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Chantier des francos 2021Depuis 20 ans, le Chantier des Francos accompagne chaque année une sélection des artistes francophones les plus prometteurs de l’année. Malgré la crise qui sévit dans le monde de la musique, 2021 n’échappe pas à la règle et propose un accompagnement à des artistes issus de tous les registres. L’objectif ? les coacher, les booster et les présenter au public tout en se focalisant sur la technique scénique et le live.  Le choix de poursuivre le dispositif malgré les difficultés est aujourd’hui un acte de résistance engagé que saluent les 22 sélectionnés, la profession et les mélomanes. Parmi les artistes sélectionnés, certains étaient déjà sélectionnés en 2020, quelques noms se sont pourtant ajoutés à ce palmarès qu’il était bon de retrouver et de découvrir lors de courtes performances en live le 26 janvier au cours d’une conférence de presse au théâtre de l’Atelier de Paris.

Difficile de ne pas se sentir privilégié-es en étant présent dans une salle de spectacle en ce début d’année 2021 et en étant unis par quelques notes de musique vécues enfin. Il est bon de rappeler que les salles de spectacles ont toujours respecté toutes les normes sanitaires imposées scrupuleusement et à la lettre minimisant les risques de contagion quasiment au chiffre de zéro. Alors que la profession se bat pour son droit de travailler comme d’émouvoir , il est plus que primordial de soutenir une scène émergente, talentueuse et inventive qui fait la fierté de la France.

Pour se faire, le Chantier des Francos propose de maintenir le cap mais aussi de s’adapter. Nouvelles formes, adaptation du parcours des artistes, nouveaux outils… tout a été repensé. Suzanne, Pomme, Christine & the Queens, Therapie Taxi, Radio Elvis, tous ont en commun d’être passés par ce dispositif. Cette année encore, ce sont les grands noms de demain qui sont formés et qui feront, on le sait, vibrer le public.


Une sélection comme toujours qualitative et variée

Côté artistes, on retrouve Aurus, Bandit Bandit, Bonnie Banane, Bro, Chateau Forte, Chien Noir, Clara Yse, Elia, Fils Cara (également vainqueur du prix Chorus), Ian Caulfield, Johnny Jane, Lonny, Lucie Antunes, Martin Luminet, November Ultra, Oscar Emch, Pr2B, Sally, Siau, Terrier (lui aussi vainqueur du prix Chorus), The Doug et Ussar. Découvrez les à travers leur musique dans la playlist ci-dessous. Attention, pépites en perspective!


Archibald sortait le 24 avril un album bien particulier intitulé « Out of Sight ». Ce dernier avait en effet été composé au court d’une résidence artistique en plein milieu de l’Arctique au Groenland. Pour Roxane Terramorsi, chanteuse du groupe, c’est l’occasion de composer un opus unique, mettant féminité et compositions aussi froides que percutentes en avant. Celle qui est biologiste de formation excelle à transposer la force et la liberté de la nature dans ses compositions. Avec elle on aprle écologie, crise du Covid-19, résidence artistique, liberté et création. Rencontre.

Archibald« Out of Sight » a été composé à la suite d’une résidence d’artiste au milieu de l’Arctique, que peux-tu nous dire de cette expérience ?

Il s’agit d’un cadeau de la planète, un cadeau de la vie. Pouvoir circuler librement dans ce monde, cette partie du monde, qui nous est quasiment inconnue. Au-delà du cercle polaire, être vivant ne procure pas les même sensations: L’air dans ses poumons, la lumière, le sol enneigé, le froid sur sa peau, le rapport à la nourriture (le besoin réel de manger pour survivre au froid et pas simplement par plaisir ou habitude)… rien n’est identique. Plus que jamais, j’ai eu la sensation de voyager et de faire voyager mon corps et mon esprit à la découverte d’une partie de moi-même, à la découverte d’une partie du monde auquel j’appartiens et que je ne connaissais pourtant pas.

Comment toute cette aventure s’est-elle mise en place pour toi et pourquoi t’était-il important de la vivre ?

J’ai découvert la résidence via un post Facebook. J’ai postulé avec un dossier à l’appui. Je n’ai pas été sélectionnée en 2018, mais il ne faut jamais abandonner ses rêves ! J’ai postulé une seconde fois en améliorant mon projet et mon dossier. Mon projet et la ténacité de ma motivation ont payé auprès du jury et j’ai eu l’immense plaisir d’appartenir à la résidence d’hiver 2019. Quand j’ai vu le post la première fois sur Facebook, j’ai su que cela m’était destiné… je ne peux pas le décrire autrement. Je sentais un alignement profond entre mes désirs et la proposition du Manguier. Moi qui collectionne les livres sur les explorateurs polaires et les femmes aventurières ! Je salue au passage l’audace du capitaine et de son association d’oser mettre en place de telles choses. C’est un pari compliqué, bien plus qu’il n’y paraît, de tenter d’entreprendre une résidence artistique dans un désert de glace.

Le mot  liberté face à ces grands espaces revient régulièrement dans ton communiqué de presse. Penses-tu qu’il faille se rapprocher de la nature pour redonner son vrai sens à ce mot ?

Le vide autour de soi, l’absence d’urbanisation est souvent associée à la sensation de liberté. C’est vrai que le dépaysement, le dépouillement du paysage de ses atours anthropiques crée une sensation de plénitude. Voir l’horizon apporte beaucoup de réconfort à l’esprit. Mais à mon sens, c’est plutôt l’absence d’étiquette qui m’a donné accès à cette liberté. Je suis arrivée inconnue des personnes avec qui j’allais passer un mois en huis clos, inconnue des inuits que nous avons rencontrés, et même un peu inconnue à moi-même, puisque j’ai découvert des facettes de ma personnalité et de ma créativité qui ne s’étaient pas encore révélées. Arriver dans une nouvelle aventure avec un minimum d’a priori sur soi et les autres dans ses bagages, voilà pour moi la véritable liberté.

 

nous ne nous créons pas en pensant à la réception.

 

Peut-on être entièrement libre dans ses compositions, sans aucune contrainte qu’elle soit matérielle ou liée à l’importance de la réception de ses créations par l’autre ? L’as-tu été lors de la composition de cet opus ?

J’ai composé cet opus avec Nicolas Gardel, mon compagnon et co-leader d’Archibald. Oui, on peut être libre : avec un papier et un crayon, on écrit ce que l’on veut. Dans la mesure où l’on écrit pour un groupe en particulier, avec une direction artistique donnée, il y a un cadre. Pour autant, ce n’est pas parce qu’il y a un cadre que l’on n’est pas libre. Le cadre augmente même souvent notre créativité. En revanche, nous ne nous créons pas en pensant à la réception. C’est un des grands avantages de l’artiste auto-entrepreneur, modèle que nous avons choisi. Les seules contraintes que nous devons respecter sont celles que nous nous imposons, et nous les choisissons pour qu’elles soient en adéquation avec nos désirs et nos valeurs artistiques. Nous ne cherchons pas à répondre ou créer des besoins pré-établis de la part d’un auditoire, ce qui, à mon sens, ferait de la création un acte purement commercial. Nous sommes convaincus que si nous sommes honnêtes dans notre création, que nous sommes nous-même heureux de notre musique alors d’autres personnes peuvent l’être aussi. Nous travaillons le plus possible pour créer une oeuvre qualitative et pleine de sens ; ensuite nous la livrons au « monde ». La façon dont celui-ci le reçoit nous dépasse quelque peu. Mais quand ça plaît, cela nous réjouit bien entendu.

Quand on pense à l’Arctique aujourd’hui, on pense écologie, aimerais-tu  dire un mot sur ce sujet ?

Certainement. Je suis biologiste de formation et ces études ont marqué mon démarrage dans l’âge adulte. Je pense que les études que nous choisissons sont capitales, non pas pour ce qu’elles contiennent comme information mais pour ce qu’elles portent comme axe de réflexion et comme portée philosophique. Ces études, que j’avais choisies délibérément, m’ont encore plus appris à aimer la vie. S’en dégage une harmonie, un équilibre dynamique, des va-et-vient plutôt que l’individualisme, l’isolement, la séparation. Nous formons un tout, nécessairement, dont on ne peut se défaire. Si la Californie brûle, le couché du soleil est plus rouge en France… Nous sommes ensemble. Et l’Arctique est fondamental dans cet équilibre. Aujourd’hui, les résidences d’hiver en Arctique sur Le Manguier sont contraintes de cesser faute de glace. Je vous invite à lire le blog du Manguier : https://lemanguier.net/2020/10/02/fin-des-residences-dartistes-en-hiver-par-phil-le-marin/

Le manque de glace est catastrophique pour les raisons que vous connaissez déjà et s’inscrit dans un cercle vicieux. Mais sur place, cela signifie aussi que les populations d’hommes et d’animaux sont coincées. Pour vivre dans les pays polaires, on a besoin de la glace… pour marcher dessus ! Sans glace, pas de possibilité de se rendre en ville, à l’hôpital, pas de possibilité de chasser le gibier marin en s’approchant de la mer profonde. Les populations sont contraintes à un isolement terrible et les animaux sont privés de leur écosystème pour vivre. Vous pensez que l’on peut remplacer ça par des bateaux ? Non. Car si la banquise n’est pas formée solidement, la mer reste jonchée de plaques de glace à la dérive qui empêchent les petits bateaux des habitants de circuler et les phoques d’avoir un lit pour dormir. Quand la glace aura complètement fondu, les populations pourront peut-être se réinventer, mais en attendant, c’est catastrophique pour eux à court terme. Evidemment, à long terme, c’est catastrophique pour l’ensemble de la planète qui devra retrouver un équilibre dans lequel nous et d’autres espèces ne nous inscrirons sans doute pas. J’engage tout le monde à faire un effort minimum d’une façon ou d’une autre pour réduire son empreinte écologique. Tout compte. Voyons grand et commençons petit !

Aurora, Malina, Sedna, Lady Cairn, ce sont des femmes qui se racontent à travers tes morceaux, pourquoi ce choix ?

En réalité, ce n’est pas un choix, c’est un fait. Ca s’est fait ainsi et, cependant, ce n’est probablement pas un hasard. Pas un choix conscient, mais un choix naturel, celui de ma nature, ma nature de femme, d’aventurière. Lady Cairn est complètement liée à ma propre expérience de création par improvisation dans le paysage. Sedna est LA figure mythologique Inuit. Aurora et Malina sont venues spontanément compléter ce tableau de femmes.

Ma démarche s’inscrit dans une approche naturaliste de l’art, en passant par une phase d’observation, reliquat de mon passé de biologiste.

Le froid et la nature se font entendre dans tes compositions, quel a été ton cheminement pour que ces illustrations visuelles ressortent dans ta musique ?

Mes compositions, textes ou idées d’arrangement sont toujours directement issues de paysages, d’images réalistes ou non. Ma démarche s’inscrit dans une approche naturaliste de l’art, en passant par une phase d’observation, reliquat de mon passé de biologiste. Je suis aussi issue du spectacle vivant, où l’on donne à vivre dans le cadre fermé du théâtre, de la scène, de cette boîte noire, des espaces et des personnages qui n’y sont pas. On fait appel à l’imaginaire mais on lui donne chaire, organiquement par le corps, la voix, le son, la mise en scène…  C’est la fusion de ces deux facettes, théâtre et naturalisme, de ma personnalité qui rend peut-être ces sensations. Je suis d’ailleurs très contente de savoir que vous ressentez le froid et la nature dans ces titres.  Encore une fois, je n’ai pas cherché des éléments qui évoqueraient le froid pour en faire un tableau, une carte postale. J’ai créé sur la base de mes propres sensations. Savoir que cela est passé de vous à moi… c’est une véritable réussite, sur laquelle je n’ai, en fait, pas le contrôle.. ce qui la rend encore plus touchante. Merci de les avoir partagées avec moi.

Chants inuit et voix bulgares s’ajoutent à tes morceaux, comment as-tu travaillé ce choix ? As-tu fait des découvertes en travaillant avec ces cultures ?

J’ai toujours aimé le chant bulgare. Les voix bulgare sont si … pures. Pas douces ! Mais pures, ne pas confondre.  A l’inverse le chant de gorge, ou Katajak est rauque. Les deux font un bon mélange. Je n’ai pas eu le plaisir d’entendre de chant inuit sur place. J’ai donc fait appel à d’autres sonorités éthniques non françaises, pour invoquer un dépaysement sonore et faire ce travail de rapprochement entre deux cultures, même si ce n’était pas strictement polaire. J’aime la puissance et la pureté qui se dégage du chant bulgare, qui a la réflexion, est tout à fait à l’image des paysages polaires. D’autre part, inuit signifie «  être humain ». A ce titre, j’avais aussi envie d’englober le genre humain dans sa totalité et non pas dans l’esprit d’une carte postale uniquement polaire. J’entends que ce que j’ai vécu sur place, et ce que vivent les peuples circumpolaires, dépasse ces frontières.

Il y a beaucoup à faire artistiquement en l’absence de salle de spectacle

Difficile aujourd’hui de se détacher de la crise du CoronaVirus et de ses répercussions sur l’industrie musicale.  Comment vis-tu cette actualité en tant que musicienne ? 

Cette situation développe ma résilience, me donnant l’occasion de repenser mon approche du métier : entreprendre de nouveaux projets, probablement à plus petite échelle, plus locale, et élargir mon champ de compétences pour diversifier mes activités. En ce moment,  je réalise un clip pour une autre artiste et je n’aurais jamais imaginé faire cela il n’y a ne serait-ce qu’un an ! Il y a beaucoup à faire artistiquement en l’absence de salle de spectacle … et en absence d’industrie musicale. C’est à cela que je pense.


melodie lauret à quoi tu penses quand tu m'adores ?

Tout n’est finalement pas à jeter en 2020. La preuve ? Ces 10 artistes qui ont profité de cette année farfelue pour composer et publier des morceaux variés, qualitatifs, hautement travaillés. Vous allez en être fous. Notre scène indépendante a du talent, elle est l’une des plus créative au Monde, aimons la, écoutons la, protégeons la, soutenons la.

 Atalhante – Yellow Devil: la relève du rock

Quatuor parisien rock mené par Sarah et Maxime, Atalhante donne de nouvelles couleurs couleurs au rock en lui apportant une belle touche de modernité.  Entre guitares vibrantes, voix puissantes et interludes phrasées au féminin ce « Yellow Devil » donne une nouvelle définition du rock, casse les codes sans bouder ses influences. Inspiré et pêchu il fait la part belle à ce groupe de scène qui a déjà œuvré au Bus Palladium, Supersonic, Truskel … Inspiré par le Velvet Underground, les Pixies, Pink Floyd ou encore Radiohead, le groupe crée l’alliance parfaite et tant attendu entre rock déjanté et pop française aux accents hip hop. Un plaisir à écouter en boucle. Un premier Ep est attendu pour le mois de septembre 2020.

 

Ralph of London – Dotty : brit-pop populaire

Décrite comme « Do it yourself », la musique de Ralph of London fait se rencontrer scène britannique et valenciennoise. Leadé par un auteur-compositeur, multi-instrumentiste originaire de la capitale anglaise, le groupe crée une britpop bienvenue aux refrains profondément accrocheurs. Le nouveau titre de la formation, « Dotty » parle de faire des folies par amour. Et les folies sont au rendez-vous d’un clip hallucinant qui porte à l’image un morceau travaillé, produit et savamment écrit. Ralph of London compte bien également apporter une touche de réflexion sur le monde de la britpop rappelant à travers son dernier album « The Potato Kingdom » que la pop est avant tout populaire.  » Tout est rien, la vie est une patate » argumentent-ils pour expliquer ce titre inspiré par « Les Mangeurs de pomme de terre » de Van Gogh.

Space Dukes – Hit you : rock précis

En voilà un savant mélange des genres que celui que propose Space Dukes et ce pour notre plus grand plaisir. Loin de se contenter de suivre les codes d’un courant musical, le groupe parisien convoque le jazz, le rock psyché et la space pop pour un résultat détonnant. Qualitatif comme sait l’être le meilleur des pépites indées, accessible, soigné, dansant, addictif. Il faut dire que la troupe a étudié ensemble au conservatoire de Paris, plus précisément dans le département jazz du 17ème arrondissement. Une belle carte de visite.  Après une année de concerts dans la capitale et un passage au Hasard Ludique, le groupe revient avec un tout premier EP cosmique « Clear the Air » sorti le 10 juillet : une douceur pour les mélomanes, amoureux de beaux arrangements et de voix suaves.

Cafe bizarre – Beautiful losers : 80’s revisitées

Ne vous y méprenez pas, Café Bizarre assume pleinement ses références. Le groupe les a digéré et n’a de cesse de les revisiter, les moderniser, leur mettre une couche de vernis brillante pour mieux les sublimer à la mode de 2020. Pavement et Pixies font office de Demis-dieux pour les musiciens, et cette particularité leur donne une sacrée carte de visite. Cette dernière s’entend dans les notes rock acidulées, langoureuses et dans les guitares rythmées que proposent nos compères. Si « Beautiful Losers » est un hommage à Leonard Cohen, c’est bien à l’immense Morrissey et aux Smiths que l’on pense dans l’intonation chantée. Beaucoup de références me direz vous ? Pas d’inquiétudes pourtant, Café Bizarre a su créer son propre univers, éviter le pièges des imitations évidentes et offre son propre breuvage noir, serré avec un touche de sucre.

September Again – Circles : mélancolie et brutalité

Et si la nouveauté venait du mélange des genres ? Il se pourrait bien que cette idée séduise tout particulièrement les impressionnants September Again qui couvent leur projet depuis 2012. Si deux années annonciatrices de l’Apocalypse semblent avoir été propices à September Again, c’est peut-être aussi parce que leurs sonorités sombres ont cet aspect chaotique qui subliment les émotions les plus noires. C’est en 2017 que sort le premier LP du groupe « Insomniac », un voyage prenant entre apaisement et cris du cœur, pointu, rock, essentiel. De retour à l’été 2020 avec l’album « From nothing to nowhere », la formation n’a rien perdu de sa fougue brutale. Une déferlante d’émotions sauvages aussi douce et enragée qu’une averse automnale. Et ce n’est pas l’hallucinant « Circles » qui pourrait faire mentir cet adage, montagnes russes garanties.

Maine in Havana – Cimarron : une voix à se damner

Une note et vous voilà sous le charme de Maine in Havana. Allez-y, cliquez, écoutez, laissez vous subjuguer par cette voix rauque. Elle semble tout droit sortir des marécages de Louisiane, elle en a la force quasi mystique. C’est pourtant à Montpellier que se forme ce groupe qui mélange volontiers folk, blues et rock. Les orgues vintages y rencontrent des sonorités psychédéliques, le tout avec une harmonie et une intensité retentissantes. Les paroles poétiques du combo se déclament en anglais telle une prophétie, il est impossible de détourner son oreille de  cette oeuvre jusqu’au-boutiste dont les notes enivrent autant qu’un bon whisky hors d’âge.

No Money Kids – Lost Generation ( feat the Toxic Avenger) :dance it yourself

On ne présente plus les excellents No Money Kids. Les voilà de retour aux côtés de the Toxic Avenger avec un morceau qui transcende les codes de la pop électro  » Lost Generation ». Au programme un titre dansant, moderne, joliment produit, au refrain accrocheur. Le rock est également de la partie alors que No Money Kids qui a fait à de nombreuses reprises ses preuves sur album comme sur scène se définie de cette vague Do It Yourself, touche à tout et en contrôle complet de son oeuvre. Le résultat est addictif  et servi par un clip rétro-futuriste tout aussi soigné que le morceau proposé. A écouter en boucle cet été.

Tazieff – Kubik : néo cold wave

La cold wave se réinvente à Paris. C’est bien ce que prouve l’excellent trio parisien Tazieff. Derrière ses compos aux sonorités froides et résolument rock, on pourrait retrouver la précision chirurgicale punk des excellents Murder Capital. Mais pas seulement, novateur, le groupe revient avec un EP  » Is this Natural? » porté par un premier single d’une puissance rare « Kubik ». Au programme guitares saturées, riffs sombres, voix grave qui n’a pas à rougir face au meilleur de The Cure et son charismatique leader Robert Smith. Impossible de ne pas se laisser dévaster par cette prouesse vibrante qui noue les tripes. Travaillé de bout en bout, cet extrait promet un EP magistral et déjà culte.

Mélodie Lauret – A quoi tu penses quand tu m’adores ? :  poésie acérée

Belle alliance artistique que celle de Mélodie Lauret et l’illustratrice Eloise Coussy qui signe ici ce clip coloré. Si vous êtes passés à côté de la chanteuse, elle sortait en novembre son premier EP « 23H28 ». La prodige aux textes acérés comme des lames de rasoirs et vifs comme savent en écrire  les esprits bien faits ne compte pas s’arrêter là et dévoile un extrait de son prochain EP, dont les rythmiques pourraient évoquer Fauve et Odezenne dans une version 2020 féminine . Moderne, addictif, ce « A quoi tu penses quand tu m’adores ? » ne mâche pas ses mots et profite du flow rythmé de la chanteuse pour appuyer son propos. Celle qui est également metteur en scène  signe un titre fort en émotions, écorché, à fleur de peau. Avec son engagement féministe, ouvertement queer, la chanteuse chante un amour universel, parle à tous et fera, c’est certain, beaucoup parler d’elle.


Les informations sont formelles. Il semblerait bien que, la faute encore une fois à la crise du CoronaVirus, les gens écoutent moins de musique. Les chiffres sont mauvais, nous n’écouterions de la musique que dans les transports en commun. Cette idée parait pourtant absurde, les playlists vous les partagez, la musique vous la vivez, confinés ou non. Les artistes, indépendants de surcroit, ont aujourd’hui plus besoin de vous que jamais. Et la bonne nouvelle, c’est que coincés sur votre canapé vous aussi, vous avez besoin d’eux. Pour vous évader de ce salon, de ce paysage qui ne change pas, pour laisser derrière vous les mauvaises nouvelles. Tomber amoureux d’un nouveau titre et aider ainsi ceux qui les composent à continuer d’exister, voilà la seule chose à faire. C’est pourquoi nous vous proposons une jolie playlist d’artistes indépendants extrêmement talentueux. La bonne nouvelle ? Il y en a pour tous les goûts. L’autre bonne nouvelle c’est qu’elle peut s’écouter sur différents supports de streaming. Alors désactivez Adblock et faites de jolies découvertes. N’hésitez pas à nous envoyer les vôtres, on a en tout autant besoin que vous.


Ecouter la playlist 

 

La playlist staring:

Al Maari- Y2KB / Elise Mélinand – La Cordillère / Drew Schueler – Can’t Say / Markus Jung – Reminiscence / L’AN 2000- Strangers / Modern Men – Bag of rice / Olivier Perrot – C’est la vie / Diego Philips – Pretend / CAESARIA – Sometimes I wanna fight / THE CHAINSWAW BLUES COWBOYS- The Wild Bunch Massacre / Alexandr – Neon / The Great dictators – Play dead together / Nezick – Till the edge / Laura Clauzel- Female / The Wash- Holden / Kids from Atlas – Lights / Trongate Rum Riot – Dear Hope / Bartleby Delicate – From top to toe / Xavier Rudd – Follow the Sun / Beleby – ULDO / Von Pourquery – All the Love / La Battue – Sailor, save us ! /