Tag

reportage

Browsing
Calum Scott – Olympia 2024 – Crédit photo : Louis Comar

C’est une configuration particulière qui attendait les fans de Calum Scott ce 18 avril à l’Olympia de Paris. Le musicien à fleur de peau y proposait un véritable spectacle qui mettait autant en scène une narration soutenue que son envie de pousser les pulsions lacrymales des spectateurs. Assis, ces derniers ont pu se laisser complètement prendre dans cette bulle hors temps, concert en journal intime, proposé ce soir-là. On vous raconte.

Calum Scott: au commencement était la musique

Ce soir, la fosse de l’Olympia, traditionnellement debout, se vivra en configuration assise. Les sièges ont été installés face à la scène comme une promesse : le concert  de Calum Scott se vivra comme un grand spectacle. De prime abord, le concept peut mettre une certaine distance entre l’artiste et le public. Un concert debout, dans le mouvement, ne se vit pas de la même façon que celui, assis, qui revoie au rôle de spectateur. C’est un fait mais aussi un positionnement qui correspond à la démarche artistique de Calum Scott sur scène. Le musicien se présente en effet, veste à strass greffé sur les épaules, comme un véritable showman au set très écrit. Vous le savez sûrement, le chanteur a fait ses débuts grâce à Britain’s got Talent.  La façon particulière qu’a une émission télévisée de construire une performance live, elle se sent dans la mise en place du concert de ce soir. Autant dans son déroulé très travaillé, construit que dans sa montée en puissance et sa capacité à captiver les foules. Si le concept fonctionne sur des téléspectateurs, installés chez eux, forcément, il prend bien plus de force en live. Nombreux.ses sont les musicie.nnes à accompagner le chanteur sur scène ce soir. En plus des traditionnelles guitares and co on retrouve un piano, un violon, un violoncelle. Le tout donne du corps aux compositions. Le bal s’ouvre sur la dernière sortie de l’artiste : « Lighthouse » et puis les titres s’enchainent. Le moment se vivra d’ailleurs en trois temps, un premier qui met en avant les morceau sans pause, le second, bien plus intime, qui laissera la place à Calum Scott de se raconter et enfin le dernier qui transformera l’Olympia en dancefloor. Ainsi « Need to know »,  » Rise », « Biblical » s’enchaînent et transportent le public dans l’univers grandiose du chanteur. Le tout repose aussi sur la voix de Calum Scott, maître de cérémonie aguerri qui joue des escaliers de son décors pour ajouter du mouvement à sa mise en scène. Il monte en puissance titre après titre, tient ses notes et offre des prouesses vocales qui sans nul doute inciteraient chaque membre de l’audience, jury d’un soir, à retourner sa chaise en lui disant : « Je te veux dans mon équipe ».

Cher journal,

Le show se construit donc en plusieurs chapitre. Si le premier, plus hermétique, avait une véritable théâtralité, laissant scène et public en deux espaces distincts, le second vient à casser ces codes. C’est sur « Boys in the Street », cover de Greg Holden, que les choses changent. Le chanteur installe un petit coin plus intime sur scène, proche des violons, assis, il se confie. Tout d’abord sur son envie de chanter un morceau qui changerait le monde et aurait un véritable impact sur les gens. En ça, son titre, explique-t-il, a aidé à des nombreuses personnes à faire leur coming out. L’occasion de se dévoiler aussi sur sa vie sentimentale et les difficultés rencontrées avec son père lors de son propre coming out. Ce petit coin sur scène, c’est celui de l’audience, celui où le musicien communie avec son public. Ses confidences, sorte de journal intime, elles résonnent dans l’existence de nombreuses personnes présentes. Les rythmes des morceaux sont ralentis, à fleur de peau. « Flaws » est l’occasion d’évoquer la mauvaise image que l’on peut avoir de soit-même. Ou de comment les réseaux sociaux faussent la perception et mentent. Calum Scott en profite pour évoquer sa soeur, qui ne se trouve jamais à la hauteur et rassurer quant à la beauté de chacun.e. Enfin « Father », lui permet de faire le point sur sa relation avec son père. Le temps leur a permis d’assainir leurs relations. Le musicien en profite d’ailleurs pour rappeler qu’il préfère avoir eu cette relation compliquée que de n’avoir jamais eu de père. Les paroles du musiciens, très audibles tiennent une place central dans son fil narratif. A l’image d’une comédie musicale, elles servent à sublimer des propos et racontent une histoire. L’histoire de la vie de notre hôte qui se raconte autant en échanges avec l’audience qu’en musique.

Calum Scott s’amuse par la suite à rappeler qu’il aime faire des chansons pour faire pleurer. Grand fan des musique poignantes, il n’a de cesse de chercher à émouvoir. Mais la vie est pleine de surprises. Ainsi, l’un de ses titres phares est bien loin d’être son plus triste. En effet, « Where are you know » doit son succès à une collaboration avec Lost Frequencies. Il est donc temps de se sécher les yeux et de changer radicalement d’atmosphère. La foule se lève de son siège en un moment de danse cathartique. Voilà que le concert prend son troisième et dernier visage, celui d’une grande fête. « Whistle », l’un de ses plus grands tubes suit d’ailleurs le mouvement. Calum Scott s’offrira ce soir un rappel, comme tous les plus grands showmen avant de conclure sur une reprise de l’une des plus grandes artistes de sa génération : « I Wanna dance with somebody (Who Loves Me) » de Whitney Houston. Il laissera au public le souvenir d’un moment hors temps, entre écriture et sincérité qui a su changer de visage à mesure des minutes qui défilent. De quoi permettre au public de quitter l’Olympia en ayant pu passer par toutes les émotions, allégé de ses larmes et groggy de ses pas de danse.


X Ambassadors, « Townie » : être né quelque part (chronique)

Colossal groupe de rock alternatif américain, X Ambassadors  ne déçoit jamais. L’oeuvre des frères Harris …

calum scott olympia paris

Calum Scott : Un concert très attendu à l’Olympia de Paris en avril 2024 !

L’artiste britannique Calum Scott sera de passage à Paris au printemps 2024 pour un concert…

Maisie Peters à l’Olympia : ma sorcière très aimée (reportage)

C’est la Saint-Valentin et l’amour est dans l’air, particulièrement doux ce soir, de la capitale…

Cats on Trees - Trianon - 2022
Cats on Trees au Trianon – Crédit photo : Louis Comar

En ville, le monde, parfois, tourne bien trop vite. Les gens passent, les modes avec, les actualités s’enchaînent et il devient alors impossible de se rappeler de respirer. Il faut faire un effort de concentration alors, pour (re)vivre. Avec la fin de nombre de restrictions liées au Covid 19, vivre à nouveau est pourtant devenu une priorité. Un seul objectif : rattraper les mois, attraper les moments, les vivre à saturer, à s’oublier. Alors, il faudra compter sur l’art pour appuyer sur le bouton pause et enfin se délecter de l’instant présent, sans en perdre une seule seconde. Inspirer, expirer et écouter. Vivre oui, mais dans le creux même d’un moment hors temps. Si rien ne laissait supposer que le concert de Cats on Trees signerait cette parenthèse si particulière, il était pourtant de ceux dont on se délecte, en cherchant à le garder le plus longtemps possible au creux de son coeur.

Triton et Trianon

C’est au Trianon de Paris que la magie opère. Un brin de printemps promet de s’installer en extérieur. Dans la salle, cette touche de chaleur se dégage du public. C’est pour défendre son nouveau jet « Alie » paru fin janvier 2022 que le groupe de Nina Goern et Yohan Hennequin a fait le déplacement ce 17 mars. Rien ne laisse dans un premier temps présager de la beauté de l’instant que le public va être invité à vivre. La salle  n’est pas complète mais nous sommes suffisamment à respirer en ses lieux pour la faire battre comme un coeur partagé. Le premier titre ne tire pas son épingle du jeu, trop chanson peut-être pour hypnotiser. Mais les débuts peuvent mentir. Comme en amour, il s’agit d’abord d’apprendre à se connaître, à s’appréhender pour tomber sous le charme. Et comme en amour, c’est à nos âmes que souhaite parler la formation. Pour s’en faire le plus beau reflet, le combo a installé deux immenses surfaces, sortes de miroirs opaques aux reliures dorées. Devant eux, le duo vedette, derrière, des musiciens ballerines, qui ensorcellent. Deux titres et puis, le silence fut. L’instant devient un coup de coeur qui fait rêver, la pop se fait onirique et délicate. On inspire. La salle se fait écrin. Comme par magie, des méduses blanches s’invitent à l’instant, elles virevoltent dans les airs de haut en bas. Les esprits s’apaisent, le temps peut s’arrêter. Maîtresse de cérémonie, Nina Goern aime à communiquer avec son public. Voix apaisante, elle devient un repère, phare dans une nuit opaque et divine. Elle dépeint ses morceaux, qu’elle porte avec douceur au piano. Très vite « Jimmy » est jouée, single emblématique, bouffée d’air printanière en intérieur, les notes s’enchaînent et les paroles sont scandées par une foule maintenant conquise. Un faux départ s’invite avec légèreté à ce moment suspendu. « Non ce sera celui d’après » s’amuse la chanteuse. Celui-là même sera « Sirens call », l’un des morceaux majeurs de Cats on Trees. Un titre à l’image du concert tant il appelle à se laisser porter dans les vagues. Et qu’importe finalement si l’on doit s’échouer sur les rochers, perdre quelques gramme de raisons. Le monde dehors après tout va si vite, n’est-il pas plus fou que le bateau tanguant du sol du Trianon et ses yeux tous rivés sur la scène ? Les capitaines de la soirée ne laisseront personne se noyer, pris pourtant dans un tourbillon bienveillant. La pop est belle, en live, elle a la pureté des écumes.

Danser et s’écouter

Les compères ont prévu une surprise et invitent Erza Muqoli, participante de La France a un incroyable talent, à se joindre au voyage le temps d’un titre.  Les voix cristallines se font échos l’une de l’autre. Il est fréquent en concerts, quand on en fait souvent, de regarder sa montre, attendant la fin du live pour se laisser à nouveau subjuguer par le monde.  Cette fois-ci le temps passe bien trop vite. Le chant des sirène, c’est certain, qui fait perdre pieds. Pourrait-on rester ici et laisser le reste de l’univers se presser ? Après tout, ici, tous flottent.  On expire. « Keep on Dancing » est joué par les toulousains.  Sa pop a une saveur aussi festive que mélancolique. On danse sur la pointe des pieds. En haut, au balcon, une bande de copines s’est levée devant ses sièges. Cinquantenaires aux visages découverts, elles ont le même sourire qu’à 20 ans, le même empressement à partager, leur joie discrète ondule et se répercute aux quatre coins de la salle. Comme dans toute vague, il arrive de s’envoler lorsqu’elle est haute. Pour autant, son creux se vit avec le même plaisir, un apaisement entre deux respirations iodées. Ici, la musique se fait quasiment a cappella. Dans la salle, le silence se fait, aussi fragile que la flamme d’une bougie. Il n’est de moment de beauté qui ne saurait durer éternellement. L’éternité, argueraient certains, serait synonyme d’enfer. Et l’escapade maritime au coeur de Paris, ses rues pavées, ses immeubles et ses vestiges historiques, doit ici prendre fin. Il faut retrouver la nuit agitée, éclairée de mille lumières et percée par les rires des piétons. Non sans se sentir, au moins un temps, soulagés, d’avoir pensé à respirer.


Léonie Pernet - Le crique des consolations

5 sorties vinyles à se procurer d’urgence pour bien commencer 2022

Léonie Pernet : Le circle de consolation Perle rare, live incontournable, Léonie Pernet excelle aussi…

AaRon Zenith de Paris 2021

AaRON : drapé pop pour son Zénith de retrouvailles

Le froid s’est abattu d’une traite sur la capitale française. Il est arrivé si rapidement…

cat power big thief Simon and Garfunkel Trois albums cultes

Trois albums cultes à (re)découvrir en vinyle pour parfaire la mélancolie automnale

Le support numérique a radicalement changé les habitudes de consommation de musique. Fini l’attente d’un…