalisateur a utiliser leurs morceaux suite à un visionnage spécial qui fut fait pour Jimmy Page et Robert Plant. Néanmoins Crowe ne pu les convaincre de lui laisser utiliser « Stairway to heaven ».  La soundtrack est même composée d’un titre du groupe inventé et vedette du film :  Stillwater. Pour l’anecdote, Stillwater était également le nom d’un groupe existant et qui avait été signé sur Capricorn Records, ce qui força  la production a obtenir l’autorisation d’appeler son groupe ainsi. Pour ce qui est de la création de leurs morceaux, c’est Cameron Crowe lui-même et son ex-femme, Nancy Wilson (de Heart) qui s’occupèrent de leur création. « Almost Famous » s’avère être un film très personnel pour Crowe puisque outre sa femme, le personnage de la mère de William fut inspiré par sa propre mère. Cette dernière était d’ailleurs présente sur le tournage du film. Ce qui explique sûrement pourquoi le film est une déclaration d’amour au rock, au monde de la musique, à celles et ceux qui le composent. De quoi vous donner envie de partir en tournée avec un groupe de rock et d’écouter fort les riffs de guitare de celles et ceux qui sont aujourd’hui très célèbres.

Good Morning England : radio rock

GOOD MORNING ENGLAND BANDE ORIGINALE

Difficile de parler de soundtacks marquantes sans parler de la plus britannique des comédies sur la musique ! Film culte pour les amateurs de rock, « The Boat that rocked » en V.O posait son ancre au cinéma en 2009. Son casting à lui seul avait de quoi laisser rêveurs : Philip Seymour Hoffman, Bill Nighy (le grand, l’unique), Nick Frost ou encore Rhys Ifans. Mais c’est surtout son sujet original et déluré  qui en fait une œuvre culte  ! La joyeuse bande est en effet embarquée sur les eaux internationales pour diffuser sa radio pirate. Nous sommes alors en 1966 et  le gouvernement britannique de son côté est prêt à tout pour mettre un terme à ces fameuses radios et faire taire les groupes de rock et le bordel qu’ils créent. Sur le navire affaire de musique et affaires sentimentales se côtoient en un tourbillon aussi intense que de gros pogos. Evidemment, avec un sujet comme celui-ci, la bande son ne pouvait qu’être soignée. Et le résultat est là. On y retrouve Duffy, The Jeff Beck Group, The Troggs, The Who, The Jimi Hendrix Experience, The Kinks, The Turtles, David Bowie, The Melody Blues … La liste est vertigineuse et sans fin.  D’ailleurs le titre de Bowie sera celui qui crée l’anachronisme mais on ne peut que pardonner la présence d’un tel monument dans cet univers. Machine à remonter le temps sonore,  cette soundtrack se déguste comme la photographie d’une époque délurée. A écouter en boucle en se rappelant que les arts ne doivent jamais être tus.

8 Mile : La bande originale pour se raconter par le rap

8 MILE EMINEM SOUNDTRACKQuelques notes du morceau, extrêmement connu qu’est « Lose Yourself » et nous voilà plongés dans l’univers d’ « 8  Mile » ! Le film raconte une version romancée de la vie d’Eminem alors rappeur débutant. Ce morceau à lui seul justifierait un article tant sa qualité est indéniable. Aussi puissant qu’à fleur de peau, il permet à Eminem de se livrer une nouvelle fois, encore habité alors par la rage qui faisait ses meilleures compositions à ses débuts.  A tel point qu’il reçoit l’Oscar de la meilleure chanson originale lors de sa sortie. Rien que ça ! Nous en sommes en 2002 lorsque le film de Curtis Hanson sort sur grand écran. A l’affiche on retrouve évidemment Eminem dans « son propre rôle » mais aussi Kim Basinger dans le rôle de la mère du rappeur et la regrettée  Brittany Murphy. Le film raconte la vie de Jimmy « B-Rabbit » Smith Jr ( joué par Eminem), jeune homme déprimé habitant à Détroit, qui essaie de faire carrière dans la musique. « White trash » aux difficultés réelles, le film se concentre sur son travail, ses tentatives de s’en sortir mais surtout le monde des battles de rap dans lesquelles il finira par briller.  Evidemment avec sa thématique et son personnage principal, l’excellence ne pouvait qu’être de mise tout au long de sa soundtrack. On retrouve aux crédits la fleur du hip hop de l’époque (qui plait toujours autant aujourd’hui) : Eminem évidemment en tête de liste mais aussi Macy Gray, Jay-Z, D12, Xzibit, Obie Trice, Nas ou encore Young Zee. Pépite culte à la qualité indéniable, profondément indémodable, « 8 Mile » ne lasse jamais et donne une dose de courage supplémentaire à quiconque l’écoute. Il sera facile de s’y perdre pour mieux s’y retrouver et finir par appuyer quelques fois sur repeat pour remettre « Lose Yourself ».


John Waters

John Waters, Génie du Sale : Retour sur un cinéaste d’exception

John Waters, avec sa carrière aussi prolifique qu’audacieuse, incarne l’esprit rebelle le plus radical du…

Rock en Seine 2022 J-2 : Nick le parc de Saint-Cloud (report)

Une première journée intense et so british de passée au Parc de Saint-Cloud et voilà…

Lettre d’amour à la saga Scream en attendant le 5ème volet

Imaginez un peu. Nous sommes en 1996, une époque aujourd’hui jugée incroyablement cool par le…

scream randy sidney galeImaginez un peu. Nous sommes en 1996, une époque aujourd’hui jugée incroyablement cool par le marketing et les boutiques de vêtements. La pop culture est à son apogée. Le cinéma d’horreur lui, vit un entre deux. La grande saga d’Halloween a déjà quelques années derrière elle, tous comme les Vendredi 13 et autres copains. Après des sorties massives comme L’Exorciste ou encore Massacre à la tronçonneuse il tire sa réputation de cinéma de niche et n’a de cesse de dépeindre des adolescents idiots, souvent à moitié nus et drogués, c’est du moins le cas dans la plupart des slashers et de vagues cinématographique où violence rime avec hémoglobine.

Et puis voilà qu’un jour un certain Kevin Williamson va à son échelle, révolutionner le genre de façon radicale. Avec à la réalisation Wes Craven (à qui l’on doit déjà le culte « Les griffes de la nuit » mais surtout le très violent « La dernière maison sur la gauche »), ce nouveau métrage promet de s’adresser à son public de façon complètement novatrice. Puisque plus qu’un simple slasher, le premier « Scream » sera une lettre d’amour au cinéma de genre, un thriller abouti, un film d’horreur marquant emplit d’humour et même…. un grand débat de société.

Références et humour : le cocktail qui fonctionne

Pour se faire, notre scénariste qui depuis n’a eu de cesse de retenter son coup de génie (et il aura relativement peu réussi  à l’exception de son The Faculty, de son  moyen mais culte  Souviens toi l’été dernier et de quelques pépites dans la série Dawson notamment le baiser de Jack), a décidé de mettre à profit son amour pour le cinéma de genre. C’est dès la scène d’ouverture que la magie opère. En son centre : Drew Barrymore, la petite fille d’E.T qui a bien grandit. Après des déboires avec les drogues, la voilà de retour dans le rôle de Casey Backer. Pour l’anecdote, elle devait interpréter Sidney Prescott, mais préfèrera jouer simplement la première victime de notre tueur masqué.  Et c’est là que Scream tape immédiatement très fort en choisissant d’embrasser ses références. « Les griffes de la nuit » est cité immédiatement pour rappeler la présence d’un Craven qui n’aura de cesse de s’amuser de ce clin d’oeil.  Carpenter, Vendredi 13, tout y passe avant la scène culte qui restera l’une des plus violente de la saga. Le meurtre de Casey et son horreur visuelle marqueront tant les esprit qu’il obligera le film à se voir interdire aux moins de 16 ans. Il devra même créer une version moins visuelle du cadavre de sa première héroïne  les tripes à l’air pour être visible d’une audience plus grand public.

Ce qui fera passer Scream pour un film à l’humour dominant sera sans doute son nombre de clin d’œil et de références omniprésents. On aperçoit rapidement Linda Blair, la petite Regan de « L’Exorciste », on passe « Don’t fear the reaper » de Gus dès la deuxième scène qui aujourd’hui est rentré dans les grâce avec la série « Peaky Blinder », on parle de Norman Bates, d’Hanibal Lecter, de Carrie et mine de rien, voilà que le public devient lui aussi expert du sujet. L’autre qualité indéniable du métrage tient à l’auto-dérision de ses personnages principaux. Si chacun d’entre eux tient un rôle traditionnel dans le cinéma d’épouvante, il va jouer avec ses codes. Tatum (Rose McGowan qui depuis aura eu beaucoup à dire de sa rencontre avec l’immonde Harvey Wenstein sur le tournage de ce film) tient la place de la meilleure amie blonde et plutôt sexy de l’héroïne. Pourtant quand vient son tour d’être confronté au tueur, là voilà qui plaisante « Pitié monsieur le tueur ne me tuez pas, je veux apparaitre dans la suite ». Cette inception du film dans le film aura été souvent copiée, voir moquée. C’est pourtant la touche de génie qui porte l’œuvre. Tout comme l’énumération des règles pour survivre à un slasher : ne pas boire d’alcool, ne pas avoir de rapports sexuels et ne pas dire « je reviens tout de suite »- les deux premières auraient pu être écrites par le gouvernement en temps de Covid, on vous l’accorde.

Pour ce qui est de son volet thriller, toute la saga Scream tient en son centre le fait que le tueur fasse partie du casting principale. En écrivant ses personnages comme il aurait pu écrire un groupe d’adolescents dans une série teen travaillée, Williamson les rend attachants, leur donne des histoires de cœur, de la matière. Les suspecter devient alors un jeu et l’impression d’être trahi par ses propres amis lors de la révélation finale n’en sera que plus forte.

Le premier volet aurait-il pu mal vieillir ?

scream ghost faceC’est du moins ce qui lui sera souvent reproché. Aujourd’hui, la faute aux Scary Movie peut-être qui caricaturaient parfaitement et au détail près le métrage, Scream est souvent vu comme une comédie sombre. Mais ça n’était pas le cas lors de sa sortie. L’humour noir y était juste subtilement dosé mais n’enlevait rien au suspens et à l’horreur qui se dégageait du film. A commencer par l’idée d’adolescents tueurs. Le cinéma inspire-t-il la réalité ? Crée-t-il des psychopathes ? C’est une question posée dans le premier opus qui finira par se retourner contre lui.  En effet, alors que le film répondait par la négative arguant que le cinéma pouvait rendre plus créatif mais ne rendait pas psychopathe, des faits divers le rattrapent. Wes Craven expliquera à juste titre que le cinéma d’horreur est un exutoire. Il se gardera de rappeler que la société de fait est violente et que c’est surtout elle qui inspire l’horreur. Les guerres, actes de tortures, exécutions de « sorcières » et autres joyeusetés dont nous sommes capables n’auront pas eu besoin de tueurs masqués sur grands écrans pour avoir lieu. Il n’empêche que malgré tout, quelques adolescents utilisent dans la vraie vie l’excuse du film pour justifier les sordides meurtres de leurs entourages. Alors, la question monte, ne serait-ce pas simplement la faute des films ? Et ça, l’équipe de Scream n’aura de cesse de l’évoquer dans les suites de sa saga.

Un deuxième épisode réussi

scream 2 Les films d’horreur qui fonctionnent, c’est bien connu, ont souvent droit à leur suite. Et bien souvent, ces dernières sont de grosses déceptions. C’est avec cette idée en tête que démarre le second volet. Fier de son idée du film conscient d’être un film, il en joue dès sa scène d’exposition. Les deux premières victimes de ce nouvel opus se font en effet assassiner dans un cinéma qui diffuse « Stab ».  Dans ce nouvel univers, les évènements tragiques du premier épisode ont inspiré un film d’horreur qui amuse la galerie. Sidney (Neve Campbell) qui a maintenant la même réputation de scream queen que la grande Jamie Lee Curtis doit à nouveau se battre avec ses démons. Etudiante à l’université, elle est, malgré elle, une célébrité locale. Femme forte avant qu’il ne soit question d’en jouer dans tous les films, son personnage n’aura de cesse de rappeler à travers la saga, qu’une jolie jeune fille chassée par un prédateur est en mesure de se défendre par elle-même. Et du coup, quand certains sortent encore des articles sur le rôle de la femme dans le cinéma d’épouvante et son sexisme, ils oublient que l’héroïne du cinéma d’épouvante, a pu, à de nombreuses reprises outrepasser son statut de victime pour devenir une icône et l’image de la femme forte, bien plus bad ass que le tueur qui la pourchasse. A ses côtés Courtney Cox qui interprète Gale Weather, n’est pas en reste. La journaliste aux dents longues profite d’une grande force et agit bien plus que son compagnon à l’écran comme à la vie, le survivant Dewey (David Arquette). Figure emblématique de la sage Randy Meeks (Meeks en référence à un personnage du « Silence des agneaux ») est toujours de la partie pour mettre en abimes le film dans le film.

Le débat s’invite certes, dès la scène d’ouverture, mais aussi pendant un cours de cinéma qui ne mâche pas ses mots quant à la non qualité traditionnelle des suites. En énumérant les défauts de cet exercice, ne sauvant qu' »Alien 2″, la team Craven / Williamson évite les pièges tendus et crée la suite presque parfaite. Presque déjà parce que le scénario initial fuite sur Internet, les noms des tueurs sont alors révélés : Dereck (Jerry O Connel), le petit ami parfait et Hallie (Elise Neal) la meilleure amie de Sidney devaient se cacher derrière le fameux masque de ghost face. Il faut alors ré-écrire le scénario et changer la donne, trouver de nouveaux tueurs. Le résultat final reprendra à travers le personnage de Mickey (Timothy Olyphant) la notion de cinéma qui pousse au crime, toujours en moquant le principe et en prouvant qu’il est faux.

Seul faux pas de cette suite, la mort de Randy (Jamie Kennedy), qui laissera la plupart des fans frustrés. Sacrifier le meilleur personnage de la saga est une véritable faute puisque sans lui, plus de personnage pour énoncer les règles qui font partie des ingrédients du succès de la franchise.

Un troisième volet en demie-teinte et un quatrième parfait

De fait, alors que Williamson lui-même ne revient pas pour le troisième opus, Craven se doit de préserver son joyaux. Ainsi avec un coup de fan service, il pense un temps faire revenir Randy d’entre les morts. Trop illogique concède-t-il, il se contentera d’y faire une apparition sous forme de testament vidéo avec un petit clin d’oeil à la règle de la virginité pour survivre. Pour le reste, ce nouveau volet se déroule cette fois-ci sur un plateau de cinéma alors que se tourne un nouvel opus de la saga « Stab ». Cette idée du film sur un plateau sera par la suite régulièrement réutilisée ( jusque dans la série « Lucifer »). C’est aussi l’occasion de mettre les personnages face à des sosies d’eux-mêmes. Gale Weather face à une autre version d’elle-même (Parker Posey) reste un moment savoureux alors que le faux Randy lui, ne convainc pas. La boucle est bouclée, Scream est maintenant une trilogie et il est facile de s’amuser à dire que le métrage a déjà trop de suites comme peut en avoir un certain Halloween. Son dernier acte tiède ne reste d’ailleurs pas cité en exemple de chef d’oeuvre et oui il ne fallait pas changer de scénariste…

Ghostface revient … des années plus tard

scream 4 afficheLa franchise est une trilogie et compte bien le rester. Dans son sillon, elle entraîne une multitude de slashers plus ou moins bons qu’elle inspire volontiers. Les adolescents s’y font massacrer à renfort de litres d’hémoglobine et le public les déguste à la chaîne comme des paquets de pop corn. Le genre a besoin de se renouveler, il finit par délaisser les tueurs masqués pour mieux se concentrer sur le found footage, les esprits et autres démons.

C’est en avril 2011 que se reforme l’alliance Craven / Williamson. Au grand temps des remakes et reboots, alors que l’originalité à Hollywood semble aussi morte que Casey Baker  sur son arbre, il y est de bon temps de refaire chaque film à succès pour mieux ne rien ré-inventer. Alors Scream, toujours dans le coeur de ses fans, ne se laisse pas faire. Son retour sera une suite et une suite respectueuse s’il vous plait qui aura aussi les atouts d’un remake. Déjà dans sa typologie de personnages, aussi parce que les réseaux sociaux reprennent à merveille les codes fixés par l’original : le tueur au téléphone, également parce que le nouveau Randy est une fille interprétée par Hayden Penettiere. Lorsque Williamson accepte de revenir il promet une nouvelle trilogie à ses adeptes qui sont toujours nombreux. Pour le public non averti, Scream a pris une touche de kitch et ce nouveau jeu de massacre ne profite que d’un succès commercial que limité. Pour les fans, le plaisir n’est pas boudé. D’ailleurs, les attentes sont bien comprises alors que Sidney énoncera finalement la phrase qui caractérise ce volet « First rule of a remake, don’t fuck with the original ». De quoi mettre le public dans tous ses états. Pour parfaire le tout, les clins d’oeil aux premiers opus sont omniprésents mais bien fait. L’humour est là, dosé, la scène d’ouverture joue de ses propres mises en perspectives évoquant avec humour les trop nombreuses suites de « Stab ». Tout est dosé et bien fait. Ce non remake, cette presque suite est l’image même de ce qu’il faut faire lorsque l’on reprend une oeuvre : la comprendre et la respecter tout en évitant de toujours y dire la même chose. La fan base ne décroit pas. Pourtant, l’annonce d’une nouvelle trilogie se perd et finalement le 4 s’annonce comme le dernier volet de la sage. La mort tragique de Wes Craven ne fait que confirmer cette idée. Tant pis, on ne saura pas qui allait être le dernier tueur dans le sixième opus.

Et puis finalement Scream 5

Alors que les fans avaient enterré l’idée de revoir un vrai ghost face sur grand écran, rejetant comme il se doit la très mauvaise série Scream et se pensant condamner à être vieux et obsolète au point de retrouver Skete Ulrich (Billy le tueur du premier) dans le rôle d’un papa dans Riverdale, la nouvelle tombe. Il y aura un Scream 5, sans Wes Craven ok, mais un cinquième opus quand même. Et voilà que les groupes de fans s’emballent. Ils reviennent à leurs premiers amours. Scream aura été le premier frisson, le passage facile pour mieux apprendre le cinéma de genre, le repère de l’adolescence, le doudou avec lequel on grandit, l’oeuvre culte grand public dont on chérit les défauts. De fait avec l’annonce du nouveau volets : les théories s’emballent. Pourrait-on revoir un personnage décédé à l’écran ? Et si Randy revenait ? Et si c’était Stuart ? Qui sera cette fois derrière le masque du tueur ? L’excitation est palpable. Plus personne ne cherche le grand frisson, l’horreur ultime. Ce qui est attendu cette fois, c’est de croquer à nouveau dans cette Madeleine de Proust, conscient qu’il ne s’agira pas d’un chef d’oeuvre mais que le retour à Woodsboro, sera en quelques sortes un retour aux sources où tout le monde espère retrouver de vieux amis. L’absence de Craven se fera certainement sentir. Il n’en reste pas moins que la bande annonce met l’eau à la bouche et que d’ici la sortie du 5 le 14 janvier, les jours seront comptés comme sur un calendrier de l’Avent. « Le tueur est sur l’affiche » promet-elle, en espérant que cette identité conservera une trame importante de la pop culture made in USA qui aura su apprendre à toute une génération à rire de l’horreur et à ne plus jamais regarder un téléphone de la même façon.


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