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Thérèse Toxic
crédit : Marilyn Mugot

Elle nous a séduit alors qu’elle remportait le tremplin du Zebrock avec La Vague, la tornade Thérèse est de retour et cette fois-ci en solo. Il faut dire que le confinement a permis à la chanteuse, musicienne, styliste, icône de la bienveillance de se retrouver seule à seule avec elle-même.  De ce face à face sort un projet personnel, abouti et d’une modernité sans fausse note. Avec son aisance vocale, la lumineuse chanteuse entraîne son auditeur dans un tourbillon joliment écrit et parfaitement produit. Ce premier jet laisse présager le meilleur pour la suite. Un premier EP est déjà en préparation et une date de concert parisienne en octobre est également programmée. Thérèse a accepté de répondre à nos nombreuses questions concernant ce nouveau départ. Fascinante, engagée, la musicienne nous raconte son parcours, nous parle de relations toxiques à soi et aux autres, de l’avenir de La Vague mais aussi de la place de la culture dans notre société.

Retenez bien ce nom Thérèse ( T.H.E.R.E.S.E) vous assistez aux premiers pas d’une future grande étoile de la scène française.

Tu te lances en solo. Quel a été ton cheminement pour en arriver là ?

Voilà un peu plus de 3 ans qu’on avait monté La Vague avec John. C’était mon tout premier projet musical après une première vie qui ne me prédestinait pas du tout à la musique (bac S, prépa HEC, école de commerce, marketing dans une maison de luxe, burnout haha…). On a sorti 2 EP (« Serotonin » 2017, « Lemme Be » 2019), fait de super dates, aggloméré pas mal de monde autour du projet, c’était une super expérience ! Au fil du temps, j’ai grandi, en tant que personne. J’ai expérimenté différents métiers avant que celui de styliste me tombe dessus par hasard (ou pas), puis j’ai traversé des questionnements identitaires qui m’ont fait faire des rencontres, puis exposer publiquement ma démarche. A travers tous ces podcasts, tables-rondes etc. mes idées, mes convictions devenaient plus fortes, plus claires. Et j’ai eu envie de les assumer pleinement. De là est venue l’idée de monter un projet musical qui portait ces messages sans compromis. J’ai commencé à y songer en janvier dernier, sans trop me fixer de deadline. Puis le confinement est arrivé, me laissant le temps de me mettre à Ableton… La suite a été extrêmement rapide : Adam Carpels (producteur / beatmaker lillois) s’est proposé de se greffer au projet, ainsi que mes anciens partenaires (label, éditeur, DA, ingé son etc.), pour m’aider à porter cette vision. Quand les planètes s’alignent, il faut laisser les choses se faire !

En solo, il n’y a pas l’étape douloureuse de la confrontation dès la genèse.

 Comment composes-tu seule ?  As-tu l’impression de juger ton travail plus sévèrement en solo ?

Je démarre mes chansons seule, oui. Avec un texte, une mélodie et une prod plus ou moins aboutie selon les morceaux. Ensuite je passe le relais à Adam qui selon sa vision de la pertinence de la maquette, geeke sur les sons pour un rendu plus complet et propose aussi sa touche (harmonique, de structure, d’arrangements) que j’accepte ou non selon qu’elle entre dans la DA globale que j’ai envie de mettre dans le projet. Jusqu’à présent, j’ai vraiment le sentiment que son travail prolonge et complète le mien. A sa partie s’ajoute celle de mix et de complément de prod d’Alexandre Zuliani qui vient renforcer encore le propos.

Étrangement, je n’ai pas l’impression de juger mon travail plus sévèrement en « solo »… C’est presque plus léger comme processus. En fait, j’ai une idée, puis je la matérialise. Il n’y a pas l’étape douloureuse de la confrontation dès la genèse. Je peux aller au bout de ce que j’imagine. En revanche, il est important pour moi de travailler avec d’autres personnes pour enrichir le propos, ou parfois le simplifier quand je suis trop bavarde. Travailler en équipe permet de prendre du recul plus vite et d’être plus efficace au final. Puis c’est motivant de bosser en famille, c’est un peu comme ça que j’ai toujours fantasmé le métier ! Aussi, je pense que j’aurais du mal à « finir » les morceaux toute seule, pour des raisons techniques évidentes, mais également parce qu’au moment d’appuyer sur le bouton, psychologiquement c’est plus facile d’avoir plusieurs mains que d’être seule.

 Le titre s’appelle T.O.X.I.C., dans sa description tu parles de relations toxiques, même avec soi-même.  Souffres-tu de ce rapport à toi ? Tes rapports avec toi-même s’améliorent-ils en travaillant sur ce projet solo ?

Oui, évidemment 🙂 Mais de moins en moins, heureusement ! J’ai eu une éducation et une histoire qui m’ont rendue très dure avec moi-même. L’illusion de l’existence de la perfection imposée par mon père et par la société m’a rendue un peu tarée je pense. Et j’observe qu’on est très nombreux.ses dans ce cas ! Ce projet solo me pousse à assumer pleinement mes choix, mes convictions, mes décisions, mes erreurs. Quand tu portes l’image d’un projet seule (même si encore une fois je ne suis pas vraiment seule dans les faits, sur les plans créatif, opérationnel et financier), tu ne peux accuser personne d’autre que toi sur la tournure que prennent les choses. C’est une façon de me responsabiliser dans l’échec et dans la réussite vis-à-vis de moi-même et du public. Ça me fait plus peur, mais ça me rend plus forte je crois.

 De quelles autres relations toxiques as-tu souffert et comment se défait-on selon toi de ce type d’engrenage ?

Il y en a eu quelques unes : parents, amis, partenaires, collègues… Mais avec le recul, je me suis rendue compte que je n’avais pas réellement croisé dans ma vie de psychopathe qui me voulait délibérément du mal. En vrai, nos relations sont les miroirs de notre relation à nous-mêmes. La toxicité apparaît quand on est dans l’incapacité de fixer ses limites. Faire des compromis est essentiel pour bâtir une relation humaine, mais quand elle se fait à sens unique, de façon perverse ou simplement de façon non consciente, alors ce n’est pas un compromis.

Je crois que pour se défaire de ce type d’engrenage, il faut apprendre à se connaître, dans son entièreté. Et à partir de là, déterminer ce qui nous correspond ou non (situation, environnement, type de relation etc.) et délimiter son périmètre de liberté qui va nous permettre d’évoluer sainement avec soi et avec l’autre.

Ce que je défends, c’est l’acception de soi dans sa globalité : au niveau corporel, émotionnel et intellectuel.

 Tu prônes le body positive, l’acceptation de soi. Tout cela résulte d’ un grand travail sur toi-même. Peux-tu  nous parler de ton parcours personnel pour en arriver là et donner des conseils à celles. Ceux qui souffrent de leurs complexes ?

La notion de « body positive » seule m’a toujours posé problème. Car elle ramène à l’acceptation de soi uniquement au niveau physique. Or, ce que je défends, c’est l’acception de soi dans sa globalité : au niveau corporel, émotionnel et intellectuel. En effet, j’ai compris ces dernières années que pour combattre mes complexes physiques – si c’est de ça dont on parle – j’ai dû en parallèle bosser sur mon cœur et ma tête aussi. Car ces 3 piliers sont, à mon sens, interdépendants et forment un tout.

Je pourrais en parler des heures tant la recherche de cet équilibre est un sujet qui me passionne. C’est mieux développé sur ma chaîne YouTube, mais en gros, mon conseil c’est : creusez à l’intérieur de vous-mêmes pour vous connaître honnêtement, le bon comme le mauvais, et acceptez-vous, chérissez tout. Faites le bilan de ce que vous aimez chez vous, de ce que vous avez envie d’améliorer pour vous sentir mieux. Et bossez dessus. Testez des choses qui vont vous aider à vous développer (psy, sophro, sport, ostéo, astro…). Questionnez vos croyances, définissez vos propres concepts (« qu’est-ce l’amour, le travail, le bonheur etc. pour moi et comment j’atteins mon idéal ? »), trompez-vous, recommencez… Se libérer, c’est accepter cette fluidité.

Thérèse solo
crédits : Marilyn Mugot

 Ton titre est d’une grande modernité. On connaissait avec La Vague ta capacité à osciller entre les registres, à casser les barrières. Quelles ont été tes inspirations pour ce nouveau projet ?

Merci ! Que ce soit dans La Vague ou dans ce nouveau projet Thérèse, il s’agit toujours de mélanges. De fluidité, justement. On retrouve de façon assez logique dans ce projet des consonances avec La Vague, mais disons que le côté rock qu’apportait John a disparu au profit de mes influences plus hiphop et bass music UK qu’Adam arrive très bien à traduire. Le tout restant dans un format pop-électro, car, à l’image de ma position « politique », j’ai cette volonté de faire de la musique qui rassemble. Les influences asiatiques sont toujours là, plus feutrées. M.I.A reste une référence évidemment. Dope Saint Jude, Tommy Genesis, Billie Eilish, Die Antwoord, Skip and Die, Lexie Liu, Nicolas Jaar sont aussi des figures dont vous trouverez des échos dans les tracks à venir !

La Vague prendra fin lorsqu’on pourra organiser un concert pour vous dire au revoir !

Avec ce passage en solo, qu’en est-il de La Vague ?

La Vague est actuellement en vacances hahaha. Le projet prendra fin lorsqu’on pourra organiser un concert pour vous dire au revoir ! On va pas vous laisser comme ça après 3 ans d’aventure tous ensemble !

Un Ep se prépare, que peux-tu nous en dire ?

Qu’il sera magnifique. J’espère fort qu’il trouvera son public 🙂

 Le 10 octobre,  tu retrouves la scène au Hasard Ludique. Comment se prépare un concert dans les circonstances actuelles ? Quelles sont tes attentes et tes craintes ?

J’ai trouvé ça très beau que le programmateur du festival booke le projet avant même qu’un titre ne soit sorti (euh il a entendu toutes les maquettes quand même, je précise hein). Je me dis qu’il y a encore des gens qui font des paris. Ca donne vraiment envie de se défoncer pour honorer cette confiance. D’ailleurs on entre en résidence fin août à Lille (Maison Folie Wazemmes) pour monter le spectacle avec Adam et Théau (ingé son). J’ai super hâte. Je n’ai pas joué depuis tellement longtemps que j’ai n’ai aucune autre attente que me retrouver sur scène haha. J’essaie de me dire que j’ai de la chance de faire ce métier. Qu’une équipe entière y croit au moins autant que moi et me pousse à développer tout ce bordel à un moment où l’industrie n’en mène franchement pas large ! Mes craintes actuelles, c’est qu’on se retape un second confinement et que le concert soit annulé. Pour le reste, j’essaie de faire confiance à la vie. J’ai plein d’amour à donner et plein de place dans mon coeur pour en recevoir ! Ceci étant posé, je vous laisse maître.sse.s de votre décision ! En plus on me dit dans l’oreillette que l’entrée est gratos.

Ce fameux contexte actuel n’a pas été tendre avec la culture.  Elle a été malmenée, délaissée, en souffrance. En tant qu’artiste, selon toi, à quoi sert-elle, la culture ?

On a souvent dit que la culture, c’est ce qui nous différenciait des animaux (remember tes cours de philo de Terminale). Dans la société dans laquelle on vit, j’ai l’impression que la culture est ce qui nous empêche de devenir des robots. C’est ce qui nous permet de ressentir plus, de penser et voir les choses autrement, de questionner la vie, de rassembler physiquement des gens qui ne se seraient jamais croisés ailleurs, ou simplement d’échapper au quotidien souvent aliénant. Je trouve qu’on est à une période cruciale de l’évolution où il est important de se poser la question du type « d’humanité » qu’on souhaite pour le futur.


Découvrez le titre « T.O.X.I.C » de Thérèse

Si Thérèse s’est souvent revendiquée inspirée par M.I.A, elle n’a aujourd’hui plus rien à lui envier. Lui emprunter ses aisances vocales comme sa capacité à réinventer les genres et registres. Ce premier single « T.O.X.I.C » a l’audace des grosses productions américaines, elle en a le professionnalisme, le sens du  rythme mais aussi la capacité tubesque. Pourtant loin de ne reprendre que les codes pop qui font mouche outre-atlantique, et qui avaient leur place sur MTV quand MTV voulait encore dire quelque chose et n’était pas qu’un autocollant sur un tee-shirt tendance, la musicienne innove. Elle tord les codes, s’offre des accents HIP HOP, passe du phrasé au chanté, garde la fougue de ses débuts rock, joue des intonations de sa voix, met en valeur un texte au message aussi fort que joliment lyrique. Le refrain s’invite naturellement dans la partie pour mieux rester en tête. Ce « T.O.X.I.C » vous accompagnera volontiers en quotidien pour aller danser, peupler vos soirées, mais aussi en boucle dans vos oreilles et ce dès le réveil.  Bien plus addictif que toxique, il vous laissera chaos.

Si ce n’est pas déjà le cas, vous pouvez suivre Thérèse sur ses réseaux sociaux. Au programme, débats, féminisme, politique, cuisine, stylisme, musique et surtout beaucoup d’intelligence et d’écoute.

Therese single toxic


 

 

crédit photo : Arnaud Ben Johnson Moser

Bête de live, le quatuor Caesaria a décidé de créer le club rock.  Le principe ?  Allier les sonorités rock à la sauce british qui les fascine à des riffs électros pointus. Le rendu puissant, dansant et brut de décoffrage est un plaisir pour les oreilles. Le groupe prouve ses qualités sur son troisième EP « Connection Loss » produit par le londonien Brett Shaw ( Foals). L’occasion pour nous de poser quelques questions à Théo Chaumard, le chanteur de la formation, malgré le confinement. On parle des répercussions de la crise actuelle sur les musiciens indépendants, mais aussi de l’industrie musicale actuelle, du streaming, de ce nouvel EP et de concerts. Rencontre.

Comment se passe votre confinement ?

Théo Chaumard / Caesaria : On fait avec, pas forcément le choix. Et le tien ?

En tant que groupe, quelles sont les conséquences concrètes de l’actualité sur votre formation ?

Disons qu’elles sont multiples. D’un côté, toute notre tournée est annulée et c’est hyper dur de se dire qu’on ne prendra pas la route, et de l’autre, ça nous donne du temps pour composer, penser à l’avenir donc ce n’est pas plus mal. Ça nous recentre un peu, quand parfois, tout s’enchaîne vite.

Sur Facebook, vous parlez de revenir à « l’essentiel » avec votre nouveau clip « Sometimes I Wanna Fight » ,  décrit-il l’essence même de CAESARIA ?

Oui, je pense. Il est exactement ce qu’on est : une bande de quatre amis d’enfance n’ayant aucun secret entre eux, vivant pour la scène et pour ressentir les vibrations qu’apporte un concert.

« Revenir à l’essentiel », c’est quelque chose qu’on entend tout le temps en ce moment. Il semble impensable que cette notion soit la même pour tous. De quoi CAESARIA a-t-il essentiellement besoin ?

Disons que ça rejoint la réponse d’avant. L’essentiel pour nous, et ce confinement nous le renvoie en plein visage, c’est faire de la musique ensemble pour la défendre sur scène et pour la vivre avec des gens. Aujourd’hui, on peut faire de la musique à distance : mais on n’est pas ensemble et assez loin de la partager sur scène.

Dans ce clip, vous vous rebellez contre une industrie musicale en plein renouveau. Comment décririez-vous ce renouveau ? Comment se vit la vie de jeune artiste et les nombreuses casquettes professionnelles que sont amenés à prendre les membres des groupes ?

L’idée du clip ce n’est pas forcément la rébellion contre l’industrie, puisque mine de rien, on en fait partie. C’est juste de se dire que mieux vaut être seuls que mal accompagnés. Aujourd’hui, effectivement, nous sommes tous moteurs pour faire avancer le projet sur un grand nombre de sujets et on a des personnes formidables autour de nous (et je les remercie tous d’être là, à nos côtés tous les jours, ils se reconnaîtront). Mais l’idée, c’est plus de se dire : si tu te joins à nous, c’est avec plaisir qu’on t’accueille, si tu ne veux pas : ce n’est pas grave, nous on avance et on n’en absolument rien à foutre. C’est l’idée du clip. Et ces multi-casquettes, nous ça ne nous dérange pas, loin de là, on a une assise et une vision pour notre projet, nos choix sont les choix qui dictent le chemin du groupe. Que demander de plus ?

Ce qui nous manque c’est le challenge et l’adrénaline d’arriver sur une scène et devoir la retourner et choper les spectateurs.

Dans votre biographie mais aussi dans la vidéo, il est clairement dit que vous êtes un groupe de scène, quel aspect de la scène vous manque le plus ? Quel est votre meilleur souvenir en tournée ?

Le contact avec le public. Le challenge et l’adrénaline d’arriver sur une scène et devoir la retourner et choper les spectateurs. Tout ça nous manque. Le meilleur souvenir ? C’est dur. Disons le sold-out de la Poudrière de Belfort à la maison, pour la release de notre ancien EP. Ça faisait hyper longtemps qu’on n’avait pas joué à Belfort chez nous, on produisait en partie la date, la salle était blindée, c’était une pure soirée.

Votre nouvel EP « Connection Loss » est décrit comme un club-rock. Ce club-rock, comment le définiriez-vous ?

Le club-rock, c’est l’énergie et la musique du rock mélangé aux codes et boucles de l’électro.

Vous avez déjà deux EPs à votre actif. Comment avez-vous évolué entre chaque EP ?

Chaque EP est un itinéraire vers le son « club-rock » dont on parle. Ce sont tous des échantillons de ce son. Selon nous, avec « Connection Loss », on n’a jamais été aussi dans le vrai ! En tout cas, ce qu’il y a sur ce disque, c’est ce qu’on avait dans la tête.

Caesaria
crédit Arnaud ben Johnson Moser
J’ai récemment eu la chance d’interviewer Steve Hewitt (ex-Placebo / fondateur de Love Amongst Ruin) qui parlait de nouvelles façons de consommer de la musique. Pour lui, dans le contexte actuel, il est plus simple de sortir ses morceaux un à un plutôt qu’un album entier, souvent peu écouté et qui ne fait pas assez place aux titres qui le composent. Pensez-vous que le public soit encore, malgré le streaming, à l’écoute des albums ? Artistiquement la création d’un EP est-elle encore un enjeu majeur pour un groupe selon toi ?

Je dois dire que je rejoins Sir Hewitt. Je pense qu’il y a encore un intérêt de sortir un album quand on a une assise et des personnes fortement engagées. Autrement, je pense que la consommation de musique est plus tournée autour du one shot qu’autre chose. Sur les plateformes, les gens peuvent avoir Mozart derrière un titre des Clash, derrière Polnareff qui lui même était précédé d’Aya Nakamura. C’est la réalité. Les Foals en parlent dans leur documentaire et c’est hyper intéressant. Ils parlent que parfois la prod d’un album prend deux ans et qu’au moment de le sortir, c’est deux ans qui se sont passés et que tout ce travail, cet effort et l’argent mis sont évaporés quasi en quelques semaines car les gens zappent. Un EP a encore de l’intérêt puisque moins lourd à produire et qu’on peut le distiller. Nous, on a fait
ça avec une sortie unique en physique et des titres sortis en numérique un par un.

je pense que la consommation de musique est plus tournée autour du one shot qu’autre chose.

Pour cet EP, vous vous êtes entourés de Brett Shaw et Christophe Pulon. Qu’ont-ils apporté à votre musique ?

Brett a rajouté sa couleur typée hyper 90s qu’on adorait dans les prods des Foals. Et Chris qui est un ami, nous a aiguillé sur le choix des titres et a mis sa patte sur les titres « Beast » et « Bright ». Il y a une véritable touche british dans votre musique. D’où vient votre intérêt pour cette scène ? On a tout simplement grandi avec cette scène et on l’écoute encore. Disons qu’elle fait partie de notre patrimoine génétique.

À ton avis, à quoi ressemblera l’industrie de la musique au jour d’après le confinement et vers quoi faudra-t-il aller ?

Si j’avais la réponse je serai déjà en train de bosser dessus. Après, je pense que beaucoup de prods et d’artistes vont souffrir des reports live et que les places pour jouer en concert vont être très chères car il y aura du monde à la porte… Je pense qu’on va voir du streaming encore et encore même après le déconfinement.

 

Caesaria – Sometimes I wanna Fight

 

Décidément cette nouvelle décennie commence très bien pour  les fans de Julian Casablancas et de sa bande !!

concert-strokes-paris-2020

Le groupe mythique The Strokes a annoncé ce 4 février sur les réseaux sociaux une nouvelle date de tournée à Paris le 18 février 2020… soit 14 jours avant le jour J !

L’actualité des New-yorkais est plus riche que jamais.  Lors de leur concert du nouvel an au Baclay Center de Brooklyn, ils avaient notamment joué un nouveau morceau : « Ode to the Mets ». Une information qui avait fait jaser les fans de ce groupe qui a maintenant plus de 20 ans d’histoire. Un prochain album venait d’être annoncé en début d’année. Depuis cet été des nouvelles dates de concert sont régulièrement annoncées dans le monde.

Enfin pour les fans français, voilà qu’une date parisienne tombe ! Et contrairement à leur dernier passage en France, au Lollapalooza l’été dernier, il s’agira cette fois-ci d’une concert bien à eux, dans la mythique salle de l’Olympia !! Pour rappel leur dernière date Parisienne remonte à plus de 8 ans au Zénith de Paris !

C’est donc un événement rare qui se promet d’être inoubliable qui se profile dans deux toues petites semaines ! Je ne vais pas vous cacher ma joie et mon excitation. Le concert du nouvel an au Barclay Center avait déjà ravivé la flamme du rockeur des années 2000 qui sommeillait en moi. (même si elle ne s’était jamais éteinte)

Et en bonus voici quelques images de ce concert New-yorkais qui vous mettra des étincelles dans les yeux, histoire de fêter dignement cette annonce :

 

Côté Pratique :

Le billets seront mis en vente dès demain, le 5 février 2020 à 11 tout pile, soyez devant vos écrans, ça risque de partir très vite !

Lien billetterie : https://www.ticketmaster.fr/fr/manifestation/the-strokes-billet/idmanif/487247/idtier/4827637n 

Côté Prix : on le saura demain.

 

Baptiste W Hamon

Le Trianon n’est pas encore complet mais un petit groupe  soudé s’amasse déjà en avant la scène. Avec une scénographie simple, le talentueux Baptiste W Hamon enivre la salle de ses notes folk et graves. A ses côtés un guitariste au bonnet vissé sur la tête. Timidement, le brun moustachu laisse ses notes s’envoler. Il prend le temps d’interpréter le somptueux titre « Soleil bleu » qui donne également son nom à l’album. Le jeu de scène lui aussi est sobre. Qu’importe la forme quand le fond a tant de belles nuances. Corde après corde, le musicien fait vibrer sa guitare et laisse s’envoler ses harmonies calibrées, voyage inoubliable dans des contrées lointaines ou règne en maîtresse la mélancolie. Le dernier morceau arrive alors, bien trop tôt : « Bloody mary », comme le cocktail. D’ailleurs la comparaison pourrait se poursuivre quant au ton pêchu de cette mixture enflammée. Le titre s’agite comme dans un checker et garde un arrière goût doux amer. Si les guitares s’énervent, la voix grave évoque avec force un récit conté. La foule prend part à l’instant accoudée à la scène et s’en délecte. Point de doute Baptise W Hamon est à savourer sans fin en live comme sur album.

Pépite

Les accords se font grave lorsque les lumières s’éteignent et voilà que la foule scande déjà le nom des apôtres de la soirée « Pépite, Pépite…   » La voyage peut commencer. Deux notes, cette voix envolée reconnaissable entre toutes et voilà qu’on se surprend déjà à danser. Pépite conjure le rétro, l’invite a la soirée et transforme le Trianon en boum. Ils sont nombreux aujourd’hui à reprendre les codes des années 80 pour les moderniser (bonjour Voyou, Juliette Armanet pour n’en citer que quelques-uns) mais aucun artiste n’a la force de Pépite, aucun autre n’additionne les temps, ne les superpose avec autant d’aisance.

De cette maîtrise naît une pérennité certaine, de ces morceaux qui tombent en grâce et rentrent immédiatement dans un esprit collectif bienvenu. « Eviter les naufrages» suit et rappelle que le groupe nous emmène en voyage maritime. Le Trianon lève l’encre alors l’embarcation est maintenant au complet. En sa coque, on crie, des petits cris excités. Au fond de la scène un bob se fait apercevoir, qui pouvait savoir qu’on reverrait un jour cet objet ? Sert il à accrocher les hameçons ?  » Merci Paris ça fait plaisir de jouer à la maison! » lance le capitaine puis de reprendre plus tard « Je vous aime énormément j’aimerai vous offrir à tous du champagne » tout le monde à l’air d’accord, trinquons. Non, c’est plutôt une chanson pétillante que nous offre Edouard. Elle porte pourtant le nom du précieux nectar.

Sous le soleil du Trianon

Un tours sur la Côte d’Azur qui a sorti son clip récemment permet de faire une jolie escale. Dehors le froid polaire, dedans le soleil d’été sans fin. De ceux des grandes vacances qui s’étiraient dans l’enfance, de leurs soirées dansantes, des chouchous dans la bouche et dans les cheveux. Au fond de la salle, la boum bat son plein, seule dans la musique, seule au milieu de la foule de saisonniers, une femme danse et tente des mouvements proches du classique. Les salles de concerts peuvent aussi être ces lieux où l’on se permet de vivre, de danser, de chanter comme si nous étions seuls au monde.  Et si les vacances permettaient de faire escale en Egypte ? C’est ce que suggère « Hiéroglyphe » qui raconte ces amants blessés. Enfin résonne le culte « Reste avec moi », l’une des pépites de Pépite. L’occasion de se rappeler que le groupe excelle à interpréter ses titres avec la même justesse que sur album. La promenade se poursuit jusque dans des contrées lointaines puisqu’un ami du groupe originaire de Calcutta est invité à venir jouer sur scène. On abandonne le français, le temps de chanter en italien avec un nouveau capitaine. On goûte à la dolce vita, alors que les notes cette fois pourraient  se faire l’écho du fameux été d’Elio dans « Call me by your name ». Un bain de foule plus tard, il fallait bien se rafraîchir et l’heure des au revoir approche. Dernière date de la tournée oblige le groupe fait cadeau d’un titre quasi inédit à l’assistance.

Deux rappels dont une performance acoustique assis en bordure de scène et sans micro pour « Dernier voyage »  viennent peaufiner le tableau.

Le concert de Pépite c’est fini, dire qu’il était le théâtre de nos premiers rayons de soleil. Et rien ne sert de crier (crier) Pépite, pour qu’ils reviennent.